Résumé :
La pire situation possible pour Avalanche se reproduit.
Une bombe au pilier de support de la Plaque.
Mais cette fois, c'est au Secteur huit.
Chez eux.
Et ça risque de les toucher d'un peu trop près.
Personnages :
Team Avalanche, Team MGU, Riku, Ansem (Kingdom heart), Loz (Advent Children)
Tags spécifique au chapitre :
Hoooo boy. Accrochez-vous, ça va faire mal. Oui, à vous aussi. Je vais les BRISER en mille morceaux, traumatisme de Cloud, traumatisme de Zack, traumatisme de Vincent, traumatisme de Yuffie, trauma pour les lecteurs, trauma pour tout le monde ! , blessure grave, heureusement qu'ils ont Aérith avec eux, les Remnants sont des salopards, Loz est un adorable salopard, Ansem est un putain de salopard, mort d'enfants, clonage, perso revenu des morts, vous allez me haïr
Rappel de personnage pour la team MGU :
Sora et Roxas : Petit et grand frère, d'un an de différence chacun, orphelins et réfugiés de Costa Del Sol. Deux excellents escrimeurs, qui s'adorent, mais passent leur temps à se chamailler. Roxas est l'aîné et très protecteur de son frère. Sora aimerait un peu respirer et s'amuser avec Kairi et Riku sans avoir son frère sur le dos.
Kairi : Réfugiée de Besaid, elle vit sur la plaque du secteur 4 avec sa grand-mère. Elle est mage native avec l'élément eau, mais elle a aussi 14 ans. C'est pas vraiment efficace.
Axel : Gamin des Taudis, mage natif du feu, mais sa maitrise est assez aléatoire, ce qui explique pourquoi il est toujours dans la classe de junior, bien qu'il soit plus âgé que les autres. Se voit comme le petit ami de Roxas (à l'insu du plein gré de celui-ci).
Hayner, Olette , Pence, Namine : here for flavor, j'aurais pu en faire des OC mais j'avais la flemme de chercher des noms et je me connais, si je les baptise, je les adoptes.
La journée de Riku avait été longue.
Debout à 7 heures, train jusqu'à la MGU.
Premier placage au sol de la part de Sora en arrivant.
Second quand Kairi était arrivée à son tour.
Il avait été distrait, d'habitude, elle ne pouvait pas le faire vaciller.
Matinée de cours.
Il haïssait la para-magie avec l'intensité d'une fournaise et espérait vraiment qu'il ait quitté la MGU avant le début des travaux pratiques.
Récré.
Changement de salle.
Histoire et géographie. Aujourd'hui, guerre des Sorcières. Le Professeur Harvey[1] était un jeune professeur parfois dépassé par l'énergie de ses élèves juniors, même s'il prétendait avoir vu pire[2].
Heureusement pour lui, Quistis jouait le rôle d'assistante à merveille et avait des yeux derrière la tête.
Pause du midi.
Bagarre avec Hayner qui l'avait encore appelé Mini Séphiroth.
Et Roxas, qui n'attendait que ça.
Et donc intervention de Sora pour empêcher son frère et Riku de se battre.
Et du coup arrivée d'Axel qui ne rate jamais une occasion de se battre et d'essayer d'impressionner Roxas avec sa magie de feu.
Et enfin, intervention de Kairi qui tenta de calmer tout le monde en les arrosant d'un sort d'eau de bas niveau.
Retenue générale pour nettoyer la cafétéria.
Séchage des vêtements au soleil en dévorant les derniers hot-dogs du self.
Séparation des élèves par groupe pour la pratique du combat.
Nouvelle bagarre avec Roxas.
Pardon : Entraînement.
Réprimande de la part du professeur Garamonde[3] pour sa brutalité.
Roxas l'avait cherché.
Récré.
Nouvelle séparation des élèves avec une magie native de ceux qui avaient spécialité armes blanches et de jets.
Long cours sur la magie de glace, obligatoire depuis qu'il avait justifié son astuce lors de l'attaque de la MGU par une magie native héréditaire qu'il préférait cacher. Il se mettrait des baffes, parfois.
Retrouvailles avec Sora, resté en spécialité escrime.
Fou rire en apprenant que Kairi avait eu un 'oups' de magie et à nouveau inondé Axel.
Oups. Ben tiens. Elle était de Besaid, où ils apprenaient à nager et utiliser la magie de l'eau avant de savoir marcher et parler.
Tentative de sortir de la MGU pour aller se chercher une glace.
Échec de la tentative quand Seifer, Fujin et Raijin les interceptèrent.
Retenue de la part de Fujin, traduite par Seifer.
Retirage de la retenue de la part de Raijin quand Sora défendit leur droit à aller se chercher une glace avec brio, tout en rappelant à Seifer qu'il était bien placé pour parler vu le nombre de fois qu'il avait fait le mur à leur âge.
Cours d'escrime à Kairi qui en a assez d'être la petite mage inutile de leur groupe[4].
Elle progressait. Elle arrivait à battre Sora une fois sur cinq maintenant.
Dispute entre Sora et Roxas sur leur choix respectifs de petits-amis.
Taquineries de Kairi sur un sujet parfaitement faux et infamant.
Il ne rougissait PAS chaque fois que Sora proclamait qu'il était l'homme de sa vie.
Fin de journée, fermeture de la MGU.
Arrivée de la Grand-mère de Kairi pour la ramener chez elle, avec force regards noirs envers les deux voyous qui collaient sa petite-fille de bien trop près.
Son départ à lui, et les au revoir tragiques de Sora qui refusait qu'il le laisse seul à la MGU.
Rappel de Roxas qu'il est son frère et qu'il ne le laissait pas seul, bon sang, arrête de faire ton cinéma à chaque fois.
A nouveau dispute entre Sora et Roxas.
Echange de regards las entre Axel et lui, seul moment de camaraderie entre eux de la journée.
Et probablement de la semaine.
Retour au secteur 4 par le train.
Devoirs dans sa chambre.
Dîner.
Ce soir, ramen instantané goût béhémoth pimenté.
Et salade de fruits offerte par sa logeuse qui prétend qu'il ne mange pas assez de fruits et de légumes.
Quelques heures d'écriture dans ses carnets.
Et enfin retour au lit.
Il se réveilla en pyjama au pied du pilier de soutien principal du secteur 8, sa tête faisant mal comme si une fleur de cactuar s'ouvrait dans son cerveau.
Et encore une fois, il avait l'épée à la main et était entouré de cadavres.
"Merde," murmura-t-il, les yeux baissés sur le cadavre le plus proche.
Il avança au milieu des corps, les observant, le cœur battant. C'étaient des troopers de Shinra, des gardes postés là pour protéger le pilier.
Combien en avait-il tué ?
Il voulut rabattre sa capuche, mais réalisa qu'il ne portait qu'un simple tee-shirt.
Elle n'avait pas pris la peine de l'habiller avant de le faire sortir.
Ho non… il fallait qu'il se cache avant que les caméras...
Une paire de bras couverts de cuir noir le saisit, le bloquant dans une prise solide autour du cou et de l'épaule.
"Coucou ! Tu viens jouer avec nous ? " s'exclama une voix qu'il n'avait pas entendu depuis des mois.
"Loz ? ! Loz, c'est pas le moment, lâche-moi ! " implora Riku quand l'homme le souleva, l'empêchant de prendre appui au sol pour se dégager.
"Tiens le bien, Loz," ordonna une autre voix.
Ansem.
S'il n'y avait eu que Loz, il aurait pu se débrouiller, le Remnant était fort, mais pas très malin et continuait de réagir comme l'enfant de quatre ans qu'il était malgré son corps adulte.
Ansem le terrorisait.
L'homme à la peau sombre tenait une valise à la main, qu'il posa en approchant, sortant quelque chose de la poche de son manteau noir.
Un pistolet à injection.
Et une capsule de verre transparente, remplie d'un liquide gris. Riku tenta de se dégager, de donner des coups de pieds, mais Loz le tenait trop fermement.
"Elle trouve que tu n'es pas assez docile," déclara Ansem en approchant, insérant la capsule dans le pistolet.
"Non ! Non, Ansem arrête ! Je serais sage ! "
"Oh, mais tu as intérêt, Loz, bâillonne-le" murmura l'homme en plaquant le pistolet à injection sur le ventre de l'adolescent.
Loz obéit, posant sa main sur la bouche de l'adolescent.
Le gant de cuir couvrit le hurlement de douleur de sa victime, mais Loz le lâcha à mi-cri, secouant la main.
"Il mord ! " protesta l'homme aux courts cheveux gris.
"Je m'en fous ! Tu veux qu'il attire des SOLDATs ? " demanda Ansem en retirant la capsule maintenant vide.
Avec une moue boudeuse, Loz remit sa main sur la bouche de Riku, l'empêchant à nouveau d'hurler.
"Et toi, arrête de crier un peu," grommela Ansem en rechargeant le pistolet à injection qu'il tenait.
