Chapitre 33 : Le mastermind
Résumé :
Une sensation de désastre imminent mène effectivement à un désastre imminent.
Que ce soit pour Rufus, Avalanche, ou les trois Remnants qui pensaient qu'attaquer la Tour Shinra était une bonne idée.
Personnages :
Team Shinra, Team Turk, Team Remnant, Team Avalanche, Team Soldat
Tags spécifiques au chapitre :
Bad boys en goguette, sortie mensuelle des Remnants, mort de personnage, mais personne ne regrettera celui-là, Kefka est crispant, en tout cas il crispe Ansem, bien fait, violence envers les Strifes, violence envers la Tour Shinra, les SOLDATs sont Aerith-phile, même Basch va tomber amoureux, Séphiroth VS Les Jumeaux- Round 3 : FIGHT
Quelque chose n'allait pas.
Rufus pouvait le sentir.
Il y avait quelque chose dans l'air, comme une trépidation, comme si la Tour allait s'effondrer, ou le sol de Midgar s'ouvrir sous la ville et tout engloutir, comme si quelque chose arrivait droit sur eux et qu'il était le seul à le sentir.
Non, pas le seul.
Umbra était pareille. Elle avait fini par se réfugier sous son bureau, roulée en boule autour de ses chevilles et refusait de s'éloigner de lui.
Mais tout autour d'eux, rien n'avait changé.
Scarlet lui faisait toujours des avances, Palmer buvait la concoction répugnante qu'il appelait du thé, Le Professeur Gast continuait ses recherches, ou du moins, le peu qu'on l'autorisait à faire, Fon Ronsenburg était occupé à réorganiser le SOLDAT, Tseng tentait d'assurer la sécurité de la Tour avec ses trois Turks, Tuesti continuait de se démener pour Midgar et Avalanche, le Président Shinra avait remis la main sur la sécurité intérieure de Midgar et les armées, lui donnant temporairement la gestion des affaires courantes de la société.
Il n'avait pas eu le choix, le conseil d'administration se réduisait de plus en plus et avec, le nombre de gens à qui il faisait confiance, sinon Rufus serait toujours à ses côtés, à espionner et manipuler pour lui.
Ce que les employés avaient surnommé le Nouveau Retournement s'était beaucoup mieux passé que le Grand Chambardement et la disparition d'Heidegger, bien qu'officiellement un tragique événement les privant d'un grand tacticien, n'était regrettée par absolument personne.
Rufus avait cru se briser deux côtes à réprimer son rire pendant l'éloge funèbre organisé par la société Shinra. Il avait haï Heidegger presque autant que…
Un mal de crâne fulgurant lui traversa les tempes et il serra les dents, supportant la douleur sans le laisser paraître.
"Monsieur ? "
Il leva les yeux vers sa secrétaire.
Qu'était-t-elle en train de dire ?
Ah, oui.
"Ça me semble bon. Vous pouvez envoyer ce dossier à la secrétaire de mon père pour sa validation."
"Très bien, Monsieur."
"Que reste-t-il à faire ? "
"C'était le dernier dossier de la journée, Monsieur. Souhaitez-vous commencer ceux prévus pour demain ? "
Habituellement, Rufus aurait dit oui, mais entre ce pressentiment et le mal de tête, il était déjà bien content d'avoir réussi à travailler.
"Ce sera tout pour aujourd'hui. Préparez tout pour demain et prenez le reste de votre après-midi."
"Merci, Monsieur," répondit la jeune femme après un petit moment de surprise.
Elle allait pouvoir récupérer sa fille plus tôt chez la nounou, ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu son bébé autrement qu'endormie, si seulement Shinra père accordait un peu d'aide financière à ses…
A peine la jeune femme sortit que Rufus se prit la tête entre les mains, inspirant profondément à la recherche de ses propres pensées.
Il fallait qu'il la fasse muter ailleurs. A un endroit où elle aurait une bonne paye, où ses compétences seraient appréciées et sans personne pour lui flairer l'arrière-train.
Il fallait VRAIMENT qu'il l'éloigne, elle commençait à l'influencer.
Il se leva, se tenant d'une main au bord de son bureau pour reprendre son équilibre et laisser à Umbra le temps de s'extraire de sous le meuble.
"Tu sais que tu es trop grande pour ça, maintenant ? " lui dit-t-il en la voyant se cogner aux tiroirs.
Elle se secoua et vint frotter son crâne endolori à sa main, le laissant masser sa bosse distraitement.
Quelque chose n'allait pas.
Il regarda par la fenêtre de son bureau, s'attendant à tout moment à voir une pluie de flammes, la tempête du siècle ou tout autre fléau, mais la vue de son bureau ne montrait que les toits de Midgar sous un soleil couchant rougeoyant, presque superbe malgré la pollution qui teintait les brumes d'en bas de vert.
Pas d'explosions.
Pas de fumée toxique.
Pas de panique dans les rues.
"Allons voir Gast," décida Rufus en se détournant.
Il aurait pu prendre l'ascenseur, mais il n'y avait que quelques étages à franchir, et même si la cage d'escalier résonnait beaucoup, il y faisait frais et sombre, ce qui aidait la migraine montante de Rufus.
Et puis, ni lui, ni Umbra ne faisaient de bruits en marchant, il n'y aurait pas d'écho malvenu.
Il arriva donc discrètement à l'étage du Département scientifique. On l'ignora, comme d'habitude. Idun ne le regarda même pas, plongée dans son travail, les sourcils froncés, prenant une friandise dans le sachet près d'elle de temps en temps. Il ouvrit la porte du bureau de Gast et y jeta un coup d'œil.
Absent.
Il repassa devant Idun, lui jetant un petit coup d'œil.
Bon sang mais que ce tableur était compliqué, qui est-ce qui avait encore rédigé ça ? Il lui fallait un café, mais elle en avait déjà trop bu aujourd'hui. Quelle heure était-il au fait ? Aérith et Madame Falmis allaient encore râler si elle ne sortait pas le Professeur de son laboratoire à coup de pieds aux fesses.
Il fallait qu'elle finisse ça d'abord.
Il était dans son laboratoire, donc.
Rufus traversa les couloirs, Umbra sur les talons.
Tout avait changé depuis le Grand Chambardement, les laboratoires avaient été réorganisés, les couloirs repeints, le Tambour avait été désaffecté, mais il voulait passer le moins de temps possible à ces niveaux. Il entra dans le laboratoire, referma soigneusement derrière lui et approcha de Gast, qui se tenait debout, un bloc note à la main, figé en pleine rédaction.
Umbra fila droit vers le lit derrière le rideau, sa petite queue frétillante et il la suivit quelques instants du regard avant de se tourner vers le vieil homme.
Tout allait bien.
Les signaux vitaux étaient dans une bonne moyenne, la dernière simulation indiquait le retour à un équilibre d'ici quelques semaines et la dernière culture de cellules avait eu l'effet escompté. Le projet arrivait à son terme, il ne restait qu'à tester sur un sujet hum…
Oh... Lucrecia… Vincent… comment pourrait-il seulement se faire pardonner ce qu'ils avaient vécu tous les deux par sa faute… Par son aveuglement...
Rufus se détourna.
Gast n'était pas…
Une flèche de douleur traversa à nouveau sa tempe.
Gast n'était pas son prédécesseur. Il éprouvait une grande culpabilité concernant le projet Jenova, sur ce que ses amis avaient subi au nom de la science, sur ce que les pupilles de Shinra avaient subis. S'il devait faire des tests sur des sujets humains, tout serait encadré, aussi sécurisé que possible et soigneusement surveillé pour éviter tout abus.
"Umbra, on repart."
Le fauve émit un petit gémissement triste mais revint vers Rufus, le suivant hors du laboratoire.
Tout allait bien ici aussi.
A part sa migraine.
Et cette sensation de catastrophe imminente.
Il allait pousser la porte de l'escalier pour retourner à ses appartements mais hésita brièvement.
Ça faisait longtemps qu'il n'était pas allé dans l'autre chambre.
Il finit par obliquer vers l'ascenseur, suivi par son fauve.
Après un peu d'attente et un rapide voyage dans la cabine, Rufus arriva au niveau 60. L'agent d'accueil ne lui adressa même pas un coup d'œil, occupé qu'il était à jouer à un jeu sur sa tablette.
Triple Triade Digital. Il avait un bon jeu, mais il lui fallait une ou deux cartes élites en plus pour pouvoir espérer battre le prochain PNJ… Peut-être qu'il devrait prendre un package payant. Grim prétendait que c'était le seul moyen de gagner, mais…
Rufus passa sa carte d'accès devant la porte sécurisée et la franchit d'un bon pas, Umbra sur les endosses. Il se dirigeait vers son but quand il croisa Fon Ronsenburg qui allait dans l'autre direction, un café à la main et une expression agacée sur le visage, qui fronçait ses sourcils et sa cicatrice.
Il leva les yeux vers lui.
Et le reconnu.
Bon, impossible de passer un SOLDAT comme il le faisait avec le reste des habitants de la Tour. Il ne restait à Rufus qu'à agir comme d'habitude : Avoir l'air d'être totalement à sa place et certain de ce fait.
"Fon Ronsenburg," salua Rufus avec un signe de tête.
"Vice-Président," répondit le nouveau directeur du SOLDAT.
Qu'est-ce qu'il faisait ici ? L'aile des logements des SOLDATs première classe était réservée aux SOLDATs première classe justement, pourquoi le Vice-Président…
Rufus tourna au premier croisement et resta immobile un instant, s'assurant que le SOLDAT n'allait pas le suivre avant de continuer.
