Plus de dialogue cette fois.


Le bunker est silencieux depuis Jack, et seul Sam ose parfois rompre ce calme de façade en lançant de rares remarques qui finissent bien trop souvent dans des oreilles sourdes. Cas n'a rien à dire, et Dean est plus inaccessible maintenant qu'il ne l'était dans sa boite anti archange.

"Hey Dean ! », en apparaissant dans la pièce principale dans laquelle Dean est assis, un livre à la main pour avoir l'air plus innocent.

« Mmmh. »

Il lève la tête de sa bière, mais son regard n'est pas intéressé. Sam ne se démonte pas pour autant.

"J'ai besoin d'aide pour un truc."

"Quoi ? ", sa voix rendue un peu rauque par le mutisme.

"Tu connaîtrais quelque chose sur Hanahaki ?"

"Non."

Sam se tait en attendant que Dean s'interresse à lui.

"C'est quoi comme merde ?", enfin, après un silence.

"Un genre de maladie. Des fleurs poussent dans tes poumons jusqu'à ce que tu meures. Ça arrive si ton amour n'est pas partagé, connu, bref si quelque chose l'empêche, et ça finit par te tuer."

Dean le regarde un long moment, les yeux légèrement agités, avant de répondre.

"C'est con."

Une gorgée de bière.

"Oui. Mais ça existe.", en posant son livre.

"C'est magique ? Un sortilège ? Une malédiction ?"

"C'est japonais, et je pensais que ça n'existait pas avant. Mais avec ... tu sais qui -" ils évitaient de dire le nom de Chuck, par simple sécurité, un peu comme Voldemort-, "plus rien ne tourne rond."

"Alors pourquoi tu m'en parles ?"

"Je bosse sur une affaire."

"On a le temps pour ça ?"

Sam lève les yeux au plafond.

"Comme si on avait autre chose à faire. On ne va pas se tourner les pouces en attendant qu'Il se montre, non ?"

"Tu marque un point."

"Donc, tu vas m'aider dans cette affaire ?"

Le regard de Dean s'illumine enfin un peu alors que Sam s'assied sur une chaise en posant son livre.

"Ouai."

"Merci. Donc, je reprends. Pour s'en débarrasser, l'autre retourne les sentiments. Ou alors on effectue une opération pour retirer les fleurs à la racine, qui retire aussi tous les sentiments d'amour."

« Et en quoi je pourrais t'aider là-dedans? Je peux séduire, pas de problème, mais faire tomber une fille amoureuse de quelqu'un d'autre que moi, c'est pas mon domaine. Je ne suis pas coach amoureux, Sam, et pas chirurgien non plus, si on opte pour la seconde solution. », en portant une nouvelle fois sa bière à sa bouche.

"Pour l'instant, on fait juste des recherches. C'est une affaire un peu plus compliquée que ça. "

"Il y a des zombies là-dedans ?"

"Non ?"

"Alors ce n'est pas compliqué. Les zombis, ça c'était compliqué. Tu t'étais retrouvé avec des vieilles viscères crevées dans les cheveux. Et Cas s'est retrouvé avec une tête gueulante dans les mains et il ne savait pas quoi en faire. Là on en a chié mec, plus qu'on va le faire pour ton histoire de salades qui pousse dans le ventre d'un débile. "

"Concentre-toi, Dean. Il n'y a rien d'amusant. "

Il sait bien que Dean a des excuses et que ce n'est pas sa première bière de la journée, que ce ne sera pas la dernière, et il sent -littéralement, Dean a renversé un verre et l'odeur de l'alcool imprègne la pièce- qu'elles sont additionnées au whisky -tout ça, Michael, sa mère, Dieu, Cas, la perte de Jack, d'un fils, même s'il ne l'avouera pas parce qu'il est Dean Winchester et que Dean Winchester n'avoue pas, ça le bouffe de l'intérieur- ; mais il n'a pas trouvé d'autre moment pour en parler et il le regrette un peu.

"Un peu quand même. Je me dis qu'un pauvre con à l'autre bout du pays est peut-être en train de cracher des pissenlits parce qu'une nana a décidé de ne pas l'aimer et qu'il va peut-être bouffer ses fleurs par la racine pour ça."

Sam recule.

"Dean, un type se meurt d'amour, on peut l'aider et tu réagis comme ça ?"

"Ce n'est pas vraiment mon problème. J'en ai plein des problèmes, je ne peux pas en plus résoudre ceux des autres."

"Il est passé où ton complexe du héros ?"

"C'est une invention de Dieu pour rendre mon personnage plus intéressant.", en se levant et en quittant la salle.

Il ne lui fera pas le plaisir de continuer à jouer son rôle de merde. Et puis l'amour, c'est pire que les zombies. Ça bouffe pas les gens, mais ça les alienne, les transforme et les fait pourrir. C'est intelligent et c'est vicieux.