De mémoire, Stiles n'avait jamais attendu quelqu'un avec un air aussi fermé de sa vie. Pour une fois, il était silencieux au possible et n'avait même pas pris la peine de saluer son père, qui s'occupait d'une paperasse qui attendait d'être traitée sur son bureau depuis des lustres. Noah ne lui en avait pas tenu rigueur et c'était à peine s'il avait relevé ce fait : Stiles avait parfois des manies et pulsions qui échappaient à sa compréhension.

Stiles regarda son téléphone pour la troisième fois en deux minutes. Scott lui avait dit arriver d'ici moins d'une demi-heure, et ceci en réponse à son propre message qui datait de deux bonnes heures. Autant dire que l'hyperactif l'attendait de pied ferme. Leur relation avait besoin d'une petite mise au point, parce qu'elle n'était pas… Pas comme elle était censée être. Stiles aimait beaucoup Scott, là n'était pas le problème. Disons que son petit-copain loup-garou avait tendance, en plus de le délaisser, à prendre un peu trop ses aises et à agir sans se soucier de sa volonté. Stiles avait beau être un humain, il avait son mot à dire, d'autant plus qu'ils étaient ensemble. Scott n'avait pas à le traiter de cette manière, comme s'il n'était qu'un objet, à sa disposition pour le contenter, l'aider à faire les devoirs qu'il ne comprenait pas, à satisfaire ses désirs innombrables. Le sexe, c'était bien, mais cela n'arrangeait rien et Scott avait tendance à l'utiliser non pas après, mais pendant chaque dispute, comme si cela allait effacer le moindre litige. Mais c'était mal connaître Stiles : il avait toujours eu une excellente mémoire et s'il ne disait rien au début, cela commençait à s'accumuler dans sa tête et c'était diablement désagréable. Il avait l'impression qu'une boule noire s'était formée dans son esprit et qu'elle grossissait chaque fois que Scott dépassait un peu les bornes. Mieux valait donc discuter assez vite et régler les conflits tout de suite plutôt que d'attendre que les choses continuent d'empirer.

Donc ça, c'était son idée, sa théorie.

Mais depuis le temps, Stiles devrait savoir que les choses se passaient rarement comme elles le devaient.

Une chose était certaine : il était en colère et comptait bien le lui faire savoir.

Alors lorsque Scott passa la porte non pas une demi-heure mais bien une heure et dix minutes plus tard, l'hyperactif, qui trépignait d'impatience. Sans perdre une seule seconde, il se lança :

- T'es qu'un con, Scott. Un sale con. Un connard, un salop, un enculé, un…

- Oh ferme-la, tu veux, le coupa l'alpha sans même lui adresser un regard. C'était difficile au cabinet, j'ai vraiment pas besoin que tu me passes un savon alors mets-la en veilleuse s'il te plaît.

Stiles piqua un fard.

- Pardon ?! S'emporta-t-il. D'abord tu me traites comme une merde, t'arrives en retard et tu me dis de la fermer ? Mais t'as pas honte !

- Stiles, soupira Scott d'un air désespéré.

- Quoi, Stiles ? Stiles, il en a marre. Non mais sérieusement, tu as vu comment tu me parles, comment tu me traites ? Ça t'es pas venu à l'idée que moi aussi, je puisse avoir des soucis, et besoin de cette putain de Jeep ? Liam m'a ramené, bordel ! S'il avait pas sa voiture, comment j'aurais fait ? Je serais rentré à pied ? J'aurais attendu que tu finisses ? Tu te rends pas compte de…

Pour le couper dans sa tirade qui n'avait pas l'air de lui faire un quelconque effet, Scott avait brutalement posé ses lèvres sur les siennes, dans un baiser sauvage et possessif. Il bloqua Stiles contre le mur le plus proche et continua de prendre sa bouche d'assaut sans même prendre en compte les émotions dans l'odeur extrêmement piquante de Stiles. Odeur empreinte de surprise. Oui, l'hyperactif était on ne peut plus perplexe car il n'avait rien vu venir.

