Résumé :
Recevoir un soutien d'une des puissances mondiales dans leur lutte était censé leur faciliter les choses, pas les empirer.
Vincent l'aurait prédit : Tout ce qui est en rapport avec Esthar n'apporte que des ennuis.

Personnages :
Team Avalanche, Professeur Gast, (FF7) Squall, Laguna, Kiros, Ward, personnage mystère pasque spoiler (FF8), OC ? On va dire que c'est un OC.

Tags spécifique à ce chapitre :
Body horror, personnage en situation de handicap, langue des signes, torture de Vincent, PTSD, worldbuilding en mode freestyle, Yuffie et Squall à la rescousse, ou pas, Barret/Elmyra, mais vous allez conclure tous les deux, oui ? , ennemies to ennemies, ces deux-là se haïssent et ça ne changera pas, found family, Vincent laisse toi être adopté bon sang, Cid et Vincent font un pas en avant, un pas en arrière.


"Ok, j'admets : Wow. C'est classe ! "
"C'est clinquant," ronchonna Squall.
"Tu veux du clinquant ? Essaye l'ambassade de Wutai. On met du bling bling partout où on peut en coller."
Vincent soupira légèrement. Quelques jours plus tôt, Reeve avait décidé d'accepter l'aide du président Loire et une partie de l'équipe s'était déplacée pour venir chercher les pièges à sorcières. Barret, évidemment, en tant que chef d'équipe, Vincent pour sa connaissance d'Esthar et Yuffie parce que les filles avaient insisté pour qu'elle y aille et essaye de mieux s'entendre avec Squall.
C'était très peu subtil, mais Yuffie n'avait visiblement pas compris la manœuvre et asticotait Squall depuis qu'il était venu les chercher à Seventh Heaven pour les accompagner jusqu'au parking de l'ambassade sur la plaque.
Vincent devait avouer que l'ambassade d'Esthar était…
Et bien, un morceau d'Esthar à Midgar.
La façade blanche et lumineuse, ornées de vitres bleutées et de lampes de la même couleur, contrastait avec le reste de Midgar, d'un aspect plus industriel.
Tout avait l'air de sortir d'un film de science-fiction du genre de ceux que Vincent avait vu au cinéma plus de trente ans auparavant.
Flashy. Kitsch. Et depuis sa dernière visite non officielle à Lunatic Pandora, légèrement menaçant.
Et Vincent n'aimait pas ça.
"Qu'est-ce qu'il y a ? " demanda Barret en le surprenant à jeter un regard mauvais à la façade immaculée.
"Je ne porte pas particulièrement Esthar dans mon cœur," avoua Vincent.
"On sera deux" marmonna Squall en ouvrant la porte de l'ambassade, laissant passer Yuffie et le reste d'Avalanche.
"T'es pas de là-bas ? " s'étonna Yuffie avec sa délicatesse habituelle.
"Non. Je suis né à Winhill," répondit Squall en fermant la porte.
Yuffie stoppa, bouche bée avant d'échanger un regard avec Barret qui lui fit signe de se taire.
"Vos armes Mademoiselle, Messieurs," réclama le garde de l'entrée.
Squall fut le premier à déboucler son ceinturon, laissant son arme entre les mains du garde, qui la rangea dans un casier derrière lui.
"On doit vraiment ? " demanda Yuffie.
"Oui," répondit Barret en défaisant son bras.
Le garde tenta de rester imperturbable au fur et à mesure que les trois soldats d'Avalanche lui tendaient leurs armes.
Le bras martial de Barret fut respectueusement déposé dans un casier et l'homme resta un instant décontenancé quand Barret, ayant prévu la demande, sortit sa prothèse de son sac et la fixa à la place.
Vincent retira son pistolet de son holster et enleva les munitions avant de le tendre au pauvre homme. Puis il défit la griffe dorée fixée sur son bras avant de descendre sa manche, cachant son bras mutant.
Enfin il fallut attendre que Yuffie se débarrasse de toutes ses armes, les posant dans une boîte que le garde finit par lui apporter quand le tas commença à s'élever.
Et ce fut tout.
Squall les avait regardés faire avec surprise mais il attendit patiemment avant de les guider dans l'ambassade. Barret jeta un petit regard à Yuffie avant de soupirer.
"Est-ce qu'il faut que je te secoue ? "
"Je ne sais pas de quoi tu parles ? " répondit-t-elle innocemment.
"Combien de shurikens elle a encore sur elle ? " demanda-t-il à Vincent à la place.
"J'en ai compté quatre. Plus le fuma"
"Cafteur ! Il a gardé un couteau," le dénonça l'adolescente.
"Voilà pourquoi vous n'êtes pas sortable. Tu pourrais essayer d'être un bon exemple pour Yuffie ? "
"Ex-turk," rétorqua Yuffie en désignant Vincent du pouce "tu t'attendais à quoi ? "
"Je vous entends, au cas où," signala Squall sans se tourner.
"Et ça tu le vois ? " demanda Yuffie en lui adressant un doigt d'honneur.
Vincent le lui fit baisser.
L'adolescent les fit entrer dans un bureau où les attendaient une secrétaire aux cheveux roux cuivrés soigneusement coiffés, d'une trentaine d'années, vêtue d'une robe Estharienne blanche et mauve qui la couvrait des pieds à la tête, le col remontant jusqu'au cou.
"Bonjour, Mademoiselle Sélène," salua Squall.
"Bonjour, Squall," sourit-t-elle, "tu souhaites voir ton père ? "
"Il a rendez-vous avec le Lieutenant Wallace, d'Avalanche."
La secrétaire vérifia le carnet de rendez-vous et hocha la tête avant de jeter un regard à Vincent et Yuffie, qui attendaient derrière Barret.
"Tout le monde doit être présent ? " demanda la secrétaire.
"C'est important," commença Squall.
"Squall, mon petit, ce ne sont pas des conversations de votre âge," soupira Sélène en ouvrant le tiroir de son bureau.
"Mais…"
"Emmène ton amie dans la salle de repos," déclara-t-elle avant de lui tendre une carte magnétique avec son nom et sa photo, "offrez-vous des chocolats chauds et des bonbons sur mon compte."
"Mademoiselle Sélène..." grommela Squall.
"Ho, merci, Mademoiselle ! " s'exclama Yuffie en prenant la carte.
"Vincent ? " demanda Barret en soupirant.
"Je reste avec eux," répondit Vincent avant de suivre Squall et Yuffie.
"Venez avec moi, Lieutenant," déclara la jeune femme en se levant, prenant un dossier avec elle avant d'approcher de Barret et poser sa main au creux de son bras.
Barret se laissa faire avec embarras mais suivit toutefois la secrétaire et ils disparurent par une porte, laissant Vincent et les deux adolescents seuls.
"Je sais pas ce qu'elle a en ce moment à m'appeler petit," grommela Squall.
"Où est la salle de repos ? " demanda Yuffie.
"Tu vas pas lui piquer des crédits pour des bonbons ? "
"C'est elle qui l'a proposé ! Allez ! Montre-moi ! "
Squall lança un regard désespéré à Vincent, cherchant un support moral quelconque, mais le brun ne le regardait pas, fixant lui-même un des gardes armés de l'ambassade.
Il n'aimait pas être désarmé -ou presque - au milieu de soldats armés.
Il n'aimait pas être désarmé et civil au milieu de soldats armés dans un bâtiment officiel.
Et encore moins le tout dans un bâtiment d'Esthar.
Le regard que lui jetaient les gardes lui montrait que sa méfiance était réciproque. Il essaya de se détendre, de retrouver son invisibilité de Turk, mais malgré l'absence de son manteau rouge, il se sentait comme une cible au milieu d'un champ de tir. Il finit par suivre les deux adolescents, restant quelques pas après eux et couvrant leurs arrières d'instinct. Yuffie entra dans la salle de pause avec enthousiasme, s'extasiant sur le choix de la machine à bonbons.
"C'est quoi ça ? " demanda-t-elle à Squall en pointant différentes friandises inconnues.
"C'est bourré de cochonneries," répondit Squall.
"Lunatic Candies, des gaufres au mimett, ho yuck… oh, ils ont des chocobonbons ! "
A un autre moment, ça aurait amusé Vincent. Ces petits œufs de chocobo en chocolat étaient déjà une friandise connue du temps où il était à Wutai, leur longévité était légendaire pour une friandise aussi simple.
Mais là… Même à l'abri des regards des gardes, il se sentait encore...
"Makoto 'Ni-san, tu veux un café ? Je sais pas ce que le café d'Esthar vaut, mais c'est le moment pour …"
Vincent posa la main sur la bouche de Yuffie, les sens aux aguets. La ninja lui jeta un regard étonné, mais ne protesta pas, glissant la main sous son blouson, sortant son fuma shuriken, qu'elle ouvrit d'un geste du poignet.
"Qu'est-ce," commença Squall avant d'être interrompu par Yuffie d'un doigt levé.
Le Turk écoutait très attentivement. Les murs de l'ambassade étaient mieux isolés que ceux de Seventh Heaven, différence de standing oblige, mais il continuait d'entendre les voix des employés.
Ou en tout cas, il les avait entendues jusqu'au brusque bruit de cavalcade, suivi d'un silence de mort. Puis des ordres donnés d'une voix autoritaire, un fracas de bottes, des sons de mitrailleuses armées...
"Cachez-vous," conseilla-t-il à voix basse.
Yuffie commença aussitôt à chercher une cachette avant de désigner le faux plafond à Vincent qui hocha la tête.
"Protège ton ami," ordonna Vincent en lui faisant la courte échelle.
