Chapitre 34 : Recherche : Repères.

Résumé :
Après la mort du Président Shinra et la capture de Séphiroth, tout l'équilibre du monde, de Midgar, de la Shinra et surtout d'Avalanche est perturbé.
Et il va falloir retrouver un équilibre rapidement.
Ce n'est pas facile de sauver le monde quand on a le cul entre deux chaises.

Personnages :
Team Shinra (moins le papa, yes), Team Avalanche, Ifalna et Gast Falmis, Grim (SOLDAT OC)

Tags spécifiques au chapitre :
Ils sont en chute libre mais ils battent des bras avec détermination, Vincent est un grand frère, Barret est un papa, bad flirting, is still flirting, Valenwind, depuis quand Cid est plus mature que Vincent ? Depuis quand Cid est mature tout court ?, trigger warning : Politique, yuck yuck yuck, Reeve est un papa, de l'art de gérer les traumas des autres, Ifalna es tune maman, Mère Nature est omnivore et en colère.


Le retour à Seventh Heaven fut très silencieux, chacun étant plongé dans ses pensées, à tenter de comprendre les derniers évènements.
Étonnement, malgré l'heure tardive, Reeve était à leur quartier général quand ils arrivèrent, il fut même le premier dehors à ouvrir les portes du garage avec Wedge. Il était en chemise, sa cravate dénouée toujours autour de son cou et semblait fébrile, son regard passant d'un de ses hommes à l'autre, comptant les têtes.
"Barret, des blessés ? " s'inquiéta leur Directeur quand Barret sortit du fourgon.
"Rien de grave, je crois," ajouta Barret en se frottant le front. "Les jumeaux sont déjà presque guéris…"
"On va douiller demain," maugréa Zack en aidant Aérith à descendre de l'ambulance, pendant que Cloud prenait Red à bras le corps pour le poser au sol.
Dans le fourgon, Vincent assura sa prise sous les épaules et les genoux de Yuffie et la souleva sans effort, l'appuyant contre son torse. L'adolescente se laissa faire, sa tête roulant contre l'épaule de Vincent.
"Est-ce que ça va devenir une habitude ? " demanda Vincent d'une voix fatiguée en descendant à son tour.
"Hmmm," marmonna l'adolescente.
"Qu'est-ce qu'elle a ? " demanda Reeve en approchant, inquiet.
"Elle a passé un quart d'heure à bondir partout à coup de sorts d'évasion," répondit Vincent.
"Essaye de lui faire boire un éther avant de la coucher," conseilla Barret en posant une fiole sur le ventre de Yuffie.
"Oui, Lieutenant."
"Et ton bras ? "
"Ça ne fait presque plus mal…"
"Infirmerie dès que tu as couché Yuffie."
"Oui, Lieutenant," répondit Vincent.
Barret regarda ses hommes se diriger lentement vers la pièce principale, les observant pour s'assurer qu'aucun ne cachait de blessure avant de se tourner vers Reeve.
"Que fais-tu là ? "
"J'ai essayé de retourner dans la Tour en entendant l'alarme," expliqua Reeve avant de lui désigner la porte du vestiaire, "mais les SOLDATs n'ont pas voulu me laisser entrer. Je suis venu directement ici pour suivre les combats du bureau de Jessie."
Barret hocha lentement la tête.
"Et excuse mon alexandriote, mais : Qu'est-ce qui s'est passé, bordel ? " acheva Reeve.
Barret hocha de nouveau la tête, mais avec un petit rire nerveux. Il avait fallu un peu plus d'un an, mais ça y est, Reeve était atteint par la tendance de ses hommes à ponctuer leurs phrases de jurons . Il entra dans le vestiaire, retirant son arme pour la remplacer par sa prothèse.
"Le Président Shinra est mort," annonça-t-il avant de retirer sa veste, la pendant à son crochet.
Reeve inspira longuement, s'appuyant du dos contre le mur.
"Pas bon… Dire que le Retournement se passait bien…"
"Et Séphiroth est prisonnier de la Tour Shinra."
Cette fois, Reeve se prit la tête à deux mains en grognant de dépit.
"Oh, misère, est-ce qu'il est sous bonne garde au moins ? "
"Il était pas en forme," intervint Cid qui se changeait aussi, retirant son uniforme, "le Professeur Falmis lui faisait un truc…"
"Quoi ? "
"Je sais pas, mais ça a eu l'air de retourner Vincent."
Reeve se demanda brièvement depuis quand Cid était le spécialiste concernant l'état mental de Vincent. Lui ne voyait aucune différence entre les expressions de leur sniper, qu'il revienne d'une ronde de sécurité, des courses ou d'une mission agitée.
"Cid, les deux autres Remnants ? " reprit Barret, se souvenant soudain de l'autre partie de l'attaque. "Que s'est-il passé ? "
"Ils essayaient de piquer quelque chose dans les archives," expliqua Cid en enfilant un tee-shirt propre avant de s'asseoir pour retirer ses godillots.
Il s'arrêta le temps de réfléchir, plongeant sa main dans ses cheveux.
"C'était des recherches du professeur Falmis. 'Histoire et civilisation des Cetras'."
"Les Cetras, encore une fois. Ça doit avoir un rapport avec le spécimen qu'il a récupéré à Nibelheim…" marmonna Barret en retirant aussi ses chaussures.
"Mais pourquoi l'histoire des Cetras alors ? Je comprendrais si c'était au sujet de leur biologie ou de leur magie," commença Reeve avant de s'écarter comme la porte du couloir s'ouvrait.
Vincent entra, les bottes et l'équipement de Yuffie dans les mains.
"Yuffie ? " s'inquiéta Barret
"Au lit. Elle a bu l'éther," répondit Vincent, rangeant l'équipement et les matérias à leurs places.
"Vincent, que sais-tu des recherches du professeur Falmis qui ont été volées ? " demanda Barret.
Le sniper leva les mains en signe d'ignorance avant de commencer à ranger ses propres affaires.
"Le Professeur Falmis a toujours été intéressé par les Cetras, mais je ne connais que ses travaux de Nibelheim. Je ne l'ai jamais entendu parler de la culture des Cetras…"
Il hésita soudain, fronçant les sourcils sous l'effet de la réflexion.
"Il… voulait faire des recherches dessus cependant," finit-t-il par ajouter, "mais s'il en a fait, ça doit dater d'après Nibelheim."
"Alors il faudra le contacter pour en savoir plus," conclut Reeve.
"Si le Vice-Président le laisse faire," objecta Barret avant de désigner une des portes du vestiaire, "Vincent. Infirmerie."
"Oui, Lieutenant," répondit Vincent avec un petit signe de tête.


Quand Vincent arriva dans sa chambre, une demi-heure plus tard, son bras avait été soigné, Aérith et Shera avaient bricolé une coque pour maintenir l'écaille en place le temps qu'elle finisse de guérir (avec de la colle à ongles et une plaque de plastique déformée à la chaleur d'une matéria feu, leurs guérisseuses étaient du genre débrouillardes) et ses pensées tournaient dans son crâne comme des Quetzalcóatls autour des montagnes de Gongaga.
Cid était en pyjama et finissait sa dernière cigarette de la journée qu'il écrasa en voyant Vincent entrer et aller s'asseoir sur son lit, sans sa grâce habituelle.
"Est-ce que ça va ? " demanda Cid en approchant de lui.
Le brun soupira et secoua la tête lentement. Cid posa la main sur son épaule, serrant brièvement avant de la lever vers sa joue.
"Le fils de Lucrécia, hein ? "
Cette fois Vincent hésita avant d'hocher la tête.
"Tu veux que je reste avec toi cette nuit ? " proposa Cid à voix basse.
Vincent leva les yeux vers Cid, le fixant longuement du regard avant d'appuyer sa joue sur la paume chaude.
"S'il te plait."
Le blond eut un petit sourire et se pencha, lui attrapant les jambes pour le pousser au fond du lit.
"Va falloir que tu me fasses de la place, Longues Pattes," plaisanta-t-il d'un ton affectueux.
Vincent se laissa faire, défaisant le lit au passage pour se mettre sous les couvertures. Cid s'assit près de lui, avant de s'allonger aussi confortablement que possible, face à Vincent. Il se tortilla quelques secondes pour atteindre la lampe de chevet et l'éteindre avant d'achever de s'installer.
Ce n'était pas encore une habitude chez eux de dormir ensemble. Sur le toit, ils avaient de la place pour s'allonger mais les lits de Seventh Heaven n'étaient pas faits pour deux adultes. Quand Shera et Cid dormaient ensemble, ils finissaient souvent l'un sur l'autre, habitués à une telle intimité depuis leur enfance, mais Vincent ne savait pas encore où mettre ses jambes, et Cid cherchait toujours où poser ses mains pour éviter les réflexes violents de Vincent.
"Je peux mettre ça où ? " finit par demander le blond en levant la main.
Vincent l'attrapa et la mit sur sa hanche avant de poser la tête contre l'épaule de Cid. Il sentit les doigts de Cid se resserrer brièvement avant de s'étendre à nouveau, épousant la courbe de sa fesse. Vincent poussa un long soupir de contentement.
"Ça va ? " murmura Cid.
En guise de réponse, Vincent tendit sa main humaine, glissant ses doigts sous le tee-shirt de Cid, effleurant son dos. Cid frissonna et protesta à mi-voix en se tortillant pour lui échapper.
"Faut qu'on fasse quelque chose au sujet des glaçons qui te servent de doigts," maugréa Cid.
"Réchauffe-moi ? " suggéra Vincent en fourrant son nez dans le cou du blond.
"Tu es sûr ? "
Vincent hocha la tête, déposant un baiser sous l'oreille de Cid. Le blond soupira et sa main quitta la hanche du brun, remontant le long de son flanc jusqu'à glisser dans ses cheveux.
Vincent sursauta, comme électrifié, quand les doigts de Cid touchèrent la cicatrice à l'arrière de son crâne et il tenta de se dégager pendant quelques secondes.
"K'so ! " jura-t-il à voix haute, pendant que Cid redescendait sa main, la reposant à sa place précédente.
"T'es pas prêt," murmura le blond avec un baiser sur son front.
"J'ai un homme sexy et intéressé dans mon lit, j'aimerais bien en profiter," gronda Vincent en essayant de reprendre le contrôle de son battement de cœur.
"On n'est pas pressé," reprit Cid, "il t'a fallu des mois pour accepter d'être touché par Yuffie, ça viendra aussi..."
Vincent voulu protester à nouveau. Il voulait arrêter de réfléchir pendant quelques heures, arrêter de penser à l'homme aux yeux verts maintenant prisonnier de la Shinra, à sa mère qui lui avait demandé de l'aider, à son père qui l'avait torturé, au fait que ce n'était peut-être pas son père et tout ce que ça impliquait…
Il ne voulait plus penser et en général, s'envoyer en l'air aidait.
"Je serai là," continua le pilote, "le jour où tu seras prêt, je serai en première ligne, promis. Mais d'ici là..."
Il serra ses bras autour de Vincent, l'attirant plus près contre lui.
"Je suis déjà content de t'avoir ici."
Le cœur de Cid battait fort aux oreilles de Vincent, emplissant ses sens augmentés. Il tourna la tête, posant son oreille contre l'épaule du dragoon.
Son battement de cœur résonnait plus fort que ses pensées.
Vincent ferma les yeux.


