Bonjour, je poste les deux premiers chapitres de cette histoire sur ce site. Je souhaite me remettre à l'écriture après mes examens mais je suis trèèèèèèèèèèèèès lente donc si vous apprenez cette histoire, c'est à vos risques et périls car je ne sais pas si elle aura une conclusion un jour. J'aimerais cependant avoir vos retours, vos remarques, vos avis ou vos critiques. Petites précisions avant que vous ne débutiez votre lecture : cette histoire est un omegaverse et bien entendu, les homophobes s'abstiennent (je ne tolèrerais AUCUNE insulte). Ensuite, cette histoire est très violente avec des descriptions de meurtres, des évocations de viols ou de suicide. J'ai une plume très graphique et descriptive donc tenez en compte si vous êtes sensibles. Le rating n'est pas là pour faire joli. Sur ces entre-faits, bon voyage !
La lumière du soleil déclinait doucement en cette fin d'après-midi sur le petit village de Little Hangelton, éclairant les toits des maisons serrées les unes contre les autres. L'atmosphère du hameau était paisible bien qu'une certaine agitation émanât des habitations. On pouvait entendre des cris aigus de joie toute enfantine ainsi que des bruits de courses dans les rues qui bruissaient telles les feuilles d'un arbre. Une mère de famille surgit de sa maison, courant derrière une petite fille vêtue d'une large robe rose et riant aux éclats. Deux fantômes et un zombie, grossièrement grimés, s'haranguaient d'une fenêtre à l'autre. L'ambiance était à la fête en cette soirée d'Halloween qui promettait d'être riche en rebondissements et sucreries. Une jeune femme remontait vivement la rue principale du village, un grand sac à l'épaule. Ses longs cheveux roux accrochaient les rayons du soleil et transformaient sa chevelure en une gerbe de flammes. Elle ignora la petite fille déguisée en princesse qui la regarda passer bouche bée. La femme était plongée dans ses pensées et ne cherchait pas à se mêler à la fête. En passant devant une maison, elle émit un grognement étouffé : son odorat trop sensible était agressé par les odeurs grasses de mauvaise nourriture avariée. La capacité que possédait les humains à s'empoisonner lentement l'étonnerait toujours. Sa louve couina comme pour approuver ses pensées. Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire. Cela faisait plusieurs semaines déjà qu'elle n'avait pas libéré sa louve pour aller courir dans les sous-bois et celle-ci le lui faisait payer en lui partageant avec une joie malsaine toutes les observations qu'elle pouvait faire sur son environnement. Cela était peut-être pratique pour savoir qui pouvait arriver derrière elle, mais savoir qui ne s'était pas lavé les mains en sortant des toilettes l'était beaucoup moins. La présence de ses congénères manquait beaucoup à l'animal. Le contact physique lui manquait. Sa famille leur manquait à toutes les deux mais malheureusement, elle ne pouvait rien y faire. La jeune femme s'arrêta devant une petite maison banale, coincée entre deux voisines beaucoup plus imposantes. La maison semblait vouloir se fondre discrètement dans le paysage urbain. Elle monta les quelques marches menant au perron et enfonça sa clé dans la serrure.
- C'est moi, s'exclama-t-elle en pénétrant dans le minuscule vestibule.
La porte claqua doucement derrière elle tandis qu'elle se dirigeait vers la cuisine pour déposer son chargement sur la table en formica. Ils avaient emménagé dans le village depuis bientôt un an et elle ne s'habituait toujours pas aux affreux meubles dépareillés qui occupaient chaque pièce de la maison. Ils n'avaient pas les moyens de les changer de toute façon alors autant faire avec, bien qu'elle les détestât de tout son cœur. La table collait légèrement, signe que James n'avait pas daigné y passer un coup d'éponge depuis le repas du midi. Un nouveau grognement lui échappa.
- Sérieux James, le ménage n'est pas réservé aux femmes !
