Avalanche Chapitre 24 : Vol 4258 en direction de Nibelheim
Résumé :
Une nouvelle attaque d'Hojo touche un peu trop près pour les jumeaux, quand Nibelheim est soudain coupée du monde.
C'est une course contre la montre pour une partie d'Avalanche, pour retrouver des survivants, s'il y en a et comprendre ce que Hojo voulait à une petite ville de montagne, isolée et perdue dans le froid.
Malheureusement, Vincent aurait une petite idée à ce sujet.
Personnages :
Cid, Cloud, Vincent et Zack, team Haut Vent, Basch Fon Ronsenburg, Vossler York Azelas (FFXII), un OC couillon qui n'a aucune influence sur l'histoire (Grim), furolucioles
Tags spécifiques au chapitre :
Nibelheim, Vincent est d'avis que c'est un trigger warning, ANGST (enfin c'est Zack, c'est du angst light), squames en morceaux, équipe de choc, world building, furolucioles, partage en live sur Guadosalam, Cloud parle, si si, je vous assure, mais c'est pour avoir le mal de l'air.
Septembre s'acheva.
Octobre commença.
Ce furent deux semaines de pur calme, ce que les membres d'Avalanche prirent à la fois comme des vacances bienvenues mais aussi comme un calme des plus inquiétant avant une tempête mémorable.
Ce fut presque un soulagement quand, pendant le petit déjeuner, Reeve débarqua à Seventh Heaven, sans cravate et plus échevelé qu'ils ne l'avaient jamais vu.
"Reeve ? " s'étonna Elmyra en le regardant fermer la porte derrière lui, à bout de souffle.
Leur chef tenta de reprendre son souffle, s'appuyant sur la table avant de lever les yeux vers Cid qui le fixait, une tasse à la main.
"Cid. Shinra réquisitionne le Haut-Vent."
Le pilote posa sa tasse et se leva, la mine sombre.
"Sin a attaqué une ville ? "
"Non," répondit Reeve, "enfin, probablement pas Sin. J'ai intercepté un message. Nibelheim a cessé les communications depuis cinq heures ce matin. Le réacteur a été désactivé."
Au nom de la ville, les jumeaux s'étaient levés, aussi pâle l'un que l'autre.
"Je suis venu tout de suite," expliqua Reeve pendant qu'Elmyra le faisait asseoir avant d'aller lui préparer un café. "Shinra envoie des SOLDATs. Officiellement pour secourir les survivants. Officieusement, pour le réacteur."
"Et je n'ai pas été prévenu de l'emprunt du Haut-Vent pour quelle raison ? " grommela Cid en rétrécissant les yeux.
"Parce que Heidegger a donné l'ordre il y a vingt minutes ? " rétorqua sarcastiquement Reeve en jetant un œil à sa montre.
"Va préparer ton sac," grommela Shera à son frère en ramassant son PHS près de sa tasse, "je préviens l'équipage de faire durer l'embarquement jusqu'à ton arrivée."
"Þú ert best[1]," déclara Cid en posant un baiser sur son crâne avant de disparaître par la porte du couloir.
"Reeve…" commença Zack en piétinant sur place, le regard hésitant entre son frère et Reeve.
"Vous y allez aussi. Si Heidegger demande, je dirais que vous êtes originaire de là bas et ses soldats auront besoin d'un guide."
"Et ce ne sera même pas un mensonge ! Merci Reeve ! " s'exclama Zack avant d'entraîner son frère à l'étage.
"Je prépare votre uniforme d'hiver," déclara Elmyra.
Reeve hocha la tête et se tourna vers Vincent qui n'avait pas bougé, écoutant la conversation sans dire un mot, le regard fixe. Il n'aimait déjà pas ce qu'il allait lui demander, mais...
"Vincent. Je vais te demander quelque chose de déplaisant."
Le regard rouge se tourna vers lui.
"De quoi s'agit-t-il ? "
"Trouver des indices au manoir Shinra concernant quoi que ce soit sur Hojo. Jessie a trouvé le rapport du Professeur Falmis sur ta découverte et vu le peu qu'il y a, je suis sûr qu'il n'a pas tout récupéré."
Vincent n'avait pas vu ce rapport et prit note de le demander à Jessie, mais il n'était pas vraiment étonné que Gast n'ait rien trouvé.
D'abord, il n'était pas entraîné pour ça.
Ensuite, il lui avait lui-même confié ne pas avoir voulu s'éterniser et être parti sitôt qu'il l'avait trouvé.
Toutefois, Barret sembla réticent à l'idée d'envoyer Vincent là-bas.
"Reeve, tu veux que Vincent retourne..."
"Il est le seul à connaître le Manoir et Shinra refusera d'envoyer le Professeur Falmis. S'il reste un indice concernant Hojo, ce sera là-bas."
"Comment puis-je justifier ma présence ? " demanda simplement Vincent.
"Surveillance des jumeaux pour s'assurer qu'ils ne péteront pas un câble en voyage ? " suggéra Yuffie, pourtant à moitié endormie au-dessus de son bol de thé.
"Yuffie," murmura Barret d'un ton désapprobateur.
"Ah, pardon," corrigea Yuffie en se redressant, reprenant la parole avec calme et autorité, "tu superviseras l'état mental des jumeaux pour t'assurer de leur sécurité et celle des SOLDATs."
"C'est mieux," déclara Vincent en se levant.
"Je me charge d'Heidegger, si les SOLDATs vous interdisent d'embarquer, contactez-moi," ajouta Reeve avec un petit sourire de chat ayant trouvé la cage du canari ouverte, "Jessie a repéré quelques irrégularités dans son budget que je me chargerai de lui signaler."
"Et s'il y a une alerte ? " ajouta Vincent avant de finir sa tasse d'une gorgée.
"Je vais demander à Auron ou Jecht de donner un coup de main pour les rondes," déclara Barret.
"Et je réquisitionnerais les Turks et quelques SOLDATs en cas d'alerte," ajouta Reeve avant de finir son café d'un trait, "Elmyra, merci pour le café, je dois aller à la Tour."
"Tu ne pars pas sans un peu de nourriture solide dans l'estomac," déclara la gouvernante en posant des toasts et des œufs devant Reeve. "Vincent, tu voudras ton uniforme d'hiver toi aussi ? "
Vincent s'apprêtait à sortir de la pièce quand il entendit la proposition d'Elmyra.
Il réalisa qu'il retournait à Nibelheim en octobre.
La même saison à laquelle il était arrivé, il y a trente ans et des poussières.
"Par pitié, oui," déclara-t-il avant d'avoir pu s'en empêcher.
Il ne fallut qu'une quinzaine de minutes à Vincent et aux jumeaux pour être prêt et Cid le fut en premier, attendant les trois autres au volant de la Chocomobile. Shera avait prévenu l'équipage pendant que Yuffie, Barret et Jessie se chargeaient de l'équipement, installant une caisse avec les jumeaux à l'arrière de la Chocomobile.
"Je vous ai mis des modules pour communiquer entre vous au besoin, la fréquence est sécurisée" déclara Jessie.
"Il y a des potions, des remèdes, de quoi conserver des échantillons si vous croisez des squames ou des Remnants," continua Barret avec une tape sur le dessus de la caisse. "J'ai aussi emballé du matos de camping, des couvertures et Elmyra vous a fait du thé et du café pour le voyage."
"On était moins équipés en partant à Winhill," murmura Zack, approuvé par son frère.
"Tu as appelé Aérith ? " ajouta Cloud en fronçant les sourcils.
"Oh, merde, non ! " réalisa Zack en sortant son PHS.
Jessie mit une tablette dans les mains de Vincent quand il approcha, son sac sur l'épaule.
"Le rapport du Professeur sur ta découverte, attends d'être à terre pour le lire, c'est pas à bord du Haut Vent qu'il faut que tu nous fasses une limite."
"Merci, Jessie."
"Ton gun," déclara Yuffie en glissant l'arme de Vincent dans son holster sur sa cuisse. "Ton fusil, les munitions."
"Merci, " fit Vincent en vérifiant immédiatement le chargeur de ses armes.
"Ton couteau," ajouta l'adolescente en lui tendant l'arme, " un second au cas où," ajouta-t-elle en ajoutant la gaine à sa ceinture.
"Je…"
"On a jamais assez de couteaux, c'est toi qui me l'a dit," déclara-t-elle avec un regard autoritaire avant de tapoter les poches du manteau d'hiver de Vincent, " et je te prête ma matéria de glace maîtrisée, ça te protégera du froid."
Vincent eut un petit sourire et hocha la tête avant de passer son bras humain autour des épaules de Yuffie, la serrant doucement contre lui.
"Soit prudent Makoto," murmura Yuffie en Wutan.
"Je ferais de mon mieux," répondit-t-il dans la même langue, "travailles bien en cours."
Il monta à la place du mort. A côté de lui, Cid écoutait les dernières recommandations de Shera, qui lui glissait aussi des matérias.
"Shera, je suis nul avec une matéria de soin," protesta Cid quand elle mit sa matéria sur le bracelet de son frère.
"Vous ne partez pas sans ça," ordonna Shera, "Vincent, tu es responsable des potions ! "
"A vos ordres," répondit Vincent.
"L'équipage vous attend," ajouta Shera, "soyez prudent."
"Oui, Shera," répondit Cid avant d'échanger un regard avec Vincent, "nos frangines sont des mères poules, hein ? "
"Des dragonnes," corrigea Vincent.
Vingt minutes plus tard, Cid stoppait la Chocomobile devant le hangar du Haut-Vent, à la grande surprise de la troupe de SOLDATs rassemblée autour de leur véhicule. Avant que quiconque ait pu réagir, cependant, un des mécaniciens de Cid était déjà à la porte de la Chocomobile, un grand sourire figé aux lèvres, malgré le début de panique dans son œil vert. L'Al Bhed s'accouda à la fenêtre de la Chocomobile d'un air aussi détendu que possible.
