Pour que Lydia ne soit pas totalement larguée, Stiles lui raconta l'altercation qu'il avait eue avec Scott avant l'entraînement de Liam, qu'il était censé superviser et qui, au final, ne s'était pas réellement déroulé correctement. Ils avaient discuté, beaucoup discuté. Mais ça, c'était cool. L'hyperactif avait bien aimé ce moment, d'une part parce que Liam était adorable – une petite rougeur apparut sur ses joues juvéniles –, mais également parce qu'il adorait parler, ce qui n'était pas nouveau. En une conversation, le louveteau avait réussi à lui faire penser à autre chose.

- Le soir, Scott devait me rejoindre chez moi. Je me suis dit que j'allais lui péter la gueule verbalement, lâcha Stiles d'un air au départ convaincu, avant de baisser les yeux. Mais ça s'est pas passé comme je l'imaginais.

- Vous vous êtes disputés ? Demanda innocemment Liam.

Il n'aimait pas cette attitude qu'il arborait. Elle ne lui ressemblait pas. Stiles était une pile électrique et comme tout le monde, il pouvait avoir des moments où l'énergie et la joie n'étaient pas là. Mais là… Quelque chose n'allait vraiment pas. Comme Lydia, Liam devina que son problème ne résidait pas dans un simple différend de couple. C'était sans doute bien plus profond que ça en avait l'air.

- J'aurais préféré, répondit Stiles après quelques secondes d'un blanc dérangeant. J'ai commencé à lui dire ce qui ne me plaisait pas et à essayer de lui faire comprendre que… J'ai pas envie d'être traité de cette manière. Je mérite mieux que ça.

Lydia gardait les bras croisés sur sa poitrine. Elle écoutait religieusement son meilleur ami sans faire de commentaire. Pourtant, elle avait tout un tas de choses à dire. Pour l'instant, ce qu'avait raconté Stiles la révoltait, mais elle se forçait à attendre la fin. Là, elle lui ferait part de ses impressions. D'abord, il fallait qu'il continue, il en avait clairement besoin. Elle était d'ailleurs totalement d'accord avec lui : Scott ne devait pas le traiter de cette manière. De son côté, Liam hocha simplement la tête. Il était un peu moins proche de Stiles que Lydia, alors il ne se sentait pas forcément des plus légitimes pour donner directement son avis. Du moins… Pas tout de suite. Néanmoins, il n'en pensait pas moins. L'attitude de son alpha le mettait fort mal à l'aise dans le sens où cette image du jeune homme toujours bienveillant se fissurait légèrement. Scott pouvait être adorable en public et prendre soin des membres de sa meute, mais le fait qu'il puisse se comporter ainsi dans le privé – notamment avec la personne qu'il était censé aimer – était déstabilisant, pour ne pas dire aberrant. Forcément, Liam se retrouvait un peu perdu et une certaine irritation à son propos naquit en lui. S'il était avec Stiles, jamais il ne se comporterait ainsi avec lui. Scott se rendait-il compte de la chance qu'il avait ? L'hyperactif était quelqu'un d'extraordinaire, qui faisait preuve d'une loyauté et d'une gentillesse incroyable. Et Liam était d'accord avec ses propos. Stiles ne méritait pas d'être traité de cette manière.

- Il a commencé à me faire comprendre que j'en faisais tout un plat et qu'il n'avait pas la tête à ça. D'après lui, c'était compliqué au cabinet et voulait… Se détendre, continua Stiles d'un air un peu moins assuré qu'auparavant.

Il repensait à la manière dont Scott l'avait coupé dans sa tirade alors qu'il se déchargeait, lui disait tout ce qui n'allait pas. L'alpha l'avait embrassé, juste pour le faire taire. Le baiser, loin d'être amoureux ou consenti du côté de Stiles, avait plus ressemblé à une muselière qu'autre chose. Un moyen de le soumettre à sa volonté, de ne pas faire durer la discussion plus que nécessaire. Complètement tendu et sentant la saleté coller à sa peau pourtant propre, il se força à continuer :

- Il disait être fatigué et moi j'insistais, j'essayais, je sais pas… De me faire respecter. C'est nul, dit comme ça et… Enfin c'est nul de base mais je… Il me faisait culpabiliser. Il me faisait culpabiliser, et il m'embrassait. Il voulait qu'on passe à autre chose. J'étais pas d'accord.