"Tendez, tendez ! " souffla Zack, l'oreille plaquée sur le mur.
Cloud, déjà debout près de la porte, son oreiller sous le bras, s'arrêta. Aérith qui le suivait, enveloppée dans sa couverture et pieds nus, l'imita, se tournant vers son fiancé. Zack écouta attentivement avant de se redresser avec un sourire taquin.
"C'est bon, ils iront pas plus loin, sont en train de s'endormir."
Cloud soupira de soulagement et revint s'asseoir sur le lit, reposant son oreiller à sa place. Aérith tenta de réprimer un petit gloussement amusé en rejoignant Zack, enjambant Cloud.
"Je crois que j'ai une idée de cadeau pour les prochains Jours Carbuncle," déclara-t-elle à voix basse.
"Matéria sceller ? " suggéra Zack.
"Avec l'encoche de porte," ajouta Cloud d'un ton bougon.
"Et les vis pour l'installer," renchérit Aérith.


"Je croyais avoir été BIEN CLAIR ! "
Tout Avalanche grimaça et rentra la tête dans les épaules d'un même mouvement. A peine réveillés et avant que Yuffie soit envoyée à l'école, Barret avait rassemblé l'équipe de combat dans la salle commune et leur faisait part de ses doléances au sujet de la mission de la veille.
"Si je vous ai appris à travailler en formation, ce n'est pas pour rien, si j'ai établi un rôle et des ordres à chacun, ce n'est pas pour RIEN ! Red a été celui qui a le mieux obéi aux ordres et il n'a que quinze ans ! "
Le fauve choisit de ne pas repréciser son âge pour une fois, bien content de ne pas être la cible de la mauvaise humeur de Barret.
"Les jumeaux ont pris des risques inconsidérés, comme d'habitude, je m'y attendais presque ! Cloud, tu peux me dire ce qui t'as pris d'essayer d'encaisser un sort de foudre à bout portant ? ! "
"J'avais plus de chance d'y survivre que vous," répondit Cloud d'un ton buté.
"Et tu en avais tout autant d'y rester ! Zack ! "
Le Strife brun tenta de se planquer derrière Cid, debout près de lui, mais il faisait bien quinze centimètres de plus que lui et était lui aussi une des cibles de Barret.
"Je croyais que ta panique à l'égard de Séphiroth était sous contrôle ? "
"Chui désolé," balbutia Zack.
"Il n'y a pas de honte a avoir peur de Séphiroth, la moitié de Gaïa se CHIE dessus…"
"Barret," le coupa Elmyra d'un ton sévère, montrant Marlène qui écoutait en mangeant ses Honey Moggles à la cuillère.
"... la moitié de Gaïa tremble rien qu'à penser à lui ! " corrigea Barret, "je veux juste être au courant de ce genre de chose, histoire de pouvoir vous envoyer contre un ennemi de façon efficace et sans craindre que vous y restiez ! Et à propos : CID ! "
"Aide-moi," marmonna Cid à sa sœur.
"Rêve, je suis de son côté sur ce coup-là," rétorqua Shera qui buvait son thé tranquillement.
"Pourquoi je t'ai envoyé au secours de Vincent et Yuffie ? " reprit Barret.
"Pour leur filer un coup de main contre les Remnants ? "
"Et ? "
"... je les ai aidés."
"En fonçant tête baissée ! On ne savait pas grand-chose de Palazzo ni de ses capacités, s'il n'avait pas été complètement timbré, tu aurais pu avoir des ennuis ! "
"Yuffie et Vincent avaient l'air de bien gérer Xehanort," marmonna Cid.
"Merci de me le rappeler, "grommela Barret avec un regard à l'aîné et la benjamine de l'équipe.
"Je peux commencer ? " demanda Yuffie d'un ton penaud, "je vais être en retard en cours."
"Provoquer un Remnant est STUPIDE ! "
"C'est vrai," admit Yuffie en grimaçant.
"Tu ne refais pas ce genre de chose sans un plan solide, et les idées de Vincent ne sont PAS des plans solides ! " ajouta Barret en désignant Vincent qui se tenait près de Yuffie en guise de soutien moral.
Il inspira profondément et jeta un regard à l'horloge au-dessus du mur de la cuisine.
"Tu peux filer, le carré d'as doit t'attendre dehors."
"Merci Barret. Désolée, Barret," déclara Yuffie en empoignant son sac. "Ittekimasu ! "
"Itterasshai," répondit Vincent.
"Soit sage ! " ajouta Elmyra.
"Et travaille bien ! " lança une dernière fois Barret avant de jeter un regard à Vincent.
L'ex-turk carra les épaules en attente de l'engueulade.
"Une idée pourquoi Yuffie s'en est soudain pris à Xehanort comme ça ? " demanda Barret d'un ton plus calme.
Déstabilisé par le changement de ton, Vincent hocha la tête avec un moment de retard.
"Il a tué Riku Makani. C'est l'oncle de Yuffie qui l'avait élevé. Elle… vengeait sa famille."
Barret soupira en se prenant le front dans la main.
"Vincent, j'ai pas besoin qu'elle ait une croisade personnelle contre un Remnant."
"Je sais. Je tacherais de la protéger."
"Elle t'obéit mieux qu'à moi, la prochaine fois qu'elle se trouve sur le trajet de Xehanort, tu lui ordonnes d'évacuer."
"Je le ferai," déclara Vincent tout en sachant bien que ce serait probablement un ordre que Yuffie ignorerait.
Il allait falloir qu'ils continuent à travailler les techniques de combats rapprochés de Yuffie. Et de préférence en cachette de Barret.
"Cela dit, je vais admettre que l'entrainer à une meilleure utilisation de sa matéria d'évasion était une bonne idée," maugréa Barret, "mais c'est la dernière fois que tu la laisses utiliser des explosifs."
Barret se tourna vers lui dernier membre à enguirlander, qui tentait de se faire toute petite, ce qui n'était pas dur au milieu des carrures des garçons.
"Aérith. Qu'est-ce que tu as fait à Séphiroth hier ? "
"Je ne peux pas en parler," répondit Aérith, baissant les yeux sur ses mains.
"Comment ça tu…"
Vincent posa la main sur l'épaule d'Aérith, croisant le regard de Barret.
"Elle aussi ? " maugréa Barret.
Vincent hocha la tête. Leur lieutenant inspira très lentement, expira tout aussi lentement puis désigna le bureau de Reeve du pouce.
"Bureau. Tous les deux. Vous autres, finissez de petit déjeuner".
Il leva le nez vers l'horloge puis regarda sa fille, hésitant visiblement sur l'urgence première.
"On peut amener Marlène à l'école, si tu veux ? " proposa Zack pendant que Cloud hochait la tête.
"Y peuvent Papa s'il te plait ? ! " s'exclama Marlène.
"Tu files te laver les dents d'abord. C'est Cloud qui conduit," déclara Barret.
"Bisou ! " Réclama Marlène en tendant les bras.
Le temps d'envoyer sa fille se laver les dents, de ranger son petit déjeuner, et de s'assurer que les jumeaux et l'enfant étaient partis à l'heure, Barret était plus calme quand il arriva dans le bureau, activant la matéria de silence.
"Tout le monde dans cette unité a un secret de famille ou quoi ? ! " s'exclama-t-il à peine la porte fermée.
"Barret, je te promets que je ne voulais pas te mentir ! " s'exclama Aérith, mortifiée, "mais je n'ai rien le droit de dire ! "
"C'est bon, j'ai compris, j'ai compris ! " grommela Barret. "Dis-moi juste ce que tu peux."
Aérith hésita un moment avant de répondre.
"Ma famille est… Nous sommes des mages blancs…"
"Des guérisseurs ? "
"Pas seulement. Nous… Nous sommes spécialisés dans la magie sacrée…"
"Sacrée ? " répéta Barret.
"Comme la famille Royale d'Alexandria," intervint Vincent, "ses membres peuvent tout autant soigner que détruire ou bannir des créatures… maléfiques."
"D'où le sort que tu as utilisé hier ? "
Aérith, qui fixait Vincent avec surprise, sursauta et hocha la tête.
"Sceller le mal. Ça… c'est un sort qui ne marche que sur les… sur les créatures néfastes à la planète," expliqua-t-elle.
"Est-ce que tu peux le faire facilement ? " continua Vincent.
"J'aimerais…" soupira Aérith, "mais je ne… je ne suis pas très puissante…"
"Pardon ? " répéta Barret, estomaqué, "tu as envoyé voler Séphiroth ! "
"Le sort était censé l'immobiliser plus longtemps et il commençait déjà à bouger au bout de quelques secondes. Si Vincent n'était pas arrivé…"
Vincent leva sa main droite et la posa sur le dos d'Aérith, la rassurant d'une pression.
"Donc, il vaut mieux ne pas compter dessus…"
"Non," reprit Aérith, "Maman… est beaucoup plus puissante que moi."
"Puissante à quel point ? "
"Je n'en suis pas sûre," admit Aérith, "mais… je crois que Midgar… serait encore pire si elle n'était pas là."