"Capitaine ! Ravi de vous voir, on vous attendait avec impatience ! "
"Y'a des morts ? " demanda Cid à voix basse.
"Balthier est en train d'essayer de calmer Fran," marmonna Gippal, "Maître Cid a cessé de sourire et Edgar est passé en mode Roi des Glaces."
"J'arrive à temps," comprit Cid en sortant du véhicule.
"On ne s'ennuie jamais à Midgar," ronchonna Zack en descendant.
"Ça nous ferait du bien," rétorqua Cloud sur le même ton.
Vincent les imita, mais resta soigneusement de l'autre côté de la Chocomobile en voyant les SOLDATs se mettre au garde à vous quand un homme approcha, passant devant eux...
Un homme que Vincent reconnu aisément.
C'était celui qui avait dirigé l'escouade lors de la malheureuse mission du mur, commanditée par Heidegger, et qui avait coûté la vie à plusieurs troopers et SOLDATs.
L'homme était assez reconnaissable après tout, il était grand, avait des cheveux blonds rabattus en arrière, une barbe courte, et une cicatrice impressionnante au-dessus du sourcil gauche.
Et la mako dans ses yeux brillait presque autant que celle des jumeaux, illuminant ses yeux gris d'une lueur glaçante.
Doublé avec son expression sévère, ce n'était pas étonnant que ses hommes se tiennent bien en sa présence.
Il stoppa devant eux et croisa les bras, les dévisageant d'un air critique et méfiant.
"Messieurs. Qu'est-ce qu'Avalanche vient faire ici ? "
"Je suis le Capitaine Highwind," répondit Cid, "si vous voulez voler, ce sera pas sans moi."
"J'avais cru comprendre que le Haut Vent avait un second pilote."
"Co-pilote, et il n'a pas encore passé son accréditation," expliqua Cid sans ciller.
"Je suis toujours en formation[2] ! " s'exclama la voix d'un des hommes de l'équipage, venant de l'autre côté du groupe de SOLDATs.
Le SOLDAT blond tourna le regard vers les jumeaux, puis vers Vincent.
"Et les trois autres ? "
"Zack et Cloud sont de Nibelheim," répondit Vincent, "ils pourront servir de guide dans la montagne."
Le soldat tourna la tête vers lui et Vincent se força à rester détendu et non agressif. C'était la première fois que Vincent rencontrait un SOLDAT première classe, ou du moins un officiel. Il avait cru comprendre que les jumeaux étaient considérés comme tels par leurs augmentations.
Le SOLDAT blond le dévisagea quelques secondes d'un air méfiant avant de reprendre.
"Vous êtes le Turk."
"Ex."
"Le directeur Heidegger est-il au courant de cette collaboration ? "
"C'est en cours de validation."
L'expression du SOLDAT vacilla très légèrement et il fallut quelques secondes à Vincent pour comprendre que ce n'était pas de la colère.
Le guerrier retenait un sourire.
"Je vois," reprit le SOLDAT avant de tendre la main à Cid, "Capitaine Basch Fon Ronsenburg. Je dirige cette opération."
"Enchanté," déclara Cid en la serrant, "embarquons, nous discuterons plus tard."
"Oui, Capitaine," répondit Fon Ronsenburg avant de se tourner vers ses hommes, s'adressant à un grand brun, "VOSSLER ! Embarquement ! "
"Oui, Capitaine ! " salua l'homme, "vous avez entendu le Capitaine ! En avant ! "
"Mus ! Montre le chemin aux SOLDATS ! " renchérit Cid sur le même ton.
"Ah, Machina, on en a deux maintenant," marmonna Gippal.
"GIP ! "
L'embarquement fut presque aussi chaotique que l'avait été le débarquement des élèves de la MGU, même si le Capitaine et son second avaient visiblement l'habitude de gérer leurs hommes avec une poigne non moins ferme que celle d'Edéa. Grâce à leurs forces, les SOLDATs eurent vite fait de charger de grandes caisses étiquetées "matériel de secours" dans le cargo, et une fois tout sécurisé, Edgar cornaqua les guerriers vers le second pont, où les apprentis assemblaient rapidement des couchettes temporaires et les fixaient au sol pour le voyage.
Ce fut là que Luca put faire subir à son Capitaine son salut habituel consistant à lui casser deux côtes avec enthousiasme, sans toutefois lâcher les outils qu'elle tenait.
"Bonjour Luca," marmonna Cid sans même ciller, lui tapotant le dos, "tout se passe bien ? "
"On a chargé la nourriture et l'eau, les générateurs sont à bloc et Edgar aide Gippal avec l'armement.
"Si l'un d'eux te manque de respect, tu lui casses les dents et tu viens me chercher," ajouta Cid à voix basse.
"Oui, Capitaine ! " répondit l'adolescente avant de retourner à son travail.
"Où est Cid ? "
"Dans vos bottes ! " rétorquèrent d'une même voix plusieurs mécaniciens.
"Cette blague n'était déjà plus drôle il y a cinq ans ! CID ! "
"Il est au poste de pilotage, Capitaine" déclara Fran en approchant, s'essuyant les mains sur un chiffon.
"Plus HAUT les yeux ! "aboya Cid à l'attention des quelques soldats troisième classe, bouche bée devant la viera court vêtue, "si j'en prend un à emmerder mon équipage, je le passe par-dessus bord ! "
La viera n'ajouta rien, se contentant de poser un petit baiser sur le haut du crâne de son capitaine.
"Fran, Vincent et les jumeaux ont un truc à ranger, tu leur montres ma cabine et tu les ramènes au poste de pilotage."
"Oui, Capitaine," répondit la viera avant d'approcher de Vincent, un sourire aux lèvres.
"Et bas les pattes, Fran ! " ajouta Cid dans son dos.
"Kaco[3]," marmonna la viera avec une petite moue.
Une fois la caisse et les sacs déposés dans la cabine du Capitaine et celle-ci verrouillée grâce au passe de Fran, la viera escorta de nouveau Avalanche au poste de pilotage, leur indiquant où s'installer le temps du décollage.
Il y avait moins de monde dans le poste de pilotage cette fois. Outre le Capitaine Fon Ronsenburg et son second, le vieux Cid était installé à sa place habituelle, ses mains volant d'un bouton à l'autre, son casque sur les oreilles. Balthier achevait des préparatifs à la barre, tandis que Cid se tenait au troisième pôle, consultant leur itinéraire.
"CID ! On a le feu vert pour passer par-dessus Guadosalam ? "
"Autorisation spéciale Capitaine ! "répondit le vieil homme avec un grand sourire.
"Parfait," déclara Cid en achevant l'itinéraire, "Ed, Gip, l'armement ? "
-Tout est paré !- répondit la voix d'Edgar par le haut-parleur.
"Bien," fit Cid avant d'appuyer sur un autre bouton. "Luca, Mus, vous en êtes ou avec les couchettes ? "
-On vient de finir, Capitaine, -répondit la voix de Mustadio.
"Fais asseoir tout le monde et prends ton quart de pause, Luca au poste de pilote pour aider Cid."
-Oui, Capitaine !-
"La tour de contrôle nous donne l'autorisation de décoller ! " ajouta le vieux Cid.
"Alors on y va," déclara Cid en posant l'itinéraire sous le bras du vieil homme, lui tapotant affectueusement le poignet, "Asseyez-vous tous ou accrochez-vous ! "
Le décollage fut aussi agréable que d'habitude et Vincent apprécia encore une fois la prise de vol presque calme des aéronefs modernes. Il n'avait pas été amateur des dirigeables du passé. Entre l'odeur du gaz et leur vol agité, chaque voyage avait été, au mieux, désagréable, au pire nauséeux. Il avait toujours préféré se déplacer en train, voire en bateau, mais quand il était Turk, il n'avait pas vraiment eu le choix.
Et puis Trigger n'avait jamais eu de patience en voyage et Morrow avait été malade comme un chien en bateau.
Et au vu de la couleur verte que prenait peu à peu Cloud, c'était aussi le cas du plus jeune Strife dans un aéronef.
Une fois le Haut Vent en vol et l'itinéraire programmé, le Capitaine Fon Ronsenburg reprit la parole.
"Capitaine Highwind, si Avalanche nous seconde sur cette mission, j'aimerais faire un briefing."
"Le Directeur Heidegger est au courant ? " rétorqua Cid avec un petit sourire amusé, sans quitter le ciel du regard.
"Pas que je sache, mais il y a un léger problème avec notre unité de communication," répondit très sérieusement le Capitaine pendant que son second tâchait vaillamment de rester impassible derrière lui.
"Très bien. Mais avant j'aimerais dire quelques mots à vos hommes sur le règlement à bord du Haut Vent. Balthier, tu prends la barre."
"A vos ordres Capitaine ! " répondit le jeune homme en s'installant.
"Direction nord-ouest, reste au-dessus des bas-fonds, c'est pas le moment de se faire repérer par Sin."
"Oui, Capitaine ! "
Quelques ordres aboyés de Fon Ronsenburg plus tard, tous les SOLDATs et l'équipe de secours étaient debout, alignés et prêts à écouter Cid, debout sur la coursive avec leur capitaine et le vieux Cid.
Fon Ronsenburg avait eu un moment d'arrêt en voyant le vieil homme se lever et empoigner sa canne blanche, mais n'avait pas commenté, se contentant de suivre les deux Cid. Vincent et les jumeaux avaient suivi, par curiosité et patientaient devant l'accès au poste de pilotage.
