Bonjour tout le monde ! Voici le Chapitre IV, dans lequel il se passe pas mal de petits trucs, mine de rien.
Croyez-le ou pas, mais j'ai eu un mal fou à me concentrer et à trouver la motivation de finir ce chapitre. Il était presque fini depuis des mois, mais impossible de trouver une fin. Et puis, quand je m'y remets, ça vient tout seul. C'est n'importe quoi ? Je sais. J'aimerais pouvoir travailler plus régulièrement...
Bref, j'espère que votre rentrée s'est bien passée, que vous avez adoré la saison 7, et que vous apprécierez ce chapitre aussi.
Bonne lecture !
IV
« Tant que vous ne pourrez pas vous tolérer, vous reviendrez. »
Les mots de Caron étaient tombés comme une lourde sentence pour les deux adolescents, qui pensaient passer l'heure la plus pénible de leur vie. Dans leurs esprits, les choses étaient trop mal parties pour qu'ils parviennent à s'entendre. Cependant, il était hors de questions de passer une heure par semaine en retenue tous les vendredis soirs, alors qu'ils pourraient faire cent choses plus constructives. Sans même avoir à se lancer un regard, ils savaient qu'ils feraient de leur mieux pour ne pas se parler de la semaine à venir. Peut-être qu'ils ne pouvaient pas se sentir, mais ils devaient au moins essayer de s'ignorer pour éviter d'être encore coincés ensemble dans cette salle de malheur. Et pour leurs amis, aussi.
Évidemment, comme aurait pu prédire n'importe qui, ils furent très ennuyés la semaine suivante de devoir retourner en retenue avec leur surveillant préféré et leur camarade ouvertement détesté. Ils auraient pu tenir une semaine, en y réfléchissant, mais ils ne faisaient juste pas l'effort de s'ignorer. En soi, Keith ne faisait rien de mal, quand il rêvassait dans son coin à propos d'un pirate charmant l'emmenant dans son beau navire traverser l'océan... Mais la tête qu'il faisait à chaque fois, en plus de faire bien silencieusement rire ses amis afin qu'il ne se vexât pas et continuât de la faire innocemment, avait le don d'insupporter Lance. Et quand Lance était insupporté par Keith, ou quelque chose que Keith faisait, ou était, ou avait, il le faisait savoir. Il s'énervait, et l'autre s'énervait en retour, et tout le monde s'énervait, et ils étaient encore à se disputer alors que tout était pourtant si bien parti que Hunk perdait encore son pari contre Pidge. Ils ne pariaient plus sur la présence ou non de dispute entre leurs amis respectifs, mais juste le temps qu'ils mettraient à s'énerver l'un contre l'autre, ou qui se lèverait de sa chaise le premier, combien de fois Keith cognerait du poing sur la table, quelles insultes Lance sortirait en espagnol cette fois-ci... Ces deux là avaient eu le temps d'être étonnamment inventifs, en une semaine.
Cette fois-là Caron les avait traînés dans une salle beaucoup plus petite que la semaine dernière. Elle était probablement réservée aux travaux en petits groupes, ou aux réunions en commité restreint. Il n'y avait que trois lignes de tables, offrant un peu moins d'une vingtaine de places assises. Ils n'en avaient pas besoin, ils seraient trois. Un seul mur portait à la fois la vieille porte grinçante, et les quelques fenêtres de la pièce, qui donnaient sur la cour grise du soir qui tombait de plus en plus tôt. Un grand tableau blanc faisait face à l'entrée, ouvert et lisse, bien que clairement fatigué du temps qu'il avait passé durant les années précédentes, à supporter les écritures d'un quelconque professeur. Lorsqu'on alluma les néons, ceux-ci clignotèrent plusieurs fois de façon inquiétante avant que la luminosité ne se stabilise dans un jaune pâle douillet. Contre l'un des murs, une grosse armoire semblait prendre une place monstre comparée à la taille ridicule de cette pièce. Le plafond était vraiment bas. Une petite porte au fond de la pièce menait directement aux cabinets du bâtiment, bien qu'elle fût fermée car trop peu utilisée. Un bureau plus large et plus beau, devant le tableau blanc, était destiné au professeur. Caron en fit le tour pour s'installer derrière, il sortit un petit feutre noir de sa pochette qu'il déposa sous le tableau, sur le support prévu à cet effet. Les adolescents s'étaient assis chacun d'un côté de la salle, sur le rang du milieu. Ils n'avaient pas pris la peine de sortir leurs affaires, ni même de poser leurs vestes.