Ifalna descendit du taxi et se pencha vers la conductrice, lui adressant un gentil sourire.
"Je ne serais pas longue, laissez le compteur tourner, je reviens au plus vite," ajouta Ifalna avant de se redresser, se tournant vers la Tour Shinra.
Les premiers étages avaient été ornés de draperies noires en signe de deuil, et de là où elle était, elle ne pouvait pas voir les fenêtres condamnées du dernier étage, remplacées par des plaques de bois, le temps des réparations. Elle remonta le châle sur ses épaules et approcha de l'entrée principale.
"Madame, je vais vous demander vos papiers," commença le SOLDAT troisième classe posté à l'entrée.
Elle passa près de lui sans un mot.
"Mad…" commença-t-il en tentant de la retenir.
Debout sur une marche au-dessus de lui, elle lui jeta un simple regard et il recula.
Elle reprit sa route.
Les troopers qui supervisaient les détecteurs de métaux tentèrent de l'arrêter quand elle fit sonner les machines, mais restèrent eux aussi sans voix, la laissant passer sans oser s'approcher.
Tseng arriva alors qu'elle atteignait les ascenseurs.
"Madame Falmis," commença-t-il en tendant la main vers lui.
Elle lui prit le coude, glissant sa main autour, et l'entraîna avec elle avec une telle délicatesse qu'il se laissa faire, emporté par son calme et sa détermination. Ils entrèrent tous deux dans l'ascenseur et elle posa son autre main sur le bras de Tseng.
"Amène-moi au Vice-Président, Tseng, je te prie," déclara-t-elle de cette voix si douce et autoritaire.
"Oui… Madame," soupira Tseng en appuyant sur un bouton.
Quelques minutes plus tard, ils arrivaient tous les deux au soixante-neuvième étage, où Rufus avait installé son bureau temporaire le temps des réparations. Scarlet, qui patientait pour un rendez-vous, jeta un regard méprisant à la robe fanée d'Ifalna avant de se lever précipitamment, reculant devant le regard inflexible de la femme. Tseng essaya de retenir Ifalna, mais comme d'habitude, il ne put résister quand elle l'entraîna à sa suite.
Aérith était charismatique, mais sa mère était un soleil qui attirait tout ce qui passait dans son champ gravitationnel. Il n'avait jamais réussi à s'opposer à elle.
Elle leva la main, poussant la porte du bureau.
Umbra fut immédiatement debout, les crocs au clair et se rua vers Ifalna avant de freiner des quatre pattes devant elle.
La mère d'Aérith lui caressa la tête en passant avant de continuer sa route vers Rufus.
Le jeune homme s'était levé en voyant son fauve se précipiter vers l'intrus, et il s'apprêtait à chasser la femme quand ses yeux bleus croisèrent son regard vert.
Il retomba assis sur son siège.
Le pressentiment qu'il avait depuis la veille… L'impression de catastrophe imminente.
C'était elle.
Ça venait d'elle.
Est-ce qu'elle l'avait prévenue ? Est-ce qu'elle le lui avait envoyé ? Ou était-ce lui qui l'avait senti de la Tour ? .
Elle lâcha Tseng, franchissant seule les derniers mètres jusqu'au bureau de Rufus et s'arrêta, croisant les mains devant elle.
Elle lui sourit tristement.
Rufus n'avait jamais connu sa mère, ni eu une quelconque figure maternelle, mais il eut la soudaine impression de l'avoir déçue.
"Jeune homme."
"Madame... Falmis ? Que puis-je..."
"Manipulez encore une seule fois mon époux de la sorte et ma famille disparaîtra de Midgar. Lui. Notre fille. Et moi."
Rufus voulu protester, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Il cru un moment que la femme de Falmis était comme lui, qu'elle le manipulait, mais un regard rapide à Umbra lui apprit que non.
"Il y a des conséquences à vos actes, jeune homme. Est-ce bien compris ? "
Il hocha la tête.
"Bien. Je vais chercher mon mari, le ramener à la maison et il ne reviendra que quand il sera de nouveau frais et dispo. Nous sommes d'accord ? "
"Oui, Madame."
"C'est parfait. Passez une bonne journée."
Elle tourna les talons, donna une dernière caresse à Umbra en passant près d'elle et repris l'ascenseur.
Le jeune Shinra tourna la tête vers le chef des Turks qui attendait sa réaction patiemment, les mains dans le dos.
"Tseng… que signifie…"
"Monsieur le Président, j'ai bien peur de n'avoir aucune réponse autre que : C'est comme ça."
Umbra revint vers son maître, fourrant son museau sous son coude jusqu'à poser son menton sur ses genoux. Il lui caressa distraitement les oreilles, réfléchissant rapidement.
Il avait de nombreuses alliances à sécuriser dans la ville et dans le monde pour assurer l'influence de la Shinra et apparemment, il venait de découvrir un autre pouvoir à ménager.
"Assurez-vous que le Professeur Falmis et sa femme rentrent tranquillement chez eux et ne soient pas importunés."
"Oui Monsieur."
"Et… Tseng ? Avez-vous… une idée pour amadouer Madame Falmis ? "
Le Turk réfléchit quelques instants à la question.
"Surtout pas de fleurs coupées, Monsieur. Elle est fleuriste."