L'adolescent obéit, à bout de souffle. La grande main de Loz lui couvrait la bouche, l'autre le retenant contre le torse du Remnant, l'empêchant de se dégager. Essayer était inutile, Loz était un Remnant et augmenté d'à peu près toutes les façons possibles, la seule chose qu'il ne pouvait pas faire était de faire venir les sans-cœur.
"Prévenir Avalanche ? Vraiment ? Tu te prends pour un héros ? " continua Ansem d'un ton froid avant de plaquer à nouveau le pistolet sur le ventre de Riku, plus haut cette fois.
Le claquement du pistolet à injection couvra presque son gémissement.
"Aïeuh ! Il mord encore ! " protesta Loz.
"Frappe le."
"Je peux ? "
"Ne le tue pas, c'est tout."
Riku senti que Loz libérait sa bouche, mais n'eut pas le temps d'essayer de hurler qu'il prenait un violent coup sur le côté du crâne, le projetant au sol sans qu'il puisse se retenir. Il resta groggy, allongé sur le béton, la tête qui tourne et le cœur au bord des lèvres.
"J'ai dit : Ne le tue pas," soupira Ansem.
"Il est fragile."
"Pourquoi Hojo m'a t'il refilé l'abruti des triplés ? " marmonna Ansem pour lui-même avec un geste agacé.
"Pasque Yazoo il aime trop jouer avec les gens avant de les tuer, c'est pas efficace ! Et pi... Kadaj y dit qu'il va te tuer si tu t'approches de lui encore une fois ! " répondit Loz.
Riku tenta de se redresser, mais la tête lui tournait encore et les deux injections faisaient mal, comme s'il avait deux pointes de feu dans le ventre. Il essaya de tourner la tête, cherchant une quelconque aide du regard mais il n'y avait personne pour l'aider.
Setzer et Haru étaient morts.
Les gardes du piliers étaient morts.
Il n'y avait que Loz et Ansem.
Et deux petits pieds qui s'arrêtèrent devant lui.
Il leva les yeux, voyant une petite fille debout près d'Ansem, pied nus et en robe d'été.
Ansem, occupé à changer la capsule vide pour une pleine, sursauta en sentant soudain la présence de l'enfant à côté de son épaule et se tourna pour lui mettre une gifle.
"File ! Tu n'as pas le droit de toucher à ça ! "
La petite fille recula d'un mouvement leste et bien plus assuré que pour quelqu'un de son âge, puis tapa du pied et alla rejoindre d'autres femmes aux cheveux noirs, rassemblées à quelques mètres des deux hommes et qui fixaient la scène d'un regard inexpressif. Il ne les avait pas vues venir et se demanda brièvement qui elles étaient.
Elles étaient neuf, toutes d'âge différents, entre une dizaine d'années à la vingtaine. Elles étaient vêtues du type de vêtements dépareillés qu'on trouvait dans Sin, récupérés des naufrages ou des pillages des squames, et ne portaient pas de chaussures.
Elles n'étaient pas des Bienheureux, réalisa Riku, les plus petites, des enfants, souriaient en babillant entre elles, tandis que les grandes le regardaient avec curiosité.
Elles avaient toutes les yeux rouge, flamboyant de mako.
Il sentit les mains de Loz le saisir à nouveau, le maintenant au sol sans considération pour les plaies sur son ventre.
"Je peux aller jouer avec elles ? " geignit Loz.
"On finit ça," grommela Ansem, «bâillonne-le."
"C'est la troisième dose que tu lui donnes, t'es sûr que c'est…"
Ansem posa le pistolet sur le cou de Loz d'un geste brusque.
"Tu la veux à sa place ? " suggéra-t-il d'un ton dangereux.
L'homme aux cheveux courts se figea, les yeux agrandis par la peur, tordant la tête sur le côté pour s'écarter d'Ansem autant qu'il pouvait.
"Je... j'ai déjà eu la mienne," murmura-t-il.
"Bien," fit Ansem en lui montrant la bouche de Riku.
Loz le bâillonna à nouveau et Ansem fit une nouvelle injection, dans le dos cette fois, faisant sursauter l'adolescent si fort que Loz grimaça pour le retenir.
"Ça agit déjà ? " s'étonna-t-il.
"Trois doses de cellules, plus celle qu'il a eu avant de partir de Sin, c'est déjà étonnant qu'il ne soit pas un mutant."
"Tu vas plus en avoir assez pour les filles," déclara Loz.
Ansem lui jeta un regard agacé avant de baisser les yeux sur leur victime. Il vit la main droite de l'adolescent se crisper, une nuée noire se rassemblant sur sa paume.
"Loz, Lâche-le, ou tu vas te prendre une..."
Avant Loz ai pu obéir, une paire d'ailes de plumes blanches et rouges s'ouvrit dans le dos de l'adolescent, avec une telle force que son agresseur fut projeté en arrière, droit dans le groupe de fillettes et de femmes qui attendait.
"Une limite," acheva Ansem avec un petit sourire narquois.
Riku resta immobile quelques secondes, tanguant sous l'encombrement de ses ailes puis tourna le regard vers Ansem, son visage maintenant aussi neutre et calme que celui d'un Bienheureux.
Ses yeux étaient devenus fendus comme ceux d'un chat.
"Je vais t'arracher les bras ! " s'exclama Loz en se relevant, furieux, bousculant les enfants autour de lui.
Ansem soupira mais laissa l'homme vêtu de cuir noir se jeter sur l'adolescent.
Quelques secondes plus tard, il le relevait d'un geste las, soignant son bras coupé sous l'épaule d'un sort de soin avant qu'il se soit vidé de son sang.
"Maiiiis ! " pleurnicha Loz, les larmes aux yeux.
"Comment est-ce que tu peux être considéré comme un Remnant ? Tu n'as RIEN de Séphiroth ! "
"C'est pas vrai, je suis comme Grand Frère ! " geignit Loz.
Ansem montra Riku, debout devant eux, impassible, son épée à la main et le bras de Loz dans l'autre.
"Ecoute un peu ! Écoute-la ! "
Loz tourna la tête vers l'adolescent, écoutant attentivement, son expression enfantine et concentrée.
"Oh ! Oh, elle est là ! " s'exclama-t-il, ravi, "désolé, Maman ! "
"Restez-là, Mère," ordonna Ansem à sa victime qui ne répondit pas. "Les filles, à vous ! "
La petite troupe avança, les fillettes venant s'agglomérer autour de Loz en piaillant, réclamant à monter sur ses épaules, ce qu'il fit bien volontiers, se retrouvant vite enfouis sous un tas d'enfants qui se battaient pour l'escalader.
L'une des femmes était assise sur une pile de caisse, balançant ses longues jambes nues, vêtue d'une mini-jupe de cuir et d'un bustier similaire, trop petit pour sa poitrine opulente. Elle eut un petit sourire en voyant Ansem approcher.
"Vraiment dommage qu'elles soient jetables," murmura le Remnant en approchant, insérant une nouvelle capsule dans le pistolet.
"Beurk," fit Loz en réponse, imité par les fillettes.
Le sourire de la jeune femme s'agrandit quand Ansem se mit devant elle, entre ses genoux, Elle tendit le bras vers lui pour l'injection, frissonnant à peine quand il utilisa le pistolet.
Puis, alors qu'il allait s'écarter, elle noua vivement ses jambes autour des siennes, passant ses bras autour de son cou. Elle se retrouva immédiatement avec une main autour de la gorge, serrant à faire mal.
"Tu fais quoi là ? " s'enquit le Remnant d'un ton froid.
La femme fronça légèrement les sourcils, amusée et dénoua les bras d'un geste lent, glissant les mains le long du torse du Remnant, jusqu'à descendre sur son ventre. Ansem desserra sa main, caressant le bleu sur sa gorge du pouce.
"Haaaa, je vois… Pas le temps pour ça, ma belle."
Avec une moue boudeuse, la jeune femme le saisit par la ceinture, le plaquant contre elle avec une force inattendue.
"J'ai dit non," répéta Ansem d'un ton plus dur.
Elle lui tira la langue et le lâcha, sautant au bas des caisses en s'essuyant les fesses de la poussière de son siège.
"Pourquoi elle parle pas ? " demanda Loz en approchant, traînant son essaim de fillettes après lui.
"Je ne suis pas sûr que les grandes peuvent," répondit Ansem en insérant une nouvelle capsule, "amène-moi une des gamines."
"D'accord ! " fit Loz en lui tendant une des plus jeunes par le bras.
Cette fois, la gamine, à peine huit ans, poussa un petit cri quand Ansem lui injecta le contenu de la capsule, elle se mit à pleurer quand Loz la posa et se précipita vers une des adultes qui s'agenouilla, le prenant dans ses bras avant de la soulever.
"Turk au cœur tendre ! " s'exclama la petite avant de se blottir dans les bras de la plus grande.
Petit à petit, Ansem fit l'injection à toutes les femmes et fillettes, jusqu'à arriver à la dernière, une femme d'une vingtaine d'années en short de jean et en tee-shirt trop court, qui se tenait devant lui, les mains dans le dos, un de ses pieds tapotant le sol du bout des orteils.