Avec le feutre, Caron écrivit les mots suivants sur le vieux tableau : « Présentez-vous : Nom, prénom, âge. ». Il expliqua ensuite aux adolescents qui commençaient à râler, disant que c'était stupide et inutile ; que toutes les semaines ils commenceraient par une petite présentation, en fonction des critères que lui-même aurait décidé. Ils se poseraient ensuite une question chacun à laquelle l'autre devrait répondre, et le reste de l'heure de retenue serait changeant selon ce qu'il aurait décidé. Ils tirèrent à pile ou face, Lance perdit, il fut donc le premier à se présenter, et Keith suivit juste après. Ils étaient deux garçons de dix-huit et dix-neuf ans qui n'apprirent rien l'un sur l'autre ce jour là, mais c'était le premier d'une longue série qui se révélerait pleine de surprises. Le temps des questions vint rapidement, et comme Lance avait perdu, il devait poser en premier. Il réfléchit un moment avant de demander dans un soupir : « Est-ce que tu trouves cette introduction pertinente ? », et la réponse fut une négation simple, sèche, lasse, et directe. Keith réfléchit moins de temps pour demander, l'air aussi entraînant que son vis-à-vis : « Est-ce que toi aussi, tu meurs d'envie de revenir la semaine prochaine ? ― La seule chose dont je meure c'est d'ennui ! ». Caron ne fit pas de remarque, il aurait pu car Lance n'avait pas réellement répondu à la question, mais selon les critères qu'il venait d'inventer, répondre au cynisme par du cynisme était valable. Il se contenta donc de soupirer parce que ces enfants ne voyaient même pas qu'il faisait ça pour les aider, et il annonça qu'ils passaient aux choses sérieuses.
Les choses sérieuses ressemblaient d'avantage à une heure de retenue classique pour les deux collés : un exercice de langues. Il s'agissait de leur deuxième langue vivante, heureusement pour Lance qui se débrouillait assez bien en anglais, et au malheur de Keith qui ne comprenait toujours pas l'espagnol. Caron annonça que l'exercice devait être assez rapide, et qu'ils ne pourraient sortir que lorsque les deux auraient terminé l'exercice. En un quart d'heure, celui de Lance était fait. Parfait, il n'avait plus qu'à attendre que Keith finisse le sien et ils seraient tous les deux libres ! Caron leur avait précisé qu'il s'agissait d'exercices assez courts, donc monsieur je-réussis-tout-ce-que-je-fais n'en aurait sûrement plus pour très longtemps. La pièce étant toute petite, il pouvait deviner, en se penchant en arrière, l'avancée de son camarade de galère. Ce faisant, il ne put qu'espérer avoir mal vu : Keith semblait avoir de grosses difficultés à répondre aux questions. Son expression bien que concentrée, était très crispée, dents serrées et sourcils froncés de cette façon qui lui donnait l'air furieux. Fou de rage pour un malheureux exercice d'espagnol.