- Stiles, l'interrompit soudainement Lydia, le regard sombre.

Elle posa une main sur son avant-bras et le caressa doucement. Liam eut un léger mouvement de recul devant cette intimité folle. Ou peut-être était-ce parce qu'il refusait de comprendre ce qu'était en train de sous-entendre son ami. Son ami dont les mains avaient commencé à trembler.

- S'il a fait ce à quoi je pense, tu es bien conscient qu'on ne va pas laisser passer ça ? Lui dit-elle lentement.

La rhétorique de la question était claire, sans équivoque. De la banshee se dégageait une odeur emplie de colère contenue, quelque chose de fort, que son visage ne trahissait pas. La maîtrise à la Lydia Martin. Ses gestes empreints de douceur étaient trompeurs : Liam la connaissait assez pour s'en être rendu compte.

Stiles se hâta de secouer la tête d'un air alarmé.

- N-non, non ! Il n'a pas…

« Arrête. Je t'ai dit que je n'étais pas d'humeur. » Son cœur battait la chamade alors qu'il se repassait une partie de la scène dans sa tête. « Une humeur, ça se change. » La voix de Scott résonnait dans sa tête, et le ton qu'il avait employé était net d'autorité. Il savait qu'il avait raison. Que l'humeur de Stiles allait changer. Parce que… C'était prévisible. N'avait-il pas frissonné sous ses baisers ? Sous ses caresses aussi sensuelles qu'indécentes ? N'avait-il pas senti le plaisir l'inonder ? Il avait eu envie. Il avait eu envie que Scott le prenne, comme il en avait l'habitude. Il avait eu envie de se sentir comblé, de le goûter, de se laisser envahir par cette folie éphémère. Scott avait des mains en or et savait y faire.

- Il ne m'a pas… J'ai accepté. J'ai eu envie.

Mais ses mots sonnaient étrangement faux, même pour lui. Pourtant, son cœur ne le trahit pas, ce qui surprit d'autant plus Liam. L'odeur de Stiles était nauséabonde, signe que ses paroles reflétaient difficilement ce qui avait eu l'air de se passer et pourtant… Il ne mentait pas. Le louveteau n'était pas encore très bon à plusieurs niveaux et si le contrôle n'était pas toujours son fort, là, ça allait. Son odorat était sans doute l'un des aspects qu'il gérait le mieux. Et c'était d'autant plus contradictoire que Stiles… Merde, il ressentait l'envie, le besoin de le serrer dans ses bras. De faire disparaître ce manque d'assurance, cette fragilité qui ne lui allait pas. Enfin, la colère naquit à son tour. Doucement. Et surtout, elle ne déborda pas. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il réussit instantanément à ne pas s'emporter, à ne pas hurler, à ne pas se transformer, à ne pas balancer son poing dans le premier objet qu'il voyait. Parce que Stiles était là. Et parce qu'il venait de croiser son regard empli d'incertitudes et d'une confusion nette. Puis, Liam croisa les orbes sapin clair de Lydia. Elle semblait s'être rappelé de sa présence, elle dont l'ire, si elle était parfaitement maîtrisée, l'avait momentanément aveuglée, ne laissant dans son cercle personnel entrer personne d'autre que Stiles. Comprenant instantanément la question muette planant dans ses yeux, il secoua discrètement la tête. Non, Stiles n'avait pas menti.

L'hyperactif recula d'un pas et sembla se ratatiner sur lui-même, plus qu'il ne l'était déjà.

- C'est juste que… Je sais pas, je n'arrive pas à me sentir bien.

Et cela se voyait.

- Qu'est-ce que tu ressens ? Demanda Lydia, sur ses gardes.

Liam, pour éviter une question maladroite, garda sciemment le silence. Lui, il avait la réponse, mais il ne voulait pas passer pour un intrus en étalant les différents sentiments et émotions parsemant l'odeur de Stiles. Ce dernier soupira et lâcha plutôt facilement le morceau :

- Je me sens coupable.

D'un regard, elle l'incita à développer.

- J'ai l'impression… J'ai l'impression que c'est de ma faute. Que… Que j'ai mal fait les choses. Que je n'aurais pas dû le laisser faire. C'est vrai quoi, je lui avais dit non et je… Après je l'ai laissé faire ce qu'il voulait parce que… Parce que je… Merde, il sait ce que j'aime ! Je sais qu'il en a profité et que dans un sens je me suis fait berner mais je me dit que… Juste, je suis responsable. J'ai pas su résister et ça m'énerve, bon sang ! J'ai essayé de lui faire comprendre ce qui n'allait pas et à la moindre tentative de sa part, je… Merde !

