Ce qui est tapi dans le réacteur

Résumé :
Le chemin vers le réacteur est tapissé d'embûches et entre Avalanche et les SOLDATs, ils ne seront pas de trop pour les affronter.
Mais ils n 'avaient pas exactement prévus certaines des rencontres qu'ils vont faire.
Surtout avec la faune locale.

Personnages :
Les mêmes et on recommence + une nouvelle que vous allez reconnaître et pas aimer, Ancien OC,

Tags spécifiques au chapitre :
Les jumeaux redeviennent des enfants sauvages, Nibelheim est toujours un trigger warning, tabassage de monstres, Basch est un noble chevalier qui veut protéger l'humain du groupe, l'humain du groupe ne voit pas pourquoi, surnaturel en approche (enfin encore plus quoi), réinterprétation sur une invocation, Révélations TOUDOUMDOUM, traumatisme de Vincent, oui encore, Cloud est celui qui contrôle l'impulsivité de Zack, mais ça ne marche qu'une fois sur deux, référence à la vie sexuelle de l' équipage du Haut-Vent.


"Bon, bah, deux heures, alors."
Les jumeaux, Vincent, Cid, le Capitaine et quelques soldats secondes classe se tenaient au bord d'un précipice, contemplant les quelques planches pendant encore de morceaux de cordes attachées au rocher.
"Comment vous avez fait pour le construire ? " s'étonna Cid en regardant l'autre extrémité du pont loin devant eux, tout en haut d'un pic rocheux.
"De notre mieux," répondit Zack. "Il est détruit fréquemment, soit par les monstres, soit par les tempêtes. Pendant les cinq ans qu'on a passés à Nibelheim, il a été reconstruit trois fois."
Vincent poussa un petit soupir. Ça aurait été trop beau pour être vrai. Il voyait pourtant le sommet du réacteur, caché derrière le pic de montagne creux auquel était relié l'autre morceau du pont, mais s'il se souvenait bien, le trajet était plutôt accidenté pour arriver jusque-là.
Il n'avait pas connu ce réacteur, cela dit, les seules raisons pour lesquelles il avait couru les montagnes trente ans avant, c'était pour aider les chasseurs locaux à repousser les dragons, ou emmener Lucrecia en randonnée lors de ses rares moments de loisirs.
A l'époque, le Mont Nibel avait été beaucoup plus verdoyant, plus agréable à regarder. Il se souvenait de la brume noyant les pointes rocheuses au petit matin, similaire aux montagnes de Wutai Sud, des pins bleu vert à l'odeur fraîche, des fleurs un peu partout.
Il n'y avait plus rien de tout ça.
Les pics n'étaient plus que des côtes rocheuses arides, comme les ossements d'un gigantesque dragon. Il n'y avait plus d'arbres, sinon des troncs rongés par l'humidité, noircis par le temps, plus de fleurs, plus d'herbes, et la brume qui montait maintenant des profondeurs du massif sentait la mako et la pourriture.
Il emboita le pas au reste de l'équipe, surveillant leurs arrières.
Ils auraient du mal à être surpris par une embuscade dans un endroit aussi désolé, mais mieux valait être prudent.


"J'avoue être surpris," déclara Fon Ronsenburg quand ils atteignirent le bas du ravin une demi-heure plus tard.
"A quel sujet ? " demanda Cid, gardant un œil sur les jumeaux qui marchaient en avant de leur troupe, guidant les SOLDATs dans le dédale accidenté du ravin.
"Je m'attendais à ce que les Strife soient endurants, votre Turk aussi, mais vous suivez une dizaine de SOLDATs sans même être essoufflé."
Cid eu un petit sourire narquois.
"Vous vous attendiez à devoir me porter ? "
"J'espérais ne pas avoir à le faire."
"Ça fait un an et des poussières que je suis à Avalanche, faut suivre quand les jumeaux partent bille en… excusez : Zack ! Cloud ! Attendez-nous ! "
"Désolé ! " répondit le brun juché sur un rocher au détour d'un chemin.
"Bille en tête," reprit Cid avec un petit soupir.
"Les jeunes recrues, hein ? "
"J'échange des astuces avec vous quand vous voulez," rétorqua Cid avant de lever le nez. "Bizarre quand même ce silence."
"En tant que petit gars de la ville," commença le Capitaine avec un petit sourire, "je ne suis pas spécialiste de la montagne, mais… il devrait y avoir plus de bruits, non ? "
"Vince ? " appela Cid.
"Oui ? "
Fon Ronsenburg sursauta, se tournant en direction de la voix de Vincent, et le trouva perché sur une pointe rocheuse à plusieurs mètres de haut, son fusil à la main, guettant autour d'eux.
"Arrête de faire flipper les augmentés," ordonna Cid avec un petit sourire, "C'est normal ce silence ? "
"Non… mais… il n'y a rien de normal ici," déclara Vincent sans baisser les yeux.
"qu'est-ce que tu veux dire ? "
"C'était… différent avant. Vert. Vivant."
"La montagne est morte ? "
"Pire, elle se décompose," répondit Vincent en fronçant les sourcils.
Il se leva sur sa pointe rocheuse, le regard fixé dans la direction des jumeaux. Zack revenait vers eux en agitant un bras.
"On a trouvé un squame ! "
"Vincent, tu nous couvres ! " ordonna Cid imité par Fon Ronsenburg à ses hommes.
Cid et lui passèrent le tournant où les attendaient Zack et virent Cloud agenouillé près d'un squame massif. Debout, le squame aurait été un quadrupède de la taille d'un béhémoth.
Et en s'approchant, Cid réalisa que c'était probablement ce qu'il était, avant qu'Hojo ne mette la main dessus. Sa crinière rouge était pelée, sa fourrure mauve grisonnante et galeuse et il avait plusieurs plaies dans le dos, dont une qui portait encore une longue aiguille à moitié brisée.
Fort heureusement, il était mort.
"Belle bête. Les loups encore ? "
"Chais pas," marmonna Zack en fronçant les sourcils avant de lever le nez, on est en dessous de là où était le pont, il a dû tomber en marchant dessus.
"Si c'est pas ça qui a provoqué la destruction du pont," marmonna Cid en contournant le cadavre pour s'approcher de Cloud.
"Il a été mangé," ajouta Cloud en montrant le ventre de l'animal, déchiqueté comme celui des autres squames, mais cette fois, manquant visiblement de morceaux.
Cid s'agenouilla à son tour, mesurant la taille d'une plaie du plat de la main.
"Zack, tu as parlé de dragon ? "
"Ouais," répondit le brun en approchant, son épée sur l'épaule, "ils vivent plus loin dans les montagnes, mais quand ils ont faim, ils se rapprochent du village pour choper les chocobos…"
"Est-ce que par hasard leur gueule fait cette largeur ? " demanda Cid en désignant la plaie qu'il mesurait.
Zack resta silencieux, le nez au vent.
"Zack ? "
Dragon à dix heures, annonça la voix de Vincent avant qu'un coup de feu ne retentisse dans la montagne silencieuse.
"Et voilà," marmonna Cid en se tournant dans la direction opposée du coup de feu.
Le dragon était une énorme créature, plus grande que le béhémoth, au moins deux fois plus haute que Zack ou Fon Ronsenburg. Il avait des écailles vertes, un ventre mauve et plongeait vers eux du haut du pic d'où il avait dû les guetter.
"Comment il a fait pour…"
"RECULEZ TOUS ! " ordonna Cid avec un bond en arrière.
Fon Ronsenburg lui jeta un coup d'œil surpris quand Cid disparut mais, à son crédit, ne resta pas à se poser de question, s'éloignant à son tour en transmettant l'ordre à ses hommes. Cid atterrit plus loin sur le chemin, vérifiant d'un regard que les jumeaux avaient obéit. Il les vit tous les deux sauter par-dessus le cadavre du béhémoth, puis s'accroupir au sol, usant du plat de leurs épées comme un bouclier quand le dragon cracha un jet de feu sur eux.
"Vincent ! Vise les ailes ! "
Une autre détonation retentit et le dragon tomba au sol, roulant au sol de l'élan de son vol avant de se hisser sur ses pattes en sifflant.
"Ronsenburg ! Vous connaissez la tactique contre ces trucs ? ! "
"Ne pas rester devant..."
Un SOLDAT tenta une attaque dans le dos et se prit un coup de queue qui aurait tué n'importe quel humain, mais son capitaine se contenta de soupirer pendant que son subordonné se relevait piteusement et s'éloignait en boitant.
"... ni derrière. Attaquer les flancs ou le ventre."
"Vous avez les bases," marmonna Cid avant de faire un second bond, en avant cette fois.
Les dragons de Nibelheim étaient visiblement plus costauds que ceux de Burmécia, ce qui était un peu une surprise, car celui-ci vacilla à peine en prenant un coup de lance derrière la nuque. Cid retourna en arrière d'un coup de talons, alors que le Capitaine des SOLDATs achevait une série de sorts. Il sentit la main du Capitaine s'abattre sur son épaule, un bouclier irisé s'élevant entre eux et le dragon.
"Oh, mur, pas ma…" commença Cid avant d'avoir un geste de recul réflexe quand le dragon cracha un jet de feu sur eux.
L'attaque fut déviée par le bouclier et le dragon se détourna d'eux, cherchant une autre proie.
"Capitaine Highwind, vous devriez nous laisser faire ! " objecta le SOLDAT.
"Nan c'est bon, j'ai l'habitude," rétorqua Cid en se dégageant. "Les jumeaux, balancez-lui vos sorts de foudre les plus puissants ! Vincent, une idée ? "
Bio marchait assez bien sur eux avant, déclara la voix de Vincent dans le module, très calme. Mais je l'ai déjà fait et ça n'a pas l'air de l'influencer.
"Tu peux viser les yeux ? "
Seul un nouveau coup de feu lui répondit.
Il bouge trop vite, reprit le sniper.
Deux bras de foudre tombèrent à ce moment sur le dragon, l'assommant sous le choc.
Et voilà ! claironna Zack.
Les SOLDATs attaquèrent à leur tour, déchiquetant le flanc du dragon et l'aile déjà abîmée par le premier coup de feu.
Il y eut une nouvelle détonation et le dragon se redressa avec un cri de douleur, dévoilant sa gorge.
"Je détourne son attention, attaquez la gorge ! " ordonna Cid avant de faire un bond sur le côté.
"Êtes-vous malade ? ! " rugit le SOLDAT.
Cid atterrit à une dizaine de mètres du dragon et siffla longuement.
La tête du dragon se tourna vers lui et il siffla de la même manière avant d'inspirer profondément pour cracher du feu. Cid fit un bond en hauteur cette fois, esquivant le jet de flamme.
Il retomba la lance en avant, l'abattant à nouveau sur le crâne du dragon.
Le craquement fut phénoménal.
Mais quand Cid revint après avoir rebondi d'un coup de talon sur le corps du dragon, celui-ci était encore agité de spasmes et les SOLDATs se chargeaient de l'achever.
"Bon sang, mais vous les nourrissez à quoi vos dragons ? " demanda Cid en approchant de Zack, se massant le bras.
Il avait des fourmis dans les bras de la force avec laquelle il avait frappé l'animal et ça ne l'avait même pas tué.
"La mako," répondirent les jumeaux d'une même voix.
"Le fait qu'il ait mangé un squame n'a pas dû aider," ajouta Vincent en arrivant à son tour, sautant légèrement au sol.
"Capitaine Highwind, vous faites souvent ce genre de choses ? " s'enquit Fon Ronsenburg d'un ton légèrement agacé.
"Pas depuis seize ans," admit Cid avant de baisser les yeux sur son arme, "et je ne devrais pas le faire sans une lance burmécienne," ajouta-t-il en la levant devant ses yeux.
Zack laissa échapper un petit son peiné, grimaçant de l'état de l'arme. Le fer de lance s'était brisé en fragments acérés et la hampe était tordue, rendant l'arme inutilisable.
"Vous êtes vraiment Burmécien ? " demanda un jeune SOLDAT en levant la visière de son casque.
"Non, je suis un basilik en tutu," rétorqua Cid sans voir Zack faire signe au SOLDAT de se taire.
Fon Ronsenburg secoua la tête avant de se diriger vers ses hommes, prenant à part celui qui avait été touché d'un coup de queue. Il lui assena un sort de soin, une baffe à l'arrière du crâne, suivi d'un petit sermon pendant lequel le jeune homme se fit tout petit.
Cid regarda de nouveau sa lance, évaluant les possibilités de réparation avant de soupirer et retirer la matéria des encoches.
"Zack, tu pourrais couper la pointe ? " demanda-t-il en lui tendant la lance.
"C'est pas réparable ? " demanda le brun en prenant l'arme, la posant tête en bas contre un rocher.
"Non, une soudure serait trop fragile, il va me falloir une nouvelle lame."
Cloud prit son épée sur son dos et assena un coup derrière la pointe abîmée, la tranchant nette, et Zack rendit la hampe nue à son propriétaire.
"Merci. Ça fera l'affaire le temps qu'on retourne à Midgar," marmonna Cid d'un ton dépité avant de jeter un regard à Zack et Cloud, "c'est bon, allez-y, se faire chambrer pour avoir cassé sa lance, c'est traditionnel à Burmécia."
"Les allusions graveleuses aussi ? Parce que là j'en ai au moins trois qui me viennent," plaisanta Zack avant d'écoper lui aussi d'une tape à l'arrière du crâne.
Une exclamation dégoutée détourna leur attention et ils se tournèrent vers le cadavre du dragon. Vincent, agenouillé près du cadavre encore chaud, était en train d'agrandir une plaie dans le ventre d'un coup de couteau, dévoilant l'intérieur de son corps.
"Oh, c'est dégueu," marmonna un SOLDAT.
Une masse verdâtre et lumineuse se lovait dans les organes, parasitant plusieurs d'entre eux.
"Qu'est-ce que c'est ? " demanda Cid.
"Cancer mako," répondit le Capitaine, "c'est un des effets secondaires indésirables d'une surexposition à la mako."
"Il a dû manger des proies contaminées," nota Vincent.
"Ou le lieu même est contaminé. Capitaine Highwind, toujours pas d'odeur âcre ? "
Cid renifla et secoua la tête.
"Pas pour le moment."
"Continuons alors, sommes-nous loin du réacteur ? " demanda le Capitaine en se tournant vers les jumeaux.
"Une demi-heure à peu près, on va remonter par la cave à matérias," expliqua Zack en montrant une grotte.
"Je déteste ce coin," grommela Cloud, "c'est bourré d'insectes."
"Tu as peur des insectes ? " s'étonna un jeune SOLDAT en ricanant.
"Attends de les voir," expliqua Zack.