"Merde ! ", fit-t-il en fouillant ses poches, cherchant une capsule pleine.
"Je t'avais dit que tu en avais trop utilisé sur lui," déclara Loz d'un ton crâneur, " tu en as gâché et Papa sera pas content."
"Il sait très bien où en trouver d'autres, il a qu'à aller les chercher ! Tant pis pour la dernière..."
"Mais Papa a dit…"
"Oh, elles vont mourir de toute façon, avec ou sans cellules, ça ne changera rien."
Il se dirigea à nouveau vers Riku, qui n'avait pas bougé, une des plus jeunes filles caressant ses plumes avec curiosité.
"File," ordonna Ansem à la petite, lui désignant le reste des femmes.
Il s'agenouilla près de la valise et l'ouvrit, vérifiant que le contenu était intact, puis la referma et se leva, se tournant vers les femmes.
"Laquelle a été formée pour la bombe ? "
La femme vêtue de cuir leva la main et il lui tendit la valise.
"C'est pour toi, tu sais quoi en faire."
Elle prit la valise d'un geste brutal avant de retourner avec les autres femmes, tapant du pied.
"A Riku, maintenant," fit Ansem en sortant un PHS jetable de sa poche.
Il approcha de l'adolescent ailé, imité par Loz.
"Oh, il en a une troisième ! " s'exclama Loz en se penchant dans son dos.
"Quoi ? "
Ansem l'imita et vit, effectivement, une troisième aile, plus petite, pousser en dessous des deux autres, juste au-dessus des hanches de l'adolescent. L'aile n'était pas plus grande que son avant-bras, et encore couverte de duvets blanc, mais quelques plumes rouge commençaient à pointer.
"Il n'en avait qu'une il y a quelques semaines," nota Ansem en fronçant les sourcils.
"Il va en avoir PLEINS ! Comme Grand Frère ! " s'exclama joyeusement Loz en levant joyeusement son bras et son moignon.
Ansem se rembrunit, fronçant les sourcils puis se pencha vers l'adolescent, murmurant à son oreille.
"Mère ? Pourriez-vous le lâcher, s'il vous plaît ? Il a encore une punition."
Riku cligna des yeux.
Ses pupilles s'arrondirent à nouveau et il sursauta de voir Ansem si proche de lui. Il sentit la main de Loz se refermer sur une de ses ailes et lâcha à la fois son arme et le bras tranché, de surprise et de douleur.
"Tiens," fit Ansem en lui tendant le téléphone.
"Que... qu'est-ce que je dois faire ? "
"Ce que tu as déjà fait. Tu vas prévenir Avalanche qu'il y a une alerte."
Le regard de l'adolescent passa aux filles qui commençaient à se diriger vers le pilier principal de la plaque.
"Non…" commença-t-il.
Loz tordit l'os fragile dans l'aile, l'écrasant dans sa poigne, obligeant l'adolescent à tomber à genoux. Ansem attendit quelques dizaines de secondes, que la douleur commence à devenir insupportable, avant de s'accroupir à ses côtés, lui tendant le téléphone à nouveau.
"Préviens Avalanche ou Loz t'arrache l'aile et je ne suis pas sûr que ça repousse sans cuve de mako."
L'adolescent gémit, mais tendit la main, prenant le PHS.
"Que... qu'est-ce que je dis ? "
"La vérité. Il y a de dangereux squames au pilier du secteur 8 et ils ont une bombe."
"Une…" murmura l'adolescent avant de regarder les immeubles autour d'eux, "Ansem, non ça va tuer des centaines de gens ! "
"Et alors ? "
"Allez, dépêche-toi, je veux rentrer ! Yazoo et Kadaj m'attendent ! " s'exclama Loz en le secouant.
"La...laisse-moi composer le numéro ! " protesta Riku, le PHS lui échappant des doigts.
Il reprit le PHS, composant le numéro d'urgence d'une main tremblante et posa l'écouteur sur son oreille.
-Bonsoir, numéro de secours de la Shinra, je vous écoute ?-
"Allo," murmura-t-il, "je… je suis au secteur 8, dans le Taudis, sous… sous le pilier principal… Il y a des squames et je crois... je crois qu'ils ont une bombe…"
-Pouvez-vous décliner votre identité ?-
L'adolescent leva les yeux, regardant Ansem accroupi devant lui, un petit sourire narquois aux lèvres.
Il avait toujours eu peur d'Ansem.
Il avait toujours eu peur qu'Ansem s'attaque à Haru.
Mais Haru était mort.
Setzer était mort.
Et il venait de recevoir trois nouvelles injections de cellules.
Bientôt, il serait mort.
Le sourire de Riku étira ses lèvres, dévoilant ses petits crocs.
"Ansem Xehanort, assistant du Professeur Od..."
Le sort de foudre noire qui le frappa fit exploser le PHS et convulser le corps de l'adolescent. Loz recula d'un bond pour ne pas être touché et regarda avec stupeur le sort abattre l'adolescent, puis Ansem se relever, préparant un second.
"Arrête ! " s'exclama Loz, se précipitant sur Ansem pour le retenir, " tu vas le tuer ! "
"C'est l'idée, abruti ! " ragea Ansem en essayant de se dégager de la poigne de l'autre homme.
"Papa a un travail pour lui ! Tu peux pas le tuer ! "
Ansem laissa échapper un soupir rageur et dissipa son sort, non sans jeter un regard noir à l'adolescent, recroquevillé au sol.
"Rentre chez toi avant que ça explose. Ou que je décide de t'achever."
L'adolescent essaya de se redresser, encore secoué de spasmes, mais ne put que jeter un regard noir à Ansem.
Avec un bruit de déchirure, une quatrième aile apparut sur son dos, près de la troisième.
"Ooooh," fit Loz, "une autre ! "
Ansem grinça des dents avant de faire demi-tour, partant d'un pas vif vers le secteur 1.
"Et mon bras ? " gémit Loz en allant le ramasser, essayant de détacher l'arme fixée sur son poignet pour la transférer sur son bras droit.
"Hojo t'en fera pousser un autre, dépêches-toi un peu, on rentre ! "
"J'aime pas les cuves," bouda Loz avant de jeter son bras coupé par-dessus son épaule.
L'adolescent les regarda partir, se hissant péniblement à genoux une fois que les voix des deux hommes se furent éloignées. Il regarda le pilier, désespéré avant de se frotter le visage à deux mains, retenant des larmes de douleur et de rage.
Une main se posa sur son épaule et il sursauta, prêt à appeler son épée.
Il était entouré par les filles, revenues sur leurs pas et qui le fixait de leurs regards rouges. Celle vêtue de cuir était agenouillée près de lui, la valise posée à ses côtés et avait la main sur son épaule.
Il ne les avait pas entendues approcher.
"Ça va ? " demanda-t-elle d'une voix douce.
"Tu... parles ? "
"Un peu, ça va ton..." fit-t-elle en montrant son aile blessée.
Il tendit la main pour attraper son aile et elle l'aida, essayant de la manipuler avec délicatesse.
"C'est quoi ? " continua-t-elle.
"Une aile. C'est une aile," répondit Riku en palpant l'os douloureux.
C'était fendu, mais les fragments étaient encore en place. Il n'aurait pas à réduire la fracture.
"C'est joli," déclara-t-elle en le regardant soigner la blessure.
"Aile," répéta une des petites d'un ton sérieux.
"Aile," confirma une autre.
"Vincent Valentine ? "demanda la plus jeune en désignant Riku.
"Non, non," fit une des grandes en lui retenant la main.
"Que… qu'est-ce que vous voulez ? "
La jeune femme en cuir sourit et lui montra ses mains d'un air facétieux avant d'en glisser une sous son bustier, récupérant quelque chose caché entre ses seins.
Une capsule transparente.
Pleine d'un liquide gris.
L'adolescent la fixa d'un regard éberlué.
Les clones faisaient les poches des Remnants, maintenant ?
"Tadah ! ", fit-t-elle avec un clin d'œil.
Et elle l'avala tout rond.
"Non ! " protesta Riku, "fais pas ça ! "
La femme déglutit, toussa légèrement, laissant une de ses compagnes lui taper légèrement sur le dos pour l'aider à avaler, puis elle sourit à nouveau à l'adolescent.
"Non ! Partez ! Allez à la porte, jetez la bombe hors de Midgar mais…"
Une des adolescentes, vêtue comme une cowgirl, secoua la tête et lui montra son bras.
Un réseau de veines commençait déjà à s'étendre autour de la trace d'injection.
"On va mourir," murmura-t-elle.
Une des fillettes laissa échapper un gémissement de douleur, les sourcils froncés et une des plus grandes la prit dans ses bras, déposant un baiser sur ses cheveux.
La femme en cuir se leva, ramassant la valise et l'aidant à se relever.
Elle était incroyablement forte, réalisa Riku quand elle le remit sur ses pieds.
"Va-t'en."
"Mais la bombe..."
"On s'en occupe. Va-t'en."
L'alarme sonna à ce moment-là.
Vincent n'identifia pas tout de suite l'alarme qui sonna, réveillant tout le secteur 8.