"Hai ! "
"Qu'est-ce qui se passe ? " demanda Squall pendant que Yuffie escaladait Vincent jusqu'au plafond, défaisant une plaque d'isolation avant de se glisser par l'ouverture.
"Une unité armée arrive, monte," expliqua Vincent en l'aidant à grimper jusqu'à la cachette.
Le jeune garçon était plus grand et plus lourd que Yuffie et la ninja dû l'aider à se glisser dans l'espace étroit. Elle remettait la plaque en place après lui quand la porte s'ouvrit d'un coup.
Par les fentes entre les plaques du faux plafond, Squall vit l'ex-turk se débarrasser aisément du premier soldat qui entra. Il ne put que se sentir impressionné par la vitesse du brun, mais tout aussi glacé par l'aisance avec laquelle il tua l'homme, lui tranchant la gorge d'un coup de couteau. Son second adversaire fut plus coriace, se défendant suffisamment pour obliger le brun à reculer, cherchant plus d'espace pour bouger.
Ce fut là que le troisième jeta quelque chose sous les pieds de Vincent.
Celui ci recula, craignant une grenade, mais la plaque rectangulaire qui venait d'être jetée sous lui s'illumina.
Un sceau Estharien s'ouvrit autour de lui.
Vincent tenta de bondir hors de portée, mais ses jambes se dérobèrent sous lui alors qu'un cri de douleur lui échappait. Il laissa tomber son arme en tombant à genoux. Il parvint à ralentir sa chute, restant quelques instants à quatre pattes et son dos ondulant étrangement aux yeux de Squall avant qu'il ne finisse par s'effondrer et se figer. Squall releva les yeux, croisant le regard de Yuffie.
Elle avait plaqué ses deux mains sur sa bouche pour s'empêcher de réagir, mais ses yeux étaient écarquillés, suffisamment pour que Squall voit le blanc autour de ses iris.
Les deux gardes s'approchèrent du sceau à pas mesurés, vérifiant que leur victime était bien inerte avant de se détendre. L'un des deux se pencha sur Vincent, repoussant ses cheveux de son visage de la main pendant que l'autre regardait autour d'eux.
C'était un uniforme d'Esthar, Squall en était certain. Mais il ne reconnaissait pas de quelle unité.
"Tu es sûr qu'il était seul ? J'ai cru l'entendre parler à quelqu'un," commença l'homme qui montait le guet.
"Y'a personne ici, il devait être au téléphone."
"C'est le fils de Loire ? Il a l'air un peu vieux, non ? "
L'homme penché sur Vincent jura.
"Merde. Ce n'est pas lui. Je croyais qu'il devait être ici ? "
Yuffie et Squall échangèrent un regard horrifié.
"Elle va nous tuer si on ne le retrouve pas ! " s'exclama un des hommes armés.
"Cherche en face, je vais voir à gauche ! "
Les deux soldats s'éloignèrent, visiblement paniqués de s'être trompé de cible et le silence retomba, uniquement brisé par le ronronnement des machines à café.
Puis Yuffie repoussa la plaque du faux plafond et se tortilla rapidement, descendant tête la première dans la pièce.
Squall essaya de la retenir par réflexe mais elle lui échappa, s'enroula sur elle-même et atterrit souplement et silencieusement sur ses pieds.
Encore une fois, Squall faisait quinze centimètres et pesait une dizaine de kilos de plus qu'elle. Sa descente fut loin d'être aussi gracieuse. Mais quand il finit par atterrir, presque aussi silencieusement, ce fut pour la trouver devant le sceau, se frottant pensivement la main.
"Que se passe-t-il ? " souffla-t-il.
"Je sais pas. Pas vu de signe distinctif sur eux," murmura Yuffie en réponse, "tu les as reconnus ? "
"Ils ont un uniforme de l'armée d'Eshtar, mais je n'ai pas vu leur blason."
Il regarda l'homme prisonnier dans le sceau doré. Il ne bougeait pas, comme figé sur place, ses mains crispées et son regard fixe.
"Qu'est-ce qu'il a ? "
"Je sais pas," répondit Yuffie en levant la main gauche, approchant son index.
Un petit éclair doré étincela sous son doigt et elle retira sa main avec une grimace de douleur.
"Il ne répond pas quand je lui parle. C'est quoi ces trucs ? "
"Ça ressemble à un sceau de G-force…" répondit Squall en tendant la main à son tour.
Il eut droit à la même réaction et retira sa main, la secouant vigoureusement.
"Qu'est-ce qu'on fait ? "
"Je vais prévenir Avalanche," répondit Yuffie en sortant son téléphone, appuyant sur une touche d'appel rapide.
Jessie à l'appareil ! Que se passe-t-il Yuffie ?
"Tu vas pas me croire," murmura Yuffie.
Quoi, encore des squames ?
"L'ambassade d'Esthar est attaquée par des hommes armés. Esthariens apparemment, mais sans signe distinctif."
Non. Sérieux ?
"Jessie, ils ont enfermé Vincent dans un… un truc magique et Barret est avec le président ! "
Ok, ne panique pas, déclara Jessie en passant immédiatement en mode professionnelle, Wedge ! Attaque humaine à l'ambassade d'Esthar, préviens Reeve ! Biggs ! Va chercher Cid et commence à prévoir une tactique ! Yuffie, toujours là ?
"Oui," répondit la ninja.
Tu connais tes ordres ?
"Assurer la protection des civils qui sont avec moi. J'évacue Squall tout de suite. Je crois qu'ils le cherchent d'ailleurs."
Qu'est-ce qu'il a fait ?
"Qu'est-ce que tu as fait ? " transmis Yuffie.
"Tu ne vas pas m'évacuer."
"On parie ? "
Comme elle dit, déclara Jessie au téléphone, j'essaye de contacter Barret, occupe-toi de ton ami.
"Je m'en charge."
Yuffie raccrocha et glissa son PHS dans sa poche. Squall n'avait pas changé d'expression, la fixant d'un regard ombrageux, les bras croisés sur son torse. Il allait falloir qu'elle fasse appel à tout son talent de persuasion et probablement quelques coups de pieds aux fesses en même temps.
Yuffie leva un doigt et prit une inspiration.
Ils entendirent une porte claquer dans le couloir. Puis des pas se diriger vers eux.
"Remonte, remonte ! " siffla Yuffie entre ses dents
"Décubitus ! " incanta Squall à voix basse, s'élevant d'un petit saut jusqu'au plafond avant de tendre la main à Yuffie, la tirant à nouveau dans leur cachette.
Ils n'eurent pas le temps de remettre la plaque correctement et elle resta de guingois, mais fort heureusement, les trois personnes qui entrèrent ne levèrent pas la tête.
Sélène approcha du sceau et se pencha sur Vincent, les mains sur les hanches.
"En effet. Ce n'est pas Squall," déclara-t-elle avant de se redresser, croisant les bras.
"Je suis désolé, Madame," répondit un des soldats, se tenant au garde à vous.
"Il aurait dû être là avec une gamine de son âge. Vous avez vérifié qu'ils ne se tripotent pas quelque part ? "
"Nous allons chercher dans tout l'étage," reprit précipitamment l'homme.
Sélène leva la main sans le regarder, gardant les yeux fixés sur Vincent.
"Mada…" commença l'homme avant d'être balayé d'une boule d'énergie blanche qui l'incinéra, jusqu'à ne laisser que ses jambes qui tombèrent au sol.
Squall laissa échapper un petit grognement d'horreur et la main du Yuffie se plaqua aussitôt sur sa bouche. Il vit Sélène secouer la main puis se tourner vers le dernier homme qui recula d'un pas, tremblant de peur.
"Trouvez les deux enfants. Tuez la fille s'il le faut, elle ne sert à rien, mais j'ai besoin du garçon vivant."
"Ou... oui Madame ! "
"Quant à celui-là…" continua-t-elle en se tournant à nouveau vers Vincent, "Il est plutôt mignon. Préparez-vous à l'emmener, je vais le garder."
"Oui, Madame ! " reprit l'homme avant de sortir de la pièce au pas de course.
La femme resta au milieu de la pièce, contemplant pensivement Vincent avant de faire craquer sa nuque et rouler ses épaules.
"Je n'aime pas cette forme," marmonna-t-elle avant de s'étirer.
Squall fut bien content que la main de Yuffie soit en travers de sa bouche, mais par sécurité, il ajouta la sienne par-dessus.
Sélène s'étira… et continua de s'étirer. Ses os se déformaient avec d'horribles craquements, allongeant sa chair dans le même temps. Ses vêtements se déchirèrent et sa chevelure cuivrée devint rouge sang, se déroulant jusqu'à ses genoux comme une vague. Elle devint gigantesque, au point qu'elle faillit planter les cornes qui poussaient sur son front dans le plafond en se redressant. Elle posa une main sur le faux plafond pour se stabiliser, juste sous Yuffie qui releva le visage, bloquant sa respiration.
"Par la lune," maugréa la géante avant de tendre l'autre bras, attrapant les rideaux de la pièce qu'elle arracha sans difficulté, les nouant autour de ses hanches.
Elle se tourna, et cette fois, Squall vit son visage.
Sa peau était devenue blanche comme le lait, ses yeux rouges et de grands tatouages noirs se déployaient sur sa peau, comme des gouttes d'encre dans un verre d'eau. Elle tendit les bras en arrière, nattant rapidement sa longue chevelure, quand un autre soldat revint.
Celui-ci hésita en la voyant ainsi, mais plus de peur semblait il, que de ne pas la reconnaître.
"Madame, le lieutenant d'Avalanche a été maîtrisé."