Un jour, il comprendrait pourquoi les SOLDATs ou tout être augmenté à la mako le repérait toujours au passage. Même le Turk d'Avalanche le voyait approcher.
Et il préférait ne pas approcher trop de lui, il y avait des choses en lui qui lui donnaient des cauchemars.
Ou lui rappelait de mauvais souvenirs.
Il arriva enfin à son but, une porte, au bout du couloir. Le numéro avait été retiré il y a des années, la porte repeinte, sa serrure changée pour le même type que pour les pièces destinées à entreposer du matériel d'entretien. Il l'ouvrit, faisant entrer Umbra et referma derrière lui.
C'était un appartement, le même que pour n'importe quel SOLDAT première classe. Simple, mais luxueux dans ses matériaux de construction. Il y avait une cuisine équipée, un salon avec une baie vitrée donnant sur Midgar, une salle de bain complète, et une grande chambre, le tout entièrement meublé.
Il n'y avait rien d'autre. Il n'y avait déjà pas eu beaucoup d'affaires personnelles dans cet appartement, douze ans auparavant, quand son occupant était parti en emportant son épée et ses matérias.
Avec un soupir de soulagement, Rufus se débarrassa de ses chaussures, de sa veste, puis du manteau qu'il portait dessous, les suspendant au porte-manteau. Umbra était déjà en train de se rouler sur le canapé avec délice, les quatre pattes en l'air.
"Fais-moi de la place," soupira Rufus en se laissant tomber sur la partie libre du canapé, étendant ses jambes au-dessus d'elle.
Elle essaya de lui mordiller les chevilles, puis de voler une de ses chaussettes avant de s'interrompre, une de ses larges pattes sur le genou de son maître.
"Non, j'ai mal au crâne…"
Le monstre resta quelques secondes immobile, la tête penchée, avant de se dégager en se tortillant, retournant au sol pour se précipiter vers la salle de bain. Rufus ferma les yeux, l'entendant fouiller quelque chose avant de revenir, une petite boîte de médicaments dans la gueule. Rufus ouvrit un œil.
"Je ne sais pas…"
Une injection serait peut-être plus efficace mais… La dose commençait à devenir dangereuse.
Umbra laissa tomber la boite baveuse près de sa main avant de poser son menton sur le torse de Rufus. Le jeune homme posa la main sur son crâne, froissant les longues oreilles d'un geste affectueux.
"Qu'est-ce qui se passe, Umbra ?"
Le fauve ne répondit pas, évidemment. La parole était la seule chose qui ne lui avait pas été accordée. Elle ferma les yeux, nouant sa tentacule dorsale autour du poignet de Rufus.
"J'ai déjà la tête qui va exploser, Um…"
Elle explosa.
Quand Rufus reprit conscience, Umbra était tombée au sol, ses pattes encore agitées de soubresauts épileptiques.
"Umbra ! " s'exclama-t-il en se redressant.
Le sol vint à sa rencontre et il lui fallut encore quelques minutes pour arriver à rassembler ses mains sous lui, resserrer les genoux et se redresser à quatre pattes. Entre-temps, Umbra avait fini par reprendre conscience elle aussi et crachait du sang.
"Umbra, Umbra, regarde-moi, Umbra, tout va bien ? "
Elle ouvrit la gueule, tirant une longue langue rouge, la montrant à Rufus.
Elle s'était juste mordu la langue.
Et à la douleur qu'il avait dans sa bouche, lui aussi.
Elle saignait du nez et des oreilles, et ses yeux étaient ensanglantés.
Lui aussi, réalisa-t-il à nouveau en sentant quelque chose goûter de son nez. Il passa ses bras autour de son corps, l'aidant à se redresser.
"Lève-toi, vite, il faut qu'on prévienne le Président…"
Elle referma sa mâchoire sur son bras, délicatement, plongeant son regard dans le sien.
Non.
Non elle avait raison.
C'était trop tard pour le vieux.
Il fallait qu'ils pensent à eux maintenant.
Il fallait qu'ils fassent comme toujours.
Leur survie en premier.
"Allons voir les Turks," décida Rufus en se hissant sur ses jambes tremblantes.
"Fin de journée ! " s'exclama Reno en refermant son dossier d'un geste joyeux.
"Parle pour toi," soupira Elena, accoudée sur son bureau, une tasse de café à la main.
"Chacun son tour d'être de garde, "déclara Reno en se levant, s'étirant de tout son long.
Tseng se levait aussi, rassemblant ses dossiers et rangeant son bureau pour le lendemain.
"Rude, Elena, vous avez besoin de quelque chose ? "
"Non, Chef ! " répondit la jeune femme en se redressant.
"De nouveaux collègues," soupira Rude.
"Les entretiens ont lieu la semaine prochaine," répondit Tseng. "Votre repas arrive dans vingt minutes à l'accueil. N'oubliez pas d'aller le chercher."
"Merci, Chef ! "
"T'as commandé quoi, Chef ? " s'enquit Reno.
"Curry gongan et son pain naan."
"Oh, je peux rester manger ? " demanda Reno pendant que Rude hochait la tête d'un air approbateur.
"Tu peux aussi commander ton propre repas," rétorqua Tseng en se dirigeant vers la porte du bureau.
Elle s'ouvrit avant même qu'il l'ait touchée.
Quatre armes à feu furent sorties avant même qu'elle ait fini de s'ouvrir.
Le Vice-Président tituba dans le bureau, la main sur le dos de son fauve.
Il ne portait pas ses manteaux, ses chaussures étaient juste enfilées, les lacets défaits et du sang couvrait son menton et le col de sa chemise.
Le fauve était dans le même état, son museau couvert de sang et elle fit quelques pas dans la pièce avant de se laisser tomber sur le côté, sa langue gonflée pendant hors de sa gueule.
"Vice-président…"
"Allez à l'étage 70," déclara le jeune homme en avançant vers un siège, se retenant des deux mains au dossier. "Faites vite. Le Président est en danger…"
"Que se passe-t-il ? " demanda Tseng en rangeant son arme, venant l'aider à s'asseoir. "Qui vous a attaqué ?"
"Personne," répondit Rufus avant de s'essuyer le nez d'un revers de main.
Elena avait déjà sorti la grande trousse de premier secours et Rude approcha la boîte à mouchoir du Vice-président.
"Monsieur, qui…"
"Tseng," reprit le jeune homme en se redressant, "le Président Shinra est en danger. Séphiroth est dans la Tour."
Le wutan resta immobile quelques secondes avant de retourner vers son bureau appuyant sur quelques boutons, affichant la vue des caméras de surveillance.
"Je vois pas comment Séphiroth pourrait arriver dans la Tour sans qu'on…" commença Reno d'un ton incrédule.
La silhouette du SOLDAT apparut dans le cadre d'une des caméras.
Douze ans que Tseng ne l'avait pas vu.
Mais il n'était pas facile d'oublier cette stature, ce long manteau noir, ces épaules rendues encore plus larges par ses spallières, ces longs cheveux argentés.
Et cette épée, trop longue, trop acérée, qui avait tué tant de ses compatriotes.
Il était accompagné. Deux autres hommes, l'un à la peau sombre et aux cheveux argentés, plus court, l'autre vêtu d'un habit chamarré, ses cheveux blonds rassemblés en queue de cheval. Si les deux premiers hommes avançaient d'un pas déterminé, le troisième se déplaçait de façon plus détendue, admirant les décorations de l'étage. Il s'arrêta, jetant un coup d'œil vers la caméra et eut un grand sourire qui lui déforma le visage, s'ouvrant jusqu'à ses tempes.
Oh, Ansem, très cher, je crois qu'on a été repéré.
L'homme à la peau sombre l'imita, apercevant la caméra qui faisait le point sur eux. Il soupira en secouant la tête avant de faire un geste, détruisant la caméra d'un sort de foudre noire.
"Quel est le plan Palazzo ? "
"Tout faire péter ! " répondit le blond en dirigeant son rictus vers Ansem qui frissonna d'horreur.
"Et tu te prétends tacticien," grommela Ansem avant de se tourner vers Séphiroth, qui avait continué à avancer, les ignorant. "Mère ! attendez ! "
"Laisse-le faire son boulot, il est grand, et on a des choses à faire," rétorqua le blond avant de s'approcher d'un plan interactif de la tour, naviguant dessus du doigt. "où peuvent être les archives ? "
"Ça ne sera pas marqué sur un plan public," grommela Ansem en approchant du blond.
Palazzo chantonna à mi-voix un tube de l'année précédente avant d'appuyer sur une zone du plan, affichant le mot 'archive' ainsi que l'itinéraire pour y arriver en partant de leur position. Il se tourna vers l'autre Remnant, son rictus dévoilant ses dents trop blanches.
"Que quelqu'un me rappelle pourquoi ça fait dix ans qu'on est en guerre contre des crétins pareil ? " maugréa Ansem d'un ton las.
"On n'est pas en guerre contre eux, mon cher," objecta le tacticien, "ce ne sont que des microbes qui tentent de nous mettre des bâtons dans les roues… Si le Vieux le voulait, ils seraient déjà tous morts."
Il chercha la direction à suivre avant de sautiller sur place, désignant une porte.
"Par-là ! "
"Et Mère…"
"Il est grand," répéta Palazzo avec un geste négligent, "il en a buté des plus coriaces."
Un bruit de pas se fit entendre, accompagnant l'arrivée d'une unité de troopers, armes à la main, qui s'entassa dans le couloir, formant un mur devant les deux hommes.
