Écrit par HateWeasel
370. L'influence du Diable.
Warwick Academy ; une école d'un prestige et d'une discipline exceptionnels qui assurent la meilleure éducation que des frais de scolarité puissent offrir. Les enfants sont modelés dans les rôles qu'ils sont destinés à avoir, à Warwick. Hommes d'affaires, politiciens, artistes, et plus encore sortent de Warwick, mais aujourd'hui, il y en avaient qui ne rentraient pas dans ces cases. L'un de ces individus étant un monsieur Alois Trancy.
Voyez-vous, monsieur Trancy n'avait pas sa place dans le monde des affaires. Il n'était pas un artiste, et il ne se lancerait certainement pas dans la politique. Son destin se trouvait quelque part dans la pénombre avec une poignée d'autres personnes auxquelles il serait soumis. On attendait beaucoup de lui, alors il devait se hâter de se modeler en la meilleure arme utilisable par ceux qui dirigeaient le Royaume-Uni, et ce le plus vite possible. Chaque fois qu'il voyait son collègue de travail, le garçon devenait plus fort, à la fois mentalement et physiquement, chaque jour. Alois ne se laisserait pas abattre, alors avec sa détermination, il se jetait vers l'avenir ; pas pour le pouvoir, mais pour l'ego.
Une intense atmosphère planait au-dessus du duo de démons ce jour-là dès qu'il entra dans la salle de classe. Cela faisait tressaillir leurs camarades de classe, eux qui ne seraient jamais capable de comprendre l'excitation et l'adrénaline qui coulaient dans les veines des garçons. Oui, c'était Noël pour le duo de démons aujourd'hui puisqu'il s'agissait du jour où il était de retour sur l'affaire de la Black Annis, et à en juger par le malaise qu'il provoquait chez les autres enfants par sa simple présence, il comptait être sans pitié.
Bien sûr, ils furent remarqués par leurs amis un peu moins proche du surnaturel, mais il leur fallut un peu de temps pour oser demander. Ils n'avaient pas l'habitude de les voir dans une humeur aussi menaçante, et de ce qu'ils connaissaient du passé des garçons, ils n'étaient pas sûr de vouloir savoir pourquoi. Mais, ils devaient faire quelque chose. Les tables de l'autre côté de la pièce étaient maintenant prises, et les nouvelles personnes qui y entraient commençaient à craindre de s'asseoir près de la paire.
- Eh, vous pouvez vous calmer ? demanda Audrey, posant son jeu un moment. On dirait que vous préparez un meurtre.
- Vous... n'êtes pas en train de préparer un meurtre, hein ? demanda Preston, étant l'un de ceux ayant peur pour sa sécurité.
L'Omid n'aimait toujours pas trop le surnaturel, et il se méfiait des "activités policières" des autres, étant donné que cela impliquait souvent la transgression de la loi.
- Pas encore, dit la menace blonde. Mais ça me rapelle ; qu'est-ce qu'on va faire exactement quand on va les attraper, Ciel ? On ne va pas juste les tuer, si ? C'est trop simple...
- Bien sûr que non, dit le Phantomhive. Nous allons leur montrer à quoi ressemble l'Enfer.
Une forte baisse de température inhabituelle suivit la prononciation de ces mots par le bleuté, refroidissant presque mortellement les élèves. Les amis du duo ne savaient pas trop comment le prendre. Bien que les démons semblaient y prendre du plaisir, ce que cela sous-entendait était beaucoup trop louche pour un humain lambda. C'était une chose de voir ça dans un film, mais savoir que de telles atrocités étaient commises non loin d'eux et par leurs amis était bien différent. Il n'y eut pas un seul doute dans l'esprit des garçons sur le fait que les démons allaient aller jusqu'au bout de ce qu'ils préparaient, et qu'ils y prendraient un plaisir tordu.
- Oh, d'ailleurs, Audrey ? dit Ciel, et le garçon au bonnet-crâne sursauta.
- O-Oui ? répondit le garçon.
- Serait-il possible que tu fasses une compilation des informations que tu as récoltées sur la Black Annis, et que tu me la donnes ? demanda le bleuté.
Audrey soupira de soulagement.
- Bien sûr, dit-il. Je vais m'y mettre tout de suite.
