Après avoir reçu le message de l'officier Traynor, l'Amiral Hackett envoya une navette, avec à son bord deux de ses meilleurs hommes, attendre le Normandy dans une petite ville proche de la planque de Cerberus. Ils n'eurent pas à attendre longtemps, celui-ci arrivant en mode furtif au bout d'une heure. Joker posa le vaisseau dans un endroit éloigné du centre-ville pour ne pas attirer l'attention et Shepard partit à la recherche de ses deux nouvelles recrues.

Elle les connaissait de vue, grâce aux photos que lui avait montrées Samantha et connaissait leur position grâce à une vieille invention remise au goût du jour par les chercheurs de l'Alliance, la puce GPS, introduite dans leur armure. Du coup, elle savait qu'ils se trouvaient dans un bar situé non loin de sa position actuelle. Le soleil commençait à décliner, ce qui était synonyme de beuverie pour certains des habitants. Elle devait se dépêcher si elle ne voulait pas finir dans une bagarre, ce qui ne manquait jamais d'arriver dans ce genre d'endroit. Les gens qu'elle croisait la dévisageaient, certains n'hésitant pas à venir lui demander un autographe, d'autres lui reprochant la mort des synthétiques. Elle finit par trouver l'endroit en question et chercha de vue les hommes que Hackett lui avait envoyés. Elle n'eut pas besoin de regarder leurs photos pour les trouver, tellement leur allure était différente de celle des autres clients du pub. Elle s'avança vers eux et attendit que l'un des deux lance sa fléchette pour leur adresser la parole.

- Soldats, au rapport ! leur dit-elle solennellement.

- Oui, mon Amiral ! lança le premier en se retournant une main sur la tempe. Enchanté de vous rencontrer. Mon collègue et moi sommes à votre disposition.

- Bien, dans ce cas, vous pouvez peut-être vous présenter ?

- Ha, heu, bien sûr, mon Amiral ! répondit le deuxième homme en bégayant. Officier Neuville, pour vous servir, mon Amiral.

L'homme était visiblement stressé. Sa rencontre avec Shepard y était probablement pour quelque chose. Les gens se comportaient souvent comme ça la première fois qu'ils la rencontraient et cela la mettait toujours mal à l'aise.

- Du calme, officier. Je ne mords pas, dit-elle en plaisantant.

- Veuillez excuser mon ami, Amiral, dit le premier homme. Il n'a pas l'habitude de voir des célébrités. Et il faut dire que vous voir en chair et en os, eh bien, ça fait quelque chose ! Officier Anderson, pour vous servir, dit-il en mimant le geste d'ôter son chapeau.

- An…Anderson !? demanda-t-elle, visiblement choquée d'entendre ce nom. Est-ce que par hasard, vous auriez…

- … Un lien de parenté avec le grand David Anderson ? En effet, mon Amiral. Je suis son petit-neveu. Laissez-moi donc vous dire que je sais la chance que nous avons de servir à vos côtés. Et nous ne vous décevrons pas ! N'est-ce pas Neuville ? demanda-t-il à son voisin en lui donnant un petit coup de coude.

- Heu, tout à fait, Amiral ! Vous pouvez compter sur nous !

- Bien, dans ce cas, maintenant que les présentations sont faites, on retourne au vaisseau. On a une mission de la plus haute importance à effectuer. Et il va bientôt faire nuit.

- À vos ordres Amiral ! On vous suit ! dirent les deux hommes en faisant le salut militaire.

Ils se dépêchèrent de rentrer au Normandy, les rues devenant de plus en plus bondées à mesure que l'obscurité grandissait. Ils furent accueillis par l'officier Traynor qui les attendait pour leur faire la visite du vaisseau et leur montrer les quartiers d'équipage. Ils n'imaginaient pas celui-ci aussi grand et aussi bien agencé. L'équipage leur fit un accueil chaleureux, après quoi ils allèrent tous manger au mess avant une dernière réunion. Shepard leur expliqua que, vu l'heure, ils n'attaqueraient pas avant le lendemain à l'aube et qu'ils resteraient postés avec le capitaine Cortez dans le hangar pour les couvrir en cas de grabuge. Après avoir rappelé à chacun sa mission, elle mit fin à la réunion et les envoya dans leurs quartiers.

- James ? demanda Shepard.

- Oui mon Amiral, qu'est-ce qui se passe ?

- Vous êtes sûr qu'on peut faire confiance à votre taupe ?

- Affirmatif mon Amiral !

- Vous ne voulez toujours pas me dire quel lien vous lie à cette personne ?

