Chapitre 12
Tom se réveilla au milieu de deux choses qu'il n'avait pas envisagées.
La première était son lit. Pourtant certain d'avoir sombré alors qu'il se trouvait sur son canapé grinçant, il se trouvait à présent emmitouflé dans sa couverture, appréciant moelleux de son matelas qui, il fallait l'admettre, était quand même bien plus confortable que ce canapé miteux dont les ressorts te chatouillent l'arrière-train à chaque mouvement.
La deuxième, et pas des moindre, était les bras de Mitch. Clignant des yeux, Tom se rendit compte que sa tête reposait, non pas sur un coussin fluffy, mais sur les pecs fermes de l'intéressé. Celui-ci, voyant que Tom se réveillait, déposa un baiser léger dans ses cheveux.
- Ça va ?
Tom réprima un bâillement, tandis que le cerveau sous ses boucles se remettait à fonctionner.
La nuit avait été étrange, profonde et sans rêve, mais pas agréable non plus. Leur conversation de la veille avait ouvert un genre de trou dans la poitrine de Tom, comme si on avait retiré un gros poids, mais en y laissant un grand vide à la place. Se laisser submerger par les souvenirs, les admettre à demi-mot, pire, entendre Mitch les prononcer à voix haute, avait été aussi douloureux que libérateur. Tom passa un doigt sur une vieille cicatrice qu'il portait à la hanche, et tressaillit.
Aussitôt, les mains de Mitch le lâchèrent, et il le sentit se raidir sous lui.
- Tout va bien ? Tu veux que je te laisse ? demanda-t-il d'un ton inquiet.
- Ça va, ça va…
Tom laissa sa tête retomber sur son torse et passa un bras autour de Mitch.
- T'inquiète pas.
- Mec, je sais plus si je peux te toucher ou pas.
Tom eut un petit sourire ému. Il appréciait vraiment l'honnêteté dont Mitch faisait preuve à son égard, les pincettes qu'il prenait avec lui pour ne pas le brusquer. Il était en revanche hors de question qu'ils remettent de la distance entre eux.
Il leva la tête et déposa un baiser sur les lèvres de Mitch.
- Écoute, je sais que tu sais pas trop comment réagir, mais je n'ai aucun problème à ce que tu me touches. Genre, vraiment pas.
- T'es sûr ?
Tom acquiesça.
- Sûr. Le reste c'est… c'est mon histoire perso. Ça ira mieux avec le temps. Et avec toi.
- Ça marche.
- Je peux te demander un truc stupide et niais ?
- Ce que tu veux.
Tom déglutit et sentit ses yeux s'humidifier.
- Promets-moi de ne laisser personne d'autre me toucher.
Mitch se mordit la lèvre, enroula ses bras autour de Tom et le serra contre lui, murmurant à son oreille.
- Plus personne ne touchera jamais. Jamais.
Tom se blottit contre lui et poussa un soupir d'aise. C'était con, il le savait, cette espèce de reproduction genrée du schéma de la personne fragile et apeurée qui se fait protéger par son mec baraqué. Mais pour l'heure, il s'en foutait. Il voulait juste combattre ses démons, et il avait besoin de la force de Mitch pour l'aider.
De toute manière, Mitch était plus proche du rôle du gros nounours que de celui du copain musclé qui pète des dents.
Sentant l'émotion le gagner, Tom voulut alléger l'atmosphère.
- Alors, tu m'as porté jusqu'à mon lit ? fit sa voix étouffée contre le torse de Mitch.
Ce dernier sourit et le libéra de son étreinte.
- J'ai fait de mon mieux pour pas te réveiller. D'ailleurs, t'as dormi en chemise, désolé. Je voulais pas te déshabiller sans ton consentement.
- Je te remercie. Mais pourquoi t'es torse nu, toi ?
- Mon marcel était tout dégueu. D'ailleurs, je squatterai bien ta douche, si ça te dérange pas.
- Aucun problème. T'as vraiment couru jusqu'à chez moi ?
- Dès que j'ai… enfin, ouais, quand j'ai réalisé certains trucs. Je faisais ma muscu.
- J'avoue que la douche ne fera pas de mal.
- Je schlingue.
- Tu schlingues.
Mitch leva les yeux au ciel et, avant que Tom ait pu faire quoi que ce soit, le retourna comme une crêpe et le fit rouler jusqu'au bord du lit. Tom poussa un cri ridicule en tombant par terre, sa chute amortie par la couette enroulée autour de lui.