Le silence s'ensuivit, et tandis que les démons étaient toujours aussi agacés, ils semblaient moins intimidants. En fait, on aurait dit qu'ils étaient de plutôt bonne humeur, même Ciel, ce qui était extrêmement étrange. Aucun des garçons ne pensaient avoir déjà vu ce dernier sourire autant, malgré la petitesse dudit sourire. Il ne protesta absolument pas lorsque la menace blonde se mit à le coller comme à son habitude. C'était une scène déroutante.
Les autres faisaient de leur mieux pour regarder autre part, tentant de trouver quelque chose pour occuper leur regard à la place de l'étrange couple. Après quelques minutes de recherche agitée, ce fut Preston qui trouva la chose la plus intéressante, et il s'agissait d'un objet sur le bureau du blond, sortant légèrement d'une chemise. Cela ressemblait à une sorte de brochure, mais il n'arrivait pas à en être sûr, du moins jusqu'à ce qu'il s'approche pour mieux voir.
- Tu vas t'inscrire à l'Université de Londres, Alois ? demanda-t-il, attirant l'attention de la menace.
Alois se détacha du bleuté un instant afin de voir ce dont l'Omid parlait.
- Oh, ça ? demanda-t-il avant de hausser les épaules. J'ai un peu besoin de rester à Londres à cause de mon taff, alors n'importe quelle université à Londres fera l'affaire.
- Je peux y jeter un œil ? demanda Preston alors que les autres les rejoignirent pour voir.
- Ouais, vas-y, répondit Alois. Je sais pas si ça t'ira, par contre.
Lorsque Preston ouvrit la brochure, il comprit pourquoi.
- Criminologie, droit pénal, justice pénale, scène de crime et sciences judiciaires... cita Bones. Ce ne sont que des licences policière.
- En même temps vous vous attendiez à quoi ? demanda le blond, levant un sourcil. Je ne vais clairement pas aller en études des fleurs, ou je ne sais pas quoi.
- Il y a une licence pour ça ?
- Tu serais surpris...
- Sans offense, Alois, mais tout ça a l'air assez intense... dit Preston, regardant les prérequis.
Le Macken se contenta de pouffer.
- J'ai tout le temps du monde ! Et je ne suis pas un idiot, alors ça ira ! dit-il.
- Si ça peut t'aider à dormir la nuit, Trancy, dit le Dieu de la Mort. Eh, Ciel, tu es dans un de ces trucs ?
Le bleuté ne fit que secouer la tête.
- Je les ai déjà fait, répondit simplement le Phantomhive, ce qui surprit les autres. J'ai un master en démantèlement de crime organisé et terrorisme, en science criminelle, et un doctorat en droit pénal.
- Mais combien de fois t'es allé à la fac ?! demanda le Dieu de la Mort alors que les autres le regardaient avec choc.
- Quelques fois, répondit Ciel. Mon titre entier est "Inspecteur en chef Sir Dr Ciel Phantomhive". J'utiliserai encore bien le titre de "Comte", mais il n'est plus d'actualité et ne s'utilise plus.
- Alors attends, est-ce que tu vas à l'université cette fois ? demanda Preston.
- Je ne suis pas sûr. Je n'ai pas encore décidé, dit le bleuté. Jim y va pour je ne sais quelle raison, ceci dit, alors s'il a besoin que j'aille avec lui, je suppose que oui.
- Je n'ai pas besoin d'aide ! s'indigna Alois. Si tu peux obtenir une licence sans aucune aide, alors moi aussi !
- Comptes-tu payer tes frais tout seul, dans ce cas ? répondit son bien-aimé, et il se raidit un instant.
- Je... euh... commença le blond. J'ai combien sur mon compte déjà ?
- Je ne sais pas. Regarde. Tu ne dépenses pas beaucoup, alors ça devrait aller, dit Ciel tandis que l'autre garçon sortit son téléphone pour vérifier son compte bancaire.
Le blond se mit à regarder son téléphone tout en prenant les brochures pour les feuilleter. Il eut l'air de compter sur ses doigts un moment, et le bleuté eut du mal à ne pas trouver cela amusant. Rapidement, cependant, un sourire satisfait apparut sur le visage du Macken lorsqu'il regarda le Phantomhive droit dans l'œil.