C'était effectivement de très gros insectes. Avec beaucoup de pattes.
Et capable d'infliger autant des morsures, des coups de boule, que des dégâts magiques.
Le tout en étant guérit par les sorts de feu.


Zack revint au pas de course vers leur troupe, son frère sur les talons et le visage sombre.
"Que se passe-t-il ? " demanda le Capitaine.
"C'est bizarre, y'a pleins de squames morts, des bienheureux, rien n'a été mangé et le réacteur a l'air intact. Par contre l'odeur de mako est INFECTE, il doit y avoir une fuite."
"Faisons vite alors," décida le Capitaine avant de se tourner vers ses hommes. "Deux d'entre vous restent ici surveiller l'accès. Les autres avec nous."
Vincent resta en arrière, échangeant son fusil pour son arme de poing, surveillant les arrières de la troupe. Après l'attaque du dragon, le silence était revenu sur la montagne, mais Vincent ne se sentait toujours pas tranquille. Il arriva sur une étendue vide devant le réacteur et resta quelques secondes à contempler la scène.
Le sol avait été soigneusement bétonné et aplani lors de la construction du réacteur, comme pour ceux de Midgar, mais tout était maintenant défoncé. Des sorts de terre avaient élevé des grandes stalactites de pierre, certaines tachées du sang de leurs victimes. Il reconnaissait aussi des traces en forme de fractales typiques d'impacts de sorts de foudre, quelques traces de brûlures et l'odeur de la mako était tellement forte qu'il avait l'impression de pouvoir la goûter.
Il y avait des corps un peu partout, couverts de morsures. Des bienheureux surtout, quelques squames monstrueux et, surtout, un homme vêtu de cuir noir, aux courts cheveux argentés, affalé face contre terre.
"Merde," murmura Cid.
Une fois la zone sécurisée et aucun adversaire vivant trouvé, les quatre membres d'Avalanche se rassemblèrent autour du corps. Cid prit quelques photos pour Shera avant que Zack ne le retourne prudemment.
Quelque chose de très grand avait mordu en travers de son épaule et de sa gorge, arrachant une bonne partie du torse avant de le recracher à côté du cadavre.
Deux yeux verts, fendus comme ceux d'un chat, regardaient fixement le vide, figés par la mort.
"Séphiroth ? " s'étonna le Capitaine en approchant à son tour.
Zack, Cid et Vincent jetèrent un regard inquiet à Cloud, Zack levant déjà la main pour le retenir au cas où, mais celui-ci se contenta de secouer la tête, se penchant pour s'appuyer sur ses genoux, observant le visage inerte.
"Non, ce n'est pas lui."
"Un Remnant ? " suggéra Cid, " il a un numéro ? "
A la grande surprise du Capitaine, Zack attrapa le cadavre par le poignet et retira son arme, une espèce de poing de combat mécanisé, serti de matérias. Une fois l'accès au poignet libéré, Zack lutta quelques secondes pour écarter la manche de cuir et le bord du gant.
"Ah… alors ça, c'est bizarre," murmura le brun en fronçant les sourcils.
"De quoi ? "
"Numéro 92. Comme le bras qu'on a récupéré au pilier 8."
Vincent se pencha, puis s'agenouilla, observant le tatouage de près. Le tatouage avait été fait récemment, les bords étaient nets et l'encre bien noire. Il laissa retomber la main du Remnant.
"Il a dû être régénéré et tatoué à nouveau."
"Que... qu'est-ce que c'est ces numéros ? " s'enquit le Capitaine d'une voix calme.
Trop calme.
Vincent leva les yeux vers lui. Le Capitaine fixait le cadavre d'un regard froid, les lèvres serrées et sa propre main gauche tremblait légèrement. Il baissa à nouveau les yeux vers Cid qui observait Fon Ronsenburg tout aussi pensivement avant de prendre une décision.
"Ce sont les numéros qu'Hojo utilise sur ses sujets d'expériences," expliqua le dragoon.
Zack leva son bras gauche en tirant sur sa manche de l'index droit, montrant le 49 tatoué sur son poignet.
"Oh," fit le capitaine d'une voix basse.
"C'est un des responsables de l'attaque du huitième pilier," ajouta Cid, "un clone de… du Général."
"Ça explique la ressemblance," nota le Capitaine d'une voix un peu plus ferme.
"Vous avez bien connu le Général ? " s'étonna Vincent.
"J'ai servi sous ses ordres à Wutai."
Vincent se releva, observant les alentours.
"Qu'est-ce qu'ils venaient faire ici ? " demanda-t-il pour lui-même.
"Une méga matéria ? " suggéra Zack.
"Hojo en a déjà une… Et Reeve nous aurait dit s'il y avait une méga matéria à Nibelheim," objecta le sniper.
"S'il y avait une méga matéria qui se formait ici, la sécurité aurait été renforcée et des troupes envoyées pour la protéger," ajouta Fon Ronsenburg en secouant la tête.
"Il voulait détruire le réacteur alors ? " suggéra Zack.
"Pourquoi l'arrêter d'abord ? Il aurait suffit d'une bombe," contra Cid.
"Il faut que nous entrions dans…" commença Fon Ronsenburg avant d'être interrompu par un hurlement de loup.
Tout le monde se tut, écoutant le long hurlement puissant, bien trop puissant pour les poumons d'un loup normal
"C'était le vent ? " demanda un des SOLDATs avec espoir.
Zack et Cloud se levèrent lentement, échangeant un regard abasourdi.
"Cloud ? C'est…"
"Oui," murmura Cloud, "c'est lui."
"Capitaine," intervint Vincent à son tour, les yeux levés vers le haut du réacteur, "rappelez vos hommes. Dites-leur de poser leurs armes."
Le sniper était déjà en train de mettre la sécurité sur son arme de poing, se penchant pour la poser à ses pieds.
"Vite," ajouta-t-il en faisant de même avec son fusil.
Cid se tourna dans la direction du regard de Vincent.
Un loup gigantesque, plus grand encore que le dragon, était assis en haut du réacteur, les fixant d'un regard bleu électrique.
"Zack, Cloud, quelles sont les règles quand on s'adresse à lui ? " demanda Vincent précipitamment.
"Ne pas croiser son regard, heu… Cloud et moi on peut l'appeler Vieux Père, mais pas vous je crois…"
"Hróðvitnir[1]," corrigea Cloud, "appelez le hróðvitnir, ou Ancien de la Montagne."
"Qu'est-ce que c'est que ce monstre ? " murmura le Capitaine en portant la main à la garde de son épée.
"Capitaine, non," ordonna Vincent en lui attrapant le bras, sans quitter le loup du regard, "même augmenté vous n'avez aucune chance contre lui."
"Posez tous vos armes ! " répéta Zack aux SOLDATs, " ne le regardez pas dans les yeux et inclinez la tête en signe de respect ! "
"C'est Fenrir," ajouta Vincent.
Le loup se ramassa sur lui-même avant de sauter, rebondissant sur le côté de la montagne autour du réacteur pour atterrir sur la place devant le réacteur.
Le sol trembla, les os des squames craquèrent sous ses pattes et le loup s'assit, fixant son regard irréel sur les humains devant lui. Il avait une fourrure grise bleue, formée d'une multitude de mèches de toutes les teintes de gris possible, du plus clair au presque noir. Des chaînes étaient enroulées autour de ses pattes avant et un long ruban argenté flottait autour de son cou[2].
Les épées des SOLDATs tombèrent au sol. Cid laissa la hampe de sa lance faire de même.
"Vieux Père," commença Zack sans lever les yeux.
