Hello, je ne sais pas si une suite est attendue mais je publie tout de même. Merci à BlueFantazia pour ses encouragements qui je l'avoue m'ont remotivé un tantinet ! Il est toujours agréable d'avoir des retours :) sur ce, bonne lecture !
CHAPITRE 8:
La soirée débuta et Giselle ne sut pas quoi faire. Elle ne savait pas si elle voulait la passer avec le roi ou bien avec Edwen. Elle souhaitait éviter Thranduil pour ce soir, elle n'était pas en état de réfléchir correctement. D'un autre côté, elle savait que l'elleth blonde la soupçonnait de quelque chose, Edwen n'était pas dupe, elle avait bien vu que Giselle avait un drôle de comportement et cette dernière ne se sentait pas de passer toute une soirée à répondre à ses questions et encore moins à recevoir un serment.
Giselle n'avait pas d'autre choix. Ce n'est pas comme si la jeune femme croulait sous les demandes d'amis. La plupart des ellith la méprisait pour son manque de connaissance sur Arda, ou encore elles la jalousaient car elle était la servante personnelle du roi. Cela s'était empiré depuis que l'elleth brune couchait dans les appartements du roi. Elle savait que le roi avait un certain succès envers la gente féminine mais à ce point… "c'est pas comme si il n'y avait pas d'autre ellon" se dit la jeune femme.
En ce qui concernait les ellyn elle préféra ne pas s'en approcher de trop près, voulant éviter de s'attirer les foudres de Thranduil. Elle attendrait de gagner sa confiance et la jeune femme se dit que voir le roi trop proche d'une elleth ne lui plairait pas non plus. "Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse".
– Tu parles… j'aimerai pas que mon mari s'amuse avec une autre, que je sois morte ou non, et pourtant…
Giselle ne le montrait pas mais elle se sentait coupable, elle savait que ce qu'elle faisait était mal, mais la jeune femme n'avait jamais demandé à être attiré par un ellon déjà lié. Si elle avait pu… Elle en aurait trouvé un autre, ça lui aurait évité pas mal de problèmes sentimentaux.
Chassant ces noires pensées de son esprit, elle prit la décision d'aller voir Edwen avant que le roi ne rentre, et tant pis pour l'interrogatoire qu'elle allait subir.
Se dirigeant vers les jardins, Giselle s'était assise sur un banc, balançant ses jambes d'avant en arrière, en attendant Edwen. Elle avait vu la jeune femme de loin, en pleine discussion avec Faelor, cela lui mit du baume au cœur. Elle n'avait jamais vu Faelor sourire autant, même si elle ne le connaissait pas tant que ça, il avait toujours l'air d'avoir un balais là où il ne faut pas. Ça ne lui fera pas de mal de se décrisper un peu !
Giselle remarqua Edwen se diriger doucement vers elle, un magnifique sourire aux lèvres. L'elleth blonde était venue s'asseoir à ses côtés. Giselle brisa le silence.
– Aller raconte ! S'enthousiasma l'elleth.
– Il n'y a rien à dire Giselle, Faelor est très gentil, il se soucie des autres. Nous nous sommes promenés en forêt et il m'a montré les endroits qu'il trouvait romantique. Il a même fait attention aux heures de la journée où il serait le plus agréable d'y manger un morceau… Debita Edwen, un air rêveur se lisant sur son visage.
– Eh bien, pour quelqu'un qui n'avait rien à dire, tu en as dit ! S'amusa Giselle. Je suis contente pour toi, tu le mérites. Souris doucement la jeune femme.
Edwen fronça légèrement les sourcils, semblant revenir à la réalité. Elle regarda longuement Giselle sans un mot et ressentit soudain de la peine pour l'elleth brune. Elle aussi méritait de connaître ce bonheur.
– Giselle… souffla Edwen brisant le silence pesant qui s'était installé.. tu sais que tu peux me parler.
– Mais je n'ai rien à dire, fit la jeune femme en regardant ses mains.
– Je sais qu'il se passe quelque chose avec le roi, et je suis désolée que tu ne te sois pas sentie suffisamment en confiance avec moi pour me le dire. Je ne voulais pas te donner l'impression d'être cette personne que tu dois tenir dans le secret afin de vivre ta vie tranquillement.