"Bon, petite mise au point. Je sais qu'aucun d'entre vous n'a encore volé sur le Haut Vent, alors ouvrez grands vos oreilles. Je suis le Capitaine Highwind et sur cet aéronef, c'est moi qui commande. Il y a plusieurs règles à respecter. La première c'est : Vous ne touchez à RIEN sans mon ordre direct ! Ni machine, ni électronique, ni porte menant à l'extérieur. Je vous laisse aller aux toilettes de bonté de cœur et c'est tout ! Le premier que je trouve à cloper, je le balance par-dessus bord ! Je ne peux pas fumer tant qu'on est en vol et tant que je n'ai pas le droit de fumer, personne ne l'a ! "
Zack laissa échapper un ricanement à l'expression purement éberluée de Vossler, mais l'autre Capitaine ne réagit pas, se contentant d'approuver d'un petit signe de tête.
"Ensuite," continua Cid en désignant ses hommes qui écoutaient aussi, "vous foutez la paix à mon équipage ! Laissez-les bosser quand ils sont de quart et s'ils vous disent de bouger vos culs du passage, vous bougez vos culs du passage."
Il observa attentivement les jeunes gens à ses pieds, cherchant le moindre signe de désaccord avant de soupirer.
"Maintenant, je les connais comme si je les avais fait, si vous voulez vous amusez un peu avec eux, vous attendez la fin de leur quart, vous demandez poliment, vous écoutez quand ils disent non et quoi qu'il arrive, le premier qui touche à Mustadio ou Luca, je lui met ma lance au cul. Est-ce que c'est clair ? "
"Le Capitaine a posé une question ! Répondez ! " intervint le vieux Cid d'une voix forte.
"OUI, CAPITAINE ! "
"Parfait, on arrivera à Nibelheim dans à peu près neuf heures, heure locale dix heures. Je vous conseille de dormir, y'a pas la télé sur le Haut Vent."
Cid vit une main se lever dans la foule des SOLDATs et se tourna dans sa direction.
"T'as une question ? "
"Oui, Capitaine ! Et si c'est avec leur Capitaine qu'on veut s'amuser ? "
"GRIM ! " brailla Vossler en attrapant la rambarde des deux mains.
"Corvée de pluches pour Grim, Vossler," soupira Fon Ronsenburg pendant que Cid se demandait très honnêtement pourquoi il n'attirait que les petits cons trop jeunes pour lui.
"Je vous présente mes excuses pour l'attitude de Grim," déclara aussitôt l'autre Capitaine, dès qu'ils furent dans la salle de commandement.
Vincent avait suivi discrètement, curieux d'en apprendre plus sur les ordres du SOLDAT. Zack s'était excusé, emmenant Cloud à la cabine qui tenait lieu d'infirmerie sur le Haut Vent.
C'était étrange, Cloud n'avait pas été malade lors qu'ils avaient coursé la MGU en aéronef, mais peut être que c'était la haute altitude qui le rendait nauséeux.
"Croyez-le ou pas, mais on a le même genre ici et il pilote le haut Vent en ce moment," répondit Cid.
Outre Vincent et les deux Capitaines, Vossler et le navigateur du Haut Vent étaient aussi présents. Le vieil homme alla s'asseoir à droite du Capitaine, posant sa canne contre la table.
"Ferme la porte, Vince," demanda Cid.
Vincent eut la satisfaction de voir Vossler sursauter en remarquant sa présence quand il ferma la porte avec un petit clic.
"Un Turk augmenté, manquait plus que ça," marmonna le brun en jetant un regard méfiant à Vincent.
"Je vous écoute," commença Cid en s'appuyant sur la table.
"Est-ce que je peux savoir le but réel de votre présence, ou préférez-vous que cela reste secret ? " demanda le Capitaine des SOLDATs.
"Et le but de votre présence à vous, Capitaine ? " contra Vincent en allant s'adosser au mur derrière Cid.
A nouveau, le guerrier retint un sourire avant de répondre.
"Le Directeur n'a pas apprécié mon intervention auprès des médias lors de la mission du mois dernier," répondit-t-il.
Puni, donc.
"Et donc, vous êtes de mission de secours à Nibelheim," conclut Cid.
"Capitaine, vous travaillez pour Shinra depuis suffisamment longtemps pour savoir que cet homme n'a d'altruisme et de compassion que devant les objectifs de caméra," rétorqua Fon Ronsenburg.
"Donc vous n'êtes pas là pour les secours."
Cette fois le Capitaine eut un petit soupir et décroisa les bras pour masser sa nuque d'un air fatigué.
"S'il y a encore des survivants quand nous arriverons à Nibelheim, je ne les abandonnerais pas à leur sort," déclara-t-il avec un soupir.
"Mais ce n'est pas votre ordre officiel," acheva Vincent.
"Non."
Vincent regarda longuement le SOLDAT dans les yeux avant d'hocher doucement la tête.
"Le Manoir ou le réacteur ? "
"Le réacteur," répondit le SOLDAT.
"Qu'y a-t-il au Manoir ? " intervint Vossler.
"Vous ne voulez pas savoir," répondit Vincent.
"Vous allez arrêter de tourner autour du pot, oui ? " marmonna le navigateur, faisant ricaner Cid.
"Des SOLDATs et un Turk qui papotent, tu t'attends à quoi ? " rétorqua son capitaine.
"Je propose une trêve," déclara Fon Ronsenburg en recroisant les bras.
"Pourquoi ? " s'étonna Vincent.
"Parce que je suis fatigué de devoir obéir aux ordres d'un va-t-en-guerre sans conscience et avide de pouvoir. Je suis fatigué de perdre des hommes à cause de décisions hâtives et mues par l'arrivisme. Ça fait quinze ans que je suis SOLDAT, j'ai vu… J'ai vu notre département être réduit à une armée de propagande, sans honneur, ni gloire. Tout juste une armée de mercenaires aux ordres de Shinra."
"J'ignorais que les SOLDATs avaient ces principes," nota Vincent à mi-voix.
Vossler jeta un regard furieux à l'ex-Turk et fit un pas vers lui, mais son Capitaine le retint d'une main.
"C'est ce qu'on nous avait vendu pour nous faire signer au bas du contrat et avoir la première injection de mako," déclara Fon Ronsenburg.
"En gros, on vous aide avec votre mission, vous nous aidez pour la nôtre et on fait front commun pour aider Nibelheim ? " résuma Cid.
"C'est cela, Capitaine."
Cid tourna la tête vers Vincent qui hocha très légèrement la tête.
"C'est bon pour moi," déclara Cid.
"Merci Capitaine."
"On a plusieurs heures de route, dont un passage au-dessus de Guadosalam, je vous suggère d'aller vous reposer."
"Merci Capitaine.
Fon Ronsenburg et son second prirent congé, sortant de la pièce. Vincent écouta leur pas s'éloigner avant d'hocher la tête à l'intention de Cid.
"Ils sont éloignés. Ils ne devraient pas entendre d'ici, mais baissez la voix au cas où."
"Tu en penses quoi ? " demanda Cid.
"Quel âge a-t-il ? " s'étonna le vieux Cid en levant le visage vers le Capitaine.
"Hm. Mon âge, ou un peu plus, je dirais," répondit Cid.
"Il a dû faire partie des premières fournées de SOLDATs, alors."
"C'est important ? " demanda Vincent.
Le navigateur tourna légèrement la tête vers lui, tapotant pensivement des doigts sur la table.
"Que savez-vous des SOLDATs, Valentine ? "
"Juste qu'ils sont une armée d'élite augmentée par les procédures mako de la Shinra."
"Quand ça a commencé, il y a un peu plus de vingt ans, on a eu droit au grand pataquès sur la gloire du combat, l'honneur, les frères d'armes, tout ça."
"C'était encore le cas quand j'ai mis le pied à Shinra," nota Cid, "ils étaient présentés comme les chevaliers de Midgar, Séphiroth le premier."
"Ça explique la mentalité de Fon Ronsenburg," murmura Vincent.
"On peut lui faire confiance sur cette mission, je pense," ajouta Cid.
"Tu en es sur ? "
Cid eu un petit sourire
"C'est un chevalier, j'ai grandi avec des comme ça, tant qu'on reste plus ou moins honorable, il tiendra sa parole."
Vincent haussa un sourcil.
"J'ai du mal à t'imaginer en armure."
"Et pourtant c'est un preux chevalier, lui aussi," ajouta le navigateur avec un grand sourire.
"CID ! Retourne en salle de pilotage ! Et toi," ajouta Cid en pointant Vincent du doigt, " ne commences pas ! "
"Les mots magiques sont : Vincent, non."
"Je te connais, tu les écoutes jamais ! "
Vincent trouva Cloud dans l'infirmerie, un peu plus tard.
Ce n'était pas vraiment une infirmerie classique, tout juste une cabine un peu plus grande, qui contenait un lit de repos, une table de soin et un placard avec le matériel. Pas de carrelage immaculé, pas de matériel en inox scintillant.
Parfait pour que Cloud puisse s'y reposer.
Il n'était plus verdâtre, mais restait pâle, restant les yeux fermés dans la pénombre à peine éclairée par la lumière venant du hublot.
Allongé sur les couvertures, sans ses bottes et son équipement, une paire de chaussettes dépareillée aux pieds, il faisait vraiment à peine ses vingt-deux ans.
"Comment te sens-tu ? " demanda Vincent en fermant derrière lui.
"Pour une fois que je suis en phase avec le monde, il faut qu'il tangue," marmonna Cloud d'un ton lugubre.
"J'ignorais que tu avais le sens de l'humour," déclara Vincent en s'asseyant près de la couchette, lui tendant la tasse. "Bois ça."
"J'ignorais que tu te souciais des gens," contra Cloud avant de jeter un regard désemparé à la boisson.