Le loup avança une patte pour se pencher sur Zack, approchant sa tête de lui, suffisamment près pour que son souffle lui ébouriffe les cheveux.
Sa truffe était presque aussi grosse que la tête du jeune homme.
"Ah. La lignée Strife. Vous êtes de retour," déclara l'Ancien.
Il parlait comme Red, la gueule entrouverte, sans bouger les lèvres qu'il n'avait pas de toute façon, mais sa voix couvrait tous les autres bruits, aussi assourdissante qu'une tempête. Cid frissonna malgré lui. Il y avait des glaciers dans cette voix, une avalanche de rochers et de neige, des torrents de montagne qui dévalaient les pics à peine plus chauds que le givre des sommets.
"Nous venons de revenir," ajouta Cloud, subissant le même sort que son frère.
"Vous venez à cause de ces déchets ? " demanda le loup en se redressant, désignant les squames d'un geste du menton.
"Oui, Vieux Père," répondit Zack.
"Bien. Ils ont attaqué la montagne et tenté de détruire la ville des cousins. Je ne tolère pas ce genre d'invasion de mon territoire. Les humes ont déjà trop envahis," gronda le fauve en désignant le réacteur d'un coup de tête.
"Ouais, en effet… enfin, heu," commença Zack.
"Salutation de Daguerreo, Hróðvitnir," commença Vincent.
La truffe noire se dirigea sur lui.
"Tiens… Ce n'est pas souvent qu'un des tiens vient geler ici," nota le loup avec une pointe d'amusement dans la voix.
"Nous sommes ici pour traquer les… ces créatures."
Le loup hocha la tête pensivement avant de se coucher avec la délicatesse d'un vieux chien de chasse, poussant un profond soupir tout en croisant les pattes avant dans un grand bruit de métal quand ses chaînes s'entrechoquèrent.
"Que sont-elles ? "
"Nous... les appelons des squames. Leur maître se cache au fond des océans, dans une nef vivante qu'il a créée de toute pièce."
"Pas encore," soupira l'Ancien.
"Je le crains Hróðvitnir..."
"Il va falloir en parler aux autres," grommela le loup. "As-tu du feu ? "
Vincent se pencha sur son fusil, délogeant sa matéria de feu qu'il montra à l'Ancien.
"Hm, bien. D'autres ? "
Quelques SOLDATs sortirent les leurs de leurs armes, les montrant à l'Ancien de la même façon que Vincent, mains tendues et regard baissés.
"Mettez-moi le feu à ces déchets," gronda Fenrir en se relevant. "La planête elle-même ne veut pas de leur chair."
"Oui, Hróðvitnir," répondit Vincent.
"On s'en charge," ajouta Zack.
"Bien. Ah, encore une chose…"
Sa patte s'abattit entre Vincent et Fon Ronsenburg, ses griffes longues comme leurs bras, faisant trembler le sol et il pointa son museau devant eux, montrant les crocs, sa voix maintenant un tonnerre de montagne plutôt qu'un souffle de vent.
"Si vous redémarrez cette monstruosité qui boit le sang de Gaïa, je viendrais déchiqueter votre ville de mes crocs, me suis-je bien fait comprendre ? ! "
Le Capitaine resta muet de stupeur de la menace.
"Est-ce compris ? ! " répéta Fenrir.
"Oui, Hróðvitnir ! " finit par lâcher Fon Ronsenburg.
"Parfait."
Il tourna le museau vers les jumeaux, reprenant d'un ton plus calme.
"A notre prochaine rencontre, Louveteaux."
Le loup se redressa, étira ses pattes puis bondit de nouveau sur le haut de la montagne, disparaissant par-dessus son sommet.
Le silence régna sur la petite troupe.
"C'est normal ce genre de truc chez vous ? " demanda un des SOLDATS pendant qu'un de ses amis se laissait tomber assis par terre, les jambes coupées.
"Euh, pas tellement," admit Zack, "habituellement, il ne daigne parler qu'aux chasseurs, aux religieux, ou à la rigueur au maire…"
Cloud confirma d'un hochement de tête, agrippant la manche de son frère entre ses doigts. Le reste des SOLDATs semblait tout aussi choqué, y compris Fon Ronsenburg, qui gardait les yeux fixés dans la direction où avait disparu Fenrir.
"Première rencontre avec un Ancien ? " demanda Vincent.
"Vince, qu'est-ce que... Putain que… drekaskítur ! " balbutia Cid.
"On... on l'avait jamais rencontré," expliqua Zack. "On l'a juste entendu hurler de temps en temps quand on étaient mômes…"
"Vous… avez l'habitude ? " demanda le Capitaine à Vincent.
Vincent resta silencieux quelques secondes avant de répondre.
"Il y a un Ancien dans la ville où j'ai grandi… Père a tenu à ce que je sache m'adresser à eux avec le respect nécessaire."
"Ah, c'est là qu'est parti tout ton respect pour l'autorité ? " ricana Zack.
"Un Ancien pourrait me tuer d'un regard. Reeve n'en est pas encore capable," rétorqua Vincent en se penchant pour ramasser ses armes.
"Essaye de lui parler avant son premier café du matin, tu changeras d'avis," répondit le brun, imitant Vincent.
"C'était… une expérience," finit par déclarer Fon Ronsenburg.
"Vous n'allez pas redémarrer le réacteur, n'est-ce pas ? " demanda Zack en plissant les yeux d'un air soupçonneux.
"Je ne saurais même pas comment faire," répondit le Capitaine, tout en reprenant son arme, s'assurant que ses matérias étaient à leur place. "Je dirais que le réacteur est hors d'état de marche, ce qui a l'air d'être vrai. Si le Président Shinra tient absolument à le redémarrer, qu'il aille le dire lui-même à… A l'Ancien de la Montagne."
"Quelle est votre mission, alors ? "
Le SOLDAT secoua la tête d'un air las.
"Parfois Valentine, vous me rappelez exactement pourquoi je n'aime pas travailler avec un Turk."
"Si ça peut vous rassurer, même les Turks n'aiment pas travailler avec lui," marmonna Cid.
Zack et Cloud étouffèrent tous les deux un ricanement. Vincent ne réagit pas. Cid avait raison après tout.
"Votre mission ?
"Serez-vous aussi ouvert sur la vôtre ? "
Cette fois, Vincent hésita, jetant un petit regard à Cid qui soupira avant de répondre.
"Tout ce que Hojo a fait a commencé ici, à Nibelheim, avec le Général. Nous espérons trouver… quelque chose qui nous aiderait à le débusquer. N'importe quoi," expliqua Cid.
Le Capitaine hocha la tête et réfléchit à son tour avant de reprendre.
"J'ai été envoyé m'assurer qu'un spécimen important était toujours dans le réacteur et le ramener à Midgar."
"Un spécimen ? " répéta Vincent.
"On ne m'en a pas dit plus, sinon où le trouver."
Le SOLDAT blond désigna le réacteur du doigt.
"Là-dedans."
"Ça peut pas être un hasard que les squames l'aient attaqués, hein ? " demanda Zack.
"J'en doute."
La petite troupe jeta un regard vers le réacteur inerte, qui les surplombait d'une façon que Vincent ne pouvait s'empêcher de trouver sinistre.
"Détruisons les squames," suggéra-t-il en remettant la matéria de feu dans son emplacement sur son arme.
"Attend un peu," demanda Cid en retirant son sac à dos, sortant une trousse de matériel et des sacs de prélèvement.
"Que faites-vous ? " demanda le Capitaine en retenant ses hommes d'un signe de main.
"Faut cramer les squames, mais avant ça, j'aimerais faire quelques prélèvements," expliqua Cid en s'agenouillant près du Remnant.
"Tu sais faire ? " s'étonna Vincent.
"Shera m'a appris. C'est un peu comme dépecer un dragon... "
Il baissa les yeux sur le corps du jeune homme à ses pieds.
"... en pire."


