« Emma… Emma ! »
« Oui ? »
« Tu étais dans ta bulle ? » Me demanda Ruby, qui était dans ma cuisine, en train de nous concocter un dîner.
« Oui, désolé. »
« Qu'est-ce qu'il y a de plus intéressant sur ton téléphone, que mon histoire ? »
« Excuse-moi Ruby. C'est juste que… Non laisse tomber. Tu disais ? »
« Sûr ? »
« On en parlera plus tard, ne t'inquiète pas. »
« Je te disais que j'ai eu un client aujourd'hui, qui m'a fait du zèle. C'est totalement mon type de mec. »
« Je croyais que tu arrêtais les relations ? »
« Oui ! Pas d'amour. Je ne te parle pas d'amour, la poulette, mais de sexe ! Réveil-toi. » Me ricana-t-elle à la tête.
« Tu le connais ? »
« Tu me demandes si j'ai déjà couché avec lui ? Normalement non. Ou je ne m'en souviens pas. J'espère le revoir bien vite. »
Nous nous étions installée sur la table basse de mon salon.
Autour d'un poulet au curry, et pomme de terre en sauce. Ruby m'annonça, dans un grand sourire, qu'elle voulait qu'on emménage dans le but de faire, d'après ses dires, 'La meilleure coloc du monde'.
J'étais heureuse de l'apprendre, c'était une excellente nouvelle. Un plus grand appartement, chacune sa chambre. Et j'espérais pouvoir changer de quartier. Je voulais découvrir de nouvelles rues parisiennes.
Comme à notre habitude, après le repas je m'occupais de la vaisselle. Ruby était celle de nous deux qui cuisinait le mieux. Ne valait pas mieux me laisser un couteau entre les mains.
Mais je m'occupais toujours de débarrasser la table et de la vaisselle. Mais mes ongles ne me remerciaient pas de cela.
Grâce à mon amie je ne mourrais pas de faim. Je ne pouvais que l'en remercier.
« Je vois bien que t'es embêté. Tu as passé une grande partie de la soirée sur ton téléphone. Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est la reprise des cours qui t'inquiète ? »
« Je préférerais. Mais non. C'est Regina. Je ne lui ai pas répondu depuis nos premiers échanges. »
« Tu plaisantes ? Je ne comprends pas. Depuis des semaines, tu ne me parles que d'elle, depuis que tu as trouvé son numéro. Maintenant que vous pouvez vous écrire, tu ne lui donnes plus de signe de vie ? Je ne comprends pas. »
« Je ne sais pas. J'en ai envie pourtant. Je t'assure. Mais je n'ai pas envie de m'investir sentimentalement, si ça ne fonctionne pas. »
« Et comment tu sais que ça ne fonctionnera pas ? »
« Nous sommes trop différentes ! Je te l'ai dit, mais je ne suis pas à l'aise avec son train de vie. »
« Donc tu ne lui laisseras aucune chance, à cause de tes idées préconçues ? »
« Et bien, euh, oui ? »
« Si tu étais moi je comprendrais. Mais toi, je ne comprends pas. Tu seras peut-être agréablement surprise. C'est peut-être une fille comme nous. »
« Je t'assure qu'elle n'a absolument rien de nous. »
« Tu me juge ? C'est vexant. » Ironisa-t-elle à peine touchée.
« Non. Ce n'est pas ça. »
« C'est exactement ça. Tu as peur que ta madame prout-prout se rende compte de la vie que toi tu mènes. »
« Tu as sûrement raison. »
« Tu devrais lui écrire. »
« Elle, elle m'écrit pour me relancer. Elle s'inquiète. Elle est adorable… » Je me souviens avoir répondu à mon amie.
« Et qu'est-ce qu'elle te dit ? »
« Tiens regarde. »
Mon amie récupéra mon téléphone restait sur la conversation, et lu le dernier message reçu.
« Bonjour Emma,
J'espère ne pas vous avoir fait fuir. Si c'est le cas, je m'en voudrais terriblement.