"Makoto, tu as la classe."
"Merci, Princesse Kisaragi," répondit Vincent, debout juste derrière Yuffie, les mains dans le dos.
L'entrée du bâtiment Shinra avait été vidé de tout ce qui pouvait l'être en préparation des funérailles du Président. Les murs avaient été tendus de voile noir, certains même repeint et une estrade installée à la place du bureau d'information, accueillant le corps dans un cercueil laissé ouvert, ainsi qu'un podium pour les hommages funèbres, et un écran immense pour que ceux du dernier rang puissent voir quelque chose.
Tout avait été prévu pour accueillir les différentes délégations pour l'hommage officiel, tant les ambassadeurs que les partenaires commerciaux et même Edéa et son époux étaient là, accompagnés de certains professeurs de leur école.
En tant que fille de l'Empereur de Wutai, Yuffie avait été choisie d'office pour présenter les condoléances de son pays au jeune Vice-Président pendant les funérailles officielles. Elle était donc en kimono de deuil, noir avec une ceinture noire rebrodée d'un motif de vague de la même couleur, à peine visible selon la lumière.
Malgré la présence de l'Ambassadeur et de plusieurs gardes du corps, Barret avait ordonné à Vincent de lui coller aux getas.
Vincent, qui, à son grand dam, avait dû revêtir un costume similaire à ceux qu'il avait portés en tant que Turk. Il avait espéré en être débarrassé à vie, mais dès qu'Aérith avait appris qu'il devait être en tenue formelle pour assister à la cérémonie, Ifalna et elle étaient arrivées à Seventh Heaven avec plusieurs costumes, les lui faisant essayer un par un jusqu'à en trouver un qui lui aille.
"Où est-ce qu'elles ont trouvé un costume ? " s'étonna Yuffie.
"Aérith a accès à la garde-robe des Turks," répondit Vincent.
"Grand frère, je suis censée avoir une attitude digne et respectueuse, arrête d'essayer de me faire rire," répondit Yuffie, de marbre.
L'ambassadeur jeta un petit regard désapprobateur à Vincent, contrarié que sa princesse soit aussi familière avec un étranger (ou un demi-sang, Vincent n'était pas sûr de l'opinion moderne des Wutans à ce sujet), mais n'essaya pas de la réprimander à nouveau. Il avait déjà tenté de suggérer que Vincent devrait rejoindre les gardes du corps en retrait, ce que Yuffie avait poliment, mais fermement refusé.
"Squall est là," murmura Vincent.
"Ouais, je l'ai vu," répondit Yuffie, jetant un très rapide coup d'œil vers la délégation d'Esthar.
Le Président Loire était présent, vêtu d'un manteau traditionnel Estharien. Ses deux enfants étaient derrière lui, Squall visiblement mécontent de devoir porter la tenue traditionnelle, même si ce n'était que le manteau.
"Et je vois aussi Garnet," ajouta Yuffie en tournant la tête vers la délégation Alexandriote.
Tout comme Wutai, Alexandria avait envoyé leur princesse aux funérailles et la jeune fille se tenait très digne dans sa robe noire, escortée d'un homme aussi mal à l'aise en costume que Squall devait l'être dans ses atours esthariens ainsi que d'une femme borgne d'une distinction rare.
"J'arrive pas à croire qu'ils aient réussi à mettre Steiner en costume," murmura Yuffie.
"Steiner ? "
"Le garde du corps de Garnet."
"Barret est bien en uniforme de cérémonie" commenta calmement Vincent.
Cette fois, les épaules de Yuffie tressautèrent légèrement.
"Arrête."
"Oui, Princesse."
"Je dois être impassible."
"Oui, Princesse."
Mais il était difficile d'être impassible au souvenir de la scène qui s'était déroulée dans la salle commune de Seventh Heaven, quand les Falmis mère et fille, aidées par Elmyra, avait dû convaincre Barret de s'habiller de manière adéquate pour la cérémonie. Leur Lieutenant avait pensé pouvoir venir en uniforme d'intervention. C'était sous-estimer l'entêtement des trois femmes, plus Marlène.
Vincent n'avait pas été au courant qu'ils avaient un uniforme de cérémonie, -au cas où avait expliqué Elmyra - mais il était bien content que leur comité de rhabillage ait finalement décidé que ce ne serait pas diplomatique que Vincent le porte en accompagnant la délégation de Wutai. Ce n'était pas que l'uniforme de cérémonie soit laid, Elmyra avait bon goût après tout, c'était juste qu'entre le pantalon droit, les bottes, le col haut et la veste à multiples boutons, Barret avait l'air encore plus mal à l'aise que Steiner et Squall.
Au moins, les costumes de Turks étaient taillés pour pouvoir bouger dedans quelle que soit la situation, roulé boulé et escalade de mur compris.
Reeve, lui, avait de toute façon tout un placard de costumes à sa disposition et était arrivé déjà tout prêt à Seventh Heaven, se contentant de changer ses cravates de couleur pour une noire, plus sobre.
Jessie avait déclaré qu'ils étaient beaux comme des camions tous les trois.
Et Wedge avait même pris une photo souvenir.
L'hommage funèbre s'achevait. Les Directeurs avaient chacun fait un petit discours, louant la noblesse d'esprit du Président, sa bienveillance à l'égard de sa ville, le tout avec sérieux et gravité. Même Reeve s'était fendu d'un compliment sur son ingéniosité et son sens des affaires et pour avoir vu Reeve lutter avec les brouillons du discours, Vincent admirait sa façon de jouer avec les mots. Il était quand même parti de 'bâtard égocentrique et arriviste'.
Le clergé de Yévon avait offert d'accomplir une cérémonie d'accompagnement, et comme aucun autre culte ne s'était manifesté, faute de compter le Président parmi ses membres, Rufus avait accepté, remerciant le clergé avec grâce de s'inquiéter de l'âme de son père.
Vincent était bien moins charitable à ce sujet et espérait surtout que les mémoires et connaissances du Président seraient vite assimilées par la Rivière et redistribuées aux pires cancrelats qui existent, que la Planète en soit définitivement débarrassée.
Et une fois tous les hommages et cérémonies achevées, le corps du Président fut chargé dans le four crématoire installé au milieu du hall. Il y eut quelques derniers mots de Rufus, qui affichait ce que les médias appelleront par la suite une 'expression douloureuse, toute en retenue et dignité' et il appuya sur le bouton lançant la crémation.
Après ça, il n'y eut plus que les condoléances, chaque délégation attendant son tour pour approcher Rufus et les lui donner.
Vincent suivit donc Yuffie quand il fut temps pour Wutai d'approcher. C'était rare quand Vincent voyait Yuffie agir comme une Princesse et il se demandait parfois où passait le garçon manqué impertinent quand il la voyait bouger et agir avec autant de grâce et de maintien. Elle approcha de Rufus, debout devant le four, Tseng et Rude derrière lui, et s'inclina de la façon appropriée dans la situation (juste ce qui fallait par respect pour la famille du décédé, mais pas trop non plus parce que c'était une nation anciennement ennemie, quoique désormais alliée).
Elle se redressa, une main sur le torse.
"Nos pays ont beau avoir eu leurs différents, permettez-moi de vous présenter toutes nos condoléances pour le décès de votre père, Monsieur Shinra," déclara Yuffie.
Simple, efficace, élégant, et les mots que l'Ambassadeur avait soufflés à Yuffie avant la cérémonie. Un rappel de leur antagonisme mais sans menace, et aucune référence pour l'instant à l'éventuel statut de Rufus comme nouveau président.
"Je sais ce que c'est de perdre un parent brutalement," ajouta Yuffie, "et j'espère que vous avez tout le soutien dont vous aurez besoin en cette période difficile."
Et ça, l'ambassadeur ne le lui avait pas soufflé. Vincent était persuadé que s'il n'avait pas été un diplomate aguerri, il aurait aussitôt paniqué et tenté d'arrêter Yuffie, mais Rufus se contenta de s'incliner aussi, imitant le geste de Yuffie.
"Je vous remercie, Princesse, j'espère pouvoir continuer à compter Wutai parmi les alliés de Midgar."
Vincent n'était pas un diplomate, mais ça devait compter comme un appel à l'aide.
Il suivit Yuffie quand elle mena la délégation vers l'autre moitié du lobby, là où des rafraîchissements et petits-fours avaient été fournis en attente de la fin de la crémation.
"J'ai géré, non ? " demanda Yuffie en tendant la main vers une coupe de champagne.
"Princesse," soupira l'ambassadeur.
Vincent lui mit un verre de jus de sylkis dans la main, lui subtilisant la coupe de champagne.
"Tu as fait mieux que je n'aurais pu le faire. Et maintenant ? "
"On attend la fin de la crémation en mangeant des petits-fours puis on s'éclipse poliment. Essaye de choper ceux avec des petits machins ronds et rouges, c'est les meilleurs."
"Squall approche," signala Vincent.
Et en effet, le jeune homme arrivait avec sa sœur au bras. La jeune femme salua très poliment Yuffie et l'ambassadeur, puis, lâchant son frère, parvint habilement à réquisitionner l'attention du diplomate, l'emmenant à part pour discuter d'un sujet de la plus haute importance.
"Je sais pas comment elle fait," grommela Squall en la suivant du regard.
"Ouais, faudra que j'y arrive un jour."
"Ça va toi ? " demanda Squall.
Vincent jeta un petit coup d'œil aux autres diplomates Wutan et aux gardes du corps, qui fixaient le jeune couple d'un regard peu amène. Yuffie l'imita et soupira avant de tendre son verre et sa pochette de soie à Vincent.
"Y'a mes shurikens dedans."
"J'y ferais attention," répondit Vincent en prenant la poche d'arme avec délicatesse.
Une fois les mains libres, Yuffie et Squall entamèrent une discussion à bâtons rompus en langue des signes. Yuffie n'était pas complètement compétente dans cette langue, ses gestes plus hésitants et moins élégants que ceux de Squall, et elle avait souvent besoin d'épeler les mots qu'elle ne connaissait pas, mais ça leur semblait suffisant pour communiquer et après quelques minutes, Squall hocha la tête, se fendit d'un baise-main très élégant et parfaitement approprié à la situation avant de rejoindre sa sœur, écoutant religieusement l'ambassadeur.
"Conversation diplomatique ou romantique ? " s'enquit Vincent en rendant verre et pochette à Yuffie.
"Les deux, Oto-Sama n'est pas très content que je flirte avec le fils du Président Loire."
"Que se passe-t-il ? "
"Plus tard," déclara Yuffie en attrapant un petit four avec des machins ronds et rouges dessus.


Plus tard, ce fut dans la voiture fournie par Shinra pour leur retour à Seventh Heaven et dans laquelle s'entassèrent Reeve, Barret, Vincent et Yuffie, dont le premier geste fut de retirer ses chaussures traditionnelles et étirer ses orteils. Heureusement, il y avait deux banquettes se faisant face, Vincent ne savait pas comment ils auraient pu tenir à quatre sur une seule.
"Je hais les getas ! "
"Comment tu fais pour mettre le pied là-dedans ? " s'étonna Barret en ramassant l'une des sandales qui tenait entièrement dans sa main.
"Je fais du 36 fillette," répondit Yuffie en levant un de ses pieds, agitant ses orteils dans les chaussettes spéciales geta.
"Vincent, est-ce que je veux savoir ? " soupira Reeve en le voyant s'agenouiller et inspecter les sièges.
L'ex-turk montra un micro qu'il venait de récupérer sous le tapis de sol.
Il fut jeté par la fenêtre et après un second passage par Yuffie et lui, aucun autre micro ne fut repéré.
"Jessie travaille sur un brouilleur," indiqua Reeve.
"Bonne idée pour quand on n'a pas Vincent et Yuffie," approuva Barret en défaisant sa veste.
"Qu'est-ce que Squall t'a dit ? " reprit Vincent en se rasseyant sur le siège de la voiture.
"Squall ? " répéta Barret.
"Apparemment, des haut-placés à Esthar sont en train de travailler le Président Loire au corps pour qu'il change ses alliances. Ils veulent qu'il s'allie à Galbadia pour contrer l'influence de Midgar."
"Oh, non, pas déjà," soupira Reeve.
"Je suis pas censée en parler, mais Oto-Sama subi des pressions pour s'unir à d'autres pays contre Midgar," intervint Yuffie en se massant un pied
"Qui ça ? "
"Gongaga, déjà…"
Vincent soupira. Il aurait dû s'attendre à ce que Gongaga tente de se libérer de l'influence de la Shinra. En tant que demi-gongan, il était presque étonné que ça ait pris si longtemps. C'était quoi le surnom des Estériens pour les Gongans déjà ?
Ah. Oui. Les Dioui Fénon.
"Si Gongaga fait sécession avec Midgar, Corel sera second," intervint Barret, "on n'a jamais digéré que la région soit abandonnée à son sort après la destruction de Corel Nord."
"Il suffira que Costa les rejoigne et tout Centra se couperait de l'influence de Midgar," ajouta Reeve.
Vincent soupira. Il détestait tout ce qui était politique. Ça avait été la spécialité de Yoshiro. Malgré ses défauts, son ancien collègue avait été versé dans les relations diplomatiques et était envoyé négocier le moindre problème entre Midgar et le reste du monde qui ne pouvait être réglé par une gorge tranchée ou une balle dans la tête.
Sauf avec Wutai.
Ils avaient envoyé Ash à Wutai pour ce genre de mission.
Personne n'aurait osé envoyer un rônin disgracié comme diplomate à Wutai. Ou Vincent.
Surtout pas Vincent.
"C'était probablement le but de l'assassinat du Président," ajouta Vincent.
"Déstabiliser l'influence de Midgar sur le monde ? "
"Hojo prévoit quelque chose," ajouta Vincent. "Il aurait pu envoyer les Remnants et Séphiroth assassiner le Président à n'importe quel moment…"
"Même avec Heidegger vivant ? "
"Je ne vois pas comment Heidegger aurait pu l'empêcher," objecta Vincent d'un ton dubitatif.
Reeve admit que Vincent marquait un point. Fon Ronsenburg avait déployé ses hommes le plus rapidement possible, mais ça n'avait pas empêché Séphiroth de les moissonner comme un champ de blé. L'influence ou les ordres d'Heidegger n'auraient rien changé.
"Est-ce que ça nous concerne ? " demanda Barret.
"Malheureusement oui, malgré toutes ses fautes, le Président Shinra était celui qui faisait tourner le monde. Entre les réacteurs qui fournissent l'énergie pour l'électricité, le chauffage, les transports, l'armement et j'en passe, et son influence sur tous les autres gouvernements…"
"Je croyais que sans Shinra on serait plus libre de bouger," maugréa Barret.
"Il bloquait beaucoup de notre liberté de mouvement pour préserver ses intérêts, mais nous avons besoin de l'entreprise Shinra pour fonctionner," intervint Reeve, "de leurs ressources, de leurs réseaux, de leurs labos. Je n'aime pas ça, mais sans eux, on ne pourra rien faire."
"Même si nous mettions notre menace de partir ailleurs à exécution, ça ne nous avancerait pas," ajouta Vincent, "je ne sais pas ce que nous pourrions faire si nous étions… affiliés à Esthar. Ou Bevelle."
"Et on est là pour aider Midgar à l'origine, les habitants ne nous pardonneraient pas si on partait sans raison," ajouta Yuffie en changeant de pied.
"Et honnêtement, je ne me le pardonnerais pas," ajouta Reeve.
"Donc, on s'implique," conclut Vincent.
"Comment ? "
"On montre notre attachement à Rufus Shinra," soupira Reeve, "et s'il demande, on le soutient dans sa prise de pouvoir."
"En espérant qu'il ne soit pas pire que son père…" grommela Barret.