"Mains en l'air ! Vous êtes cernés ! Rendez-vous ! "
"Je savais que c'était un plan foireux," soupira Ansem.
"Parce que tu crois qu'ils vont nous gêner, O Sorcier de mon Cœur ? "
Le sorcier jeta un regard noir au tacticien, sans prêter attention aux troopers.
"On était censé être discret."
"Où serait le fun ? " ricana Palazzo, ses mains commençant à étinceler d'une lueur verte.
"Tseng, on a perdu le contact avec le détachement de Troopers," annonça Elena, son PHS à la main.
"Rude, tu restes avec le Vice-Président," ordonna Tseng en accrochant son bracelet à matéria à son poignet, "Reno, avec moi, Elena, contacte Avalanche et amène les à l'étage 70."
"Oui, Chef."
"Seventh Heaven, quartier général d'Avalanche, Jessie Rasberry à l'app… Elena ? "
Wedge, affalé sur le canapé, jeta un coup d'œil à sa compagne. Biggs, assis près de lui, la tête de Wedge sur les genoux, fit de même, quittant ses corrections de cahiers du regard.
"Tu te fous de moi ? Non ? Ok, je vérifiais juste, oui j'envoie tout le monde à la Tour, reste en ligne ! "
Jessie se tourna sur sa chaise, les yeux écarquillés.
"Wedge, Biggs, alerte maximale."
Wedge s'assit pendant que Biggs posait le cahier qu'il corrigeait.
"Séphiroth est à la Tour. il en veut au Président. Allez prévenir Reeve et Barret, préparez le matos."
Les deux hommes échangèrent un regard atterré avant de se ruer vers la porte, se bousculant mutuellement dans leur hâte.
"Ok, maintenant dis-moi tout Elena ! " réclama Jessie.
Le jeune Shinra laissa échapper un long soupir saccadé et Rude, debout près de la porte, tourna la tête vers lui.
Il l'avait aidé à se nettoyer, et Tseng l'avait soigné avant de partir organiser l'arrivée d'Avalanche et l'intervention des SOLDATs avec Fon Ronsenburg, mais il restait pâle.
Plus pâle que d'habitude même.
Il avait le regard fixé vers le plafond, comme s'il regardait quelque chose au-dessus de lui, ses yeux bougeant lentement.
Et sa bête, assise près de lui sur le canapé de Reno, l'imitait.
"Rude…" finit-t-il par reprendre.
"Oui, Monsieur ? "
"Je vais devoir vous demander un service," déclara le Vice-Président.
"Je ferai de mon mieux, Monsieur."
Rufus hocha la tête en sortant une paire de menottes[1] de sa poche, qu'il commença à fermer autour de ses poignets.
"Monsieur ? "
"Ça va être… une demande un peu étrange…"
Rude ne répondit pas, mais ses sourcils montaient petit à petit sur son front. Rufus testa la résistance des menottes avant de jeter la clef à Rude qui l'attrapa au vol.
"Dans les minutes qui vont suivre… je ne vais pas agir de façon cohérente," commença Rufus en se rasseyant. "Empêchez-moi à tout prix de rejoindre mon père."
Il jeta un regard à l'écran, et surtout à la vue du bureau de son père, où des SOLDATs commençaient à prendre place pour l'évacuer.
"Coupez le son," ajouta Rufus. "Je ne dois entendre les derniers mots de mon père sous aucun prétexte."
"Monsieur, nous ferons de notre mieux pour assurer la sécurité du Président."
"Il est condamné," rétorqua Rufus. "Rude. Obéissez."
Le Turk était confus. Mais c'était un Turk. Il obéit.
Il se leva de son siège et alla vers le bureau de Tseng, appuyant sur quelques boutons, coupant le son des caméras.
"Merci Rude," soupira Rufus avant de lever le nez vers le plafond.
Soixante-dix étages plus haut, Séphiroth entra dans le bureau du Président.
"C'est bientôt fini," murmura le blond en fermant les yeux.
"Que quelqu'un me rassure, on va pas s'enfiler les soixante-dix étages à pieds ? " s'exclama Zack en descendant du fourgon, tenant la porte ouverte pour son frère et le reste d'Avalanche.
Ne t'en fais pas, Elena a tout prévu ! rétorqua Jessie.
"C'est à dire ? " demanda Barret.
"Hey, les Plombs ! Ramenez vos boules ! " s'exclama la voix de Reno.
Ils se tournèrent tous dans sa direction.
Cloud et Yuffie devinrent verdâtre en même temps, à la seconde près.
"Oh non," gémit Yuffie.
"Pas l'hélico," acheva Cloud sur le même ton.
"Monsieur… le Vice… Président," souffla Rude, à bout de souffle, "reprenez-vous…"
Le jeune homme n'écoutait pas.
Il n'avait pas écouté pendant les dix dernières minutes, ni parlé. Il se contentait d'essayer d'approcher de la porte, sans prêter attention à Rude, sauf quand celui-ci tentait de s'interposer.
Ils étaient tous deux à bout de souffle. Rude était entraîné, et faisait une bonne dizaine de centimètres que le Vice-Président et au moins quinze kilos de muscles de plus que lui, mais le jeune homme lui tenait tête, lui assénant des coups qui l'ébranlait.
Ceci dit, au dernier coup de poing qu'il avait reçu, Rude avait entendu un os craquer et il était quasiment certain que ce n'était pas l'un des siens.
Vu comment les mains du jeune Shinra étaient déformées, il était en train de se briser les os contre ceux de Rude.
Il avait craint un moment que le fauve se jette dans la bagarre et s'attaque à lui, mais tout au contraire, la darkstar s'était rangée du côté de Rude, se jetant dans les jambes de son maître chaque fois qu'il essayait de contourner Rude pour atteindre la porte.
Elle avait un œil tuméfié et du sang qui coulait de la truffe, l'obligeant à tousser régulièrement pour dégager ses narines, mais elle n'avait pas une seule fois mordu ou attaqué son maître.
"J'ai... comme l'impression… que tu sais… ce qui se passe…" déclara Rude, essayant de reprendre son souffle.
Le reniflement qui lui répondit était aussi méprisant que n'importe quelle pique des Shinra.
"On en reparle après," déclara Rude en se redressant, desserrant les poings, "changement de tactique : On le chope et on s'assied sur lui."
Le fauve hocha la tête et se campa sur ses pattes.
Rude réfléchirait à ça plus tard.
Il était temps de faire appel à son héritage génétique et aux générations de lutteurs condoriens qui avaient combattu avant lui.
Le blond s'élança dans sa direction.
Ok, il y a deux points d'attaque, Séphiroth est en train de forcer le passage jusqu'au Président Shinra, les SOLDATs sont dessus, mais c'est un massacre.
"Et le deuxième point ? "
Xehanort et Palazzo, ils sont un brin plus discret mais pas de beaucoup. Ils n'arrêtent pas de disparaître et réapparaître, mais apparemment... Ah, ils sont à l'étage des archives pour l'instant !
"L'étage des archives," murmura Barret, " il y a des civils là-dedans ? "
Il y a le premier civil de Midgar en tout cas...
"Le Maire," soupira Barret, "Vincent, Yuffie, allez l'évacuer."
"Oui, Lieutenant," répondit Vincent en mettant la sécurité sur ses armes avant de se tourner, laissant Yuffie s'accrocher à son dos comme un bébé mog à sa mère.
"Reno, tu peux t'approcher le plus possible de l'étage des archives ? "
"Je vais faire de mon mieux," répondit le Turk.
"Et faites attention tous les deux."
"On sera prudent," répondit Vincent avant de se jeter par la porte ouverte de l'hélicoptère, Yuffie hurlant de joie sur le dos.
"Ce genre de cascade est censé me rassurer ? " grommela Barret en soupirant.
"Chais pas, Yuffie a l'air de trouver ça drôle," nota Zack en les regardant atterrir contre les fenêtres du 62 étage, rester accrochés quelques secondes à l'étroit surplomb sous la baie vitrée, le temps que Yuffie arrive à couper un accès dans la vitre et se glisser dans l'ouverture comme deux grandes araignées bleues et noires.
"Yuffie pense que plonger dans un canal d'une hauteur de trente mètres est une bonne idée ! "
Les archives étaient impressionnantes et rappelaient à Vincent la bibliothèque de Daguerreo.
En un peu plus organisé. Daguerreo accueillait autant des livres que des parchemins, des rouleaux de tissus, voire des pierres gravées. Classer le tout nécessitait une certaine tolérance au chaos, alors que les archives de la Shinra étaient soigneusement rangées dans des boîtes standardisées.
Les archives couvraient presque l'intégralité de l'étage, à part quelques bureaux contre les murs, comme celui de Reeve à son étage. Elles formaient des cercles concentriques d'étagères, disposés en hauteur, au centre duquel se trouvait des bureaux disposés en étoiles pour l'étude des documents et quelques ordinateurs pour le travail de numérisation.
Gigas aurait tué pour un matériel aussi sophistiqué il y a quarante ans.
Vincent et Yuffie se trouvaient sur la partie la plus haute, accroupis dans la pénombre. Ils pouvaient voir deux silhouettes au centre, l'une assise, ou plutôt affalée devant un ordinateur, l'autre faisant les cent pas en observant les ombres.
Vincent n'avait vu que des photos de Palazzo et eut du mal à le reconnaître, fardé comme il était.
Quant à l'autre, il avait un compte à régler avec lui.
Mais d'abord, ils devaient évacuer le Maire.