"Loire ? " s'enquit la femme d'une voix beaucoup plus profonde qu'avant, passant sa natte sur l'épaule pour la finir.
"Il est sous bonne garde dans son bureau."
"Parfait," déclara Sélène, "j'arrive. Trouvez le fils de Loire."
"Bien, Madame ! "
Le soldat repartit. Elle approcha ensuite de la porte et lui jeta un regard purement outragé avant de se pencher pour la passer tout en maugréant.
"Porte pour nabot," entendit Yuffie avant qu'elle sorte, refermant derrière elle.
La ninja compta jusqu'à vingt avant de retirer la main du visage de Squall. Le jeune homme était très pâle, mais elle sentait que ce n'était pas le fait de voir une mutation spontanée qui l'avait bouleversé.
"Squall ? " murmura-t-elle.
"C'est Adel," murmura le brun en tournant la tête vers Yuffie.
Il n'y avait qu'une seule chose à répondre.
"K'so."
Yuffie attrapa son PHS, coupa le son et envoya un message à Jessie.
Yuffie : Ennemi identifié = Adel
Yuffie : Préviens Av.
Yuffie : Squall + moi cachés faux plafond.
Yuffie : Cherchons sortie.
Elle remit le PHS dans la poche arrière de son short puis posa la main sur l'autre poche, où était rangée sa carte de Shiva. Elle prit quelques secondes à se battre avec l'association avant de sentir la présence de la G-force dans sa tête.
"Bon… Squall, voilà ce qu'on…"
Le brun était déjà à quelques mètres, rampant résolument dans une direction.
"Squall ! " siffla Yuffie entre ses dents avant de le suivre.
Encore une fois, étant plus menue que lui, elle se déplaçait plus vite en rampant et le rejoignit vite.
"Je peux savoir ce que tu branles ? " murmura-t-elle.
"Adel va s'attaquer à mon père," répondit Squall sur le même ton.
"Ho, et tu comptes faire quoi ? T'es qu'un cadet seconde année à la MGU."
"J'improviserais ! " rétorqua le brun.
Ils entendirent un cri de douleur étouffé sous eux et se figèrent simultanément. Retenant leur souffle, ils baissèrent le regard vers les fentes entre les panneaux d'isolation.
Ils étaient au-dessus du bureau de la secrétaire de Laguna.
Barret était allongé sur le flanc, les mains entravées dans le dos. Un des soldats venait de le frapper de son arme, tandis que deux autres le retenaient d'une main sur les épaules.
"Où est le gamin ? "
La réponse que fit Barret prouva à Yuffie qu'il se retenait effectivement de jurer devant elle. Elle prit toutefois des notes.
"Alors ? " demanda Adel en entrant à son tour, se redressant après avoir passé la porte.
"Il refuse de parler, Madame," répondit un des soldats.
"Connaissant Yuffie, elle a déjà amené Squall à l'abri," grommela Barrett de sa position, "vous ne le retrouverez pas.[1]"
"Décidément," soupira Adel, "les humains sont toujours aussi bavards."
"Que fais-t-on de lui, Madame ? "
"On verra plus tard," décida Adel avec un geste de la main désinvolte, "gardez le sous surveillance. Seagill et Zabac ? "
"Ils ont été repérés deux étages plus haut, ils résistent encore."
"Je les préfèrerais vivant, mais ça n'a peu d'importance. Le plus important c'est le fils de Loire."
"Nous repartons à sa recherche ! "
"Vous deux, surveillez celui-là" ordonna Adel avant d'ouvrir une autre porte, penchant la tête pour entrer.
Sur ce, Squall reprit son déplacement, profitant du bruit que faisaient les soldats, suivi par Yuffie qui égrenait mentalement tous les jurons qu'elle connaissait dans toutes les langues qu'elle avait entendues.
Elle entamait les burméciennes quand ils arrivèrent au-dessus du bureau du Président Loire, au moment où Adel achevait de congédier les deux gardes qui le surveillaient.
Le Président ne semblait pas être blessé. Il était assis à son bureau, les mains jointes devant lui, et regardait son ennemie d'un air calme.
"Laguna," commença Adel en croisant les bras.
"Bonjour, Chérie," déclara Loire d'un air narquois.
La sorcière plissa les yeux.
"Toujours aussi bravache, toi."
"On ne s'arrange pas avec l'âge, tu sais ce que c'est."
"Non. Presque vingt ans dans cette prison et tu sais quoi ? Je devrais peut-être te remercier. Je n'ai pas vieilli d'un cheveu."
Elle se pencha, posant ses mains devant son ennemi. Le bois du bureau craqua légèrement quand elle s'appuya dessus mais le Président ne recula pas, continuant de la fixer calmement.
"Alors que toi…" contasta Adel d'un ton moqueur.
"On appelle ça mûrir, Chérie."
"Ça reste vingt ans d'emprisonnement, Laguna, je te les ferais payer."
Le regard de Laguna glissa sur les bras de la Sorcière, avisant quelques traces d'injections luminescent sur ses bras.
"De la mako, Adel ? Je pensais que c'était indigne des grands pouvoirs de la Sorcière Adel de la lignée de Hyne."
La Sorcière se redressa, posant sa main sur les traces d'injections.
"Hojo a insisté. J'avoue que ça m'a fait reprendre des forces rapidement."
"A ta place, je me méfierais, ce type est dingue."
"Il n'a pas d'importance. Il est comme tous ces fous de Lunatic Pandora, qui croient pouvoir me contrôler. Il me rappelle Odine, d'ailleurs…"
Elle alla vers la fenêtre, les mains sur les hanches, regardant la ville. Yuffie vit le Président s'appuyer sur son dossier, posant les mains sur ses accoudoirs, les approchant discrètement d'un tiroir.
"Il ne me reste qu'à reprendre les pouvoirs d'Ultimécia."
"Trop tard pour ça, elle est scellée."
"Quelle jeune idiote. Se faire attraper de façon aussi stupide. Mais la Kramer ne me posera pas de problèmes, et dès que j'aurais récupéré tous les pouvoirs qui me reviennent."
Adel revint vers Laguna, un grand sourire aux lèvres qui découvrait ses crocs.
"Esthar sera de nouveau à moi."
Laguna fit une petite moue ennuyée et se redressa, tendant la main vers son agenda.
"Bon, Adel, j'ai encore des rendez-vous cet après-midi, alors abrège. Tu veux me tuer ou tu veux m'assommer de discours ? "
"Ho, je vais te tuer, Laguna. Mais d'abord, je vais tuer ton fils devant tes yeux."
Cette fois, Laguna eut un petit rire.
"Alors là, bonne chance, il risque d'être un peu trop coriace pour toi."
"Quoi, ce gamin efféminé ? Ça fait une semaine que je le regarde de loin, il peut se donner tous les airs qu'il veut, il n'est ni mage, ni chevalier, ni même le soldat que tu étais."
"Où est-il alors ? " demanda Laguna en montrant le bureau vide.
Les mains d'Adel s'abattirent à nouveau sur le bureau, devant le président qui se contenta d'y jeter un petit regard dédaigneux. La Sorcière gronda entre ses dents, visiblement agacée de l'attitude de son vieil ennemi.
"Dès que mes hommes auront mis la main sur lui…"
"Tu ne l'as pas. Et tu ne l'attraperas pas. Désolé Adel, mais le seul Loire que tu as actuellement, c'est moi."
"Je peux être persuadée de changer de plan," murmura la Sorcière d'un ton dangereux.
"C'est mon truc l'impro, pas le tiens," rétorqua Laguna du même ton.
La main de la Sorcière se détendit comme une patte de tigre, giflant l'homme d'un geste vif, ses ongles lacérant la joue du Président.
Le début d'un cri de colère échappa à Squall.
Yuffie lui plaqua les mains sur le visage.
Adel se figea et écouta.
Elle tourna la tête d'un côté, puis de l'autre, la pointe de ses oreilles frissonnant.
Puis elle se redressa lentement, se détendant.
"Comme je disais, Laguna…"
Le poing de la géante traversa le faux plafond, saisissant Squall par le col et le tira vers elle, l'arrachant de sa cachette. Yuffie tenta de saisir le jeune homme par la jambe, de le retenir, mais elle sentit sous ses doigts quelque chose de très différent du tissu du pantalon de Squall et la surprise lui fit lâcher prise.
De la fourrure.
La Sorcière, victorieuse, approcha sa victime de son visage.
"Ah, te voilà mon peti... Mais par la LUNE ! "
Yuffie se traîna jusqu'au trou dans le faux plafond, s'apprêtant à plonger.
Adel tenait Squall des deux mains, le fixant avec surprise alors que le jeune homme se débattait en grognant.
"Mais, enfin qu'est-ce que… Loire qu'as-tu fait à ton fils ? "
Yuffie ne voyait pas la tête de Squall, cachée par le col de fourrure blanche de son blouson, mais elle aperçut distinctement ses mains plonger vers la Sorcière, des griffes écarlates lui lacérant le visage. Adel hurla et le lâcha, portant ses mains à ses yeux.
Quand le jeune garçon retomba au sol, ses mains étaient redevenues normales et il profita de sa position pour donner un violent coup de pied dans le genou de la sorcière qui vacilla avant de retirer ses mains de son visage, lui jetant un regard meurtrier, à moitié aveuglée par le sang phosphorescent qui coulait de ses plaies.
Squall était catégorique au sujet d'une chose.
Qui ne s'est pas retrouvé allongé au sol devant une Sorcière albinos de trois mètres de haut ne savait pas ce que c'est de se sentir petit.
Adel tendit une main couverte de sang vers lui, il vit un chiffre noir tatoué sur son poignet.