- Avec tout le respect que je vous dois, Lola, je ne pense pas que ceci soit important. Ce qui est important en revanche, c'est que je lui confierais ma vie sans hésiter.

- Si vous le dites, dit-elle légèrement déçue. Rompez !

- Bien, chef !

James quitta la salle et alla rejoindre Liara dans sa cabine. La jeune Asari relisait les notes qu'elle avait prises quelques heures plus tôt. Elle leva la tête lorsqu'il passa devant elle pour aller dans la salle de bain. Shepard lui en avait fait installer une pour plus d'intimité, maintenant qu'elle était en couple officiel avec Cortez. À vrai dire, elle avait aussi agrandi les quartiers de Garrus et Tali, vu qu'ils passaient le plus clair de leur temps sur le vaisseau. Elle devait bien ça à ses coéquipiers, pour toutes ces années de bons et loyaux services.

Il en ressortit quelques minutes après, uniquement vêtu d'un caleçon. Liara tapota la place vide à côté d'elle pour l'inviter à la rejoindre, ce qu'il fit sans se faire prier. Elle portait une nuisette blanche, presque translucide, qui laissait entrevoir les sous-vêtements en dentelle qu'elle avait achetés pour une précédente occasion. Elle esquissa un sourire lorsqu'elle vit que sa tenue ne le laissait pas indifférent. Elle l'attira à elle pour l'embrasser lorsqu'elle remarqua un pli au creux de son front. Il semblait contrarié bien qu'il n'en laissa rien paraître. Elle se recula légèrement pour l'observer plus attentivement, ce à quoi il répondit par un grognement.

- Tout va bien lapin ?

- Bien sûr ! Pourquoi tu me demandes ça ?

- Je ne sais pas, tu as l'air tendu.

- Un peu que je suis tendu, lui dit-il avec un sourire espiègle.

- T'es bête ! lui répondit-elle en riant. Je veux dire que tu as l'air contrarié. C'est la mission de demain qui t'inquiète ? Tu sais, ce ne sera pas plus difficile que toutes les autres fois où on a combattu Cerberus !

- Non, c'est pas ça, mi amor ! C'est quelque chose que Shepard m'a dit tout à l'heure. À propos de mon indic. Elle m'a demandé si j'étais sûr de sa loyauté, dit-il en se redressant.

- Et alors ?

- Je lui ai répondu que oui, bien sûr, mais maintenant, je ne sais plus trop. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Et il y a un monde entre refiler des informations et faire entrer l'ennemi dans sa propre base. Et si elle jouait un double jeu ? Et si c'était un piège ? Elle a peut-être changé. Après tout, rien n'est plus pareil depuis la fin de la guerre. Cerberus a un nouveau dirigeant. Et s'il l'avait percé à jour et qu'il se servait d'elle pour arriver jusqu'à Shepard ?

- Houla, mon lapin, lui dit-elle doucement en l'attirant à elle. Tu cogites beaucoup trop. Viens, je vais te détendre.

Avant qu'il n'ait le temps de répondre, elle l'embrassait avec passion. Puis elle le repoussa légèrement, le temps pour elle d'enlever ce morceau de tissu qui la gênait. Il en profita pour faire de même et c'est en tenu d'Adam qu'il se rallongea contre elle. Une aura bleutée commença doucement à entourer l'Asari. Il lui embrassa le cou avec des baisers langoureux avant de descendre lentement vers le creux de ses seins. Là, il passa les mains derrière le dos de sa bien-aimée qui se cambra, afin de dégrafer l'objet de ses frustrations. Il le laissa tomber par terre et reprit son exploration pour s'arrêter au nombril. Il releva la tête pour la regarder un instant, le temps pour lui de voir si elle y prenait du plaisir. Constatant que c'était le cas, il se mit à titiller son nombril avec la langue. Elle lâcha alors un petit cri qui le fit sourire. Le halo bleu s'intensifia et elle se cambra davantage, comme pour l'inviter à la pénétrer. Il reprit sa descente pour arriver au niveau du pubis où il s'arrêta. Il attrapa une des lanières qui entravait l'objet de ses désirs avec les dents et tira délicatement jusqu'à le faire glisser complètement jusqu'au sol. Il se redressa alors pour la contempler tout entière. Elle leva les bras vers lui en signe d'invitation, non sans un sourire aguicheur à la vue de ce membre majestueux qui se dressait dans toute sa splendeur.

Impatiente, elle sentit son rythme cardiaque s'accélérer et se releva pour l'attirer à elle de nouveau. Dans une étreinte passionnée, il la posséda. Elle laissa échapper un râle de plaisir, lui agrippa la taille avec ses jambes et se laissa emporter dans une cadence de va-et-vient qui lui procura un frisson d'extase.

