Merci beaucoup, Moira-chan, pour ta relecture et ton avis, ça m'a bien rassurée :)
Je vous souhaite une belle lecture !
Personnages : Ness/Kaiser
Thème : jaser
Ensemble à jamais
Comme tous les jours, Ness quitta le vestiaire à la fin de son entrainement, en même temps que Kaiser. Peu importe qu'il soit systématique prêt avant lui, Ness l'attendait toujours avant de partir. Ça allait juste de soi. Et, comme tous les jours également, il put entendre les murmures s'élever dans les airs dès que la porte se referma sur eux. Leurs coéquipiers pensaient-ils réellement qu'ils étaient discrets ? Ils étaient si stupides ! Ness aimerait tant les remettre à leur place, mais Kaiser lui avait clairement fait comprendre qu'il ne devait pas réagir. Et si Kaiser le disait, alors Ness obéissait. Ça avait toujours été comme ça entre eux. Dès leur première rencontre, Ness avait succombé à la grandeur de Kaiser. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour décider qu'il dédierait toute son existence à rendre Kaiser heureux.
Bien sûr, Ness n'était pas idiot. Ni sourd, par ailleurs. Il savait bien que tout le monde jasait dans son dos. On le prenait pour le serviteur de Kaiser, voire même son chien. Chacun de leurs coéquipiers avait un avis très arrêté sur leur relation. Les plus courageux se moquaient de Ness sans se cacher. Les plus... gentils ? naïfs ? lui conseillaient de s'éloigner de Kaiser, d'apprendre à vivre pour lui-même. Et c'était bien eux que Ness haïssait le plus. Parce qu'il pouvait supporter toutes les médisances à son sujet, mais jamais il ne pourrait accepter qu'on dise du mal de Kaiser !
À cette pensée, Ness jeta un regard à Kaiser qui se dirigeait d'un pas tranquille vers leur appartement. Comme toujours, il était si beau. Ses cheveux voletaient au vent, dégageant son magnifique visage. Ses sublimes yeux bleus regardaient droit devant, remplis de confiance et de suffisance. La veste que portait Kaiser n'était pas entièrement attachée, laissant apparaitre le somptueux tatouage qui ornait son cou. Ness laissa trainer ses yeux sur ces ravissantes roses bleues, les admirant une fois de plus. Non vraiment, c'était une vision dont il ne pourrait jamais se lasser. Il ne pourrait jamais se lasser de Kaiser tout court. Les gens qui lui disaient de fuir ou, pire, qui traitaient Kaiser de toxique n'avaient juste rien compris !
La rage remplit le coeur de Ness. Il ne supportait pas d'associer Kaiser au mot toxique. Toutes ces personnes qui ne faisaient que jaser dans leur dos étaient toutes si stupides ! Et complètement aveugles ! Kaiser n'était pas toxique ! Leur relation n'était pas aussi unilatérale que ce que les gens se plaisaient à croire ! Incapables de réfléchir, ces derniers se contentaient de juger la surface. Ils n'avaient clairement pas les capacités intellectuelles pour comprendre quelqu'un d'aussi complexe que Kaiser. Quelque part, ça lui plaisait. Au moins, Ness pouvait se targuer d'être celui qui comprenait le mieux Kaiser.
Cette constatation lui réchauffa le coeur. Oui, il était la personne la plus proche de Kaiser. Après tout, ils se connaissaient depuis plus de dix ans à présent. Ils avaient traversé les affres de la pauvreté ensemble. Ils s'étaient battus pour être reconnus, s'étaient entrainés sans relâche pour être repérés par une grande équipe de football. Ness avait si souvent bandé les pieds ensanglantés de Kaiser. Et puis, il y avait cette promesse. Cette promesse qu'ils s'étaient faite il y a si longtemps maintenant, mais qui était toujours bien présente dans leur coeur. Celle d'être toujours là l'un pour l'autre. Alors, oui. Ness avait besoin de Kaiser dans sa vie. Mais tout autant que Kaiser avait besoin de lui dans la sienne.
Les gens pouvaient bien dire ce qu'ils voulaient, jamais ils ne feraient douter Ness. Tout ce qui comptait, c'était sa vérité à lui. Il se sentait si heureux auprès de Kaiser. Et quand ce dernier le regardait, plus rien n'existait. C'est vrai, Kaiser s'emportait quelques fois sur lui. Mais ce n'était pas grave, parce que Ness savait pourquoi il agissait de la sorte. Et parce qu'il l'acceptait, tout simplement.
Ness continua donc de suivre Kaiser jusqu'à ce qu'ils arrivent dans l'appartement qu'ils louaient ensemble depuis trois ans maintenant. Ça avait été si naturel pour eux de décider de vivre au même endroit. À vrai dire, le contraire ne leur avait même pas traversé l'esprit. Et, bien qu'ils aient techniquement chacun leur chambre, Ness n'avait jamais utilisé la sienne. Parce qu'il savait très bien que la nuit était le moment que Kaiser redoutait le plus. Et il se devait donc d'être là pour lui.
