Hello!

Ce OS a été écrit sur les thèmes "Ménage" et "Exercice" pour la Nuit du FoF. J'avais commencé à écrire sur ménage, et quand exercice est tombé, il s'est tout simplement greffé dans ce texte, sans difficulté!

Jaime/Brienne, UA Moderne, Fluff, Première rencontre

Bonne lecture!


Le chant des oiseaux, le vent sur son visage, les arbres verdoyants et les cris joyeux des enfants dans le parc qu'elle longeait mirent un sourire heureux sur le visage de Brienne. Sa course régulière lui donnait plus d'énergie qu'elle ne lui en enlevait, et elle savait qu'après une douche revigorante elle serait prête à affronter son futur recruteur chez Castral Rock Éditions. Elle aimait l'exercice physique depuis des années, depuis qu'elle avait compris que c'était l'une des meilleures manières qu'elle avait pour se sentir bien dans son corps. Natation, course à pied, escalade, escrime, étaient les sports qu'elle avait adoptés parmi tous ceux qu'elle avait essayés au cours des années qui avaient suivi le lycée et les commentaires de Ron Connington lors de son unique tentative de rencard de l'époque.

La brûlure de ses poumons, l'asphalte frappant la semelle de ses chaussures, la sueur qui coulait sur son front et dans son dos, ce sentiment de se donner à fond, Brienne les aimait sans limite. La seule chose qui lui manquait parfois était un compagnon d'exercice. Son ex Hyle préférait son canapé et les jeux de course, Sansa était plus adepte de l'équitation, et Dacey était retournée dans le Nord, où elle avait apparemment rencontré un type adorable qui parvenait à la suivre sur les chemins de trail.

Brienne quitta l'abri des arbres du parc pour retourner vers les rues plus encombrées de Port Réal. Là, le soleil commençait déjà à montrer sa force, alors qu'il n'était encore que huit heures du matin. Elle piétina un moment à un feu rouge, avant de s'élancer lorsque le bonhomme passa au vert.

Elle allait passer devant une Valyrian rouge vif lorsqu'un gobelet lancé de la fenêtre ouverte atterrit à ses pieds.

Soudain agacée, Brienne shoota dedans, faisant rebondir le gobelet en carton pour l'attraper. Évidemment, quelqu'un qui avait les moyens de se payer une Valyrian pouvait acheter du café Côte d'Orange, constata-t-elle en voyant la tête d'éléphant orange, tout l'apaisement apporté par sa course disparu. Froissant le carton dans son poing, Brienne s'approcha de la voiture et lança le déchet sur les genoux du conducteur. Celui-ci passa la tête par la portière et commença à protester. Brienne l'interrompit sans vergogne :

— Dites, vous pensez vraiment faire preuve de respect en balançant vos ordures sur les gens ? Je ne suis pas votre femme de ménage, alors attendez de trouver une poubelle et faites un peu de tri aussi !

Elle tenta de ne pas perdre la face lorsque son regard tomba sur l'homme le plus séduisant qu'elle avait jamais vu. Tout en boucles blondes, hautes pommettes, yeux d'un vert profond et costume de créateur, il lui lança un regard incrédule.

— Vous êtes une femme ? Vous êtes immense !

Toute patience évaporée, Brienne pointa un doigt accusateur vers l'homme.

— Vous ne jetez pas vos déchets dans la bonne poubelle, ni ne parlez aux gens sans les insulter, qu'avez-vous fait de ce que votre mère vous a appris ?

Sans un mot de plus, Brienne s'éloigna au petit trot et atteignit le trottoir d'en face au moment où les autres voitures redémarraient.

Lorsqu'elle retourna à son appartement, Brienne n'avait pas retrouvé la sérénité du début de son footing. Sa douche l'apaisa un peu, mais elle était encore trop nerveuse en ressortant de la salle de bain.

Elle avait déjà choisi sa tenue pour l'entretien, mais elle ne put s'empêcher de se demander si le décolleté était trop plongeant, mettant en avant son absence de poitrine, et si son maquillage était trop important ou les talons de ses chaussures trop hauts.

A dix heures moins dix, elle passa les portes vitrées de l'immeuble de Castral Roc Éditions, s'enregistra à l'accueil pendant que la réceptionniste appelait Jaime Lannister, celui pour qui elle aurait peut-être à travailler comme assistante.

— Monsieur Lannister vous attend, déclara la jeune femme – Pia, annonçait son badge – en raccrochant. Elle lui donna un badge : c'est au huitième étage, le bureau au bout du couloir de droite.

Brienne la remercia et emprunta l'ascenseur. Elle savait déjà qu'elle évacuerait la tension de l'entretien empruntant les escaliers pour la descente. C'était un bon exercice, qui lui permettait de mettre de côté l'échange pour quelques instants.

Tous les gens qu'elle croisa dans le couloir du huitième étage semblaient concentrés, en pleine discussion téléphonique ou portant des cartons pleins de ce qui devait être des manuscrits. Peu la saluèrent, mais elle leur adressa tout de même un signe de tête. Elle serra les poings un instant en arrivant devant la porte fermée qui portait la plaque « Jaime Lannister, Directeur des Ressources Humaines ». Une grande inspiration plus tard, elle frappa.