- A plus, mon p'tit maki !
- Je te déteste ! Et cette fois, ne te nettoie pas avec mon liquide vaisselle !
Mitch disparut dans la salle de bains et Tom grommela en s'extirpant de la couverture. Une fois le lit de nouveau en place, il entreprit de se changer, ses vêtements complètement chiffonnés par l'étrange nuit.
Le bruit de l'eau qui coule dans la pièce d'à côté était accompagné de la mélodie émise par Mitch, qui sifflotait gaiement sous la douche. Tom sourit.
Comme c'était étrange, d'avoir de nouveau Mitch ici, avec lui.
Comme c'était agréable, de pouvoir à nouveau se confier, sortir de sa solitude morne, rire et sourire à nouveau.
Bien sûr, toutes les emmerdes qu'ils avaient accumulées ces derniers mois ne s'effaceraient pas d'un coup. Mais Tom sentait qu'ils avaient franchi un cap.
Mitch le faisait fondre. Ses excuses, sa délicatesse, ses déclarations avaient pour effet de liquéfier le cœur de Tom à chaque fois qu'il y repensait. Il pouvait sentir l'amour que Mitch lui portait, tellement intense que ça le déstabilisait presque.
Mitch était amoureux de lui.
Mitch était amoureux de lui.
Il le savait bien sûr, depuis leur premier baiser, mais il ne l'avait jamais autant ressenti.
Tom souffla profondément en passant une chemise propre. Le cœur battant à tout rompre il accueillait les émotions qui se développaient en lui.
Amoureux. Lui aussi était amoureux.
C'était évident.
Pourtant, il était incapable de prononcer les trois mots magiques. C'étaient des mots corrompus, souillés par Emma – penser son prénom en pleine conscience lui arracha une grimace.
Il espérait, de tout son cœur, que Mitch comprenne et qu'il devine à quel point les sentiments de Tom étaient forts, même sans avoir à lui dire. Il lui avait promis qu'il n'attendait rien de la part de Tom, ce qui le rassurait beaucoup, mais Tom n'en restait pas moins frustré. Il aurait aimé montrer à Mitch tout ce qu'il ressentait pour lui, sans avoir besoin de dire ces mots à la con.
Le sang qui brûla les joues de Tom, lorsqu'il le vit sortir de la salle de bains en caleçon, le convainquit que la solution à son problème ne serait pas difficile à trouver. Quelque part, dans son cerveau, un petit interrupteur – celui de la peur, de la honte, de la gêne, des complexes – s'éteignit.
Il aimait Mitch. Alors, quand ce dernier entra dans la chambre avec un petit sourire satisfait, frottant une serviette contre ses cheveux humides, Tom attrapa son visage et l'embrassa.
Mitch eut une petite seconde de surprise, puis laissa tomber sa serviette pour enrouler ses mains autour du cou de Tom. Ce dernier se plaqua contre lui et descendit déposer de petits baiser dans son cou. Il entendit la respiration de Mitch s'accélérer et eut un petit soupir satisfait. Ses mains se mirent à caresser son dos nu et encore humide avec des gestes doux.
- Tom… murmura Mitch.
L'intéressé attrapa à nouveau ses lèvres, avide, mordillant légèrement celle du bas. Mitch ne put retenir un petit gémissement, mais s'écarta de quelques centimètres et posa son front contre celui de Tom.
- Écoute, la dernière fois j'ai fait n'importe quoi et je voudrais pas…
- Tu sais très bien ce qui a foiré la dernière fois, coupa Tom. J'ai plus l'intention de me barrer, rassure-toi.
- Mais… t'es sûr de toi ? Vraiment ?
Tom pressa son corps contre celui de Mitch et planta ses yeux verts dans les siens.
- Est-ce que c'était le bon moment et la bonne période ? Non. Est-ce que j'ai apprécié me faire plaquer contre le mur par mon DRH ? Absolument.
Il caressa la mâchoire de Mitch avec son pouce sans cesser de plonger son regard dans le siens.
- Figure-toi que moi aussi, j'ai envie de toi. Plus que jamais.