Giselle leva les yeux vers elle, ne sachant pas quoi dire.
– Je ne te ferai pas de sermon Giselle, les sentiments ne se contrôlent pas. Je sais ce que tu ressens pour le roi, j'ai vu les regards que tu lui adressais. Tout ce que je souhaite c'est ton bonheur, je veux simplement te mettre en garde, je ne veux pas que tu souffres. Le roi est très amoureux de sa femme et il le sera toujours, c'est comme cela que le fëa fonctionne. Continua Edwen dans un souffle.
– Moi je ne crois pas à cette histoire d'âme sœur et d'amour unique je suis désolée. Répondit sincèrement Giselle. Nos cœurs sont assez grands pour aimer plusieurs personnes.
– Les elfes ne fonctionnent pas comme cela Giselle, je ne sais pas quelle est ta relation actuelle avec le roi mais elle ne sera jamais aussi forte que celle que l'on vit avec son âme sœur. Cela fait des centaines d'années que la reine nous a quittés et pourtant l'amour que le souverain lui porte n'a pas diminué.
Giselle fronça légèrement les sourcils "qu'est-ce qu'elle en sait ? Elle vit à l'intérieur de Thranduil ?"
– Il est parti en guerre il y a plusieurs années afin de récupérer un collier serti de pierres blanches, continua l'elleth, c'était un collier que la reine aurait dû porter mais n'a malheureusement pas pu. Je te laisse deviner pourquoi.
– Il est parti en guerre pour un bijoux ? s'étonna Giselle. Vous êtes vraiment dramatique vous les elfes.
– Tu ne te rends pas compte Giselle, nous ne sommes pas comme les humains. L'amour est sacré chez les premiers nés.
– Ce sont surtout de belles conneries, laissez vous vivre un peu plus. Vous vous instaurez beaucoup trop de règles si tu veux mon avis. Fit Giselle en croisant les bras sur sa poitrine. Si ce que tu dis est vrai alors je trouverai ma moitié aussi non ? Et bien en attendant je profiterai de mon immortalité à faire ce que je veux, aller où je veux, et être avec qui je veux. Affirma l'elleth une once de colère dans la voix.
Edwen secoua doucement la tête.
– Tu fais comme tu le désires Giselle, je ne veux simplement pas te voir souffrir. Fit l'elleth plein de bonté. Je t'ai simplement exposé les faits, à toi d'y prendre garde et de faire attention de ne pas trop t'attacher à notre roi.
– Est-ce que j'ai l'air de souffrir là ? Non, alors arrête de vouloir casser mon bonheur présent. Et si je souffre tu pourras me narguer en me disant "je te l'avais dis", mais en attendant…
– Bien. Accepta Edwen. Je ne t'ennuierai plus avec ça.
Edwen afficha un sourire angélique mais Giselle savait qu'elle n'aimait pas sa relation avec le roi. "Elle devra faire avec, ça ne regarde personne".
– Faelor t'as embrassé ? Fit soudainement Giselle pour briser la glace.
– Qu..quoi ? Non ! Balbutia la jeune femme. Il est encore trop tôt.
Giselle leva les yeux au ciel. "Ces elfes sont chiants comme la pluie".
La soirée étant déjà bien entamée, Giselle entra dans les appartements de Thranduil, le plus délicatement du monde afin de ne pas le réveiller. Elle se dirigea sur le balcon qui jouxtait la pièce principale. Elle s'accouda sur le rebord en pierre, finement taillé, et savoura la petite brise du soir qui passait dans ses cheveux. Les yeux clos, elle sentit soudainement deux bras se refermer autour de sa taille.
Giselle n'ouvrit pas les yeux, elle enfouit son visage dans la nuque du roi.
– Je pensais avoir fait moins de bruit. Déclara doucement la jeune femme.
– Je croyais t'avoir dit que les elfes ont une ouïe très développée. De plus, je ne dormais pas.
Giselle finit par ouvrir les yeux. Elle aimait ce cadre: elle, profitant de la vue sur la forêt, entourée des bras puissants du souverain, sa longue chevelure blonde lui caressant doucement le visage.