A l'invitation de l'occupant, elle entra. Et se figea en voyant l'homme qui se tenait au bureau, le nez perdu dans un document qu'il lisait les sourcils froncés.

L'homme à la Valyrian rouge.

Jaime Lannister désigna la chaise qui lui faisait face sans lever les yeux. Brienne obéit, tordant ses doigts nerveusement en attendant qu'il la regarde.

Lorsqu'enfin il quitta le papier des yeux, Brienne constata avec horreur qu'il s'agissait de son propre CV. Il le posa et tendit la main gauche vers elle avec un sourire.

— Enchanté, Brienne Tarth. Je suis Jaime Lannister, DRH de Castral Roc Éditions.

Brienne serra sa main et répondit à son sourire en tentant de masquer sa nervosité. Quand mentionnerait-il leur rencontre deux heures plus tôt à peine ? Lui en voulait-il pour ce qui s'était passé ?

— Enchantée de même, monsieur Lannister.

— Jaime, appelez-moi Jaime. Ou monsieur Jaime, déclara-t-il. Monsieur Lannister est mon père. Commençons, voulez-vous ?

Brienne hocha la tête.

— Je suis prête.

— Très bien. Tout d'abord, je voulais savoir si vous rappelez souvent leur éducation aux salariés fauteur de troubles. Est-ce la méthode que vous utilisez généralement en conseil de discipline ou lors de rappels à la règle ?

La curiosité dans le regard de l'interlocuteur de Brienne n'était pas feinte, remarqua-t-elle avec étonnement. Elle esquissa un sourire, espérant que son maquillage masquerait ses joues rouges.

— Les avertissements et conseils de discipline n'étaient pas dans mes attributions comme assistante RH chez Cerf & Rose, mais si vous me dites que cela peut fonctionner ici, je pense que je pourrais faire appel aux leçons enseignées par leurs parents aux salariés dissidents.

Jaime Lannister éclata de rire. Un rire franc, honnête, qui fit soudain tressaillir l'estomac de Brienne.

Merde, s'il est comme ça tout le temps, il risque de me rendre la vie dure sans même le vouloir ! Il était hors de question pour Brienne d'avoir à faire face à un Renly bis, mais les hommes charmants étaient l'une de ses faiblesses.

— C'est ma tante qui m'a éduqué, et si elle m'avait vu faire ce que j'ai fait ce matin, elle m'aurait pincé l'oreille en me grondant comme l'enfant que j'étais autrefois, déclara Jaime. Je suis désolé de la manière dont j'ai réagi ce matin, j'étais complètement en tort. Si cette technique marche sur moi, vous pouvez être certaine qu'elle fonctionnera sur la majorité des salariés. Je vous indiquerai tout de même ceux avec lesquels il serait bon de ne pas mentionner la famille.

Une heure plus tard, Jaime serra de nouveau la main de Brienne, qui remarqua alors le moignon au bout de son bras droit. Cela expliquait pourquoi il faisait tout de la main gauche, alors, réalisa-t-elle.

— Merci pour cet échange, monsieur Jaime. Je suis ravie qu'il n'y ait eu que des conséquences positives à notre rencontre de ce matin.

— Moi de même, répondit Jaime. Je vous appellerai dès ce soir pour vous faire part de ma décision sur le poste.

Lorsque Brienne ressortit du bâtiment, c'était avec le cœur léger, et la certitude que même si elle n'avait pas le poste, elle aurait tout de même eu un impact positif.


Trois ans plus tard :

— Oh, non, toi tu ne vas pas t'en sortir comme ça !

— Jaime !

Sans prêter attention à sa protestation, Jaime lâcha la main de Brienne et se précipita en avant pour saisir l'emballage qui venait d'être abandonné sur le chemin du parc. D'un geste précis, il le lança et atteignit la tête du coupable de l'abandon. Lorsqu'il se retourna, Jaime lui lança ces mots qu'il adorait :

— Personne ne t'a donc appris à faire le ménage et ne pas laisser d'ordures derrière toi ?

L'homme parut outré, avant de reprendre l'emballage et de le jeter avec force dans la poubelle trois mètres plus loin.

Jaime se retourna au moment où Brienne le rejoignait.

— Tu vois que ta technique fonctionne quand c'est moi qui l'utilise, chérie ! Déclara-t-il, victorieux.

— Je vois bien, répondit Brienne, sans mentionner toutes les fois où le délinquant avait riposté et où elle avait dû s'interposer. Mais tu aurais pu me laisser ramasser ce papier, tu sais à quel point l'exercice me manque !

Son mari lui adressa un sourire penaud.

— Désolé.

Il embrassa Brienne avant de poser sa main sur son ventre rond.

— Petite Etoile, si tu savais comme nous avons hâte que tu viennes au monde ! Pour te rencontrer, mais aussi pour que ta maman puisse de nouveau courir comme elle le veut !

— Jaime, l'admonesta légèrement Brienne, sans masquer son sourire.

— Tu iras courir, et moi je ferai le ménage à la maison, répliqua Jaime. Et quand notre petite Etoile sera un peu plus grande, elle viendra avec nous.

Il glissa de nouveau son bras autour de la taille de Brienne et ils reprirent leur marche lente sur les sentiers du parc, profitant de la chaleur du soleil sur leurs visages, les chants des oiseaux dans les arbres, mais surtout la présence de l'autre.