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Chapitre 1 : Une nouvelle troublante

La lumière commençait à se faire dans la chambre de la caravane Teresa dormait à poings fermés. Patrick et elle venaient de se marier, la cérémonie avec leurs amis s'était déroulée la veille. Les deux jeunes mariés avaient fini la soirée dans le camping-car, après le départ des derniers invités. Jane avait été gentleman et avait ouvert la porte, puis, lui tendant la main l'avait aidé à entrer. Lorsqu'elle était à l'intérieur elle s'avança et pensait aller se coucher tellement la journée avait été éprouvante. Elle se dirigeait vers le point d'eau lorsque que Patrick la retint en l'enlaçant de ses bras protecteurs et lui susurra à l'oreille tout en l'embrassant dans le cou :

- Madame Jane, vous qui portez mon enfant…

- Hum, Jane gémit-elle

- Je veux te faire…, non, vous faire une promesse ce soir

Elle se retourna pour lui faire face

- Je t'écoute. Dit-elle en mettant ses bras autour de son cou

- Je ne ferai rien de stupide ou d'orgueilleux qui pourrait vous mettre en danger, c'est fini pour moi l'arrogance et le défis des gens dangereux.

- Tu veux quitter le FBI ? demanda-t-elle surprise

- Arrêter ?! Non pas totalement mais je ne veux plus être exposé. Je veux être en vie pour vous. Et je ne veux plus te voir en danger. Je sais que tu n'arrêteras pas et je préfère être loin de toi quand tu fais des interventions. Comme ça je me ferai peut-être moins de soucis.

Il disait cela en regardant ses doigts jouer avec les cheveux de Teresa

Teresa lui fit un grand sourire et l'embrassa

- D'accord, alors à moi de te faire une promesse…

- Tu n'es pas obligée

Elle mit un doigt sur ses lèvres pour lui dire de se taire.

- Patrick, Je te promets de t'aimer même si tu es impossible et que tu me mets hors de moi

Ils rirent à l'unisson.

- C'est la plus belle promesse que l'on m'ait faite. Dit-il en souriant.

Elle se détacha de lui mais il la recolla contre son corps et la souleva dans ses bras pour la poser délicatement sur le lit.

Et enfin ce matin, il la regardait dormir, elle était belle et le soleil commençait à illuminer son visage. Elle se réveillait doucement. Il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Et quand elle ouvrit les yeux. Il la regarda, attendri, et dit :

- Bonjour toi !

- Bonjour. Lui répondit-elle

- Je ne t'ai pas encore demandé. Dit-il en caressant sa joue

- Hum

- Tu veux une fille ou un garçon ?

Elle sourit

- Jane ! dit-elle exaspérée,

- tu as de ces questions au réveil.

- Moi je veux un garçon

- Tu sais, les dés sont déjà jetés si je me souviens bien de mes cours de biologie, on ne pourra rien y changer maintenant.

- Tu crois ? dit-il faussement étonné

- J'en suis même sûre. Lui répondit-elle en caressant sa joue.

Elle prit soudain un air plus sérieux et lui demanda.

- Et si c'est une fille ? Jane je sais que…

- Non il n'y 'aura pas de problème je l'aimerai autant. On évitera de l'appeler Charlotte

- D'accord dit -elle tendrement

Leurs regards se croisèrent et il déposa un baiser sur ses lèvres, elle se lova tout naturellement contre lui. Les réveils de Jane étaient toujours tendres mais celui-là en tant que mari et femme présageait d'un avenir radieux.

- J'ai faim, finit-elle par dire, je mangerais bien des pancakes

- Ça y'est ça commence, les envies de femme enceinte, répondit-t-il en feignant la colère.

Elle lui jeta un coussin à la figure et se leva d'un bond. Patrick profita du spectacle et il la regarda s'habiller.

- Ça commence à se voir !

A ces mots Teresa regarda son ventre

- Tu crois ?!

- Oui pour un œil expert et pour quelqu'un qui te voit sans ton tee-shirt.

Il prit un air interrogateur

- J'espère qu'il n'y a que moi qui te voit sans ton tee-shirt ?!