Un glapissement aigu retentit derrière elle. Elle leva dramatiquement les yeux au ciel en se retournant, sachant très bien à quoi elle allait avoir affaire. Elle se retrouva nez-à-nez avec un immense chien couleur chocolat, beaucoup trop grand pour être naturel. Son museau lui arrivait au niveau de la poitrine. Une lueur d'une intelligence sauvage dansait dans son regard. Bien loin d'être effrayée, elle posa alors les poings sur ses hanches en lui lançant un regard noir.
- James Potter ! Si tu ne me nettoie pas immédiatement cette table, je la colle à tes poils et tu te débrouilleras tout seul avec un peigne. Et pas de regard de chiot battu, ça n'a jamais marché avec moi !
L'animal couina avant de se ramasser sur lui-même, ses griffes crissant sur le carrelage. Sa fourrure se hérissa sur tout son corps avant de rentrer lentement dans sa peau. Les os claquèrent, se brisèrent avant de se resouder sous une autre forme. Le corps se remodela et l'animal se redressa sur ses pattes arrière dans une posture étrange. Le bruit et la vue n'étaient que peu attirant mais la femme ne cilla pas. Un grand homme brun se retrouva soudain devant elle. Il était entièrement nu. Un sourire de canaille aux adorables fossettes ornait son visage.
- Lily…
Ladite Lily désigna la table d'un geste impérial.
- Table et éponge maintenant. Et habille-toi, les voisins ne doivent pas voir un homme à poil par la fenêtre. Et il y a pleins de gamins dans la rue.
James l'attira à lui et la plaqua contre son torse musclé. Lily roula des yeux de désespoir face au comportement d'enfant gâté de son mari. Elle l'interrompit avant qu'il ne commence à dire des bêtises.
- Où est mon petit ange ?
- Après avoir démonté toutes les armoires à l'étage, repeint la cuisine de pâtes carbonara et déterré toutes des plantes du jardin, il s'est endormit dans son lit.
- Tu as passé une journée bien occupée alors… Table et éponge, s'exclama-t-elle en l'embrassant sur le nez.
Elle se dégagea doucement pour commencer à ranger les courses dans les placards de la cuisine tandis que James nettoyait la table, se trémoussant à l'intention de sa femme. Lily ricana à la vue du fessier ferme de son homme et en profita pour se rincer l'œil avec plaisir. Et dire que tout ce corps était à elle… L'ambiance était calme et chaleureuse entre eux. Ils se comprenaient sans même se parler, se déplaçant dans la pièce dans un ballet naturel, propre à leur couple. Un souffle d'air caressant, une main sur une hanche, un frisson remontant une colonne vertébrale. Leur amour sincère était presque palpable dans la petite cuisine. Mais cette complicité joyeuse vola rapidement en éclat.
- Je vais devoir bientôt aller courir, dit Lily. Je n'en peux plus d'être enfermée.
James la regarda avec un éclair de tristesse dans le regard.
- Ce n'est pas possible Lily. C'est encore trop dangereux.
La jeune femme posa brutalement le paquet de farine qu'elle tenait, projetant de la poussière blanche sur une grande partie du plan de travail. Ses brusques sautes d'humeur étaient le signe que sa louve était proche de la surface, prête à prendre le contrôle. Elle quitta la pièce d'un pas furieux, James sur ses talons, montant les escaliers quatre à quatre pour aller s'habiller et ne pas laisser sa compagne seule trop longtemps. Ils étaient tous deux sur les nerfs depuis plusieurs semaines et leurs loups affleuraient de plus en plus souvent. C'était sans doute pour cela qu'elle avait trouvé James métamorphosé en rentrant et aussi pour que son petit ange se sente bien en compagnie de son père.
Lily tournait en rond dans le salon tel un fauve en cage quand James pénétra dans la pièce. Elle semblait incapable de se tenir tranquille, remettant un bibelot en place, essuyant un meuble avec sa manche pour le débarrasser d'une poussière imaginaire, changeant l'ordre des livres dans la bibliothèque. James s'assit dans un des fauteuils, les coudes posés sur ses genoux et les doigts croisés sous son menton.