"Thé au gingembre," expliqua Vincent, "ça aidait un de mes collègues quand il était en bateau."
Cloud se hissa en position assise et prit la tasse avec un petit signe de tête en guise de remerciement.
"Je donne cette impression ? " reprit Vincent.
"Hm," fit Cloud, "tu te mets toujours à l'écart et tu nous regardes sans rien dire."
Vincent hocha la tête. Si même Cloud s'en était aperçu, c'était bien qu'il avait plongé dans un abysse d'introspection.
"Ce n'était pas mon intention," finit par déclarer Vincent.
Cloud bu prudemment une gorgée de thé et sembla soulagé qu'elle ne remonte pas aussitôt. Il s'installa plus confortablement, s'adossant au mur de la cabine, croisant les jambes.
"Ouais, je sais. C'est pas facile, hein ? "
"De quoi ? "
Le jeune homme fit un geste vague de la main, luttant pour trouver ses mots.
"Tout. Je veux dire... On reste dans un endroit froid et noir pendant longtemps et tout d'un coup… y'a des gens qui parlent, qui hurlent, de la lumière, du bruit, des odeurs… C'est… trop."
Vincent se redressa légèrement aux mots du jeune Strife. C'était…
"Oui. C'est ça," admit-t-il.
"Je sais pas comment tu fais… Je suis sorti depuis… un an et… on est quel mois ? "
"Début octobre," répondit Vincent.
Cloud le dévisagea d'un air désemparé.
"Plus d'un an et demi ? Je les ai pas vus passer, "ajouta-t-il à mi-voix, "bientôt deux ans qu'on est sorti de Sin, Zack et moi et… Et y'a encore des moments ou… c'est trop…"
"C'est pour ça que tu replonges ? "
"Ouais. Tifa me… elle m'engueulerait mais, mais c'est... plus facile," soupira Cloud en fermant les yeux.
Il resta silencieux quelques instants, la tasse posée sur sa cuisse.
"Comment ça se fait que tu sois aussi réactif, au fait ? " s'étonna Vincent.
Cloud rouvrit un œil pour jeter un petit regard moitié amusé, moitié coupable à Vincent.
C'était dans ces moments-là que Vincent entrevoyait le jeune homme que Cloud était. Calme, un peu introverti, certes, mais capable de chambrer son frère et ses amis, de sourire, ou de faire preuve d'un sarcasme aussi sec que Canyon Cosmo.
"Le dit pas à Zack, mais il a oublié les médocs."
Il soupira, observant les nuages dessinés sur la tasse avant de reprendre.
"Comment fais-tu ? " finit-t-il par demander.
"C'est-à-dire ? "
"Tu es debout, tu arrives à te battre et à t'occuper de Yuffie. Je n'arrive même pas à m'occuper de Nanaki. Encore moins de moi."
"Je me pose la question," avoua Vincent avant de s'accouder sur ses genoux. "J'ai…"
Il n'avait pas l'habitude de montrer une faiblesse, même face à un allié. Chaos lui en avait fait passer l'envie assez violemment, l'entraînement chez les Turks avait renforcé ça et puis…
Hojo avait eu l'art d'appuyer là où ça faisait mal. A tous les sens du terme.
Vincent frissonna en se redressant.
"Je ne suis pas sûr d'y arriver réellement," avoua Vincent.
"Tu parles à Cid ? Monsieur Pollendina, je veux dire," corrigea aussitôt Cloud.
"Tu t'y mets aussi ? "
"Oh, moi ça m'aide pas, je suis trop atteint," déclara le blond, "les psys voulaient me mettre à l'asile, même après que les effets de l'intoxication à la mako soient passés."
Vincent haussa les sourcils.
"Intoxication ? "
"Tortue sénile m'a injecté plusieurs doses trop rapp…"
Cloud jeta un regard intrigué à Vincent quand celui-ci laissa échapper un rire presque hystérique.
"Tortue… sénile ? " répéta Vincent.
"Il s'est voûté avec l'âge," expliqua Cloud en dessinant une courbe du doigt, "et il a du mal à marcher, du coup il avance en hochant la tête en permanence."
Le rire de Vincent redoubla.
"Si j'avais su qu'il suffisait d'une blague sur l'âge d'Hojo pour te faire rire, je l'aurais fait avant," déclara philosophiquement le petit blond en prenant une gorgée de son thé.
"Le… Le hochement de tête, il l'a toujours eu," admit Vincent en essayant de reprendre son souffle, "mais je te rappelle que je n'ai que cinq ans de moins que lui…"
"T'es plus mignon," déclara sérieusement Cloud.
Vincent tenta de gémir et ricaner en même temps.
"Cloud, j'ai déjà Balthier et Fran sur le dos…"
"Nan, t'en fais pas, je suis hétéro. Je crois[4]."
La porte s'ouvrit à la volée et Zack entra, balançant un plateau avec deux tasses d'une main.
"Hé, Cloud, comment tu te…"
Le Strife brun sursauta en voyant Vincent, trébucha, manqua se prendre les pieds dans le pas de la porte et Vincent se leva vivement, attrapant une des tasses qui glissait du plateau tout en retenant Zack de l'autre main.
"... je savais pas que tu étais là," marmonna Zack en se redressant.
"Y m'a amené un remède miracle," déclara Cloud en levant sa tasse vide.
"Sérieux ? C'est quoi ? Remède wutan ? "
"Non. Midgarien. Thé au gingembre," répondit Vincent en laissant Zack entrer, refermant la porte.
Zack eu une petite grimace au nom de l'ingrédient mais s'assit à la chaise qu'avait abandonnée Vincent.
"Comment ça se fait que tu ne sois pas malade, toi ? " s'étonna Vincent en posant la tasse rescapée sur le plateau de Zack.
"On n'a jamais su…" répondit Zack, haussant les épaules.
"Je déteste voler" marmonna Cloud.
"Et naviguer, et les buggys et…"
"Zack" gémit Cloud en retombant couché sur le lit, "ça n'aide PAS"
Zack posa le plateau sur la tablette la plus proche et posa la main sur les cheveux de son frère, lui caressant doucement la tête.
"Tant qu'il est pas aux commandes, il est malade comme un chien."
"C'est pour ça qu'à Winhill, c'est moi qui avais les clefs du buggy de notre unité," ajouta Cloud en levant un doigt pour se désigner.
"C'était ça ou me laisser conduire et devoir nettoyer après lui."
"Quand tu conduis, y'a pas qu'après moi qu'il faut nettoyer."
"A propos, Edgar a fait du bouillon, il a dit que si tu arrives pas à manger, faut au moins que tu boives."
"C'est pas du poisson, hein ? " gémit Cloud en redevenant verdâtre.
"Nan, légumes gysahl. J'ai goûté, ça ne vaut pas la soupe de maman, mais c'est pas mauvais."
"Je vais vomir," prévint Cloud.
Une fois Cloud rendormit, Vincent laissa Zack socialiser avec les SOLDATs.
Tout en montant à la salle de pilotage, Vincent observa du coin de l'œil Zack se diriger vers un groupe de jeunes SOLDATs de son âge, échanger trois mots et être aussitôt invité à participer à leur tournoi improvisé de Triple Triad.
C'était étonnant de voir à quel point le brun était sociable alors que son frère peinait autant à aller vers les gens.
Contrairement à Cloud, c'était quand Zack devenait silencieux qu'il fallait s'inquiéter.
La salle de pilotage était calme quand il entra. Maître Cid était avec Luca à leur poste de travail et lui apprenait quelque chose que Vincent ne saisit pas, avec des coordonnées et des messages radios. Balthier avait visiblement été envoyé prendre du repos et Cid avait repris la barre, observant une terre qui approchait à l'horizon.
"Je ne déranges pas ? " demanda Vincent en s'arrêtant près de lui.
"Nan, pas de manœuvre prévue avant un moment, par contre, ne vient pas quand on sera dans les montagnes."
"C'est noté. Où sommes-nous ? "
"On arrive en vue de Guadosalam," répondit Cid sans tourner le regard, "tu y es déjà allé ? "
"Jamais."
"Alors je te conseille d'aller à l'avant, la vue est pas mal."
"Pourquoi on ne traverse pas directement en ligne droite ? " s'étonna Vincent.
"On n'a pas eu l'autorisation de passer au-dessus de la ligne de défense de Costa Del Sol, leur espace aérien est réservé à l'armée. On va contourner Costa et Corel par le nord, et on redescendra directement vers Nibelheim."
"Guadosalam est en ligne ! " claironna Luca de son siège, "ils veulent vous parler Capitaine."
"Merci Lu," marmonna Cid en prenant son casque, "Ici le Capitaine Highwind, à vous Guadosalam."
Vincent s'éloigna de quelques pas pour laisser Cid travailler.
Son estomac faisait des nœuds et il se força à respirer calmement.
Il comprenait que le mot cercueil le fasse sursauter. Pareil pour le nom d'Hojo, ou la mention de Nibelheim. Numéro avait été inattendu, mais une fois qu'il l'a su, ça avait été facile de se blinder.
Mais sa réaction au surnom de Luca l'avait pris complètement par surprise.
Lu.
C'était logique, innocent, mignon, et ça sonnait presque comme Lou avec l'accent de Cid.
C'était le petit nom que Vincent avait donné à Lucrecia en privé.
Elle avait détesté d'ailleurs.
-Ici le Capitaine Highwind,- retentit la voix de Cid dans les haut-parleurs du Haut Vent, -nous allons passer au-dessus de Guadosalam, méfiez-vous des pyrolucioles, la Rivière est un peu agitée aujourd'hui.-
Vincent se tourna de nouveau vers Cid qui avait remis son casque autour de son cou. Le pilote lui jeta un petit regard qu'il réitéra aussitôt, fronçant les sourcils.