Cid le fit pour lui quand ils se réveillèrent, son expression devenant immédiatement plus sombre.
"Alerte à la bombe."
Les cris de Jessie dans l'escalier achevèrent de les informer de la situation.
"Squames au pilier principal du secteur 8 ! Évacuation générale ! "
Les alertes étaient toujours frénétiques à Seventh Heaven, mais tous étaient habitués désormais, enfilant uniforme, équipements, armes et matérias rapidement, écoutant Jessie qui papillonnait d'un équipier à l'autre, donnant module et instructions, ainsi que recommandation à Biggs, visiblement resté dormir à Seventh Heaven cette nuit-là.
Mais cette fois, il fallut aussi évacuer les autres occupants du bâtiment.
Barret enveloppa Marlène dans une couverture et la mit la Chocomobile avec Elmyra. Yuffie se porta volontaire pour attraper Cait qui miaulait dans la cuisine, exigeant son petit-déjeuner et le glissa dans un sac léger, le confiant à Marlène, au grand dam du chat.
"J'ai appelé Auron, il vous attend au bar" indiqua Barret en tendant une grosse enveloppe à Elmyra, "si quelque chose arrive… tu as tous les papiers de Marlène là-dedans."
"Rien ne va arriver et tu nous rejoins au plus vite," déclara Elmyra d'une voix assurée malgré sa pâleur.
Leur gouvernante démarra leur véhicule et le sortit de Seventh Heaven, ne s'arrêtant que pour que leurs voisins direct grimpent dans la camionnette à leur tour. Depuis la destruction de secteur 7, tous les secteurs organisaient fréquemment des exercices d'évacuation, décidant qui emmenait qui en cas d'alerte, quels véhicules seraient mis à contribution, qui conduirait, qui aurait des matérias.
"Tu vois que tu aurais dû acheter un panier de transport pour Cait," commenta Yuffie en s'asseyant dans le fourgon près de Vincent.
"J'irais demain."
"Vincent ! " Appela Shera.
"Oui ? "
La tête de la jeune femme apparut par la porte encore ouverte du fourgon. Elle était toujours en pyjama, ses lunettes sur le bout du nez et les cheveux en bataille.
"Surveille le cul de Cid ! "
"Mon cul se surveille très bien tout seul ! " protesta Cid en démarrant, "toi, tu files hors du secteur 8 ! "
"Dans tes RÊVES ! "
"Shera ! Bahamut ! S'il t'arrive quelque chose…"
"Et bien tu sauras pourquoi je ne dors pas à chaque fois que tu sors pour une alerte ! "
Cid marmonna quelque chose en Burmécien, mais sa sœur secoua la tête et ferma la porte, laissant Cid manœuvrer pour sortir le fourgon du garage.
"Elle reste ici ? " demanda Barret.
"Pas Burmécienne mais aussi inflexible que leurs glaciers," gronda Cid, visiblement mécontent de la décision de Shera.
-Ici Jessie, test micro.-
"On t'entends Jessie," répondit Zack, "fais-nous le topo."
-Le service d'urgence a eu un appel pour des squames et une bombe au pilier principal du secteur 8. La personne qui a appelé s'est identifié comme étant Ansem Xehanort et la communication a été brutalement coupée.-
"Tu as quelque chose là-dessus ? "
-Je fais aussi vite que je peux avec zéro caféine dans les veines. J'ai prévenu Reeve, il est en train de préparer l'évacuation de la plaque.-
Cid freina brusquement, laissant Wedge grimper dans le fourgon à son tour avant de redémarrer.
"Je savais bien que j'aurais dû rester avec vous cette nuit," souffla-t-il en finissant de lacer ses bottes.
"Wedge ! " s'exclama Biggs, écarlate.
"Vous me lâchez pas d'une semelle tous les deux ! " ordonna Cid.
"Oui, Capitaine ! "
-J'ai les caméras de surveillance du pilier et… je les ai pas,- grommela la voix de Jessie.
"Hors service ? " devina Barret.
-Je vais écrire un mail avec des très gros mots au responsable de la sécurité pour ne pas mettre d'alarme automatique quand les caméras sont désactivées !-
Le pilier central n'était pas loin. Malgré l'évacuation en cours de tous les habitants, ils y furent rapidement et sortirent des véhicules.
"C'est beaucoup, beaucoup trop calme," murmura Red quand il sauta au bas du fourgon, suivi par Yuffie.
Vincent acquiesça, regardant autour d'eux.
Le pilier était construit au milieu d'une zone dégagée et cernée de grillages au sommet en barbelé, pour pouvoir assurer la sécurité plus facilement.
Visiblement, ça n'avait pas été suffisant. Les gardes assignés à la surveillance du pilier étaient morts, dispersés un peu partout autour du bâtiment de support de la plaque.
"C'est du boulot d'escrimeur ça," nota Zack en s'agenouillant près d'un corps.
"Pas que," nota Barret en retournant un autre cadavre, "celui-ci a été battu à mort."
"Trace de magie," indiqua Vincent en s'approchant d'un petit cratère noirci, son pistolet à la main.
"Tu peux l'identifier ? " demanda Cid, sortant une mallette d'outils du fourgon.
"Foudre. Une puissante."
Il n'avait pas même besoin d'y toucher pour le savoir. Un motif en forme de corail avait été gravé dans le sol, s'étendant sur deux mètres de rayon autour du point d'impact, défonçant le béton du sol. Il trouva aussi des débris de PHS, visiblement détruits par le sort. Il commençait à comprendre ce qui s'était passé, mais l'absence de corps l'inquiétait. Pourquoi des squames auraient-ils emporté un témoin au lieu de le tuer ?
"Ouh là, regardez ça" déclara Zack en approchant de quelque chose abandonné au sol, qu'il ramassa.
Un bras, coupé en dessous de l'épaule, encore enveloppé d'une manche de cuir noir. Il le retourna dans tous les sens avant de relever la manche, écartant le bord du gant.
"Hm," fit Zack en le montrant aux autres, "je sais pas si c'est une bonne nouvelle ou pas, mais il a le numéro 92."
"On n'a pas le temps de chercher ce que ça veut dire," décida Barret avec un regard méfiant, "met le dans un sac de conservation."
Zack obéit, aidé par Biggs pendant que Barret donnait les premiers ordres.
"Aérith, tu restes ici. Les autres, on va tous monter, restez sur vos gardes."
L'équipe monta le plus silencieusement possible jusqu'au premier étage du pilier, sans rien rencontrer de suspect. Après une rapide inspection du palier, Barret se tourna vers Vincent et Yuffie.
"Vous deux, restez ici. Gardez ce niveau et assurez-vous que personne n'attaque Aérith."
"Oui Lieutenant," répondit Vincent avant de se poster près de la rambarde, gardant Aérith en vue.
La guérisseuse avait ouvert l'ambulance et se tenait devant, les mains sur son sceptre, prête à soigner. Restée avec lui, Yuffie commença à parcourir le périmètre du palier. Ce n'était pas très grand, chaque niveau était formé d'une plateforme courant autour du pilier, à peine assez large pour que deux personnes se croisent
Vincent posa son fusil à portée de main et sortit son arme de poing, restant aux aguets.
Il n'entendait rien d'autre que l'alarme qui continuait à sonner, au loin. Elle ne s'arrêterait qu'à la fin de l'alerte, mais de là où il était, en hauteur, ce n'était plus qu'un bruit de fond.
"Vincent ? " appela la voix de Yuffie.
Vincent fut aussitôt sur ses gardes.
Yuffie ne l'appelait jamais ainsi.
Il tendit son arme dans sa direction.
Il ne connaissait pas la femme debout près de Yuffie.
Enfin, une jeune fille plutôt, d'environ de l'âge de l'adolescente, à peine plus grande qu'elle, vêtue d'une jupe courte en cuir brun, avec un gilet assorti et un tee-shirt qui dévoilait son ventre musclé. Elle avait de longs cheveux noirs, une peau pâle et ses yeux rouge brillaient de mako.
Et plus important du point de vue de Vincent, elle tenait l'adolescente dans une solide prise au cou, digne des meilleurs artistes martiaux.
Yuffie était calme, les mains le long du corps, mais Vincent savait qu'elle attendait le bon moment, prête à utiliser sa matéria quitter et son sort d'évasion dès que la prise de son agresseur se desserrera.
"Désolée, je ne l'ai pas entendue venir," déclara-t-elle.
Vincent non plus, il ne pouvait pas lui en vouloir. La jeune fille marchait pieds nus, ne faisant pas le moindre bruit sur le sol de métal, si elle était augmentée et entraînée, ce qu'elle avait l'air d'être au vu de sa posture, Yuffie n'avait pas eu la moindre chance de la voir venir.
"On travaillera là-dessus plus tard, Yuffie," déclara-t-il.
"Ok, grand frère."
Etrangement, la réplique eut l'air de perturber l'agresseur de Yuffie qui fronça les sourcils, jetant un regard intrigué à Vincent.
Puis elle haussa les épaules.
Et fit un geste pour briser la nuque de Yuffie.