Guidés par la voix de Jessie dans leur module de communication, la ninja et le turk se glissèrent en silence jusqu'au bureau du Maire. Celui-ci l'avait fermé de l'intérieur, mais Yuffie était ninja et suivait l'apprentissage de Vincent depuis des mois, elle ne fit qu'une bouchée de la serrure et se glissa dans le bureau pendant que Vincent montait la garde.
Le Maire Domino était caché derrière son bureau et leva une arme de poing sur elle quand elle entra, mais elle resta calme, montrant la paume de ses mains.
"Chhh, bonjour Monsieur le Maire," souffla-t-elle.
"Princesse Kisaragi," murmura le maire sur le même ton, baissant son arme, "je... je ne vous avais pas reconnue sans votre kimono."
Yuffie lui fit un grand sourire et vint s'accroupir près de lui, passant sa matéria d'évasion de son arme à son bracelet, l'intervertissant avec une autre. Elle aimait bien le vieil homme, et avait souvent échangé avec lui pendant des galas ou autre réunion diplomatique. Il était sarcastique et amer envers Shinra, qui le privait de la gestion de sa ville mais n'avait jamais traité Yuffie comme une idiote, malgré son jeune âge, lui parlant déjà comme la dignitaire qu'elle serait forcée d'être un jour.
Et aussi, il ne l'avait jamais matée, ce qui était plus que la majorité des dignitaires envoyé par Shinra faisait, le Président compris.
Elle s'assit près de lui, passant un bras derrière son dos.
"Il y a deux intrus dans l'étude," expliqua-t-elle en posant son autre main, celle avec son gantelet, sur le poignet du maire, "je vais vous évacuer avec un sort d'évasion, l'avez-vous déjà fait ? "
"Pour un exercice d'évacuation," admit le Maire en mettant la sécurité de son arme, "je vais avouer que ce n'est pas ma magie préférée."
"Je tacherais d'y aller de la façon la plus délicate possible, " promit Yuffie.
Avec un passager, sa portée était limitée, mais elle connaissait le plan de l'étage, après des mois à crapahuter, de façon officielle ou non, dans la Tour. Le transporter près des ascenseurs était risqué, ils étaient en pleine vue de l'étude, les Remnants les verraient. Ce serait plus rapide et plus sûr de passer par-dessus ou par dessous.
"Tenez-vous bien, Monsieur le Maire, prochain arrêt, le Théâtre Cosmo."
Et ils disparurent dans un nuage de poussière.
Yuffie revint quelques minutes plus tard, apparaissant au même endroit. Vincent passa la tête par la porte.
"Le Maire ? "
"Confié à des troopers à l'étage d'en dessous, ils l'évacuent."
Bon boulot, les félicita la voix de Barret, pendant que Vincent hochait la tête avec un petit sourire approbateur.
"Palazzo est en train de faire quelque chose sur un ordinateur de l'étude," murmura Vincent, "dois-t-on l'arrêter ? "
J'essaye, grommela Jessie, mais ces ordinateurs ne sont pas sur le réseau public, ils sont juste reliés aux archives numériques.
"Numérique ? " répéta Vincent.
Gigas adorerait ça. Vraiment.
Oui, les serveurs sont planqués dans le sol sous les étagères et on y accède uniquement par les ordinateurs.
"Donc, l'ordinateur lui-même ne contient aucune donnée importante, c'est ça ? " résuma Vincent.
Oui, Pourquoi ?
"Dépêche-toi ! " siffla Xehanort en s'arrêtant près de Palazzo, perché sur sa chaise comme sur un oiseau exotique sur sa branche.
"La patience est une vertuuuuu, Ansem," chantonna le blond, "je pensais qu'un esprit scientifique comme le tiens…"
Ansem attrapa le blond par son col chamarré, le hissant face à face avec lui.
"Fais. Ton. Travail," grinça-t-il, "Avalanche va arriver d'un moment à…"
Cela sauva Palazzo, car l'ordinateur devant lequel il se trouvait explosa dans une gerbe d'étincelles, projetant composants et morceaux de plastique aux alentours.
La tentative de piratage des Remnants a été interrompue, déclara calmement Vincent accompagné par le fou rire à moitié étouffé de Yuffie.
J'ai envie de dire qu'au moins, ils sont efficaces, commenta Jessie en retenant son rire.
"Serait-ce possible de limiter les dégâts un minimum ? " implora Barret pendant que Reno les déposait sur la piste d'atterrissage privée du Président, au 70ème étage.
"C'est dans notre contrat, ça ? " demanda Zack à son frère qui haussa les épaules.
Il ne se débattait plus.
Rude était certain que la prise au cou avec laquelle il le tenait n'était pas assez serrée pour l'empêcher de respirer, il l'avait fait un nombre incalculable de fois sur ses frères et sœurs[2], mais le jeune Shinra semblait avoir sombré dans l'inconscience après quelques minutes à lutter contre la force de Rude. Son fauve s'était couché sur ses jambes, l'empêchant de donner des coups de pieds et elle reprenait aussi son souffle, visiblement épuisée.
Reno ne croirait jamais qu'il avait volontairement bossé avec un chien.
Il entendit un gémissement de douleur et baissa les yeux sur la tête blonde bloquée entre ses bras.
"Monsieur le Vice-président ? "
"Je crois que je vais vomir," marmonna le blond.
Rude le lâcha immédiatement pour le mettre en position latérale de sécurité. Rufus se laissa faire, contemplant ses mains d'un air surpris.
"Père ? " finit-t-il par demander.
Rude jeta un regard rapide à l'écran derrière Rufus.
"Toutes mes condoléances Monsieur."
Le rire du blond le surprit.
"Merci pour votre aide, Rude," murmura le blond, "je vais vous demander de veiller sur moi encore un peu… Umbra ? "
Le fauve approcha, posant sa tête contre celle du blond.
"Trouve le professeur Gast."
Et ils s'effondrèrent tous les deux.
Rude avait arrêté de fumer deux ans plus tôt, après la mort de son précédent partenaire.
Mais là, ça le démangeait de s'en allumer une.
Quand le reste d'Avalanche arriva, c'était trop tard.
Le Président était empalé sur Masamune comme un papillon sur l'épingle d'un collectionneur.
Les troopers et les SOLDATs envoyés le protéger étaient éparpillés un peu partout autour de lui, certains morts, d'autres gravement blessés ou amputés. Il ne restait de conscient que Grim, qui souffrait d'une blessure au front, Fon Ronsenburg et Vossler qui tentaient de protéger leurs blessés.
Cloud, comme Barret l'avait prévu, fut le premier à attaquer.
Séphiroth tourna lentement la tête vers lui.
Masamune fut plus rapide. La lame traversa le corps du Président et Cloud n'eut que le temps de freiner et interposer sa buster sword, stoppant l'attaque.
"Aérith, Cid, allez aider les SOLDATs blessés à évacuer ! " ordonna Barret avant d'attraper Zack par l'épaule. "Zack je veux que…"
Le Strife brun tremblait de tous ses membres, le regard fixé sur Séphiroth...
"Zack ? "
Barret pouvait voir le blanc autour des yeux de Zack et la sueur qui coulait de son front.
"Il a peur," murmura Red.
"Zack c'est pas le moment," grommela Barret en le secouant.
Devant eux, Séphiroth leva la main qui ne tenait pas Masamune et commença à rassembler de la magie électrique. Cloud vit l'attaque arriver mais il jeta un regard par-dessus son épaule, voyant Red, Zack et Barret toujours derrière lui. Il serra les dents et jeta un regard de défi au Général.
"Vas-y. Je resterais debout."
La foudre tomba devant le général.
Mais quand elle se dissipa, l'épée de Zack était plantée dans le bureau, ayant dévié le sort de foudre et Zack était affalé au sol, Cloud dans les bras, près de la baie vitrée.
"On reparlera de cette idée de merde plus tard, Cloud ! " ragea Zack en se relevant, soulevant son frère d'une main.
"Tu n'as plus peur ? " S'étonna Cloud.
"Je suis trop en colère pour ça ! " rétorqua son frère en le remettant sur ses pieds.
Barret tira sur Sephiroth, profitant que les jumeaux n'étaient plus dans le champ, mais le Général ne sembla pas sentir les impacts et leva son épée, prêt à embrocher Barret.
Cloud interposa de nouveau son épée, mais comme Séphiroth changeait sa prise, prêt à abattre son arme sur un autre angle, Zack parvint à attraper la sienne et l'abattit à son tour sur la lame fine.
Masamune était désormais une arme connue dans tout Gaïa.
Les Wutans en avaient été les premières victimes pendant la guerre, et quand le SOLDAT était apparu aux côtés des squames, tout Gaïa l'avait crainte.
C'était une immense lame wutane, aussi grande que Séphiroth lui-même, légèrement incurvée et, du point de vue des jumeaux, méchamment affutée.
Elle avait tranché dans le bras de Zack sans effort, et empalé Cloud à deux reprises après tout.
Mais elle explosa en plusieurs fragments quand elle fut prise en tenaille entre les épées des jumeaux.
Barret laissa échapper un petit cri de victoire qui s'étrangla vite.
Ça n'arrêta pas Séphiroth.
Ça ne le ralentit même pas.
Il attrapa Zack par les cheveux de la main droite avant de l'envoyer voler à travers la pièce.
Xehanort fit un bond en arrière, entraînant Palazzo avec lui. Pas par pure bonté de cœur, mais parce que le petit blond[3] s'était tout bonnement accroché à lui des deux bras et des jambes. Il se secoua tout en cherchant d'où venait l'attaque, repérant un éclair bleu en hauteur quand un membre d'Avalanche fila se cacher derrière une étagère.
"Tu m'as sauvé ! " roucoula le blond.
