Chapitre 2 : À la recherche de l'enfant sauvage

L'abri était… Ce n'était pas un abri d'animal. C'était une œuvre d'art. Une merveille située à 5 mètres du sol. On l'aurait dit suspendu à la façon d'une ruche d'abeille. Mais cela ressemblait plutôt à un nid avec une structure au-dessus. L'habitat était clairement entretenu. Il n'avait pas l'allure d'une cabane d'enfant ou d'un maison suspendue mais il était d'un autre aspect. Mélange de bois, de feuille et il y avait autre chose, que Minerva n'arriva pas à nommer. Le hibou déposa rapidement sa missive.

Il y avait le bruit du vent dans les arbres, l'odeur de l'humus sec mais pas le moindre signe de présence d'un être humain. Il fut convenu que Minerva resterait prêt de l'abri du jeune Harry au cas où il rentrerait « chez lui ». En espérant que le hibou ne s'était pas trompé !

Albus envoya un patronus à Severus, Filius, Pomona et Hagrid pour qu'il les aide à trouver l'enfant.

*

Severus patrouillait un bout de foret lorsqu'il aperçut un mouvement sur sa gauche. Un autre sanglier ? Non, c'était différent. Severus s'empressa de vérifier de quel animal il s'agissait. C'était un petit animal plus grand qu'un chien, plus petit d'un poney. Sa peau était marron comme la terre. Ses poils. Non ses cheveux, lui tombaient devant la tête. On aurait dit un chimpanzé mais sans les poils. Et ça allait très vite sur ses 4 membres… Severus était sur : il avait trouvé Harry ! Il n'allait pas le lâcher. Il allait le suivre. Ne pas l'effrayer. Il ne connaissait pas la foret mais il lui semblait que l'enfant se dirigeait vers… Sa maison ?

L'enfant ne répondait pas à son prénom. Celui-ci ou tout autre son humain semblait le faire fuir davantage. Il était rapide. Très rapide. Au début, les sorciers n'osèrent pas utiliser de magie de peur d'effrayer l'enfant, de perdre sa confiance. Mais toute communication semblait impossible. L'enfant s'envola. Oui, s'envola dans son nid. Magie instinctive ? Magie accidentelle ? Magie dans tous les cas. Ils finirent par se résigner : un stupéfix de Dumbledore, un wingardium associé à un mobilicorpus de Filius et le petit Harry se trouvait devant eux. Ses yeux roulaient dans leurs orbites. Affolés. Une vague de magie pur sortie violement du petit si bien que tous les adultes durent dresser un boucler. Le stupéfix de Albus tenant par on ne sait quel moyen. Avec un douceur que ses collègues ne lui connaissaient pas, ils virent Severus s'approcher de l'enfant avec des gestes lents, lui présenter une fiole et verser délicatement une goutte dans sa bouche. Potion calmante, puis potion de sommeil sans rêve. Harry ne pouvait pas aller à Poudlard. Sa magie était trop dangereuse. Trop sauvage. Il lui fallait des soins c'était évident. Son corps était recouvert de griffures, de coupures. Il avait clairement un bras cassé, ses lèvres étaient fendues. Qui avait-il pu croiser ? Un mangemort ? Un animal sauvage ? Ils devraient attendre pour le savoir.

*

Le petit groupe partit donc pour l'aile pédiatrique de Sainte Mangouste. Le personnel ne s'attendait pas à voir débarquer le grand Albus Dumbledore accompagné d'une panoplie de professeur ainsi que d'une petite chose brune… Très vite l'enfant fut confié à une infirmière.

Mariana prit dans ses bras l'enfant. Cela lui paraissait tellement naturel. Il était pourtant bien sale mais semblait si fragile. Il ne devait pas avoir plus de 5 ans. Il était si léger dans ses bras. Elle eut peur de le briser… Elle l'emmena dans la plus grande chambre du service, celle qui avait une salle de bain spacieuse. Elle allongea l'enfant dormi sur la table, puis entreprit de le débarbouiller à grand renfort de sortilèges. Ce fut efficace mais pas suffisant. Elle découvrit alors qu'il portait une espèce de pagne… Après l'avoir enlevé, elle s'aperçut qu'il s'agissait des restes d'un bermuda pour enfant obèse de 3 ans. Elle le mit de côté, les enquêteurs (car elle ne doutait pas qu'il y aurait enquête) en auront besoin pour analyser tous les résidus de magie présents sur le tissu. Après avoir jeté un sort anti-chute sur la table, elle mit en route la baignoire médicale. L'eau était chaude, savonneuse et adoucissante. Elle mit un tablier étanche, prit l'enfant dans ses bras. La tête du petit roula sur son épaule. Elle l'immergea lentement dans l'eau. Pourvu qu'il ne se réveille pas… Puis à l'aide d'une brosse magique, entreprit de frotter chaque centimètre carré de son corps. Elle laissa bien vite tomber la brosse : la peau de l'enfant était à vif ! Tant pis, les médicomages se contenteraient du grand décrassage, le détail attendrait !