Ne me pensez pas différente de vous. Nous dormons sous le même ciel, nous respirons le même air, et nous brûlons sous le même soleil.»
« Mon poussin, je vais peut-être me répéter. Mais je l'adore déjà. C'est attendrissant effectivement. Mais elle a raison, vous êtes pareille. Fleur bleu toutes les deux. »
« Tu penses alors que je devrais lui répondre ? »
« Evidemment ! Quel question. »
« J'écris quoi ? »
« Oh ca je ne sais pas. Vous êtes trop mielleuse pour moi. Mais écris lui ce que tu as envie, ce sera déjà pas mal. »
J'avais l'envie de lui répondre, mais pas à la va-vite. Il fallait que je réfléchisse.
Une fois installé dans mon lit, seule, au calme. Je penchais à la réflexion.
« Bonjour Regina,
J'espère que vous ne serez pas fâché de mon absence. J'avais besoin de réfléchir, de prendre du recul.
J'ai du mal à croire qu'une si belle femme s'intéresse à moi.
Dans quel magnifique pays êtes-vous ? »
La réponse ne tarda pas.
« Ravie de vous savoir en vie. Vous m'avez bien fait attendre…
Je ne suis pas fâché. Pas totalement, vous pouvez encore vous rattraper.
Vous me charmez ? Tentatrice !
Je suis auprès de ma famille. Toujours aux Etats-Unis.»
« Comment puis-je me rattraper ?
Cela marche-t-il ? N'avez-vous pas déjà des hommes à vos pieds ? »
« J'y réfléchirais.
Bien sûr ! Je ne m'intéresse pas à eux. Mais à vous. »
Je n'en croyais pas mes yeux. Je me sentais toute chose, je me sentais fébrile sous son attention. J'avais des maux à mon cœur, à cause de ses mots.
Souriant bêtement derrière mon écran, je m'endormi ainsi.
Pensant à cette rencontre inattendue dans ce désert qu'était ma vie.
A plus de 5 000 kilomètres de là, Regina passer une journée calme auprès de sa sœur.
Le soir venu, comme la veille, elle put border ses neveux.
Elle avait gardé le sourire toute la journée, sa sœur, Zelena se doutait de la raison. Mais n'osa aborder le sujet. Cela attendrait.
La jeune créatrice de mode était agenouillée près de son lit. Priant, comme elle en avait l'habitude. Cela n'était pas quotidien. Seulement quand elle en ressentait le besoin. Afin de partager son trop plein d'émotion, que ce soit joie ou malheur.
« Celui qui demeure sous l'abri du très haut repose à l'ombre du tout puissant.
Je dis à l'éternel : Mon refuge et ma forteresse, mon dieu en qui je me confie.
Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste et de ses ravages. »
Un bruit retenti contre la porte l'a sortant ainsi de son silence. Elle se releva, et ouvrit la porte.
« Tu ne dors pas ? »
« Tout va bien Lena ? »
« Oui. Seulement je n'aime pas quand Robin n'est pas là. Je peux rester un peu avec toi ? »
« Bien sûr. »
Elles s'installèrent toutes les deux dans le lit, comme elles avaient pu le faire à de nombreuses reprises par le passé.
« Alors, tu vas me dire pourquoi tu souris ? »
« Emma, m'a répondu. »
« Oh je vois. Qu'est-ce qu'elle te dit ? »
« Nous n'avons pas énormément échangé à mon grand regret. Mais seulement savoir, qu'elle ne pas mise de côté, suffit à me rendre heureuse. »
« Ca me convient, je préfère te voir sourire. »
« Par contre, je ne sais pas comment engager des sujets de conversation, permettant une conversation longue. »
« Je serais de mauvais conseil. Tu connais mon goût pour la sociabilité. Mais peut-être demande lui quelle serait ses grandes aspirations dans la vie ? Qu'attend-t-elle de la vie. »
« De grandes conversations, effectivement. » Rigola-t-elle auprès de sa sœur.