"Ça va ? " s'enquit-il à voix basse.
Le sniper jeta un petit coup d'œil autour de lui, avant de se rapprocher de Cid, s'assurant que personne d'augmenté n'était suffisamment proche pour entendre.
"Je ne suis pas pressé de retourner au Manoir."
"Si on avait eu le temps, Reeve m'aurait entendu," marmonna Cid.
"Nous ne l'avions pas. Et Reeve a raison. S'il doit rester des indices sur Hojo, ce sera là."
"Je préfèrerais que tu ne descendes pas à Nibelheim."
"Tu comptes m'en empêcher comment ? "
Cid lui jeta un petit regard agacé revenant rapidement à son point de vue pour ne pas quitter leur chemin des yeux trop longtemps.
Vincent vit ses yeux s'écarquiller et se tourna à son tour.
Il voyait maintenant les arbres géants de Guadosalam, immenses, noueux et scintillants, qui cernaient la mer intérieure au milieu de leur île. Il voyait les temples alignés au pied des arbres, les cimetières et les columbariums, le port, au sud de l'île, par lequel les corps des défunts, leurs familles et les pèlerins transitaient. Il pouvait imaginer les hymnes à Yévon, les chants mortuaires aux Anciens, tout le bruit que pouvait faire une ville, même une dédiée au repos des morts.
Il n'avait jamais vu que des photos de la ville cimetière et aucune n'avait rendu justice à sa majesté.
Ni à la beauté tranquille de la Rivière de la Vie affleurant au centre, une grande étendue vert pâle et lumineuse, d'un calme irréel.
Un nuage scintillant en sortait, s'élevant vers le ciel, composé de millions de billes lumineuses dont la traîne irisée traçait des longues lignes après elles.
Et le Haut Vent arrivait droit dessus.
"Oh, drekaskìtur," murmura Cid, "Guadosalam ne plaisantait pas pour les pyrolucioles."
"Que se passe-t-il ? " demanda l'ancien.
Luca se leva pour aller à l'avant du Haut Vent, posant les mains sur la verrière.
"Raz-de-marée de pyrolucioles ! " expliqua-t-elle avant de rejoindre son mentor, remettant son casque.
"Un geyser plutôt," corrigea Cid, "on va faire un petit détour, j'ai pas envie de passer la dedans ! Cid, Luca, prévenez-les ! "
"Oui Capitaine ! "
Cid tourna la roue avant d'appuyer à nouveau sur le bouton de communication.
-Ici le Capitaine Highwind à nouveau, changement de plan, accrochez-vous le virage va être un peu plus sec que prévu ! Balthier ! Occupe-toi de Fran !-
"Fran ? " répéta Vincent en s'accrochant à la rambarde devant la verrière.
"Les Viéras sont très sensibles à la Rivière de la Vie," expliqua le navigateur, "ça les rend un peu…"
"Frénétique," offrit Luca par-dessus son épaule, en s'attachant à son siège.
"C'est pas la période des pyrolucioles, pourtant ! " grommela Cid.
"Le Jour des Morts n'est que dans trois semaines," calcula rapidement Vincent.
Le Haut Vent tourna, évitant de justesse le gros du nuage mais quelques filets de pyrolucioles traversèrent sa coque comme des fantômes.
Dans l'infirmerie, Cloud s'accrocha au lit des deux mains et leva les yeux vers les sphères lumineuses qui traversaient le mur au-dessus de lui.
"Oh… M'man, Tifa, criez pas, je vais être malade."
Sur le pont inférieur, les SOLDATs et Zack se cramponnèrent à leurs lits, levant les jambes quand quelques bulles de lumières traversèrent le sol, s'élevant vers eux.
"Du calme ! " ordonna leur capitaine en se levant, se tenant à une barre de sécurité, "elles ne vont pas vous manger ! Pensez à un souvenir heureux ! "
Dans la cabine qu'elle partageait avec Balthier, Fran laissa échapper un grognement de fureur, se débattant dans les bras de son compagnon alors que les pyrolucioles se rassemblaient autour d'elle.
"Vento insektoj ! " gronda Balthier en les dispersant d'une main, essayant de retenir celles de sa compagne pour l'empêcher de le griffer. "Fran ! Spiri, ĝi estas kiel limo, lasu ĝin pas[5] ! "
"Besoin d'un coup de main ? " demanda Edgar en titubant dans leur cabine, se retenant à la porte.
"Te casse pas la gueule et ouais ! " renchérit Balthier, "tiens lui les jambes et gaffe à ses griffes ! "
Un visage commença à se former près de Vincent, mais avant qu'il ai pu le reconnaître, la silhouette fut heurtée par un projectile et se divisa en plusieurs pyrolucioles qui disparurent à leur tour, s'effaçant rapidement.
"Que…"
"Désolée ! " s'exclama Luca, " je préfère être prudente ! Capitaine, ne vous tournez pas ! "
Cid hocha la tête, gardant le regard résolument fixé sur leur trajet.
Vincent tourna la tête vers lui, à temps pour voir un homme se précipiter dans son dos, tendant les mains pour saisir la roue à son tour.
Il avait une peau sombre, de court cheveux blanc retenu par des lunettes d'aviateur et…
Disparut quand Luca envoya un stylo sur lui, le scindant en plusieurs pyrolucioles.
"C'était qui ? " demanda Cid sans se tourner.
"Cheveux bl..." commença Luca.
"Tu n'as pas besoin de le savoir," coupa le navigateur, cramponné à son siège.
Cid grommela mais stabilisa la trajectoire du Haut Vent, reprenant un vol plus tranquille. Il ajusta quelques réglages avant de retirer le casque de son cou.
"Cid, Luca, je vous confie le Haut Vent quelques instants, je vais voir Fran ! "
"Euh, vous laissez un aveugle piloter ? " s'inquiéta Vossler qui arrivait pour demander ce qui se passait.
"On dit malvoyant ! " protesta Luca en guidant son tuteur à la barre.
"Tant qu'il n'y a pas de montagne qui arrive sans prévenir, je me débrouille ! " ajouta le navigateur en ricanant.
Cid arriva à la cabine de Fran et Balthier et entra sans prévenir.
"Comment elle va ? "
Balthier lui jeta un regard légèrement agacé, assis sur leur lit. Fran était inerte dans ses bras et respirait bruyamment, ses mains toujours prises dans celle de Balthier, tandis qu'Edgar lui tenait les chevilles aussi délicatement et fermement que possible.
"D'après vous ? "
"Je suis désolé," marmonna Cid en s'agenouillant près d'eux, "son calmant n'a pas eu d'effets ? "
"C'est pas dosé pour une confrontation directe," bougonna Balthier en détachant une de ses mains pour caresser le front de Fran, repoussant ses mèches blanches.
"Je n'avais pas prévu un geyser de pyrolucioles," admit Cid avant de poser la main sur l'épaule de Balthier, là où les griffes de la viera avaient laissé des traces sanglantes.
"On passe par un autre chemin au retour ? " suggéra Edgar.
"On aura plus de temps, on pourra se le permettre," déclara Cid. "Fran ? Ça va ? "
"Fek kun pirolucioj[6]," marmonna la viera, le nez contre l'épaule de Balthier.
"Je suis désolé," s'excusa de nouveau Cid pendant que Balthier et Edgar lâchaient leur équipière, l'allongeant plus confortablement sur sa couchette. "Tu es de repos pendant deux quarts."
"Mais," protesta Fran en levant le nez avec une expression confuse.
"Essaye de dormir, et toi Balth, tu viens avec moi, faut désinfecter ça avant que Shera le voit."
"Je m'occupe d'elle," offrit Edgar en tendant les mains, "viens par-là, Lapinette."
Fran lui donna un coup de talon dans la jambe artificielle.
"Je peux savoir ce que tu fais ? "
Accroupit par terre, Vincent se redressa, jetant un coup d'œil au-dessus de la table de la salle de commande.
Zack le regardait, une assiette à la main, l'autre sur la poignée de la porte.
Ils étaient maintenant à mi-chemin de Nibelheim et Vincent ne tenait déjà plus en place. Il essayait vraiment de respecter l'interdit de Cid de se promener dans le Haut Vent et toucher à tout, mais le fait d'être enfermé, même dans un vaste aéronef, le rendait… disons nerveux.
"Je… cherchais s'il y avait des micros," admit Vincent en se relevant.
Un grand sourire barra le visage de Zack qui acheva d'entrer, fermant derrière lui avant de prendre un siège.
"T'en fais pas pour ça, Gippal fait régulièrement le ménage, il dit que leur bruit le rend barjo."
"Leur bruit ? "
"Il est Al Bhed, il les entend fonctionner."
Ah, logique. Vincent n'avait pas rencontré beaucoup d'Al Bhed, mais le peu qu'il avait côtoyé avait été… disons étrange autour des machines, les traitant parfois comme des êtres vivants, avec une gamme affective allant de pestes indispensables à animaux de compagnies adorés.
Ça signifiait donc qu'il n'avait rien d'autre à faire sur le Haut Vent.
Il aurait vraiment dû prendre un livre.
Vincent se leva, s'asseyant en face de Zack. Le jeune homme triturait le contenu de son assiette d'un air pensif, mais il finit par la pousser vers Vincent sans y avoir touché.
"T'en veux ? "
"Tu n'as pas faim ? "
"J'ai déjà mangé, c'était pour Cloud mais il n'en veut pas."
"Tu veux qu'il soit malade sur toi ? " objecta Vincent en prenant l'assiette.
"On est jumeaux, crois-moi, on s'est dégueulés dessus plusieurs fois par mois rien qu'avant l'âge d'un an.
"Je comptais manger," objecta Vincent tout en saisissant la fourchette.