Tournant légèrement la tête sur la gauche, levant les yeux vers le souverain, elle se perdit une nouvelle fois dans son regard abyssal. Il se pencha pour l'embrasser, elle fit de même. Le baiser était tendre, leurs lèvres se mouvant parfaitement, elle se retourna pour avoir un meilleur accès. Elle passa les mains dans sa nuque lorsqu'il approfondit le baiser. La danse de leurs lèvres devenant de plus en plus effrénée, il la serra davantage contre lui.
Haletant, Thranduil la porta en mariée et la coucha sur la couche de la jeune femme. Il délaça sa robe et fit glisser une bretelle avant de reprendre ses lèvres. Giselle tenta tant bien que mal de dégrafer la tunique du roi. Avisant que la jeune femme était en difficulté, il guida sa main avec la sienne, tout en continuant de l'embrasser. Cessant le baiser, elle finit de lui ôter sa tunique. Il était magnifique. Ses muscles étaient à peine dessinés, il n'était pas tout en muscles, ce qui plaisait bien plus à la jeune femme. Tout son corps était en contraste, ses bras étaient virils et fermes, mais ses mains étaient, quant à elles, toutes en finesse.
Sa respiration de plus en plus saccadée, Giselle caressa le torse viril du roi du bout de ses doigts. Elle vit les yeux de Thranduil se noircir de désir lorsqu'il fit finalement glisser la robe de la jeune femme. Ses yeux s'arrêtèrent un court instant sur la poitrine de Giselle. Il se pencha vers elle, embrassant sa nuque et caressant sa cuisse. Il fit remonter sa main jusqu'à l'intimité humide de la jeune femme. Il titilla du bout de sa langue les tétons durcis de l'elleth. Cette dernière, haletante, émit plusieurs gémissements lorsque le roi fit jouer ses doigts sur son clitoris.
Giselle se demandait soudainement pourquoi et comment ils avaient attendu si longtemps depuis leur accord. Mais ses questions furent vite balayées lorsque le roi la fit se relever légèrement pour l'asseoir sur lui, leurs yeux ne se quittant pas une seule seconde. Les lèvres entrouvertes du roi appelaient au baiser. Elle attrapa de nouveau ses lèvres lorsque Thranduil enfonça un doigt dans son entrejambe. Elle émit de faibles gémissements entre deux baisers et commença à onduler du bassin.
Giselle s'attaqua finalement au pantalon du roi et déboutonna sa ceinture. Elle fit de petits cercles sur son gland dressé et put entendre des grognements de contentement émanant de Thranduil. Celui-ci retira ses bottes ainsi que son pantalon et était maintenant l'égal de Giselle. Une simple elleth et un simple ellon, excepté que cette elleth n'avait rien d'ordinaire, se dit le roi.
Il la coucha une nouvelle fois sur le lit et commença à doucement frotter sa verge contre le pubis humide de la jeune femme qui se mordit les lèvres pour ne pas gémir. Il entra doucement en elle, elle poussa un léger cri.
– Doucement s'il te plaît, ça fait longtemps que je n'ai rien fait..
Un doux sourire apparut sur le visage du souverain, il l'embrassa de nouveau et commença ses vas et viens. Elle agrippa les draps et enfouit son visage dans le matelas lorsqu'il accéléra le mouvement.
– Regarde moi Giselle, souffla Thranduil de sa voix rauque.
Elle leva les yeux sur lui et il la prit avec de plus en plus de vigueur. L'elleth passa ses bras derrière son dos pour l'approcher au plus près d'elle. Le visage dans la nuque de la jeune femme, Thranduil s'abandonna aux affres du plaisir sans penser à quoique ce soit, il se sentit libre pour la première fois depuis des siècles.
Le corps de Giselle s'arqua davantage et Thranduil colla son front contre le sien. La jeune femme poussait des gemissements de plus en plus bruyants. Il agrippa plus fermement sa cuisse, la pilonna plus puissamment lorsqu'il senti la jeune femme se resserer autour de lui.
Après plusieurs minutes, le roi poussa un râle de satisfaction lorsque la jouissance vint envahir l'elleth. Il avait pris soin de lui caresser le clitoris tout du long, afin qu'elle aussi prenne pleinement plaisir à leur danse effrénée. Il plaça ses deux bras autour de Giselle afin d'atteindre la jouissance à son tour. La jeune femme gémit contre ses lèvres lorsqu'elle le sentit jouir en elle. Il resta en elle quelques secondes de plus profitant des derniers soubresauts et déposa un baiser sur son front avant de se retirer et se coucher à ses côtés.