Lance ne savait pas comment, mais quelques minutes plus tard il se retrouvait à aider Keith sur son exercice, plutôt simple d'après le cubain, d'espagnol. Il ne se souvenait plus du comment, mais il savait le pourquoi : Lance n'avait pas envie de perdre plus son temps dans cette petite salle à l'éclairage pourri quand il pourrait être à la piscine avec ses amis nageurs à faire ses longueurs hebdomadaires, pour la deuxième fois de la semaine ce qui était assez illogique. Ce serait bi-hebdomadaire ? Se demandait-il en se désintéressant des questions auxquelles ses neveux auraient pu répondre. Le fait était qu'il se re-concentra assez vite en se souvenant de son objectif : sortir d'ici en bonne et due forme le plus vite possible, et une fois pour toutes ! Bien sûr il ne pensa pas un instant que Caron était sérieux en disant qu'ils reviendraient la semaine prochaine, et celle d'après, et ainsi de suite. Lance était un peu naïf. Il pointa un trou dans le texte de Keith. Le dernier, heureusement le dernier, exercice était un texte à trous et bien que Lance dût reconnaître que certaines tournures étaient inutilement longues et compliquées, les mots étaient donnés ! Comment faisait Keith pour trouver absolument normal qu'on puisse dire : « Luisa aime la voiture parce que Marco est malade. » quand « conduire » était l'une des propositions ? Bien évidemment que Luisa conduisait la voiture ! Comment Keith pouvait se tromper là ? « Je pensais que c'était : 'Luisa aime la voiture que Marco lui a offerte', ou un truc du genre, pas la peine de me crier dessus, ok ? » Le ton acide de Keith offusqua Lance. Il ne lui criait pas dessus ! N'importe quoi, il essayait simplement de lui expliquer, répliqua-t-il, bien que personne n'y crut. C'était terriblement difficile d'expliquer les choses sans donner la réponse, puisque Caron l'en avait formellement interdit. Si jamais Lance donnait les réponses qui lui démangeaient pourtant la langue, ils se retrouveraient tous les deux avec un exercice supplémentaire qu'ils n'auraient pas envie de recommencer, avaient été les mots de Caron. Ils étaient suffisamment dissuasifs pour empêcher Lance de ne serait-ce qu'essayer de tricher. Ç'aurait été folie que de penser qu'il pourrait échapper à la surveillance pointue comme le crayon parfaitement taillé de son voisin actuel, du moustachu. Le voisin en question avait visiblement de grosses difficultés en espagnol, mais par miracle Lance réussit à se faire assez clair pour qu'enfin, ce texte à trou soit correctement rempli sans qu'il ne lui ait donné aucune réponse. Ils purent donc sortir avant que l'heure soit terminée, comme Caron l'avait promis. Sans se lancer un regard supplémentaire, ils tracèrent chacun leur chemin en direction, enfin, du week-end tant attendu.
Bien sûr, ils se retrouvèrent la semaine suivante, sans surprise ni enthousiasme.
...
Le premier vendredi soir, tous les nageurs s'étaient inquiétés en apercevant Lance qui plongeait enfin dans le bassin, de cette façon si exagérément spectaculaire qu'il avait l'habitude de montrer, avec près d'une heure de retard. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demandaient-ils tous, encore plus curieux de savoir ce qui faisait grogner Lance rien que d'y penser. Il leur raconta quand même : « Je me suis battu avec un type la dernière fois vous savez, ... ― Oh, Keith c'est ça ? » l'intervention de Blumpfump était plutôt innocente, après tout ils avaient eu vent de l'histoire, qui avait fait un peu de bruit parmi les terminales. Lance le fusilla du regard, parce qu'il n'aimait pas être interrompu quand il racontait, même s'il ne le faisait pas particulièrement de bon cœur, et aussi parce qu'il aurait aimé faire durer un peu le suspense, voire laisser planer le mystère. Mais non, Blumpfump était au courant de tout déjà, comme toujours, alors il ouvrait sa grande bouche et l'effet de Lance était complètement gâché ! Tant pis. Il continua son récit, en expliquant rapidement que dorénavant, il aurait probablement toujours du retard parce qu'il n'y avait aucun moyen qu'il s'entende bien avec « ce type » et qu'ils seraient par conséquent, en retenue chaque semaine.