Squall se hérissa.
Ce fut là que Yuffie plongea du haut du plafond, son fuma shuriken en avant. Aidée par le poids de Yuffie, la gravité et le fait qu'elle avait été récemment affutée, l'arme trancha le bras d'Adel qui retomba au sol, en même temps que la ninja.
Après avoir amputé le mutant, Yuffie déploya son shuriken, comme une fleur de métal et, sans laisser à son adversaire le temps de réagir, frappait la peau blanche avec acharnement. Squall parvint à reconnaître l'enchaînement qu'elle travaillait depuis quelques mois, mais jamais, quand elle s'entraînait avec Zell, il n'aurait pensé qu'il aurait pu être aussi destructeur.
D'un autre côté, le nom Buffet Sanglant était beaucoup mieux adapté maintenant.
Le corps d'Adel se couvrit de plaies sanglantes, si rapide qu'elles semblaient apparaitre d'elles-mêmes, couvrant sa peau d'un réseau ensanglanté. Avec un dernier coup, Yuffie prit appui sur le genou de la Sorcière et, l'utilisant comme support, assena un dernier coup de pied en pleine tête.
"Squall ! " l'appela son père en lui jetant quelque chose.
Le jeune garçon l'attrapa et reconnut un objet similaire à celui qui avait emprisonné le Turk.
"Appuie sur le bouton et lance le sous ses pieds, tu as cinq secondes ! Yuffie ! Recule ! Un ! "
Son fils obéit et le jeta d'un geste précis aux pieds de la Sorcière.
Laguna sortit un pistolet du tiroir grand ouvert, arma, et visa la femme qui titubait.
"Deux. Adel ? Je suis là, chérie."
La Sorcière se tourna vers lui en sifflant.
Il lui vida calmement un chargeur entre les deux yeux.
"Squall ! En arrière ! Trois."
Elle commença à s'effondrer. Squall bondit sur le côté, empoignant Yuffie au passage.
Ils plongèrent à l'abri derrière le bureau de Laguna pendant que celui-ci rechargeait en comptant.
"Quatre et cinq ! " acheva-t-il en se baissant lui aussi à l'abri.
Il y eut une lueur doré, un sifflement suraigu, un gargouillement de douleur d'Adel et le silence retomba
"Mais qu'est-ce que vous avez tous dans cette ville à me traiter comme un sac à patates ! " protesta Yuffie en tentant de se démêler des bras de Squall.
"Je voulais juste te mettre à l'abri ! "
"J'ai des jambes," lui rappela Yuffie avant de se tourner vers Adel. "Ew. C'est dégueu."
"C'est un mélange de magie temporelle, de sceau magique et de technologie secrète d'Esthar," expliqua Laguna en ouvrant un autre des tiroirs de son bureau, reprenant son PHS, "surtout n'en profitez pas pour l'achever, ça libérerait ses pouvoirs."
"Je crois qu'elle parlait d'Adel," corrigea son fils.
La Sorcière avait été figée en pleine chute, sa tête à moitié déchiquetée par les balles du Président. Yuffie avait l'air… blasée. Nauséeuse mais blasée. Squall était juste nauséeux.
"Ça va, Squall ? " demanda Yuffie en s'époussetant.
"Ouais. Toi ? "
"Comme un jeudi."
"Tu fais ça tous les jeudis ? "
"Pas le coup de la Sorcière, c'est le mercredi, ça," répondit Yuffie avant de jeter un regard dubitatif au Président quand celui-ci activa un gadget de la taille et forme d'un PHS, le passant devant elle.
"Bonne nouvelle, tu n'es pas possédée," déclara-t-il quand le résultat s'afficha sur l'écran.
Le visage de Squall se décomposa en réalisant ce qui avait manqué de se passer.
"Papa ! Elle aurait pu être possédée ? ! "
"Vous savez que j'ai failli me prendre une fessée pour avoir été à proximité d'Ultimécia quand elle a essayé de transmettre ses pouvoirs à la MGU ? "
"Ne t'inquiète pas, tu étais avec un professionnel", déclara le père de Squall en mettant la sécurité de son arme, "c'est la seconde fois que je la mets au frigo."
"Il est toujours comme ça ? "
"Ouais," répondit Squall pendant que Yuffie secouait la tête, prenant son PHS avec des mains légèrement tremblantes et contournant le bureau pour atteindre la porte.
"Je préviens les autres qu'Adel est..."
La porte du bureau explosa.
Yuffie n'eut que le temps de reconnaître la chevelure hérissée de Cloud. Elle lâcha son PHS, ouvrant les bras et s'interposa entre le blond et la Sorcière figée.
"Cloud ! NON ! "
La pointe de l'épée de Cloud stoppa à quelques centimètres de son cou.
Le président Loire dirigea son pistolet vers eux.
Squall se tint prêt à intervenir, cherchant la garde de sa gunblade par réflexe.
"N'approchez pas ! " ordonna Yuffie en tendant une main en arrière, "baissez vos armes ! "
Cloud la fixait d'un regard vide de toute émotion, aussi froid et inexpressif que ceux des bienheureux. Maîtrisant avec difficulté le tremblement dans sa voix, Yuffie reprit la parole d'un ton calme et posé.
"Cloud, c'est moi... .Yuffie... Yuffie Kisaragi… Tu te souviens de moi ? "
Le blond ne bougea pas, la regardant sans la voir.
"La sale gosse. La petite voleuse… Tu as menacé de m'attacher par les pieds à l'étage de Seventh Heaven quand je vous ai volé votre matéria. S'il te plait Cloud, tu me reconnais ? J'avais les cheveux longs avant, tu te souviens… presque autant que ceux de Tifa. Tu te souviens de la tête qu'elle a tiré quand j'ai tout coupé ? Allez Spike, tu me reconnais non ? Da Chao pitié faites qu'il me reconnaisse, s'il vous plaît... Onegai Da Chao Sama…[2]"
Cloud cligna des yeux. Une fois, puis deux, ses pupilles se faisant plus nette à chaque fois. Et enfin, il secoua la tête et écarta l'arme de la gorge de Yuffie. Il fixa encore la jeune fille sans rien dire, comme déphasé avant de reprendre la parole.
"Yuffie ? "
Puis il vit Adel derrière Yuffie, toujours figée à mi-chute, entre la vie et la mort.
"Que ? " commença-t-il, légèrement étonné de voir des morceaux de crâne flotter dans les airs.
"La... la touche pas. Elle est piégée. Ok ? " demanda Yuffie en tendant les mains devant elle, paumes en avant.
"Oui," répondit Cloud sans comprendre ce qui se passait.
"Tu recules, s'il te plait ? "
"Ha... heu, oui, oui…"
Cloud recula.
Et Yuffie explosa en sanglots.
Cloud la fixa d'un regard affolé, levant la main pour appuyer sur son module.
"Zack ! Yuffie pleure ! Qu'est-ce que je fais ? … Arrête de rire et viens m'aider ! "
La panique dans la voix de Cloud provoqua le rire de Yuffie, elle se plia en deux, les bras autour du ventre, alternant entre les larmes et le rire.
"Qu'est-ce qu'elle a ? " s'inquiéta Squall en approchant d'elle.
"Les nerfs qui lâchent," répondit son père en décrochant son téléphone. "Essaye de la réconforter."
"Mais…"
"Vas-y, il faut que j'appelle une équipe pour s'occuper d'Adel."
Squall regarda Yuffie qui riait toujours, maintenant accroupie au sol, les larmes coulant toujours sur ses joues.
Réconforter.
Il savait faire.
Il savait pas.
C'était une des choses que Linoa lui avait reproché d'ailleurs.
Et visiblement, le blond ne savait pas du tout quoi faire non plus. Il avait remis son épée sur son dos, mais restait immobile, les mains levées à regarder son équipière continuer à hurler de rire.
Comment faisait Seifer déjà ?
Mauvais exemple. Qui d'autre ?
Tidus et Yuna.
Il s'agenouilla près de Yuffie et passa lentement le bras autour de ses épaules.
"Yuffie…"
Hm.
Yuna n'avait jamais enlacé Tidus comme ça, ni fourré son visage contre son épaule de cette façon.
Squall hésita avant de lui tapoter doucement le dos.
"L'ami de Yuffie lui fait un câlin. Je dois les arrêter ou…" continua Cloud en les dévisageant d'un air perdu.
"Chhh, ne lui cassez pas son coup," plaisanta Laguna, au téléphone.
"Papa ! " protesta Squall en jetant un regard alarmé à l'équipier de Yuffie.
Il n'avait pas l'air de s'inquiéter plus de la proximité de Squall et Yuffie et regardait tout autour de lui, intrigué.
"Où est Vincent ? " demanda-t-il.
Yuffie sursauta à ces mots, releva le nez et croisa le regard de Squall.
"Oh NON ! Président, venez vite ! "


"Vous dites qu'il a été pris dans le piège ? "
Yuffie avait laissé Adel aux soins d'un Cloud un peu désemparé et s'était précipitée dans la salle de pause, suivie de Squall et Laguna.
Vincent n'avait pas bougé d'un cheveu. Elle n'était même pas sûre qu'il respirait.
"Les hommes qui ont fait ça cherchaient Squall apparemment. Ils ont cru que c'était lui," expliqua-t-elle en se tordant les doigts.
"Et vous étiez où ? " demanda le Président Loire, agenouillé près du piège.
Squall désigna le faux plafond, là ou les dalles étaient toujours de travers. Son père eu un sifflement admiratif.