Doucement, il craquait. Sans pleurer, mais il craquait, se laissait glisser contre le tronc de l'arbre duquel il s'était lentement rapproché. L'incident l'avait bien plus touché qu'il ne le pensait et lui-même ne comprenait pas pourquoi. Après tout, il n'était pas tout blanc dans cette histoire – de son point de vue. Et dans un sens… Avait-il réellement le droit de se plaindre comme il le faisait ? Oui, lui souffla une petite voix dans sa tête. C'était étrange mais une partie de lui continuait de lui dire qu'il avait raison, de s'hérisser, de s'alarmer.

Comme s'il était en danger.

Il l'entendait, c'était certain. Mais en même temps… C'était Scott. Et s'il avait simplement tenté de discuter… Au mauvais moment ? Et s'il s'y était mal pris ? La chose restait fort probable. Stiles avait l'habitude de se montrer maladroit et décidait parfois de mettre certains sujets sur la table à des moments qui ne s'y prêtaient pas. Son regard balayant le vague, il ne put clore la bataille qui se livrait en lui. Il continuait de penser qu'il avait ses torts et devait se taire tout en s'insurgeant : il avait le droit de se sentir mal malgré tout. Qu'il ait une part de responsabilité ou non, Scott n'aurait pas dû agir comme il l'a fait. Mais en même temps…

- Stiles, écoute.

Lydia, comme Liam, venait de s'accroupir pour se mettre à son niveau.

- J'imagine très bien comment ça tourne dans ta petite tête, fit-elle en lui tapotant doucement les cheveux. Néanmoins, il faut que je te dise quelque chose et je suis désolée par avance, mais tu ne vas pas aimer ça.

- Attends, je… Commença l'hyperactif.

- N'essaie pas de te justifier, le coupa-t-elle. Je sais d'avance que tu ne vas pas être d'accord mais crois-moi, j'ai raison. Liam aussi sait que j'ai raison, alors n'essaie pas de l'influencer.

Le concerné hocha la tête. Il avait beau ne pas lire dans la tête de la banshee, deviner son cheminement de pensées n'était pas difficile, d'autant que la colère en lui, loin de diminuer, lui donnait réellement envie d'agir. Mais il se retint. Voir Stiles ainsi lui faisait un mal de chien, et savoir que le responsable de son état n'était autre que son alpha et ami, Scott, n'aidait pas à le calmer. Néanmoins, il se contrôlait. Le visage complètement décomposé et déchargé de tout masque de Stiles l'y aidait énormément sans qu'il ne comprenne comment. Mais peu lui importait.

- Tu ne peux pas continuer comme ça avec lui. Il ne t'a pas respecté. Il n'a pas respecté ton avis, commença-t-elle.

- J'ai accepté, souffla Stiles.

- T'as cédé, le corrigea Liam sans pouvoir s'en empêcher.

Cette idée continuait de le révulser. Dans une relation, on n'avait pas à céder pour quelque chose que ce soit. Il comprenait que Scott l'avait en quelque sorte harcelé pour obtenir ce qu'il voulait et que Stiles avait tout simplement abandonné la bataille après s'être battu comme il l'avait pu. Comment l'hyperactif ne faisait-il pas cette différence alors qu'il avait pourtant vécu cette situation ? Parce qu'il était perdu. Dans le déni. Que ce qu'il ressentait pour Scott était là, bien présent et que l'alpha avait trouvé un moyen pervers de refermer ses griffes sur lui. Jeune et un peu naïf sur certains points, Liam n'était pas bête pour autant. Toutefois, se rendre compte que la personne qui l'avait transformé et à qui il était censé pouvoir accorder sa confiance dans son entièreté était des plus mauvaises lui tordait le ventre.

Lydia hocha la tête en guise d'assentiment.

- Et céder, ce n'est pas accepter, continua-t-elle. Tu n'es pas idiot, Stiles. Tu sais très bien que tu ne peux pas accepter ça. C'est mauvais, c'est malsain.