Si Stiles aimait habituellement Scott et ses baisers, il n'apprécia cette fois ni le geste, ni la manière dont il fut réalisé. D'ordinaire, sentir les lèvres de son petit-ami sur les siennes le rendait toute chose : il sentait des picotements dans le ventre, tout son corps se détendait et sa tête se vidait de toutes ses pensées parasites.

Mais pas cette fois.

Stiles repoussa Scott avec une violence toute relative. Disons que de son point de vue, c'était brutal. De celui du loup-garou, il fut doucement poussé. Scott darda un regard perplexe sur Stiles, qui, furibond, reprit :

- Non mais ça va pas ?! Tu crois que m'embrasser va régler le problème ? T'es complètement con, ma parole ! Respecte-moi, putain !

Cette dernière exclamation était empreinte d'une espèce de désespoir, si grand et si fort qu'il fut clairement entendu par le loup… Qui n'en eut cure. Il posa ses mains sur les hanches de Stiles et soupira :

- Je suis fatigué, Stiles. J'ai pas besoin qu'on s'engueule.

- Tu crois que ça me fait plaisir ? Tu crois que j'ai envie de t'engueuler ?

- Disons que tu n'as pas besoin de faire durer cette conversation et pourtant, tu le fais.

Le regard de l'hyperactif fut si noir qu'il lança des éclairs. De plus en plus furieux, Stiles repoussa brutalement les mains du latino… Qui se rapprocha, encore, l'entoura de ses bras, posa tout de suite ses lèvres sur le coin de ses lèvres, avant de dériver sur sa joue, puis sa mâchoire, et de descendre rapidement vers son cou. Acculé contre le mur et sentant de doux frissons le parcourir, Stiles le repoussa à nouveau. Il pouvait tenir. Si Scott arrêtait d'insister, il pouvait tenir. Oui, il en était capable.

Mais il n'avait pas idée de la perfidie de son petit-ami en qui il avait atrocement confiance.

- T'as pas le droit d'essayer de me faire culpabiliser et de me câliner juste après, fit Stiles, les dents serrées.

Il vit Scott soupirer et se rapprocher à nouveau en se mordant la lèvre inférieure, dans un mélange d'embêtement et de sensualité qui ne laissait malheureusement pas Stiles indifférent.

- Ecoute, je suis vraiment fatigué, j'ai vraiment pas la tête à discuter de ça maintenant. J'ai juste envie qu'on se détende, tous les deux.

- Et moi non, rétorqua l'hyperactif. Je suis pas d'humeur.

Stiles croisa les bras sur son torse. Sois fort, soldat, pensa-t-il en s'adressant mentalement à son entrejambe parce que oui, forcément, il avait parfaitement compris le sous-entendu lancé par son petit-ami. Mais il ne comptait pas lui faire l'amour, non, même s'il sentait la chaleur de l'excitation se diffuser longuement dans son corps et que ledit soldat avait commencé à réagir. Non, il ne voulait pas, pas après avoir parlé à un mur. Ce n'était pas juste parce que Scott lui avait manqué de respect. Honnêtement, il n'avait pas la tête à faire ce genre d'activités dans ces conditions. Il restait très en colère et Scott en rajoutait toujours plus à chaque fois qu'il essayait d'avoir une réelle discussion avec lui. Ce n'était ni juste, ni mature.

Stiles écarquilla les yeux lorsqu'il vit Scott retirer sa veste et la jeter sur la chaise de bureau. Il lui lança ensuite un regard de braise avant de s'approcher à nouveau de lui. Secouant la tête, l'hyperactif recula, mais se rencontra à nouveau le mur contre lequel Scott l'avait plaqué juste avant. Le latino esquissa un rictus et posa une main sur la joue de Stiles.

- T'es mignon quand t'es en colère, lâcha-t-il d'une voix suave.

Stiles détourna le regard.

- Et toi tu m'emmerdes, maugréa-t-il.

- Dans cinq minutes, tu auras totalement changé de discours, lui assura le latino en faisant glisser ses doigts sur sa joue.