L'intérieur du réacteur était sombre et silencieux.
Cid fut toutefois le seul à devoir allumer sa lampe.
Il était de toute façon le seul à en avoir une.
"Foutus augmentés," marmonna-t-il dans sa barbe.
Une dizaine de paires d'yeux brillants de mako et d'amusement se tournèrent vers lui et il grimaça.
"C'est flippant quand vous faites ça ! " protesta Cid.
"Tu es juste jaloux."
Vincent écoutait d'une oreille, restant aux aguets. Pour l'instant, le réacteur était similaire à ceux de Midgar, peut-être un peu moins bien entretenu, mais vu l'isolation de son emplacement, ça n'était pas si étonnant.
Et ça sentait la mako.
De plus en plus fort.
Un des SOLDATs envoyés en éclaireur dans une pièce revint, saluant son Capitaine.
"Capitaine. La pièce suivante est sécurisée."
"Qu'avez-vous trouvé ? "
"Deux cadavres de loups. Des makonoïdes. Des Squames. Des… des cuves à mako."
Fon Ronsenburg resta silencieux quelques secondes avant d'hocher la tête.
"Très bien. Allons-y."
Vincent remarqua que les SOLDATs se rassemblaient autour de leur capitaine, resserrant les rangs comme pour le protéger.
C'était un première classe, ils n'étaient que des seconds. Pourquoi voudraient-ils le protéger ?
De quoi voulaient-t-ils le protéger ?
La deuxième salle était un endroit inconnu à Vincent. Les autres réacteurs n'avaient pas eu cette pièce qui menait vers une pièce plus haute encore que le cœur.
La salle était rouge de sang et de rouilles. Un amas de tubes au plafond menait du cœur jusqu'à la salle suivante et une douzaine d'étranges habitacles métalliques, plus grands que des humains, étaient disposées en montée jusqu'au plafond, six de chaque côté d'un escalier encombré de cadavres.
Certains étaient ouverts et de la mako stagnait dans les cuves entrouvertes.
Un makonoïde était encore à moitié coincé dans sa cuve, son visage tordu par les mutations et ce qui ressemblait à de la douleur. Deux loups étaient étendus au sol, l'un d'eux décapités. Sa tête était toutefois toujours accrochée à la gorge d'un squame qui s'était vidé de son sang par la blessure. Cid jeta un regard dans le hublot d'une cuve et grimaça avant de revenir avec le reste du groupe.
"Il reste des makonoïdes dans ceux fermés," murmura-t-il.
"Les supports vitaux ont dû s'arrêter avec le réacteur," expliqua Fon Ronsenburg sur le même ton, "seuls les plus forts ont dû réussir à sortir."
"Les autres sont morts ? "
"J'espère pour eux," renchérit le blond avant de continuer, enjambant prudemment les corps jusqu'à la porte au fond de la pièce.
Une bouffée d'odeur âcre gifla les explorateurs.
"Ouf, Bahamut," jura Cid, "ça y est, je le sens."
"Alors ne nous attardons pas," rétorqua Fon Ronsenburg, "ça pourrait être dangereux pour vous."
"Ou provoquer une autre overdose chez Cloud," ajouta Zack avec un regard anxieux vers son frère.
"Qu'est-ce que c'est que ça ? " demanda le Capitaine des SOLDATs en arrivant au milieu de la pièce.
Vincent le rejoignit, imité par Cid, dont la lumière de la lampe torche accrocha une forme humaine.
Humaine, mais faite de métal.
Il s'agissait d'une statue de métal argenté, représentant une torse de femme, doté d'ailes gracieuses à la place des bras.
Elle avait visiblement été arrachée violemment de son emplacement, de multiples câbles pendant de l'arrière de la statue, et était cabossée à de multiples endroits. Vu le poids qu'elle devait faire, seul un augmenté avait dû pouvoir faire ça.
Vincent s'accroupit, effleurant le visage du bout des doigts. Oui, pas d'erreur. C'était elle. Le visage serein, les ailes.
Minerva, l'Ancienne de la Vie.
C'était bien la dernière chose qu'il s'attendait à trouver ici. Il posa deux doigts sur son cœur, avant de les tourner vers le sol, vers la Rivière de la Vie sous leurs pieds.
"Qu'est-ce qu'une représentation de Minerva fait ici ? " s'étonna-t-il.
Les jumeaux se tournèrent vers lui, intrigués.
"Qui ? "
"Minerva," répéta Vincent.
"La Déesse Morte," précisa Cid.
"Oh ! Celle de l'église de Madame Falmis ! " s'exclama Zack en reconnaissant le nom.
Vincent jeta un petit regard intrigué à Zack, puis à Cid. Il ignorait que les Burméciens révéraient encore Minerva, mais il vit Cid imiter son geste, deux doigts sur le cœur, puis vers le sol, vouant la Déesse au repos.
"Qui ? " répéta Fon Ronsenburg.
"On vous apprend quoi à Midgar quand vous êtes enfants ? " marmonna Cid, amusé.
"Kohlingen," corrigea le Capitaine, "et que les dieux ne meurent pas en général."
"Celle-ci est morte,' expliqua Vincent. "Il y a deux mille ans. Il s'est passé une catastrophe, celle qui a provoqué la disparition des Cetras et…"
"Oh… La Calamité ? " tiqua Cid.
Et il était temps de détourner la conversation, décida Vincent.
Il y avait une plaque de métal vissée au sol, à moitié cachée par l'aile de la statue et il poussa la représentation de la déesse pour la dévoiler.
"Jenova[3]," lut-il.
"Ça, c'est du Glacian," nota Zack en se penchant à son tour.
"Tu sais parler le Glacian ? " s'étonna Cid.
"Aérith me donne des cours de langue," expliqua le jeune homme avec un sourire grivois.
Derrière lui, Cloud grommela en se prenant le front dans la main. Vincent admit qu'il n'avait rien à dire, le peu qu'il connaissait en glacian, il l'avait appris auprès de Lucrecia et le vocabulaire avait été… disons limité à certaines situations.
Mais Jenova… Ça lui disait quelque chose.
Quelque chose qui remuait de mauvais souvenirs.
"Qu'est-ce que ça dit ? "
"Je suis pas sûr," répondit Zack. "Je, ou ye c'est pour tout ce qui est sacré je crois. J'entends Aérith le dire parfois quand elle prie… Nova par contre je sais, ça veut dire nouveau."
"Nouveau sacré ? " suggéra Fon Ronsenburg.
Ça y est, il se souvenait.
"Projet Cetra," murmura-t-il en se relevant.
"Vince ? " murmura Cid, inquiet.
"Le projet Cetra consistait en l'analyse et l'identification du corps trouvé à Grand Glacier. Une fois cet objectif atteint, le projet Jenova a été mis en place."
"La résurrection d'un Cetra," comprit Cid.
"Cid," fit la voix de Cloud, "regarde."
Cid tourna sa lampe dans la direction de Cloud, illuminant son dos, puis, suivant le geste du jeune homme, plus haut.
Il y avait un autre conteneur, transparent celui-ci, similaire à un tube à mako et Zack et Vincent reculèrent d'un même pas, par réflexe.
Une grande entaille avait tranché dans le haut du tube, brisant la vitre et laissant dégouliner la mako contenue dedans, découpant les machines et les murs tout autour.
"Je reconnais ce genre d'entailles," murmura Fon Ronsenburg.
"Séphiroth," ajouta Cloud, "il était là."
Cid approcha, illuminant l'intérieur du tube.
"Oh… Bahamut, Ronsenburg ! "
"Si vous tenez absolument à raccourcir mon nom, appelez-moi Basch[4]," grommela le Capitaine en approchant à son tour.
"Je crois que votre spécimen est toujours là," acheva Cid en montrant l'intérieur du tube.
Un corps était effectivement toujours recroquevillé dans le reste de la mako.
Et Vincent le connaissait.
Il n'allait certainement pas oublier cette peau grise et cette chair dépourvue de sang.
Ces ailes déformées, comme fondues, où étaient encore piquées des plumes blanches, rouges et noires.
Ces organes en trop, comme trop grands, trop nombreux pour être contenus dans le corps féminin, presque frêle malgré sa taille...
Ces yeux qui s'ouvraient de manière incongrue, un sur le sein, un autre flottant près d'elle.
"Je crois que je vais être malade," marmonna la voix de Cloud derrière lui.
Vincent sursauta quand Zack lâcha son arme qui retomba dans un grand bruit métallique, attrapant son frère à bras le corps pour le sortir de la pièce.
"Zack ? "
"Je gère ! " répondit la voix de Zack venant de l'autre pièce.
Il y eu un bruit de rendu.
"Je gère pas," admit de nouveau Zack.
"Fais sortir Cloud du réacteur ! " ordonna Cid.
"Cid, si Cloud réagit à la mako, tu devrais sortir aussi avant d'être intoxiqué à ton tour," conseilla Vincent en ramassant l'épée de Zack.
Le dragoon soupira mais hocha la tête et emboita le pas à Zack, laissant Vincent avec les SOLDATs.
"Capitaine, c'est bien ce spécimen que vous veniez chercher ? "
Le SOLDAT ne répondit pas, le regard tourné vers la créature.
"Capitaine ? " répéta Vincent en approchant.
"Monsieur ! Arrêtez ! " s'exclama un des deuxièmes classes.
Vincent obéit, tournant le regard vers lui. Le jeune homme, Grim, s'il se souvenait bien, lui fit signe de reculer.
"Ça lui arrive des fois. On a une procédure," expliqua-t-il, "reculez encore."
Vincent s'éloigna de quelques pas.
Suffisamment pour voir Grim jeter quelque chose vers l'épaule de son supérieur. Une petite pierre[5].
A l'impact, Fon Ronsenburg se tourna vivement, l'épée au clair, menaçant son subordonné avant de le reconnaître.
"Grim ? "
"Vous faisiez une crise, Capitaine," expliqua le jeune homme, pas plus perturbé que ça.
Le blond jeta un regard atterré autour de lui, cherchant où il se trouvait, avant d'arriver enfin à reprendre le contrôle de ses émotions.
"Merci, Grim," déclara-t-il en rengainant son sabre.
"Capitaine, avez-vous besoin de sortir ? " demanda Vincent.
Fon Ronsenburg lui adressa un regard méfiant, que Vincent laissa couler sur lui.
"Je… Je dois organiser l'évacuation du spécimen," déclara l'homme d'un ton sec, "où… où est le Capitaine Highwind ? "
"Il est sorti. L'abondance de mako rendait Cloud malade, c'était plus prudent."
Fon Ronsenburg hocha la tête et fit signe à ses hommes de sortir de la pièce.
Ils retrouvèrent Cid et les jumeaux dehors. Cloud s'était accroupi au sol et son frère lui frottait le dos d'un air inquiet.
"Respire, ça va aller."
"Elle crie comme un goret qu'on égorge," marmonna Cloud.
"Cid, tu vas bien ? " s'enquit Vincent.
"Je me sens parfaitement bien," répondit le dragoon, fumant sa cigarette, "ce truc là-dedans va me filer des cauchemars, mais à part ça, je vais bien. C'était quoi ? "
"C'est classifié," répondit Fon Ronsenburg.
"C'est la Cetra," déclara Vincent en même temps.
Le SOLDAT blond se tourna vers lui, les yeux écarquillés.
"Comment savez-vous ça ? C'est un projet top secret qui a été clôturé il y a plus de vingt ans ! "
"Classifié," rétorqua Vincent.
"Tu veux dire… La Cetra sur laquelle expérimentaient Falmis, Hojo et…" commença Cid.
"Le Docteur Crescent," acheva Vincent.
"Votre Turk est très très bon," marmonna le Soldat, non sans fixer Vincent d'un regard agacé.
"Mais à l'époque, elle avait une tête," nota Vincent.
Pas que ça aurait amélioré l'apparence répugnante de la créature, loin de là. Vincent n'avait jamais aimé son regard fixe. Il n'avait d'ailleurs jamais compris comment son corps avait pu rester intact deux mille ans dans le sol gelé de Grand Glacier.
Enfin, intact… Les scientifiques avaient théorisé sur la cause de sa mort pendant des semaines avant que Vincent n'intervienne et leur explique qu'elle avait été assassinée.
Et probablement démembrée. Ses bras et ailes avaient été tranchés, son ventre proprement ouvert et vidé, même son crâne avait été fracassé, dévoilant son cerveau.
Qui que ce soit qui l'ait tuée, il ou elle y avait mis beaucoup d'entrain.
"Et elle ne l'a plus," confirma le Capitaine, "tranchée nette. Séphiroth a dû l'emporter avec lui."
"Ils venaient la chercher, mais ont été attaqués par Fenrir et sa meute," ajouta Vincent.
"Mes ordres sont de ramener ce spécimen à Midgar," reprit Fon Ronsenburg, "nous avons un conteneur à bord du Haut-Vent. Pensez-vous qu'il soit possible de l'amener ici, Capitaine ? "
"Il y a un treuil pour pouvoir charger ou décharger dans des endroits difficiles d'accès," répondit Cid. "Je ne suis pas sûr de vouloir ce truc à bord, cela dit."
"Ordre de Shinra."
Zack se releva, aidant Cloud à faire de même.
"Ouais, mais pas aujourd'hui," déclara-t-il en s'assurant que son frère tenait debout seul.
"Strife..." commença le Capitaine
"Il est quelle heure en local Cid ? "
"Seize heures. Ajoute huit heures pour l'heure Midgar," répondit le pilote.
"Minuit" calcula Zack en comptant sur ses doigts, "on est tous crevés et le soleil se couche dans deux heures à cette période de l'année. On ne pourra pas retourner au Haut Vent et charger la Cetra avant la nuit."
Le Capitaine admit le point. A contre-cœur, mais il l'admit.
"Les squames ne sont plus là," ajouta Cid, "je propose qu'on verrouille la porte du réacteur pour empêcher les monstres d'entrer, et on reviendra demain avec le Haut Vent pour charger ce truc."
"C'est… raisonnable," admit Fon Ronsenburg encore une fois.
"Alors on rentre. Et espérons qu'on ne tombe pas encore une fois sur un putain de dragon," maugréa Cid dans sa barbe.