"Vous avez rampé d'ici jusqu'au bureau ? "
"Ha, vous voilà," fit Cid en entrant, inclinant sa lance pour passer. "On est... Drekaskítur, c'est quoi ce truc ? ! "
"Un piège à sorcière," répondit Yuffie avant de renifler.
"Et Vincent est une Sorcière depuis quand ? " rétorqua le dragoon.
"C'est étrange," admit le président Loire en se frottant le menton, "ce piège ne devrait toucher que les créatures magiques."
"Dans quel sens ? " demanda le blond.
"Et bien… celles qui ont une forte magie native ou, celles qui naissent infusées d'un élément"
Yuffie et Cid échangèrent un regard.
"Comme les mages nés ? " suggéra Yuffie.
"Et bien... en théorie, oui, je crois en tout cas."
"Ouais, ben on va pas le laisser là-dedans," grommela Cid en s'agenouillant près de Vincent.
"Fais gaffe, je me suis pris un coup de jus en y touchant," objecta Yuffie.
"Je suis nul en magie, ça devrait aller," déclara Cid en plongeant la main dans le sceau.
Il y eut un flash.
Yuffie cru sentir une odeur de pluie et d'ozone et Cid se jeta en arrière, sa lance retombant au sol dans un grand fracas.
La seconde d'après, il percutait le mur de derrière, fissurant le plâtre, et resta là, tenant son bras gauche contre lui, les yeux exorbités.
"Cid ? "
"Sortez-le de là tout de suite ! " s'exclama le blond d'un ton horrifié.
"Président Loire," reprit Yuffie en se redressant. " J'exige que vous arrêtiez cette chose ! Immédiatement ! "
"Princesse..." commença Laguna.
Yuffie n'était pas bien grande. Elle était jeune et n'avait pas besoin de se redresser de beaucoup pour être au maximum de sa taille.
Dans cette pièce, elle était la plus petite.
Et pourtant, elle sembla soudain beaucoup plus grande, son maintien se fit royal, et quand elle reprit la parole, d'un ton dangereusement calme, Squall se sentit beaucoup, beaucoup plus petit qu'elle.
Comme quand il était aux pieds de la Sorcière.
"Stoppez-là. Maintenant."
Sans un mot, Laguna se pencha, attrapa la plaque devant Vincent et appuya sur le bouton. Le tout sans la moindre étincelle dorée. La machine s'éteignit, le sceau se dissipa dans un chuintement et Vincent s'effondra, soudain libre de ses mouvements.
"Et maintenant," continua Yuffie sur le même ton, "je suggère que vous quittiez la pièce. Il ne va pas être content."
En effet, Vincent se redressait en grondant.
Yuffie tourna la tête vers lui et vit sa main droite commencer à devenir aussi noire que la gauche. Elle attrapa le président par le bras, Squall de l'autre et les poussa tous les deux à l'extérieur de la pièce.
Squall n'eut que le temps de voir Vincent retrousser les babines sur ses crocs avant que Yuffie ne leur ferme la porte au nez.
Le père et le fils échangèrent un regard désemparé, mais avant que l'un des deux ait pu reprendre la parole, la voix de Kiros les interrompit quand l'homme les aperçut et se précipita vers eux.
"Laguna ! Squall ! "
Squall se tourna. Kiros avait une manche déchirée, mais n'était pas blessé, à part un bleu qui fonçait sa peau au niveau de la tempe.
"Kiros ! Tout va bien ? " demanda Squall en allant à sa rencontre, cherchant d'autres blessures du regard.
"Oui, ils nous ont pris pour des bureaucrates ton oncle et moi," expliqua Kiros en roulant des yeux.
"Ki'... je crois que j'ai fait une bêtise," déclara Laguna d'un ton penaud.
"Ça faisait longtemps. De quoi s'agit-il ? " demanda Kiros pendant que Ward arrivait à son tour, interrogeant Squall de quelques gestes.
Un feulement furieux s'éleva de la pièce, faisant se tourner les quatre hommes. Ward voulut ouvrir la porte, mais Squall lui retint la main.
"Makoto 'ni-san ! Ochitsuku[3] ! "
"Yuffie, ne crie pas, reste calme. Vincent. Tout va bien, tu es en sécurité… Respire."
Il y eut un fracas et Squall grimaça mais la voix de Yuffie s'éleva à nouveau, plus calme.
"Yoshiyoshi[4], Aniki. Shhhh..."
"Vincent, c'est nous… Du calme. Respire. On va rentrer, ok ? On rentre à Seventh Heaven et... Hey ! "
"Aniki ! "
"Va chercher Barret ou un des jumeaux."
"Hai ! "
Yuffie ouvrit la porte, marquant un temps d'arrêt en voyant les hommes amassés devant. Son expression se durcit à nouveau et elle avança d'un pas, obligeant Ward à reculer.
Il ne put qu'entrevoir Vincent, tombé au sol, et Cid penché sur lui, posant une main sur sa gorge, avant que Yuffie ne referme la porte et s'esquive d'un pas de côté, s'éloignant en courant.
"Yuffie ! Attends ! " Appela Squall.
"Laguna, je ne te l'ai pas dit depuis longtemps, mais qu'est-ce que tu as fichu cette fois ? " demanda Kiros, question que Ward répéta moins poliment en langue des signes.
"Les pièges à Sorcière. Les hommes d'Adel en avaient. Ils en ont utilisé un sur un être humain."
"Pardon ? "
Ils entendirent des pas précipités et virent Yuffie qui revenait avec Barret, lui expliquant la situation.
"Il nous as protégé, Squall et moi et... il a été enfermé dans un piège à sorcière ! " expliqua Yuffie en suivant Barret, faisant trois pas quand il en faisait un.
"Mais Vincent n'est pas une Sorcière."
"Je sais ! Mais ce truc a aussi fait mal à Cid et je pouvais pas le toucher non plus et…"
"Ok, ok, calme-toi. Il est blessé ? "
"Je crois pas..."
Yuffie se tut à nouveau, son expression redevenant dure quand elle revit le Président et ses conseillers. Barret fronça les sourcils au changement d'attitude et stoppa devant eux.
"Messieurs. Permettez."
Ward s'écarta à nouveau, laissant Barret entrer, suivit de Yuffie qui referma à nouveau derrière eux.
Ils ressortirent vite, Barret portant Vincent inconscient en travers de ses épaules.
"Yuffie, file ouvrir l'ambulance," ordonna le lieutenant d'Avalanche, "Cid ? "
"Je te suis," répondit le blond en sortant, son bras gauche pendant, ses manches complètement abaissées.
Il lança un regard froid aux trois hommes et à l'adolescent et suivit son chef, posant sa lance sur l'épaule.
Squall hésita quelques secondes avant de les suivre.
Ward soupira et commença à applaudir Laguna, lui jetant un regard las.
"Ne commence pas," soupira le Président. "On a du boulot. Ward. J'ai un cadavre dans cette pièce que je veux identifier le plus vite possible. Kiros, appelle Ellone et dis-lui ce qui se passe. Je me charge de superviser l'évacuation d'Adel avant que Shinra apprenne ce qui s'est passé. Le premier qui a fini commence à remuer ciel, terre et le cul de Sin, je veux savoir qui était impliqué dans cette attaque. On bouge ! "


"Qu'est-ce qui s'est passé ? " marmonna Barret en franchissant les portes de l'ambassade.
"Il est sorti du piège un peu furax," répondit Cid.
"Limite ? "
"Il a commencé, je suis pas sûr que les trois zouaves l'aient vu, mais il s'est effondré avant de l'atteindre."
Aérith et Yuffie attendaient près de l'ambulance, tenant les portes ouvertes pour Barret. Celui-ci déposa Vincent sur le brancard puis sortit, laissant Aérith le remplacer et s'assurer de la santé du sniper. Il referma une des portes, se tournant vers Yuffie et Cid qui massait son bras à travers sa manche.
"Quelqu'un d'autre va devoir conduire le fourgon pour rentrer," maugréa le blond, remontant sa main au fur et à mesure, cherchant la limite de l'insensibilité de son bras à travers sa manche et ses gants.
"Le piège t'a blessé aussi ? "
"Non, c'est bon, je sens que ça passe. Mais… Barret, il était dans ce truc presque une heure ! "
"Monte avec Aérith et Vincent. Wedge conduira"
Cid glissa sa lance dans l'ambulance d'une main, aidé par Yuffie, puis monta à son tour.
Ce fut ce moment que Squall choisit pour arriver, les bras pleins des armes déposées à l'accueil.
"Heu... vos armes…"
Barret prit sa prothèse de combat sans un mot, tandis que Yuffie récupérait sa boîte d'armes, ainsi que celles de Vincent.
"Comment va-t-il ? " demanda Squall en l'aidant.
"Yuffie," les coupa Cid en tendant la main. "On rentre. Tu ne restes pas ici."
La jeune fille hésita avant d'hocher la tête, grimpant dans l'ambulance.
"On se voit à l'école," lâcha Yuffie à Squall avant que Cid ne ferme derrière eux.


"Emmène-le à l'infirmerie, Barret, j'arrive," ordonna Aérith, passant aussitôt en mode guérisseuse dès qu'elle eut ouvert la porte de l'ambulance. "Cid, que…"
Le dragoon secoua la tête, désignant Barret qui s'éloignait, Vincent sur l'épaule.
"C'est bon, c'est bon, Ça va mieux, occupe-toi plutôt de Vincent"
"Tu es sûr ? "
"Ouais, c'était juste une grosse décharge d'électricité statique, file aider Vincent."
Aérith hocha la tête et suivit Barret, qui transportait leur sniper vers l'infirmerie, accompagnée de Yuffie qui se tordait les doigts.