Tom sentit quelque chose durcir contre sa cuisse et se mordit la lèvre. Le geste avait dû avoir un sacré effet sur Mitch, car il plaqua ses lèvres contre les siennes dans un baiser passionné. Tom entrouvrir légèrement la bouche et leurs langues s'effleurèrent, provoquant un genre de choc électrique dans tout son corps. Il glissa ses mains contre le torse de Mitch et les posa au creux de son dos, juste au-dessus des fesses. Son cœur rata un battement lorsque Mitch tira sa chemise en que ses doigts commencèrent à jouer avec le bouton de son jean.
Tom commençait à haleter. Il glissa une main dans les cheveux de Mitch et l'approcha encore plus de lui. Ses jambes se mirent à trembler légèrement lorsqu'il sentit son jean tomber à ses pieds. Mitch attrapa ses fesses et le plaqua contre lui.
Tous deux gémirent lorsque leurs caleçons se rencontrèrent. Tom pouvait sentir la peau de Mitch en feu, légèrement moite. Lui-même suffoquait, tant le contact le rendait fou. Il le poussa légèrement contre le mur, lèvres sur son cou, savourant le contact des mains de Mitch sur ses fesses. Puis il releva la tête, posa son front contre le sien, et décala légèrement son bassin.
La friction fit naître un feu d'artifice dans sa tête et dans son corps. Il continua à bouger lentement, doucement, savourant le contact du fin tissus entre eux. Ce que Tom voyait n'avait pas de prix.
Mitch avait fermé les yeux, poussant de petits soupirs de satisfaction, bouche entrouverte, sa légère barbe claire encore humide de la douche. Il ouvrit légèrement les yeux et Tom se sentit encore durcir en voyant le désir que lui renvoyaient ces prunelles bleues.
Tom continua ses petits mouvements de bassin et Mitch lâcha ses fesses – il faillit protester, mais il se ravisa lorsque des doigts agiles se mirent à défaire, lentement, les boutons de sa chemise. Finalement, le vêtement tomba à terre et Tom vit Mitch le regarder comme s'il voulait le dévorer.
Tom commençait à se sentir étroit dans son caleçon, mais il rejeta cette idée. Il voulait autre chose. Il saisit le visage de Mitch entre ses mains et se mit à attaquer ses lèvres avec avidité, pendant que ses mouvements de bassin se firent plus intenses. Dieu, qu'est-ce que c'était bon.
Il quitta les lèvres de Mitch et bourdonna contre son cou, descendit le long de son pectoral et, pris d'une envie soudaine, donna un petit coup de langue sur le téton qui passait par là. Le grognement de Mitch lui confirma que c'était une bonne idée. Il se concentra sur le point sensible un instant, puis repris sa descente et se laissa tomber à genoux.
Mitch était aussi visiblement bien trop serré dans son caleçon. Le DRH baissa les yeux vers Tom, l'air incertain.
- Mec, t'es sûr que…
- Moi, oui. Mais je ferai rien sans ton autorisation.
Mitch eut un petit rire essoufflé.
- Fais tout ce que tu veux, actuellement je suis prêt à n'importe quoi, je crois.
- Vraiment ?
- Tom, t'es putain de sexy.
Tom sentit son ego ronronner. Voilà un compliment qu'on lui faisait rarement.
- C'est parce que t'es amoureux de moi.
Mitch voulut répondre, mais Tom tira sur l'élastique de son caleçon et libéra son entrejambe. Tom sourit en voyant à quel point Mitch était excité. Lui-même n'était pas en reste. Jamais il n'aurait cru être autant attiré à la vue d'un membre masculin.
Tom regarda Mitch, transpirant, jambes tremblantes, haletant et nom d'un chien, il voulait lui montrer à quel point il l'aimait, il voulait désespérément lui transmettre tout ce qu'il n'arrivait pas à lui dire.
Alors, lentement, très lentement, il s'avança et le prit en bouche.
Mitch poussa un gémissement indécent, et Tom entreprit de graver ce son dans sa mémoire comme la chose la plus sexy qu'il ait jamais entendue. Se laissant quelques secondes pour s'habituer au goût particulier et salé, il descendit un peu plus de quelques millimètres, et la réaction de Mitch ne se fit pas attendre. Il laissa ses doigts s'enrouler dans les boucles de Tom, légèrement, sans le forcer à quoi que ce soit. Tom aimait la façon dont il lui laissait le contrôle, et avança encore un peu. Lorsqu'il atteint sa limite, il laissa sa langue caresser le membre de Mitch, lui tirant un nouveau cri étouffé. Tom savoura un instant l'effet qu'il produisait sur Mitch, puis se mit à faire doucement des mouvements de va-et-vient. Il saisit doucement les fesses de Mitch et se mit à caresser ses hanches, sa taille, son bassin, son aine, lui faisant échapper des gémissements de plus en plus prononcés.
