Aimer est plus fort que d'être aimé

Base : Harry Potter

Titre : Aimer est plus fort que d'être aimé

Genre : Romance, slash (relation homosexuelle), épistolaire

Disclamer : L'univers d'Harry Potter appartient à la grande JK Rowling. Je lui emprunte ses personnages pour faire joujou avec, mais je ne toucherai pas d'argent dessus. + Balavoine pour le titre :)

Résumé : De manière anonyme, Draco propose un échange épistolaire à Harry. Un hibou par jour jusqu'à Noël.

Avertissement : Il sera question, dans cette fic, de romance entre deux hommes. Si vous n'aimez pas ce genre, ne lisez pas !

Note de l'auteure : Après plusieurs mois sans, je renoue doucement avec l'écriture. Comme c'est plus facile de me lancer dans une nouvelle histoire que de me replonger complètement dans ma fic principale et parce que j'avais très envie d'écrire une fic de l'avent, voici cette petite fic d'un peu plus de 15k mots. Je posterai donc un chapitre par jour jusqu'à Noël. J'ai pas cherché à faire compliqué. Et la longueur sera variable d'un chapitre à l'autre selon l'échange du jour entre Draco et Harry. Je vous souhaite, je l'espère, une bonne lecture !


Introduction - 27 novembre

Draco observa Harry Potter sortir de son heure de colle avec Dolores Ombrage. Il secoua la tête. Il avait déjà pu apercevoir la main abimée du brun à l'issue de ses séances. Il n'en pouvait plus de le voir souffrir ainsi sans rien faire. Mais voilà, il n'y avait rien à faire. L'autre ne savait même pas qu'en réalité il ne le détestait pas, mais ce n'était pas bien grave. Ses sentiments étaient là et il aimait les éprouver même s'il devait les garder cachés.

Se rendre compte qu'il était amoureux de Potter avait été quelque chose d'extrêmement difficile à encaisser, mais une fois qu'il s'y était fait, il s'était rendu compte que l'amour était bel et bien la plus belle chose que l'on pouvait ressentir.

Quand il voyait Potter, là, à subir la mégère en rose, il voulait lui partager ce sentiment. Lui en transmettre un peu pour lui permettre de faire face à ces temps sombres. Surtout que Draco savait que Potter avait réellement assisté à la renaissance du Lord Noir : son père avait été forcé de répondre à SON appel, ce fameux soir de l'épreuve du labyrinthe. Ce même soir où Harry était revenu avec le corps sans vie de Cédric Diggory. Le blond en avait été malade pendant plusieurs jours en réalisant qu'Harry aurait pu y laisser la vie. Qu'il aurait DÛ y laisser la vie, en fait.

Draco soupira en remarquant une branche de gui pendue au plafond. Il se demandait qui avait pu l'accrocher là. Ou bien était-ce un oubli de l'année précédente ? Comment se passerait la fête de Noël à Poudlard cette année ? Ce n'était certainement pas Ombrage qui pouvait prévoir de la célébrer. Déjà qu'en temps normal, le château n'était décoré qu'au moment des vacances… Harry resterait-il à Pourlard ou se rendrait-il chez son rouquin de meilleur ami ? Serait-ce bien prudent, avec le retour du Seigneur des Ténèbres ? Et s'il restait, ce n'était pas vraiment comme si Draco allait pouvoir en profiter. À moins de lui offrir un cadeau anonyme. Mais que pourrait-il bien lui offrir ?

Draco s'interrogeait toujours à ce propos lorsqu'il se glissa dans son lit. Il lui offrirait bien son cœur, mais le brun n'en aurait que faire, de toute façon...

L'idée tourna dans sa tête toute la nuit et lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, Draco savait ce qu'il allait faire. Il se prépara rapidement et prétendit avoir une recherche à faire à la bibliothèque avant le petit-déjeuner.

À peine venait-elle de s'installer à son bureau que Madame Pince le vit entrer en lui adressant un bonjour courtois auquel elle répondit.