À bout de souffle, ils se séparèrent enfin. Il la regarda se lever et se diriger vers la salle de bain. Il se retourna et glissa sous les draps frais de satin où il s'endormit sans demander son reste.

Il plongea doucement vers un sommeil mouvementé et son inconscient lui fit revivre une scène de son passé. Il était sur Terre et la guerre avec les Moissonneurs n'avait pas encore commencé. Il devait avoir 19 ans et se tenait sur le seuil de sa maison. Le ciel commençait à rosir, signe que le jour n'allait pas tarder à disparaître. Il avait pris une décision ce jour-là, celle de s'engager dans l'armée en tant que marine. Son père ne voulait pas, mais son oncle le poussait dans cette voie. C'était mieux que de traîner dans les bars ou de devenir dealer. Il entendit une voiture au loin et se leva lorsqu'il reconnut celle de son oncle, Emilio. Il venait le chercher pour l'emmener dîner chez lui. Il se leva et monta dans la voiture lorsque celle-ci s'arrêta devant lui. Ils parcoururent quelques kilomètres en silence, puis son oncle prit la parole :

- Tu as pris la bonne décision, fils. T'engager dans la marine est la meilleure chose qui pourra jamais t'arriver.

- J'espère que tu as raison. Mon père ne m'adresse plus la parole, il est défoncé à longueur de journée…

- Je te l'ai dit. Il ne peut pas t'empêcher de faire ce que tu veux. Tu pars quand déjà ?

- La semaine prochaine. L'entraînement commence quasiment en même temps.

- Bien, bien. Tu sais qu'il y a quelqu'un qui est impatient de te voir ?

- Ah bon ? Qui ça ?

- Tu verras. Elle veut te faire la surprise !

Se demandant qui cela pouvait bien être, il continua la route en silence. Arrivé devant la maison de son oncle, il descendit de la voiture et se dirigea vers la porte où il actionna la sonnette. Quelques minutes après, la porte s'ouvrit sur une magnifique jeune femme aux cheveux d'un noir de jais et aux magnifiques yeux bleus azur.

- Caitlin ? C'est toi ? Dios mio, que tu es belle !

- N'est-ce pas ? lui demanda son oncle dans son dos.

- James ! Ça me fait tellement plaisir de te voir ! Mais ne reste pas sur le pas de la porte. Entre, voyons !

James la suivit jusqu'à un petit salon. Elle lui proposa de s'installer sur le canapé avec son père le temps pour elle d'aller chercher de quoi grignoter. Cela faisait bien 10 ans qu'il n'avait pas remis les pieds dans cette maison et qu'il n'avait pas revu sa cousine. Depuis ce jour funeste qui avait marqué une déchirure dans la relation de son père avec son oncle. Alors qu'il jetait un rapide coup d'œil dans la pièce, celui-ci fut attiré par une photo sur le mur. Il se leva pour aller l'inspecter de plus près. On y voyait au premier plan une femme et un petit garçon, assis sur la plage, de dos et au second plan un magnifique coucher de soleil. À la vue de ce cliché, une larme roula le long de sa joue. Il sentit une main se poser sur son épaule.

- À moi aussi elle me manque ! lui dit doucement Emilio.

- Tu t'es déjà demandé ce qui se serait passé si c'était lui et pas elle qui avait pris la navette ce jour-là ?

- Eh bien, ta mère serait toujours vivante, je suppose. Et tu ne serais pas en train d'essayer de devenir marine.

- Tu as sûrement raison. Je m'en veux de ne pas être venu plus souvent après sa mort. Mais papa…il était tellement mal.

- Je sais. La drogue n'a fait que le rendre plus agressif et odieux envers toi. Il aimait profondément ta mère, mais n'a pas su gérer sa disparition. Il a coupé les ponts avec nous, pensant que cela l'aiderait. Mais visiblement, ça n'a pas marché.

Ils furent interrompus par un bruit de talons venu de la cuisine. Ils se retournèrent pour constater que Caitlin venait de déposer un plateau de petits fours sur la table. James et son oncle vinrent s'asseoir côte à côte tandis que la jeune femme s'installait en face d'eux. La soirée continua joyeusement, ponctuée de rires et de mets délicieux. La discussion tourna principalement autour de James et de sa décision, qui ne manquerait pas d'être intéressante. Au bout d'un moment, la conversation prit une tournure différente et ce fut au tour de sa cousine d'expliquer ce qu'elle comptait faire de sa vie. Elle allait bientôt entrer à l'université, au début de l'automne, pour y étudier les sciences et plus spécifiquement les artefacts extra-terrestres. Elle voulait pouvoir faire la différence si une nouvelle guerre semblable à celle du premier contact se déclarait un jour. À la fin de la soirée, Emilio raccompagna son neveu chez lui.