- Bien sûr ! toi et le médecin qu'il faut que je retourne voir d'ailleurs

- Ha bon pourquoi ?

- J'ai fait la prise de sang, faut faire une échographie maintenant.

Elle finissait de se vêtir et ajouta

- Faut vérifier si y a bien deux bras, deux jambes…

- Et un pénis ?!

- Jane, dit-elle exaspérée

- Tu arrêtes un peu avec ça, fille ou garçon cet enfant sera aimé

- Et en sécurité, finit-il pour elle.

- Allez lève-toi, j'aimerais déjeuner avec toi, il faut que je passe au bureau voire Cho.

- D'accord. Dit-il en enfouissant la tête dans les coussins

- Tu sais, il est bon pour les femmes enceintes de faire la grasse mat'

- Lève-toi Jane ou je pars sans t'embrasser. Dit-elle en sortant du camping-car.

Il se leva d'un bond et cria presque

- Alors ça jamais, tu m'entends ?

Il se retrouvèrent à l'extérieur pour prendre le petit déjeuner. Jane ne trouva pas de pancake mais en fouillant bien il trouva des toasts et de la confiture. Il prépara du thé et de la tisane. Il lui en servit une tasse

- Il n'y a pas de café ? demanda Teresa, l'air un peu terrorisé par ce breuvage

- Euh… il t'a dit quoi ton médecin au niveau de tes habitudes alimentaires et la grossesse ? Car si je me souviens bien le café n'est vraiment pas conseillé

- Ho… j'ai peut-être pas écouter ce chapitre.

- Hum je t'ai mis du miel dedans

Teresa prit la tasse encore fumante.

- 6 mois c'est ça ?!

Il acquiesça silencieusement en dégustant son thé. Elle ajouta :

- Ça va être long

- Tu aimes les sushis, la viande rouge, la charcuterie, et…

- Heureusement que je n'ai pas envie de prendre un verre et de fumer une cigarette

- Faut penser à lui dit-il avec malice

- Ou ELLE Jane, ou elle, s'énerva t-elle

- Je sais qu'au fond tu veux un garçon

- Tu es impossible Jane

Jane se rappela alors la promesse de sa femme faite hier soir et sourit. Il changea alors de sujet.

- Pourquoi veux tu voir Cho ce matin ? Cela ne pouvait pas attendre ?

- Il faut que je signe les papiers pour mon changement de nom d'usage, tu sais pour l'informatique et les mots de passe, comme tous sont nominatifs.

- Hum et ça ne peut pas attendre ?

- Non car il faut que cela se fasse pendant notre congé pour que je puisse reprendre le travail la semaine prochaine et que tout fonctionne bien.

- Tu vas lui parler de ta grossesse ?

- Je lui dirai à mon retour de congés, je veux en profiter un peu avec toi

- Tu pourrais peut-être commencer à envisager de lui demander à moins être sur le terrain.

Elle le regarda avec un grand sourire car elle voyait ou il voulait en venir. Elle s'approcha pour l'embrasser puis lui chuchota :

- Je sais que tu veux nous protéger mais ne t'inquiète pas je le ferai, je te l'ai promis, mais quand je l'aurai décidé.

Il ne répondit pas et l'attira à lui en mettant la main derrière la nuque pour approfondir le baiser en lui faisant ressentir combien il l'aimait, il les aimait. Il la laissa se détacher de lui. Elle lui sourit et dit

- Je t'aime aussi. Je file, je reviens vite. Tu vas travailler dans la cabane ?

- Bah oui, je suis un peu pressé par le temps maintenant, dans 6 mois on est 3.

- Tic-tac dit-elle avec malice

- A tout à l'heure

- A tout à l'heure mon amour

Elle s'arrêta dans son élan

- Mon amour ?

- C'est trop kitsch ? Dit il embarrassé.

- Non j'adore … c'est juste la première fois qu'on m'appelle comme ça. Il faut que je m'habitue.

Patrick regarda Teresa partir et ses yeux se posèrent sur son bien immobilier tout juste acquis.