Draco s'empressa d'aller chercher un livre de sortilèges en particulier. En plus de rendre le change au cas où l'un de ses amis venait vérifier qu'il travaillait bel et bien, il avait réellement besoin des réponses que le livre devait lui apporter. Il s'installa ensuite à une table et commença sa rédaction. Une lettre qu'il allait envoyer à Potter. Mais de manière anonyme, bien sûr.

Ainsi, pendant l'heure du petit-déjeuner, Harry fut surpris de recevoir un courrier. Il avait vu les enseignants se crisper à leur table. Le brun grimaça : personne ne semblait être là pour lui, par contre, tout le monde semblait soudain s'inquiéter lorsqu'il recevait un message. Message dont il ignorait tout pour le moment. Ses meilleurs amis, bien que curieux, n'avaient pas insisté pour qu'il l'ouvre devant eux. Il leur était reconnaissant pour ça. Harry se demandait toutefois de qui ça pouvait bien venir. Sirius, peut-être ? Mais il devrait attendre avant de le savoir, car il s'était levé en retard, ce matin encore, à cause de ses cauchemars. Il espérait juste qu'il ne s'agissait pas d'un hater, mais ceux-là préféraient lui envoyer des beuglantes, de toute manière. Et Poudlard avait mis en place un système de filtrage pour qu'il évite de se recevoir un maléfice juste pour avoir voulu lire le contenu de son courrier.

Il observa le rouleau une dernière fois avant de le glisser dans sa cape. Si cette lettre lui était parvenue, c'est qu'il ne devait pas y avoir de risque, n'est-ce pas ?

Alors qu'il avançait avec Ron et Hermione pour se rendre à son cours, il aperçut Cho Chang passer avec son groupe d'amies Serdaigle. Il lui adressa un petit signe de la main, auquel elle répondit avec un sourire timide. Son rapprochement avec l'Asiatique était peut-être la seule chose positive qu'il considérait lui arriver cette année. Surtout que, pour l'heure, il devait se rendre au pire cours qu'il avait : Défense Contre les Forces du Mal avec la *** en rose. Et avec les Serpentard, de surcroit. Il haïssait vraiment sa vie.

Pour faire honneur à sa Maison, il releva tout de même fièrement le menton pour observer les élèves Vert et argent. Malfoy semblait manquer à l'appel.

— Tu me cherches, peut-être ? fit alors une voix dans son dos.

Harry ne réussit pas à retenir un léger sursaut de surprise. Il fusilla le blond du regard sans répondre pour autant. Après tout, l'autre avait raison, il était bel et bien en train de constater son absence lorsqu'il était arrivé dans son dos.

Draco jubila intérieurement et offrit au brun un sourire de supériorité en passant devant lui pour rejoindre ses camarades de Maison. Il se demandait si Harry avait pu lire son courrier ou pas. Et si oui, qu'en avait-il pensé ?

Ombrage les invita à entrer dans la pièce. Ainsi commença l'interminable cours de DCFM.

Draco n'excellait pas dans cette matière, mais n'était pas mauvais non plus. Mais cette année était la pire de toutes. Même Lockhart avait fait mieux, c'était dire !

Harry soupira de soulagement lorsqu'il quitta enfin la pièce. Il s'empressa de se rendre à son cours de Métamorphose pour mettre le plus de distance entre le crapaud rose et lui. Il en profita pour faire un détour par les toilettes. Enfin seul, il ouvrit le courrier reçu au petit-déjeuner ; sa curiosité l'avait tiraillée pendant tout le cours. Si bien qu'il n'avait rien retenu des pages qu'il était censé lire.

« Cher Harry,

Je t'aime. Oui, je sais, c'est assez cash. Surtout que je ne compte pas te dire qui je suis. Pas maintenant, du moins. Le fait est que je suis un homme et je sais parfaitement que je n'ai aucune chance de te plaire un jour, ne serait-ce déjà pour cette raison. Mais ce n'est pas grave, étant donné que je considère qu'aimer est plus fort que d'être aimé.