- Ce n'est plus vivable James, s'exclama finalement Lily sans regarder son compagnon. Nous ne pouvons pas fuir éternellement, nous allons bien devoir l'affronter un jour ou l'autre.
James secoua la tête d'un air triste. Ils avaient déjà eu cette conversation des dizaines de fois et rien de nouveau n'en sortirait, hormis une énième dispute qui risquait de réveiller l'enfant dormant à l'étage. Et bien qu'il aimât Lily plus que sa propre vie, il ne voyait pas d'issue appréciable à cette conversation.
- Lily, nous avons déjà eu cette conversation…
- Nous pouvons demander de l'aide à la meute, je suis sûre de Rémus ne nous abandonnerait pas. Ou nous pouvons encore porter cette affaire à la Reine, elle nous écouterait.
- Nous sommes des solitaires Lily. Et bien que nous soyons tous deux des alphas puissants, notre parole ne vaut rien face à celle d'un chef de meute. De plus nous n'avons aucune preuve contre Voldemort. Personne ne le dénoncera.
- Et Rémus ?
- Il a d'autres priorités pour l'instant, souffla James. Il doit assoir sa dominance sur la meute pour pouvoir la protéger. Nous l'avons laissé dans une position trop sensible et s'il échoue en tant qu'Alpha, tout ce que nous avons sacrifié n'aura servi à rien. Pour l'instant nous sommes tous en sécurité.
Lily éclata d'un rire sans joie. La sécurité ! Ils ne l'auraient certainement jamais, trop occupés à fuir une menace invisible. La situation l'énervait au plus haut point. Sa louve, pourtant d'ordinaire d'un calme olympien, trouvait cette situation exaspérante. Elle était une battante, une guerrière et se cacher n'était pas dans sa nature. Elles voulaient toutes deux se battre et arracher la gorge de Tom Voldemort avec leurs crocs et plonger le museau dans ses viscères. Elle savait bien que James partageait son désir et que s'il n'y avait eu qu'eux dans cette histoire, ils se seraient déjà fait un plaisir d'aller défier l'autre alpha. Mais ce n'était pas eux qui étaient visés par toute cette affaire et c'est pour cela que Lily prenait son mal en patience. Elle se força à se calmer et s'effondra à son tour dans un des affreux fauteuils en tweed. James sourit en l'observant du coin de l'œil. Sa femme au caractère de feu, l'amour de sa vie, son âme sœur. La mère de son petit garçon. Si seulement elle savait combien il l'aimait. Quitter la meute avait été difficile. Renoncer à ses fonctions d'Alpha, à ses amis, à sa famille. Il avait eu l'impression de s'amputer d'un membre. Mais il savait que tous ces sacrifices en valaient la peine si cela permettait de protéger Harry.
- Dumbledore enquête discrètement sur les agissements de la meute du Serpent, depuis tout ce temps, il a bien dû trouver quelque chose, dit Lily.
- Il nous aurait prévenu si cela avait été le cas.
Lily leva haut un sourcil et observa son compagnon d'un petit air méprisant.
- Si un jour on m'avait dit que ce serait toi le sage de notre couple, je pense que j'en aurais ri jusqu'à m'en briser les côtes.
James gloussa. Ce regard vert émeraude renversant qui semblait vous fouiller jusqu'aux tréfonds de votre âme était digne de sa femme. Il se pencha pour l'enlacer et la tirer doucement sur ses genoux. Il embrassa tendrement son petit nez retroussé. La situation leur pesait à tous deux mais ils n'avaient pas le choix pour protéger leur enfant, l'amour de leur vie. Lily posa tendrement la tête sur l'épaule de son mari.
- Je ne souhaite plus trembler de peur pour un autre que toi ou mon petit ange.
- Ne t'inquiète pas, Amour, on s'en sortira tous ensemble.
