Prompt : Qu'on ne reverra jamais
Note : fic écrite directement après la lecture du tome 30.
Pour le faire rester.
Deku. Cet abominable crétin de Deku. Il était parti. Il croyait pouvoir partir comme ça, laisser un mot à tout le monde, s'excuser et disparaître. Bakugo n'était pas d'accord. Bakugo était furieux et il en voulait à tout le monde. Parce qu'on l'avait empêché de voir Deku quand il était à l'hôpital, parce qu'on l'avait retenu quand bien même il criait. S'il l'avait vu, il aurait su ce que ce petit nerd avait prévu de faire et il l'aurait scotché à lui pour être sûr qu'il ne s'échapperait pas.
Dire que Bakugo était en colère était un euphémisme. Mais il n'y avait pas que ça.
Au fond de l'estomac, ses entrailles se tordaient et une bile lui remontait dans l'œsophage. Peu de chose l'effrayait, mais la perte de Deku avait de quoi faire flipper.
Cet idiot était parti se battre seul, il allait s'occuper des vilains lui-même, sans aide, sans personne. Et peu importe combien il était fort, il n'était pas infaillible. Personne ne l'était. Même All Might avait fini par poser un genou à terre.
Sauf que Deku ne savait pas comment abandonner et même un genou à terre, il continuerait de se battre jusqu'à la mort.
Si Bakugo n'agissait pas, s'il ne faisait rien, s'il se contentait d'attendre, il avait le pressentiment qu'il ne reverrait jamais Deku. Et bordel, que ça faisait mal.
Oh, bien sûr, les autres aussi souffraient. Tête d'œuf mourrait d'inquiétude, double face faisait encore plus la gueule que d'habitude, les autres idiots étaient étrangement silencieux et même le délégué se la fermait.
Bakugo devait agir. Et même si ça faisait chier de l'admettre, il avait besoin des autres. Tu vois Deku, même moi j'ai compris ça, pensa-t-il, qu'on se bat mieux quand on n'est pas solo.
Il se mit alors au milieu de la pièce et gueula un bon coup :
— On va récupérer Deku et je vais le buter pour lui apprendre qu'on ne part pas comme ça !
Il se tut, se posa une main sur le visage, respira un bon coup et se reprit :
— Non ce que je veux dire, c'est qu'on va le récupérer, d'accord ? On y va, on le ramène et on lui fait comprendre qu'il a besoin de m… de nous.
Les élèves se réveillèrent les uns après les autres après ce discours, et tous finirent par lever la main pour dire qu'ils en étaient. Bakugo allait devoir travailler en équipe que ça lui plaise ou non. D'abord, il fallait trouver où allait Deku, ensuite trouver un plan pour qu'il revienne. Ce n'était pas en lui disant seulement « eh Deku reviens » que ça allait le faire changer d'avis, qu'il allait prendre conscience qu'il n'était pas tout seul et qu'il ne devait pas l'être.
Ils réfléchirent donc tous ensemble à ce qu'ils allaient faire, ce qu'ils allaient dire, comment ils allaient aider leur ami, et le faire revenir coûte que coûte, parce que peu importe ce qu'il croyait, Deku faisait partit du groupe.
Après avoir décidé d'un plan, Bakugo prit à part la tête d'œuf. Cette dernière fronça les sourcils quand elle se retrouva seule avec lui, peu confiante. Elle savait le caractère de Bakugo explosif et elle se méfiait. On ne savait jamais quand il allait péter un câble.
— Eh tête de…. Ochaco, écoute-moi, dit-il d'une voix calme et déterminée.
La jeune femme voyait les efforts qu'il faisait et donc le regarda et attendit qu'il lui parle.
— Je sais que t'en pinces pour le nerd.
Ochaco ne réussit pas à se retenir de rougir.
— Normalement j'en ai rien à foutre de ce genre de trucs, ça m'intéresse pas de savoir qui veut sortir avec qui, mais là j'ai besoin de toi.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? soupira Ochaco.
— Deku… Il n'est pas doué avec les filles, mais j'ai remarqué que vous vous entendiez bien, il est à l'aise avec toi, il … Enfin bref… Je crois qu'il…
Bakugo grinça des dents.
— Peu importe, dit-il, ce que je veux dire, c'est que c'est toi qui vas avoir le rôle le plus important !
— C'est-à-dire ? se méfia Ochaco.
— Tu vas le faire rester coûte que coûte.
— Je vais essayer, dit-elle.
— Et pour ça, ajouta Bakugo, tu vas l'embrasser. Lui rouler ta meilleure galoche.
Les joues d'Ochaco recommencèrent à chauffer :
— Mais ça va pas ? s'écria-t-elle. Et le consentement dans tout ça ?
— J'y ai pensé figure toi, et je pense que Deku ne sera pas contre. Et puis l'amour, tous ces trucs, ça fait rester les gens non ? Il ne pourra plus se passer de toi et il ne voudra plus partir.
Ochaco secoua la tête :
— Bakugo, je te croyais intelligent.
Le garçon fronça les sourcils :
— Enfin tu es intelligent, mais pour l'intelligence émotionnelle c'est plus compliqué, dit-elle.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Ce n'est pas si facile que ça. Peut-être que Deku est justement parti par amour, parce qu'il avait peur de nous blesser et de nous mettre en danger. Je ne suis pas sûre que l'embrasser le fera rester.
— Et moi je suis sûr que si. S'il… et si tu… Enfin vous finirez ensemble et vous serez sur votre petit nuage et Deku restera.
