La renaissance d'une défunte !

Plus sérieusement, je suis de retour sur un compte que je n'ai utilisé qu'une seule fois, pour modifier une histoire préexistante... La logique de mon esprit est formidable. Bref, voici la nouvelle version de ce que j'ai décidé de considérer comme le premier héros de la chronologie, n'en déplaise à ceux qui auront sûrement des choses à dire... Dans ce cas, si vous trouvez une incohérence, soyez gentils et ne m'allumez pas. Je suis humaine, moi aussi !

Je ne vous retiendrais pas plus longtemps sur ce qui est au final l'introduction à cet énorme chaos. Juste un dernier avertissement, plusieurs passages sont relativement violents. Je tacherais de prévenir à chaque début de chapitre dans ce cas précis, mais il vaut mieux que vous sachiez dans quoi vous vous embarquez.

Autre chose, si vous trouvez cette fanfiction sur wattpad et archive, c'est parfaitement normal, je suis présente sur ces trois sites.

Bonne lecture !


Le premier héros était une femme.

Ce n'était, en soi, pas une information incroyable. Il en avait vus défiler tellement, des héros des déesses, que le fait qu'il y ait eu une femme parmi eux n'était pas surprenant. Mais le premier ? L'inconnu ? Celui que tous appelaient le premier porteur de l'épée de Légende ?

Ce-dernier vous répondrait sans doute qu'il était un homme, car il l'était bien. Mais le premier héros était une femme, cette affirmation aussi était juste.

Le premier porteur de la Triforce du Courage était une femme, tel était le fait.

Les déesses ne faisaient que ce qu'elles considéraient être juste pour conserver leurs mondes tels qu'elles les avaient créés. L'homme sourit, amer, le souvenir d'un combat à l'esprit, ses pieds encore plongés dans la bourbe qui s'était formée durant cette lutte infernale pour un droit ridicule. La personne en face était en pire état que lui, agonisant debout, chancelante, mais pourtant si déterminée, si... énervée.

Enervée à cause de lui, de sa folie, de son désespoir, de la certitude que deux pauvres malheureux condamnés à s'entre-tuer se ressemblaient plus que ce qu'ils voulaient croire, que leurs expériences étaient bien trop communes pour qu'un seul d'entre eux ne puisse manquer l'étincelle du doute, du désarrois et de la défaite éclaircissant l'orbe rageuse de son adversaire. Et pourtant, elle était énervée, contre lui, contre le monde, contre le destin, même contre les déesses, celles qui les avaient jetés dans l'arène, les poussant à tout perdre au profit d'un titre sortit de nulle part.

Son monde lui manquait, se souvenait-il au travers des brumes éternelles de sa prison dorée. Son monde, avec cette femme, cette enfant, ce village, cet horizon... Quelle erreur les avait poussés à envoyer un pitoyable élu pour les sauver. Et cette femme, cette ennemie, comment avait-elle commencé ce combat ? Par hasard, malheur ? Ou juste parce qu'elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment ? Et comment l'avait-elle pris ? Avec colère, comme durant ses derniers instants, avec accablement, par pur sens du devoir ?

Peut-être ne le savait-elle pas non plus. Peut-être qu'elle ne faisait que ce qu'on lui dictait de faire, comme lui, au moment de plonger tout droit vers un ailleurs qu'il n'avait jamais souhaité connaître. Au final, il ne pourrait jamais lui poser la question. Car cette femme était morte, ce jour-là, les deux pieds dans l'eau. Triste fin, spectacle bâclée.

Quelle tragédie.

L'homme attendait, silencieux, patient, dans cette prison à l'apparence d'une lame magnifique. Son retour, il pouvait déjà le voir, et ce au travers des yeux du porteur de l'épée légendaire maniée par un héros qu'il ne connaissait plus. La première avait semblé... différente. Plus unique. Moins portée sur le sauvetage du monde. Mais les ressemblances demeuraient, que ce soit dans l'apparence ou cette personnalité tenace si prompte à la bravoure.

Héros du Courage, entendait-il lui être souvent dit, sauve-nous. Alors il courait sauver des gens, anonymes pour la plupart, ceux qui l'oublieraient une fois l'aventure finie.

Le héros porte du vert, se répétait-il, et nul ne se souviendra d'autre chose que de ce fait.

Alors celui que le monde avait appris à craindre attendait son retour, à elle, pour un nouveau combat à mort.

Qui sait, cette fois-ci peut-être, il gagnerait.


Le premier héros était une rumeur parmi les prêtres, un être au mieux fantomatique. Quatre femmes, spectrales depuis bien longtemps désormais, l'avaient connu. Les quatre premières prophétesses, pour ceux qui ne pensaient pas à plus loin dans le passé. Car l'histoire du premier champion couronné par la déesse verte n'était qu'une rumeur, pas un mythe, encore moins une légende. Il n'était rien, pas même le début d'un récit, d'un conte, d'une phrase. Seul le premier vers d'un vieux poème revenait sans cesse aux plus curieux des érudits.

Le héros porte du vert.

Alors certains prêtres des déesses s'interrogeaient. Qui était la première des déesses à avoir trouvé son héros ? Din, récompensant le Gérudo de sa Force ? Nayru, couronnant l'Hylien de sa Sagesse ?

La première fut Farore, consentirent les savants. Mais les connaissances se perdaient alors, au profit du passage du temps. Pas de grande cérémonie pour l'accueillir. Pas de vivats s'envolant au gré du vent. Pas de sourire. Juste une longue et douloureuse torture, le commencement d'une souffrance et d'un devoir inébranlablement gravé de chair et de sang.

Car elle était née du désespoir, du refus et de la rage, l'héroïne de Farore.

Car elle était morte dans le déni, l'abandon et la folie, la championne du Courage.

Car le héros porte du vert.

Car le courage porte du vert.

Car elle portait du vert.


A demain, pour le chapitre 1 !