Comme si ça allait lui couper l'appétit. Il avait parlé de bien pire avec Morrow dans les gargotes des Taudis autour d'un kebab condorien. C'était Ash qui leur avait jeté des frites pour les faire taire.
"M'man disait qu'elle aurait dû nous élever directement dans la baignoire, ça lui aurait épargné des lessives."
Vincent esquissa un sourire. Sa mère à lui avait été moins stricte à ce niveau, mais c'était probablement dû au fait qu'étant nomade, ils n'avaient pas toujours accès à une salle de bain. En revanche, dès qu'ils étaient dans une auberge, Vincent ne coupait pas au bain. Parfois deux fois par jour.
Il fronça les sourcils en voyant l'expression de Zack s'assombrir.
Ah. Ils allaient à Nibelheim, c'est vrai. Les jumeaux avaient grandi en partie là-bas.
"Votre mère... elle est à Nibelheim ? "
"Sa tombe, oui," répondit Zack. "Elle est morte il y a… trois ans, je crois."
"Je suis désolé."
"Moi aussi. Si elle avait su que Cloud et moi on était en vie, je… je crois qu'elle se serait peut-être accrochée. Au moins, elle n'était pas toute seule, Tifa et son père étaient avec elle."
"Vous avez… de la famille là-bas ? "
"Non… enfin, tu sais comment c'est dans les petits villages perdus de ce genre, tout le monde est cousin… Mais Cloud et moi on est arrivé avec Maman quand on avait dix ans, vêtus comme des maduins et… "
"Maduin ? " répéta Vincent.
L'expression de Zack vacilla légèrement avant qu'il reprenne son sourire habituel, avec toutefois une once de méfiance.
"Ouais, on a passé un an dans la Caravane pour voyager de Gongaga à Nibelheim..."
"Et ego nesciebam… hu... fratres es… ah... fratres eras[7]," déclara Vincent.
Zack le dévisagea comme s'il avait soudain une seconde tête, avant de se lever d'un bond, abattant les mains sur la table avec enthousiasme, son sourire redevenant enjoué.
"Tu es maduin ? ! "
"Comme vous, un an. La Caravane m'a ramassé à dix-sept ans et malgré mes efforts, j'ai été adopté."
Zack eut un grand rire en retombant sur sa chaise, visiblement soulagé de la révélation.
"Attends que je le dise à Cloud ! Il parle mieux maduin que moi ! "
"Je ne l'ai pas parlé depuis plus de trente ans," avoua Vincent.
"En Estérie, c'est compliqué," admit Zack avec une petite grimace.
"J'ai cru comprendre que maduin n'était pas un mot poli chez les Estériens."
"Même à Nibelheim il y a dix ans, c'était pas bien vu," grommela Zack. "M'man était née et élevée à Nibelheim sur autant de générations que les autres, mais ils ne lui ont jamais pardonné de s'être barrée avec un étranger, ni de revenir avec des gosses deux fois maduin."
Élevé dans la Caravane et métis, comprit Vincent. Effectivement, ça avait dû faire scandale dans un petit village comme Nibelheim.
"Votre père était de Gongaga, c'est ça ? "
"En fait, je suis même pas sûr," avoua Zack en fronçant les sourcils, perplexe. "Je crois qu'il était d'Estérie, mais alors je sais pas où et je t'avoue que je m'en fous. Il était ouvrier en ingénierie mako et a bossé sur tous les réacteurs de Centra, du Nord au Sud. Mais après l'explosion de Gongaga…"
"L'explosion ? "
Zack le fixa quelques secondes avec une expression perplexe avant de réaliser que Vincent n'avait pas été réveillé à l'époque.
"Oh, c'est vrai. Il y a… une vingtaine d'années ? En tout cas, avant notre naissance à Cloud et moi, ils ont installé un réacteur à Gongaga village. Malheureusement, il y a eu un problème et à l'inauguration ça a pété. Ça a détruit un bon morceau de la ville et Shinra a retiré toutes ses billes de la région. Sauf les ouvriers et leurs familles qui se sont retrouvés perdus sur un autre continent sans pouvoir revenir chez eux."
"Dont votre père."
"Ouaip. A... A sa mort, Maman a décidé de retourner à Nibelheim, c'est là qu'on a croisé la Caravane, appris à parler maduin et qu'on a offensé toutes les rombières du coin en arrivant à la maison."
"J'imagine qu'elles ne s'attendaient pas à ça."
"Nibelheim n'a rien vu venir."
Vincent dû en convenir. Il n'avait pas connu la mère des jumeaux, et s'il l'avait croisée du temps du Manoir, elle avait dû être enfant, mais vu ses fils et le peu qu'il avait entendu de sa vie, elle avait dû être une femme avec une forte personnalité.
"Mais quand même…" soupira Zack, de nouveau abattu, "j'ai grandi là-bas. Je ne m'entendais pas toujours avec les adultes, mais y'avait Tifa. Et Monsieur Lockhart… C'était l'ami d'enfance de M'man et il l'a aidée autant qu'il pouvait."
"C'est pour lui que tu t'inquiètes."
Zack hocha la tête tout en traçant du doigt le bord de la table.
"Il nous aime pas beaucoup depuis la mort de Tifa mais… Il a toujours été là pour Maman. Rien que pour ça, j'espère qu'il va bien."
"On le saura bientôt."
Vincent sommeillait à moitié, allongé sur un des lits du pont inférieur quand il entendit la voix de Balthier dans les haut-parleurs.
-Ici le co-pilote du Haut Vent. On vient de passer le Mont Nibel, nous sommes à quinze minutes de Nibelheim. Heure locale, dix heures, température extérieure, bien trop froide, mettez une petite laine et prenez un café avant de descendre.-
Cid arriva peu après, observant les SOLDATs s'équiper. Il approcha du Capitaine Fon Ronsenburg et les deux échangèrent à voix basse quelques instants avant de se séparer.
"Vincent, prend ton fusil et va sur le pont extérieur, Fran, ton arc, va avec lui, surveillez les environs, dites-moi si vous voyez quoi que ce soit."
Vincent hocha la tête, achevant d'enfiler son manteau avant de prendre son fusil. L'autre Capitaine avait déjà donné les mêmes ordres à deux SOLDATs qui les suivirent sur le pont extérieur, leurs armes à la main. Fran était, pour la première fois depuis que Vincent la voyait, bien couverte. Au lieu de ses shorts très courts et ses petits hauts affriolants, elle avait enfilé un pantalon et un manteau d'homme, trop large pour elle mais juste assez long sur ses bras.
Le froid les gifla tous les quatre quand ils atteignirent le pont extérieur et les oreilles de la viera disparurent dans sa chevelure.
"Oh, mist," murmura-t-elle entre ses dents.
Le climat était toujours aussi charmant, constata Vincent en allant s'installer à un coin du pont, préparant son viseur.
"Fran," grommela la viera en appuyant sur le bouton du transmetteur installé près de la porte, "on est en place."
-Faites attention à vous quatre, - ronchonna la voix de Cid en réponse.
Vincent resta silencieux, observant le paysage. Il vit la silhouette du réacteur quand ils passèrent au-dessus, les plus bas pics du Mont Nibel, puis juste au début de la chaîne montagneuse en pleine milieu de la passe menant au réacteur...
Vincent inspira longuement et expira de la même façon.
Le village était en ruines.
Il n'y avait que le Manoir d'intact, trônant toujours au-dessus des restes de maisons carbonisées.
"C'est étrange," nota un des SOLDATs, un jeune homme aux longs cheveux bruns rassemblés sur sa nuque.
"De quoi ? " demanda Vincent.
"J'étais à Alexandria pour le nettoyage, ça puait comme un charnier, mais ici, y'a rien, pas la moindre odeur de sang."
Vincent se redressa, inspirant à pleins poumons. Il sentait bien les cendres, le brûlé, mais seulement du matériel, pas d'odeur de chair grillée ou en décomposition.
En effet, c'était étrange. Et à quinze heures d'un massacre, même avec le temps qui se rafraichissait, même sans odorat augmenté, ça se serait senti.
"Là ! " s'exclama Fran en tendant son arc, penchée vers la gauche du Haut Vent.
Elle resta quelques secondes en position avant de détendre son arc.
"Non. C'est mort."
Vincent la rejoignit rapidement, alors qu'ils dépassaient le cadavre d'un squame reptilien, étendu en travers du chemin.
"Il essayait de quitter la ville," nota Vincent en remarquant sa position.
Le Haut Vent passa silencieusement au-dessus des ruines, Vincent et les trois autres relevant la présence d'autres corps de squames, à peine une demi-dizaine en tout.
Et aucun humain.
"Merde, des Moissonneurs sont passés ? " demanda l'autre SOLDAT.
"Ils ne peuvent pas vivre longtemps hors de l'eau, comment sont-ils arrivés ici ? " demanda son collègue.
-Hé, la vigie,- ordonna Cid, -Zack nous a indiqué un endroit où on va pouvoir poser le Haut Vent, ça risque d'être un peu rude de votre côté. Fran, montre leur comment se câbler.-
"Oui, Capitaine" répondit la viera dans le haut-parleur avant d'apporter des câbles aux trois hommes, les aidant à s'arrimer à la rambarde.
Le Haut Vent parvint rapidement à une étendue rocheuse et la manœuvre fut effectivement un peu plus agitée pour ceux restés à l'extérieur, à la merci de la météo. Il ne pleuvait pas, Minerva merci, mais le vent était glacé.
Une fois l'aéronef posé et une partie des SOLDATS postés autour pour le sécuriser, Cid rappela la vigie à l'intérieur.
"Te dessape pas, Vince, on y retourne," déclara-t-il en lui jetant un module de communication.