Si l'hyperactif n'apprécia pas son ton sûr de lui, il n'apprécia pas plus le geste. Parce que ses doigts effleuraient sa peau et descendaient avec une douceur et une lenteur qui le perturbaient au plus haut point. Puis, sans qu'il le voie réellement venir, l'alpha posa ses lèvres sur les siennes et l'embarqua dans un baiser langoureux et passionné. Pas brutal, ni brusque, mais bel et bien passionné. Stiles frissonna et baissa sa garde un instant alors que la perplexité succédait lentement à la colère. Scott profita de ce léger relâchement qu'il guettait depuis un moment et fit glisser sa jambe entre celles de son petit-ami, qui couina et retrouva rapidement ses esprits. Il le repoussa à nouveau, tant qu'il en avait encore la volonté : les baisers de Scott lui faisaient toujours un effet fou et cette jambe dont la cuisse appuyait contre son entrejambe… Pense à des brocolis. Pense à des brocolis, Stiles, s'encouragea-t-il comme il le put.

- Arrête, articula-t-il. Je t'ai dit que je n'étais pas d'humeur.

- Une humeur, ça se change, lui assura Scott d'un ton sans appel.

Puis, il fit une chose que Stiles détestait au plus haut point parce qu'il était faible face à cela : il le reluqua de la tête aux pieds et se mordit la lèvre inférieure. Son regard débordait d'une envie que l'hyperactif connaissait parfaitement. Et qui lui faisait peur. Scott le connaissait. Il connaissait chacune de ses faiblesses et savait quoi faire pour l'obliger à craquer. Stiles s'encouragea à nouveau et fit de son mieux pour faire le vide dans son esprit : il ne devait pas donner raison à son petit-ami. La fermeté. Oui, il fallait qu'il soit ferme.

- Pas ce soir, refusa-t-il d'un ton dur en tentant de l'éloigner.

Mais, avec une rapidité phénoménale, Scott s'empara de ses poignets et les tint au-dessus de sa tête d'une seule main. Avec sa force de loup-garou, pas besoin d'utiliser les deux. Stiles sentit un frisson le parcourir. Et pas appréciateur, cette fois.

- Scott, j'ai pas envie, siffla-t-il en essayant de se libérer.

Mais sa poigne était d'une force phénoménale. Quoiqu'en forçant un peu plus longtemps, peut-être… Une protubérance contre son bas-ventre bouleversa ses idées et Scott n'attendit pas qu'il se remette de son trouble puisqu'il fondit directement sur son cou, dont il suçota la peau avec avidité tout en bougeant doucement contre lui. Stiles hoqueta : la manœuvre de Scott, diablement efficace, lui faisait déjà de l'effet.

- Scott, arrête… Sc-

La suite de sa phrase se perdit dans un gémissement incontrôlé tandis que son partenaire avait, insidieusement, glissé sa main dans son pantalon, profitant de la manière dont il l'embrassait et le touchait pour accomplir sa manœuvre sans qu'il ne puisse l'en empêcher. Une vague de plaisir déferla à l'intérieur de Stiles, envoya d'agréables décharges électriques se diffuser dans tout son corps. Mais ce plaisir était teinté d'ombres. Parce que dans le fond… Il lui avait dit non.

Mais Scott était très fort. Effectivement, il connaissait les faiblesses de Stiles et si au début de leur relation, l'hyperactif était du genre prude, il l'avait rendu accro au sexe, au point de transformer ce qui n'était d'abord qu'une simple envie en point faible. C'était facile pour lui. Parce qu'il savait exactement comment rendre Stiles fou. Fou de lui. Fou de ses talents. Fou de ses mains.

Stiles eut le mérite de lutter encore un peu malgré l'envie qui le transcendait de plus en plus, si bien qu'il finit par céder et répondre aux baisers de son petit-ami, à ses caresses, et le laissa virer ses vêtements sans autre forme de procès.

Il était faible, et il le savait.

Scott le prit sans aucune résistance de sa part et s'enivra tout autant de son corps que de ses gémissements. Et si Stiles lâcha quelques larmes durant l'acte, ni lui, ni Scott ne cherchèrent à en comprendre l'origine. L'un parce qu'il ne savait pas quoi penser et que le plaisir de l'addiction satisfaite submergeait, l'autre parce qu'il n'en avait rien à faire.

xxx

Lorsque Stiles passa les portes du lycée ce matin-là, un étrange mal-être l'habitait. Enfin, étrange… Pas tant que ça. Dans le fond, il savait ce qui n'allait pas. Il le savait parfaitement.