« Bon, alors demande lui quels sont ses hobbies ? »
« Je le ferais. »
Comme convenu dès le lendemain, les Mills, père et filles se dirigèrent vers l'entrée d'un sentier que prenait régulièrement la sœur ainé.
« Je me disais que nous pourrions prendre ce chemin tous les trois, et marcher un temps. J'ai ramené de quoi pique-niqué. »
« C'est parfait ma fille. Allons-y. »
Ils marchèrent en famille un certain temps, profitant de la douceur de cette jeune brise, et du calme que pouvaient offrir les forêts du Connecticut.
« Je dois me rendre dans quelques semaines en Europe, pour de nouveaux défilés. »
« Oh voyez-vous ça ! Je suis fière de toi mon enfant. Ta mère serait fière de toi. »
« Merci, père. »
« Combien de temps comptes-tu rester là-bas ? » Lui demanda sa sœur, inquiète de ne pas la voir revenir durant un long moment.
« Je ne sais pas encore. Je dois organiser mon emploi du temps. Pas plus d'un mois. J'ai des choix importants à faire. »
« Tu nous tiendras au courant. »
« Evidemment, comme toujours. Si vous aviez un conseil à me donner avant que je ne parte ? »
« Fais plein d'erreurs et ne les regrette pas. Tires-en des leçons. Parce que les regrets sont ce qu'il y a de plus lourds à porter en vieillissant. »
« Tu as toujours la parole sage, père. Mais Gina ne fait pas d'erreur. Jamais. »
« Vivez mes filles. Je ne vous le direz jamais assez. Foncez, faites ce que vous voulez de votre vie. Je serais toujours derrière vous. C'est mon rôle en tant que père. Vous soutenir. Je n'ai pas toujours été parfait. Mais je vous aime si fort, mes filles. » Dit-il en arrêtant son pas.
« Ça ne va pas ? »
Les filles remarquèrent rapidement l'air triste de leur père, ses yeux brillants. Allait-il pleurer ?
Elles se regardèrent, l'air inquiète. Ne comprenant pas le comportement de leur père.
« Mes filles, je dois vous dire. Je suis malade, très malade. »
« Père ! Qu'est-ce que tu as ? Dis-moi, tu m'inquiètes. » Attaqua Zelena, n'aimant pas du tout la tournure que prenait la conversation.
Regina était comme figée. Ses membres lui paraissaient si lourds. Son corps lui pesait. Elle attendait que la sentence lui tombe sur la tête. Elle n'y avait pas été préparée.
A tout moment elle pourrait tomber, se jeter à terre.
Comment son dieu, qui n'était qu'amour, pouvait lui faire ça ? Comment pourrait-elle continuer à garder la foi ?
« J'ai un glioblastome. »
Zelena le regarda, ne répondit rien. Elle avait compris. Elle avait bien trop de fois entendu ce diagnostic à l'hôpital. Cela était un rappel, une raison supplémentaire de son départ.
La mort y était trop présente, la maladie trop difficile à observer, les familles endeuillées impossibles à consoler. Elle n'aimait pas ce milieu.
Regina n'étant pas du métier ne comprenait pas. Qu'est-ce que cela pouvait bien dire ?
Qu'est-ce qu'un glioblastome ?
« Ne jouez pas à ça avec moi. Expliquez-moi ! Père, Zelena. Dites-moi quelque chose. »
La foret n'avait jamais été si calme, si absorbante qu'à ce moment précis, pour Regina, qui sentait le sol sous ses pieds s'écrouler.
Elle observait son père, prendre une grande inspiration. Et se dirigea vers elle, pour lui attraper les mains.