Vincent appuya sur la gâchette.
La seconde suivante, Yuffie était par terre, en vie, et la jeune femme tombait au sol, morte.
A peine libérée, Yuffie s'écarta d'une roulade, sortant son arme d'un geste vif, prête à se battre. Elle se redressait quand Vincent vint tirer une seconde fois dans la tête du squame, une habitude qu'il avait prise après l'épisode Ultimécia.
"Ça va ? " demanda-t-il à Yuffie qui se relevait.
"Ouais. Ça fait un boucan monstre tes armes," marmonna-t-elle en se frottant l'oreille, sonnant de la détonation.
"Désolé," répondit Vincent avant d'appuyer sur son module de communication, "ici Vincent, nous venons d'abattre une squame."
"Jeune fille de ma taille," décrivit Yuffie en se penchant sur elle, fouillant ses vêtements à la recherche d'armes ou d 'explosifs, "cheveux noirs et… ho... numéro 100," ajouta-t-elle en lui levant le poignet gauche.
"Pas une bienheureuse, trop expressive, mais entraînée au combat, soyez prudent," renchérit Vincent.
-Besoin de renfort ? -demanda Barret.
"Non, nous retournons à nos postes."
Vincent jeta un dernier regard au corps, observant Yuffie penchée par-dessus elle et qui fronçait les sourcils.
"Tu la connais ? "
"Elle est familière… mais avec ce qui reste de son visage…"
Vincent admit qu'il faudrait vraiment qu'il vise le cou la prochaine fois, mais il avait eu peur de toucher Yuffie par accident.
"C'est bizarre. Elle m'a lâchée avant que tu tires…" murmura Yuffie en se redressant.
"J'ai vu," admit Vincent.
Pas seulement lâchée. Elle avait poussé Yuffie hors du chemin. Pourquoi ?
Il regarda Yuffie se tourner vers la rambarde pour se remettre en vue d'Aérith.
Et la vit se figer.
"Makoto, derrière toi ! "
Il se tourna, brandissant son arme.
Personne.
Une petite main se leva dans son champ de vision, faisant un grand geste de salut enthousiaste.
Numéro 103.
Il baissa son pistolet et se figea, faisant un pas en arrière.
Il allait tuer Hojo.
Il y avait une petite fille devant lui, d'une dizaine d'années, aux longs cheveux noirs, un grand sourire aux lèvres, vêtue d'une robe d'été blanche, rendue grise par la pénombre et les saletés du pilier.
Elle avait les yeux rouge brillant de mako, qui lui faisaient un regard de possédée.
"Euh, bonjour, tu es toute seule ? " commença Yuffie en faisant un pas de côté pour mieux la voir.
Les yeux de l'enfant se tournèrent brièvement vers elle, mais elle ne bougea pas, restant devant Vincent, à une dizaine de centimètres du canon de son arme.
"Makoto, essaye de reculer ? " suggéra Yuffie, intriguée de voir son ami aussi immobile.
"Vincent ? " demanda l'enfant en le regardant.
"Tu la connais ? "
"Non," répondit le brun.
"Vincent Valentine ? " répéta l'enfant en le montrant.
"C'est moi," avoua-t-il sans comprendre.
Cette fois, la fillette sembla se détendre et sourit à nouveau.
"Ah… Turk au cœur tendre."
L'instant d'après, l'enfant avait la main sur son arme, et malgré son jeune âge, assena un tel coup de pied sur la main qui tenait l'arme que Vincent sentit ses os exploser.
Le coup de feu partit.
Elle s'effondra.
Yuffie poussa un cri.
-Yuffie ? Yuffie, qu'est-ce qui se passe ?- demanda Barret.
"Un… un autre squame ! Ma… Makoto est blessé ! Je lui donne les premiers soins et je l'amène à Aérith ! "
Elle se précipita vers lui, étonnée de son manque de réaction. Il restait debout, son arme pendant dans sa main blessée, regardant le corps de l'enfant avec une expression horrifiée.
La seule fois où elle l'avait vu aussi secoué, ça avait été pendant l'attaque de la MGU, après que la Directrice ait enfin réussi à tuer la Sorcière. Elle claqua des doigts près de lui, attirant son attention avant de pouvoir le toucher. Elle commençait à maîtriser la procédure Cloud maintenant, surtout en combat.
"Makoto ? Makoto ! Regarde-moi ! " demanda-t-elle avant de répéter en Wutan.
Il tourna la tête vers elle.
"Tu es blessé ? Montre-moi ! "
Il baissa les yeux vers sa main. Elle l'imita.
Hu.
Elle ne comprenait pas comment les jumeaux et lui faisaient pour continuer à fonctionner avec des blessures graves, mais elle le regarda retirer son arme, la prenant de sa main gauche et mettant la sécurité avant de la glisser maladroitement dans le holster sur sa cuisse droite.
Il avait au moins trois doigts cassés et ne hurlait même pas de douleur.
"J'ai une matéria de soin," annonça-t-elle en tournant son arme pour pouvoir incanter.
Ça sembla le ramener à la réalité et il secoua la tête.
"Non. Pas de matéria. Yuffie, jamais sur une fracture."
"Je… Je sais pas réduire les fractures. Pas... pas les petits os des mains. Mais… attends, une amie guérisseuse m'a appris une astuce de premier secours avec une matéria de glace."
Demain, elle allait embrasser Garnet et lui offrir tous les gâteaux aux pêches qu'elle pourrait avaler. Elle desserra le bracelet de matéria de Vincent sur son bras, le faisant descendre jusqu'à sa paume avant de retirer une des matérias de Vincent, y glissant sa matéria de glace à la place.
Elle resserra délicatement le bracelet, l'orientant de façon à ce que le sniper puisse toucher la matéria de glace du pouce.
"Active là."
Vincent obéit et une couche de glace se forma sur sa main, la prenant dans une gangue protectrice et rafraîchissante qui maintenaient les doigts en place.
"Je te rends ta matéria après[5]", promit-t-elle en la rangeant dans son arme.
"Il va y en avoir d'autres," déclara Makoto avant qu'une rafale de mitraillette ne l'interrompt.
"Barret ? " appela Yuffie en appuyant sur son module.
Il n'y a eu pas de réponse.
"Yuffie, retire ma griffe," ordonna le sniper d'un ton ferme.
Elle obéit, défaisant les sangles qui maintenaient l'armure dorée sur la main de Vincent, en tranchant même une d'un coup de lame quand elle refusa de coopérer.
"Met mon arme dans ma main gauche."
"Tu sais tirer de la gauche ? " demanda Yuffie en obéissant, tenant l'arme le temps que Vincent la prenne en main.
"Moins bien. Maintenant, écoute-moi. Retourne près d'Aérith. Dis-lui ce qui se passe et demandez des renforts. Les Turks si possible."
"Je peux aider…" commença Yuffie.
"Protège Aérith," répéta Vincent avant de désigner les deux corps, "numéro 100 et 103, il y en a au moins deux entre elles."
Yuffie inspira puis hocha la tête et se précipita vers l'escalier, dévalant les marches.
Vincent resta seul sur le palier, baissant les yeux sur le cadavre de l'enfant.
Turk au cœur tendre.
Il secoua la tête et se dirigea vers l'escalier montant. Il fallait qu'il rejoigne les autres avant que…
Il était à mi-chemin vers le palier suivant quand il entendit la voix de Yuffie venant d'en bas.
"Makoto ! "
Vincent se pencha aussitôt par-dessus la rambarde de l'escalier et vit Yuffie en bas, désigner Aérith, toujours près de l'ambulance grande ouverte.
Elle était assise par terre, un corps sur les genoux.
Vincent dégringola les escaliers, sautant tout bonnement par-dessus la rampe dès qu'il fut assez bas, se précipitant vers Aérith, ignorant comme il pouvait la douleur dans sa main. Il enregistra les détails presque en état second.
Pas de trace de bataille.
Pas d'odeur de sang.
Personne autour d'eux.
Yuffie avait rejoint Aérith mais s'était effondrée à genoux avant de la toucher et pleurait à grosses larmes. Il s'assura du regard qu'elle allait bien avant de s'agenouiller près de la guérisseuse.
Elle était en larme elle aussi, serrant le corps contre elle. C'était une jeune femme de son âge, aux longs cheveux noirs et aux formes généreuses. Elle portait un simple short en jean et un tee-shirt du genre qu'on trouvait dans les boutiques de souvenirs, aucun des deux suffisamment longs pour cacher sa musculature impressionnante.
Elle semblait dormir paisiblement, une expression détendue sur le visage.
"Aérith ? Tu es blessée ? " demanda-t-il.
La guérisseuse releva les yeux, sans lâcher le corps qu'elle tenait contre elle.
"Vincent..."
"Tu es blessée ? " répéta Vincent.
Aérith secoua la tête et reposa la joue sur le front de la morte.
"C'est Tifa, Vincent. C'est Tifa," murmura Yuffie.
"Quoi ? "
Il regarda de nouveau la morte, prenant sa main.