- C'est bon pour moi ! dit-il et le bleuté ricana.
- Est-ce que tu as compté deux semestres par an pendant au moins trois ou quatre ans ? demanda-t-il.
- Ouaip.
- Et les dépenses quotidiennes ?
- Euh... commença le blond, son sourire se dégonflant quelque peu. Ce n'est pas plus simple si je reste à la maison ?
- Oh, mais tu n'as pas envie de connaître la véritable vie d'étudiant ? taquina Ciel, posant son menton dans sa paume tout en regardant l'autre garçon avec un sourire narquois.
- Non. Je veux juste un putain de diplôme, répondit simplement le blond, et quelques ricanements s'échappèrent des autres. Pourquoi vous rigolez ?
- Pourquoi est-ce que tu as besoin d'une licence ? Tu as déjà le travail que tu veux, non ? demanda Audrey en levant un sourcil derrière sa frange.
- Ouais, mais je pourrais être meilleur, dit le Macken. Je ne peux pas laisser ce petit cyclope me faire de l'ombre pour toujours !
- Qui traites-tu de "petit" ? demanda Ciel. Nous faisons la même taille.
- La transformation ne compte pas, demi-portion.
- Si tu commences à m'insulter, alors peut-être que tu devrais vivre en dortoir ? plaisanta le bleuté, et le blond mit ses mains sur ses épaules pour le fixer.
Ses yeux bleus glacés étaient d'une intensité beaucoup trop disproportionnée par rapport à la situation.
- Non, dit-il. Je mourrais. Je suis comme un lapin. J'ai besoin d'attention, ou je meurs.
- Trop d'infos, Trancy, dit Audrey.
- Ce n'est pas ce que je veux dire ! Ce n'est pas "cette" comparaison avec les lapins ! aboya Alois en retour, se tournant vers les autres tout en gardant sa prise sur le Phantomhive. Travis ! Tu vois de quoi je parle, pas vrai ?
- Il est vrai que les lapins ont besoin de beaucoup d'attention, mais ça ne suffit pas pour mener à la mort, dit doucement le Sullivan. Pour être franc, tu ressembles plus à un golden retriever.
- Encore une preuve qu'Alois est la chienne de Satan, fit remarquer le Dieu de la Mort en pouffant.
Son commentaire fit froncer les sourcils au blond en question.
- Pas du tout ! protesta-t-il, une légère teinte rose sur les joues. Qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? Tu agis comme Dan !
- Dan n'est pas là aujourd'hui, alors je prends sa place, répondit Audrey en haussant les épaules.
- Dan est là, dit soudainement Kristopherson, surprenant tout le monde.
Il avait été si silencieux, qu'ils en avaient oublié sa présence !
Le faux-blond tourna la tête, incitant les autres à suivre son regard qui tomba sur le fils de politicien assis de l'autre côté de la pièce, tout seul. Daniel était silencieux, ne parlait à personne. Il était juste en train de jouer avec un stylo sur sa table comme s'il s'ennuyait à mourir. Les autres garçons marquèrent une pause, confus par ce qu'il se passait.
- Il ne s'assoit pas ici aujourd'hui ? demanda Travis, causant un haussement d'épaule chez le garçon à la cravate rose.
- Je sais pas, dit-il mollement. Je ne lui ai pas parlé depuis plusieurs jours.
- Ah bon ? demanda la menace blonde en levant un sourcil. Ce n'est pas normal.
Le bleuté et lui se regardèrent, ayant tous les deux une petite idée de ce qu'il se tramait. D'après Kristopherson, il n'avait plus de nouvelle du fils de politicien depuis le matin où il était parti de chez le faux-blond après l'enlèvement. Donc, c'était une certitude, et il fallait résoudre cela.
- Tu y vas ou j'y vais ? demanda le blond, faisant signe à son bien-aimé avant lui.
Il sourit lorsque le bleuté se leva de sa chaise afin de faire ce qu'il y avait à faire.
