Chapitre 42 : Surprise ! Ou pas.

Résumé :
Le résultat du test est révélé. Pour citer Cid : A la grande surprise d'à peu près personne.
Personne, sauf les deux concernés qui tentaient désespérément de nier l'évidence.
Il n'y avait peut-être pas besoin du test finalement, il n'y avait qu'à comparer leur tête de chocobo des montagnes pour réaliser leur lien.

Personnages :
Vincent, Séphiroth, Team Avalanche, Team Shinra, Team SOLDAT + une surprise !

Tags spécifiques au chapitre :
Révélations familiale, oui encore, tout le monde s'en doute depuis le début de la fic (big up aux lecteurs qui avaient deviné, vous êtes trop fort), Vincent a le soutien moral de son vol, Séphiroth n'a que Rufus et Umbra, Séphiroth apprends à être normal, et c'est pas gagné, Séphiroth et Elena vont devenir potes si ça continue, voire plus si affinité, Elena est une fille à SOLDATs, (elle jure que non), (c'est pas de sa faute si les SOLDATs sont tous foutus comme des Demi Anciens), Elmyra apprivoise Séphiroth.


"Bonjour, Elmyra ! " salua Elena quand la gouvernante ouvrit la porte, un quart d'heure plus tard.
"Bonjour, Elena, tu tombes bien, je viens de refaire du café," s'exclama la femme avant de lever les yeux vers Séphiroth, le détaillant rapidement.
Lui et Elena avaient remis leurs habits civils, Elena ayant juste ajouté une épaisse écharpe à sa veste et Séphiroth avait remonté la capuche de son sweater. L'enveloppe était dans la poche ventrale et il la sentait crisser sous ses doigts chaque fois qu'il y mettait les mains.
"Monsieur," finit par déclarer la femme, " entrez, je vous prie."
"Merci de ton hospitalité, Elmyra," répondit Elena avant de s'essuyer les pieds et entrer.
Ah. Oui. Les règles de politesse.
"Je vous remercie de votre hospitalité," répéta-t-il en imitant Elena.
"Thé ou café, Général ? " demanda la femme après avoir soigneusement refermé derrière eux.
"Je ne vais pas..." commença-t-il.
Non. Une minute, ce n'était pas poli, il fallait toujours accepter la première boisson offerte.
Mana, il n'était pas doué pour être un civil.
"Un thé, je vous prie."
Il sentit un regard lourd sur lui et tourna la tête vers les canapés.
Le Strife blond le fixait, assis en tailleur sur le plus petit des canapés, le lion de cosmo affalé sur les genoux, le regard aussi noir que ses yeux mako le permettait. Il ne l'avait pas attaqué cette fois, mais Séphiroth savait désormais pourquoi il avait failli prendre son poing dans les dents.
Il avait tué sa compagne.
Tifa Lockhart. Spécialiste d'art martiaux d'Avalanche.
Et il ne se souvenait même pas de son visage.
Le Strife brun apparut de derrière le dossier du grand canapé, s'asseyant en baillant.
"Qu'est-ce t'a Cl…"
Il le vit.
Et fit un bond qui le téléporta presque à la porte du bureau, évitant de peu la télévision.
"Putain, mais prévenez quand vous passez ! "
"Zack," le réprimanda la gouvernante en apportant deux tasses aux invités.
"Merci, Madame."
Il y avait un biscuit sur le petit plateau, près de chaque tasse.
"Oh, les biscuits sont cuits ? ! " s'exclama Zack avant de se précipiter vers la cuisine, enjambant le dossier du canapé.
"Non, c'est le dessert de ce soir ! " protesta la gouvernante en escamotant la grille sur laquelle les biscuits refroidissaient.
"Pourquoi Elena et lui y ont droit ? " geignit Zack en tentant d'en attraper un.
"Parce que ce sont des invités ! "
Il jeta un regard à Elena qui mâchait déjà son biscuit avec bonheur. La jeune Turk l'encouragea à faire de même et il observa attentivement le petit biscuit sombre avant de le goûter.
Hm.
Ce n'était clairement pas une ration Shinra.
Il n'arrivait pas à savoir ce qu'il y avait dedans, c'était sucré, mais pas de façon écœurante, comme les barres chocolatées des distributeurs de la Tour. Il y avait des épices et…
Il mangea le second morceau du biscuit.
Des noix ? De carub peut-être ? Ou de pram ?
Il réalisa que le silence régnait dans la pièce et leva les yeux.
Les jumeaux le regardaient, soudain surpris. La gouvernante aussi, un petit sourire aux lèvres. Même le lion de cosmo le fixait du regard.
"C'est… très bon," finit par déclarer Séphiroth.