"Kefka, LÂCHE-MOI ! " s'exclama-t-il en secouant son bras coincé entre eux.
"Aw, c'est déjà fini entre nous ? " geignit Kefka en lâchant l'autre Remnant, se remettant sur ses pieds.
"Tu as pu finir ? "
"Nope," répondit Kefka en jetant un coup d'œil au terminal qui brûlait devant lui, "essaye de t'occuper de lui, je cherche un nouveau terminal ! "
Et sur ce, le blond imprévisible sautilla vers une autre branche de l'étude en fredonnant.
Ansem jura en estharique à voix-basse avant de se précipiter vers l'escalier, un sort sous les doigts, prêt à partir. L'ordinateur avait été détruit par un coup de feu, il avait entendu la détonation presque en même temps que l'explosion et il n'y avait que deux combattants dans cette unité qui utilisaient des armes à feu. Le Lieutenant et le sniper, qu'Hojo haïssait.
Et le tir avec été trop précis pour avoir été fait au canon gatling.
La némésis d'Hojo, donc.
Ansem l'avait déjà mis en échec, cette fois, il rapporterait sa tête au vieux scientifique, ça lui permettrait de grimper encore les échelons de…
Quelque chose bougea entre deux étagères et il libéra son sort.
Mais quand les disques d'ombre se dissipèrent, il n'y avait qu'un livre aux pages brûlées au sol.
"Que…"
Yuffie lui atterrit sur le dos, profitant de son déséquilibre pour lui planter un poignard dans l'épaule avant de disparaître.
"Espèce de PESTE ! " rugit Ansem en se tournant un sort à la main.
Il loucha sur la gueule du pistolet de Vincent et se laissa tomber au sol, esquivant de justesse la détonation. Vincent baissa aussitôt son arme, mais Ansem disparut dans un nuage de poussière.
"Je déteste les sorts d'évasions," grommela le Turk, "Yuffie ? "
A ta gauche !
Vincent se tourna juste à temps pour voir une boule d'énergie se ruer vers lui. Par réflexe, il la repoussa d'un revers de son bras gauche et la douleur lui coupa le souffle brièvement. Il se précipita rapidement à l'abri d'une étagère, cherchant Ansem du regard.
Aniki ? !
"Yuffie, reste cachée ! " ordonna Vincent avec un rapide coup d'œil à son bras.
La griffe dorée était en miettes, le gant de cuir en dessous aussi et de ce qu'il pouvait voir à travers la plus grande déchirure, une des grosses écailles noires sur son avant-bras avait éclaté, dévoilant de la chair rouge à travers la plaie en étoile.
Il espérait qu'Aérith saurait soigner ça.
Vincent ? fit la voix de leur Lieutenant.
"Rien de cassé," expliqua Vincent en bougeant les doigts de sa main gauche, "il m'a juste grillé la peau…"
"Grillé la… Qu'est-ce que Hojo t'a fait pour que tu sois aussi increvable ? " gronda la voix d'Ansem.
Vincent jeta un rapide coup d'œil hors de son abri. Le Remnant était en train de se tortiller pour essayer de retirer le kunaï planté dans son épaule, sans y parvenir. Il finit par abandonner, tentant de bouger son bras blessé, sans plus de succès.
"PALAZZO ! Tu en es où ? "
"Je bats mon record au jeu du dinosaure ! "
"Les ARCHIVES ! " hurla Ansem, visiblement à bout de nerfs.
"Ah ça, j'ai presque fini, ça charge ! "
Quoique Palazzo soit en train de faire, il fallait l'arrêter. Encore.
"Yuffie, changement de cible ! "
Attaque de blondie, bien compris ! rétorqua la voix de Yuffie.
"A deux contre un ? Je pensais qu'Avalanche avait plus d'honneur que ça…" gronda Ansem, cherchant où était l'adolescente du regard.
Yuffie éclata de rire avant de disparaître, réalisant qu'elle avait dévoilé sa position. L'étagère où elle avait été perchée explosa sous un sort de foudre.
Vincent roula des yeux tout en rechargeant. Venant de la part de quelqu'un qui leur lâchait des sans-cœurs aux basques au lieu de se battre, il trouvait culotté de parler d'honneur.
"C'est pas nous les chevaliers," retentit la voix gouailleuse de Yuffie, venant de quelque part dans le plafond.
Ansem jeta un sort de feu dans sa direction, ravageant le faux-plafond et déclenchant les systèmes anti-incendie, mais la voix de Yuffie se contenta de venir d'ailleurs.
"Loupé ! "
Vincent, par pitié, dit moi qu'elle n'est pas en train de narguer un Remnant ? ronchonna Barret.
"Yuffie ! Soit une ninja ! " ordonna Vincent.
Et le silence se fit, à peine troublé par le bruit des sprinklers qui arrosaient le début d'incendie. Ansem fit un pas, écoutant le silence, puis un autre.
Et abandonna.
"Les Sans-Cœurs ! " appela-t-il.
"On va avoir besoin de renfort," souffla Vincent en soupirant, comme la pénombre était soudain habitée de multiples paires d'yeux luisants.
On vous envoie quelqu'un si on peut rétorqua Barret.
"Cid ! Vincent et Yuffie ont besoin de renforts au 62 ! " s'écria Barret, contournant Séphiroth et le bureau pour trouver un angle d'attaque ou il ne risquerait de blesser personne.
Cid, occupé à transporter un blessé jusqu'à la porte, tourna la tête vers lui.
"Mais et vous ? "
"On se débrouillera ! " s'exclama Zack en se relevant, secouant la tête pour se débarrasser du plâtre qui le couvrait.
Un mur de feu s'éleva devant lui pour le protéger d'un sort de glace. Red feula, attirant l'attention du général avant de déguerpir pour esquiver un coup d'épée.
Le dragoon posa sa charge à l'abri, laissant ses collègues l'aider à évacuer. C'était étrange, Séphiroth agissait avec son épée raccourcie comme s'il ne réalisait pas qu'elle n'était plus intacte.
Comme Riku s'était battu en croyant avoir une épée plus longue.
Cid appuya sur le bouton de l'ascenseur, surveillant d'un regard la bataille qui se déroulait dans le bureau présidentiel.
"Est-ce que c'est prudent de prendre l'ascenseur ? " s'écria Vossler, "vous allez vous faire plomber en arrivant au 62 ! "
Cid plissa la bouche.
"Hm. Juste."
Il entra dans la cabine et jeta un regard vers le plafond.
"Mais j'ai une idée."
"Et 90%... 91%..."chantonna Palazzo, penché sur le terminal, battant la mesure des doigts, "92%..."
L'ascenseur s'ouvrit avec un petit ding.
Le blond leva une main dans sa direction, sans même le regarder, jetant un sort de glace qui emplit la cabine d'un bloc compact, fracassant les portes et les parois.
"93% ! " ajouta-t-il en se tournant pour admirer son travail sur l'intrus.
Le bloc était vide.
"Tiens…" murmura-t-il, intrigué, se redressant.
Il vit un coup de pied frapper le dessus du bloc, l'explosant en autant de fragments qui volèrent à travers la pièce. Palazzo se protégea d'un bras devant son visage, fronçant les sourcils.
"Que…"
Cid atterrit sur le sol de l'ascenseur, un grand sourire aux lèvres.
"Quelqu'un a demandé un chevalier ? "
D'un coup de talon, Cid se rua vers Palazzo. Celui-ci jeta un regard à l'écran, réalisa que le transfert était fini et hésita un quart de seconde avant d'empoigner la clef USB, la débranchant d'un geste qui aurait donné des frissons d'horreur à un informaticien et s'éloigna aussi rapidement que possible de la trajectoire de Cid.
Son hésitation ne lui permit pas de s'écarter assez vite et Cid le percuta de l'épaule de plein fouet, l'envoyant voler à travers l'étude. Il toucha le sol, roula deux trois fois sur lui-même et resta inerte.
"Hé, t'es mort ? " lança Cid.
"Palazzo ! " hurla Xehanort en agrippant la barrière des niveaux supérieurs où il se trouvait, chassant Vincent et Yuffie.
"Je vais bien ! " reprit le blond en se levant, se massant la nuque, "je vais bien ! Occupe-toi des deux cancrelats ! "
"Hé, toi-même ! " rétorqua Yuffie.
"Veux-tu arrêter de bouger cinq secondes ? " lança le Remnant aux cheveux argentés en lançant une vague d'énergie dans la direction de la voix de l'adolescente.
Il dut esquiver un sort de feu de Vincent, puis un sans-cœur enflammé qui courait partout en percutant ses congénères. Cid vit Vincent tirer à plusieurs reprises sur le Remnant, l'obligeant à s'éloigner d'un sort d'évasion, uniquement pour être cueilli à l'arrivée par une série de shurikens venant de Yuffie. Bon, ils avaient la situation bien en main. Il retourna son attention au clown devant lui, qui réajustait ses habits.
Le blond leva une main et une masse d'armes apparut dedans, étincelante de glace.
Un jour, Cid saurait comment les Remnants faisaient pour faire apparaître leurs armes à volonté et il ferait pareil avec sa lance. Mais avec sa chance, c'était un truc magique qu'il ne pourrait pas utiliser.
"Je suis Kefka Palazzo, réincarnation du mythique général, du dieu de la magie, créateur du monde de la ruine ! " annonça pompeusement le Remnant blond, son regard étincelant de mako et de folie.
Cid le fixa d'un regard pensif, inclinant la tête sur le côté.
"Connais pas. Rien à foutre," déclara Cid.