Ciel se dirigea vers l'autre côté de la salle, se délectant quelque peu du fait que certains des élèves que le blond et lui avaient effrayés avec leur présence auparavant prenaient peur lorsqu'il passait. Même Daniel, un humain lambda, pouvait sentir sa présence démoniaque derrière lui. Il hésita énormément à se retourner et faire face à l'autre garçon dans l'espoir de tout simplement l'éviter. Un petit cri s'échappa de sa gorge lorsque le démon mit une main sur son épaule, à la place.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda le bleuté alors que l'autre garçon mit ses mains devant sa bouche pour essayer de récupérer sa masculinité. Ta place n'est-elle pas là-bas ?
Daniel marqua une pause.
- Bah... Ouais, mais... Je me suis dit que j'allais essayer quelque chose de nouveau.
- Je vois, répondit Ciel. Alors, que t'as dit ton père ?
Le Westley faillit s'étouffer avec sa propre salive.
- Qu-Quooooi ? répondit le garçon. Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Ton père a été initié à la Table Ronde, et durant cette réunion, nous avons fait sa rencontre, Jim et moi. Il est également au courant de notre "véritable nature", et il avait beaucoup à dire sur le sujet, surtout par rapport au fait que nous sommes amis avec toi, expliqua le Phantomhive. Alors, qu'a-t-il dit ?
Le fils de politicien était sidéré. Comment diable Ciel avait-il correctement relié son explication à la situation ? Soupirant, Daniel s'adossa contre sa chaise.
- Il est pas content, dit-il enfin. Il est énervé que je ne lui ai pas parlé de tu-sais-quoi, et que j'ai quand même choisi de traîner avec vous en l'apprenant.
- Il sait déjà que tu es une partie importante de l'expérience de H.E.L.L.S.I.N.G avec les démons. Il n'a pas d'autre choix que de s'y plier.
- Une minute, j'en fais partie ?
- Indirectement, oui. Cela ne t'affecte pas vraiment, répondit le bleuté. Est-ce la raison pour laquelle tu n'es pas assis avec nous et tu ignores Kristopherson ?
- Ouais... répondit Daniel, baissant les yeux. Je n'ai plus le droit de traîner avec vous.
- Tu n'avais pas non plus le droit de vandaliser une statue de centaure, mais est-ce que ça t'en a empêché ? répliqua Ciel, et l'autre garçon rit quelque peu.
- Je suppose que non, dit l'autre garçon. Ma mère pète aussi un plomb parce que Alois et toi vous êtes ensemble. Je crois qu'elle est convaincu que l'homosexualité est contagieuse !
- Est-ce que ta mère sait à propos de "tu-sais-quoi" ? demanda le bleuté, utilisant le même terme que le Westley pour ce que ce soit plus pratique.
- Je ne crois pas, répondit Daniel. Je suis presque sûr que si c'était le cas, elle nous forcerait à déménager au Canada.
- Impossible. Ton père connaît les secrets de la Table Ronde, dit Ciel, un sourire narquois se formant sur son visage. Je devrai le poursuivre et m'assurer qu'il "oublie".
- N'assassine pas mon père !
- Ne laisse pas ton père faire quelque chose qui mènerait à cela, répliqua le Phantomhive. Ne laisse pas tes parents faire quelque chose que tu ne veux pas.
- Mais ce sont mes parents... dit le Westley. Je ne peux pas juste les ignorer...
- J'ai ignoré les souhaits de mes parents...
- Tu es devenu Satan ! protesta Daniel.
- Exactement. Et je m'en suis très bien sorti, dit l'autre garçon. Tes parents ne savent pas toujours tout. Ils essayent, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit de la bonne chose pour toi.
Il se retourna pour retourner à sa place.
- Fais comme tu le souhaites, ajouta-t-il avant de se rendre vers le groupe. J'aurais un ou deux mots à dire à ton père concernant l'interférence avec le protocole de H.E.L.L.S.I.N.G, cependant.
Daniel observa l'autre garçon un moment avant de se mettre à fixer sa table. Oui, ses parents s'inquiétaient pour lui. Ils l'aimaient, Daniel le savait. Bien qu'il voyait leur jugement, et comprenait leur manière de penser, ce n'était pas ce qu'il voulait pour lui-même. Daniel releva les yeux avant d'attraper son sac et de retourner à sa place habituelle.
- Eh, attends-moi !