Ce fut donc avec une certaine appréhension que Reeve participa à la réunion du conseil, deux jours à peine après les funérailles de Shinra Père.
Cette fois, c'est Vincent qui s'était porté volontaire pour suivre leur Directeur. En fait, depuis la tentative d'assassinat menée par Heidegger, c'était rare que Reeve puisse aller à la Tour sans un de ses Plombs qui lui collait aux mocassins. De plus, Vincent voulait voir de ses yeux l'évolution du conseil.
Et effectivement, tout avait changé.
Cette fois, Tseng était présent en tant que Directeur des Turks, Elena debout derrière lui en piquet. Pareillement, Fon Ronsenburg était là, représentant les SOLDATs. Gast n'était pas présent, mais un de ses assistants le remplaçait, visiblement impressionné de se retrouver au conseil alors que jusque-là, le Département des recherches scientifiques n'avait pas été autorisé à prendre part aux décisions. Mais la plus grande surprise, c'était la présence du Maire Domino et de son adjoint.
Tous les départements qui avaient été mis de côté ces douze dernières années revenaient sur la scène décisionnaire.
Évidemment, Scarlet était toujours là, tout comme Reeve. Palmer était présent, aussi, mais cette fois, escorté par un jeune collègue qui pouvait être soit un secrétaire, soit un assistant, voire un infirmier. Des rumeurs couraient que Palmer, depuis les bombes d'Heidegger (officiellement, celles d'Hojo) envisageait sérieusement de prendre sa retraite et de quitter le conseil avant que la vie de Directeur n'a sa peau.
Un directeur en moins. Encore.
Le jeune Shinra entra, suivit d'Umbra et sa secrétaire et se dirigea vers la place du Président, sans toutefois s'asseoir.
"Madame, Messieurs, je vous remercie de vous être déplacés pour ce conseil exceptionnel."
La tête d'Umbra se posa sur la table, et la créature fixa alternativement tous les directeurs et leurs accompagnants.
"Je me doute que vous avez des questions concernant l'avenir de la Société Shinra, aussi je ne vais pas vous faire perdre votre temps. Le testament de mon père a été ouvert hier et selon les usages en cours, je suis son seul héritier."
Autrement dit, comprit Vincent, habitué à jouer sur les mots, le testament ne l'avait pas nommé comme tel, mais la loi était de son côté pour qu'il prenne le pouvoir. Pourquoi son père ne l'avait-t-il pas officiellement nommé comme héritier alors qu'il était son seul enfant légitimé ?
"A partir d'aujourd'hui, je suis donc le nouveau Président de la société Shinra. J'espère que nous entamerons ensemble une nouvelle ère pour Shinra, dans un esprit de collaboration pour le bien de la ville et du monde."
Et rien qu'à l'expression de Scarlet, c'était mal partit. Pourtant, elle était habituellement très claire sur la nature voulue de sa collaboration avec Rufus Shinra. Vincent en plaindrait presque le jeune homme, mais celui-ci ne sembla pas accorder d'importance particulière à la Directrice.
"Avez-vous des questions ? " s'enquit Rufus.
Personne ne protesta.
Il s'assit.
"Avec les décès rapprochés de mon Père et du Directeur Heidegger, je crains qu'une restructuration soit nécessaire," reprit le blond, "un nouveau directeur sera bientôt nommé à la sécurité intérieure, d'ici là, le Capitaine Fon Ronsenburg et le Directeur Tseng devront coopérer pour gérer ce département. Puis-je compter sur vous Messieurs ? "
"Oui, Monsieur le Président," répondit Tseng.
"Ce sera le cas, Monsieur," ajouta le SOLDAT.
"Je vous en remercie. Monsieur le Maire, d'abord bienvenue au conseil," reprit Rufus en se tournant vers le vieil homme.
"Merci Monsieur le Président."
"Je sais que vous faites beaucoup pour la ville, mais j'aimerais vous demander de collaborer avec le Directeur Tuesti, surtout concernant la gestion des infrastructures."
"Monsieur le Président, si je puis…" commença Reeve.
"Je ne vous retire pas votre travail, Directeur Tuesti, je suis très satisfait de la façon dont vous prenez en charge la gestion des infrastructures de base de la ville. Mais bien que je comprenne les décisions de mon père de vous les attribuer, il me semble que votre énergie serait plus utile sur les réacteurs et la structure de la plaque"
Ça ressemblait à une punition au premier abord, et à voir le sourire sarcastique de Scarlet et les expressions inquiètes des autres directeurs, c'était prit comme tel.
Mais ne plus avoir à gérer les problèmes d'alimentation en eau, des routes, des logements insalubres et ainsi de suite allait libérer du temps et de l'énergie chez Reeve. Du temps et de l'énergie qu'il pourrait consacrer à…
"Et c'est sans compter la gestion d'Avalanche," acheva Rufus Shinra. "J'aimerais avoir une réunion en privée avec vous les concernant."
"Oui, Monsieur, je me tiendrais à votre disposition," répondit Reeve.
"Bien. Le Professeur Falmis n'est pas parmi nous aujourd'hui pour raison de santé, mais il nous rejoindra bientôt. En son absence, c'est le docteur Kemp qui le remplace. Je rappelle toutefois que toute avancée dans les projets en cours doit m'être présentée avant de pouvoir continuer. Ais-je été bien clair ? "
"Oui, Monsieur le Président," répondit le remplaçant de Gast, très pâle.
Autrement dit, le nouveau président avait le département scientifique à l'œil. Ce qui était déjà le cas avant, vu toutes les fois où Vincent et Aérith l'avaient vu traîner là-bas.
"Madame la Directrice… Il est temps de stopper le projet Sister Ray," continua Rufus en se tournant vers Scarlet qui manqua d'en avaler de travers.
"Mais... Monsieur le... Président, " reprit Scarlet après une rapide hésitation sur son titre, "feu votre Père…"
"Nous sommes à mille lieux de la mer, "coupa Rufus d'un ton ferme, "et Sin n'a jamais approché suffisamment des côtes d'Estérie Nord pour que le canon puisse l'atteindre. De plus, le poids de Sister Ray compromet grandement la structure de la plaque, surtout depuis la destruction du Secteur 7. Sister Ray sera bien plus utile à Junon, qu'il n'aurait jamais dû quitter. Je vous demanderais d'organiser le démontage de sa structure d'accueil et son remontage à Junon. En échange, vous serez en charge de la sécurité du mur et son renforcement. Cela aurait dû être fait il y a bien longtemps."
"Bien, Monsieur le Directeur," reprit Scarlet, les lèvres pincées.
"Je vous remercie," répondit Rufus avant de se tourner vers le dernier membre du conseil. "Directeur Palmer… J'aimerais un détail complet sur l'état de la flotte Shinra, quels sont les aéronefs et avions en état de fonctionnement, que ce soit sur les différents fronts, ou à Midgar, les faiblesses de notre flotte, ainsi que ses points forts."
Le vieil homme sembla surpris que le jeune président s'adresse à lui et le fixa avec étonnement quelques secondes avant de se secouer.
"Bien, Monsieur le Président je… je vous envoie le résultat au plus vite."
"C'est parfait," déclara le jeune homme avant de se lever, "je n'ai rien à redire sur les affaires courantes de vos départements, vous pouvez continuer à les gérer comme vous l'entendez, en gardant en tête que notre but est d'assurer la protection de Midgar d'abord, et la défaite du Professeur…"
Il s'interrompit brièvement avant de reprendre.
"De notre ennemi et de Sin. Nous nous reverrons bientôt pour le prochain conseil d'administration. Merci à tous."
Il sortit, suivit de sa secrétaire et d'Umbra.
Et ainsi se passa la prise de pouvoir de Rufus Shinra.
En faisant revenir les SOLDATs, les Turks, le Maire et le département scientifique au conseil, il venait de s'assurer la fidélité de la moitié des directeurs. Il allait pouvoir nommer un autre directeur à la Sécurité intérieure à la place d'Heidegger, probablement un autre à la place de Palmer quand celui-ci finirait par démissionner.
Tout n'aurait pas put mieux fonctionner si ça avait été planifié et Vincent se permit d'entretenir un léger doute à ce sujet pendant quelques secondes.
"Les choses vont changer," murmura Reeve en se levant, abasourdi.
"Pour le meilleur, espérons," rétorqua Vincent.