"Yuffie ! " appela Zack, " équipement et matéria ! "
"Plus tard ! ' répondit l'adolescente.
"Zack a raison ! Maintenant ! " ordonna Barret.
Yuffie pesta en plusieurs langues, dont une version massacrée de drekaskìtur mais finit par traîner les pieds jusqu'à leur vestiaire, arrachant ses matérias au fur et à mesure.
Cid resta seul dans le garage.
Il attendit que les portes de l'infirmerie soient refermées puis se dirigea d'un pas aussi calme que possible vers le laboratoire.
Shera y était, rangeant son bureau et ses dossiers en attente d'éventuels spécimens à analyser. Elle se tourna en tendant la porte s'ouvrir et vit Cid, son bras gauche pendant sur le côté.
"Shera ? "
Sa sœur fut aussitôt sur ses pieds, abandonnant ses dossiers pour se précipiter vers lui, ses mains préparant des signes d'incantation avant même qu'elle ait pris ses matérias.
"Jessie m'a dit que tu avais été blessé, qu'est-ce que tu…"
"Pas exactement," répondit Cid en fermant la porte, "tu as une matéria de soin avec esuna ? "
"Que se passe-t-il ? " demanda Shera en ouvrant un tiroir, sortant son étui à matéria.
Il retira le gant de sa main gauche.
"Ho, kúkalabbi[5]," murmura Shera.


Quand Gast arriva, une petite heure plus tard, ce fut son futur beau-fils qui lui ouvrit la porte.
"Bonjour, Izack."
"Bonjour, Professeur. Aérith est à l'infirmerie."
"Merci, mon garçon."
Il entra, suivit du jeune Turk qui l'avait escorté. Il retira son manteau et jeta un petit regard autour de lui. Une partie de l'équipe était rassemblée dans la pièce principale, tous visiblement anxieux. Zack était presque aussi silencieux que son frère, la Princesse Wutane était en train de battre son propre record au lancer de fléchettes, jetant les pointes avec plus de rage que nécessaire et Elmyra, cette sainte, préparait déjà son thé favori.
"Bonjour, Professeur," salua Elmyra, "voulez-vous boire quelque chose ? "
"Je ne voudrais pas offenser ton sens de l'hospitalité, Elmyra," répondit Gast en approchant, "mais plus tard. Aérith et Vincent m'attendent."
"Reno, tu poses ton cul sur le canapé," grommela Barret alors que le Turk emboitait le pas au professeur.
"Oy, tu sais que c'est mon job…" protesta le rouquin.
"Tu te rappelles ce qui s'est passé la dernière fois que Vincent et toi vous êtes parlé ? " objecta Zack.
Le jeune Turk s'assit sur le canapé.
Un chat vint aussitôt lui réclamer de l'amour.
Cela sembla offenser le Turk au plus haut point, et il tenta de repousser l'animal avant qu'Elmyra lui signale qu'il s'agissait du chat de Vincent.
Zack accompagna son futur beau-père à l'infirmerie.
"C'est grave à ce point ? "
"Aérith dit qu'elle n'a rien à soigner, elle comprend pas… Ca fait une heure et il a pas l'air d'aller mieux." expliqua le brun avant de tenir la porte ouverte à Gast.
Le professeur entra, apercevant aussitôt sa fille, assise au chevet d'un des lits. Elle tourna la tête en le voyant et se leva d'un bond, venant l'étreindre.
"Papa ! "
"Je suis là ma puce. On va trouver ce qui se passe. Explique-moi tout."
"Zack, va chercher Yuffie."
Yuffie écoutait visiblement à la porte, parce qu'à peine Aérith eut prononcé ces mots qu'elle s'était déjà glissée dans la pièce, les bras le long du corps, mais les doigts se tordant sans arrêt.
"Comment il va ? "
"Pas de progrès," répondit Aérith.
"Est-ce que tu peux…" commença le père d'Aérith.
Il vieillissait. Ou la nouvelle génération biberonnait au café. Il avait à peine cligné des yeux qu'elle était à la tête du lit, penchée sur son occupant.
"Est-ce que tu peux m'expliquer ce qui s'est passé ? " reprit le vieux professeur.
"Vous avez une autorisation de quel niveau ? " demanda l'adolescente avec un regard soupçonneux.
'Niveau Aérith," répondit Gast et ça eut le mérite de faire rire la petite.
"La plus haute, quoi. C'est… Quelqu'un a utilisé une technologie Estharienne sur lui."
Gast approcha, prenant la chaise qu'avait occupée sa fille et observant l'occupant du lit. Vincent y était couché, sur le dos, les yeux mi-clos et regardant le vide.
Il le voyait à peine respirer.
Il eut l'impression de se revoir quelques mois plus tôt, à l'hôpital, surveillant les signes vitaux de son ami et craignant qu'il cesse de respirer à tout moment.
"Tu peux m'en dire plus à ce sujet ? "
"Heu… oui. Hum… Un mélange de stop, de sceau magique et de technologie Estharienne," cita Yuffie en énumérant sur ses doigts, "c'était... une plaque comme ça, plus grande qu'une G-card, avec un bouton au centre. Quelqu'un a appuyé dessus et l'a lancé sous ses pieds et ça a… ca a fait sortir un sceau d'Esthar, comme ceux des G-Forces."
Le professeur hocha la tête, faisant signe à l'enfant de continuer tout en soulevant la couverture pour prendre le poignet de Vincent.
Son bras était toujours celui d'une créature inconnue. Vincent et lui en avait discuté et il sentait bien que la forme n'était pas totalement étrangère au Turk, vu l'aise avec laquelle il était en privé. Mais enquêter sur son origine nécessitait plus de tests médicaux qu'il n'était supportable pour Vincent.
"Il… il a eu l'air d'avoir mal et il s'est effondré et après… il n'a pas bougé, même pour respirer."
"Il ne bougeait plus… Inconscient ou il ne pouvait plus bouger ? "
"Je… je sais pas," avoua la jeune fille, "j'ai touché le sceau moi aussi et ça m'a mis une décharge…"
"Yuffie ! " protesta Aérith en approchant pour lui prendre les mains.
"J'ai rien eu ! Enfin, j'ai juste les doigts qui chatouillent un peu ! Cid a quasiment filé un coup de poing ded…"
Elle se figea en voyant l'expression d'Aérith.
Mère Nature allait déchainer sa furie sur le dragoon.
"Y t'a pas dit ? " fit Yuffie d'une petite voix.
"Papa, viens avec moi," déclara Aérith en tournant des talons pour sortir de l'infirmerie.
"Paix à l'âme de Cid," commenta Zack en s'écartant du chemin d'Aérith.
Le chemin fut court, le laboratoire n'était pas loin et c'était en général là que tout le monde allait chercher Cid en premier. Aérith poussa la porte le plus silencieusement possible. Cid était debout de dos, avec Shera, tous les deux observant le bras de Cid entre eux. Les matérias de Shera étaient sorties et il en manquait une dans la mousse de l'étui de protection.
"J'ai l'impression que ça passe," murmurait la biologiste.
"Ouais, je commence à sentir mon coude…"
"Je le savais ! " s'exclama Aérith.
Shera et Cid firent tous les deux un bond en entendant la voix de la guérisseuse qui entra, suivie de son père. Elle vit Cid rabaisser immédiatement sa manche, fourrant sa main sous son blouson avant de se tourner vers eux.
"Mais tu n'es pas possible ! Si tu es blessé, tu viens me voir tout de suite, qu'est-ce qui est si difficile à comprendre ? "
Aérith tira sur le coude de Cid.
Puis tira à nouveau, s'arc-boutant sur ses pieds. Même si Cid n'avait pas la force des jumeaux, il jonglait régulièrement avec plusieurs kilos de métal, quand il ne voulait pas bouger, il ne bougeait pas, à moins que Shera et elle s'y mettent à deux.
"Laisse-toi faire et donne-moi ton bras ! "
Le dragoon regardait alternativement sa sœur, puis Aérith, visiblement partagé sur la marche à suivre.
Shera hésita quelques secondes avant de glisser elle aussi la main sous la veste de Cid, palpant son bras avant de hocher la tête. Cid se laissa aussitôt faire, manquant de faire tomber Aérith la renverse en cessant de résister. Celle-ci s'appropria le poignet de Cid et remonta sa manche, l'auscultant furieusement. Cid vit le Professeur Falmis derrière sa fille et sembla hésiter brièvement à reprendre son bras avant de lui adresser la parole.
"Elle tient ça de vous ? "
"De sa mère. Puis-je voir votre bras, jeune homme ? "
Cid soupira mais hocha la tête et le vieux professeur remonta ses lunettes sur son nez, se penchant à son tour. Le bras de Cid semblait normal. Il y avait une légère trace rouge sur sa paume, mais pas de dégâts supplémentaires visibles.
"Que sens-tu, ma puce ? "
"Rien. Pas de blessures, pas de lésions," répondit Aérith, les sourcils froncés par la confusion.
"Je te l'avais dit" déclara Cid.
"Alors qu'est-ce que tu essayais de me cacher ? " rétorqua Aerith.
Shera gloussa de la déconfiture de son frère avant d'expliquer à son tour.
"Il décrit ça comme des fourmis dans le bras. Le genre assez intense, qui empêche de bouger."
"Oh," fit le professeur Falmis "vous avez l'impression de ne pas pouvoir bouger votre bras ou vous ne pouvez vraiment pas le bouger ?
"Cid ! " s'exclama Aérith, outrée qu'on lui cache une blessure.
"Ça va, c'est comme les fourmis, ça passe. Je pouvais pas plier le coude tout à l'heure et maintenant j'y arrive."