Puis, profitant de la stupeur offensée du Remnant, il se jeta à nouveau sur lui d'un bond.
Vincent réduisit un sans-cœur en poussière d'un sort de gravité et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Entouré de ses invocations, Xehanort approchait de lui d'un pas déterminé, la main brillant d'un feu sombre. Avec un regard inquiet, Vincent parcourut le champ de bataille, cherchant une issue. Les sans-cœurs l'entouraient, par où…
"Aniki, par ici ! " lança Yuffie, debout entre deux étagères.
Le brun obéit, se précipitant vers elle, tirant une ou deux fois sur Xehanort et ses créatures, sans parvenir à le toucher. Le Remnant les suivit, un sourire méprisant aux lèvres.
"Pauvres petits… vous réalisez la folie que c'était de vous attaquer à un Remnant," déclara l'homme en arrivant devant leur cachette.
Les étagères donnaient sur un mur plein. Vincent et Yuffie se tenaient face à face, inquiets.
"Hojo sera content que je t'amène sa tête," déclara Xehanort, préparant son sort de feu le plus puissant.
"Yuffie…" murmura Vincent.
"Donne-moi la main."
Vincent obtempéra. Le sort de feu partit.
Yuffie et Vincent disparurent dans un nuage de poussière noire… Dévoilant les explosifs scotchés au mur derrière eux, qu'ils avaient cachés par leur présence.
Xehanort jura.
"Il se fera avoir à chaque fois," déclara Yuffie en réapparaissant à l'autre bout des archives, Vincent à ses côtés.
Le piège avait fonctionné et après l'explosion qui avait ravagé plusieurs étagères, un incendie commençait à s'étendre, rapidement jugulé par les sprinklers du plafond.
Pour ce qui était des dégâts minimums, c'était raté. Vincent espérait que les dossiers abîmés par l'incendie avaient déjà été numérisés. Et que Gigas et leur père n'apprendraient jamais qu'il avait participé à la destruction d'archives.
"Il faut vraiment que je me trouve une matéria d'évasion," marmonna Vincent, légèrement désorienté.
"La mienne se scinde bientôt, je te passerais le double," proposa Yuffie en descendant d'un bond du meuble.
Les sans-cœurs avaient disparu, ce qui était probablement un signe que Xehanort aussi.
"Une bonne chose de faite," déclara Yuffie en levant le poing vers Vincent.
Vincent le toucha légèrement du sien avant de tourner la tête vers l'autre Remnant.
"A l'autre maintenant."
Cid en convint, il devrait peut-être apprendre à observer un adversaire avant de se ruer au combat. Surtout quand il savait pertinemment que ledit adversaire avait été augmenté par Hojo, à l'aide de mako, pouvoirs de sorcière et cellules de Séphiroth.
Palazzo était plus petit, moins musclé que lui mais restait augmenté et un ancien général d'Alexandrie.
Et il était légèrement agacé que Cid ne daigne pas reconnaître la supériorité de ses prétendues origines.
"Tes ancêtres n'existaient pas quand j'ai failli détruire le monde ! " clama Palazzo, en jetant un sort de foudre.
Cid appliqua la technique des jumeaux, plantant son arme dans le sol pour attirer la foudre loin de lui avant de la récupérer, retournant à l'attaque. La hampe de la lance frappa la masse d'armes de plein fouet et aucune des deux ne s'abîma. Cid se félicita de s'être décidé pour une hampe en métal, le bois aurait déjà lâché.
Cela étant : Ow, il allait avoir les bras qui tremblent pendant des jours après un choc pareil.
"Pas mal pour un non augmenté," murmura le mage avant d'observer très attentivement Cid de la tête aux pieds. "Pas mal du tout et en tout…"
Ça… c'était une première. Vraiment. Et Cid s'en serait passé, merci beaucoup.
"Allez, fais-moi un bécot," murmura Palazzo en souriant.
Cid eut un haut le cœur en voyant le sourire s'ouvrir d'une oreille à l'autre du blond, dévoilant des mâchoires qui ourlaient les lèvres d'un bout à l'autre, des crocs disséminés de manière chaotique tout le long.
Cid fit quelque chose qu'il détestait.
Ce n'était pas honorable.
Ce n'était pas élégant.
C'était dangereux.
Il donna un coup de pied en plein dans le torse de Kefka, y mettant toute la force qu'il utilisait habituellement pour décoller dans les airs.
Et Kefka décolla.
Plus petit et plus léger que Cid, il traversa les airs avec force, à défaut d'élégance, et passa à travers le mur de la salle d'étude avec un grand fracas et un hurlement de douleur.
"Oups," murmura Cid.
"Oh, la vache," murmura Yuffie en arrivant près de lui.
"Je crois que je l'ai tué…" déclara Cid.
Vincent se pencha prudemment par le trou, son arme en avant. Il pouvait voir des serveurs ronronnant dans la pénombre, aucun n'ayant par chance été détruit par le choc ou les débris. Des plumes blanches tourbillonnaient, tombant paresseusement au sol, mais il ne voyait aucune trace du corps.
"Il a disparu," déclara-t-il en se redressant.
"Ah, pas mort donc."
"Tu aurais dû lui donner un coup de genou dans les couilles," suggéra Yuffie.
Cid, en tant qu'homme, dragoon et chevalier, frissonna d'horreur à cette idée.
"Lieutenant, Palazzo et Xehanort ont réussi à s'enfuir."
Essayez de nous rejoindre, on est en légère difficulté !
"Ça, ça veut dire qu'ils sont dans la merde," conclut Yuffie en accrochant son arme à son harnais, fouillant dans ses poches, "montre-moi ton bras, Makoto."
Elle sortit une potion pendant que Vincent arrachait les débris de sa griffe, dévoilant la blessure.
"Il t'a pas raté," murmura-t-elle en versant la moitié de la potion sur l'écaille étoilée, tendant le reste à Vincent pour qu'il la boive, "Cid, ça va ? "
"Ouais, ouais," répondit Cid, penché sur le terminal qu'avait utilisé Palazzo.
"Qu'est-ce qu'il y a ? " demanda Vincent avant de vider la fiole, cul sec.
"Ils ont essayé de piquer des dossiers du Professeur Falmis," lut rapidement Cid. "Histoire et civilisation des Cetras…"
Vincent grimaça avant de rendre la fiole à Yuffie qui l'envoya d'un geste dans la poubelle la plus proche, à dix mètres de là.
"On n'a pas le temps de voir ça, on a huit étages à monter."
"On peut prendre l'ascenseur," suggéra Cid avant de se tourner vers l'ascenseur.
Un bloc de glace tomba sur le sol défoncé de la cabine en fondant.
"Ou pas," soupira Yuffie.
"Escalier," ajouta Vincent sur le même ton.
Les jumeaux attaquaient chacun leur tour, menant une offensive intense avant de reculer, laissant l'autre prendre le relais le temps de reprendre son souffle, mais le Général ne semblait même pas se fatiguer, se tournant vers l'un ou l'autre selon qui l'attaquait.
Barret et Red, chacun à un bout de la baie vitrée, essayaient d'empêcher le SOLDAT renégat de s'enfuir par-là, l'un avec ses balles, l'autre avec des sorts de feu aussi précis qu'efficace.
De l'autre côté de l'immense bureau, Grim maintenait une barrière magique, repoussant les sorts perdus et les débris, pendant qu'Aérith soignait tous ceux qui pouvaient l'être, l'air saturé de sort de soins.
Vossler se tenait près d'elle, lui apportant des blessés et les évacuant après les soins de premiers secours, mais Basch avait reçu un coup d'épée à travers le ventre et se vidait de son sang.
Quand il le posa devant Aérith, c'était trop tard.
Il ne pouvait que regarder son ami, étendu devant lui, son teint devenant petit à petit grisâtre. A côté de lui, Aérith acheva un soin, fit basculer son patient en position de sécurité et se tourna vers Vossler.
"Poussez-vous ! " ordonna Aérith.
Malgré sa taille et son poids, le SOLDAT se retrouva assis sur la moquette du bureau à regarder la jeune femme penchée sur son supérieur mort, ses yeux vert brillant presque autant que ceux désormais éteints de l'homme blond.
"Ce n'est pas le moment de nous laisser," déclara-t-elle d'un ton déterminé ses mains brillant de doré.
Et elle plaqua ses mains sur le torse du mort faisant s'élever un nuage d'étincelles dorées. Vossler soupira, ses épaules retombant. Il avait déjà essayé. Il avait sa matéria de résurrection depuis Wutai, mais elle n'avait jamais fonctionné. Ramener un mort était difficile, dû à un sort ardu à lancer, épuisant et une très petite fenêtre de temps pendant laquelle c'était possible avant la mort cérébrale définitive. La plupart des guérisseurs arrêtaient d'essayer après avoir perdu plusieurs patients. La jeune femme n'avait probablement pas encore perdu ses illu...
Basch se redressa brusquement, les yeux écarquillés en poussant un cri puis retomba, essoufflé.
"Basch ! "S'exclama Vossler.
"Qu'est-ce qui… ? " commença-t-il avant de voir le visage souriant de la guérisseuse au-dessus de lui, "Que... oh… j'étais…"
"Tout ira bien," répondit Aérith en lui tapotant le front, "c'était le dernier, je crois," ajouta-t-elle en regardant autour d'elle.
"Je... oui, oui," confirma Vossler, crispant ses mains sur les épaules de Basch, le sentant respirer sous ses doigts.
"Il faut évacuer," déclara Arith, tirant de toutes ses (maigres) forces pour asseoir Basch, "dépêchez-vous, allez dans la cage d'escalier et…"
Basch lui attrapa le bras, le regard fixé par-dessus son épaule. Elle suivit la direction de son regard.