« Ma fille, je t'aime. Je vous aime. Mais j'ai un cancer du cerveau. A un stade important. »
« Père, ce n'est pas possible. Que pouvons-nous faire ? Nous allons en parler à Robin pour te trouver le meilleur spécialiste. Tu vas m'accompagner à New-York, je te trouverais quelqu'un. »
« Ma chérie, ça ne sert à rien. Le diagnostic est posé. Il n'y a rien à faire. J'ai déjà vu plusieurs spécialistes. On ne peut rien faire de plus. »
« Pardon ! Plusieurs spécialistes ? Mais tu le sais depuis combien de temps ? »
« Je ne veux pas me disputer avec vous, pas aujourd'hui. Je voulais que vous le sachiez. Je prendrais les mesures qui s'imposent et nous en discuterons. Mais pas aujourd'hui. C'est déjà une très grosse nouvelle pour vous. Je voudrais maintenant que nous continuions notre marche, et ensuite nous allons pique-niqué. »
Il contourna sa fille, et reprit la marche comme si de rien était. Permettant ainsi à ses filles de prendre le temps de souffler quelques instants.
Et de pouvoir continuer cette journée comme elle avait commencé.
Zelena remarqua que sa sœur n'avait pas bouger. Elle s'approche d'elle, et lui attrapa le bras pour l'entraîner sur le chemin.
« Ça va ? » Entama l'ainé.
« Je n'y crois pas. »
« Moi non plus. Mais je pense qu'il veut profiter de nous, que nous passions encore de jolis moments. Et c'est-ce que nous allons lui offrir. D'accord. »
Regina ne put répondre, mais acquiesça de la tête.
Les deux sœurs essayèrent durant tout le reste de la journée de faire bonne figure. Une y arrivant mieux que l'autre.
« Dis-moi Gina, je n'ai jamais compris pourquoi tu devais faire autant de défilés par an. »
« Pour conserver mon titre de haute-couture. »
« Je ne comprends toujours pas. »
« Et bien, chaque année les maisons de haute-couture sont juridiquement contrôlées pour conserver leur label. C'est ce qui permet de conserver ce symbole de luxe, d'excellence et de savoir-faire. Cela pousse à se renouveler, à maintenir un travail important constant. Nous devons conserver un haut standing, une clientèle de prestige et répondre à certains critères. Il y a cependant quelques maisons, qui sont des membres permanents, telles que Chanel, Dior, Vauthier, ou bien même la maison Martin Margiela. »
« Quels sont ses critères, ma fille ? »
« Chaque création doit être réalisée à la main au sein de nos ateliers. Avoir un nombre minimum de salariés par atelier. La maison titulaire doit impérativement défiler deux ou trois fois par an et présenter 25 modèles à chaque passage. La maison mère, doit posséder un atelier de flou, et un atelier de tailleur. »
« Qu'est-ce que c'est ? Quelle est la différence ? »
« L'un s'occupe des matières et silhouettes fluides, l'autre des pantalons, vestes, blazers, gilets et manteaux. »
« Je comprends la montagne de travail. »
« Mais je ne suis pas seule, ne vous inquiétez pas. »
« Tu travailles toujours avec Meredith ? » Questionna sa sœur.
« Evidemment ! »
« Qui est Meredith ? »
« Une de mes amies rencontrées durant mes années d'études. Zelena l'aimait beaucoup. »
Regina fournissait un gros effort pour ne pas penser à cette affreuse nouvelle qu'elle venait d'apprendre. Elle envisageait se voyage en Europe, d'une toute autre manière désormais.
Pendant ce temps, j'étais installé à la bibliothèque de mon université pour y réviser. J'avais durant la journée, pu soutenir mon oral de fin de Master. Ce qui clouait définitivement mon stage préprofessionnel.
C'était enfin terminé ! Incroyable, n'est-ce pas ?
Je n'y croyais plus. J'en étais heureuse. J'attendais le week-end avec impatience pour pouvoir fêter cette petite victoire, avec mes amis de promotion.
Il ne me restait que quelques mois à tenir. Les examens de fin d'année arriveraient à grand pas.
Mais je suis quelqu'un de très organisé. Voilà pourquoi j'étais bloqué en soirée dans cette fichue bibliothèque universitaire.
Je voulais prendre de l'avance, préparer mes fiches de révisions. Pour ne pas me sentir envahir de travail dans les prochaines semaines.
