- Ce Wesker est vraiment taré. cracha Kiel remonté

- Mesure tes paroles, il se pourrait que tu le regrettes.

Un long frisson parcourut la colonne vertébrale de Mila, elle identifia sans peine la voix duveteuse de Wesker. Ils se tournèrent en direction de celui-ci, il portait toujours son long trench-coat noir qui lui donnait un air imposant. Les mains croisées derrière le dos, il jaugeait avec amusement Mila et Kiel.

- Mes deux petits sujets de test refusent de retourner sagement dans leur cage ? ironisa Wesker

- C'est lui, n'est-ce pas ? C'est Wesker. Je ne l'imaginais pas du tout comme ça... commenta Kiel

Wesker ne daigna même pas accorder son attention à Kiel et encore moins lui répondre.

- Quelle merveilleuse réunion de famille, je suppose que tu es comblée Mila de retrouver un vieil ami à toi. Ne me remercie pas, tout le plaisir est pour moi. railla-t-il

- Tu crois que ça me fait plaisir de voir Kiel prisonnier de cet enfer ? lâcha Mila d'un air dégoûté

- D'une certaine manière, vous ne serez plus jamais séparés tous les deux. N'est-ce pas ce que tu voulais ? poursuivit Wesker sur ce même ton moqueur

Elle plongea son regard dans celui de Kiel, il comprit ce qu'elle s'apprêtait à faire.

- Je ne suis plus cette petite fille, Wesker. J'ai compris qu'on devait laisser partir les personnes qu'on aime, même si ça nous fait souffrir. Toi, en revanche, qui te crois tellement adulte et réfléchi, tu ne l'as toujours pas compris. l'accusa-t-elle

- C'est très différent, je ne ressens pas de l'amour pour toi mais de la fascination pure et saine. Tu es le sujet le plus captivant que je n'ai jamais pu avoir l'occasion de voir auparavant. prétendit Wesker

- Tu essaies de mettre des mots sur ce qui n'est pas explicable avec la logique et la raison. Ce n'est pas ce que tu ressens réellement...La vérité c'est ce que tu as honte de le reconnaître. répliqua Mila d'un air moqueur

- Ça suffit ! explosa-t-il

- Cours ! s'écria Mila à Kiel qui le fit

Mila sauta sur Wesker, prit par surprise, il tomba en arrière. Mila, au-dessus de lui, le bloqua au sol en serrant ses cuisses autour de son cou. Wesker resta étrangement silencieux et calme. Mila était méfiante de son manque de réaction.

- Alors, qu'est-ce que ça fait d'avoir quelqu'un qui a le dessus sur toi ? le provoqua-t-elle ouvertement

- Ce n'est pas si mal, j'aime la vue que tu m'offres. sourit Wesker vicieusement

Mila se rappela dans quelle position elle était, elle rougit violemment. Affreusement gênée, elle desserra inconsciemment sa prise, Wesker en profita pour la repousser en arrière et se dégager de son emprise. Wesker se releva vivement, il comptait rattraper son ami. Mila réagit rapidement, elle tenta de le retenir, elle s'agrippa à lui et le tira de toutes ses forces en arrière. Wesker empoigna rageusement sa gorge pour l'éloigner de lui.

- Je commence à en avoir assez. gronda-t-il

- Ne lui fais pas de mal ! Laisse-le partir ! exigea Mila

- J'ai horreur quand tu penses pouvoir me donner des ordres. persifla-t-il en saisissant maintenant sa mâchoire

- Ça t'énerve que je n'ai plus peur de toi. dit Mila en retour

- Oh, je peux très bien faire en sorte que tu recommences à l'être. Tu risquerais de le regretter amèrement.

- S'il te plaît, épargne-le, il n'a pas à payer à ma place. Dis-moi ce que tu veux ? suggéra Mila

Il la regarda d'un air amusé et avec un petit sourire en coin.