Tom savourait l'instant, se rendant compte qu'il aimait vraiment ça. Il laissa ses mains caresser Mitch de toute part, en gardant un rythme de bouche modéré qui semblait convenir au principal intéressé.
Je t'aime, disaient sa bouche et ses mains. Je t'aime tellement.
Il sentit la main dans ses cheveux s'agripper un peu plus fermement et le bassin de Mitch s'agiter. Mais, alors qu'il s'apprêtait à augmenter le rythme, Mitch lui caressa la joue.
- Attends…
Tom s'interrompit, interloqué.
- C'est pas bien ?
Mitch s'esclaffa et se laissa tomber à genoux pour faire face à Tom. Il avait le regard fiévreux.
- C'est la meilleure chose que j'ai jamais eu de ma vie.
- Mais alors…
Mich caressa la barbe de trois jours de Tom et le regarda d'un regard brûlant.
- Je te jure, c'est putain de bien, incroyable, même. Mais je veux pas juste un truc à sens unique. Je veux partager ce moment avec toi….
Il baissa les yeux vers le caleçon de Tom.
- Genre, je veux te faire du bien aussi. T'imagines pas combien de fois j'en ai rêvé.
Cet aveu provoqua un afflux sanguin conséquent au niveau de l'entrejambe de Tom. Combien de fois Mitch avait-il rêvé de lui ?
- Du coup tu veux… euh…
Mitch se pencha en avant et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Tom se sentit rougir et hocha la tête, incapable de répondre par des mots. Il gémit lorsque Mitch attrapa son lope d'oreille entre ses dents.
- Allez, viens.
Mitch l'entraîna sur le lit – parce qu'ils étaient par terre comme des cons depuis le début et qu'effectivement, il y avait plus confortable – et entraîna Tom dans un baiser profond. Un baiser particulièrement explicite qui envoya des étoiles qui brouillèrent le champ de vision de Tom.
Puis, Mitch se retourna complètement, et s'allongea sur le côté, faisant face aux genoux de Tom. Il se repositionna légèrement, et Tom sentit son cœur exploser lorsqu'il fit glisser son propre caleçon le long de ses jambes. Il vit Mitch s'avancer, déposer de petits baisers sur le bas de son ventre et sur sa cuisse. Libéré de tout vêtement, Tom savoura le contact de la bouche de Mitch sur sa peau et se sentit trembler d'excitation. Mitch lui jeta un coup d'œil.
- Ready if you are.
- T'es con.
Ils s'esclaffèrent et échangèrent un regard complice.
Ils se prirent alors mutuellement, et Tom crut exploser de plaisir. La sensation de Mitch entre ses jambes pendant que lui était entre les siennes était indescriptible. Il put difficilement se concentrer sur sa propre affaire, tant sa bouche était occupée à gémir, à crier, au rythme imposé par Mitch.
Dieu, qu'il était bon. Tom ne crut pas une seule seconde qu'il s'agissait de sa première expérience homosexuelle. Mitch se comportait comme s'il savait exactement quoi faire pour le rendre fou. Ou peut-être – il s'étrangla – peut-être que c'était à force de s'imaginer avec Tom…
La passion que Mitch lui témoignait se révéla contagieuse, Tom s'affairant à lui donner le plus de plaisir qu'il pouvait. Et s'il y a bien une chose qui le rendrait probablement fou à lier, c'était d'être pris par un Mitch avide, tout en l'entendant gémir en réponse aux sensations que lui-même lui procurait…
Mitch, qui avait déjà été chauffé pendant de longues minutes, vint le premier, et Tom entendit avec satisfaction le râle de plaisir qui sortit de la gorge de l'intéressé. Il accueillit avec bonheur et curiosité cette sensation nouvelle pendant que le fluide coulait au coin de sa bouche. Une petite partie de lui se félicita d'avoir réussi à procurer tant de plaisir à un homme alors qu'il n'avait littéralement aucune expérience – et qu'il n'était même pas en costume d'écolier sexy.