Ils tombèrent pas sur un putain de dragon.
En revanche, il y eut un vol de Zuu.
Et les SOLDATs furent épouvantés quand Zack et Cloud en dépecèrent deux afin de les ramener à Nibelheim pour le repas.


Le lendemain matin, Vincent alla trouver Cid qui préparait l'extraction du spécimen, ainsi que l'évacuation des villageois vers Rocket Town. Il était dans la salle de commandement du Haut Vent avec le navigateur et le Capitaine Fon Ronsenburg.
"Bonne nouvelle ! " déclara Luca en entrant, se glissant entre Vincent et le montant de la porte, " le Directeur Tuesti est en train d'organiser l'envoi de produits de première nécessité directement à Rocket Town ! Vêtements, nourriture à longue conservation, un purificateur d'eau au cas où, et de quoi faire des réparations d'urgence ! "
"Parfait," répondit Cid. "Il ne reste qu'à décider ce qu'on fait en premier : L'évacuation ou le spécimen."
"Je ne pense pas que Shinra aimerait savoir le spécimen à proximité de civils," nota le Capitaine, " question de confidentialité."
"Alors on commence par les réfugiés," déclara Cid, "on les dépose à Rocket Town avec une partie de la nourriture et de l'eau le temps que le ravitaillement arrive."
"Et je laisserais quelques SOLDATs pour les protéger. Ça me convient," convint Fon Ronsenburg, "au retour, nous nous chargerons du spécimen."
"En attendant, les jumeaux et moi commençons à explorer le Manoir," déclara Vincent.
Cid leva le nez des documents dispersés sur la table, son expression se fermant aussitôt.
"Non."
"Cid, notre mission…"
"Ça a attendu trente ans, ça attendra quelques heures sans problème."
Cette fois, ce fut l'expression de Vincent qui se ferma et Luca grimaça, se glissant derrière son tuteur. Cid se redressa, posant sa main sur l'épaule de l'adolescente.
"Luca, prépare le plan de vol jusqu'à Rocket Town seule, Cid vérifiera après toi."
"C'est vrai ? ! " s'exclama l'adolescente, un grand sourire aux lèvres.
"Faut que tu apprennes. Capitaine, je vous laisse aller prévenir les villageois, je vous rejoins dans quelques minutes. Vincent, il faut que je te parle."
Luca et son mentor disparurent rapidement, emmenant une partie des documents, probablement pour préparer l'itinéraire, pendant que le Capitaine faisait de même.
"Il faut qu'on aille au manoir," déclara Vincent dès qu'ils furent seuls.
"Le professeur Falmis l'a déjà fouillé quand il est venu te chercher, non ? "
"Non, il y a des choses dans ce manoir qu'il ne connaît pas."
"Et toi oui ? " rétorqua Cid.
"Oui ! " répliqua Vincent avant de serrer les dents, prenant une longue inspiration pour se calmer avant de reprendre. "Il y a un laboratoire secret. Lu… le Professeur Crescent et Hojo l'avaient installé en cachette, c'est là qu'Hojo me gardait."
Étonnement, ça ne sembla pas convaincre Cid qui se redressa et croisa les bras.
"Tu n'iras pas au Manoir seul."
"J'irais avec les jumeaux…"
"Non. S'il y a eu des expérimentations dans ce Manoir..."
"Il y en a eu."
"Alors vous êtes les dernières personnes au monde à devoir poser un pied dedans ! "
Vincent jeta un regard agacé à Cid mais le pilote continua, contournant la table pour approcher de Vincent.
"On ira dans ce putain de manoir et on fera cette putain de mission, mais t'ira pas SEUL. Il y a trop de risques pour que tu croises un truc du malade et que tu repartes en limite ! "
"Je suis capable de me maîtriser ! "
"Comme hier ? "
"Dis celui qui a sauté deux fois sur la tête d'un dragon ! "
"Ça n'a AUCUN rapport ! Tu n'es pas en état d'affronter ce qui s'est passé au Manoir ! "
"Je ne suis pas…"
"Pas quoi ? ! "
Vincent serra les dents, le regard passant de gauche à droite, sautant d'un point à l'autre, sans arriver à croiser celui de Cid.
"Pas quoi, Vince ? " répéta le pilote, plus calmement.
"... Faible."
"Tu te fous de moi ? "
"Cid…"
"Tu as… Bordel Vince, tu as subi des trucs que personne ne pourrait supporter, que je ne pourrais pas supporter et tu en es ressorti VIVANT ! Tu crois que c'est une preuve de faiblesse ? "
"Pourquoi est-ce que tu essayes de m'en empêcher alors ? "
"Parce que tu n'as plus à faire l'incassable maintenant. Tu n'as plus à continuer de subir tout ce que tu te prends. Faut que tu commences à apprendre à esquiver. C'est un truc de Turk ça d'ailleurs, je comprends pas que tu le fasses pas."
"Je ne suis pas lâche."
"Pas faible, je sais, pas lâche non plus, je sais aussi, mais tu n'iras pas dans ce Manoir sans backup ! Tu restes dans le Haut Vent, tu nous aides au rapatriement des villageois et c'est un ORDRE ! "
"A vos ordres, Capitaine," rétorqua Vincent avant de faire demi-tour, quittant la salle de commandement.
"Vincent ! Attends… Merde… MERDE... HELVÌTIS[6] ! "