Leur bulle de quiétude éclata brusquement. Une sonnerie stridente interrompit James et fit sursauter Lily. Ils se regardèrent avec effroi, la sensation d'un bloc de glace tombant brusquement sur leur estomac. Il n'y avait qu'un seul appareil électronique dans toute la maison et il n'avait pas sonné depuis plus de deux ans. Lily se dégagea des bras de son mari, son sang se glaçant dans ses veines. Elle essaya de relativiser tandis que James se levait du fauteuil. C'était peut-être Albus pour leur dire qu'il avait trouvé des preuves contre Voldemort. Ou bien Minerva qui les priait de revenir pour sauver Rémus d'une conspiration orchestrée par la famille Weasley. Elle priait de tout son cœur que celui ou celle qui appelle le fasse pour leur annoncer une bonne nouvelle. Mais au plus profond de son cœur elle sut. Elle sut que ce qui allait leur être annoncé allait changer leur vie à jamais. James sortit le téléphone d'une poche de son pantalon et échangea un long regard avec Lily. Il décrocha.
- Allo ?
- James ? C'est Fol Œil !
James se redressa brusquement sous le regard de plus en plus inquiet de sa femme. Celle-ci, grâce à son ouïe de prédateur, n'avait aucun problème à suivre la conversation. Elle se demanda brusquement comment le chef de la Compagnie Grise avait pu avoir leur numéro. Elle se leva, incapable de rester immobile.
- Fol Œil ? Mais comment tu as eu…
- Pas maintenant, je n'ai que peu de temps. Albus a réussi à mettre la main sur une partie du plan de Voldemort mais on ne sait encore rien de concret. Quelqu'un vous a vendus, vous n'êtes plus en sécurité là où vous êtes. J'ai prévenu Sirius que votre planque était compromise, il est en route, il ne devrait plus tarder.
- Quoi ? S'exclama James en s'accrochant au portable comme si ça vie en dépendait. Mais on ne peut pas l'attendre ! Il faut fuir immédiatement !
Lily s'approcha de la fenêtre, toujours attentive à la conversation. Maugrey Fol Œil, chef incontesté de la Compagnie Grise, troupe de soldats d'élites au service de la Reine, n'était pas censé être au courant de ce numéro de téléphone. C'était probablement Albus ou Sirius qui l'avait mis au courant. Si aucun des deux ne les avaient appelés, cela voulait dire que l'affaire était grave, très grave.
- Non, grogna Maugrey de sa voix bourrue. Attendez Sirius. Si vous fuyiez maintenant, vous seriez des cibles trop faciles. Ne cédez pas à la panique ou vous deviendrez des proies faciles.
Le cœur de Lily battait vivement dans sa poitrine. La situation était critique mais elle ignorait ce qu'ils devaient faire : fuir ou rester, se battre ou se cacher. Elle porta son regard sur la rue, cherchant une hypothétique réponse dans les ombres mouvantes de la nuit. C'est à ce moment-là qu'elle les vit. Des ombres mouvantes. Des ombres trop mouvantes. Des ombres humaines.
- James ! Hurla Lily en se précipitant vers son mari.
Elle ne l'atteint jamais. A l'instant même où elle hurla, la fenêtre explosa derrière elle, projetant des milliers de petits morceaux de verres qui s'enfoncèrent douloureusement dans sa peau. Lily se jeta au sol, protégeant sa tête de ses bras. Une rafale de balles crépita au-dessus d'elle, dégageant une désagréable odeur de poudre. Des morceaux de plâtre sautèrent des murs et déposèrent une fine couche de poussière sur ses cheveux. Des cris et des grognements retentirent dans la rue, des hurlements humains comme des cris d'animaux. Une forte odeur de fauve s'accrocha à ses narines, lui indiquant la présence d'au moins deux tigres métamorphes. La panique ne lui permettait pas de repérer d'autres ennemis. Elle rampa vivement vers le couloir avec pour unique objectif de rejoindre l'escalier menant aux étages. Une grande forme sombre sauta par-dessus elle en se précipitant vers la porte qui venait d'être arrachée de ses gonds. James, à moitié métamorphosé, se jeta à la gorge d'un des hommes qui venait de pénétrer dans la maison. Les dents claquèrent et un horrible bruit d'entrailles humides éclaboussa les oreilles de Lily. Le sang gicla sur les murs, inonda le parquet telle une vague. Les viscères de l'homme se répandirent au sol tandis que James lui arrachait la colonne vertébrale. Le cadavre n'avait pas encore touché le sol que James s'élançait vers un nouvel assaillant. Lily ne s'arrêta pas pour savourer le travail de son mari. Elle se releva précipitamment et remonta en courant l'escalier, les hurlements de douleur des deux combattants derrière elle. Elle ouvrit violemment la porte de la chambre.