"En voulez-vous un second ? " proposa Elmyra.
"Hey," protesta à nouveau Zack.
"Je vous remercie, mais je dois parler à Valentine," répondit rapidement Séphiroth avant de boire une gorgée de thé.
"Il est sur le toit," répondit Cloud.
Sur… le toit ?
"C'est là qu'on le trouve le plus souvent," expliqua Elena, "en compagnie du Capitaine Highwind."
"Ils passeraient leur vie là-haut si on les laissait faire," ajouta Elmyra en posant la grille sur le comptoir entre la cuisine et le salon, donnant une tape sur les doigts de Zack quand il tenta d'escamoter un biscuit.


Elena l'emmena dans la cour, lui montrant le toit et comment y accéder.
"Je resterais en bas," promis Elena en levant sa tasse à ses lèvres, "pensez à prévenir que vous arrivez, il a des réflexes fulgurants quand il est surpris."
Escalader la façade fut aisé. Il était grand, augmenté et il y avait des prises un peu partout.
Il fut rapidement là-haut, et suivant les conseils d'Elena, toqua à deux reprises sur le toit de métal avant de se hisser dessus.
Valentine était en effet là.
Il était allongé sur le toit, enveloppé dans son manteau, une jambe pliée, l'autre croisée par-dessus, une tasse fumante à portée de main, et lisait un livre épais.
'Psychologie et réinsertion des prisonniers de guerre'
"Qu'y a-t-il, Cl…" commença-t-il avant de tourner la tête et d'apercevoir Séphiroth.
Il referma son livre, le posant de côté et s'assit, dévisageant Séphiroth avec une expression légèrement surprise qui disparut rapidement, laissant place à un visage impavide.
Il n'arrivait pas à lire Valentine.
Pendant quelques secondes, quand le sniper avait cru qu'il était Cloud, il avait été détendu, presque paisible, mais dès qu'il avait vu Séphiroth, il s'était refermé.
Séphiroth avait eu l'impression de se voir dans un miroir.
Il hésita avant de se lever et s'approcher, fouillant dans sa poche.
Il tendit l'enveloppe à Valentine.
"Le résultat."
Valentine la prit, l'observant quelques secondes avant de se redresser, s'agenouillant à la façon wutane.
Séphiroth s'accroupit, se mettant à son niveau.
"Le connaissez-vous ? " s'enquit Valentine avec un ton égal, sans inflexion.
"Non. Je ne l'ai pas ouvert."
Le couteau apparu dans les doigts de Valentine, coupant le côté de l'enveloppe avant qu'il ne le fasse disparaître à nouveau.
Ça aussi c'était wutan. Séphiroth avait vu nombre de ninjas sortir leurs armes ainsi, même après avoir été fouillés plusieurs fois. Valentine sortit le résultat, posant l'enveloppe à plat sur ses cuisses avant de déplier la feuille.
Séphiroth vit ses yeux parcourir rapidement les lignes d'analyse avant d'arriver au bas de la feuille.
Il le relut, lisant les plis du papier, avant de relever le regard vers Séphiroth.
"C'est positif."
Hojo n'était pas son père.
Étrange. Il aurait cru qu'il en serait soulagé.
Il avait juste l'impression… d'être vide.
"Merci," s'entendit-il répondre.
Il se leva, épousseta ses genoux et descendit du toit, rejoignant Elena.
"Bonne nouvelle ? " s'enquit-t-elle avec un sourire, son nez et ses joues roses du froid des Taudis.
"Rentrons," répondit Séphiroth.
Il la vit lever les yeux vers le toit mais il ne la laissa pas poser d'autres questions, retournant dans la caserne.


Vincent entendit Séphiroth et Elena retourner dans Seventh Heaven, puis, quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Le pas délicat des jumeaux retentit au rez-de-chaussée puis leurs voix précipitées quand ils expliquèrent quelque chose à Cid, dans le garage.
Il aurait pu essayer d'écouter mais il lisait et relisait encore le résultat.
Il entendit Cid arriver dans leur chambre, puis quand il se hissa sur le toit.
Il sentit son odeur avant de finalement lever les yeux vers lui.
"Vince ? " murmura Cid, posant une main sur son épaule.
"C'est positif," déclara Vincent en lui tendant le résultat.
Cid prit la feuille et la lut à son tour avant de la reposer sur les genoux de Vincent.
"Le Général Séphiroth est mon fils."
Voilà, c'était dit.
Son fils.
"A la grande surprise d'à peu près personne," déclara Cid en s'asseyant près de Vincent.
"Sauf la mienne…"
"Pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir."
Il s'était installé près de lui, mais gardait ses distances. Pas grand-chose. La largeur d'une main peut être.