Pendant ce temps dans le chambre, Albus expliquait au chef de service la situation. Ils mirent une panoplie de sortilèges de protection sur la chambre. Mesure de protection vis-à-vis des mangemorts (et des journalistes).

Après une bonne heure de discussion, ils virent revenir l'infirmière avec Harry, endormi et enveloppé dans une grande serviette, dans les bras. L'enfant commençait à montrer quelques signes de réveille. Le pédiamage envoya rapidement une deuxième dose de sommeil sans rêve dans son estomac. L'équipe souhaitait profiter du sommeil de l'enfant pour qu'il reprenne des forces et qu'ils puissent l'examiner en détail sans le stresser.

Sort de diagnostique après sort de diagnostic, les résultats tombèrent : ils étaient effrayants !

Dénutrition et carences multiples

Un bras cassé en sept endroits et mal resoudé (d'où l'angulation étrange de son membre)

Chevilles en morceaux faute de meilleur description

Myopie extrême, astigmatie et amblyopie de l'œil gauche

Estomac atrophique

Plaies plantaires, abcès infectés, atteinte cardiaque

Contusions cérébrales multiples

Brulures cutanées

Et la liste continuait ainsi sur des centimètres et des centimètres de parchemin. C'était un miracle qu'il soit en vie.

Les soins débutèrent sans plus attendre. Il fallait profiter que l'enfant se laisse faire tant que c'était possible.

Ils ne furent pas trop de dix pédiamages pour réparer les os abimées. Il fallut tout d'abord rebriser tous les endroits qui s'étaient mal réparés. Ils eurent besoin de sept potions antidouleurs afin que Harry ne se réveille pas en hurlant, il eut droit à pas moins de 2 potions apaisantes, 3 potions nutritives et 1 potion de poussos.

Puis vint le temps de la reconstruction. Quand ils eurent finit de raligner le squelette de l'enfant, ils hésitèrent à le plâtrer façon moldu. Leur assemblage restait très instable, ils ne comprenaient pas. Que ce passait-il ? Le corps de l'enfant refusait-il leur magie ? Etait-il cracmol ? Au quel cas il faudrait attendre la façon moldu pour que les os cicatrices… Ce fut lorsque l'enfant menaça une troisième fois de se réveiller que le phénomène se produisit, une lueur rosée parcourut le corps du petit. Puis les os se stabilisèrent. Ils n'étaient pas réparé, pas totalement soudés, mais au moins, ils restaient à peu près alignés.

Ils passèrent aux plaies et hématomes. Ils y en avaient tant à soigner que la relève du soir arriva. Changement d'équipe…

*

Il se sentait étrange. Ses muscles le tiraient, sa peau le grattait affreusement. Il avait… mal. Partout. Il tenta d'étirer les bras au-dessus de sa tête quand ses mains percutèrent un truc dur et froids. Il ouvrit les yeux. Grosse erreur. Il était entouré de blanc, d'un blanc très lumineux. Il recula en biais… Et se retrouva parterre. Sauf que ce n'était pas de la terre. C'était tout aussi froid, ça faisait mal aux fesses. Ce n'était pas confortable comme de la terre recouverte de feuille. Il voulut se relever quand ses yeux tombèrent sur l'objet où il se tenait peu avant. C'était gris, aussi haut d'un cheval, recouvert de blanc avec une drôle de structure.

Très vite il repéra un carré coloré, ça ressemblait à la sortie de son nid. Il se précipita, sur ses quatre membres. Il eut beau cogner, le carré ne bougeât pas, il griffa, il hurla. Rien à faire. Puis d'un coup tout changea. Une force étrange le propulsa au centre du lieu, le carré s'ouvrit. Il n'eut pas le temps de s'y faufiler.

Six animaux entrèrent dans le lieu. Ils étaient grand, large, ils marchaient sur deux pattes, ils se ressemblaient beaucoup ils avaient tous un peau étrange qui ondulait le long de leur corps. Il recula. Allaient-il le manger ? Non ! Il ne se laisserait pas faire. Il recula encore et se tassa sur lui-même. Un pas de plus. Il bondit, s'élançât de toute la force de ses quatre membres. Il n'allât pas loin. Très vite les cris des étrangers retentirent. Ils l'attrapèrent. Qui par les bras. Qui par les jambes. Plus il se débattait, plus ils criaient. Soudain, il vit un bâton pointé sur lui. Il se souvient : le bâton paralysait, le bâton le privait de toute liberté. Il mit toute la force de son désespoir pour s'enfuir. Rien ni fit. Même son pouvoir l'abandonna. Et ce fut l'obscurité.