Quand Basch parvint enfin à trouver un moment pour discuter avec le Capitaine d'Avalanche en tête à tête, ce ne fut qu'à Rocket Town, une fois les réfugiés installés, et pendant que tout l'équipage du Haut Vent s'affairait à rétablir l'électricité et l'eau courante dans les maisons abandonnées depuis quelques années. Les Nibelungens faisaient preuve d'une résilience extraordinaire et tous les bras disponibles étaient occupés à nettoyer et aménager les maisons en préfabriqué, mais pour les tâches plus spécialisées, c'était le Capitaine Highwind et ses hommes qui s'en chargeaient.
Et réparer un générateur impliquait apparemment de jurer copieusement à son encontre.
Basch toqua à la porte de la remise dans laquelle Highwind s'échinait en jurant dans deux ou trois langages différents.
"Un problème, Capitaine ? "
"C'était déjà pas le top du marché mais six ans sans le démarrer, ça n'aide pas, drekaslím[7] ! "
Il avait été d'une humeur massacrante depuis la dispute avec le Turk à bord du Haut Vent, et même le navigateur avait choisi de ne pas le taquiner, malgré l'évidente familiarité que se permettait l'équipage envers leur Capitaine.
Il avait fallu des années à Vossler pour le tutoyer en privé, et au bout de trente secondes dans la même pièce, la viéra finissait enroulée autour d'Highwind, au grand dépit de tous les hommes présents, sauf son mari. Basch avait entendu dire que les aéronautes étaient 'spéciaux' mais il soupçonnait que ceux-là l'étaient plus que les autres.
Il attendit qu'Highwind ai fini une manœuvre sur le panneau de réglage du générateur avant de reprendre.
"Il y a un problème avec votre Turk ? "
Basch apprit un nouveau juron en Burmécien avant que son homologue ne réponde.
"Pas mon Turk. Et il est Ex-Turk."
"Il faudra m'expliquer comment il a fait cet exploit," déclara Basch.
"Classifié," marmonna Cid en serrant rageusement une vis.
"Autant que le projet Jenova ? "
Cette fois, ce fut un regard agacé qui lui répondit avant qu'Highwind ne remette ses mains à l'intérieur du générateur, retirant une pièce encrassée.
"Classifié par mon amitié pour cette tête de chocobo. Ce sont ses secrets et je ne les révélerai pas."
Hm. Amitié. C'était un mot… probablement approprié vu la façon dont les deux hommes s'étaient criés dessus le matin même.
"Hojo a expérimenté sur lui, n'est-ce pas ? "
Le pilote serra les dents en tournant le regard vers le SOLDAT.
"Vous étiez tous les deux en train de crier," expliqua Basch, " et je suis augmenté."
Le Capitaine Highwind se prit le visage entre les mains, étalant de la graisse sur son visage.
Cela faisait un moment qu'Avalanche était formé et que le Capitaine du Haut Vent cohabitait avec des augmentés, il devrait savoir qu'il fallait bien baisser la voix pour parler en secret à quelqu'un quand des SOLDATs étaient à proximité.
"Ronsenburg ? " soupira Cid en baissant les mains, contemplant pensivement le générateur comme s'il envisageait de lui donner quelques coups de boule en plus des insultes.
"Fon Ronsenburg ou Basch," corrigea le SOLDAT avec un sourire.
"Basch," décida le pilote avant de se tourner vers lui, "pourquoi est-ce que… Pourquoi devrais-je vous faire confiance ? "
Le capitaine Highwind avait des raisons de ne pas faire confiance à quiconque venant de la Shinra. Basch suivait de près tout ce qui se rapportait à Avalanche depuis la création de l'unité. Il avait admiré leur ressource, leur efficacité pour une unité dont la moitié n'était pas augmenté, leur taux de réussite de mission, similaire à ceux des SOLDATs première classe. Il avait vu tous les coups bas que le Président et Heidegger avaient fait pour tenter de contrôler l'unité, depuis les démineurs espionnant pour eux, jusqu'au dernier coup de poignard dans le dos avec la prise de pouvoir d'Heidegger sur un prétexte mineur.
Il était un des premiers surpris qu'Avalanche n'ait pas déjà explosé ou fomenté un coup d'État pour renverser Shinra. Il avait lui-même du mal à contenir les envies de rébellion de ses hommes parfois.
Et si quelqu'un d'un autre département venait lui proposer son aide contre l'inactivité de leurs chefs, il serait le premier à se demander ce que ça cachait.
"J'ai… connu le Grand Chambardement," commença Basch, " j'ai même… temporairement quitté le SOLDAT quand… les crimes d'Hojo ont été révélé par le Directeur Morrow."
Le Capitaine continuait de le regarder d'un air pensif, écoutant attentivement.
"Après qu'Hojo ait disparu avec Séphiroth et ses sujets d'expériences, j'ai vu Heidegger prendre le contrôle du SOLDAT et des Turks et en faire des outils pour ses ambitions. Tout comme il est en train de prendre celui d'Avalanche. Je suis revenu à Midgar dès que j'ai appris le retour d'Hojo. J'espérais… j'espérais faire une différence en retournant au SOLDAT. "
"Mais ça n'a rien fait."
"Si. Si mais pas assez. Mon statut de vétéran de Wutai et de SOLDAT première classe m'aide à conserver un peu d'autorité, mais je n'ai aucun pouvoir décisionnaire. Chaque mission ordonnée par Heidegger me coûte des hommes. Et je perds patience."
Il se redressa, approchant du Capitaine Highwind.
"Vous avez des alliés à la Shinra, Capitaine. Plus que vous ne le pensez. Laissez-nous vous aider."
Le Capitaine Highwind se frotta pensivement le front du dos de la main, étalant encore plus les traces noires sur son visage. Il finit par soupirer et hocha la tête.
"J'en parlerais à notre Directeur."
"Le Garde-Chiourme à l'air plus raisonnable que Gyahaha, en effet."
"Seize ans à Midgar et la poésie du coin me laisse toujours sur le cul," grommela Cid avec un petit rire.
"La poésie Burmécienne semble du même acabit, Capitaine Highwind."
"Appelle-moi Cid."
"Très bien, Cid."
"Et aide-moi à redémarrer ce générateur."
"Sur ce coup-là, à moins qu'un sort de soin fonctionne, je ne saurais pas quoi faire," commenta Basch en se penchant sur le panneau du générateur.
"Au point j'en suis..."


Dix minutes plus tard, le générateur se ralluma en crachotant.
"Esuna ? "
"Je comprends pas non plus, mais si ça marche…"