Haletante, Giselle n'arrivait pas à croire que ce moment était arrivé. Elle se sentit tellement bien qu'elle avait l'impression de flotter dans les airs. Thranduil posa son regard, d'un bleu presque gris, sur le visage de la jeune femme. Elle était radieuse, sa peau brillait, quelques fines gouttes de transpiration perlaient, signe de leurs ébats. Il n'était pas aussi épuisé qu'elle mais son corps montrait lui aussi quelques signes de fatigue légère. Giselle tourna son visage vers lui et joua avec l'une de ses magnifiques mèches de cheveux, elle était si bien, qu'elle voulut que ce moment ne s'arrête jamais. Peu à peu, elle s'abandonna aux bras de morphée, ou d'Irmo, c'est selon. Thranduil finit par la rejoindre et s'endormit lui aussi.
Giselle fut réveillée en pleine nuit par une urgente envie de faire pipi. Elle se leva, se dégagea doucement des couvertures et partit vers la salle d'eau sur la pointe des pieds. Le soleil n'avait pas encore pointé le bout de son nez, elle avait encore un peu de temps devant elle pour profiter de partager sa couche avec Thranduil.
Elle se regarda quelques secondes devant le miroir après s'être lavée les mains et apprécia ce qu'elle voyait, elle semblait reposée. Elle savait très bien que cela était dû au roi et à la tranquillité qui s'était installée entre eux ces derniers temps. Cela la terrifia, elle ne devait absolument pas dépendre du souverain, elle souffrirait trop au moment où… elle chassa ces tristes pensées et retourna à sa couche.
Après s'être délicatement glissée dans les couvertures, Giselle s'arrêta un instant sur le doux visage du roi, elle le trouva… affreux ! Elle avait totalement oublié que les elfes dormaient les yeux ouverts. Edwen l'avait informé sur ce fait durant son premier ou second jour d'apprentissage. Cela voulait-il dire qu'elle aussi dormait les yeux ouverts ? Elle espérait que non. Elle trouvait cela monstrueux, Thranduil ressemblait à un cadavre. "Sans déconner comment je fais pour savoir s'il est vivant ou mort ?" Elle passa ses doigts sous le nez fin du souverain à la recherche de sa respiration. Rassurée par le souffle d'air qu'elle sentit sur sa main, elle la retira et se coucha près de lui.
Giselle était terrifiée de "l'après", lorsque le roi se réveillerait. Elle avait peur qu'il la rejette après avoir eu ce qu'il désirait. La jeune femme ne préfèra pas trop y penser et se rendormi calmement.
Le second et vrai réveil fut bien moins calme pour Giselle. Elle avait été réveillée par la servante qui déposait le petit-déjeuner sur la table, des bruits de tasses et autres verres s'entrechoquant. L'elleth tourna la tête sur le côté et vit que la place à côté d'elle était vide. Cela n'allait pas pour la rassurer. Elle se dirigea vers la table de déjeuner et aperçut le roi attablé. Elle arrêta sa course un court instant, son appréhension était à son apogée, mais elle reprit sa marche, bien plus timide et alla s'asseoir. Elle avait décidé de ne pas s'asseoir directement en face de lui, ne sachant pas sur quel pied danser avec lui.
Il attrapa un grain de raisin de ses longs doigts et le fit craquer sous ses dents, ne quittant pas son parchemin des yeux. Giselle sentit soudainement ses joues se réchauffer, tout ce que faisait cet elf était sensuel, elle se demandait s'il ne le faisait pas intentionnellement.
Thranduil leva soudainement les yeux vers Giselle qui détourna rapidement son regard vers son assiette vide. Elle espérait qu'il n'avait pas eu le temps de s'apercevoir qu'elle le matait sans retenue. L'elleth attrapa une pâtisserie non loin d'elle et se servit un verre de jus d'orange qu'elle bu en gardant les yeux baissés.