- Embrasse-moi. imposa Wesker

Mila tressaillit en entendant ces mots franchir ses lèvres. Elle le fixa puis finit par hocher lentement la tête en signe affirmative. Elle se rappelait du dernier baiser qu'elle avait échangé avec Wesker et elle n'en gardait pas un très bon souvenir. Il lui avait fait éprouver au plus profond d'elle un mal-être impossible à oublier. Cette possessivité, elle n'avait pas envie de la ressentir une nouvelle fois.

Wesker semblait d'ailleurs savoir parfaitement quel effet ça lui faisait et il jouissait pleinement de ce pouvoir. Mila n'avait pas le choix, elle devait le faire pour permettre à Kiel de s'en sortir. Mila s'approcha lentement de lui. Elle hésita mais finit par poser doucement ses lèvres sur les siennes, les touchant à peine, elle l'embrassait timidement. Il s'y attendait bien sûr. Wesker la repoussa, Mila le regarda d'un air surpris.

- Plus passionnément. exigea-t-il

Elle obéit et s'efforça d'être plus ferme. Ne la trouvant pas assez audacieuse, Wesker s'en chargea à sa place. Il ne tarda pas d'imposer sa volonté, il lui mordit la lèvre inférieure jusqu'à la faire saigner. Mila gémit de douleur, elle retint des larmes, jamais Rick n'aurait été aussi brutal avec elle. Son mari était toujours doux, tendre dans ses baisers, il voulait la faire se sentir protéger, aimer.

Wesker était impitoyable, cherchant toujours à dominer et ne prêtait absolument aucune attention aux attentes de celle-ci. Wesker finit par reculer, au grand plus soulagement de Mila. Elle ne le regarda pas et porta une main à sa lèvre qui continuait de saigner.

Ses doigts se teintèrent de rouge, elle grimaça en sentant que ça piquotait rien qu'à son propre toucher. Elle pouvait voir qu'il y avait son sang sur les lèvres de Wesker, il ne l'essuya pas. Il le savait et il semblait savourer d'avoir sur lui une trace de ce qu'il venait de lui faire. Mila le voyait clairement.

- Comment peux-tu autant aimer me faire souffrir ? reprocha-t-elle

Wesker afficha un rictus narquois.

- Ta douleur est tellement fascinante...Je ne m'en lasse jamais. Peux-tu m'en vouloir ? dit-il

- Tu es vraiment inhumain, Wesker...lâcha Mila d'un ton dégoûté

- En effet. approuva-t-il

Et il s'éloigna pour de bon d'elle, il se dirigea vers la sortie.

- Où vas-tu ? l'interpella Mila inquiète

Wesker s'arrêta rien qu'un instant pour lui jeter un bref coup d'œil.

- M'occuper de ton ami. répondit-il comme si c'était la chose la plus évidente qui soit

Le cœur de Mila rata un battement.

- Quoi ?! Tu n'es qu'un menteur ! Un traite de la pire espèce ! Tu m'avais promis que si j'échangeais ce baiser répugnant avec toi, tu le laisserais partir ! Espèce de sale profiteur ! se déchaîna Mila

Wesker ne resta pas pour l'écouter.

- Toujours égale à toi-même. dit-il en se moquant

Les portes se refermèrent derrière lui, Mila n'en revenait pas d'avoir été assez stupide pour croire Wesker. Pourtant, elle le connaissait, il ne tenait jamais ses promesses. Elle avait espéré qu'en lui donnant ce qu'il voulait, il allait accepter en échange sa proposition.

Ça ne servait à rien, Mila savait qu'elle avait certainement dû pousser sa patience à bout, il se vengeait simplement de ses affronts. Il savait que c'était inutile de s'en prendre directement à elle, elle ne retenait pas la leçon. Mila regretta alors de s'être comportée avec lui avec autant de légèreté.

Elle se laissa glisser contre le mur, elle supportait de moins en moins les décharges d'émotions. Certainement à cause du virus en elle. Sa vision devenait progressivement trouble, elle s'évanouit sans pouvoir se retenir.