Si on demandait aux jumeaux, ils diraient que Vincent boudait.
Vincent, lui, aurait simplement répondu qu'il soulageait sa frustration avec des travaux physiques en attendant qu'ils retournent à Nibelheim.
Ils étaient à deux doigts de trouver des réponses, il en était persuadé et ils devaient…
Ils devaient aider des gens en attendant.
Il était ridicule, réalisa-t-il en posant une caisse hors de la maison qu'il vidait pour ses futurs habitants.
En quittant Rocket Town, les ingénieurs du Département d'Aéronautique avaient soigneusement emballé et rangé leur matériel et archives dans leurs maisons. Pour libérer de la place, il fallait maintenant tout rassembler dans le bâtiment le moins apte à accueillir une famille pendant l'hiver. C'est là que la force des augmentés était utile, et Vincent avait suivi le mouvement pendant que les mécaniciens du Haut vent s'occupaient de l'électricité.
Il n'entendait plus Cid jurer d'ailleurs. Il avait dû finir par réparer le générateur qui lui résistait.
"Vous pouvez y aller," déclara Vincent à la famille qui patientait, les bras chargés d'affaires emballées dans des draps. "Il faudra nettoyer, mais il n'y a pas de dégâts."
"Merci Monsieur ! " s'exclama le père de famille, un homme blond d'une quarantaine d'années avant d'emporter le gros de leurs bagages, suivit par sa femme et leur fille aînée.
Le grand-père resta à l'extérieur, surveillant les deux petits derniers de la famille, un bébé, qui avait été placé dans une caisse vide en guise de berceau, et une fillette de l'âge de Marlène, restée sur les genoux de son ancêtre.
"Merci Monsieur, " déclara le vieil homme en faisant sauter la petite sur son genou, "j'aurais eu dix ans de moins, je vous aurais donné un coup de main."
"Ça ne me dérange pas."
Le vieil homme le regarda attentivement, comme s'il essayait de mettre le doigt sur quelque chose.
"Excusez-moi, mais… je vous ai déjà rencontré, non ? "
Oh, Minerva.
Il avait pensé qu'en trente ans, personne ne l'ayant connu ne serait encore en vie, ou que personne ne se souvienne de lui, mais…
Il reconnaissait l'homme devant lui. Bien plus âgé, bien sûr, ses cheveux noir devenus blanc comme neige et sa musculature fondue par l'âge mais…
Oui, il le reconnaissait.
Le propriétaire de la boutique du village qui se doublait aussi de la poste et du bar. Trois raisons qui avaient fait que Vincent et lui s'étaient souvent rencontrés pendant l'année passée à Nibelheim[8].
"Je crois que vous devez me confondre avec quelqu'un, Monsieur," répondit Vincent d'un ton aussi sincère que possible.
"Non, non, je vous ai déjà vu…" rétorqua le vieil homme.
"On a fini ! " claironna la voix de Zack qui arrivait, transportant plusieurs caisses, Cloud sur les talons, également chargé.
Le vieil homme tourna la tête en direction de la voix, puis leva très haut les yeux.
"Izack ? Croc et os, mon garçon, tu as grandi ! "
"Pépé ! " s'exclama Zack, posant les caisses sans délicatesse, obligeant Vincent à retenir la pile pour l'empêcher de s'effondrer.
Le vieil homme se hissa sur ses pieds, prenant sa petite fille dans ses bras et laissa Zack l'étreindre avec précaution. Il assena une tape solide sur le dos du jeune homme en réponse, comme vexé.
"Arrête un peu de me ménager, gamin," grommela-t-il " je suis vieux, pas fragile ! "
"Désolé, Pépé… Je suis désolé pour la boutique, toi et Alaric en étiez tellement fiers..."
"Boh, t'en fais pas, on reconstruira au printemps, ce sera l'occasion d'ajouter le chauffage central. Qui est ton ami ? "
Zack ne vit pas Vincent lui faire signe de se taire.
"Ah, oui Pépé, je te présente Vincent, Vincent, voici Pépé Wilhelm, l'aïeul du village."
"Ah ! " s'exclama le vieux Wilhelm, faisant sursauter Zack." je le savais ! Vincent ! Vincent Valentine ! "
La confusion sur le visage de Zack laissa place à une panique catastrophée quand il comprit sa gaffe. Derrière lui, Vincent vit Cloud poser son front sur ses caisses d'un air exaspéré.
"Je…" commença Vincent, cherchant frénétiquement une explication.
"Oh, ça explique tout," murmura le vieil homme d'un air peiné, "ne dis rien, je comprends."
"Je… pardon ? "
"Tu es le bébé, hein ? " murmura le vieil homme sur un ton de confidence.
La conversation prenait un tour que Vincent n'aurait jamais pu prévoir.
"De quel bébé tu parles, Pépé ? " s'étonna Cloud en posant son chargement, approchant à son tour pour étreindre le vieil homme.
"Ah, c'était il y a trente ans, tu n'étais pas encore là et c'est une sale histoire. Mais, quand je vois ton ami, là, tout s'explique. C'est le bébé de la jolie fille. La scientifique aux yeux verts."
"Lucrecia Crescent ? " risqua Vincent.
"Hm. Une pauvre fille avec un très mauvais goût en matière d'homme. "
"Qu'est-ce que tu veux dire, Pépé ? " demanda Zack, curieux.
"Il y a une trentaine d'années, trois scientifiques de la Shinra sont venus à Nibelheim. Un rigolo à moustache, une jolie jeune fille et le Bâtard, que ses os pourrissent dans la boue."
Le vieux Wilhelm cracha au sol et les jumeaux l'imitèrent. La petite fille aussi, même si ce fut moins efficace et son grand-père lui essuya aussitôt le menton de son mouchoir.
Probablement une coutume locale, jugea Vincent.
"Et avec eux, il y avait un garde du corps. Beau garçon avec ça, tout le temps qu'il était là, les filles du village soupiraient après lui. "
"Vraiment ? " ricana Zack avec un petit sourire en coin.
"Mais lui, rien à faire des filles du village. Ça se voyait à dix mètres qu'il n'en avait que pour la mignonne aux yeux verts. Y'a même eu des rumeurs comme quoi ça allait un peu plus loin, si tu vois ce que je veux dire," ajouta l'ancien avec un petit coup de coude dans les côtes de Zack.
Ça n'était pas exactement comme ça que Vincent avait envisagé de parler de Lucrecia aux jumeaux.
Pour être honnête, il n'avait jamais envisagé de le faire, mais, quand même.
Il jeta un regard agacé au brun quand celui-ci laissa échapper un petit ricanement.
"Et qu'est ce qui s'est passé ? " demanda Zack.
"On n'a rien compris, du jour au lendemain, elle s'est acoquinée avec le Bâtard. Mariage express devant le maire un mois plus tard, en deux heures c'était plié."
"Vraiment ? "
"Zack, je crois que…" commença Cloud d'un ton hésitant, son regard alternant entre le vieil homme et Vincent.
"Ouais. Elle est tombée enceinte, et un jour, le Bâtard a annoncé que le Turk était décédé. Y'a pas eu d'enterrement, je crois que son corps a été rapatrié. Et puis… Elle a accouché… et elle en est morte. Dès le lendemain, le Bâtard a emporté le bébé et son corps. Il n'a pas versé une larme. A même eu l'air étonné qu'on lui présente nos condoléances, mais je comprends maintenant."
Wilhelm regarda Vincent d'un air triste, plein de pitié.
"Ecoute gamin, je ne sais pas ce que le Bâtard t'a dit, mais je peux te jurer quelque chose : Ce n'est certainement pas lui ton père."
"Je ne…"
"Il suffit que je te regarde. Tu es le portrait craché de ton père. Le vrai je veux dire."
"Je…"
"Pépé…" reprit Cloud en levant la main.
"Et ne sors pas cette ridicule histoire de prématuré."
Quelle histoire…
"Tu étais un bébé de trois kilos huit cents, certainement pas un prématuré de sept mois. Je la connais cette excuse. Alaric aussi était 'prématuré'. Né six mois après mon mariage avec sa mère. Personne n'est dupe."
"Pépé, je suis outré ! " s'exclama Zack.
"Toi ? Mon cul et mes crocs, gamin, tu aimes trop les ragots pour ça."
Il n'avait jamais réalisé… il n'avait pas fait le calcul… Il était mort en juillet et il…
Séphiroth était né en janvier. S'il avait été prématuré à sept mois, la conception aurait été en… en juin. Soit après le mariage d'Hojo et Lucrecia mais… S'il ne l'était pas.
Neuf mois avant.
Quelques jours avant que Lucrecia et lui…
Non...
"Tu es en train de dire que… le Bâtard n'était pas le père du bébé ? "
"Tu as vu la gueule du Bâtard ? Certainement pas celle-là" ajouta le vieux Wilhem en montrant le visage de Vincent. "Il s'est retrouvé cocu avant même la naissance du gamin, tu m'étonnes qu'il l'ait eu mauvaise ! "
"Pépé, Zack ! " s'exclama soudain Cloud, assenant un petit coup dans le dos de son frère, le faisant sursauter.
Les deux hommes se tournèrent vers le blond qui désigna Vincent.
Le sniper était si pâle et immobile qu'on aurait dit qu'il venait de prendre un sort de gel.
"Eh… ça va ? tu es tout pâle, gamin ? " s'inquiéta le vieil homme.
Cloud approcha de Vincent, posant sa main sur son coude et l'interrogeant du regard.
"Vincent ? " murmura Zack.
"Oh… Fenrir. Tu ne savais vraiment pas ? " réalisa Wilhelm.
Vincent secoua lentement la tête de gauche à droite.
"Ah… Eh bien, je suis navré que tu l'aie appris comme ça… mais c'est plutôt une bonne nouvelle non ? Ça veut dire que tu n'as rien en commun avec le Bâtard."
"C'est... en effet... Important… je vous remercie de me l'avoir… annoncé. Excusez-moi," marmonna-t-il avant d'attraper une caisse et s'éloigner.
"Vous êtes vraiment des hommes des montagnes, tous les deux ! " s'exclama Cloud avant de lui emboîter le pas.
"Désolé, Cloud," s'excusa Zack.
"Décidément, ton frère est le portrait de votre mère," nota Wilhelm.
"Pas moi ? " s'offusqua Zack.
"Nan, toi, tu tiens de votre grand-père, il ne ratait jamais une occasion de ne pas fermer sa grande gueule."
"Pépé, c'était ton cousin je te rappelle ! "
"C'est pour ça que j'ai le droit de le dire ! "