Et dieu sait à quel point la banshee se contenait, car des noms d'oiseau, elle adorerait en sortir des tas pour désigner le comportement ignoble de Scott – et Scott en lui-même. Comment osait-il traiter Stiles de la sorte ? Le concerné soupira, exténué par cette conversation qui, il le savait, était nécessaire. Parce qu'il se rendait bien compte des choses et n'était pas assez bête pour se dire que c'était ça, l'amour. Par chance, il avait reçu une bonne éducation, notamment à ce niveau-là. Il savait qu'il n'était pas normal de céder, ni de se faire manipuler ainsi. Ils devaient se respecter mutuellement, ça n'allait pas que dans un sens. Dans un couple, il ne devait pas non plus y avoir de rapport de forces.

Stiles savait également qu'il n'était pas censé éprouver la moindre culpabilité. S'il avait pris du plaisir, c'était parce que Scott savait y faire et qu'à force d'insister, de le harceler, eh bien… Son corps avait fini par répondre malgré lui, accompagnant ses sentiments. L'on ne pouvait pas faire grand-chose contre les réactions physiologiques de notre propre corps. Lorsque l'on stimulait un certain point, il réagissait, faisant fi de la volonté humaine.

Stiles était au courant de tout ça. A nouveau, il poussa un soupir tremblant.

- Je sais que tu vas me dire de le quitter, souffla-t-il.

- Je ne le dis pas, rétorqua Lydia, mais j'y pense fort.

- Il est pas mauvais, soupira l'hyperactif, j'ai juste été… Trop laxiste et je pense que… C'est quelqu'un de bien, tu sais ? Je me dis… Que je peux lui laisser une chance. Il faut juste que j'essaie de lui parler et de ne pas me démonter, cette fois.

- Stiles, je ne suis pas certaine que…

- Lydia, s'il te plaît, la coupa-t-il, il faut que j'essaie. Tu ne peux pas me dire comme ça, de but en blanc, de lâcher ça. Tu connais Scott, toi aussi. Tu sais que c'est un mec bien. Dans le fond, je sais que j'ai pas à m'en vouloir et en même temps, je sais que j'ai merdé. Dans une relation, on est censés fixer nos limites et se mettre d'accord dessus. On l'a jamais fait et je pense qu'une vraie discussion pourrait nous aider. Quand tu laisses quelqu'un prendre certaines habitudes, il continue mais parfois, une mise au point peut tout arranger. Je ne dis pas que ça sera le cas, mais si je ne le fais pas… Comment savoir ? J'ai besoin d'essayer.

Inquiète, la jeune femme le regarda sérieusement et se recula. Péniblement, et parce que cela faisait un moment qu'elle était accroupie face à lui, elle se releva. Liam, qui continuait de se faire discret malgré les émotions qui l'étreignaient, tendit une main à l'hyperactif qui s'en saisit sans hésiter. Ainsi, le louveteau l'aida à se relever et s'assura que ça allait. La banshee vint doucement étreindre son meilleur ami en lui faisant promettre de faire ce qui était juste, à savoir quitter Scott si celui-ci ne changeait pas. Cependant, ses paroles sonnaient un peu faux et Liam sentait dans son odeur que quelque chose n'allait pas, comme si elle restait alarmée malgré les paroles de l'hyperactif. Liam fronça les sourcils mais attendit qu'elle ait fini de parler. Ensuite, parce qu'elle n'avait pas le même cours que Stiles – la jeune femme avait changé d'option –, elle finit par s'en aller après avoir entendu la sonnerie du lycée retentir.

Les deux jeunes hommes se retrouvèrent ainsi seuls, l'un tenant compagnie à l'autre. Stiles n'avait pas fière allure, mais dans un sens, il était dans un meilleur état qu'à son arrivée au lycée. Au moins, il avait la confirmation qu'il n'avait pas à se sentir aussi coupable et que le comportement de Scott… Il ne s'en insurgeait pas pour rien et rien que ce fait l'allégeait d'un poids. Il avait raison de se sentir mal, il ne s'agissait pas d'une paranoïa mal placée.

- Merci, lâcha-t-il spontanément.

Liam, dont le regard avait dérivé dans le vague, tourna la tête vers lui. Ses yeux bleus pétillaient d'émotions et Stiles devinait aisément que le louveteau se contenait. Il n'était pas un loup, mais possédait un sens de l'observation certain.

- Merci de quoi ? Demanda le blondinet d'un ton brusque, un peu perdu.