"Joie," marmonna Vincent en le mettant à son oreille.
Les jumeaux étaient debout et tapaient des pieds, prêt à bondir hors de l'aéronef au signal de Cid. Ils gardaient leurs manteaux ouverts, tout comme Cid qui n'avait qu'une écharpe en plus d'eux. Visiblement, le froid les dérangeait moins que Fran et lui.
"Tu as froid ? " demanda Zack.
"J'ai grandi à Wutai Sud," lui rappela Vincent.
"Et toi, Cid ? "
"Burmécia, Pays des pluies éternelles, sauf en hiver où il grêle," expliqua Cid avec un sourire, "vous avez vu quoi ? "
"Quelques squames, mort en essayant de quitter la ville. Pas d'autre corps. Les maisons sont détruites, incendie j'ai l'impression. Le Manoir tient toujours."
"Etrange," nota Fon Ronsenburg. "Vossler, tu restes ici avec les troisièmes classes, protégez l'aéronef. Les secondes classe, la moitié des guérisseurs avec moi. Messieurs, pouvez-vous nous guider ? "
Zack et Cloud hochèrent la tête et soulevèrent leurs épées d'un même geste, les fixant au harnais sur leur dos avant de se diriger vers la porte. Le Capitaine se tourna vers Cid qui prenait sa lance à son tour.
'Vous... venez Capitaine ? "
"Je suis responsable de ces trois-là et je dois les ramener entier à Midgar. Je viens."
"Qui pilotera le Haut Vent s'il vous arrive quelque chose ? "
Cid se frotta pensivement le menton avant de se tourner vers son équipage qui l'observait de la coursive au-dessus d'eux.
"Ne vous en faites pas, Cid le ramènera à Midgar sans problème."
Et il suivit les jumeaux, tapotant l'épaule du SOLDAT en passant. Lequel le suivit quelques instants du regard, perplexe, avant de se tourner vers Vincent.
"Rassurez-moi, il plaisantait ? "
"Je pense que oui," répondit Vincent, pince sans rire, avant de suivre ses équipiers.
Une fois hors du Haut-Vent, l'ambiance changea complètement. Les jumeaux étaient plantés au milieu de la route toute proche, regardant tous les deux dans la direction de la ville.
"Punaise, l'odeur a empiré," marmonna Zack en se frottant le nez.
"Ouais, ça pue presqu'autant qu'à Gongaga," murmura Cloud.
"Et on n'était pas augmentés à l'époque," renchérit son frère.
"De quoi vous parlez ? " demanda Cid en approchant.
"Ça pue la mako," répondirent les jumeaux en chœur.
"Je sens rien," répondit Cid avant de se tourner vers Vincent.
Il eut la surprise de voir une petite grimace sur le visage du Turk.
"Toi aussi ? "
"C'est… discret, mais imprégné, il faut probablement être augmenté pour la sentir," expliqua Vincent avant de désigner les SOLDATs derrière eux.
Cid suivit son geste et vit que même le Capitaine Fon Ronsenburg fronçait le nez.
"J'ai l'impression d'être à Besaid," murmura celui-ci.
"Je ne savais même pas que la mako avait une odeur," commenta Cid.
"Si vous commencez à sentir une odeur âcre, partez en courant, la mako pure peut être dangereuse pour vous," conseilla le SOLDAT blond.
"Bien noté."
"Messieurs, pouvez-vous nous guider ? " reprit le SOLDAT en s'adressant aux jumeaux.
"Par ici," commença Zack en prenant la tête, marchant à gauche de la route, pendant que son frère prenait la droite.
Ils avancèrent lentement, guettant le moindre buisson, la moindre cachette où aurait pu se glisser un squame.
Le premier qu'ils virent était étendu au bord de la route, la gorge arrachée. Il ressemblait vaguement à un énorme lézard, bien qu'humanoïde.
Et très curieusement, aucun animal n'avait touché à son corps, le laissant intact. Zack et Cloud restèrent quelques instants penchés au-dessus de lui avant de se redresser.
"Qu'y a-t-il ? " demanda Vincent.
"Je crois que les cousins s'en sont chargés," répondit Zack.
"Les cousins ? "
"Les loups," répondit Cloud en relevant le nez, observant les pics du Mont Nibel qui les surplombaient.
"Il y a des loups dans le coin ? " s'enquit le Capitaine.
"Il n'y a que ça. Et des dragons," admit Zack après coup.
"Des dragons ? " répéta Cid, soudain visiblement intéressé.
Le squame suivant avait été déchiqueté, ne laissant qu'un torse en lambeaux et deux jambes écailleuses.
"Makonoïde," nota le Capitaine d'une voix inexpressive.
"On dirait bien," confirma Vincent, agenouillé à côté, avant de lever les yeux vers le portail devant lequel le squame avait été abandonné.
Le cimetière local.
La grille de fer forgée était entrouverte et les jumeaux étaient à l'intérieur, rassemblés devant le corps d'un énorme loup noir au milieu des pierres tombales.
L'animal était recroquevillé sur lui-même, comme s'il dormait, mais au vu de la trace de sang qui partait du chemin jusqu'à là où il avait été abandonné, quelqu'un l'avait traîné là avant de l'arranger ainsi.
"Qu'est-ce qu'il fait là ? " demanda Cid, de l'entrée.
Zack tourna la tête en entendant la question et regarda Cid quelques secondes, confus, avant de répondre.
"Ben, il est mort, faut l'inhumer."
"Un loup ? Dans un cimetière humain ? "
Zack et Cloud échangèrent un regard, visiblement tous les deux aussi étonnés l'un que l'autre avant que Vincent n'intervienne.
"Les loups sont les animaux sacrés de l'Ancien local," expliqua-t-il en se relevant.
"Fenrir," précisèrent à nouveau les jumeaux d'une même voix.
"L'Ancien de la montagne," précisa Zack.
"Le Dévoreur," ajouta Cloud.
Cid jeta un petit regard intrigué à Cloud mais ne répondit pas, laissant le jeune homme passer devant lui pour sortir du cimetière.
"On revient vous voir, promis," déclara Zack aux pierres tombales.
Le troisième squame était à l'entrée du village, sous le portail, et avait aussi été déchiqueté par des mâchoires de loups, avec un enthousiasme certain.
"Ils devaient être affamés," nota Cid.
"Non," corrigea Zack en poussant un morceau de chair du bout de l'épée, "rien n'a été mangé."
"Pourquoi des loups attaqueraient des squames, alors ? " demanda Fon Ronsenburg.
Cid et les jumeaux eurent le même regard amusé envers lui.
"Né et élevé en ville, pas vrai ? " fit Cid.
"Je... oui, comment…"
"Les monstres sont généralement territoriaux," expliqua Vincent.
"Et les cousins sont encore pire," ajouta Zack avant de tourner la tête vers le village. "Cloud ? Attends-moi ! "
"Zack, Cloud, bordel on reste en formation ! " les interpella Cid.
Cloud se tenait au milieu de la ville, au pied d'un château d'eau en bois, d'aspect rudimentaire. Il avait visiblement été épargné par l'incendie, même si une conduite avait explosé et avait laissé échapper son contenu, détrempant le sol. Cloud regardait le haut du château d'eau, silencieux. Zack l'approcha, posant sa main sur son épaule avant de tendre l'autre vers un mécanisme, l'activant sans un mot. Ils revinrent tout d'eux au bout de quelques minutes, le bras de Zack autour des épaules de son frère.
"Au moins, le château d'eau fonctionne toujours et est à moitié plein. On a de l'eau potable pour plusieurs jours," expliqua Zack.
"Avez-vous vu quoi que ce soit ? "
"Pas de squames, pas de loups, pas d'humains," répondit Zack, un pli soucieux entre ses sourcils froncés.
"Pas de traces de sang non plus," nota Vincent.
Fon Ronsenburg fit signe à ses hommes de se disperser dans les ruines, avançant à son tour, son épée à la main.
"Ce n'est pas normal. Hojo n'aurait jamais pu emmener un village entier sans quelques pertes. Et si les squames les avaient dévorés, on aurait trouvé des restes."
Un long hurlement modulé fit sursauter les SOLDATs et Avalanche qui se tournèrent dans sa direction.
Cloud hurlait comme un loup.
Zack le fixa quelques secondes avant de l'imiter.
"Qu'est-ce que…" commença Cid.
Vincent haussa les épaules, aussi surpris que lui.
Puis les jumeaux se turent, gardant le silence. Zack porta la main à une oreille, écoutant attentivement.
Un hurlement de loup leur répondit.
Un hurlement qui venait du sol.
"Les caves ! " s'exclama Zack.
Les jumeaux plantèrent leurs épées dans le sol avant de se ruer vers la première ruine venue, évacuant les déchets le plus vite possible grâce à leur force. Vincent vint aussitôt les aider pendant que le Capitaine des SOLDATs interpellait les deux guérisseurs.
Ils eurent rapidement dégagé une trappe incluse dans un sol recouvert de parquet. Zack l'ouvrit et manqua de tomber tête la première dedans en tendant les bras vers le bas. Seul le réflexe de Cloud de le retenir par la ceinture le garda à leur niveau.
Zack remonta, tenant une femme par les poignets et la hissant à la surface.
"Gwinny ! "
"Zack ! " s'exclama-t-elle.
Il la posa près de Cloud qui lui adressa un petit sourire avant de la diriger vers les SOLDATs derrière eux. Zack avait replongé vers la trappe, aidant d'autres personnes à sortir.
"Je suis tellement contente de vous voir ! " s'exclama Gwinny avant de s'éloigner de quelques pas et se mettre à hurler à son tour, les mains en porte-voix.
D'autres hurlements lui répondirent, venant tous du sol.