Ochaco secoua la tête.
— J'insiste, fit Bakugo.
— Je ferai de mon mieux, lâcha Ochaco sur un ton froid. Moi aussi je veux qu'il revienne, je le veux au moins autant que toi. Mais les baisers magiques c'est que dans les histoires.
Bakugo enfonça ses mains dans les poches :
— Fais ce que tu peux pour qu'il reste, insista-t-il.
Et il s'éloigna.
Allongé sur son lit, il pensa à ce crétin de Deku perdu dans la nature. Il serra les poings. Il serra les dents. Il retint ses larmes. Cet imbécile n'aurait pas pu rester ? Si ce n'était pas pour lui, au moins pour la tête d'œuf. Peu importe la raison, il aurait été là. Bakugo aurait pu l'engueuler. Les choses ne seraient pas différentes et le blond ne serait pas triste.
— Deku, je vais te faire la peau si on te retrouve.
Façon de parler bien sûr. Parce que la seule chose qu'il voulait c'était le prendre dans ses bras et le serrer si fort que jamais Deku n'aurait plus l'idée de repartir.
Mais ça, c'était le boulot de tête d'œuf, et elle avait intérêt de faire ça bien.
Au final, ils retrouvèrent Deku, plutôt mal en point, complètement épuisé et dans un état pitoyable. Bakugo se retint de lui sauter dessus, à la place il poussa la tête d'œuf :
— À toi de jouer, souffla-t-il à son oreille.
Ochaco secoua la tête.
— Ça ne va pas marcher, murmura-t-elle.
— Il faut au moins essayer.
— Ça ne va pas marcher, insista-t-elle.
Bakugo la poussa plus fort vers Deku, qu'elle aille le soutenir et l'embrasser plus vite que ça, mais Ochaco s'énerva. Elle posa ses mains sur le corps de Bakugo le faisant flotter.
— Qu'est-ce que tu fous ? cria-t-il, ce n'est pas le moment.
— C'est pas moi qui ferai rester Deku, dit-elle, réfléchis un peu !
Bakugo ne comprenait pas, mais la jeune fille poussa l'adolescent vers Izuku puis elle annula son pouvoir et Bakugo s'écroula sur Deku.
— Kacchan, murmura Deku.
Bakugo allait râler après Ochaco, mais son corps bougea avant sa bouche et il serra le petit nerd contre lui.
— Je me suis fais un sang d'encre, avoua-t-il, ne disparais plus comme ça.
Deku tremblait sous ses doigts.
— J'ai eu peur qu'on ne se revoie plus jamais, et si on ne se revoit plus jamais, qu'est-ce que je vais devenir ? Je n'aurais même pas pu te dire pardon pour tout le mal que je t'ai fait. Je suis désolé Deku.
Le dénommé tenait à peine sur ses jambes et Bakugo s'agenouilla avec lui sur le sol et le serra plus fort.
— J'ai demandé à Ochaco de t'embrasser, mais elle ne veut pas, je suis désolé pour ça aussi.
— Non, murmura Deku.
— Quoi non ?
— Je ne veux pas qu'Ochaco m'embrasse.
Et merde. Même s'il était foireux c'était l'un des seuls espoirs de Bakugo.
— Alors comment je vais te faire rester Deku ? Comment je vais te faire comprendre qu'on tient à toi et qu'on doit se battre ensemble.
Le garçon, épuisé, trouva la force de se reculer pour regarder Bakugo et colla son front contre le sien.
— Je dois te protéger, murmura Deku. Je ne veux plus que tu sois blessé à cause de moi.
Des larmes roulèrent sur les joues de l'adolescent. Et Bakugo percuta qu'il s'était trompé sur toute la ligne. La solution ce n'était pas la tête d'oeuf.
— Et moi je veux me battre à tes côtés, coûte que coûte, Deku. Tu dois me laisser le choix, tu ne peux pas me mettre de côté. J'ai trop besoin de toi.
Deku pleura plus fort et Bakugo essuya ses joues avec ses pouces. Il était conscient que les gens de la classe étaient là, que tout le monde les regardait, mais il n'en avait rien à foutre.
— Tu sais, Ochaco, elle m'a dit que les bisous magiques ça ne fonctionnaient pas. Mais je crois quand même qu'elle a tort.
Deku le regarda, comme en attente de quelque chose. Comme s'il n'y croyait pas vraiment. Et pourtant.
Pourtant.
Bakugo l'embrassa sur la bouche, et il ne se prit pas la baffe du siècle. Non il fut accueilli par Deku qui répondit au baiser.
Alors c'était ça, songea Bakugo, c'était ça que je ressentais et qui me consumait.
Quand il se recula, ses deux mains sur les joues de Deku, son front contre le sien il murmura :
— Jure-moi de rester avec moi, de ne plus me quitter.
L'adolescent sembla hésiter, sans doute à cause cette peur de perdre Bakugo, mais il finit par faire un tout petit geste, pour dire qu'il était d'accord. Il n'avait pas vraiment juré, mais pour l'instant ça serait suffisant.
Deku s'écroula alors de fatigue et Bakugo le rattrapa dans ses bras. Il souffla :
— Je ferai tout pour que tu restes, désormais.
Fin.
L'autatrice : vu que j'ai écrit ça direct après le dernier chapitre du tome 30, mais qu'entre temps j'ai lu la suite, je sais que ce n'est pas comme ça que se passent les retrouvailles, MAIS QUAND MÊME ça aurait pu.
