Hello!

Après un long silence, me voici de nouveau dans les Nuits du FoF! Le thème pour ce one-shot est "Contracter". Et j'ai choisi d'aller vers la maladie, pas dans les alliances. Rassurez-vous, ça finit bien!

Bonne lecture!


— C'est un cancer, je suis navré.

Jaime fixa le médecin sans un mot, les paroles de l'homme tournant dans son esprit comme un magnétophone cassé. « Un cancer, cancer, cancer ». Il cligna des yeux plusieurs fois, muet, refusant d'accepter le diagnostic.

Il avait vécu toutes ces années sans savoir ce qu'était une vie digne d'être vécue, sans trouver sa voie loin de l'autorité de son père, sans construire une relation saine et aimante, avant de rencontrer Brienne et de transformer sa vie, et une foutue maladie allait tout foutre en l'air ?

La main de Brienne sur la sienne le ramena soudain à l'instant présent. D'un regard et une pression sur ses doigts, elle le calma légèrement.

— A quel point est-il avancé, et quel traitement recommandez-vous ?

Jaime ne put empêcher ses lèvres de s'étirer. Il reconnaissait bien là sa Brienne, toujours aussi terre-à-terre et prête à organiser ce qu'il fallait pour que sa maladie soit traitée correctement. Il se rappela son sérieux et son dévouement lorsqu'il avait suivi ses examens et consultations de rééducation après la perte de sa main, alors qu'ils n'étaient qu'amis à l'époque. Il ne niait pas que son soutien et ses encouragements – parfois musclés – étaient en partie la raison pour laquelle il était tombé amoureux d'elle. Ça, et puis ses yeux captivants, sa douceur, sa force de caractère, ses convictions, ses passions, et – il ne le niait pas non plus – son corps musclé.

Alors que le médecin exposait les différentes étapes du traitement de Brienne, il acquit une certitude. De la même manière qu'elle avait été à chaque pas à ses côtés, lui aussi le serait. C'est ce qu'il lui assura dès qu'ils sortirent du cabinet.

— Je serai avec toi à chaque pas, déclara-t-il en saisissant la main de son épouse et déposant un baiser sur ses doigts. S'il le faut, je t'emmènerai à tes chimios, je prendrai des jours pour rester avec toi lorsque tu te sens mal, et je m'occuperai de Duncan quand c'est trop compliqué pour toi.

Des larmes perlèrent aux magnifiques yeux de Brienne alors qu'elle entrelaçait ses doigts à ceux de Jaime.

— Tu fais déjà énormément pour Duncan, murmura-t-elle.

— Et tu sais jusqu'où je peux aller par amour, répondit Jaime.

Ils passèrent la soirée enlacés, comme si rien n'avait changé, une dernière soirée comme avant que les premiers signes de la maladie n'apparaissent, un dernier moment de paix avant que leur nouvelle organisation ne change leur vie pour les mois à venir.

Voir l'état de Brienne se dégrader au fur et à mesure qu'elle revenait de ses traitements fut difficile pour Jaime, mais il gardait espoir, restait attentif à tous les signes qu'elle lui donnait et prenait soin d'elle et de leur fils à tout moment du jour et de la nuit. Lorsqu'elle perdit ses cheveux, il rasa son crâne comme au moment de leur rencontre, solidaire avec elle. Brienne savait à quel point il tenait à ses boucles blondes, et c'était pour lui un moyen de lui montrer qu'elle importait bien plus que des cheveux.

— Au moins, nous perdrons moins de temps à nous en occuper, déclara Jaime avec un clin d'œil.

Après de longs mois à voir l'amour de sa vie d'ordinaire si forte affaiblie par son traitement, l'annonce du médecin déclarant qu'elle était en rémission fut l'un des plus grands soulagements de sa vie.

— Tu sais, j'ai pensé à ce que serait ma vie et celle de Duncan sans toi, avoua-t-il cette nuit-là, Brienne blottie dans ses bras. Mais je ne m'y suis jamais attardé, parce que la pensée même d'une vie sans toi m'est impossible. Je suis resté silencieux, toujours à espérer te voir guérir, et te voir vieillir à mes côtés, parce que je ne voulais pas t'ajouter davantage de soucis.

Brienne leva la tête vers lui, sa main entourant son moignon comme chaque fois qu'elle le rassurait.

— J'y ai pensé aussi, souffla-t-elle. Mais j'avais confiance, parce qu'il y a des gens autour de nous qui t'aidaient déjà, et qu'ils n'auraient pas arrêté même si je n'étais plus là. Ton lien avec mon père, avec ton frère, nos amis, ne se serait pas rompu si je n'étais plus là.

— Et tu n'aurais pas hésité à me le rappeler, même mourante, répondit Jaime, attirant Brienne encore plus proche de lui.

Un léger rire s'échappa de ses lèvres, réchauffant le coeur de Jaime.

Au fil des mois qui suivirent, il vit l'état de son épouse s'améliorer de semaine en semaine, ses joues creuses reprirent du volume, ses cheveux repoussèrent, ses muscles se renforcèrent, et, à la grande joie de Jaime, sa libido revint.

Ainsi, personne dans leur entourage ne s'étonna lorsqu'après moins d'un an et demi, après une grossesse surveillée de près, Jaime et Brienne accueillirent leurs jumelles, Rohanne et Catelyn, dans leur vie.