6 mois ! Ce n'était pas super bricoleur comment allait-il pouvoir faire cette prouesse. Il lui fallait du renfort.

Teresa arriva au bureau du FBI, elle prit l'ascenseur et se surprit à tripoter son alliance, elle était magnifique, elle représentait tellement. Tout le monde sur le chemin du bureau la félicitait. Puis elle arriva devant l'équipe, beaucoup avait une mine fatiguée et pour cause, ils avaient fait la fête toute la soirée. Elle vu Cho dans le bureau de leur ancien supérieur.

- Lisbon que faite vous ici ? Je pensais vous avoir donné un congé.

- Oui je viens juste signer les papiers pour la modification de mon nom de famille.

- Ça aurait pu attendre.

Lisbon hésita un peu, en effet, cela pouvait attendre, elle avait une idée derrière la tête.

- Je … Je voulais avoir une excuse pour venir en ville

Cho la regarda avec interrogation

- Je veux faire une surprise à Jane et comme vous le savez il est un peu soupçonneux mais je pense avoir réussi mon coup.

- Très bien, les papiers sont sur votre bureau

- Vous ne demandez pas ce que c'est la surprise ?

- Ça ne me regarde pas

Cho ne changeait pas, toujours aussi intrusif dans la vie de ses collègues. Elle fit OK de la tête et alla signer les papiers.

Un jeune officier se présenta dans le bureau de Cho, celui-ci lui indiqua le bureau de Lisbon. Teresa vit l'agent de police s'avancer vers elle, elle pensa tout de suite à sa famille. Peut-être que ses frères avaient eu un accident. Elle commençait à avoir des appréhensions alors quand le policier se présenta à elle, elle n'y alla pas par quatre chemins.

- Qu'est ce qui se passe officier ?

A sa tête, l'agent comprit qu'il allait devoir être clair et concis.

- Agent Lisbon, connaissez-vous Elia Wasser ?

- Oui c'est une amie j'ai essayé de la contacter dernièrement sans succès. Que lui arrive-t-il ?

- Je suis désolé Madame, Madame Wasser s'est suicidée la semaine dernière. On ne vous a pas contacté car nous n'avons pas vu le lien entre vous tout de suite.

Teresa accusa la nouvelle, son amie d'enfance avec qui elle avait partagé de belles années et avait gardé contact venait de mourir. D'abord sous le choc, elle demanda à l'agent :

- Comment c'est possible, elle n'avait pas l'air…

- Elle vous a légué une clé.

- Une clé ?

- Oui, c'est comme ça que nous avons vu votre lien avec elle, lors de la lecture du testament. La famille ne vous a t-elle pas prévenu ?

- Non je ne pense pas qu'ils aient moyen de me contacter.

- Quand j'ai vu votre nom sur le procès-verbal, j'ai voulu vous prévenir directement. J'ai travaillé au CBI quelque temps.

- Merci officier, je suis vraiment touchée.

- De rien Madame.

- Puis-je voir la lettre ?

- Oui je l'ai, Tenez. Dit-il en retirant un papier de sa poche.

Teresa le déplia.

- Elle n'est pas manuscrite ?

- Non Madame

- Et comment sait-on que c'est bien d'elle ?

- Le suicide ne fait aucun doute d'après la scène de crime et le rapport du médecin légiste.

Teresa sentit que quelque chose clochait quand même.

- Puis-je avoir accès au dossier ?

Il donna le dossier qu'il avait entre les mains, il contenait la fameuse clé léguée.

- Demandez au légiste de San Rafael, c'est lui qui a autopsié le corps, il pourra vous renseigner.

- Merci, dit-elle en ouvrant le dossier.

L'officier s'effaça devant la mine affreuse de l'agent du FBI qui commençait à parcourir le dossier. Il n'aimait pas porter ce genre de nouvelle, surtout à une personne appartenant anciennement au même corps que lui, le CBI.

Cho voulu s'enquérir de cette nouvelle mais Teresa quitta le bureau précipitamment. Elle avait signé les papiers et était partie.