Nouveau flashback. Cette fois, il était plus vieux. Il regardait la télévision, assis sur un canapé peu confortable. Ses coéquipiers riaient autour de lui. Une porte s'ouvrit et un homme entra. Tous se levèrent pour le saluer.

- Rompez, soldats ! Vega, je peux vous voir deux minutes ? J'ai une mission à vous confier.

- Oui, Capitaine !

James quitta la pièce pour suivre son supérieur dans la salle de débriefing. Ils étaient sur un petit vaisseau, qui comptait une vingtaine de soldats. Il lui expliqua qu'il devait se rendre sur une planète du nom de Néphéron, seul, de préférence, afin de ne pas attirer l'attention sur lui. Il s'agissait d'une mission d'infiltration afin d'enquêter sur un groupe de scientifiques d'une organisation terroriste. Ils volaient des armes dans toute la galaxie pour les étudier et tentaient de les améliorer pour leur profit. À quelle fin, tous l'ignoraient. Une mission de routine, en somme. Il devait entrer, faire sa petite enquête et ressortir pour donner les renseignements à l'Alliance. Rien qui ne devait lui prendre plus de deux jours. Cerise sur le gâteau, son capitaine avait fait en sorte qu'il soit attendu. Il devait se faire passer pour un acheteur potentiel.

Il partit le lendemain pour le secteur Voyager, où se trouvait une charmante planète tellurique à l'atmosphère toxique et recouverte de volcans afin d'y effectuer sa mission. Le voyage se déroula sans encombre, et après avoir scanné la zone, se posa non loin de ce qui ressemblait à une base.

Des hommes lourdement armés patrouillaient dans la zone et le système de défense était bien plus sophistiqué qu'il ne le pensait. Par chance, sa couverture était solide et arrivé à l'entrée, on le laissa entrer. Un homme en costume l'accueillit afin de lui faire faire le tour du propriétaire. Il avait en sa possession un petit gadget qui lui permettait d'enregistrer tout ce qu'il voyait ou entendait. Ainsi, il pouvait déambuler librement, sans être obligé de tout retenir pour ensuite noter dans un carnet ses découvertes. À la fin de la visite, il remarqua que son guide ne lui avait pas tout fait visiter. En effet, une partie de la base, délimitée par deux grosses portes, lui était interdite. L'homme lui expliqua que c'était la zone où se trouvaient les laboratoires et qu'il n'y avait rien qui puisse l'intéresser à l'intérieur. Lui n'était pas de cet avis. Après tout, sa mission relevait justement de ce qu'il y avait de l'autre côté de ses portes. Qu'à cela ne tienne, il s'y faufilerait plus tard. L'homme lui montra ses quartiers pour la nuit et lui dit que son chef le verrait le lendemain pour parler affaires. Il devait donc plier cette mission au plus vite.

Il attendit le milieu de la nuit, au moment où les patrouilles étaient réduites, pour sortir de sa chambre. Il se dirigea directement vers les deux grandes portes qu'il avait vues la veille et se dépêcha de les franchir. Par chance, personne ne remarqua sa présence et aucune alarme ne retentit.

Il se trouvait dans un couloir bordé de portes et de parois vitrées. Même à cette heure tardive, il pouvait apercevoir des scientifiques derrière leurs bureaux ou leurs microscopes. Il longea le couloir et compta dix portes, de part et d'autre. Sur chacune d'elles était écrit ce à quoi elle correspondait. Il s'arrêta devant celle qui indiquait « artefacts ». Il regarda par la fenêtre pour voir s'il y avait quelqu'un à l'intérieur, mais ne voyant personne, entreprit d'entrer. Par chance, la personne qui travaillait là avait oublié de verrouiller la porte. Il donna un coup sur le point vert et la porte s'ouvrit. Il regarda brièvement derrière lui pour être sûr que personne ne l'avait vu faire et entra. Il se dirigea vers les ordinateurs où il connecta son gadget. Absorbé par ce qu'il était en train de faire, il n'entendit ni la porte s'ouvrir ni les pas approcher. Il se releva uniquement lorsqu'il sentit le canon d'un fusil appuyé contre son dos. Machinalement, il leva les mains et rapidement, se retourna et désarma son adversaire qui s'avéra être une femme. Et quelle femme !

Ils se fixaient du regard sans savoir comment réagir. Lui, la tenant en joue et elle, les mains en l'air. Ils restèrent ainsi de nombreuses secondes avant qu'elle ne brise le silence.