"Avez-vous utilisé quelque chose pour pallier à ça ? "
"J'ai tenté un esuna, je n'ai pas eu l'impression que ça changeait beaucoup de chose," répondit Shera en désignant la matéria sur son collier. "Comme dit Cid, ça... ça a l'air de se dissiper tout seul."
"Merci, nous allons essayer sur Vincent quand même. La para-magie a tendance à tout mélanger, un petit esuna et un anti-sort ne pourront pas faire de mal."
Aérith hocha la tête, sa natte faisant une petite vague en suivant son mouvement, mais avant de sortir, elle se mit sous le nez de Cid, le menaçant d'un doigt.
"Cid, tu es désormais sur la liste de ceux qui ont droit à un check-up d'office à chaque fin de mission ! "
"Faudra que tu viennes me chercher sur le toit," rétorqua Cid.
"Tu crois que je ne le ferai pas ? " renchérit la guérisseuse.
Aérith tourna des talons, emmenant son père avec elle hors du laboratoire.
"Au moins, tu ne t'ennuies pas," commenta son père avec un petit rire.
"Ils sont IMPOSSIBLES ! "
Cid et Shera attendirent que le bruit des portes de l'infirmerie se fasse entendre avant de se regarder à nouveau. Shera retira les mains de ses poches, reprenant une attitude plus détendue.
"On a eu chaud," soupira Cid en massant sa main.
"Heureusement que c'était temporaire ou les Öldungar[6] auraient eu notre peau."
"Je n'approche plus de ces putains de pièges."
"Fais-moi plaisir et épargne ma tension, s'il te plait."


"Bon," fit Gast en refermant les portes battantes derrière eux, "au moins j'y vois un peu plus clair."
"Qu'est-ce qu'il a, Papa ? " Demanda Aérith en s'approchant de Zack, le laissant passer un bras autour de sa taille.
"Une rechute," répondit le professeur en approchant à nouveau du lit, s'asseyant sur la chaise. "Vincent ? "
Le brun ne sembla même pas l'entendre, l'adolescente postée à la tête du lit les regarda faire, les doigts visiblement brûlant de le toucher.
"Vincent, tout va bien. Tu es à Seventh Heaven. Tu es à l'abri. Aérith, peux-tu utiliser les sorts dont je t'ai parlé ? "
"Oui, bien sûr" je vais juste avoir besoin de la matéria sur mon sceptre…"
"Je vais te la chercher ! " offrit Yuffie en sortant sans même attendre une réponse.
Gast la regarda faire avec une expression surprise.
"Elle a l'air très attachée à Vincent, je dois m'inquiéter ou… ? "
"Elle l'a adopté et il la traite comme une petite sœur ou une apprentie," le rassura Aérith en approchant, arrangeant la couverture. "Quel genre de rechute ? "
Gast soupira et jeta un petit regard à Zack qui, miraculeusement, compris le message et sortit, prétendant aller aider Yuffie.
"Quand… je l'ai sorti de... de sa prison, il est resté comme ça un peu plus d'une semaine. Dix jours. Le temps de réaliser qu'il n'était plus prisonnier."
"Prisonnier," répéta Aérith, "comme Zack ou…"
"Aérith, ma puce, il est resté trente ans enfermé dans… dans une tombe. Et je ne crois pas qu'il ait été entièrement inconscient."
"Quoi ? "
"Il dit n'en avoir aucun souvenir, mais… le couvercle était lacéré de traces de griffes."
"Il nous as dit qu'il était en stase."
"Oui… et non" admit-t-il. "Je n'ai pas trouvé ce que Hojo lui a fait quand il a tenté de le tuer, mais il a dû rester inconscient longtemps et quand il a commencé à reprendre ses esprits, son corps était trop affaibli pour qu'il se libère."
"Comme dans le piège magique," comprit Aérith.
"J'ai ton sceptre ! " claironna Yuffie en entrant, l'arme à la main.
Elle vit le père et la fille sursauter et stoppa net, craignant d'avoir fait quelque chose de mal.
"Tout va bien ? "
"Oui, merci, ma petite," fit Gast en se levant, laissant sa fille prendre sa matéria et commencer à incanter.
"Il.. Il va s'en sortir ? "
"Il va avoir besoin de repos," expliqua Gast, "il est… tu es au courant pour sa claustrophobie ? "
"Oui… Oh... c'est lié ? " comprit Yuffie.
"Il va revenir de lui-même," déclara le vieux professeur en posant sa main sur l'épaule de l'adolescente.
"Et... on peut faire quelque chose ? "
Le professeur hésita, réfléchissant rapidement.
"Et bien… essaye de lui parler," suggéra le professeur, "s'il vous entends, ça le rassurera."
"D'accord ! Ça, parler, je sais faire. En général, on me demande plutôt de me taire."
Aérith acheva ses sorts et revint vers son père, adressant un petit sourire à Yuffie.
"Vas lui parler alors," déclara-t-elle.
"Hai ! " fit Yuffie avant de reprendre son poste en tête de lit, se penchant sur Vincent, "Makoto 'Ni-san ? Genki desu ka[7] ? "
"Que…" s'étonna Gast.
"Papa, il est métis, sa langue maternelle est le Wutan," lui rappela Aérith.
"Je n'avais pas pensé à ça," admit Gast.
"Comme beaucoup de choses, Papa," soupira Aérith. "Allez viens, laissons Yuffie l'assommer de paroles."
"Hé ! Pour une fois que j'ai le droit ! " protesta Yuffie.


En fin d'après-midi, fort heureusement, alors que Yuffie en était réduite à lire à voix-haute un livre en Wutan pour meubler la conversation, Vincent reprit conscience.
"Yu...hi…"
"Aniki ! " s'exclama Yuffie en laissant tomber le livre, bondissant sur ses pieds. "Est-ce que ça va ? " continua-t-elle en Wutan.
"Hu."
"C'est ni un oui, ni un non."
Vincent cligna des yeux, tentant d'identifier ses alentours.
"Ou…"
"On est à Seventh Heaven," expliqua l'adolescente, " dans l'infirmerie."
Cette fois, Vincent sembla soulagé. Il resta silencieux quelques secondes, les yeux fermés, avant de les rouvrir, essayant de faire le point sur Yuffie.
"A va ? "
"Je vais bien. Squall aussi."
"Qu'esse... c'est passé ? "
Yuffie souffla sur ses mèches avec exaspération.
"Aérith a dit : Du repos."
"Suis r'posé."
"Tête de mule."
"Compliment… maître… Tout ça..."
Yuffie ricana et s'accouda sur le matelas, agenouillée près du lit. Vincent tourna la tête vers elle, cherchant la moindre trace de blessure sur son visage et ses bras. Il vit ses yeux rougis par les larmes malgré son sourire soulagé.
"Pleuré ? " murmura-t-il en montrant Yuffie d'un doigt.
"Heu... ouais, c'est rien, les nerfs," expliqua Yuffie.
"Yuffie... que… s'est-il…"
"Ok ok, je te fais un rapport vite fait. Adel, la Sorcière en goguette, a débarqué à l'ambassade et a essayé de se débarrasser du Président et d'Avalanche en même temps."
"Réussi ? "
"Pah ! elle s'est plantée. Elle est de retour en stase. Je sais pas ce qu'ils vont faire d'elle."
"Fout'… au feu," marmonna Vincent avec autant de ferveur qu'il pouvait.
"J'espère."
La porte s'ouvrit, cette fois sur Cid qui approcha, une main dans la poche, l'autre toujours pendante.
"Ha bah tiens, Aérith va pouvoir se détendre," déclara le pilote, "je savais bien que j'entendais une autre voix. Comment tu te sens ? "
Vincent essaya de se redresser, mais n'arriva qu'à basculer sur le côté et Yuffie l'aida à se dépêtrer de la couverture, lui libérant les mouvements. Il resta quelques secondes silencieux, cherchant ses mots en commun.
"Mort, mais pas… trop."
"Tu en es plus au sarcasme là, tu attaques l'humour noir," nota Cid.
"Ouais," murmura Vincent.
"Comment ça se fait que tu es toujours celui qu'on ramasse à la petite cuillère ? " demanda Yuffie en piquant un oreiller sur l'autre lit pour surélever Vincent.
"Avant, c'était Cloud," ajouta Cid, "vous devriez prendre des tours."
"Hm. Y pens'rais," répondit Vincent.
"Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? " demanda Yuffie.
Vincent commença par secouer la tête avant d'ouvrir les yeux, regardant Yuffie.
"Ah. Si. Brioche...de... Yusui-san, s'il te plait."
"Bien sûr ! Tu veux quoi ?
"Pahsana"
"Je te ramène ça ! "
Et la tornade sur patte disparut à nouveau par la porte, laissant Cid et Vincent seuls dans l'infirmerie.
"Si tu te sens de manger, je peux aller te chercher un truc en cuisine…" proposa Cid.
"Non. Mauvaise... idée," répondit Vincent en secouant la tête.
Le mouvement fut léger mais il le regretta. Il aurait peut-être plutôt dû demander un verre d'eau.
"Alors pourquoi tu as demandé ça à Yuffie ? "
"E' s'inquiète. Faut qu'e'... s'occupe."
Vincent fronça les sourcils et essaya de se redresser. Cid se pencha sur lui.
"Qu'est-ce qu'il y a ? "
"Assis. S'il te plait…"
"Attends."
Le blond passa la main droite sous le torse de Vincent, l'aidant à se redresser, puis à s'asseoir, adossé au mur de l'infirmerie.
