Note de l'auteure : Merci beaucoup pour vos reviews ! Bonne lecture !
6 décembre
Malgré la mauvaise nuit qu'il venait de passer à ressasser la dernière réponse d'Harry, Draco agita sa baguette pour nouer un ruban autour de la boîte qu'il avait prévu d'envoyer au Gryffondor avec son courrier du jour.
-x-
Harry fronça les sourcils en voyant arriver le cadeau qui ne passa pas inaperçu, surtout auprès des professeurs qui semblaient surveiller l'arrivée de son courrier tous les matins. Il était d'ailleurs étonné qu'Ombrage n'ait pas encore fait de décret à ce sujet.
« Cher Harry,
Voici un présent pour la Saint Nicolas. Tu peux jeter tous les sorts appropriés sur la boîte, je ne t'en voudrais pas. Au contraire, je t'y encourage, car ce sera faire preuve de prudence.
Affectueusement,
TCS. »
Harry sourit et proposa sa boîte à ses camarades pour qu'ils puissent lancer les sorts qu'ils avaient appris à ce propos.
— Et personne ne pense à utiliser le Révélasort de Scarpin ? ricana une voix près d'eux.
Harry sursauta. Il ne l'avait pas entendu arriver.
— Que veux-tu, Malfoy ?
— Je suis intrigué par cette boîte, bien sûr ! Est-ce le cadeau d'une admiratrice, Potter ?
Le brun sentit ses joues chauffer malgré lui. Instinctivement, il jeta un œil à la table des Serdaigle pour voir si Cho avait entendu ça ; si le Serpentard venait de ruiner ses chances avec l'Asiatique.
— Une Serdaigle ? proposa le blond en suivant son regard.
— Mêle-toi de ce qui te regarde !
Le sourire du Serpentard s'élargit. Ah, Harry, si tu savais...
— Vous avez raison. Il vaut mieux que je m'éloigne au cas où ton cadeau venait à exploser ou quelque chose dans le genre.
Harry leva les yeux au ciel, appréciant d'être enfin débarrassé de l'importun. Il faisait confiance à son correspondant. Il soupira à cette constatation : il était loin le « Vigilance constante » de Maugrey... qui n'était alors pas Maugrey. Lorsqu'il ouvrit la boîte, Harry éclata de rire en constant qu'il s'agissait de mignardises en forme de mini tartes à la mélasse.
— Désolé les gars, mais c'est pour moi ! s'amusa-t-il alors en refermant la précieuse boîte.
Ceux ayant pu voir le contenu se mirent à rire gentiment. Tous connaissaient le point faible d'Harry envers ce dessert.
Draco masqua son sourire dans sa tasse à café. Il savait que son cadeau plairait à Harry. Et il avait pu l'approcher et échanger avec lui... Il vit le brun écrire, sûrement pour lui répondre. Du moins, il l'espérait. Même s'il mourait d'envie de savoir ce qu'il notait, Draco se fit violence pour attendre d'être tranquille et à l'abri des regards indiscrets. Le sien glissa sur Pansy qui répétait les nouveaux ragots de l'école à qui voulait l'entendre.
— Et tu ne sais rien sur la prétendante de Potter ? l'interrompit-il en désignant la table des Rouge et Or du menton.
— Pas plus que ça, hélas ! Juste qu'il reçoit une lettre d'elle tous les matins.
— Peut-être a-t-il une petite amie secrète ? proposa Daphné.
Pansy balaya cette proposition d'un geste de la main avant d'argumenter.
— Ce ne serait alors pas très discret.
— Mais peut-être qu'elle n'est pas à Poudlard et que c'est le seul moyen qu'ils ont de communiquer, insista la sorcière blonde.
Pansy leva un doigt, comme si elle allait réfuter à nouveau l'argument, mais finit par acquiescer.
— C'est possible. Mais qui voudrait sortir avec Potter, sérieusement ? grimaça-t-elle.
— Bah... si on y regarde de plus près, il n'est pas trop mal, en fait... répondit à nouveau Daphné.
Draco faillit s'étouffer.
— Si vous pouviez m'épargner ça au petit-déjeuner, je vous en saurais gré !
— Faut savoir ce que tu veux, Draco. C'est toi qui as lancé le sujet, je te signale ! riposta à nouveau la blonde.
— Eh bien, tu sembles te poster en fervent défenseur de Potter, ce matin, Daph'. Serais-tu la petite amie en question ? s'amusa Draco.
— Ça, mes amis... je ne peux pas vous le dire, souffla-t-elle théâtralement.
Ses camarades se mirent à rire, personne n'étant dupe. Draco croisa alors le regard émeraude du Gryffondor qui avait dû être intrigué par leurs rires.
Harry soupira. Au moins, ça en faisait rire certains. Peu importait. Lui, il appréciait entretenir cette correspondance. Ça avait quelque chose de rafraichissant. Et il se sentait important pour quelqu'un. Non pas parce qu'il était le Survivant ni parce qu'il pouvait enseigner la DCFM à une poignée d'intéressés, mais juste en tant que personne. Les Serpentard pouvaient donc bien rire : celui qui lui avait offert cette boîte ce matin se cachait possiblement parmi eux.
Il reporta son regard sur la table des Serdaigle. Cho n'était plus là. Peut-être n'avait-elle pas supporté les ragots ? Ou qu'il accepte le cadeau de quelqu'un d'autre ? Son correspondant secret, alors qu'il le poussait à se confesser, venait-il de ruiner toutes ses chances avec l'Attrapeuse ? Et s'il sortait avec Cho, pourrait-il lui parler de cet amoureux anonyme ? Accepterait-elle qu'il corresponde avec cette personne ? S'il devait choisir entre les deux ?
Harry grimaça, n'appréciant définitivement pas le cours pris par ses pensées. Cela ne faisait que quelques jours qu'il échangeait avec cet inconnu, pouvait-il s'être déjà attaché à lui ?
Pourquoi Malfoy le fixait-il comme ça ? Tentait-il de lire dans ses pensées pour réussir à percer le mystère de son correspondant secret ? Il soupira de soulagement lorsque le blond quitta enfin sa table. Soulagement qui fut de courte durée lorsqu'il constata que ses amis se levaient aussi. Ah oui : les cours.
« Cher CS,
Merci pour le présent, même si ça alimente les ragots de Poudlard. On dira que c'est une bonne chose. Ça change de la propagande anti retour de Voldemort (dis-moi si ça te gêne que j'écrive ce nom, je saurai faire un effort pour toi.) Je viens d'en goûter une discrètement – on ne sait jamais, la Vipère Rose pourrait trouver une raison quelconque pour s'en emparer – et c'est trop bon ! Merci beaucoup !
Je te souhaite une bonne journée !
Amicalement,
Harry »