Alors pourquoi cette déclaration ?

Eh bien, je souhaite te proposer ceci : laisse-moi t'écrire. C'est un cadeau que je souhaite te faire – et que je m'offre en même temps, il faut bien l'avouer – : je te propose une correspondance jusqu'à Noël. Un peu sur le principe d'un calendrier de l'avent. Tu n'as rien à perdre. Pas grand-chose à gagner non plus, si ce n'est recevoir mon amour... et te divertir un peu.

Je sais que cette année est difficile pour toi, entre le retour du Seigneur des Ténèbres et Ombrage. Je sais aussi que tu es déjà amoureux d'une fille. Et je t'ai suffisamment observé pour savoir qui elle est.

Comme déjà dit, je sais que je n'ai aucune chance et je ne ferai rien pour t'empêcher de te mettre avec elle. Au contraire. Je ne souhaite que ton bonheur.

Alors voilà le principe de ce que je te propose : je t'enverrai un courrier chaque matin et il faudra que tu me répondes dans la journée, histoire de rendre les choses intéressantes. Tu pourras me poser les questions que tu veux en retour, mais sans que ça puisse te révéler qui je suis. Donc on oublie la Maison et l'année.

Si ça peut te permettre de penser un peu à autre chose qu'à la guerre qui se profile à l'horizon et t'apporter un peu de joie, j'en serai vraiment heureux.

Je t'aime, Harry. Laisse-moi te le montrer en attendant Noël.

Si tu es d'accord avec cette idée, réponds-moi au dos de ce parchemin. Je l'ai enchanté – et il en sera de même pour les suivants si tu acceptes – pour pouvoir recevoir ta réponse sur un autre parchemin lié. Et tu pourras demander confirmation à tes meilleurs amis, je ne pourrai rien révéler des confidences que tu pourrais me faire (sait-on jamais).

Si je n'ai pas reçu de réponse d'ici le 30 au soir, je le considérerai comme un refus.

De tout mon cœur,

Ton correspond secret »

Harry se sentit bête, car il n'avait aucune idée de comment réagir à une lettre pareille.

Il avait déjà reçu des déclarations lors de la Saint Valentin, mais jamais une lettre qui ressemblait à celle-ci. Son correspondant savait qu'il ne lui retournerait pas ses sentiments et n'en demandait pas plus. Juste lui faire partager ses sentiments pour lui changer les idées en ces temps sombres. Il s'agissait d'un élève de l'école. Quelqu'un qui le connaissait suffisamment bien pour savoir ce qu'il endurait et qui savait également pour Cho. Quelqu'un qui le croyait pour le retour de Voldemort.

De plus en plus d'élèves commençaient à se ranger de son côté, mais le Ministère continuait sa propagande. Et Ombrage était pire que tout. Et ce, sans parler de ses punitions qui s'apparentaient bien plus à de la torture qu'autre chose, mais là, le Ministère semblait approuver ces méthodes. Perfide Serpentard ! Harry commençait à se demander s'il ne la haïssait pas plus que Voldemort lui-même. Bon, quand même pas, mais c'était difficile de ne pas l'exécrer autant que lui. C'est sûr qu'à côté de ces deux-là, Malfoy faisait pâle figure. Pourtant il avait toujours détesté le Vert et Argent et celui-ci le lui rendait bien.

Ce fut tout à ses réflexions qu'il rejoignit ses camarades.

— Alors, de quoi s'agit-il ? l'interrogea Hermione, sous le regard tout aussi curieux du roux.

Ses meilleurs amis le connaissaient trop bien.

— Je vous montrerai après le cours. Je ne sais pas trop quoi en penser. J'ai besoin de votre avis. Et que vous confirmiez quelque chose...

Pourquoi ses paroles lui donnaient-elles l'impression d'avoir déjà accepté la proposition ?