Pénétrant dans leur foyer accueillant, Ness suivit l'exemple de Kaiser et retira rapidement son manteau et ses chaussures. Puis, après avoir posé son sac de sport au sol, il attendit patiemment pour voir ce que Kaiser allait faire. Ce dernier était resté silencieux tout au long du trajet. Ness savait ce que ça signifiait. Kaiser n'était pas de bonne humeur et attendait d'être chez eux, en sécurité, pour relâcher ses émotions. Sans surprise, Kaiser se laissa tomber sur le divan dans un gros soupir. Il pencha ensuite sa tête, la prenant en tenaille entre ses mains.
« Cet enfoiré de Noa ! siffla-t-il. Pour qui il se prend ?! Comment ose-t-il me parler comme ça ?! »
Ness s'approcha prudemment de lui. Quand Kaiser était dans ce genre d'état, c'était toujours quitte ou double. Soit il avait besoin des mains réconfortantes de Ness, soit il voulait qu'il le laisse tranquille. Voyant que Kaiser ne l'envoyait pas balader, Ness posa alors ses doigts sur ses épaules et commença à le masser.
« Que s'est-il passé ?
—À ton avis ?! grinça Kaiser. Il m'a fait toute une leçon de morale en disant que je devrai bien me comporter quand on sera au Japon. Que si je continuais avec mes sales manies, il n'aurait aucun scrupule à me remettre à ma place devant le monde entier ! »
Ness resta silencieux, mais il accentua son massage. La relation entre Noa et Kaiser avait toujours été très tendue. Il était évident que Noa n'aimait pas Kaiser. Et, bien qu'il ne l'ait jamais montré, Ness savait que ça blessait Kaiser. Après tout, ils avaient tous les deux admiré Noa quand ils étaient petits. Ness se souvenait très bien de la nervosité qui avait envahi Kaiser lors de sa première rencontre avec le plus grand attaquant du monde. Mais rien n'y avait fait. Kaiser n'avait même pas eu l'occasion de lui dire le moindre mot que Noa l'avait déjà catalogué. Il s'était bêtement fié aux rumeurs qu'il avait entendues sur Kaiser. Ness le détestait. Comment avait-il pu ne jamais donner une chance à Kaiser ?
« Il veut que j'échoue, murmura ce dernier à voix si basse que Ness eut du mal à l'entendre. Il ne fait que me regarder de haut, comme si je ne valais rien. Comme si je n'étais pas Michaël Kaiser ! »
Les derniers mots se brisèrent dans sa gorge. Aussitôt, Ness monta sur le fauteuil et prit Kaiser dans ses bras. Il ne supportait pas de le voir comme ça ! Tout le monde pensait que Kaiser était imbu de lui-même, mais, en réalité, c'était tout le contraire. Ness savait à quel point Kaiser tentait de se convaincre lui-même chaque jour qu'il était quelqu'un de fort. Ness sentit sa haine envers Noa augmenter. Il caressa les cheveux de Kaiser avec le plus de douceur possible. Il fut heureux en sentant Kaiser se laisser aller dans son étreinte. Ses doigts accrochèrent même son t-shirt avec force. Ness savait qu'il était sur le point de craquer. Mais il comptait bien tout faire pour que ça n'arrive pas.
« Tu es le meilleur, Michaël. »
Son prénom glissa si facilement sur sa langue. Parce que Kaiser avait toujours aimé cette proximité entre eux dans ce genre de moment, alors qu'il préférait afficher une distance devant les autres.
« Je crois en toi. Tu es si incroyable ! Tu vas tous les écraser au Japon ! Le monde entier verra ta force ! Reconnaitra le grand Michaël Kaiser. »
Il continua à caresser ses beaux cheveux d'une main, tandis que l'autre le maintenait tout contre lui dans un geste affectueux.
« Tu vas y arriver Michaël. Ils courberont tous l'échine devant toi parce que personne ne t'arrive à la cheville. »
Soulagé de sentir que Kaiser se détendait dans ses bras, Ness continua à faire l'éloge de l'homme qu'il aimait le plus au monde. Les mots lui venaient si facilement. Il était prêt à continuer toute la nuit s'il le fallait.
Alors oui... Ness n'en avait rien à faire de ce qu'on pouvait dire dans son dos. Il se moquait bien de tous ces gens qui jugeaient leur relation. Il détestait tous ceux qui pensaient que Kaiser était quelqu'un de toxique. Lui seul connaissait la vérité. Connaissait le vrai Michaël. Un sentiment de possessivité s'empara de lui tandis qu'il guida Kaiser pour que ce dernier pose sa tête sur ses genoux.
Oui. Il était le seul à pouvoir voir la vulnérabilité de Michaël. Le seul à pouvoir le réconforter. Le seul à avoir le droit de l'aimer, aussi. Parce que si tout le monde savait que Michaël lui avait attaché une laisse autour du cou, ils étaient les deux seuls à savoir que Michaël avait également sa propre laisse que Ness tenait délicatement entre ses doigts.
Ness sourit à cette pensée. Oh oui, ils avaient autant besoin l'un de l'autre et personne, jamais, ne pourrait les séparer. Alors qu'ils continuent à jaser dans son dos, qu'importe. Parce que Ness ne quitterait jamais Michaël. Tout simplement.