- Merci d'être resté et d'avoir participé à ta manière, répondit l'hyperactif.

- Oh, ne put qu'articuler Liam.

Il n'imaginait pas que Stiles lui serait reconnaissant de ce fait on ne peut plus normal. C'était à cela que servait l'amitié. Il n'avait quasiment rien dit, ne s'en sentant pas légitime de le faire, mais il était là.

- Néanmoins, je ne veux pas que tu voies mal Scott à cause de ça. Garde à l'esprit que c'est pas grave, d'accord ? C'est un bon alpha, lui assura Stiles en posant sa main sur son épaule.

- Un bon alpha, c'est quand même censé prendre soin de tout le monde, rétorqua Liam en fronçant les sourcils. Toi encore plus que les autres.

Même maintenant, Stiles lui paraissait fragile et si son cœur ne mentait pas quant à ce qu'il pensait, Liam voyait son attitude, ses tentatives de sourires, les efforts qu'il faisait pour essayer de passer outre. Et malgré tout ça, il essayait de le défendre, de ne pas le dévaluer auprès de lui, le louveteau de la meute. Pendant un bref instant, Liam songea au fait que Scott ne méritait pas quelqu'un comme Stiles. Il n'y avait pas plus loyal et gentil que lui.

- Ecoute, ça, c'est autre chose, soupira l'hyperactif. J'arrangerai ça, d'accord ? J'essaierai de lui faire comprendre et si ça ne marche pas, eh bien… Tant pis pour lui.

Mais la tristesse qui avait élu domicile dans ses yeux était sans équivoque. Stiles ne voulait pas que leur histoire se termine de cette manière et cette espérance faisait mal cœur de Liam. Malgré son béguin pour l'hyperactif, il ne souhaitait qu'une chose : son bonheur. Malheureusement Scott ne semblait pas près de le lui apporter. Autrement, n'aurait-il pas déjà commencé à se rendre compte de ses erreurs ? Et puis, pourquoi ne se montrait-il pas affectueux avec Stiles en public ? Pourquoi semblait-il vouloir cacher leur relation aux autres ? Si tout le monde était au courant, jamais Scott ne s'épanchait dessus, comme s'il cherchait à faire oublier aux autres que Stiles et lui formaient un couple. Liam choisit de garder pour lui ces éléments-là. A l'heure actuelle, Stiles n'avait pas besoin qu'on l'accable avec quelque chose qui, déjà, le faisait assez souffrir comme cela.

- Oui, tant pis pour lui, répéta le louveteau, essayant lui-même de paraître crédible.

Cela dut marcher puisque Stiles sourit et une certaine douceur vint peupler son regard et il tapota l'épaule de son ami avant de lui souhaiter bonne chance pour ses propres cours. Au même moment, son téléphone vibra, mais il n'y fit pas vraiment attention. De son côté, Liam sentit quelque chose se pincer en lui et son instinct le poussa à attraper le poignet de Stiles au dernier moment pour le retenir. Son loup grattait aux portes de son esprit alors qu'il sentait l'humain trembler encore, de manière quasi imperceptible. Il faisait le fier, celui qui s'en remettait, mais il ne pouvait pas tromper l'animal en Liam.

- On se voit, ce soir ?

Stiles haussa un sourcil mais avant qu'il n'ait le temps de se faire des idées, Liam s'empressa de préciser ceci :

- Pour l'entraînement, tu sais…

- Oh, euh… Oui, oui, bien sûr, avec plaisir ! Répondit l'hyperactif.

- Sauf si tu as d'autres plans, d'autres choses à faire, le mit à l'aise le blondinet.

- Non non, ne t'en fais pas ! J'aime bien t'entraîner et être avec toi alors… Sans problème !

Le cœur de Liam manqua un battement alors que Stiles lui ébouriffait les cheveux avec affection, retrouvant cette attitude un peu protectrice qu'il avait toujours eue à son égard. Et pourtant, il eut l'impression que les rôles devaient s'échanger. De son côté, il n'avait pas besoin d'être protégé. Pas alors qu'il s'habituait à sa condition. Mais Stiles… Il avait cette ombre dans le regard, cette fragilité qu'il tentait de camoufler, cette douleur qu'il essayait d'étouffer.

Mais… Son odeur changea, s'allégea, juste comme ça. Et un sourire orna ses lèvres. Sincère, unique, presque solaire.