Plaxum l'avait attendu à la sortie, et il eut la gentillesse de la ramener chez elle à bord de sa « vieille ferraille r... ― Hé ! Ne parle pas comme ça de Bleue ! Elle est sensible. ― Ta vieille ferraille rouillée sensible, si tu veux. ». Parfois Lance avait l'impression que son amie se foutait ouvertement de lui. Elle se foutait clairement ouvertement de lui, c'était drôle et inoffensif, Plaxum n'avait aucune raison de se priver. Cependant elle ne l'avait pas attendu pour le vanner sur son véhicule, pas seulement. Elle voulait en savoir plus à propos de ce Keith, plus que Lance ne voulait en dire. Plaxum insista même assez pour que Lance se désintéresse de la route assez longtemps pour griller un feu. Les klaxonnes déconcentrèrent la jeune fille, re-concentrèrent le jeune conducteur, et tout le monde eut la chance immense de s'en sortir indemne. La vieille Blue, elle, ne pouvait pas en dire autant. Lance était en panique en sortant du véhicule, se confondant en excuses, hyperventilant et les larmes au coin de l'œil.
...
Quand Keith arriva avec au moins trois quarts d'heure de retard au garage, le premier Vendredi, Ezor avait l'air furieuse. Autant qu'elle pouvait l'avoir en tous cas, c'était une des choses les plus déroutantes chez cette fille : elle était toujours souriante, même lorsqu'elle venait cracher sur la tombe sous laquelle elle vous avait enterré. Ezor n'avait concrètement encore enterré personne, mais Keith crut bien être le premier ce soir là. Il fut contraint de lui expliquer en détail la situation et ils durent également passer quelques heures ensemble à revoir son contrat avec cette nouvelle obligation du Vendredi soir qui n'enchantait clairement personne.
Et puis les semaines avaient passé et la rancœur de sa responsable, à l'idée de devoir travailler une heure de plus au moment où ils avaient le plus de clients ; s'était progressivement transformée en curiosité. C'était une curiosité souvent déplacée et légèrement sadique, mais souvent Keith était content d'avoir quelqu'un à qui se plaindre en sortant de ses heures de colles hebdomadaires. Parfois il racontait des choses comme : « C'était pourtant rien de plus qu'une étude de document, c'est sensé être le plus facile ! ― Hum, c'était de l'Histoire. ― Comment peut-on être nul en histoire au point de chercher à étudier un texte sur la seconde guerre mondiale sans savoir qu'il s'agit de la seconde ?! ― L'Histoire, ça a jamais été mon truc. ― Mais c'est exactement son excuse ! Pourtant c'est pas compliqué : il suffit d'écouter un peu en cours et de travailler. Ça me dépasse. ― En même temps tu n'es pas bien grand mon chou ! » et Keith finissait toujours par s'énerver tout seul. D'autres fois, ses plaintes ressemblaient plus à : « ... Et là, il est juste venu m'aider, comme ça alors que j'avais rien demandé. ― Il a vu que t'étais en difficulté. C'est trop mignon... ― Mais... Mais... Il vient comme ça sans rien dire, et il s'assoit. Et puis il lit par dessus mon épaule comme ça et... ― Tu devais être rouge comme une tomate ! ― N'importe quoi ! ― Enfin, pas autant que si ç'avait été ton Capitaine Pirate, j'imagine. ― M-mais... Bref, il commence à m'expliquer les trucs comme si de rien n'était ! C'est pas normal, je pensais qu'il me détestait ?! » et Keith était plus confus qu'autre chose, et Ezor s'amusait beaucoup plus.
...