Mila rouvrit les yeux, elle se réveilla dans une pièce qu'elle ne connaissait que trop bien. Le bureau de Wesker. Elle détestait cet endroit, il était sombre, froid, austère, tout comme son propriétaire d'ailleurs. Mila posa lentement un pied au sol et se leva du sofa sur lequel elle était allongée.

Mila ne s'était jamais sentie comme ça, elle avait de la rage, de la haine, de l'amertume et qui en était la cause ? Wesker...Il avait été le seul à avoir réussi cet exploit, personne n'avait pu lui faire ressentir tout cela à la fois.

Mila avait honte d'éprouver de tels sentiments, elle pensait qu'ils étaient totalement hors propos, elle avait toujours espéré pouvoir les contrôler et ne jamais les alimenter. Mais c'était plus fort qu'elle, elle se retenait depuis trop longtemps et après ce que Wesker venait de lui faire encore...

Mila pleura, incapable de refouler plus longtemps ses souffrances. En effleurant la blessure que Wesker lui avait faite, Mila cessa aussitôt de sangloter. Elle essuya d'un revers ses larmes, elle s'était rappelée des caméras qu'il y avait dans son bureau.

- Tu ne mérites même pas que je verse pour toi la moindre larme...murmura Mila à l'adresse de Wesker

Elle ne pensait plus qu'à une chose, se venger de Wesker. Mila tourna son attention vers la bibliothèque, les étagères de livres et de dossiers étaient parfaitement en ordre, il n'y avait pas le moindre espace qu'il fallait combler.

Mila savait que Wesker était de nature organisée, il détestait le désordre par-dessus tout. Et il avait l'air de tenir particulièrement à ses recherches, ce n'était pas pour rien qu'il les conservait dans son bureau à la portée de personne d'autre que lui. Tout ceci lui donnait une idée. Mila s'approcha de la bibliothèque, elle se mit à balancer un par un les livres par terre. Elle vida pratiquement la première rangée.

- Mange ça, Wesker !

Elle déchira rageusement les feuilles de recherches l'une après l'autre et continua à jeter sur le sol les autres livres. C'était enfantin, elle en était bien consciente, sauf que ça lui faisait un bien fou inimaginable. Un autre atterit entre ses mains, elle s'apprêtait à lui faire subir le même sort, seulement il attira son attention. Dessus, Mila pouvait lire que le dossier portait le nom d'Orlando Alvarez.

- Quoi ? s'éberlua Mila

Elle l'ouvrit à la hâte, brûlant de découvrir ce qu'il contenait exactement. Il y avait un détaillé de compétences, aussi des observations d'expériences scientifiques, Mila tourna la page et trouva quelque chose qui ressemblait à une lettre adressée à quelqu'un. Un dénommé Spencer. Elle n'avait aucune idée de qui ça pouvait être, et pourtant ce nom lui disait quelque chose...

Mon cher vieil ami Spencer,

Je souhaitais te mettre au courant des progrès récents. Mon initiative d'injecter tous les deux mois des anticorps de plusieurs souches de virus à ma fille, a été une belle réussite. Elle n'est plus malade, n'a plus cette vilaine allergie au pollen et est en parfaite santé. Elle sera bientôt prête à assimiler le virus Progenitor pour créer une toute nouvelle race humaine supérieure. En attendant, je dois régler encore un détail, le ralentissement complet du vieillissement de ses cellules. Je réussirai sans aucun doute à la doter de la jeunesse éternelle. Je poursuis du mieux l'aboutissement de tous ces points. J'ai décidé de donner un nom à ce projet. Le projet Leirion, il signifie fleur de lys, la pureté incarnée, la perfection absolue, ce à quoi ma fille Mila représente à elle-même. Seul un être d'une perfection similaire à la sienne peut s'associer à elle. Ainsi, ils donneront le jour à une toute nouvelle génération parfaite dans les moindres détails. Je t'écrirai à nouveau pour te donner le feu vert pour l'instaurer dans ton projet. En espérant que tout se passe comme prévu.