Le roi souleva l'un de ses épais sourcils, il ne comprenait pas le comportement de Giselle. Elle n'avait jamais été aussi calme, timide et silencieuse. Regrettait-elle ce qu'il s'était passé la veille ? Il devait en avoir le cœur net mais il ne put aborder le sujet en présence de la servante. Il lui poserait la question plus tard, il se leva brusquement et posa son parchemin. Il donna un ordre en Sindarin à la servante qui se tourna vers Giselle.
– Avez vous finis, madame ? S'enquit la servante.
Giselle mit un temps à réagir, Thranduil avait passé la porte d'entrée lorsque l'elleth lui avait posé la question. La fuyait-il ? Était-il déçu ? Ne voulait-il plus d'elle ? Qu'avait-elle fait de mal ? N'était-ce qu'une seule nuit comme avec cette autre elleth avec qui il avait partagé sa nuit ? Pourtant il lui avait dit que cela serait du long terme… peut-être l'avait-il embobiné pour la mettre dans son lit ? Tant de questions qui restaient en suspend..
– Ma dame ? Insista la servante.
– Euh oui oui j'ai fini… Souffla Giselle, perdue dans ses pensées. Je n'ai plus faim, ajouta-t-elle en poussant son assiette loin d'elle, se levant par la même occasion.
La jeune femme devait prendre l'air, elle pensait pourtant avoir passé une merveilleuse nuit avec le roi, et voilà que maintenant il était froid comme un iceberg. Elle devait le confronter, mais pour le moment elle avait besoin de calme, elle sortit prendre l'air en forêt.
Thranduil quant à lui ruminait, il ne savait pas si Giselle était simplement timide car elle ne voulait pas les mettre dans l'embarras, ou bien si elle n'avait pas apprécié la nuit dernière. Il lui avait pourtant semblé qu'elle était comblée. Avait-il mal interprété ses réactions ? Il ne pouvait pas attendre ce soir pour avoir des réponses à ses questions. Il ne pourrait se concentrer sur les affaires du royaume si la situation n'était pas éclaircie.
Giselle passa à côté de l'ellon avec qui elle avait dansé lors de la soirée avec Edwen. Ce même ellon qu'elle avait embrassé sous le coup la folie. Elle lui fit un léger signe en guise de bonjour, il répondit d'un léger hochement de tête et la contourna sans s'arrêter.
"Sympa l'ambiance, pourquoi les ellyn que j'ai embrassé m'ignorent royalement ? Je suis si repoussante que ça ? Qu'est-ce que je fais de travers ?"
Elle leva les yeux au ciel et s'assit dans l'herbe, profitant du soleil. La jeune femme pensa soudainement à son monde. Elle n'avait plus de famille mais elle avait ses amis. Des amis qui lui manquaient, même si elle pouvait les compter sur les doigts d'une main. De toute façon, à quoi bon s'entourer de monde qui ne vous corresponde pas ? Des amis elle en avait peu, mais elle pouvait compter sur eux en cas de problème.
Son confort quotidien lui manquait également, ses affaires, sa télévision, ses films, ses séries. Et dire qu'elle ne pourrait plus jamais revoir un seul épisode de Better Call Saul ou encore manger une bonne pizza devant Heat…
Son téléphone était maintenant H.S, elle ne pouvait plus admirer les quelques photos qu'elle avait prise, ni ses personnages favoris et le pire de tout: elle ne pouvait plus écouter sa musique, cette musique qui lui permettait de s'évader… tout ça était fini. Même ses vêtements, moins beaux mais plus confortables que certaines robes qu'elle devait porter, lui manquaient. Sans parler de ses strings, ici elle devait porter des culottes qu'elle jugea immondes et tue l'amour. Un jour lui prendrait où elle attraperait une paire de ciseaux et hop !
– Pouvons-nous parler ? Lui demanda une voix grave au timbre rauque.
Elle fut tirée de ses pensées par Thranduil, la ramenant à la réalité.
– Eum, oui. Fit-elle timidement en se levant.
Giselle se tripota nerveusement les mains, s'attendant à entendre de terribles paroles venant du roi, des paroles qui lui briseraient irrémédiablement le cœur.
– Regrettes-tu ? Lui demanda-t-il brusquement.
– Pardon ? Répondit-elle en haussant les sourcils.
– Regrettes-tu la nuit passée ? Répéta-t-il calmement.