Un soir au garage ils reçurent des clients particuliers, alors qu'Axca quittait la boutique avec un geste de la main qu'Ezor avait trouvé à la fois terriblement cool et adorable. De toutes façons à ses yeux, tout ce que faisait la jeune femme aux cheveux bleus était cool et adorable, ce qui pour Keith était une combinaison tant improbable que simplement impossible. Presqu'aussitôt après son départ, donc, deux jeunes personnes entrèrent dans le garage. Lance, accompagné de son amie Plaxum, qu'il était la seule à connaître ici, avaient été aiguillés ici par une âme charitable après leur petit accrochage. Aucun d'eux ne s'y connaissait outre-mesure en mécanique, et quand ils s'étaient rendus compte que la bonne vieille Blue ne démarrait plus, la panique les avait envahis : « Et si elle était bonne pour la casse ? ― Mais t'es folle !? Ne redis plus jamais d'atrocités pareilles ! » Lance, surtout, avait tendance à sur-dramatiser tous les éléments de sa vie. L'idée que la voiture dans laquelle il avait voyagé depuis son plus jeune âge, le véhicule dans lequel sa mère avait failli perdre les eaux parce qu'il y avait des embouteillages en été sur le chemin de l'hôpital, qui l'avait porté lui et toute sa famille partout où ils avaient eu besoin d'aller depuis comme toujours ; puisse rendre l'âme lui donnait des hauts-le-cœur.
Il ne remarqua même pas que derrière la jolie garagiste qui les avait accueillis se trouvait le garçon avec qui il avait « gaspillé » l'heure précédente à jouer à un des jeux de Caron. Cette fois-ci, ç'avait été une sorte de jeu de devinettes où chacun devait faire deviner des éléments de sa propre vie. Lance trouvait ça débile, mais il avait cependant appris grâce à ça que Keith avait un frère, qu'il n'avait d'ailleurs probablement plus que lui, un chien, et qu'il travaillait en plus du lycée dans une petite boîte dont il avait oublié le nom. Il aurait pu faire le calcul tout seul s'il avait seulement levé les yeux pour observer l'endroit un peu plus attentivement. Peut-être aussi que ça lui aurait permis d'éviter de se manger la marche. La galipette qu'il avait effectuée pour se rattraper avait fait doucement pouffer Keith, dans un son familier, et ce fut seulement à ce moment que Lance s'aperçut de sa présence, alors que le jeune garagiste lançait déjà : « Pas la peine d'essayer de draguer Ezor, elle est sympa mais t'es pas tellement... Son genre. ― N'importe quoi. Personne ne peut résister aux charmes de l'irrésistible Lance-loverboy ! » répondait-il vantard tandis que son amie à ses côtés levait les yeux aux ciel.
Keith observa un petit moment la jeune fille aux côtés de Lance. Elle était plutôt jolie, mais ils n'avaient pas l'air d'être en couple. Du moins Keith supposait, qu'en tant que petite amie la réaction de la jeune fille aurait été bien moins tempérée qu'un simple regard exaspéré vers le plafond. Mais il supposait peut-être à tord ? Quoiqu'il en soit, il annonça simplement qu'Ezor avait « déjà quelqu'un » avant d'attraper ses outils pour aller inspecter le pauvre véhicule d'un autre temps. À ces mots le regard de Lance s'était tout de suite fait tellement suspicieux que Keith aurait adoré se trouver dans sa tête pour savoir ce à quoi pouvait bien penser cet imbécile. Il n'y était pas, et en plus il était assez naïf, donc il n'imagina pas une seconde qu'aux oreilles de Lance il venait de s'affirmer en tant que petit-ami de la garagiste rousse. Pas une seule seconde.
Le problème de Blue était tellement mineur qu'en un tour de clé la demoiselle était remise sur ses quatre roues, prête à reprendre la route. Keith ne manqua pas d'embêter Lance un long moment à ce sujet, et au sujet de son véhicule complètement dépassé ; qui grognait ses réponses comme quoi c'était pas son boulot à lui, tandis que les filles ricanaient en arrière, se lançant des regards entendus. Quand les deux groupes furent de nouveau séparés, Ezor engagea la conversation : « Il ressemblait un peu à ton Pirate, non ? ― Quoi ?! N'importe quoi, c'était Lance. ― Il est plutôt mignon, pas vrai ? ― Arrête de... ― Avoues ! Tu le trouves craquant ! ― Ouais, bon ok ! Il est... assez beau. Mais franchement, il est tellement énervant que ça me sort complètement de l'esprit dès qu'il ouvre la bouche. ― Ben voyons. ― Parfaitement ! » puis elle ricanait pour elle même, parce que Keith était trop de mauvaise foi pour admettre qu'il s'amusait en se disputant avec ce joli cubain aux yeux bleus.