Orlando

Elle s'effondra sur le sol où les feuilles étaient éparpillées, Mila était complètement sous le choc. Ça ne pouvait pas être vrai, c'était encore une manipulation de la part de Wesker.

Elle entendit à peine la porte qui s'ouvrit sur un certain homme blond. Wesker découvrit le capharnaüm dans son bureau, il savait très bien qui l'avait provoqué. Il tourna les yeux vers la responsable. Elle était assise au milieu du désordre qu'elle venait de faire, elle avait tout saccagé, certainement par colère. Wesker la trouvait terriblement prévisible.

- Décidément, tu fais vraiment tout pour me mettre en colère. Sois une gentille fille, ramasse le désordre que tu as fait ou prépares-toi à en subir les conséquences.

- Non...

- Non ? répéta Wesker en haussant un sourcil

Elle se releva pour lui faire face, Wesker décela dans ses prunelles une haine démesurée.

- Ça ne te suffisait pas de tout me prendre, maintenant tu veux faire passer mon père pour un monstre...l'accusa Mila

- J'ai bien peur de ne pas comprendre de quoi tu parles. osa Wesker lui répondre

- Tu ne comprends pas de quoi je parle ? Et ça ! Ça ne te dit rien ?! s'emporta Mila en lui mettant le dossier sous son nez

Intérieurement, Wesker était profondément agacé, pourquoi ne pouvait-elle pas être une fille sage et ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas ? D'un autre côté, il était amusé, elle n'était vraiment pas facile à vivre, ce qui rendait le défi tellement plus intéressant. Wesker décida en premier lieu de nier ses propos, il voulait jouer avec des cordes sensibles.

- Tu penses que j'ai imité l'écriture de ton père ? engagea-t-il en lui prenant le dossier des mains

- Bien sûr, tu es tellement tordu que je t'en crois parfaitement capable ! assura Mila

- Je sais que j'ai de nombreux talents, mon cœur, mais la falsification d'écriture n'en fait clairement pas partie. ironisa Wesker

- Tu n'es qu'un menteur ! s'exclama Mila

- De si vilaines accusations. se moqua Wesker

Mila sentit sa rage s'amplifier au fur à mesure qu'elle écoutait Wesker. Il le sentit et s'en amusa énormément.

- Tu n'étais pas censée le lire. Comme d'habitude, tu n'en fais qu'à ta tête. Je voulais te l'épargner. reprit Wesker

- M'épargner ? Tu m'as épargnée en me traitant comme un vulgaire rat de laboratoire ? En m'affamant, en me frappant, en me terrorisant ! Tu vas me dire ce que ça signifie, est-ce que c'est encore une de tes manigances ou est-ce réellement la vérité ?

- À ton avis, mon cœur ? dit-il avec un sourire que Mila voulait effacer elle-même de son visage

- Alors, mon père travaillait pour Umbrella. Je ne te crois pas ! Il n'aurait jamais voulu que je sers de sujet de test ! réfuta Mila

Wesker se détourna d'elle en se dirigeant vers son bureau pour déposer le dossier que Mila lui avait dérobé. Il resta dos à elle et reprit d'une voix monocorde :

- J'avais absolument tout calculé, au moindre millimètre près. Je ne t'en veux pas d'avoir sincèrement pensé pendant tout ce temps que je voulais causer ta perte...

- Qu'est-ce que tu racontes à la fin ? J'en ai vraiment assez de tous tes mensonges, Wesker ! Est-ce que tu vas enfin me dire tout et clairement ce que je veux entendre ! éclata Mila

Wesker s'adossa contre son bureau et croisa ses bras sur son torse, il regarda enfin Mila et répondit calmement à ses questions :

- Tu pensais fermement que je t'avais injectée le virus sans m'assurer que ton organisme l'accepterait. En découvrant les recherches de ton père, j'ai su que tu étais apte à accepter Uroboros. De plus, je me suis assuré de te faire des analyses complémentaires. Je n'aurais jamais risqué de le faire si je n'étais pas certain que tu ne le supporterais pas.