"C'est mieux ? "
Vincent hocha la tête et Cid s'apprêtait à s'éloigner quand il sentit la main démoniaque de Vincent se poser sur son bras inerte. Cid commençait à sentir à nouveau ses doigts, mais il avait encore du mal à les faire obéir.
"Qu'est-ce que tu as ? "
"Touché le truc dans lequel tu étais."
Le brun essaya de lever les yeux vers lui, visiblement inquiet.
"T'en fais pas. Ça chatouille encore un peu. Mais ça va mieux."
"Je ne veux pas…" murmura Vincent, les yeux écarquillés.
Cid grimaça légèrement. Il n'aimait pas le ton du sniper. Il connaissait le regard qu'avait Vincent. Il l'avait vu parmi ses hommes d'équipage, après le crash. Il le voyait encore parfois quand il y avait un grand bruit dans le hangar et qu'Edgar et Gippal se crispaient d'un même mouvement. Quand Fran et Balthier restaient au lit toute la journée, terrassés par le souvenir de la brûlure au point qu'ils avaient encore l'impression de la sentir.
Il le voyait lui-même dans le miroir quand il se réveillait d'un cauchemar avec une odeur de feu et de chair brûlée dans les narines.
Il savait comment réagir.
Encore une fois, à peu près et depuis quand il était devenu psychologue pour toutes les gueules cassées autour de lui ?
"Respire calmement, Vince. Ok ? Dis-moi, qu'est-ce que tu ne veux pas ? "
"Retourner dans le cercueil," répondit Vincent, sa respiration devenant plus saccadée.
Cid resta très calme.
Un cercueil.
Un putain de cercueil, mais Hojo était malade ou quoi ?
Question rhétorique, bien sûr.
"T'y retourneras pas," déclara-t-il le plus calmement possible.
"Cid…"
Cid posa sa main sur celle qui tenait son poignet. Vincent serrait, mais pas assez fort pour lui faire mal, juste assez pour l'empêcher de partir.
Et effectivement, sa peau était chaude et la texture juste assez écailleuse pour ne pas fonctionner sur les écrans tactiles.
Mystère résolu.
Il se donna un ou deux coups de pieds mentaux et se concentra sur la tâche actuelle, qui était de calmer le brun avant qu'il redevienne grand, noir, rouge et en pétard.
"Dis-moi de quoi tu as besoin ? "
"Dehors," murmura le brun.
"Aérith me tuera et je suis déjà pas dans ses petits papiers, si j'ouvre la fenêtre, ça ira ? "
Vincent hocha la tête et Cid se redressa, tendant le bras pour ouvrir la fenêtre en grand, laissant entrer l'air chaud du mois de Juillet. Pour faire bonne mesure, il ouvrit aussi le rideau, laissant la lumière des lampes de la plaque éclairer la pièce.
"Mieux ? "
Vincent hocha à nouveau la tête et Cid s'agenouilla devant lui. Il n'avait pas l'air d'être à deux doigts de se transformer et sa respiration semblait se calmer.
"Autre chose ? Tu veux te reposer ? Du calme ? "
"Non... non pas de silence…"
"Ok… heu… laisse-moi juste... Ah, j'ai trouvé la dernière pièce pour ta moto, tu croiras jamais comment ça s'est passé, ne fais JAMAIS confiance à Aérith et ses airs purs et innocent..."


Quand Yuffie revint, quelques minutes plus tard avec une brioche fraîche, Barret n'eut pas le temps de l'arrêter qu'elle était déjà dans le couloir.
"Yuffie ! YUFFIE ! " Appela-t-il.
La petite jeune fille freina des deux pieds au niveau du bureau de Jessie et se tourna vers Barret.
Oups.
Il avait l'air furieux et Yuffie énuméra mentalement les raisons susceptibles de l'expliquer.
Et elle admit qu'il y en avait quelques-unes sur la liste, la plupart étant une répétition de celles de la bataille de la MGU.
"Heu.. Barret, je dois juste donner ça à…"
"Pourquoi tu n'as pas obéi aux ordres ? "
"J'ai essayé ! " siffla Yuffie entre ses dents avant de jeter un regard à la porte de l'infirmerie. "Mais Squall n'a pas voulu laisser son père."
"Tu aurais pu… si la Sorcière était morte devant toi…"
"Je sais. Pas ma faute sur ce coup, faudra t'en plaindre au Président Loire."
Barret serra les dents à l'impertinence supplémentaire et Yuffie tenta de se défendre en voyant son expression.
"Mais j'ai fait de mon mieux ! J'ai… j'ai essayé de protéger Squall et d'obéir aux ordres et tu me traites toujours comme une gamine ! "
"Tu es une enfant. Je ne voulais pas que tu viennes ici, je te rappelle."
"Je sais, je sais… Pas besoin d'une petite voleuse, je t'ai entendu le dire."
"Ce n'est pas ça" soupira le colosse. "Yuffie, bor… Mince."
"Tu sais que Cid dit pire que toi, hein."
"C'est pas une raison. Yuffie… Ce n'est pas pour ça que je ne te voulais pas à Avalanche."
Il hésita, cherchant ses mots en levant les mains.
"Tu venais d'avoir seize ans ! Je ne voulais pas t'exposer au… au genre d'horreur qu'on voit au moins une fois par mois ! Ta place serait à la MGU, à étudier et…"
"Tu crois qu'ils ont rien vu à la MGU ? "
"Comment ça ? "
"Djidane est de Terra. Il était là-bas quand la ville a été attaquée. Son frère travaille au Honeybee Inn pour les élever, lui et leur sœur. Zell, il vient d'un village autour de Canyon Cosmo. Il a été trouvé tout seul dans le désert après la destruction. Fujin, elle était à Wutai. Elle a reçu un sort de mutisme qui n'a pas pu être levé tout de suite. Elle peut à peine parler maintenant et elle perdu un œil quand elle vivait dans la rue. Selphie est naufragée, ses parents étaient mariniers, on sait pas si c'est Sin ou pas, mais leur bateau a coulé. Raijin était réfugié avec ses parents, ils sont tous les deux morts de maladie un peu après leur arrivée à Costa del Sol et il a vécu dans la rue. Quistis veut pas parler de ce qui lui est arrivé. Irvine dit que c'était pas grave et il en rigole. Et Seifer… Seifer utilise tellement les Gardian Force qu'il s'en rappelle plus et je .. Je crois qu'il le fait exprès."
Elle reprit son souffle.
"Squall est de Winhill… Je ne savais même pas qu'il y avait eu des survivants à Winhill."
Elle baissa les yeux sur la brioche entre ses doigts.
"Et moi… J'ai perdu ma mère, mon oncle et pleins de membres de ma famille dans l'attaque. On a des cadavres qui s'échouent presque tout le temps sur les plages, et des squames qui font des massacres dans les villages autour. C'est…"
Elle soupira et secoua la tête avant de s'incliner devant Barret, le dos droit.
"Je te remercie de te soucier de moi comme tu le fais, Barret."
Elle se redressa, levant le menton pour le regarder aussi droit dans les yeux que possible.
"Mais c'est beaucoup trop tard pour vouloir me protéger."
Le colosse garda le silence avant d'incliner la tête à son tour.
"Je suis désolé, Yuffie."
Elle baissa la tête, regardant la brioche qu'elle torturait toujours entre ses mains.
"Je vais amener ça à Makoto 'Ni-san."
"Pourquoi l'appelles-tu Makoto ? "
"Qui d'autre le fera ? " demanda Yuffie en s'éloignant, haussant les épaules.
Elle se tourna vers Barret en arrivant devant la porte.
"C'est son nom."
Elle inspira longuement, hocha la tête et plaqua un grand sourire sur son visage avant de toquer et ouvrir la porte.
"Aniki ! Je t'ai… Oh…"
"Chut, Yuffie," fit la voix de Cid, "il s'est endormi."
"Ok je vais juste…" commença Yuffie en fermant la porte derrière elle.
Barret soupira avant de se détourner, retournant dans la pièce principale. Il trouva Elmyra à la table, en train de plier le linge. La gouvernante leva les yeux en entendant Barret fermer la porte et lui sourit avant de changer d'expression en le voyant aussi désemparé.
"Barret ? Tout va bien ? "
Il s'assit près d'elle et passa sa main autour de ses épaules, l'attirant contre lui.
"Barret ? "
"Pourquoi faut-il que les enfants d'aujourd'hui soient des tortues ? "
"Des tortues ? " Répéta Elmyra en posant sa tête sur son épaule.
"Avec un extérieur dur comme la pierre et un centre tout mou et fragile."
"Parce qu'il faut protéger cet intérieur," répondit la gouvernante avant de lever la tête, déposant un petit baiser sur la joue de Barret avant de caresser l'autre de la main, effleurant les cicatrices du lieutenant, "et tu peux parler. Tu en as une belle de carapace."
Barret hocha la tête avant de se pencher pour embrasser Elmyra.
Zack ouvrit la porte à ce moment-là, discutant avec quelqu'un derrière lui.
"Non, mais je comprends pas pourquoi ce piéééééé… Et on retourne dans la rue, Papa et Maman sont occupés ! "
"Zack, bordel ! ! "
"Désolé, Barret ! "
"C'est pour ça qu'on frappe avant d'entrer ! "
"On vous laisse ! Mais restez pas dans le salon, hein ? Je veux dire, vous allez traumatiser Red ! "
"ZACK ! "


[1] Oui, il bluffe.
[2] S'il vous plaît, Dame Da Chao.
[3] Calme-toi !
[4] C'est bon, ça va
[5] Merde qui marche
[6] Aînés
[7] Est-ce que ça va ?