Lance avait eut presque honte d'avoir fait le chemin jusqu'au garage pour qu'en deux secondes, le pseudo-problème fût réglé. Mais lorsque Keith commença à faire des remarques sur l'âge de la bonne Blue, là Lance avait commencé à s'énerver, parce que on ne traitait pas Blue d'antiquité ! C'était une bonne mémère qui n'avait rien demandé à personne si ce n'était la paix. Plaxum en chemin, avait juste dit : « Ils sont marrant, finalement. » mais Lance s'était renfrogné plus encore, alors elle avait gardé pour elle la remarque suivante qu'elle avait préparée, qui était sensée être sur le fait que lui et Keith n'avaient pas l'air de tant se détester malgré ce que lui racontait son ami.
...
Le cour n'avait pas encore commencé, et le professeur tardait à revenir. Lance poussa un très longs soupir, dramatique et presque muet, en levant une main contre son front et en se penchant contre le plan de travail. Le petit manège du garçon eut l'effet escompté, il attira l'attention de son voisin de table, qui s'amusait toujours de le voir en faire des caisses pour n'importe quoi. Ils avaient la chance d'être dans le même groupe, et comme la cerise sur le gâteau, ni ce frimeur de Keith ni l'autre gremlin à lunettes n'étaient là pour déranger leurs travaux pratiques de meilleurs amis. Hunk le regarda faire quelques secondes avant de questionner, taquin : « Est-ce que tu as hâte que le cours commence, ou bien tu n'attends que de retrouver tes Meilleurs Amis pour le déjeuner ... ? ― Hunk, mon pote. J'en ai marre de lui. J'en ai marre mais le pire c'est que Vendredi, je vais devoir y retourner, encore ! Comme si c'était pas déjà assez de le voir occasionnellement pour le repas avec toi ! Et en plus maintenant il faut que je le croise aussi en dehors de l'école ! » répondait Lance en laissant s'écrouler lentement sa tête contre la table en verre, comme tombant de fatigue. Le choc fut plus violent que ce qu'il aurait cru, et il laissa un grognement indistinct sortir de sa gorge, qui fit s'interroger le professeur qui venait d'entrer dans la salle. Le vieil homme s'inquiéta immédiatement : « Tout va bien, McClain ? » ce qui eut pour effet de le réveiller totalement. Pas que Lance dormait, mais toute la fatigue qu'il avait pu ressentir, le sommeil qui aurait pu l'appeler, tout s'était aussitôt envolé.
Pour le repas, Keith arriva un peu plus tard, ce dont Lance ne se plaignait pas. Après tout, moins il passait de temps en compagnie de ce type, mieux Lance se portait. Pour une raison quelconque, il faillit s'étouffer avec son verre d'eau quand il aperçut le brun arriver vers leur table, accompagné. Le simple fait qu'il ne soit pas seul était déjà assez étonnant, en soi, mais la compagnie n'était pas n'importe quelle compagnie. Il s'agissait d'une fille. Une très jolie fille qui tenait Keith par le bras timidement, son plateau dans l'autre main. Peu importe comment elle parvenait à tenir son plateau d'une seule main, toute l'attention de Lance était portée sur les doigts délicats enroulés autour de l'avant bras dans son habituel et hideux manteau rouge.
Voilà pour aujourd'hui, j'espère que ça vous a plu !
Laissez vos impressions en commentaire, d'après vous, qui est cette mystérieuse jeune fille ? Rendez-vous la prochaine fois, pour le chapitre V (ouais merci, on sait compter en chiffre romains).
Non sérieux, je préfère donner de vrais noms à mes chapitres. La prochaine fois, je m'en souviendrai :') ...
à bientôt !