- Peu importe que je le pouvais, je n'en voulais pas, est-ce que tu vas te mettre ça dans la tête et une bonne fois pour toutes !

- Dis-moi, Mila, acceptes-tu enfin que ton père était un chercheur pour Umbrella et qu'il a gentiment accepté que sa propre fille serve la science ? Assez ironique quand on y pense, toi qui me maudissais sans cesse d'être immoral en commettant le pire précisément pour cette cause.

- Tu as toujours été comme ça. Tu adores te réjouir du malheur des autres. Tu penses que ça te donne une sorte de pouvoir, tu es malade. dit Mila d'un air dégoûté

- Même si c'est difficile pour toi de le concevoir, tu dois le faire. Ce n'est pas pour rien que c'est arrivé.

- Ah oui, et que dois-je retenir de tout ça, selon toi ?

- C'est un mal nécessaire pour atteindre ton bonheur. Tu n'as toujours pas compris...

- Compris quoi ?

Wesker revint vers Mila, elle voulait reculer, ses jambes étaient ancrées dans le sol tellement que son corps tremblait à cause de tout ce qu'elle venait d'entendre.

- Nous étions destinés l'un à l'autre. Cet être parfait dont parlait ton père, c'est moi. Je possède cet ADN supérieur. Et toi aussi, Mila. insista Wesker

- Mon père a triché avec moi, tu ne peux pas vraiment dire ça...Je n'ai pas assimilé le virus comme tu l'as fait. Alors, je ne suis certainement pas ce que décrit mon père. contredit Mila

- Penses-tu que je donnerai des conclusions hâtives sans en être aussi sûr ? Si tu n'avais pas un minimum de résistance et par-dessus tout un ADN supérieur, tu n'aurais jamais supporté les modifications génétiques. Peu de personnes supportent autant d'injections d'anticorps. Pas la peine d'être aussi modeste, ma chérie.

- Je crois simplement que tu vois des signes là où il n'y en a pas. Ce ne sont que des élucubrations. Tu l'as décidé toi-même, Wesker. Ce n'était juste qu'une façon de justifier ton obsession malsaine pour moi. Tu pourras dire tout ce que tu veux, je ne t'aime pas, ça ne changera pas. Tu pourrais mettre un terme à cette folie, mais tu n'en as pas envie...

Mila sentit une brûlure lancinante au niveau de sa joue. Wesker venait de la gifler, un énorme bleu ne tarda pas à apparaître sur la joue de Mila. Avant qu'elle n'assimile complètement ce qui venait de se passer, elle étouffa sous la prise d'acier de Wesker. Il la cogna violemment contre la bibliothèque, d'autres livres tombèrent par terre. Il la garda coincée contre.

- J'ai suffisamment supporté comme ça ton impertinence, tu es ce que je dis que tu es. Me suis-je bien fait comprendre ?

Mila hocha lentement la tête, Wesker eut un petit rire mesquin.

- Étrangement, tu n'as plus rien à redire. la railla-t-il

Wesker serra plus fort sa gorge, il se délecta de la peur dans les yeux de Mila, il ne mentirait pas qu'elle lui avait manqué.

- Maintenant, mon indomptable reine, tu ne manqueras plus jamais de respect à ton roi et tu lui obéiras. Ramasse le désordre que tu as fait ! ordonna Wesker froidement

Il lâcha tout aussi brusquement sa prise sur elle. Mila avait le corps encore tremblant, elle apprécia l'oxygène qui entra de nouveau dans ses poumons. Elle s'exécuta silencieusement à sa demande. Elle ramassa les livres qu'elle avait jetés et qui étaient tombés à cause de Wesker. Elle les remit chacun à leur place respective.