Quand Reeve et Vincent furent de retour à Seventh Heaven en fin d'après-midi, après une longue journée pendant laquelle Reeve et son département avaient travaillés avec le Maire sur la passation de pouvoir, Jesse leur sauta littéralement dessus dès qu'ils eurent posé le pied à l'intérieur.
"Qu'est-ce que vous avez fait, par les MICHES de Shiva ? ! ! "
Vincent et Reeve échangèrent un regard intrigué.
"Que se passe-t-il ? " s'inquiéta Reeve.
"Rude est passé."
Reeve jeta aussitôt un regard soupçonneux à Vincent qui secoua la tête.
"Pour une fois, je suis innocent," assura Vincent avec sincérité.
Il n'avait même pas été taquiner les Turks, le plus proche d'une bêtise qu'il ait pu faire avait été de prendre un café avec Elena et Reno et même là, il s'était bien tenu et n'avait pas flirté avec elle pour agacer Reno. Il avait même eu une conversation presque cordiale avec le roux[1]. Le reste du temps, il s'était contenté de lire dans un coin du bureau où Reeve et le Maire travaillaient.
"Il est venu nous rendre tous les dossiers récupérés à Nibelheim. Ou du moins des copies parfaites."
"Quoi ? "
"Ainsi que tous les autres qui avaient été confisqué avant," ajouta Shera, assise à la table du salon en train de lire des feuillets jaunis, "les dossiers sur Red, toutes les analyses qui ont été faites sur les jumeaux à leur sortie de Sin…"
"Rude a même dit que si on avait besoin d'autre chose, il suffisait de demander ! " ajouta Jessie en désignant le tas de dossiers sur la table.
"Vous avez pensé à demander une copie des recherches du Professeur Falmis qui ont été volées ? " rétorqua aussitôt Reeve en retirant son manteau.
Jessie ouvrit la bouche.
La referma.
Et jura sur les sous-vêtements de Shiva avant de repartir vers son bureau, sortant son portable de sa poche.
"Et toi ? " reprit Reeve en s'adressa à Vincent qui désarmait son pistolet, tu as eu quelque chose à ce sujet ? "
"Ifalna dit que Gast n'est pas en état de répondre à nos questions," expliqua Vincent.
Il avait rendu visite à Gast dès qu'Aérith l'avait informé que sa mère l'avait quasiment enlevé de la Tour Shinra, mais son ami avait été très confus, parlant à Vincent d'évènements qui avaient eu lieu deux mois auparavant comme s'ils dataient de la veille. Il commençait réellement à craindre que son ami souffre de sénilité, mais quand il avait confié ses soupçons à Ifalna, elle l'avait rassuré en disant qu'il irait bientôt mieux.
"Mais ça ne peut qu'avoir un rapport avec les plans d'Hojo," acheva Vincent.
Reeve hocha la tête et se dirigea vers son bureau, entrant pour y chercher quelque chose dans le barda qui régnait dessus. Vincent le suivit, refermant la porte derrière eux.
"Jessie et moi avons commencé à regarder, mais il n'y a pas grand-chose sur les Cetras qui me semble pertinent…" commença Reeve en prenant un dossier. "C'était un peuple nomade, apparemment très liés à la Rivière de la Vie, qui se voyaient comme les gardiens de la planète et vénérait Minerva. Il ne reste rien d'eux, à part des poèmes fragmentaires, quelques textes religieux encore intraduisibles…"
Qu'il en reste autant d'accessibles était déjà étonnant du point de vue de Vincent. Il savait pertinemment où était caché le reste.
"Ils ont disparu il y a des millénaires," acheva Reeve, " certains théoriciens pensent qu'ils se sont éteints, d'autres disent que les humains sont leurs descendants…"
"Deux mille ans."
"Hm ? "
"Ils ont disparu il y a deux mille ans," expliqua Vincent.
"Comment tu… ah. La bibliothèque de ton père ? "
Vincent hocha la tête.
Reeve avait le regard distant qu'il avait toujours quand il se remémorait quelque chose et Vincent le fixa quelques secondes, intrigué, pendant qu'il rassemblait ses pensées.
"Tu m'as dit…"
Il se ravisa et sortit son téléphone, mettant une playlist particulière dynamique avant de continuer.
"C'est une calamité qui les aurait détruits ? "
"C'est le nom que nous lui donnons, en effet, la Calamité Venue Des Cieux" confirma Vincent, appréciant la prise d'initiative de Reeve pour garder les secrets des Anciens. "Je ne sais pas de quoi il s'agit exactement, les Anciens qui ont connu cette époque sont soit déjà morts, soit… suffisamment traumatisés pour ne plus vouloir en parler."
Bahamut n'était malheureusement pas le seul à l'avoir subi. Shiva, Ifrit, Da Chao, Ramuh, Garuda… D'autres qui avaient disparu depuis. Le père de Vincent avait été très jeune à l'époque, l'équivalent d'un enfant, et n'en gardait que très peu de souvenirs. C'était peut-être de là que venait son obsession avec les livres et les archives. Il n'était pas devenu l'Ancien de la Mémoire pour rien.
"C'est là que Minerva a été tuée, en combattant la Calamité. Beaucoup de Cetra qui ont survécu sont morts dans l'âge glaciaire qui a suivi."
"L'âge glaciaire ? "
"Shiva. Elle a gelé une partie du monde pendant le combat pour arrêter la Calamité. Grand Glacier couvrait le monde jusqu'à Alexandria et Canyon Cosmo à l'époque. Depuis deux mille ans, le Glacier recule peu à peu."
Reeve s'assit à son bureau, abasourdi.
"C'est...étonnant d'entendre cette version de l'histoire après en avoir étudié la science pendant des années…"
"La science et les légendes ne s'annulent pas mutuellement," corrigea Vincent, "c'est un des domaines que mon père étudie."
"Je pense que j'aurais aimé pouvoir rencontrer ton père."
Et son père apprécierait probablement de rencontrer Reeve et discuter avec lui. Mais connaissant son père et sa tendance à collectionner les érudits, surtout les attractifs, il ne le laisserait probablement plus jamais sortir de Daguerreo. Il entendit Reeve soupirer en refermant le dossier, le reposant au milieu du bureau.
"Ça ne nous avance pas pour autant. On ne sait pas ce que prépare Hojo avec ce genre d'informations…"
"Et il reste Séphiroth," ajouta Vincent.
"Pas un mot là-dessus, nulle part. Même sa présence lors de l'assassinat du Président n'a pas été diffusée. Officiellement, il n'était pas à la Tour."
"Pourtant, l'annonce de sa capture serait une occasion pour Rufus Shinra de s'imposer comme leader mondial. Et il n'en profite pas."
"Pourquoi ? " murmura Reeve accoudé sur son bureau, tapotant des doigts sur la main opposée.
"Gast… Il a dit qu'il essayait de le sauver."
Reeve lui jeta un regard intrigué.
"Séphiroth ? "
"Hm."
Le Directeur se redressa, se frottant le menton pensivement.
"Le sauver… D'Hojo ? "
Cette fois, Vincent soupira avant de prendre la chaise devant le bureau, s'asseyant dessus d'un mouvement las.
"Je ne sais pas. Je ne connaissais pas Séphiroth, je ne sais pas quel genre d'homme c'était. Est-ce qu'il a suivi son père volontairement, est ce qu'il a été forcé ? "
Hojo avait expérimenté sur lui, depuis un très jeune âge s'il se souvenait de ce que Gast lui avait dit. Qui supporterait ça toute sa vie ? Quels dégâts ferait ce genre de traitement sur un enfant ? Est-ce que ça le briserait ?
Il vit Reeve baisser les yeux, sur les dossiers, sans vraiment les regarder.
"Reeve ? "
"J'étais à Shinra quand Hojo et Séphiroth ont disparu. J'y étais même avant et… j'ignorais qu'ils étaient père et fils. Je ne suis pas sûr que beaucoup de gens le savaient…"
"Comment ça se fait ? "
"Et bien… Une chose est sûre, Séphiroth n'aimait pas Hojo. Ça s'est surtout vu à son retour de Wutaï."
"Pas avant ? "
"Avant… avant Séphiroth n'existait pas. La première fois que je l'ai vu, c'était lors d'une présentation du département de recherches scientifiques… Quand ils ont présenté leur nouvelle arme dans la guerre contre Wutaï."
"Lui ? " murmura Vincent.
Reeve hocha la tête tristement avant de soupirer et se tourner sur sa chaise, cherchant sa cafetière du regard.
"Le prototype du projet SOLDAT. Un guerrier surpuissant, maniant aussi bien la magie que les armes, pratiquement invulnérable, capable de subir les pires blessures et continuer le combat sans repos."
La cafetière était vide et Reeve soupira en la reposant.
"Il devait avoir une quinzaine d'années. Je me rappelle juste..."
Et Reeve n'avait pas été beaucoup plus vieux. Il venait d'avoir vingt ans, commençait à gravir les échelons du département de développement urbain et avait été pris sous l'aile de son précurseur qui l'emmenait à tous les conseils pour le former.
Séphiroth avait quinze ans, maximum. Des longs cheveux argentés, déjà à l'époque, et une expression neutre sur le visage, quoi que disent Hojo et le Président à son sujet, parlant de lui comme d'un objet. Il avait fait une démonstration de ses pouvoirs dans le Tambour, tuant plusieurs monstres dans l'arène qu'Hojo avait fait installer là.
Et deux prisonniers de guerre Wutan, à qui le Président avait promis la liberté s'ils parvenaient à tuer Séphiroth.
Au moins avait déclaré l'ancien Directeur du département de développement urbain, quand Reeve avait vomi après la démonstration, les deux hommes étaient morts trop rapidement pour sentir quoique ce soit.
Le projet SOLDAT était entré en phase de développement industriel après ça, rameutant des volontaires à grand coup de propagande, leur promettant de devenir les chevaliers de Midgar, une place de choix dans la guerre contre Wutaï, gloire, fortune, jolies filles, etc etc etc…
Séphiroth était parti à Wutaï.
Quand il était revenu, quelques mois plus tard, il avait la peau moins blafarde, les cheveux plus courts et un regard encore plus froid.
Reeve ne savait pas ce qui était arrivé à Séphiroth pendant la guerre. Les informations qui arrivaient dans la Tour Shinra étaient terrifiantes, seules celles qui mettaient Shinra en valeur dans le conflit filtraient à la population. Il y avait eu des villages entiers détruits par les sorts de Séphiroth et de ses SOLDATs, des armées ravagées par leur force surhumaine, Séphiroth survivant à des combats contre dix, vingt, trente ennemis en même temps.
Il avait quinze ans et avait survécu à tout ça.
"Reeve ? "
Le Directeur se secoua, sortit de ses pensées et réordonna machinalement ses dossiers avant d'oser croiser le regard de Vincent.
Le Turk avait la main sur le petit automate Wutan que Yuffie lui avait offert.
"Il s'était rallumé," expliqua Vincent avant de le lâcher.
Le chat se remit à bouger, agitant sa patte en salut et clignant des yeux. Reeve l'arrêta d'une pensée.
"Après… Wutai. Séphiroth a commencé à désobéir à Hojo. Il… a refusé de retourner dans le Tambour. Le Président… l'a récompensé. tu sais comment il est… était. Il lui a offert des privilèges… il lui a donné l'étage des SOLDATs, l'a nommé Général, directeur de l'armée… Hojo était furieux que Séphiroth lui échappe…"
"C'était... il y a quinze ans ? "
"A peu près…"
"A la naissance de Riku Makani…"
"Oh," réalisa Reeve, "tu crois qu'Hojo…"
"Si Séphiroth se rebellait à ce moment, c'est peut-être pour ça qu'Hojo a essayé d'obtenir une copie de secours. Un autre Séphiroth qui serait plus obéissant…"
"Quelle horreur…"
"Mais ça n'a visiblement pas marché…"
"Et c'est pendant ces trois années qu'Hojo a commencé à être imprudent en réquisitionnant les pupilles de Shinra, au point que le Directeur Morrow a réussi à rassembler assez de preuves pour le faire tomber."
"Comment ça ? "
"Cela faisait déjà des années qu'il y avait des rumeurs de disparitions louche à cause du département scientifique. Tu connais la formule ? "
"Laquelle ? "
"Moi vivant, ils ne m'auront pas," récita Reeve. "Si tu trouves que la Tour Shinra est dangereuse maintenant, tu ne sais pas ce que c'était il y a quinze ans. Dès que quelqu'un sortait un peu du lot, que ce soit par ses compétences, sa magie ou son intelligence… A moins d'être indispensable à la société Shinra, il ou elle disparaissait. Mystérieusement."
"Hojo."
Reeve confirma d'un petit hochement de tête. Vincent semblait plongé dans des abîmes d'introspections, préoccupé par quelque chose.
"Et toi ? Tu en penses quoi ? "
"Hojo était têtu. Lu… Le docteur Crescent était une belle tête de chocobo aussi. J'ai du mal à penser que leur enfant se soit laissé faire…"
Aidez-moi.
Prends soin de lui. Je t'en supplie.
Là.
Reeve le vit.
Le moment où Vincent se referma d'un coup, où son expression se fit soudainement aussi neutre et impassible que…
Oh, Bismarck.
Que celle de Séphiroth la première fois qu'il l'avait vu.
"Vincent ? " murmura Reeve d'un ton hésitant.
L'ex Turk se leva brusquement, le faisant sursauter.
"Je dois sortir."
"Vas-y… On reprendra plus tard."
Jamais, si Reeve pouvait se le permettre.
Si ça pouvait éviter à Vincent de devoir se blinder contre ses propres souvenirs.