Séphiroth était tourné vers Aérith, la regardant de ses yeux de chat inhumain.
Les jumeaux réalisèrent que l'attention du général n'étaient plus sur eux, mais sur leur guérisseuse. D'un même mouvement, ils se ruèrent à l'attaque, leur arme en avant.
Une onde de choc les repoussa tous les deux, envoyant Cloud, plus léger, voler à travers la baie vitrée. Fort heureusement, Barret veillait au grain et le saisit au vol, le retenant par le pied avant qu'il ne tombe des soixante-dix étages de la Tour. Il le ramena à l'intérieur, l'asseyant contre son genou et retirant rapidement les éclats de verre plantés dans ses bras et son visage.
Zack avait percuté le bureau qui n'était maintenant plus qu'un tas de débris, et était sonné, Red lui léchant le visage pour le ranimer.
Et Séphiroth approchait toujours d'Aérith, d'un pas calme et mesuré, son expression indéchiffrable.
Grim s'interposa, son épée à la main, mais fut aussi repoussé de la même onde de choc. Aérith regarda Vossler, qui tentait de se lever, des sorts brillant déjà sur ses doigts, et Basch, qui essayant de ramper à l'abri, la traînant après lui.
Elle se dégagea facilement de la prise affaiblie du SOLDAT et se leva.
Elle fit quelques pas de côté, ignorant les deux SOLDATs qui essayaient de la retenir, gardant les yeux sur le général.
Séphiroth la suivit.
Zack essaya de se relever, se hissant à quatre pattes.
"Aérith ! Enfuis toi ! "
Le général fit un pas en avant.
"On... en est… où… bon sang ? " haleta Yuffie, s'appuyant sur ses genoux.
"On est au 67 ! " annonça Cid en désignant le chiffre géant peint sur le mur du palier, courage plus que trois ! "
"On sera mort avant d'arriver en haut ! " se plaignit Yuffie en se redressant pour suivre les deux hommes.
"Prof ? qu'est-ce que vous faites là ? " s'étonna Cid en voyant une silhouette de vieil homme en haut de l'escalier, les gravissant à bout de souffle.
Vincent dépassa Yuffie pour rejoindre Cid, réalisant que l'homme à qui parlait le dragoon était Gast.
"Gast ? Que se passe-t-il ? "
Il arriva à leur hauteur et posa la main sur le bras de Gast, l'arrêtant dans son ascension. Le vieil homme avait le regard trouble, et tenait un fusil à la main.
"Gast ? Gast répond-moi ! " appela Vincent.
Le vieux scientifique inspira brusquement et son regard se fit plus net, dévisageant Vincent et Cid avec surprise.
"Vincent ? Capitaine ? "
"Gast, que fais-tu là ? la tour est attaquée, tu dois évacuer ! "
"Attaquée ? " répéta Gast, confus, "mais qui ? "
"Séphiroth, Prof, il a tué le Président et on essaye de l'arrêter," répondit Cid, essayant de faire asseoir le vieillard sur les marches.
"Séphiroth ? " murmura Gast avant de baisser les yeux sur son arme.
La compréhension se fit dans son regard et il la tendit à Vincent.
"Vincent ! Prends ça ! "
"De quoi s'agit-t-il ? "
"Ça devrait neutraliser Séphiroth ! Vise au plus près d'une veine."
"J'espère que tu réalises que le tir au fusil n'est pas assez précis pour ça," objecta Vincent en prenant l'arme.
"Tu touches un œil de chauve-souris avec un lance-pierre à cent pas ! "
"Une fronde. Et on en reparlera. Va te mettre à l'abri."
"Prenez soin d'Aérith," demanda le vieil homme alors que les trois plombs le dépassaient.
"Promis, Prof ! " répondit Yuffie avant de suivre les deux adultes.
Les conduits à mako qui alimentaient la pièce explosèrent, lâchant un nuage de gaz mako.
Séphiroth et Cloud eurent la même réaction, se figer et plaquer leurs mains sur leurs oreilles. Basch émit un grognement de douleur, et Vossler, qui essayait de le relever, tressaillit.
"Oh PUTAIN, c'est quoi ça ? ! "
"Arrêtez de CRIER ! " s'écria Cloud.
"Rassemblez-vous autour des fenêtres ! " ordonna Barret à ses hommes, "restez près de l'air ! Aérith, vient vi…"
Il s'interrompit en voyant la guérisseuse faire face à Séphiroth.
Ses mains étincelaient du même vert pâle presque blanc que lors de l'attaque du réacteur par Riku, le gaz de mako tournoyant autour d'elle en volutes élégantes, sans la toucher.
Séphiroth se redressa, son visage impassible jusque-là tordu en grimace douloureuse, jetant un regard haineux à la guérisseuse.
Aérith ferma les yeux.
Elle les rouvrit, couvert d'un voile entièrement vert mako.
"Je sais pas vous," déclara Zack d'une voix mal assuré, "mais là, j'ai soudain envie de plonger à couvert…"
"A TERRE ! " ordonna Barret en ramenant les bras autour de Cloud.
Zack fit pareil avec Red, Vossler s'interposa devant Basch et Grim.
Aérith leva les mains, Séphiroth avança d'un pas, brandissant son arme brisée pour la frapper.
Une volée d'étincelles magiques mauves se plantèrent dans son corps avec un son strident, avant qu'un éclair ne l'envoie voler en arrière, sur le mur du bureau[4].
Aérith baissa les mains.
Ses yeux redevinrent normaux.
Les volutes de mako s'effacèrent.
Barret osa se redresser lentement.
La porte de l'escalier s'ouvrit sur Cid.
"C'était quoi ce bazar ? ! " s'exclama-t-il en entrant, suivit de Vincent et Yuffie qui se glissa derrière le turk.
Aérith désigna le Général qui se relevait.
Vincent épaula et tira à deux reprises.
Il sut dès la première détonation que ce n'était pas une arme. Le son avait été plus doux, plus étouffé que pour de la poudre. De l'air comprimé ?
Il vit les munitions se planter dans le torse du SOLDAT et comprit.
Des fléchettes hypodermiques[5].
Qu'est-ce que Gast avait mis dans ces fléchettes ? Et pourquoi faire ?
Il entendit le bruit de l'arme de Barret qui s'armait et tourna la tête vers lui. Leur Lieutenant avait l'air légèrement moins calme que d'habitude, ce qui se traduisait en une expression furibarde devant laquelle Vincent fit un prudent pas en arrière. Il avait vu Morrow exploser en affichant des expressions plus calmes.
"Vincent, c'est quoi ? "
"Une arme que m'a donné G... le professeur Falmis."
"Et ça fait quoi ? "
"Je n'ai pas demandé, "avoua Vincent.
Mais visiblement ça avait un effet dévastateur sur le Général. L'impact n'avait pas été puissant, et avec ses augmentations mako, il n'aurait même pas dû vaciller, pourtant il était retombé à genoux et luttait pour se relever, le corps secoué de frissons violents.
Vincent et Barret reculèrent quand il vomit quelque chose de grisâtre, vaguement organique et qui continuait à bouger une fois répandu sur la moquette luxueuse du bureau.
Ça démangeait à Vincent de l'incinérer sur le champ, mais Shera voudrait probablement y jeter un coup d'œil.
"Que…" fit une voix grave et rocailleuse de ne pas avoir été utilisée.
L'homme agenouillé devant eux se redressa lentement, rabattant ses cheveux en arrière d'un geste maladroit. Il jeta un regard éberlué aux longues mèches rassemblées dans son poing puis à Barret et Vincent debout devant lui, qui le pointait de leurs armes respectives.
Dans la semi-obscurité du bureau, ses yeux verts flamboyaient. Il n'était plus impassible et froid, comme chaque fois que les jumeaux l'avaient combattus.
Il avait même l'air un peu surpris.
"Qui êtes-vous ? "
Il baissa les yeux sur son torse et vit les deux fléchettes dans son corps.
"Qu'est-ce que le Professeur a encore fait ? " maugréa le Général en retirant la fléchette épidermique de son torse.
Il jeta un regard confus à l'objet avant de le laisser tomber au sol.
Il n'eut pas le temps de réagir quand un homme aux cheveux argentés et à la peau sombre apparut près de lui, l'attrapant à bras le corps avant de disparaître à nouveau.
"Merde ! " s'exclama Cid.
"Jessie, trouve-moi les Remnants ! "
Je suis dessus !
Recroquevillé dans un coin de la cage d'escalier au niveau 50, Kefka gémissait, essayant de réduire ses fractures du mieux qu'il pouvait quand Xehanort réapparut avec le général.
"Dès que… je remets la main… sur ce... cette SAUTERELLE humaine, je lui arrache les jambes ! "
"Ta gueule, Palazzo ! " gronda Ansem, traînant le général par le bras.
"Ansem, sorcier de mon cœur, soigne-moi," gémit le blond en s'accrochant à son manteau, "je crois qu'il m'a brisé toutes les côtes."
"Pas question ! "
"Je retire le couteau dans ton épaule, en échange ? " proposa Kefka en agitant les doigts vers l'arme plantée dans l'épaule d'Ansem.
"On verra ça à Sin ! Tu as les dossiers ? "
Kefka soupira d'un air tragique et sortit la clef USB de sa poche, accrochée à un porte-clef de moogle.
"J'ai tout récupéré, on peut rentrer ? "
Ansem lâcha le bras du Général pour attraper la clef mais le blond la fit disparaître avec un petit sourire.