"Vincent ? " appela Cloud en arrivant dans la maison qui servirait de stockage.
Il flaira l'air brièvement avant d'entrer plus en avant, traversant une pièce en préfabriquée pour arriver dans la suivante.
Vincent s'y trouvait, assis sur une chaise, la tête entre les mains. Cloud tapa doucement du pied sur le plancher couvert de lino. Le sniper se redressa vivement et Cloud eut à peine le temps de voir son expression passer d'ébranlée à soigneusement neutre.
Mais il la vit.
"Est-ce que ça va ? " s'enquit Cloud en approchant.
Le brun hocha la tête en se relevant, s'occupant d'aligner correctement les caisses.
"Désolé que tu ais eu à subir l'absence de tact typiquement Nibelungen," s'excusa Cloud.
"Vincent ? Cloud ? ! "
"On est là ! " répondit Cloud.
Le Strife brun arriva à son tour, déboulant dans la pièce comme un troupeau de chocobo.
"Vincent ? Ce qu'a dit Pépé… c'est vrai ? "
"Presque…"
"Oui, à part le fait que tu n'es pas ton propre fils, je m'en doute. J'ai du mal à croire que tu sois papa ! Qu'est ce qui est arrivé au gamin ? "
"Zack, ne recommence pas," soupira Cloud en l'attrapant par la manche.
"Tu peux essayer de le retrouver ! T'imagines ? Le gosse pourra être que ravi de découvrir que Hojo n'est pas son père ! "
"... Non."
"Comment ça non ? Vincent, tu ferais un super père et…"
"Le fils d'Hojo. C'est Séphiroth."
Zack se dressa, comme piqué par un insecte.
"Séphiroth Hojo de son nom complet," précisa Vincent, "c'était écrit sur le certificat de naissance de son fils."
"Oh… merde," résuma admirablement Zack, "tu es le père de Sép…"
Vincent leva une main tout en secouant la tête.
"Non. C'est… Ce n'est pas possible."
"Mais Vincent…"
"NON," répéta le sniper, "L'argument principal de... De Wilhelm, c'est qu'il croit que je suis l'enfant parce que je ressemble à… au Turk qu'il a connu."
"Séphiroth ressemble pas à Ho..." commença Zack avant d'être bâillonné par Cloud.
"Il ressemble à sa mère ! " s'exclama Vincent, les yeux étincelants, " il… Il a ses yeux, il a son visage, il a même sa couleur de peau et... il n'y a que les cheveux et c'est… ce sont les mêmes que ceux la Cetra, ce sont probablement les manipulations génétiques…"
Cloud fit reculer Zack d'un pas devant l'agitation de Vincent qui faisait les cent pas devant eux.
"La grossesse de Lucrecia a été compliquée, avec les injections de cellules, elle était toujours malade, elle a... elle a failli perdre son enfant plusieurs fois… qu'il soit prématuré c'est… c'est normal. Hojo est le père de Séphiroth et c'est TOUT."
Il s'arrêta devant les jumeaux et les regarda, à bout de souffle. Cloud avait toujours la main en travers de la bouche de Zack et ils le fixaient tous les deux avec inquiétude.
"N'en parlez pas aux autres."
"D'accord," répondit Cloud.
"Je vais chercher le reste des caisses," marmonna Vincent avant de sortir, bousculant légèrement Zack au passage.
Les deux Strife le regardèrent sortir sans un mot avant d'échanger un regard.
"J'ai merdé ? " marmonna Zack quand Cloud le libéra.
"Taille dragon," rétorqua son frère avant de poser son front sur l'épaule de Zack.
Par habitude, Zack posa le menton sur le crâne de son frère, frottant son nez contre ses mèches en bataille.
"C'est pas juste, Cloud," finit-t-il par marmonner.
"De quoi ? "
"Vincent mériterait mieux que tout ce qu'il se prend."
"On lui tiendra Hojo pour qu'il l'abatte," promis Cloud.
"Dès qu'on lui a coupé les mains ? "
"Ouais."


"Capitaine, vous ne pensez pas que vous devriez faire une pause ? "
Cid leva les yeux vers son chef-mécanicien, puis les baissa sur sa tasse. Il se trouvait sur le pont extérieur, à boire son thé et à fumer sa cigarette pendant que Basch et ses hommes s'occupaient de sortir le spécimen du réacteur pour la fourrer dans un conteneur spécial et, espérons-le, étanche.
Cid les laissait faire. Ce truc lui filait la nausée rien qu'à le regarder. Il avait du mal à croire que l'horreur décapitée dans le réacteur soit une Cetra, mais bon, il n'avait jamais de Cetra, vivant ou mort, il ne connaissait d'eux que les légendes que les vieux de Burmécia racontaient aux enfants.
"Je fais une pause," rétorqua Cid en levant sa tasse.
"Une vraie," rétorqua Edgar en approchant en boitant. "Vous avez piloté hier avant d'aller crapahuter à pied jusqu'ici, ce matin vous avez évacué les réfugiés, réparé les générateurs et vous repartez en mission cet après-midi ? "
"Faut bien que quelqu'un fasse le sale boulot."
Edgar soupira avant de venir s'accouder à la rambarde à côté de Cid.
"Si on était toujours ensemble, je te foutrais au lit avec une bonne raison d'être crevé, Cid."
Oula. Edgar avait sorti le tutoiement. C'est qu'il était sérieux. Cid n'allait pas pouvoir y couper.
"Si tu étais célibataire, j'accepterais avec joie," répondit Cid en tirant sur sa cigarette, "comment ça se passe avec… Locke ? C'est ça ? "
"Locke Cole. Ça se passe très bien, je lui ai présenté Sabin et ils s'adorent mutuellement."
"Bien, ton frère n'a jamais pu me piffrer."
Edgar eut un petit sourire attendri en pensant à son petit frère et à la fois où celui-ci, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, avait reproché à Cid de ne pas être assez honorable avec son grand frère. Shera en avait pleuré de rire toute la soirée.
"Il trouvait que tu ne t'investissais pas dans notre relation…"
"Tu lui as expliqué le principe d'un plan cul ? "
"Le jour où je voudrais le voir exploser d'embarras," rétorqua Edgar avant de se tourner vers Cid, "et toi ? "
"Moi ? "
"Tu en es où avec le Goth en Bottes ? "
"Nulle part. Et ça n'ira nulle part," trancha Cid avant qu'Edgar ait pu continuer.
"Pas d'autre plan cul ? "
"Nope."
"Ça te ferait du bien."
Edgar baissa les yeux vers les SOLDATs en dessous d'eux, rassemblés dans l'esplanade du réacteur, à tenter de faire passer le conteneur par la porte sans rien abimer d'important. Fon Ronsenburg donnait des ordres, passant d'un SOLDAT à l'autre pour les encourager et les aider.
"Il est pas mal le Capitaine des SOLDATs."
"Ed…" soupira Cid.
"Je dis ça, je dis rien, mais il parait que les SOLDATs sont réputés pour leur endurance…"
"ED. Pourquoi tu essayes de me jeter dans les bras de tous les mecs avec qui j'échange deux mots ? "
"Parce que c'est le plus proche de draguer activement que je ne te verrais jamais ! "
"Et tu vas baisser la voix, parce que je te rappelle que ce sont des SOLDATs et qu'ils entendraient un moustique péter à vingt mètres," grommela Cid en désignant les soldats une dizaine de mètres en dessous d'eux.
Edgar referma la bouche sur une expression agacée.
Après Junon, où Cid avait été ouvertement et fièrement homosexuel, il ne comprenait pas pourquoi son Capitaine avait décidé de cacher son orientation sexuelle à Avalanche. Il soupçonnait que ça avait quelque chose à voir avec l'année et demie qu'il avait passé seul sur le front. Quand ils avaient tous été autour de lui, les moqueries et injures avaient été fréquentes, mais l'équipage du Lady Luck avait été unis contre les homophobes et même Baralai et Gippal avaient montrés les crocs quand quelqu'un avait tenté d'insulter les non hétéros de l'équipe. Et ça avait été un fort pourcentage de l'équipe[9]. Leur équipage avait été formé dans le but de se débarrasser d'un coup de tous les marginaux de l'aviation militaire, que ce soit par leur ethnie (Fran, Gippal), leur religion (Baralai, un yévonite au milieu d'aéronefs, quelle idée aussi), leur tempérament rebelle et emporté (Cid, Nooj, Balthier et Shera dans une moindre mesure), leur sexualité débridée (tout le monde ou presque) ou juste leur passé… euh… douteux (sur ce coup, Edgar plaidait coupable, après toutes ses conneries de ferrailleur, ça avait été l'armée ou la prison. Au moins avec sa solde à l'armée, il avait pu offrir une éducation correcte à Sabin). Il se demandait vraiment ce que le vieux avait fait pour qu'on l'envoie avec eux, mais il ne s'en plaignait pas[10].
Sans le soutien de son équipage et loin de sa sœur, Cid avait dû passer une année infernale.
"Je suis pas intéressé par une relation en ce moment de toute façon."
Eeeet il y avait toujours le problème Nooj. Qui était la principale raison pour laquelle, contrairement à Ed, Shera défendait rageusement la vertu de son frère afin qu'il ne refasse pas une seconde fois ce genre d'erreur.
Junon avait été l'équivalent militaire d'Amour, Gloire et Matéria.
"Capitaine ! "
Cid se pencha par-dessus bord. Le Capitaine Fon Ronsenburg lui faisait signe.
"C'est bon pour nous ! Vous pouvez la remonter ! "
"On s'en charge ! Vous voulez rentrer à pied ? "
Un tollé de supplications venu des SOLDATs lui répondit et il ricana.
"On vous descend l'échelle de corde alors ! Ed ? Fin de la pause, on y va."
"Un de ces jours, tu vas avoir droit à une mutinerie pour te forcer à prendre du repos," maugréa le blond en se redressant.
"J'ai entendu ! "
"C'était fait pour, Capitaine ! "


[1] Ecoutez, je suis nulle en transcription, mais si vous êtes curieux, vous pouvez écouter le mot ici https : Hr
[2] Description de moi parce que Fenrir l'invocation… bah c'est juste un loup, quoi…
[3] DRAMA https :
[4] L'autrice en a marre d'écrire Fon Ronsenburg et de faire une faute une fois sur deux.
[5] Oui, c'est la fameuse procédure. Avant ça, c'était 'lui tapoter l'épaule avec un bâton', mais il n'y en avait jamais un assez long pour ça.
[6] Merde, quoi.
[7] Glaire de dragon
[8] Il y avait aussi eu une soirée mémorable lors des Jours Carbuncle, pendant laquelle les villageois avaient tenté de soûler le petit gars de la ville avec le tord-boyau local.
Vincent avait fait forte impression ce jour-là.
[9] Balthier et Edgar sont bi, Fran pan et humain-phile, Cid homo, Nooj était … en fait personne ne lui avait jamais demandé, mais il avait visiblement eu un faible pour les pilotes blond au caractère enflammé.
[10] Cid Pollendina avait demandé à être envoyé au pire escadron de la flotte pour prouver qu'un peu de soutien psychologique ferait des merveilles sur eux. Le pire, c'est que ça avait marché.