Il ne savait pas ce qui s'était passé, mais il était chez lui.
Dans sa chambre, celle de la petite maison des Taudis du secteur 5, qui sentait toujours la végétation, quelle que soit la saison.
Il était dans son lit aux draps frais et à la courtepointe en patchwork qu'Ifalna avait cousu pendant sa grossesse, et pas dans son laboratoire, à travailler jusqu'à des heures indécentes.
Et sa femme était assise sur le lit en tailleur, près de lui, inspectant des graines de plantes d'un air concentré.
Après vingt-trois ans de mariage, un enfant, et une vie difficile à Grand Glacier puis à Midgar, elle était toujours aussi belle.
Il plaisantait souvent qu'il l'aimerait même si elle louchait et boitait, avec la lèpre et la variole, mais c'était vrai.
"Ifalna…"
Elle leva les yeux de ses graines et lui sourit avant de lui prendre les mains, les serrant dans les siennes, toujours aussi petites et délicates et aux ongles incrustés de terre fertile.
"Tout va bien, mon chéri…"
"J'ai l'impression d'avoir… eu une absence…" murmura-t-il. "Comment suis-je arrivé à la maison ? "
Elle changea de position, venant s'asseoir près de lui, les jambes étendues contre lui avant de passer sa main fraîche dans ses cheveux. Elle sentait le basilic, elle devait faire sécher les dernières herbes pour l'hiver.
"Je suis venue te chercher. Tu n'es pas rentré pendant plus de deux jours après l'attaque de la Tour."
"La Tour a été attaquée ? " répéta Gast, confus.
Cette fois, elle posa sa paume contre son front et ce fut comme à chaque fois.
Il sentit ses idées se réordonner, sa fatigue s'effacer, sa mémoire rev…
Séphiroth.
"Oh, Gaïa ! Séphiroth ! Le Président ! "
"Calme-toi, Avalanche est intervenu. Le Président est mort et son fils a pris le pouvoir…"
"Non… Non il faut que je retourne à la Tour…"
"Gast, tu te remets à peine d'une manipulation mentale."
"Mani… Oh…" soupira le vieux scientifique, horrifié. "Qui ? "
Ifalna fronça les sourcils et pinça les lèvres, mécontente à l'encontre du coupable.
"Le jeune Shinra. Je n'ai pas demandé de détails, mais il peut… modifier des pensées…"
"Je comprends mieux mes absences des dernières… semaines ? "
"Mois. Je pense que ça date depuis des mois."
Ça expliquait… beaucoup de choses sur les derniers mois. Pourquoi il ne se souvenait pas de son travail, pourquoi il oubliait de rentrer malgré ses promesses à Ifalna et Aérith.
Pourquoi il oubliait ce qui se trouvait dans son laboratoire.
Il essaya de se redresser, mais Ifalna le retint d'une pression sur les épaules.
"Ifalna, je dois retourner à la Tour quand même."
"Mais pourquoi ? "
"J'ai une chance de pouvoir corriger mes erreurs…"
"Comment ? "
"Séphiroth. Il est à la Tour. Je peux l'aider, j'en suis sûr."
Elle se redressa, le lâchant et il en profita pour s'asseoir.
Ou du moins pour essayer de s'asseoir, il n'avait plus les abdos de ses trente ans.
Et pour être entièrement honnête, il n'avait pas exactement eu de plaques de chocolat à cet âge. Mais il avait soixante-quatre ans et une femme vingt ans plus jeune que lui. S'il voulait passer autant de temps que possible avec elle avant de rejoindre la Rivière, il fallait qu'il prenne mieux soin de lui.
Il parvint à se hisser en position assise et prit la main de sa femme, se penchant vers elle.
"Laisse-moi y aller, Ifalna… Je dois bien ça à Lucrecia…"
"Très bien," soupira Ifalna en se levant.
C'était peut-être de la manipulation de parler de la cousine de sa femme pour la persuader de le laisser faire, mais il était honnête à ce sujet.
Il devait se faire pardonner la mort de Lucrecia.
"Mais j'y vais avec toi," reprit Ifalna avant de le lâcher et rouler hors du lit, enfilant ses ballerines.
"Chérie…"
"Je préfère être là au cas où le jeune Shinra recommencerait."
Elle alla vers leur armoirie et sortit des vêtements appropriés pour la saison. Un bref moment, il se demanda depuis quand il faisait assez froid pour ça et réalisa qu'il avait bien perdu plusieurs mois de mémoire. Cela lui glaça le sang. Comment Rufus Shinra avait-il fait pour qu'il ne s'aperçoive de rien ? Une matéria de manipulation ?
Autre chose ?
Mais quoi ?
Ifalna referma la porte de leur armoire et lui amena ses vêtements.
"Et s'il le faut, je lui inculquerais la peur de Minerva."
Quoi que le jeune Shinra ait fait, il lui faudra maintenant compter avec une mage née protectrice et furieuse.
Mère Nature était omnivore et en colère.
C'était quelque chose qu'il avait un jour entendu Zack dire au sujet d'Aérith, mais ça s'appliquait aussi parfaitement à la femme de sa vie.