« - Tu aimes ce que je te fais ?

- O-oui…

- Tu veux que je continue ?

- S'il te plaît… »

Stiles pesta. Il était faible, diablement faible. Il avait cédé alors que... Il était parti pour ne rien faire, si ce n'est lui faire entendre son point de vue. Au final… C'était Scott qui, une fois de plus, avait mené la barque. Ce qu'il avait fait était mal, profondément malhonnête et si Stiles s'en rendait compte, il ne lui en voulait qu'à moitié.

Parce qu'il se sentait atrocement fautif, comme s'il était l'unique responsable de la suite des évènements. Car c'était sa faiblesse face à son petit-ami qui avait permis à celui-ci de lui faire l'amour. Enfin. Pour ce qu'ils avaient fait la veille, Stiles avait du mal à utiliser ces mots-là. Disons plutôt qu'ils avaient… Baisé. Il n'y avait pas d'amour, hier soir.

Stiles ne savait pas ce qui le dégoûtait le plus. Le comportement de Scott avait été abject et en même temps… Il ne pouvait pas être surpris. Il était lui-même trop laxiste. Combien de temps avait-il attendu avant d'enfin essayer de lui faire comprendre son ressenti ? Forcément, le latino avait dû s'accommoder aurait bien plus de mal à corriger son attitude en conséquence. De son côté, Stiles était bien conscient de sa faiblesse. Il n'avait pas su résister. Comme un idiot affamé, il avait laissé Scott faire de lui ce qu'il voulait, parce qu'il le rendait fou. Le plus aberrant, c'était de voir qu'il le connaissait aussi bien. Assez pour le rendre esclave de ses envies.

Stiles eut alors honte. Parce qu'au final, tout ça, c'était de sa faute. Si Scott avait effectivement profité de lui, l'hyperactif n'avait pas beaucoup résisté. Enfin si, il avait essayé, à tel point que ça lui avait paru extrêmement difficile. Et puis il avait cédé, tout en ayant la sensation que ce n'était pas la première fois.

Il faudrait qu'il réessaie de mettre les choses au clair parce que… Bordel, il ne pouvait pas accepter de se laisser marcher dessus de cette manière ! Il aurait bien aimé faire cela en se levant, mais Scott s'en était déjà allé, en lui laissant un mot lui expliquant qu'il avait dû partir en avance pour récupérer certaines affaires de cours dont il aurait besoin pour la journée. Affaires qui se trouvaient sans doute en vrac dans son casier et non chez sa mère, mais Stiles n'irait pas commenter ce qu'il considérait déjà comme un mensonge. Il était mignon, Scott, mais quand se rendrait-il compte qu'il mentait très mal ? Pour ce genre de choses, en tout cas. Du reste… Stiles ne savait rien. Néanmoins, il se demanda vaguement si son petit-ami était parfois traversé par une impression, même fugace, de culpabilité. Ou s'il lui arrivait de s'interroger quant à la manière dont il traitait l'hyperactif.

Sur ces questions qu'il ne devrait même pas avoir à se poser, il rejoignit Lydia, qu'il croisa aux abords d'un couloir. Après l'avoir saluée, il tomba sur la gueule d'ange de Liam, qui devait également d'arriver. Il était très ami avec Mason, mais celui-ci était occupé à bécoter Corey. Et puisque la majorité de ses amis se trouvait dans cette classe et non dans la sienne… Le blondinet préférait passer son temps avec eux. Stiles le salua alors également, de manière très brève. Il espéra malgré lui qu'on n'irait pas lui poser de questions, mais c'était sans compter sur le sens de l'observation de Lydia, qui ouvrit les hostilités :

- Tu as mauvaise mine, aujourd'hui.

Stiles soupira. Evidemment. Cacher son état, c'était quelque chose qu'il voulait, oui, mais arriver à le faire, c'était carrément autre chose. Sans doute était-il trop perturbé par les évènements de la veille pour arriver à un résultat décent… Et puis il avait toujours cette impression bizarre d'avoir été sali. Pas complètement, juste un peu. Assez pour le troubler. Était-ce parce qu'il avait cédé son corps à Scott ou parce qu'il l'avait laissé faire taire son avis ? A l'heure actuelle, il ne saurait pas le dire.