- Harry !
Un petit garçon aux cheveux en bataille était assis dans son lit, ses immenses yeux verts fichés dans ceux de sa mère. Elle se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras. Au rez-de-chaussée, les bruits étaient de plus en plus horribles et violents. Une voix aigüe et sifflante s'éleva au-dessus du vacarme ambiant bien qu'elle fût incapable de discerner le moindre mot de ce qu'elle disait. Elle priait de tout son cœur pour que James s'en sorte seul. Il était fort, elle le savait, mais chaque loup a ses limites. Elle devait d'abord se consacrer à son fils, trouver un moyen de le faire sortir en toute sécurité pour l'éloigner des combats.
- Harry, il faut y aller mon chéri.
- Maman…
- Non mon ange, il faut…
Une douleur atroce lui transperça le cœur. Lily hurla. Elle hurla comme personne n'avait jamais hurlé. Elle hurla d'une douleur qui n'était pas la sienne. Elle hurla d'une douleur qu'elle aurait aimé ne jamais ressentir. Elle hurla pour la mort de James. Elle tomba à genoux, le choc se répercutant le long de ses nerfs, le petit garçon toujours dans ses bras. Elle était incapable de respirer correctement, son corps lui semblait brisé, sa conscience s'éparpillait, son âme se déchirait. Elle était morte.
- Maman…
La petite voix perça l'épais brouillard de désespoir qui avait inondé son cerveau. Elle ressentit un picotement lorsque la chaleur du petit corps qu'elle tenait contre elle l'envahi à nouveau. Elle perçu une nouvelle fois l'air pénétrer violemment ses poumons pour permettre à ses muscles de fonctionner, à son cerveau de donner des ordres. Des sensations oubliées depuis quelques secondes qui lui ont semblé durer des siècles. Elle sentit les éclats de verres dans son flanc, une douleur physique qui l'encra dans le réel. Mais son cœur resta mort. Elle baissa les yeux vers l'enfant et lui caressa tendrement la joue, essuyant les petites larmes cristallines qui coulaient le long de son visage. Il pleurait dans le silence le plus total, sans émettre le moindre bruit, semblant savoir tout ce qui se jouait à cet instant même.
- Harry, mon ange, mon petit ange. Harry, souffla-t-elle, Maman t'aime, Papa t'aime. Harry, je t'en supplie, ne l'oublie pas. Tu es aimé, maintenant et à jamais.
Elle déposa l'enfant au sol et se retourna au moment où la porte de la chambre s'ouvrit. Un homme grand et maigre se trouvait dans l'embrasure. Ses yeux couleur sang se posèrent sur la femme et un sourire sardonique étira ses lèvres.
- Pousse toi femme, tu n'as pas à mourir.
- Toi qui ignores tout de l'amour d'une mère tu ne pourras jamais me détruire Tom.