Une demi-heure plus tard, les habitants de Nibelheim étaient tous sortis de leur cachette.
C'était un miracle.
Il n'y avait aucun mort, très peu de blessés, un seul gravement, suite à l'effondrement de sa cave, mais il fut aussitôt confié aux guérisseurs pendant que les SOLDATs montaient un rapide camp de survie au milieu des ruines.
"Comment ? " s'étonna Cid en regardant les villageois accueillir leurs deux congénères avec enthousiasme.
"Je l'ignore," répondit Vincent, tout aussi stupéfait, aidant un SOLDAT à pousser une énorme poutre hors du chemin d'une autre trappe.
Ce fut Cloud qui se pencha pour aider son occupant cette fois, mais il se redressa, semblant soudain hésiter, avant de tendre la main. L'homme qui sortit avait une quarantaine d'années, une moustache et des cheveux bruns retenus par un bandeau rouge. Il arriva en haut sans trop de problème et s'épousseta, contemplant Cloud d'un regard triste.
"Cloud."
"Monsieur Lockhart," salua le jeune blond.
"Tu… tu as l'air d'aller mieux."
"Oui, Monsieur."
"Ton frère est…"
"M'sieur Lockhart ! ! " s'exclama Zack en le voyant.
Le salut du brun envers l'homme fut moins timide que celui de Cloud, et tout aussi enthousiaste qu'à son habitude. Monsieur Lockhart était trop grand pour pouvoir être soulevé par Zack comme il le faisait d'habitude mais il vacilla toutefois sous l'étreinte vigoureuse du Strife brun.
"Zack."
"Je suis tellement content de vous voir ! " s'exclama Zack avant de le lâcher, vérifiant s'il n'était pas blessé.
"Que faites-vous là ? " s'étonna l'homme en se laissant faire, visiblement habitué à être manipulé par Zack.
"Mission de secours," expliqua Cid en approchant à son tour, lui tendant la main. "Capitaine Highwind. Nous nous sommes déjà rencontrés."
"A l'enterrement de Tifa, oui," précisa l'homme, lui serrant la main. "De… secours ? "
"Monsieur Lockhart, que s'est-il passé hier ? " demanda Cid.
L'homme hésita quelques secondes, observant les SOLDATs secourir ses congénères et monter le camp avant de répondre.
"Les cousins nous ont prévenus d'un danger en début de nuit. J'ai ordonné qu'on se réfugie dans les caves pour vingt-quatre heures, je pensais que c'était un dragon."
"Plus jamais je ne me moque de l'indestructibilité des caves de Nibelheim," marmonna Zack avant de s'éloigner précipitamment, cherchant quelqu'un du regard.
"C'est un peu plus grave que ça, "expliqua Cid avant de désigner le cadavre de squame à l'entrée du village. "Attaque de squames."
Zack revint à ce moment avec le Capitaine Fon Ronsenburg, lui expliquant rapidement qui était l'homme qu'ils venaient de secourir.
"Monsieur le Maire," salua le Capitaine, "Je suis le Capitaine Fon Ronsenburg, SOLDAT première classe. Le Président Shinra nous envoie…"
"Vraiment ? " répondit Lockhart d'un ton venimeux.
"M'sieur Lockhart," commença Zack d'un ton hésitant.
"Je me doute que Shinra souhaite s'assurer du bon état du réacteur et du Manoir," ajouta le maire sans baisser les yeux devant le regard mako de Fon Ronsenburg.
Vincent admirait le cran de l'homme. Il n'était pas augmenté, ni visiblement un guerrier, et soutenait un regard mako sans ciller.
"C'est une des raisons de notre venue, en effet, " admit le blond, "mais avant cela, je voudrais m'assurer du bien être des habitants de Nibelheim. J'aimerais discuter avec vous et le Capitaine Highwind d'un plan d'évacuation."
"Laissez-moi m'assurer de la bonne santé de mes administrés et je suis à vous," répondit le maire avant de se tourner vers les jumeaux. "Cloud, Zack… je vous verrais plus tard."
"Oui, Monsieur," répondit Cloud, imité par son frère.
Le maire et le capitaine s'éloignèrent, échangeant rapidement à voix basse, laissant Avalanche plantés là.
"Il est toujours comme ça ? " demanda Cid.
"Froid et peu démonstratif ? " hasarda Zack en passant un bras autour du cou de son frère, "ouais. Tifa disait qu'il était comme ça depuis la mort de sa mère."
"Il s'occupait de Tifa et du village," ajouta Cloud, " le reste n'avait pas d'importance. Et maintenant… il n'a plus que le village."
Cid tourna la tête vers Cloud avant de baisser la voix.
"Cloud, tout va bien ? "
Le blond hocha la tête, levant les yeux vers Cid avec un petit sourire.
"Ouais. Ça pue la mako et c'est bruyant, mais ça va."
Cid sembla peu convaincu, mais Fon Ronsenburg l'interpella et il fit signe qu'il avait entendu avant de ses tourner vers les trois autres.
"Restez dans le coin et surveillez-vous mutuellement, d'accord ? "
"On va aider les SOLDATs à monter les tentes, "déclara Zack.
"Bonne idée, et vous empêchez Vincent d'entrer dans le Manoir," ajouta Cid avec un regard sévère au susnommé.
"Je ne comptais pas y aller seul," rétorqua Vincent.
Cid lui jeta un regard dubitatif avant de s'éloigner vers le maire et le SOLDAT.
Quand Cid revint une heure plus tard, allumant enfin sa première cigarette de la journée, il trouva les jumeaux et Vincent assis à un des feux de camp allumés pour réchauffer les villageois et préparer des repas chauds. Des tentes avaient été montées pour accueillir les réfugiés, une partie des SOLDATs montaient la garde aux entrées du village et Vincent se tenait assez prêt du feu pour s'y brûler les sourcils, le nez sur la tablette que lui avait prêté Jessie.
"Tu as froid ? "
Le sniper grommela dans sa barbe quelque chose en Wutan.
"Qu'est-ce qui a été décidé ? " demanda Zack.
"Les Nibelungens sont des têtes de chocobos des montagnes[8]," marmonna Cid, récoltant un coup de cuillère en bois sur la tête de la part d'une mère de famille. "Hé ! Dites-moi que j'ai tort, peut-être ? "
"Pas du tout," déclara-t-elle avant de lui tendre un bol de soupe.
"Merci Madame," répondit Cid avant d'aller s'asseoir près de Vincent pour manger. "Les villageois ne veulent pas être évacués à Midgar. Ce qui aurait été difficile, on a déjà atteint la limite de passagers du Haut Vent."
"Qu'est-ce qui va leur arriver ? " s'inquiéta Zack, "l'hiver commence, ils n'auront pas le temps de tout reconstruire…"
"Et même s'ils avaient le temps, il faut qu'on s'assure qu'il n'y a plus de squames dans la montagne. Rocket Town est quasi désaffecté depuis la fermeture du projet spatial, je suis sûr que personne n'y trouvera à redire si les Nibelungens squattent jusqu'au printemps."
"Rocket Town ? " demanda Vincent.
"Ouais, c'est une ville champignon au nord-ouest de Nibelheim. C'est là qu'on concevait les aéronefs et les fusées quand on bossait comme ingénieurs, Shera et moi."
"Comment ils vont y aller, c'est à… une journée de voyage en voiture ? " s'étonna Zack.
"On fera un aller-retour pour les déposer avec le Haut Vent. Y'a assez de carburants et Shinra pourra envoyer du ravitaillement rapidement avec toutes les pistes d'atterrissage qu'il y a là-bas."
"Merci, Cid," murmura Cloud avec un petit sourire.
"J'ai rien fait," se défendit Cid d'un ton ronchon, "tout le monde suggérait des trucs, j'ai juste pensé à Rocket Town."
La cuisinière lui attrapa le visage des deux mains pour coller un gros baiser sur son front, laissant Cid brièvement muet de stupeur.
"Mais… Mais…"
"Finissez votre bol et je vous remets du rab ! " s'exclama-t-elle en se redressant, "vous n'êtes pas si terrible pour quelqu'un de Shinra ! "
"Je… Seulement techniquement ! " protesta Cid, "le côté Shinra je veux dire ! "
"T'en fais pas, Millie t'a déjà cerné," ricana Zack, "elle a compris que tu étais un tendre en dessous de toutes tes râleries."
"Et maintenant, que fais-t-on ? " demanda Vincent, coupant court aux protestations du pilote.
"Fon Ronsenburg veut profiter qu'il fasse jour pour aller au réacteur. On en est loin ? "
"Une heure si le pont existe toujours, deux s'il faut faire le tour," répondit Zack, "Millie, le pont est toujours là ? "
"Il y était encore il y a trois jours, mais avec les squames, je ne sais pas," répondit la femme tout en servant un jeune SOLDAT.
"Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir," soupira Cid, "je finis ça et j'arrive, allez vous préparer."
[1] Tu es la meilleure.
[2] Pur mensonge : Balth volait et pilotait des aéronefs privés dès l'âge de 16 ans pour emmerder son père, il est aussi bon pilote que Cid, il a juste moins l'habitude du format cargo.
[3] Crotte en Alexandriote
[4] Cloud étant tombé amoureux de Tifa à dix ans, le questionnement sexuel, il ne l'a jamais fait, contrairement à Zack, qui s'est demandé à la puberté : qui suis-je, où suis-je, où vais-je et pourquoi tout le monde est sexy ?
[5] Alexandriote/espéranto : Du vent les insectes ! Fran, Respire, c'est comme ta limite, laisse-la passer
[6] Merde aux pyrolucioles
[7] Latin (ou Maduin) : J'ignorais que vous étiez mes frères. Par contre Vincent a beaucoup de mal avec les conjugaisons.
[8] De mules quoi.