Cid leva les yeux du moteur du fourgon, imité par Zack quand il entendit quelqu'un toquer contre la porte du garage restée entrouverte.
Il reconnut immédiatement le jeune homme brun à queue de cheval qui le regardait, un petit sourire aux lèvres et vêtu d'un uniforme de SOLDAT.
"Grim", soupira Cid.
"Bonjour, Capitaine Highwind ! "
"Entre, qu'est-ce que tu fiches là ? " demanda Cid en se redressant, s'essuyant les mains sur un chiffon.
"Le Capitaine Fon Ronsenburg m'envoie," répondit Grim en entrant d'un pas joyeux, montrant le dossier scellé qu'il tenait.
"Qu'est-ce que c'est ? "
"Je ne suis pas habilité à le savoir," soupira le jeune homme d'un ton chagrin.
"Montre ? "
"Ah, désolé, Capitaine," reprit Grim, "mais j'ai ordre de ne donner ce dossier qu'au Lieutenant Wallace ou au Directeur Tuesti. "
"Qu'est-ce qui se passe ? " demanda Cloud en se penchant de derrière le fourgon avec Marlène, tous les deux couverts de poussières de craies colorées.
Ils étaient en train de dessiner sur le ciment du garage et avaient de la craie jusque dans les cheveux et sur le visage. Elmyra allait encore les réprimander pour l'état de leurs vêtements.
"Une livraison pour Reeve et Barret," répondit Cid, "Chocobébé, tu peux aller chercher ton père et l'amener à Reeve, s'il te plait ? "
"Oui, Cid ! " répondit l'enfant avant de poser sa craie dans la main de Cloud et partir en courant.
"Cloud, peux-tu montrer à Grim où se trouve le bureau de Reeve ? "
"D'accord," répondit Cloud en posant les craies dans le bol de plastique qui contenait le reste des ustensiles de dessins, prenant quelques secondes pour le ranger avant de faire signe à Grim de le suivre.
Ce que Grim fit bien obligeamment, admirant la plastique de Cloud. Cid grommela que le SOLDAT avait la subtilité d'une enclume pendant qu'ils disparaissent par la porte du vestiaire et se tourna à nouveau vers Zack pour reprendre son cours de mécanique.
Zack fronçait les sourcils, le regard fixé sur la porte.
"Un problème ? " s'enquit Cid.
"Nnnnnnnon ? " répondit Zack, visiblement confus.
"Un problème avec Grim, alors ? "
Zack plissa la bouche, mâchonnant ses mots avant de répondre.
"C'est… Juste que je sais pas si Cloud… est prêt à se faire draguer."
"Par un homme ? "
"Non, en général. Je m'en fous que ce soit par un homme ou une femme ou quoique ce soit d'autre, sauf peut-être un chocobo…" répondit Zack en se penchant de nouveau sur le moteur, sans voir le regard soulagé de Cid.
"C'est au sujet de Tifa ? " reprit le pilote.
"Oui. Non. Je sais pas," soupira Zack.
"Tu sais qu'un jour ou l'autre, Cloud finira par faire son deuil d'elle…"
"Il l'aimait depuis l'âge de dix ans," murmura Zack, le regard perdu dans le vide. "Tu imagines faire ça ? Moi non. J'arrive pas à imaginer que dans dix ans, je serais toujours avec Aérith, alors que je VEUX l'être."
Cid devait admettre qu'il était pareil. Sa plus longue relation, ça avait été avec Edgar, ça avait duré un peu plus de trois ans, avec un an et demi d'interruption quand Edgar avait été démobilisé avant lui.
Et ça n'avait été en rien une relation amoureuse, même s'il était le premier à admettre qu'Edgar était un de ses plus proches amis.
"Tu crois… que je me mêle de ce qui ne me regarde pas ? Que je suis trop protecteur ? " demanda Zack en s'accoudant au bord du capot.
"Pour ça, demande à Shera," rétorqua Cid.
"Pourquoi ? "
"J'ai pas... fait les meilleurs choix en amour," admit Cid en se penchant sur le moteur à son tour, "et maintenant, elle protège ma vie personnelle comme une dragonne…"
"Ah ? Pourtant elle avait l'air de bien aimer Edg..." commença Zack avant de se plaquer la main sur la bouche, mortifié.
Cid lui jeta un regard abasourdi.
"Attends…. Comment tu… tu savais pour Edgar et moi ? " siffla Cid entre ses dents.
"Huuuuu," fit Zack, s'auto bâillonnant toujours.
"Drekkaskìtur, qui t'a dit ? ! Balthier ? Luca ? "
Zack secoua la tête vigoureusement avant de retirer sa main, un air penaud sur le visage.
"Non… euh… C'est juste… J'ai senti son odeur sur toi. Et inversement."
"Son…" répéta Cid.
"Mako," déclara Zack en tapotant son nez du pouce, "après un moment à connaître les gens, tu reconnais leurs odeurs aussi bien que leurs visages…"
Cid dévisagea Zack en silence, assimilant l'information ainsi que tout ce que ça pouvait signifier.
"Tu savais que je suis homo," finit par déclarer Cid.
"Je savais que tu aimais les hommes," nuança Zack, "je… savais pas que c'était exclusif…"
"Oh, helvítis," jura Cid en se prenant le visage entre les mains, sentant qu'il s'enfonçait encore plus.
"Je suis désolé," s'excusa Zack, "je l'ai dit à personne, promis ! Je suis vraiment un abruti, pardon," ajouta-t-il en grimaçant.
Cid soupira. Bon ça faisait un moment qu'il cherchait comment annoncer son orientation sexuelle aux jumeaux, mais au moins c'était fait (parce que, soyons réaliste, si Zack le savait, Cloud était aussi au courant).
"Nan, nan," soupira Cid une dernière fois en se frottant le visage des deux mains, "c'est bon je… commençais à me dire qu'il fallait peut-être que je… l'annonce aussi…"
Zack se détendit, rassuré.
"Je m'habitue vraiment pas à vos sens augmentés, j'aurais jamais pensé que tu pouvais sent…" commença Cid avant de s'interrompre, les yeux écarquillés.
Il tourna lentement la tête vers Zack.
"Tu peux… sentir… tout le temps ? "
Zack ouvrit la bouche. Réfléchis. La referma. Réfléchis encore.
"C'est au sujet de Vincent, c'est ça ? "
"Oh, Drekkaskìtur…"


Vincent leva le nez de sa tablette quand Cloud et Grim arrivèrent dans la pièce et se redressa, appuyant immédiatement sur le bouton d'alimentation pour l'éteindre.
Certes, Grim était techniquement de leur côté, mais Vincent partait souvent du principe qu'être paranoïaque ne faisait pas de mal.
Cela étant, Grim semblait être plus intéressé par la perspective de flirter avec Cloud que par le contenu de la tablette de Vincent.
"Ça te dirait d'aller boire un verre ? Je connais un bar sympa..."
"Ah, merci," répondit Cloud en lui tenant la porte, "mais Shera ne veux pas que je boive d'alcool en ce moment à cause de mes médicaments."
"Oh, je suis sûr qu'on pourrait trouver autre chose à faire," rétorqua le SOLDAT.
Barret, qui arrivait à son tour par l'escalier, Marlène sur la hanche, jeta un regard sévère au jeune SOLDAT.
Grim fut aussitôt au garde-à-vous.
Le Regard de Papa était toujours très efficace contre les jeunes recrues, visiblement.
"Bonjour, Lieutenant ! "
"Repos, que se passe-t-il ? " demanda Barret.
"Le Capitaine Fon Ronsenburg m'envoie vous transmettre ceci," expliqua le SOLDAT en tendant l'épaisse enveloppe scellée à Barret.
"De quoi s'agit-t-il ? "
"Je l'ignore, Lieutenant," répondit Grim.
Barret posa Marlène qui vint s'accrocher à Cloud, jetant des petits regards méfiant à Grim de derrière la main du blond. Le colosse ouvrit l'enveloppe et parcourut rapidement les documents qu'elle contenait avant de les refermer.
"Merci, une réponse est attendue ? "
"Pas que je sache, Lieutenant, mais je peux attendre ici si vous pensez que ce sera nécessaire."
"Pas la peine, merci pour la livraison. Marlène, Papa doit parler avec Reeve, tu restes avec Cloud, d'accord ? "
"Oui, on va finir notre dessin ! " s'exclama l'enfant en se suspendant au poignet du blond.
Barret salua Grim avant de se diriger vers le bureau de Reeve, activant la matéria sceller de la porte avant de toquer et entrer.
"Reeve, des nouvelles du front de Gongaga," commença Barret avant d'entrer dans la bulle de silence et devenir inintelligible.
Les trois augmentés qui tentaient d'écouter sans en avoir l'air durent abandonner leur tentative d'espionnage.
"Donc," reprit Grim avec un sourire charmeur, "pas de bar, mais peut-être qu'un petit restau…"
"Oh… je vais demander à Zack si ça l'intéresse ! "
Vincent eut un petit sourire pendant que Marlène contemplait alternativement les deux jeunes hommes, intriguée par la conversation. Grim avait visiblement un faible pour les blonds s'il devait en croire sa précédente tentative de séduction de Cid. Mais s'il partait à la conquête de Cloud, il allait falloir lui donner un petit coup de main.
"Cloud."
Le Strife blond se tourna vers Vincent.
"Grim essaye d'avoir un rendez-vous galant avec toi," expliqua Vincent.
Cloud cligna des yeux.
Grim laissa échapper un petit rire.
Marlène demanda ce qu'était un rendez-vous galant.
Elmyra répondit que c'était une sortie entre amoureux.
Red se leva en soupirant, se secouant avant de descendre de son canapé.
"Oh," finit par réaliser Cloud avant de se tourner de nouveau vers Grim, "hm… je ne sais pas si je suis attiré par les hommes…"
"Je suis volontaire pour t'aider à déterminer ça…" suggéra Grim.
"Non," rétorqua Red avec un regard noir, s'interposant entre Grim et Cloud, faisant faire un bond de surprise au SOLDAT.


"Professeur Falmis ! " s'exclama Idun en se levant d'un bond quand les deux époux arrivèrent au département scientifique.
"Bonjour Idun, comment vas-tu ? "
"Professeur, c'est… c'est moi qui devais vous demander ça ! "
"Ifalna a pris soin de moi, je m'excuse de t'avoir inquiétée."
Idun s'abstint de renchérir que c'étaient les habitants de la Tour qui feraient mieux de s'inquiéter en présence de Madame Falmis. L'histoire de son arrivée jusqu'au 70ème étage sans que personne ne parvienne à l'arrêter avait fait le tour des départements, avec l'exactitude et la retenue typique de toute rumeur lâchée en liberté dans la Tour Shinra. Elle était presque sûre que certains parents menaçaient d'appeler Madame Falmis si leurs enfants ne finissaient pas leur assiette.
"Je dois me rendre dans mon laboratoire, j'ai besoin de mon laissez-passer."
"Il est dans votre bureau, Professeur," répondit Idun en se levant, ramassant son trousseau de clefs. "J'ai verrouillé votre bureau et sécurisé vos dossiers mais… Les Turks sont venus faire une razzia dedans."
"Je ne suis même pas étonné," soupira le vieil homme, laissant Idun lui ouvrir la porte.
Ifalna décrocha sa blouse de la patère derrière la porte pendant que Gast allait ramasser son laisser-passer sur le bureau, farfouillant dans les courriers posés avec. Elle déplia la blouse, l'inspectant rapidement avant d'aider son époux à l'enfiler.
"Quoi d'autre ? "
"Le Docteur Kemp vous remplace temporairement à la tête du département."
"Bien, il a une bonne tête et du bon sens à revendre. Quoi d'autre ? "
"Le Tambour a été remis en service," déclara Idun d'une petite voix.
Gast leva le nez de son courrier.


[1] A base d'échange sur les méthodes des Turk modernes VS celles des anciens. Elena avait compté les points.