- J…James ? C'est bien toi ?

- Caitlin, dit-il doucement. Que…comment ? Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-il, éberlué.

- Je pourrais te poser la même question, lui répondit-elle. Et si tu baissais ton arme, avant de blesser quelqu'un.

- Euh…oui, pardon. Je…j'ai été surpris, c'est tout.

Tous deux commencèrent à se détendre. Elle alla lui chercher une chaise et s'assit à son bureau. Elle prit soin de verrouiller la porte, même si à cette heure de la nuit, ils ne risquaient pas d'être dérangés.

- Depuis quand tu bosses ici ? Et est-ce que seulement tu sais pour qui tu travailles ?

- Je fais des recherches pour améliorer l'armement de nos soldats en vue d'une prochaine guerre. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je ne peux pas te le dire. C'est top secret. Bordel ! dit-il en se prenant la tête dans les mains. Ça se complique si t'es là.

- Mais de quoi tu parles à la fin ? Tu es soldat non ? On est dans le même camp alors…même si je ne sais toujours pas ce que tu fais ici à cette heure de la nuit.

- Non, justement. On n'est pas dans le même camp, prima ! dit-il en se levant si violemment que la chaise en tomba à la renverse. Tu bosses pour les méchants ! On ne sait pas qui ils sont, mais là, tu travailles clairement à armer l'ennemi !

- Tu te trompes ! cria-t-elle, avant de se lever à son tour. Cerberus sert les intérêts de l'humanité.

- Cerberus ? C'est quoi ça, Cerberus ? C'est le nom de l'organisation criminelle pour laquelle tu travailles ? Caitlin, ce sont des terroristes ! s'énerva-t-il. Viens avec moi, je vais te sortir de là !

Il lui prit la main pour la mener vers la sortie, mais elle le repoussa violemment. Elle lui expliqua alors qu'elle n'avait pas l'intention de s'enfuir. Elle voulait aider l'humanité à lutter pour sa suprématie. Depuis deux ans qu'elle travaillait pour eux, elle avait vu et appris plus de choses qu'en toutes ses années d'étude. Et elle croyait leur leader bien qu'elle ne l'ait jamais vu. Quoi qu'il dise, elle trouvait le moyen de retourner ses paroles contre lui.

- Si tu n'es pas avec nous, tu es contre nous, lui dit-elle, sincèrement désolée. Tu ne me laisses pas le choix, prima, dit-elle avant d'appuyer sur un bouton qui se trouvait près de son bureau.

Une alarme retentit et des bruits de course se répandirent dans le couloir.

- Arrête ! Qu'est-ce qui t'es arrivée ? Tu n'es plus toi-même. La jeune femme que j'ai connue voulait étudier la science pour aider l'humanité, pas pour faire la guerre ! On dirait que tu es…dit-il en cherchant ses mots, endoctrinée ! Désolé, mais moi non plus, tu ne me laisses pas le choix.

D'un mouvement rapide, il l'attrapa par le bras pour l'amener à lui. Il passa un bras autour de son cou avec sa main libre et appuya le canon du pistolet sur sa tempe avec l'autre. À ce moment-là, la porte s'ouvrit, et il fut mis en joue par une dizaine de super-soldats lourdement armés.

- Ne tirez pas, c'est un de nos meilleurs chercheurs ! cria l'un d'entre eux.

- Allez amigos, écoutez votre chef, vous ne voudriez pas que je fasse un trou dans sa jolie petite tête, leur dit-il en appuyant plus fort sur le canon, ce qui arracha un cri à son otage.

- Laissez-le passer ! leur ordonna l'homme qui semblait être leur supérieur.

Tous s'écartèrent pour les laisser passer. Une fois arrivé dans le couloir, il recula doucement vers les deux portes qu'il avait prises en entrant, tout en gardant le canon appuyé sur la tempe de sa cousine. Une fois celles-ci franchies, il les bloqua en tirant dans le mécanisme. Et quand il fut sûr et certain qu'ils ne pourraient pas le suivre le temps qu'il regagne sa navette, il relâcha son otage. Il la regarda une dernière fois et sortit en courant du bâtiment. Après quelques échauffourées, il réussit tant bien que mal à retourner à son vaisseau et quitta la planète en vitesse. « Mierda, se dit-il. Toni ne va pas être content ! ».

Il se réveilla en sursaut et regarda à côté de lui. Liara était toujours endormie. Un coup d'œil à son réveil lui indiqua qu'il ne restait que deux heures avant de devoir se lever. Incapable de se rendormir, il se leva, mit une veste et un jogging, et descendit dans la soute pour faire un peu de tractions avant le réveil des troupes.