Elle portait un tatouage sur le poignet. Le même genre de tatouage que celui de Gabbiani. Ou des jumeaux. Ou de celui presque invisible sur la peau noire de son poignet gauche.
98.
De longs cheveux noir. Une peau pâle.
"Les yeux de Tifa sont de quelle couleur ? "
"Q... quoi ? "
"Ses yeux ? "
"R... Rouge, comme toi…"
"Il l'a clonée" murmura Vincent avant de lever le nez vers le pilier. "Aérith, reste ici, ne vient que si je t'appelle ! " ordonna-t-il avant de se lever, partant en courant vers le pilier. "Jessie ! Tu as des nouvelles des autres ? "
-Personne ne répond, qu'est-ce qui se passe ?-
"Hojo a envoyé des clones, je ne sais pas combien, les numéros vont de 98 à 103 pour l'instant, numéro 98, 100 et 103 décédés ! Appelle des renforts, les Turks de préférence ! "
Il atteignait le deuxième étage quand il entendit un cri de douleur animal. Il avait le pied sur la dernière marche quand il aperçut une autre femme, du même âge que celle d'en bas, un genou sur Red, des griffes impressionnantes au bout des mains, faisant face à Barret. Elle avait un impact de balle sur sa jambe, qui saignait, mais ne semblait pas s'en soucier, tenant la crinière du fauve d'une poigne d'acier, malgré sa jolie robe bleu décolletée.
Le colosse était figé sur place, son arme pointée vers elle, mais le visage défait.
Il la reconnaissait aussi.
"Je vais le tuer ! " prévint la femme, une main griffue sur la gorge du fauve.
Vincent visa.
Barret sursauta en entendant la détonation.
Elle s'effondra à ses pieds.
Vincent arriva, s'assura d'un regard que Barret allait bien avant de le pousser légèrement du coude, essayant de le sortir de sa transe horrifiée.
"Lieutenant ? Lieutenant ! Barret ! ! "
"Vincent… C'est..."
"Non. Non ce n'est pas elle. "
Il se dirigea vers Red, passant son bras droit autour de Barret pour l'obliger à bouger.
"Ce sont des clones. Il y en a plusieurs. Veille sur Red ! "
Sa main lui faisait mal, et il réactiva la matéria de glace, laissant échapper un sifflement de douleur avant d'appeler Aérith sur leur module.
"Red est blessé, venez toutes les deux. Yuffie, couvre Aérith en marche invisible au cas ou il y en aurait un autre, N'engagez pas ! "
-Ou... oui, Makoto.-
Il entendit un grand fracas à l'étage supérieur, ainsi que des hurlements en Burmécien.
Il était déjà à la moitié de l'escalier quand il sentit l'odeur de sang.
Il arriva en courant, prêt à défendre Cid mais freina brutalement en voyant ses adversaires.
C'était encore des enfants.
La plus grande devait avoir une douzaine d'années, les jambes trop longues des enfants qui poussent d'un coup et elle portait un short et un tee-shirt. La plus jeune avait six ou sept ans, hurlait de rage, ses bras remplacés par d'immense griffes, et portait une salopette rouge.
Non. Blanche.
Le rouge venait du sang qui l'avait aspergée.
Elles avaient toutes les deux des cheveux noir et long, et des yeux rouge et brillant au milieu d'un visage de lutin.
L'aînée tenait la plus petite dans ses bras, l'un autour de sa taille, l'autre autour de sa gorge, dans une prise qui n'allait pas tarder à être fatale.
Il ne pouvait pas les tuer.
Mais il sentait une odeur de sang, il entendait Cid haleter quelque part à sa droite.
Il ne voulait pas.
Il ne voulait pas tuer un autre enfant.
L'adolescente eut un grand sourire. Il lui manquait une dent.
Elle enjamba la rambarde, serra la petite fille contre elle et...
Se laissa tomber.
L'audition augmentée était un sens dont Vincent aurait pu se passer toute sa vie jusqu'à entendre leurs corps tomber au sol, une cinquantaine de mètres plus bas.
Le hurlement de Yuffie quand elles passèrent devant leur étage aussi.
Il parcourut rapidement l'étage du regard, cherchant Cid .
Il n'était pas loin. Juste derrière lui.
Il avait vu les enfants... Il les avait vues se jeter dans le vide.
Et comme Barret, il semblait choqué. Sa lance était par terre, il était adossé à la structure du pilier, les mains serrées sur son ventre.
"Cid ! "
"Það er Tifa ! " s'exclama Cid, "Það er ómögulegt ! [6]"
"Cid... Cid calme-toi," demanda Vincent en s'agenouillant près de lui.
Le pilote semblait aussi furieux qu'effrayé, saisissant Vincent par les bras et le secouant, le faisant grimacer de douleur.
"Það er Tifa ! Ég drep þennan skríl[7] ! ! "
"Cid, je ne comprends pas ! Ou es-tu blessé ? Cid ! "
Le blond baissa les yeux sur son ventre. Le haut de son uniforme était lacéré de plusieurs coups de griffes ensanglantés qui tachaient le tissu bleu de sombre. Vincent, posa son arme et souleva le bas du vêtement pour regarder la blessure. Il le rabaissa immédiatement.
"Vince..." gémit Cid.
"J'appelle Aérith, fais un point de pression."
"J'ai pas assez de mains," marmonna Cid en réponse.
"Aérith, Cid est blessé. Il a… une blessure importante au ventre."
-Essaye de le calmer. J'arrive,- répondit la guérisseuse.
"Venez tous ! Ne restez pas seuls ! "
"Vincent, Vincent ! " appela Cid en désignant l'étage du dessus.
"Ça va aller, Cid."
"La bombe ! Elle est juste au-dessus ! "
Vincent leva les yeux brièvement, les rabaissant sur Cid.
"Vas-y ! " ordonna Cid, "Biggs et Wedge y sont et ils répondent pas ! "
Vincent hocha la tête et se releva, reprenant son arme et laissant échapper un grognement quand la gangue de glace sur sa main se fendit à nouveau. Il incanta encore avant de commencer à grimper l'escalier, les oreilles aux aguets.
Il n'entendait rien.
Pas de bruit de bagarre, pas d'armes à feu, pas d'odeur de sang.
Pas de femmes aux cheveux noirs en arrivant en haut.
Il vit d'abord Biggs, étalé au sol, son arme à la main.
Restant aux aguets, Vincent s'agenouilla près de lui.
Il était inconscient et une plaie saignait sur sa joue, mais sa respiration était profonde et régulière.
Il avait une grosse bosse sur le front.
Il trouva Wedge dans le même état, assommé juste devant la bombe.
Vincent baissa les yeux sur l'engin, calé dans une valise de plastique.
Il savait placer des explosifs, il savait provoquer une détonation, mais il n'avait jamais appris à désamorcer une bombe qu'il n'aurait pas posée lui-même.
Il sut en un coup d'œil qu'il n'en aurait pas besoin.
Il n'y avait plus de charges.
"Hé ? " fit une voix féminine.
Il pivota, mettant le clone en joue.
Elle était assise contre le pilier, comme Cid à l'étage inférieur, mais ne semblait pas blessée.
Si on exceptait les veines noires qui descendaient dans ses bras et jambes. Elle leva lentement la main, montrant les pains d'explosifs qu'elle tenait. C'était une femme un peu plus âgée que les autres, mais ne semblant pas plus de vingt-cinq ans. Elle était vêtue d'une jupe de cuir et d'un bustier, sans chaussures elle aussi.
"Tu cherches ça ? " demanda-t-elle d'une voix douloureuse.
"Qu'est-ce que vous voulez ? "
"Pas le temps d'expliquer" répondit-t-elle avant de poser les explosifs près d'elle.
Elle poussa un grognement de douleur comme ses bras se convulsèrent et elle se força à saisir le grillage du sol pour s'empêcher de bouger.
"Etes-vous Tifa ? " demanda Vincent.
"Non ! " rétorqua la femme, les larmes aux yeux.
Rouge. Comme l'avait dit Yuffie.
"Elle est morte," grinça le clone, ses pieds râpant sur le métal, ouvrant des blessures sur ses jambes dénudées par sa jupe "J'ai pas le temps, écoute…"
Elle décrocha une de ses mains et désigna son ventre, plantant une de ses griffes dedans sans y prendre garde.
"Dans mon ventre. Il y a quelque chose. Sors-le vite."
"D'accord... D'accord."
"Faut que tu me tue," ajouta-t-elle.
"Je..."
"Je suis déjà morte ! " s'écria-t-elle "vas-y ! "
Vincent se rapprocha et posa le canon de son arme sur son front.
"Allez… Si tu l'aimais, vas-y…"
"Je ne la connaissais pas."
Le visage du clone s'adoucit malgré sa souffrance.
"Oh… C'est toi Vincent Valentine ? "
Vincent déglutit et hocha la tête.
"Je suis désolée," murmura-t-elle.
Elle appuya doucement le front sur le canon de l'arme.
"Ça va faire mal ? " demanda-t-elle d'une petite voix.
"Non. Ferme les yeux."