"Ah AH ? Un soin d'abord ? "
"Palazzo, tu es une plaie. Hojo te mettra dans une cuve, donne-moi ça maintenant."
"Qu'est-ce que Hojo a fait ? " demanda Séphiroth.
Les deux Remnants lui jetèrent un regard éberlué.
"Il parle, lui, maintenant ? " s'étonna Kefka en se levant, grimaçant de la douleur de ses côtes.
"Mère ? " balbutia Ansem.
Séphiroth fit un pas en arrière, les yeux plissés, assurant sa prise sur son tronçon d'épée.
"Qui êtes-vous ? "
Kefka posa doucement sa main sur le bras d'Ansem.
"Ansem, il n'a plus les yeux fendus," déclara Palazzo d'un ton soudain sérieux.
Le Remnant fixa le général dans les yeux.
Au fond des iris vert infusés de mako, la pupille était ronde.
Banalement ronde.
"Oh merde," jura Ansem avant de disparaître, emportant Kefka avec lui, une demi-seconde avant que le reste de Masamune les embroche tous les deux.
Ok alors bonne nouvelle, j'ai trouvé Séphiroth, il est au niveau 50. Mauvaise nouvelle, il essaye de monter. Deuxième bonne nouvelle, il a pas l'air chaud patate, là…
"Définit moi 'pas chaud patate' ? " demanda Barret alors qu'Avalanche s'engouffrait dans l'escalier pour descendre à la rencontre du général.
Il vient de vomir quelque chose, répondit Jessie, et il a l'air d'avoir du mal à marcher...
"Nous aussi on est pas chaud patate," grommela Zack, s'appuyant au mur d'une main.
Cloud grogna avant de s'arrêter, s'accrochant à son frère.
"J'ai mal à la tête…"
Barret jeta un regard à ses hommes. Les jumeaux avaient pris la raclée donnée par Séphiroth avec leur résilience habituelle, mais restaient couvert de coupures, de brûlures et de contusions. La dernière onde de choc qu'ils avaient reçu avait laissé des bleus presque noirs sur leurs bras et visages et les coupures de Cloud commençaient à peine à cicatriser. Red allait bien, à part quelques plaques de poils brûlées et Aérith était, fort heureusement, saine et sauve mais épuisée, des étincelles de sorts de soins parcourant ses mains.
L'autre équipe n'était pas en meilleur état, même si Cid semblait avoir encore un peu d'énergie. Yuffie suivait obstinément Vincent, pratiquement scotché à lui, mais titubait d'épuisement. Quant à Vincent, il avait beau avoir l'air aussi impassible et calme que d'habitude, sa griffe était absente et les écailles qu'elle cachait habituellement avaient l'air d'avoir pris un choc.
Ils avaient vingt étages à descendre.
"Yuffie, Aérith, les jumeaux, vous restez ici," ordonna-t-il. "reprenez votre souffle."
"Barret, tu te rappelles ? Dès qu'on est séparé, c'est la cata," grommela Zack.
"J'ai envoyé des SOLDATs," intervint Fon Ronsenburg qui les suivait, appuyé sur l'épaule de Vossler, "s'il est affaibli, ils devraient pouvoir l'intercepter."
"Qu'est-ce qui t'es arrivé toi ? " grommela Cid.
"Masamune," répondit Vossler à la place de son Capitaine.
Les hommes de Blondie arrivent, je les vois sur les caméras, reprit la voix de Jessie dans leurs modules.
"Blondie ? " répéta Vossler, scandalisé.
"Jessie, n'insulte pas des augmentés quand ils peuvent t'entendre," lui rappela Barret avec un soupir las.
Par contre, c'est normal que le Professeur Gast arrive aussi ?
Vincent et Aérith échangèrent un regard.
"PAPA ! " s'exclama la guérisseuse en prenant la tête de l'équipe, suivie de près par Vincent, puis Yuffie.
"Dès demain, on reparle de ce petit détail appelé FORMATION et que vous avez tous tendance à oublier ! " s'écria Barret dans la cage d'escalier.
"Pro... professeur, non…"
"Je suis désolé, mon garçon, mais c'est pour ton bien…"
"Non... pas... pas d'inject…"
"Reste calme, tout ira bien, tu es maintenant en sécurité…"
Aérith avait beaucoup avoir pris la tête au départ, vingt étages plus bas, elle était désormais en queue de peloton, à bout de souffle. Vincent courait en avant et il pouvait entendre les pas délicats de ses équipiers qui retentissaient derrière eux.
Vincent fut donc le premier au niveau cinquante, bousculant les SOLDATs postés autour du Général, leurs armes pointées sur Séphiroth. L'homme était effondré sur le côté, le tronçon de Masamune avait été poussé au loin par un SOLDAT et le manteau de Séphiroth était grand ouvert, un de ses bras dégagé du carcan de cuir.
Vincent se figea, reconnaissant la silhouette accroupie près du corps du général.
Le vieil homme n'avait plus son expression perdue. Il semblait même déterminé, achevant une injection dans le bras de Séphiroth avant d'en préparer une autre.
"Qu'est-ce que tu fais, écarte-toi de lui ! " ordonna Vincent en reprenant son arme, retirant la sécurité.
Son vieil ami leva les yeux vers lui, remontant ses lunettes par réflexe.
"J'essaye de le sauver, Vincent."
"Gast, écarte-toi ! " répéta Vincent, baissant son arme sur l'homme effondré au sol.
Le général leva les yeux vers lui, à demi-inconscient.
Il avait les yeux de sa mère.
Prends soin de lui. Je t'en supplie.
"Vincent, s'il te plait," murmura le vieux scientifique, tendant la main pour repousser délicatement le canon de l'arme.
Ce n'était plus l'expression stoïque et calme que le Général avait eu dans le bureau du Président.
C'était celle d'un enfant terrorisé, qui ne comprenait pas ce qui se passait, pourquoi on le faisait souffrir ni quand ça allait s'arrêter.
"Aidez-moi," murmura le Général.
Vincent baissa son arme et recula d'un pas.
Le reste d'Avalanche arriva à ce moment-là, Barret et Cid en premier et le pilote prit aussitôt Vincent à part, l'aidant à s'éloigner, vite rejoint par Yuffie qui s'appropria son bras droit.
"Vince ? "
"Je peux pas," murmura Vincent.
"On s'en occupe, repose-toi," marmonna Cid, jetant des regards nerveux à Séphiroth et au professeur qui s'interposait.
"Ecartez-vous de lui, laissez le temps aux anticorps d'agir," demanda Gast.
"Attendez, on essaye de le tuer ou de le vacciner ? " s'exclama Zack.
"Papa, qu'est-ce que tu fais ? " balbutia Aérith.
"Capitaine Fon Ronsenburg," appela une voix autoritaire.
Tout le monde se tourna vers les escaliers inférieurs. Rude approchait, soutenant le vice-président d'un bras, les autres Turks suivant, aussi impassible qu'ils pouvaient l'être avec le vice-président dans son état. Le jeune Shinra tentait de se redresser au maximum, mais il était visiblement épuisé et s'il avait pris le temps de nettoyer son visage et ses mains ensanglantées et que Rude lui avait prêté sa veste pour remplacer ses vêtements tâchés de sang, il avait toujours des croutes ensanglantées dans les cheveux et un de ses yeux était rouge sang.
"Capitaine…" reprit Rufus, une fois sûr qu'il était écouté, "dès que le Professeur Falmis déclare le prisonnier transportable, mettez-le aux arrêts. Le Professeur vous indiquera une cellule sécurisée où le retenir."
"Oui, Monsieur," répondit Basch en se redressant, retirant son bras des épaules de Vossler.
"Tseng, que les blessés soient immédiatement pris en charge, Elena, les étages dont la sécurité a été compromise doivent être mis sous scellés, je vous demanderais de travailler de concert avec les SOLDATs pour ça."
"Oui Monsieur," répondit Elena avant de se glisser dans la foule des SOLDATs, rejoignant Fon Ronsenburg et Vossler.
"Lieutenant," reprit Rufus en s'adressant à Barret qui assistait à la scène, médusé, "vous devriez retourner à votre quartier général avec vos hommes."
"Monsieur, Séphiroth…" commença Barret.
"Est désormais sous contrôle. Et sa présence à la Tour est sous le sceau du secret défense. Je vous conseillerais de ne pas le dévoiler."
Barret hésita, tournant la tête pour chercher l'avis de ses hommes.
Il croisa le regard de Vincent, pâle et désemparé, puis celui d'Aérith, qui s'accrochait à Zack de toutes ses forces.
"Dès que la situation sera résolue, le directeur Tuesti et vous devrez venir à la tour pour discuter de l'avenir d'Avalanche avec moi," ajouta Rufus.
"Quelle situation exactement, Monsieur ? "
"La succession de mon père, bien sûr," répondit Rufus.
[1] Inner Rude : euh, une minute, pause, quoi ?
[2] Rude était l'aîné d'une famille de six enfants et a grandi avec trois petits frères et deux petites sœurs. Et ce n'était pas les filles qui se laissaient faire le plus.
[3] Difficile de trouver des références pour Ansem, mais en gros, Kefka fait 1,67 m et Ansem environ 2 m. Donc oui, la différence de taille est plus grande qu'entre Yuffie et Vincent.
[4] Et bim, sceller le mal !
[5] Et heureusement que Séphiroth pratique le inner sideboob avec enthousiasme, parce que je ne sais pas comment les fléchettes se seraient plantées s'il avait fermé son manteau en cuir... C'était le cassage d'ambiance du chapitre, à vous les studios.