Et la femme se transforma. Sa peau se hérissa d'une épaisse fourrure couleur de feu, ses os se ressoudèrent à une vitesse inimaginable, ses muscles s'étirèrent à la limite du supportable. Sa transformation ne pris qu'une poignée de secondes douloureuses, probablement les plus longues de sa vie. Lorsqu'elle rouvrit ses yeux émeraudes, l'homme ne se tenait plus devant elle. A la place, se tenait la créature la plus hideuse qu'elle n'ait jamais vu. Mi-homme, mi-serpent, la peau huileuse et glissante, recouverte d'une sorte de mucus visqueux. Le crâne du monstre semblait mou, bougeant comme de l'eau sous sa peau gélatineuse, comme des insectes grouillant sous sa surface. De longues griffes noires perçaient ses doigts et des crocs jaunâtres débordaient de sa gueule en pointant vers elle. La créature siffla méchamment. Elle aurait dû avoir peur, elle le savait. Cette chose n'était pas naturelle mais trafiquée par la magie. La rage et le désespoir l'aveuglaient. Elle ne savait plus qui elle était, ce qu'elle était, qui elle affrontait. Mais elle devait protéger. Protéger Harry. Protéger son petit ange.
Elle se jeta de toute ses forces sur la créature dans un rugissement terrifiant. La chose recula sous l'impact de son corps, ne s'attendant visiblement pas à ce que la femme soit aussi agressive. Les crocs claquèrent dangereusement proche de sa gorge avant qu'elle ne riposte. Les longues griffes s'enfoncèrent facilement dans la chair tendre de la louve mais celle-ci ne lâcha pas. Elle plongea ses crocs dans l'épaule molle et secoua la tête de toutes ses forces, brisant l'os sous la peau. Le monstre poussa un terrible cri aigu qui transperça les tympans de la louve, comme des milliers d'aiguilles de métal chauffées à blanc. La douleur éclata dans sa tête, la faisant lâcher sa proie. Elle s'effondra au sol dans un bruit sourd qu'elle n'entendit pas. Elle n'entendrait s'en doute plus jamais rien. La douleur la submergeait, elle se sentait partir, partir loin, pour ne jamais revenir. Pourquoi avait-elle aussi mal ? Qu'avait-elle fait pour mériter une telle souffrance ? La créature l'enjamba sans faire plus attention à son corps gémissant. Il n'était pas là pour elle. Le regard de la louve se posa alors sur la petite forme tremblante au pied du lit. Un enfant. Son enfant. Son petit ange. Harry. Dans un rugissement terrifiant, la louve se jeta de toutes ses forces dans le dos de son ennemi, ses griffes labourant sa colonne vertébrale, ses crocs s'enfonçant dans la chair flasque de sa nuque. Le monstre hurla de douleur mais la louve ne s'en rendit pas compte, trop focalisée sur sa prise, secouant la tête pour lui trancher les vertèbres. La peau glissait dans sa gueule, ses crocs ripaient sur les os. Elle y était presque, elle allait le tuer comme il avait tué James. Comme il voulait tuer Harry. Elle se sentit soudain saisie sous les côtes par des griffes se fichant profondément dans sa cage thoracique. Elle fut soulevée dans les airs avant de s'écraser plus loin sur le sol. La créature recula en chancelant, la gueule béante, les crocs brisés, ses plaies vomissant un sang noir et épais sur le parquet. Les traits monstrueux se brouillèrent pour laisser place à un visage plus humain mais où des traces de serpent étaient toujours présentes. Les griffes disparurent. L'homme s'appuya sur le chambranle de la porte. Il sembla dire quelque chose mais la louve n'entendit pas ses mots, étourdie par la quantité de sang qu'elle perdait. Une flamme vive jaillie soudain dans la main de l'homme, dansant, comme animée de sa propre vie, jouant au creux de la paume pâle. Un reflet jaune brilla dans les yeux rouges avant qu'il ne lâche la flamme sur le sol. Le feu prit immédiatement et à une vitesse irréelle. La louve écarquilla les yeux d'épouvante. Un Feu Mage. L'homme disparut derrière les flammes qui se précipitaient dans le couloir et attaquaient le plafond, dévorant tout sur leur passage. Dans cet enfer de chaleur, de panique et de cendres, une douce odeur sucrée chatouilla sa truffe. Elle se tourna alors vers le petit garçon recroquevillé au sol et qui tremblait de terreur. Et soudain tout fit sens dans son esprit. Elle était louve, elle était mère. Elle était Lily Potter. Elle se jeta alors sur l'enfant au moment où le plafond s'effondrait sur eux.