"Merci," murmura-t-elle en obéissant.
Une nouvelle détonation retentit dans le silence entourant le pilier.
Il essaya de reprendre son souffle.
Ses ailes tentaient de se déployer à chaque battement de cœur, les morceaux de son masque tournoyaient à la limite de son champ de vision, mais il ne devait pas se transformer.
Pas avec une fracture.
Il se souvenait encore des hurlements d'un de ses frères qui l'avait fait quand ils étaient adolescents.
Il se souvenait de l'état de son bras quand il était redevenu humain après.
Il avait fallu l'amputer.
Combien de balles lui restait-t-il ? [8] Il ne pouvait pas charger avec une seule main. Pourvu que les jumeaux…
Où étaient-ils ? Réalisa-t-il soudain.
"Barret, où sont les jumeaux ? "
-Tout... tout en haut, je les ais envoyés faire une ronde…-
Il se redressa, prenant le dernier escalier vers le haut du pilier.
Il trouva Zack et son adversaire sur le pallier au milieu de l'escalier.
Elle portait une robe verte cette fois.
Elle ne devait pas avoir plus de quatorze ans.
Et elle était en train d'étrangler Zack, qui ne se défendait pas.
Il décocha un coup de pied dans la hanche du clone, la propulsant plus loin. Celle-ci ne semblait pas prête à se laisser tuer, comme la précédente et se ramassait, les poings serrés, prête à bondir sur Vincent.
Il tira dans son genou.
Elle s'effondra, son cri de douleur ponctué par celui de détresse de Zack qui la fixait, horrifié.
Vincent posa sa main blessée sur les yeux de Zack et tira à nouveau.
Le corps de l'adolescente s'effondra dans l'escalier.
"Zack ? " Appela Vincent.
Le brun ne réagit pas.
Il était figé, recroquevillé sur lui-même, aussi immobile et sans réaction que Cloud dans ses pires crises d'apathie. Il était couvert de traces de griffes aussi, certaines commençant à guérir.
"Zack ? Zack répond ! Aérith, Zack est…"
Quoi ?
"Je ne sais pas, il ne réagit plus."
Il a vu ... il a vu une des…
"Elle essayait de le tuer."
-Je… J'envoie... -commença la voix d'Aérith avant qu'un sanglot ne l'étrangle.
-Vas-y ! -ordonna la voix de Cid,- c'est refermé, ça tiendra le temps que tu ais fini avec Zack !-
Il entendit Yuffie proposer de continuer les soins puis le silence se fit.
Aérith le rejoignit le plus rapidement possible, pleurant à grosses larmes.
"Vincent," murmura-t-elle en voyant le corps de l'adolescente en robe verte.
"Je dois trouver Cloud, occupe-toi de Zack."
"Ou... oui, aide-le…" répondit Aérith d'une voix étranglée, s'agenouillant près de Zack et nouant les bras autour de lui.
Il entendit les bruits de combats alors qu'il n'avait pas monté trois marches.
Et quand il arriva au dernier étage, le dernier avant l'accès à l'attache de la plaque, il les vit.
Elle était visiblement augmentée aussi, sa vitesse suffisamment grande pour lutter contre Cloud à armes égales. Même lui avait du mal à la suivre des yeux pendant ses attaques incessante sur le blond. Lequel peinait à se défendre. Son épée était abandonnée, et il parait ses coups tant bien que mal à mains nues.
De temps en temps, un enchaînement plus menaçant que les autres le faisait réagir avec sa brutalité habituelle, portant un coup dévastateur qu'il retenait au dernier moment, craignant de la blesser.
L'un d'eux projeta la femme plus loin d'un coup de poing qui dû bien lui briser plusieurs cotes et Vincent put la voir clairement.
Toujours ces longs cheveux noirs.
Ces yeux rouges, qui brillaient dans la pénombre.
Ces bras et jambes musclés, fait pour le combat rapproché.
Elle le vit, debout en haut de l'escalier, qui la tenait en joue.
Elle sourit et ouvrit les bras, présentant son torse.
Vincent appuya sur la gâchette.
Cloud s'interposa devant elle, si rapide qu'il n'eut pas le temps de dévier son arme.
"Vincent, NON ! "
Le chien cliqueta dans le vide.
Il n'avait plus de balles.
"C'est malin, tiens" déclara le clone avec un sourire désabusé.
Cloud se tourna vers elle.
Elle lui mit un uppercut qui l'envoya au sol.
Vincent fut près d'elle en quelques pas, tendant sa main de démon pour essayer de la maîtriser, mais elle parvint à reculer à temps.
Elle était rapide.
Et brutale.
Elle n'avait pas la force des jumeaux, c'est vrai, mais restait augmentée, d'une force supérieure à la normale et il était blessé et ralenti par sa main. Il parvint à l'attraper par le poignet et tenta de l'agenouiller et la maîtriser avec la prise qui était si efficace contre Zack.
Elle ne cilla pas quand son coude se brisa. Elle leva les yeux vers lui, lui sourit de ce gentil sourire de lutin et lui écrasa son autre poing en pleine figure.
Pendant quelques secondes, il eut l'impression qu'il venait à nouveau de prendre un coup de poing de Chaos.
Il entrevit la silhouette de la jeune femme se pencher sur lui, une expression curieuse sur le visage, puis disparaître quand Cloud lui fit un placage digne d'un blitzballer.
"Tifa ! Arrête ! "
"Cloud," essaya-t-il de protester, "c'est pas... c'est pas elle ! "
Il secoua la tête, essayant de faire le point sur le combat puis voulut activer son module.
Qu'il avait perdu.
Avec un grondement agacé, il se releva.
"Aérith ! " hurla-t-il, "Zack ! Aidez-nous ! "
Il repartit à l'assaut, parvenant à l'attraper par son bras blessé, mais lorsqu'elle laissa échapper un grognement de douleur, c'est lui que Cloud attaqua.
Fort heureusement, Zack intervint à ce moment-là, interceptant le poing de son frère à quelques centimètres de la tempe de Vincent.
"Cloud ! C'est Vincent ! "
Le clone en profita pour frapper Cloud à la jambe, lui faisant plier le genou et elle recula d'un bond.
Trop loin.
Elle se retrouva au bord de la plate-forme, un de ses pieds trébuchant dans le vide, et dû agiter les bras pour reprendre son équilibre.
"Tifa ! " s'écria Cloud.
"Tif' ! " renchérit Zack.
Elle tomba à genoux, s'agrippant au grillage du sol pour se retenir.
Elle poussa un petit soupir de soulagement avant de se redresser, regarda son bras intact.
"Oh," murmura-t-elle en le levant à hauteur de son regard.
Des veines noires remontaient le long de son bras, partant d'une trace d'injection au creux du coude.
Son autre bras était déjà noirci, ses doigts crispés en de longues griffes.
Elle soupira et tourna le regard vers les jumeaux qui la fixaient, osant à peine respirer.
Elle se laissa tomber en arrière.
Cloud s'élança à sa suite.
Le choc fut rude et Vincent laissa échapper un grognement de douleur. Zack et lui avaient tous les deux bondit après Cloud. Zack avait réussi à le retenir par la ceinture, mais Vincent n'avait pu que l'attraper à la jambe. Le blond était à moitié par-dessus bord, le torse pendant dans le vide, retenant le clone de Tifa par le poignet. Il vit Aérith se précipiter vers eux, lâchant son sceptre pour se jeter à genoux et retenir Cloud à son tour, saisissant son ceinturon.
Le clone laissa échapper un juron à mi-voix.
"Vous êtes… têtus ! "
"Putain, Tifa, c'est..." s'exclama Zack.
"Je ne suis pas Tifa," rétorqua-t-elle d'une voix douce, "je suis un clone. Une copie."
"Non," murmura Cloud.
"Je suis numéro 97, je suis pas Tifa," répéta-t-elle, balançant légèrement des jambes.
"Je te remonte ! " s'exclama Cloud.
"Têtus ! " grommela-t-elle.
"Tu as pas idée ! " renchérit Aérith, tirant de ses maigres forces pour essayer de remonter Cloud.
A travers le grillage, Vincent la vit balancer ses jambes et toucher le bord de la plateforme, parvenant à reprendre un appui.
"Attention, elle va attaquer ! " lança-t-il.
"Je suis désolée," déclara le clone.
Avant que Cloud ait pu réagir, l'autre bras de la clone fendit l'air, les longues griffes acérées sifflant dangereusement en approchant du visage du blond. Il essaya de reculer pour esquiver le coup. Sans succès. Il sentit les serres lui ouvrir la joue et, par réflexe, sa main lâcha la cause de sa douleur.
Ils ne furent pas trop de trois pour empêcher Cloud de se jeter dans le vide à sa suite.
Vincent déposa le corps du clone vêtue de cuir dans l'ambulance.
La procédure voulait que les corps des squames soient mis dans la camionnette, mais il arrivait au bout de ses forces et les trois mètres le séparant de l'autre véhicule lui semblaient soudain insurmontables.