- Tu veux… En parler ? Proposa Liam.

Il avait une bouille tout simplement adorable, et cet air innocent qui faisait déjà fondre les façades de cette pseudo indifférence qu'il essayait d'adopter face à la situation. En cet instant, il eut comme… Envie qu'il le prenne dans ses bras. Un peu de douceur ne lui ferait pas de mal. Celle de Liam était particulière, presque innée. Pourtant, le jeune homme était impulsif et se mettait extrêmement facilement en colère, mais Stiles… Sans réellement savoir pourquoi, il savait pouvoir compter sur le plus jeune. Lydia était aussi quelqu'un d'adorable et qu'il aimait énormément. Elle le connaissait mieux que personne et était capable de décoder chacune des expressions que pouvait arborer son visage. Elle était douce, elle aussi, mais comme une sœur. Il avait mis du temps à s'en rendre compte, mais ne dit-on pas : mieux vaut tard que jamais ? Le dicton marchait fort bien dans son cas.

Et là, face à ses deux amis, Stiles hésita. De toute évidence, ils avaient vu clair dans son jeu et de son côté, il avait honte et en même temps… Une épaule c'était sympa. Deux, c'était encore mieux. Puis… Stiles n'était peut-être pas du genre à étaler ses problèmes mais il était clair qu'il aurait bien du mal à passer à autre chose – et de fil en aiguille, se concentrer sur les cours –. Ainsi… Oui, on peut dire qu'il céda plutôt facilement. Comme avec Scott, songea-t-il avec amertume. Stiles frissonna. Somme toute, il avait réellement besoin d'en parler. Croisant les bras sur son torse, il se les frotta légèrement, comme s'il avait froid. Encore une fois, il eut l'impression d'être sale et fit, un pas en arrière. Il avait le regard fuyant de ceux qui n'avaient aucune assurance, ou qui l'avaient perdue. Cette vision de lui était si inhabituelle que Liam prit son courage à deux mains et proposa :

- On peut aller à l'écart, si tu veux, on… On a un peu de temps avant les cours.

Stiles n'ouvrit pas la bouche, mais regarda Lydia pour savoir si elle était d'accord avec l'idée de Liam. Pour toute réponse, elle lui sourit doucement. Alors, il hocha la tête avec une timidité toute nouvelle, et cette attitude qui lui allait si peu. Lydia et Liam froncèrent les sourcils et l'entraînèrent dans un endroit tranquille de la cour. Ils avaient dix minutes devant eux avant que la sonnerie horriblement ennuyante du lycée ne retentisse pour la première fois de la journée. Alors qu'il laissait son dos s'appuyer contre le tronc d'un arbre un peu maigrichon, Stiles soupira. Il n'était réellement pas à l'aise. Déballer ses affaires personnelles n'était pas dans ses habitudes, alors… Ses affaires de couple ? Ce serait une première, notamment parce qu'il n'avait pas souvent eu l'occasion d'être aimé. Malia, par exemple, s'était simplement pris d'affection pour lui et c'était pour cela que leur relation n'avait pas duré. Là, Scott… Oui, Stiles commençait sérieusement à se demander si Scott l'aimait vraiment. La partie rationnelle de son être lui hurlait que non, mais celle qui avait désespérément besoin d'amour le rendait confus. Scott l'embrassait, le caressait sans limite et lui faisait l'amour avec une passion peu commune… Il y avait forcément un peu de sentiments là-dedans, non ?

- Vas-y, on t'écoute, l'encouragea doucement Lydia.

Liam ne quittait pas Stiles des yeux. Il n'était peut-être pas un loup depuis très longtemps, mais bien assez pour être dérangé par son odeur. Elle reflétait réellement un état particulier, un mélange entre le doute, la souffrance, la honte. L'état de Stiles, qui semblait avoir perdu toute confiance en lui, ou presque. Comme si quelque chose en lui s'était cassé. Dans un geste qui se voulut amical, Liam posa sa main sur son épaule et la serra doucement. A ce moment précis, Stiles prit une profonde inspiration et réussit à se lancer.