Que devait-elle répondre à ça ? Si elle lui disait qu'elle n'avait pas regretté un seul instant et que lui, lui disait le contraire, elle ne saurait plus où se mettre. Mais elle ne pouvait définitivement pas lui dire qu'elle regrettait, ce serait un mensonge. Autant lui dire la vérité et se faire jeter, au moins elle serait vrai jusqu'au bout.
– Pas une seule seconde… Admit-elle timidement.
Il étudia son visage en penchant légèrement sa tête sur le côté.
– Et toi ? Osa-t-elle en plantant son regard dans celui de givre, du roi.
– Absolument pas. Avoua-t-il sans une once d'hésitation.
Il s'avança lentement vers elle. Giselle fut immédiatement rassurée par ces deux simples mots prononcés par le souverain.
– Alors pourquoi me fuis-tu ? Osa-t-elle.
Il s'arrêta net à plusieurs centimètres d'elle.
– Moi ? Je te fuis ? Fit-il intrigué. Qu'est-ce qui te fait penser une telle chose ?
– Ce matin tu ne m'a même pas adressé la parole tu es parti sans me dire un mot, tu n'imagines pas l'horreur dans mon esprit depuis ce moment. Admit-elle en baissant la tête vers le sol.
Il plissa légèrement les yeux, rapprochant involontairement son visage du sien. Elle leva de nouveau les yeux sur lui.
– On ne laisse pas une femme comme ça après une telle nuit. Murmura l'elleth d'une voix brisée.
Il l'attira contre lui, l'embrassant doucement, à l'abri des regards. Elle se laissa faire et posa ses mains sur son torse. Son baiser était si doux et intense à la fois. Elle pourrait l'embrasser toute la journée.
– Ton attitude de ce matin m'a fait penser que tu n'étais pas satisfaite de notre nuit. Avoua-t-il en rompant le baiser.
– Je ne savais pas quoi dire si tu veux tout savoir, je ne savais pas si tu allais me jeter ou non.
– Je croyais avoir été clair sur la relation que je voulais entretenir avec toi. Fit-il d'un ton ferme.
– Tu l'as été, mais vu que tu as déjà passé une nuit avec une elleth et puis plus rien… Je me suis dis que-
– Cette elleth savait à quoi s'en tenir avant que quoique ce soit arrive. S'énerva le souverain. Je ne manipule pas les ellith pour les mettre dans ma couche, je n'ai pas besoin de recourir à une telle bassesse. Et puis cela ne te regarde en rien. Fit-il en tentant de s'éloigner.
Elle le rattrapa par la tunique et colla son front contre le sien.
– Je suis désolée, mais comprends moi, toi tu as déjà connu l'amour le vrai, moi pas. Tu aurais toutes les raisons du monde de me rejeter.
Thranduil ferma brièvement les yeux et profita de la chaleur du front de l'elleth contre le sien. Comment pouvait-il lui en vouloir ? Lui-même ne savait pas s'il allait continuer cette relation après cette nuit. Il ne devrait pas, il le savait, mais ce qu'il avait ressenti était loin de la culpabilité qu'il avait ressenti après sa nuit avec Maedel. C'était ce qui le troublait le plus, il n'avait ressenti aucune culpabilité en passant la nuit avec Giselle.
– Cela n'est pas mon intention. Je ne suis pas ce genre d'ellon. S'exclama-t-il, sa colère s'envolant soudainement.
Elle le regarda longuement, passant ses doigts fins dans les cheveux d'argent du roi.
– Alors, eum, tout va bien ? S'enquit-elle, toujours cette pointe d'appréhension dans la voix.
– Tout va bien, Giselle. Lui confirma-t-il en lui donnant un baiser au front.
Il s'éloigna lentement d'elle. Elle fit passer l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille pointue.
– Je t'ai assez retenue, tu devrais aller t'occuper de… tout ce dont tu as besoin de t'occuper. Fit-elle, se mordant légèrement la lèvre.
– À ce soir, Giselle. Il fit une légère courbette de la tête et fit demi-tour.
Elle le regarda partir, ses long cheveux volant légèrement sur les côtés à chaque pas qu'il faisait. "Bon sang même de dos il est magnifique" se dit-elle en l'admirant. "Comment je vais bien pouvoir trouver un autre ellon ? Il sera impossible à remplacer" commença-t-elle à désespérer.
À suivre...