Il fut vite rappelé à la réalité. Après avoir repris sa respiration, les lèvres de Mitch se firent douces et brûlantes, et il plongea encore plus sur lui avec des gémissements de satisfaction. Il n'en fallut pas plus à Tom. L'orgasme déferla sur lui comme une vague déchainée et il ne put s'empêcher de glisser à nouveau sa main dans les cheveux de Mitch en poussant un cri. Il se sentit se répandre de partout, mais il n'en avait absolument rien à foutre – les draps étaient condamnés.
Ils se laissèrent retomber contre le matelas quelques minutes, reprenant leurs esprits, puis Mitch reprit sa position initiale auprès de Tom et l'embrassa dans un baiser humide. Ils se dévorèrent pendant de longues minutes, aucun d'eux n'acceptant de rompre l'étreinte. Finalement, la bouche de Mitch se balada au creux du coup de Tom, se déplaçant de l'arrière de son oreille jusqu'à son épaule. Apparemment, il trouvait un intérêt particulier dans la ligne de sa clavicule. Tom, quant à lui, caressait du doigt le creux de son aine, un endroit qu'il catalogua rapidement comme l'un de ses préférés sur le corps de Mitch.
Ce dernier releva la tête et le regarda dans les yeux, presque timidement. Tom sourit.
- Le goût est pas top, hein ?
- Tu trouves ? Moi ça me dérange pas.
- T'as toujours eu des goûts culinaires chelou, aussi.
Mitch passa une jambe de part et d'autre de lui et se retrouva au-dessus de lui.
- Te plaint pas, répliqua-t-il en l'embrassant avidement. Je pourrais faire ça toute la journée.
Voilà une promesse que Tom se jura de mémoriser.
- Comment tu fais, pour être aussi doué ?
- Je suis doué ?!
- Mais mec, tu t'es entraîné, c'est pas possible.
- Oh que non. Promis, t'es le premier.
- Mmmh. Et toi, t'as aimé ?
Mitch leva la tête et regarda Tom d'un air à la fois effaré et brûlant.
- Tu déconnes ? Jamais j'aurais imaginé un truc aussi incroyable.
- Faut croire qu'on est juste pas faits pour les filles.
Mitch plissa les yeux pour réfléchir.
- Me concernant, c'est pas une question de fille ou de mec, je crois.
Il se mordit la lèvre en posant les yeux sur le torse de Tom sous lui.
- C'est juste toi, en fait.
Tom le prit dans ses bras et ils continuèrent leur séance de bécotage et de câlins pendant de longues minutes. Nageant dans un bonheur parfait, Tom fronça des sourcils en entendant Mitch soupirer légèrement.
- Bah quoi, ça va ?
- Bien sûr que ça va. C'est juste…
Il se gratta la tête.
- Je suis incroyablement bien, avec toi, mais on n'est quand même pas au bout de nos peines. C'est con, mais les histoires au boulot doivent bouger.
- On n'a qu'à rester là et plus penser à rien d'autre.
- La baise résoudra pas les problèmes de notre boîte, Tom.
- Qu'est-ce que t'en sais ?
Mitch eut un petit rire, et Tom sourit. Il avait raison, bien sûr.
- Alors, que disent les balls à ce propos ? Comment on fait ?
- Bah, c'est compliqué. L'autre fois, on était tous ensemble, et c'était une histoire de changement de forme de molécule. Y'avait qu'à attendre la transformation.
- Tu penses qu'on a juste à attendre ?
- Non. Le changement d'état se fera pas tout seul. C'est différent, il y a eu un vrai pétage, et en plus on a ProDuCe qui est arrivé foutre la merde. On a même perdu un électron, avec Stan. Faut résoudre ce casse-tête et redonner du sens à cette histoire.
Tom soupira. Maintenant qu'il s'était retrouvé avec Mitch, l'envie de reprendre le contrôle de sa vie revenait. Il pensa à Roxanne, Chris et Ralph, probablement tout aussi tristes et paumés qu'eux.
- Alors, on fait quoi ?
Mitch pinça des lèvres puis sourit. Il attrapa le visage de Tom et déposa un baiser sur sa pommette.
- J'ai une idée. Tu me fais confiance ?
- Carrément.
Mitch saisit son téléphone sur la table de chevet, composa un numéro et porta l'objet à son oreille.
- Allo Hélo ?