La distance qu'il y avait eu entre eux les premières fois qu'ils étaient montés sur le toit.
"Comment tu le prends ? "
"J'ai… du mal à le croire," répondit Vincent en rangeant la feuille de résultat dans son enveloppe, lisant les plis malmenés.
"Et… Qu'est-ce que tu penses de Séphiroth en tant que fils ? "
Vincent hésita, levant le nez vers le ciel. Ou plutôt vers la Plaque.
"C'est du gâchis."
Il baissa les yeux vers Cid, s'amusant brièvement de son expression confuse.
"Je ne suis pas sûr de comprendre," admit le blond.
"Si j'avais su qu'il était mon fils… je… j'aurais…Elle m'aurait détesté."
"Lucrécia ? "
"Je l'aurais enlevée de force. Je l'aurais emmenée à la Caravane, à Wutaï, à… à Daguerreo… Je ne sais pas où mais… Mais je ne l'aurais pas laissée faire."
"J'ignorais que tu avais l'instinct paternel…"
Vincent laissa échapper un petit rire amer.
"Non. Non certainement pas. Je n'ai jamais voulu d'enfant mais…"
Il jeta un coup d'œil à l'enveloppe dans sa main.
"Il n'était même pas né et il subissait déjà… Personne ne devrait vivre ça, surtout pas un enfant…"
Vincent soupira et ferma les yeux.
"J'aurais pu les arrêter et… et l'aider… si j'avais su... légalement j'avais… des droits sur mon… sur mon fils."
"Ni Hojo, ni Shinra ne t'auraient laissé faire," objecta Cid.
C'était un argument valable mais…
S'il avait su.
S'il avait fait quelque chose à temps, comme il fallait.
S'il avait pu arrêter Hojo et Lucrécia.
S'il avait élevé Séphiroth...
Est-ce qu'il aurait aimé la Caravane ? Est-ce qu'il serait devenu un protecteur, un nourricier, un vagabond ? Est-ce qu'il aurait détesté les chocobos comme lui ou est-ce qu'il serait devenu un cavalier ?
Et à Wutaï ? En tant qu'habitant cette fois, en ayant grandi avec les fêtes traditionnelles, avec la langue, la nourriture ? Ils auraient fait tache parmi le peuple en étant tous deux maduins, mais… Mais peut être que Vincent aurait pu l'élever comme sa mère l'avait fait. Avec les chasseurs de primes, des marginaux que la bienséance n'étouffait pas.
Ou Daguerreo ? Il y avait Chaos là-bas à l'époque, mais… mais tant que Séphiroth aurait été enfant, Chaos ne l'aurait pas touché. Est-ce que son père aurait accepté un petit-fils aux yeux verts ? Est-ce que Séphiroth aurait aimé étudier autant que Gigas et Hel ? Ou est-ce qu'il aurait eu la bougeotte comme lui et compté les jours jusqu'à ses dix-huit ans pour pouvoir sortir du volcan ?
Si, si, si...
Il tendit la main, agrippant le bas du pull de Cid, et posa son front sur son épaule.
"Vince…"
"Juste une minute, s'il te plait," murmura Vincent, "juste une minute."
Cid lui en accorda cinq.
Cinq minutes à respirer son odeur, à sentir la chaleur de son corps sous ses doigts, à écouter le battement calme dans sa poitrine.
À retrouver dans quel sens prendre le monde qui l'entourait.
La fin de l'année se rapprochait, la saison d'hiver officielle aussi et même Cid et Aérith s'étaient couverts.
Ils donnaient encore froid au reste d'Avalanche, ne mettant pas de manteau la moitié du temps, mais au moins, ils avaient tous les deux pulls, chaussettes ou collants et même parfois une écharpe. Vincent et Yuffie en étaient tous les deux aux doubles pulls, aux gros manteaux et disparaissaient sous les plaids du canapé dès qu'ils entraient dans la salle de vie, pourtant bien chauffée.
Il commençait à avoir froid d'ailleurs. Il n'avait pas compté rester aussi longtemps sur le toit, juste le temps de finir un chapitre de son livre et boire son thé.
"Merci," finit-t-il par dire en se redressant, relâchant les mailles du vieux pull de laine.
"De rien," répondit Cid sans le regarder. "Qu'est-ce que tu vas faire au sujet de Séphiroth ? "
Vincent grogna de frustration, se frottant le visage.
"Je ne sais pas."
"Il en pense quoi que tu sois son père ? "
"Je ne sais pas," répéta Vincent, "j'ai… j'ai ouvert l'enveloppe. Je lui ai dit. Il a juste… Il est parti."
Il ne savait même pas ce qu'il pensait de lui.