Zack et Aérith avaient emmené Cloud avec eux, Zack portant son frère sur son dos. Barret avait réussi à transporter Red en bas, Biggs et Wedge, réveillés, aidaient Cid à marcher et Yuffie passait d'un de ses équipiers à l'autre, aidant Aérith à les soigner ou à les mettre à l'aise.
Les Turks étaient arrivés, ainsi qu'une escouade de SOLDATs de deuxième et troisième classes, qui envahirent les lieux dans un grand vacarme, ramassant les cadavres et sécurisant à nouveau la zone.
Des cris retentissaient à intervalles réguliers, ainsi que des explosions molles, comme le résultat de ses sorts de gravité.
Les têtes des clones encore intactes s'auto-détruisaient. Ça n'était pas quelque chose qui avait manqué à Vincent. Il jeta un regard à celle allongée dans l'ambulance. Elle n'avait plus de tête, est ce qu'il y avait un risque ?
Vincent s'asseyait à l'entrée de l'ambulance pour reprendre son souffle quand il vit le chef des Turks approcher
"Valentine," commença Tseng.
"Je ne suis pas d'humeur pour les jeux de Turk," rétorqua Vincent en baissant les yeux vers sa main.
La glace commençait à fondre. Il n'avait même plus la force de lancer à nouveau le sort.
"Le corps qui est dans cette ambulance…"
"Le restera. Vous en avez huit autres à ramasser autour du pilier."
"Valentine, j'ai mes ordres…"
Il leva les yeux vers lui et Tseng se redressa imperceptiblement, changeant légèrement ses appuis au sol.
"Et moi, j'ai une main cassée, ma limite qui est à deux doigts de me changer en quelque chose que tu ne voudrais pas rencontrer dans tes cauchemars, mon Vol qui pleure l'une des leurs et je viens de violer mon propre tabou à plusieurs reprises. Alors à moins que tu saches réduire une fracture des doigts, je te suggère d'aller te faire foutre."
Le Turk baissa les yeux sur la main que Vincent lui présentait et secoua doucement la tête.
"Je préfère laisser faire Aérith."
"Moi aussi," siffla Vincent en réponse.
"Makoto 'Nii-san."
Tseng sursauta visiblement cette fois, n'ayant pas entendu Yuffie approcher d'eux. L'adolescente ne fit même pas attention à lui, approchant Vincent d'un pas trainant.
"Tseng y est pour rien. Il fait juste son boulot," déclara-t-elle dans leur langue natale, "ça sert à rien de t'énerver."
Elle vint s'asseoir près de lui, se laissant tomber dans l'entrée de l'ambulance et leva les yeux vers Tseng.
"Laisse-nous, Tseng. S'il te plaît."
Le Turk les regarda alternativement avant d'hocher la tête et s'éloigner, interpellant ses hommes. Yuffie vit les épaules de Makoto se détendre avant qu'il ne prenne la parole.
"Merci."
"Tu l'aurais tué et on aurait eu des ennuis."
"Probablement."
"Ta main ? "
"Plus d'énergie pour le sort."
Yuffie soupira et prit délicatement le poignet de Vincent, activant elle-même la matéria.
"On va rentrer, Aérith est juste en train de vérifier que..."
Tout en parlant, Yuffie s'était tournée vers leur petite troupe, rassemblée autour de la guérisseuse. Elle vit les yeux de celle-ci se voiler de vert et ses mains commencer à briller.
Elle joignit les mains en prière.
Yuffie poussa Vincent dans l'ambulance.
"Que…"
"Limite ! Aérith ! " expliqua frénétiquement Yuffie en poussant ses jambes dans le véhicule.
Elle ferma la porte sur lui, le laissant un peu déboussolé. Intrigué, il se dirigea vers l'avant, jetant un coup d'œil par la fenêtre du conducteur.
Aérith était enveloppée dans une espèce de vent vert et lumineux qui s'éloignait petit à petit d'elle, passant sur le reste de ses équipiers
Il vit les bleus sur le cou de Yuffie disparaître, ses écorchures aux genoux s'estomper, la blessure sur le dos de Red se referma, Cid se redressa petit à petit, retirant sa main de son ventre, les griffures sanglantes sur la joue de Cloud disparurent.
Leurs blessures furent guéries en quelques secondes.
Quand elle baissa les mains, un tapis de fleurs l'entourait, les plantes ayant poussé à même le macadam usé.
"Minerva…"murmura Vincent.
C'était la première fois qu'il voyait la limite d'un guérisseur natif. Elle n'avait même pas eu besoin de les toucher.
Il s'asseyait dans le siège du passager quand Aérith arriva, paniquée et ouvrit la porte du conducteur.
"Vincent ! Je suis désolée, ta main ! Je n'ai pas réfléchi ! Ma limite..."
"Toujours cassée," fit Vincent en la lui montrant.
La jeune femme poussa un soupir de soulagement.
"C'est la première fois de ma vie que je suis contente de ne pas avoir soigné quelqu'un," murmura-t-elle avec un petit rire jaune, "met ta ceinture, je te ramène."
"Les autres…"
"Tout le monde va b…" commença Aérith avant de secouer la tête et grimper sur le siège du conducteur, "leurs blessures sont soignées. C'est toi l'urgence pour l'instant."
Elle jeta un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur et vit le corps posé sur le brancard.
"Qu'est-ce que… Vincent ? "
"Il… Elle a donné une information… avant de mourir. Je dois appeler Shera," ajouta Vincent en cherchant son PHS.
Aérith lui tendit son module sans un mot, puis démarra le véhicule avant de l'éloigner rapidement du pilier. Vincent l'installa à son oreille avec un soupir et l'enclencha.
"Jessie ? "
-Oui ?-
"Je dois parler à Shera."
-Je te la passe ! Shera ? Vincent veut te parler.-
-Vincent ?-
"Shera, Aérith… Aérith a utilisé sa limite… Cid va bien. "
-Bahamut, merci.-
"On t'amène un corps avec l'ambulance. Il y a quelque chose dans son ventre, essaye de le sortir au plus vite."
-Qu'est-ce que c'est ?-
"Pas la moindre idée, j'espère juste que ce n'est pas un fœtus."
-Avec Hojo, je ne serais même pas surprise.-
Il inspira.
"Shera… Je dois te dire autre chose."
-Tu es blessé ?-
"C'est… Ce n'est pas le sujet. Le corps que l'on t'amène. C'est un clone de Tifa."
Il n'entendit plus rien. Puis Jessie murmurer avec empressement en arrière-plan, avant que sa voix ne revienne, tremblante.
-Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?-
"Hojo a cloné Tifa. C'était un piège pour Avalanche. Il y a quelque chose dans le corps du clone, il faut le sortir rapidement. Shera… en sera capable ? "
Il entendit à nouveau un silence, puis Jessie reprit la parole.
-Donne lui dix minutes.-
"Je suis désolé."
-Pour le coup, je te crois pas. Bâtard,- répondit Jessie d'un ton froid.
Et elle coupa la communication.
Riku était assis sur son lit, recroquevillé sur lui-même et écoutait la radio sur son PHS quand la fin de l'alerte fut annoncée.
Pas d'explosion.
Pas d'effondrement.
Avalanche avait dû réussir à stopper les filles.
Il soupira en posant son front sur ses genoux.
Elles n'avaient probablement même pas eu de noms, juste des numéros.
Il se déplia et releva son tee-shirt, observant les plaies sur son ventre.
Elles étaient violacées et douloureuses. L'une des deux noircissait légèrement autour de la trace de piqûre. Il l'effleura de la main, laissant sa magie agir.
Ça ne marchait jamais.
Pas sur ces piqûres-là.
Ça ralentissait un peu l'évolution, et il serait moins malade, mais ça ne guérirait pas.
Bientôt, il serait un makonoïde lui aussi. Ou un pantin, comme les Remnants.
Il tourna la tête vers la table basse.
Ses carnets y étaient toujours posés.
Il se leva de son lit, revenant s'agenouiller à sa table et ouvrit le dernier en date, ramassant un stylo.
Il écrivit des mots en haut de la page, aussi proprement que possible.
SIN.
Poumons niveau deux.
Laboratoire 1 à 4.
[1] Cecil Harvey, professeur d'histoire, géographie et escrime, marié au professeur Rosa Joanna Farrel-Harvey, professeur de guérison d'Aérith. Ils sont adorables. Et ont d'un commun accord décidé que les enfants, ça attendra, surtout si les leurs doivent ressembler à leurs élèves.
[2] La classe des cadets seconde année par exemple. Oui. Celle de Yuffie. Ils avaient tous été encore plus intenables à 14-15 ans.
[3] Cyan Garamonde de FF6
[4] Vous remarquerez que j'ai assez peu d'affection pour le côté demoiselle en détresse de certains personnages féminin des jeux vidéos.
[5] Développement de perso de OUF ! Oui, je casse l'ambiance, croyez-moi, ce chapitre en a besoin.
[6] C'est Tifa ! C'est impossible !
[7] C'est Tifa ! Je vais buter ce salaud ! !
[8] Note de pourrissage du chapitre : Même l'auteur n'en a aucune idée.