Je ne vais pas vous mentir, la reprise de la fac avait été dure. Les réveils, les métros, nos chaises en bois, … C'était compliqué. Je partageais beaucoup moins de temps avec Ruby, qui avait retrouvé son appartement.
Mais je sais qu'elle étant en recherche active de notre futur appartement parisien.
Justement ! Elle venait de m'écrire.
« Poulette !
Je sais que tu as du tout déchirer aujourd'hui durant tes examens. Comment tu te sens maintenant ?
On fête ca ce week-end ?
Puis grande nouvelle ! Je nous ai prévu quelques visites d'appartement ce week-end. »
« Evidemment qu'on fête ça ce week-end. Je sors avec la promo vendredi soir. Viens à la maison passer le week-end dès samedi et on ira faire les visites ensemble.
Je suis heureuse. Bientôt la fin ! Dernière ligne droite. »
« Je suis fière de toi ! Nickel, on se voit samedi alors.
J'aurais des choses à te raconter. Mon beau gosse est revenu, celui qui m'avait tappé dans l'œil.
Et toi et ta dulcinée, ça avance ? »
« Oh oui alors ! Un tas de choses à me raconter. J'ai hâte.
Et bien, j'ai toujours beaucoup de mal à relancer la conversation. C'est encore elle qui a envoyé le dernier message. Mais no problemo, je suis sur le coup. »
Ruby avait une fois de plus raison. J'avais encore laissé Regina sur la touche. Qu'elle manque de tact, j'avais envers elle. Heureusement, que la ténacité lui collait à la peau.
Je l'en remercie encore aujourd'hui.
J'ouvris notre conversation et lu le dernier message.
Donc elle s'intéressait à moi. C'était une bonne nouvelle.
Comment pouvais-je en jouer, pour reprendre la conversation ?
Je réfléchissais un temps, notant quelques mots sur mon clavier, en effaçant d'autres. Mes phrases ne me plaisaient pas, ce n'était pas assez clair.
Je me m'y d'accord avec moi-même, (Oui, c'est important ! Je vous prie de ne pas me juger. Au moins, je ne me contredis jamais) quant à ses quelques phrases.
« Bonjour Regina,
Comment allez-vous ?
Avez-vous réfléchi à ma sentence ?
Si vous vous intéressez à moi, je n'aurais pas à me battre alors ? »
« Je suis désolé Emma.
Je ne suis pas d'humeur joueuse aujourd'hui. Je viens d'apprendre une bien triste nouvelle aujourd'hui.
Ne m'en voulez pas. »
« Puis-je faire quelque chose pour vous aider ?
Serais-je utile en quoi que ce soit ?
Je m'en veux. Car j'ai passé ces derniers jours à me concentrer davantage sur mes cours, plutôt qu'à vous écrire. »
« Et vous avez bien fait. Les études sont importantes !
Vous ne pouvez rien faire. Mais c'est très gentil de me le proposer.
Peut-être que si vous êtes disponible plus tard, nous pourrions nous appeler ? Ne vous inquiétez pas, j'appellerai de mon téléphone. »
« Et bien c'est d'accord. Seulement parce que j'ai envie de vous remonter le moral.
Vous me direz quand vous serez disponible. »
« Merci.
Je vous appellerai. »
Les heures passaient. J'avais terminé quelques fiches révisions, et je prenais le chemin de mon appartement.
J'avais pris conscience que le décalage horaire entre New-York et Paris était plutôt difficile.
Je devais aller me coucher, mais je voulais véritablement attendre l'appel de Regina.
Je sais que je paraissais être une fille qui ne savait pas ce qu'elle voulait. Un coup oui, un coup non.
La vie me terrifie. Et c'est toujours la cas maintenant.
J'aime la vie, autant que je peux la détester. Je la trouve belle, autant que moche.
J'ai pu y voir de si belles choses, mais aussi de si mauvaises.
Cela m'a toujours fait comprendre qu'on ne peut pas voir les choses qu'en noir ou en blanc. Le gris existe véritablement.
C'est terrifiant, c'est grisant par moment aussi.
Ne trouvez-vous pas ?