-x-

— Un mec ? grimaça Ron, ce qui fit froncer les sourcils à Hermione.

— Peu importe qu'il s'agisse d'une fille ou d'un mec, Ron. Au contraire, le fait que ce soit un mec permet d'établir une barrière dès le début avec Harry. Il sait déjà à quoi s'en tenir. Sinon, je te donne confirmation pour le sort de non-révélation. Qu'en penses-tu, toi ? l'invita Hermione.

— Je ne sais pas trop. Et si c'était un piège ? Après tout, ça parle de confidences. Donc si je lui révèle certaines choses et qu'il s'en sert directement pour me faire du tort ? Il n'a pas besoin de répéter mes secrets pour s'en servir contre moi, nous sommes d'accord ?

— C'est une possibilité, en effet, confirma la sorcière, tandis que Ron continuait de faire la moue. Après, peut-être que cette correspondance pourrait te changer les idées, comme il l'a écrit. Puis, ça ne t'engage à rien, puisque tu sais déjà que ça ne durera que jusqu'à Noël.

— Et si je finis par m'attacher ? Sans pour autant en tomber amoureux, je veux dire, précisa-t-il devant l'air outré de Ron.

— Sûrement acceptera-t-il de poursuivre votre échange si tu le lui dis. C'est pour toi qu'il fixe une échéance, je pense. Pour te rassurer en t'affirmant que la correspondance ne sera que provisoire. Puis, je trouve ça sympa cette idée de calendrier de l'avent. Mais bon, je ne suis pas toi. C'est à toi de réfléchir aux pour et aux contre de cette histoire. Pense qu'on doit également gérer les séances de l'AD et nos devoirs.

— C'est sûr que cette année, les profs ne nous épargnent pas ! ajouta le roux.

— Nous avons nos Buses à préparer, Ron ! Et si ce n'était pas pour Noël, j'aurais très certainement insisté pour qu'Harry refuse cette proposition pour se consacrer à ses révisions ! rétorqua Hermione.

Le brun acquiesça. Il se donnait le temps de la réflexion : après tout, il avait jusqu'au 30 novembre pour répondre.

30 novembre

Draco avait observé Harry depuis qu'il avait reçu sa lettre l'avant-veille. Et il voyait bien que l'autre hésitait entre accepter et refuser sa proposition. Ce qui était une bonne chose en soi, car ce n'était pas un refus catégorique. Il fallait juste qu'il attende encore un peu. Il serait fixé bientôt, de toute façon, car le Gryffondor devait lui donner une réponse – ou une absence de réponse – avant le lendemain. Il essayait de ne pas consulter trop souvent l'exemplaire qu'il avait en sa possession, mais s'il devait être honnête, il commençait tout de même à stresser à l'idée que son parchemin reste vierge.

Ce ne fut qu'après dîner, ce soir-là, qu'il découvrit enfin un « J'accepte. » Son cœur rata un battement et il dut faire appel à tout son self contrôle pour ne pas crier victoire au milieu du dortoir. À l'abri de ses rideaux, il serra le papier contre sa poitrine en souriant niaisement. Il était tellement heureux de cette réponse ! Harry avait accepté d'échanger avec lui. Il avait accepté ses sentiments pour lui. Bon, c'était surtout parce qu'il ne savait pas que ça venait de lui, Draco Malfoy. Certes !

1er décembre

« Cher Harry,

Merci d'avoir accepté de correspondre avec moi. Rien que pour cette raison, déjà, je te laisse poser une question en premier.

Avec tout mon amour,

TCS »

TCS ? Harry se remémora la première lettre pour comprendre qu'il s'agissait d'un acronyme pour « Ton correspondant secret ». Ça lui convenait bien. Aussi, c'est avec un léger sourire aux lèvres qu'il demanda :

« Cher CS,

Depuis combien de temps t'intéresses-tu à moi ?

Amicalement,

Harry »