Jane quant à lui réfléchissait où poser les cloisons et commençait à dresser une liste du matériel qu'il allait devoir acheter. Il entendit alors la voiture de sa femme arriver. Il sortit de la cabane et avança vers le camping-car Teresa n'avait pas bonne mine, il le remarqua tout de suite. Il accéléra le pas mais ne voulut pas s'alarmer.

- Chérie tout va bien ?

Teresa eu un sourire de circonstance et lui tendit un paquet :

- Cadeau !

Jane l'ouvrit et sortie une tenue de bébé composée d'un costume 3 pièces. Il ne put retenir un sourire radieux il ne s'y attendait pas.

- C'est chouette !

- Ouais tu trouves, dit-elle mi-figue mi-raisin

- Et si c'est une fille ?

- Tu lui expliqueras, répondit-elle

- D'accord et concernant ce que tu ne me dis pas ?

Il remarqua alors un dossier dans ses mains.

- C'est quoi ce dossier ?

- Asseyons-nous tu veux ?

Patrick voyait bien la détresse dans le regard de sa bien-aimée. Il prit deux tasses et du thé, la discussion allait être longue à son avis, et il attendait qu'elle s'exprime.

- Quand j'étais enfant, mon père qui était pompier, avait un ami qui avait une fille de mon âge. Comme j'avais 3 frères, j'avais quelques fois besoin d'une présence féminine, surtout quand ma mère fut décédée. Alors nous sommes devenus amies, très bonnes amies. Et on ne s'est jamais perdue de vue. J'ai voulu la contacter pour notre mariage mais je n'ai pas réussi, tu te souviens ?

Il acquiesça silencieusement et la laissa finir.

- Elle s'est donnée la mort la semaine dernière c'est pour cela que je n'ai pas pu l'avoir en ligne.

- Ho Teresa, je suis désolé, dit -il en posant sa main sur son bras et en la caressant doucement

- Je ne crois pas au suicide Jane !

- D'accord, quelles sont tes arguments ?

- Regarde.

Elle lui tendit la lettre

- Elle n'est pas manuscrite ?

- Tu vois c'est la première chose que je me suis dite.

- Mais c'est un peu mince

Il continua

- Tu as lu cette lettre ? Rien ne t'a choquée ?

- Non je ne pense pas

Jane lu la lettre et s'interrompit :

- Elia avait l'habitude de faire des fautes ?

- Ho là non, elle était très pointilleuse là-dessus. Pourquoi ?

- Là, regarde, il y a une faute assez grossière.

Elle prit la lettre et la détailla

- « Mon vague à l'âme que j'entretient », oui je vois, il n'y a pas de « t » normalement et là il y en a un. C'est peut être aussi une faute de frappe dans la précipitation…

- Oui mais justement quand tu te suicides, tu ne te précipite pas, tu prémédites ton geste des mois et des mois à l'avance. Tu relis et relis ta lettre tu ne laisses rien au hasard. Tu peux me croire.

Teresa s'adossa sur sa chaise et fit mine de réfléchir.

- Je ne sais pas quoi en pensez Jane. Au fond de moi, je ne crois pas qu'elle se soit suicidée mais apparemment, suivant le dossier, il n'y a pas de doute possible.

Jane parcourait le dossier, pendant ce temps Teresa prit son smartphone et commença à regarder les conversations de tchat qu'elle avait eu avec Elia les dernières fois. Puis ses yeux s'écarquillèrent. Elle passa le téléphone à Jane. Le message parlait de coiffure : « J'entretiens mes cheveux avec ce nouveau produit tu… » et sur ce texte « entretiens » était bien écrit. Jane percuta tout de suite.

- Chérie, lorsqu'on écrit sur ce genre de tchat, on écrit de façon primaire comme on parle. Les fautes que tu fais tout le temps, tu les fais obligatoirement. Donc si c'est écrit normalement sur ton truc, c'est qu'elle ne commettait pas cette faute en temps normal.

Teresa réfléchissait, allait elle oser enquêter ? C'était son ami d'enfance quand même, elle lui devait bien ça. Jane brisa le silence.

- J'irai bien voir ce qu'ouvre cette clé ? Pas toi ? dit-il très sérieusement.