- Heureusement pour toi, je garde toujours des copies sur l'ordinateur des dossiers de recherches. Tu peux jeter ceux que tu as déchiré en lambeaux.

Mila le fit donc, le bureau de Wesker était à nouveau dans le même état qu'avant, à quelques exceptions près...Wesker prit contre lui Mila d'un geste si soudain qu'elle appréhenda une nouvelle attaque en traître venant de lui.

- Détends-toi, je ne vais rien te faire...pour l'instant. s'amusa Wesker cruellement avec elle

- J'ai fait ce que tu as demandé...murmura Mila d'une voix un peu tremblante

- Et je suis très fier de toi, tu vois que tu peux être sage et obéissante quand tu le veux. sourit-il en posant ses mains gantées sur ses épaules

- Wesker...souffla Mila

- Mmh ? répondit-il en se mettant maintenant à caresser sa joue

- Tu n'as pas tenu ta promesse, n'est-ce pas ? Tu as fait du mal à Kiel. C'est pour ça que j'ai mis sens dessus dessous ton bureau...se justifia Mila

- Tu ne me fais vraiment pas confiance ? soupira Wesker doucement

- Reconnais que j'ai une bonne raison de le faire. Tu m'as menti à de nombreuses reprises. lui fit-elle remarquer

- Ton ami va bien si c'est ce que tu veux savoir. coupa Wesker en fronçant les sourcils d'un air contrarié

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'inquiéta Mila

- Je n'ai pas envie de t'entendre parler de cet imbécile qui te sert d'ami. grogna-t-il

Mila préféra ne pas répondre, qui sait ce qu'il lui ferait encore. Wesker avait l'air de ne plus vouloir laisser passer une seule parole déplacée qu'elle pourrait dire. Il la prit un peu plus dans son étreinte. Mila se retrouva le visage enfouie contre son torse, les bras de Wesker l'entouraient à la taille. Il inhala le doux parfum de Mila, il y avait encore son odeur sucrée par-dessus le sang séché. Mila fit de son mieux pour ne pas paniquer.

Elle sentait le caramel, parfois la réglisse. Malgré que c'était des odeurs appréciées surtout par les enfants, Wesker ne s'en lassait jamais de les sentir. Mila commençait à se tortiller embarrassée. Qu'est-ce qui lui prenait ? Habituellement, il ne faisait jamais ça, c'était presque un geste affectueux que n'importe quel homme amoureux ferait à la femme qu'il aimait.

Sauf que Mila sentit la possessivité derrière tout ça, réduisant à néant la beauté de l'enlacement. Elle frissonna en sentant le souffle de Wesker près de son oreille, il lui chuchota au creux :

- Tu ne sais pas à quel point ta vie est précieuse, tu me trouves certainement impitoyable mais je ne fais que te garder comme le trésor inestimable que tu es.

- C'est là ton erreur, Wesker. Je ne suis pas précieuse, ma vie n'a pas plus de valeur qu'une autre. Toutes les vies sont importantes et irremplaçables. Et toi, tu veux les détruire...

Wesker s'éloigna de Mila, la libérant. Il avait senti sur sa chemise une tache humide, ce qu'il soupçonnait, elle le faisait vraiment. Ses beaux yeux débordaient de larmes. Il avait presque pitié de la voir dans cet état, mais il la trouvait encore plus belle quand elle pleurait.

- Ne le fais pas, s'il te plaît...Épargne-les. Prends ma vie en échange. l'implora-t-elle

- Déjà fait. répliqua Wesker sèchement

Mila s'était attendue à une réponse de ce genre. Pour lui, sa vie lui appartenait déjà, alors sa proposition ne rimait à rien.

- Pourquoi as-tu perdu espoir, Wesker ? Ce monde peut encore changer, il peut s'améliorer. argumenta Mila en séchant ses larmes

- Et il a eu un nombre incalculable de chances pour le faire, la nature humaine détruit toujours tout ce qui est beau et rare. Le monde a suffisamment évité son jugement, il est temps pour lui d'arriver.