Pas pire qu'Hojo, certes mais… au point où il en était, ce n'était pas difficile d'être mieux qu'Hojo.
Du point de vue de Séphiroth, Vincent était un ancien Turk, un voleur des rues devenu assassin… Et pour peu qu'il ait accès à son dossier de Turk, il savait à quel point il avait été indiscipliné, tapageur, tout le contraire d'un SOLDAT.
D'un chevalier.
Est-ce qu'il était déçu que son père soit…
Bon sang, Vincent n'avait jamais eu honte de son passé, ça n'allait pas changer juste parce qu'il était soudain père ?
"Bahamut, on en a un deuxième comme toi, maintenant ? " murmura Cid d'un ton léger un peu forcé.
"Qu'est-ce que je dois faire ? " murmura Vincent, "qu'est-ce que je peux faire ? "
Prends soin de lui. Je t'en supplie.
Aidez-moi.
Prendre soin de lui ?
Il était plus vieux que lui. Il avait… Il allait avoir trente et un ans. Il avait fait la guerre…
Il l'avait faite trop jeune, bien trop jeune.
Vincent avait eu dix-huit ans quand Maduin avait accepté de le laisser partir à l'aventure.
Même Cid avait été plus âgé quand il avait dû quitter Burmécia.
Riku avait eu cet...
"Riku était mon petit-fils," réalisa Vincent à voix haute.
Cid manqua d'en laisser tomber la cigarette qu'il allumait.
"Putain, j'avais pas fait le rapport."
'Psychologie et réinsertion des prisonniers de guerre' traversa soudain gracieusement les airs, semant des pages derrière lui. Cid jeta un regard stupéfait à Vincent, puis attrapa discrètement sa tasse, la mettant à l'abri avant que Vincent ne la jette aussi par-dessus bord.
"Vince ? "
"Je vais TUER Hojo," grinça Vincent, "je vais lui ouvrir le ventre et donner ses tripes à manger à ses squames, je vais..."
"On te le tiendra ! " proposa Zack, de sa chambre.
"Zack, putain, tu peux pas laisser un peu d'intimité aux gens ? ! " protesta Cid.
"C'est Zack," rétorqua Cloud en se hissant au bord du toit, seuls ses yeux et ses cheveux dépassant.
Vincent laissa échapper un rire sardonique avant de se lever.
"Tu vas où ? "
"Chercher mon livre," répondit Vincent. " Il faut que je le finisse et Père me tuera s'il apprend que je traite un livre de cette façon."
Cid le suivit du regard quand il descendit dans la cour, puis escalada aisément le mur du fond avant d'aller récupérer son livre, s'excusant platement auprès de leur voisin qui voyait pleuvoir des bouquins avec surprise.
Après Daguerreo, Cid s'était promis de ne pas s'impliquer plus avec Vincent tant qu'il ne saurait pas ce qu'il voulait. Il se l'était juré.
Parce que lui savait très bien ce qu'il voulait de Vincent.
Putain, il ne voulait même pas parler de mariage, d'un foyer, de gamins, de tout ce dont il rêvait quand il était adolescent.
Il voulait juste…
Il voulait ce que Fran et Balthier avaient. Il voulait ce qu'Edgar avait trouvé avec son ferrailleur. Il voulait ce que sa mère et son... et Herra Haifin... merde, ce que sa mère et son père avaient construit au fil des années de vie commune.
Il le voulait vivant. Heureux. Avec lui.
Et avec la guerre, avec Hojo qui continuait à lui pourrir la vie, avec la menace de la Calamité qui planait au-dessus d'eux, avec sa manie de tromper la mort...
"Cid."
Il tourna la tête vers les jumeaux, maintenant tous les deux accoudés au bord du toit, probablement debout sur l'appui de leur fenêtre. Il ne voyait toujours que le haut du crâne de Cloud, tandis que Zack pouvait poser son menton sur le métal du toit.
"Ça va aller, Cid," répéta Cloud.
"Quoi ? " balbutia Cid.
"On va se battre, on va gagner et on hurlera à la lune sur les cendres d'Hojo," renchérit Zack, "ne t'inquiète pas."
Comment avaient-t-ils… Est-ce qu'ils devenaient télépathes eux aussi ? !
"Vous allez tomber," commenta Vincent en revenant, son livre fourré sous son pull pour libérer ses mains pendant l'escalade.
"J'ai le sens de l'équilibre d'un chat ! " rétorqua Zack en se tournant vers lui.
Il trébucha et un de ses pieds glissa. Cloud l'attrapa d'une main, serrant l'autre sur le métal du doigt, le déformant avec un horrible grincement. Zack se retint précipitamment au toit d'une main et à la fenêtre de l'autre.
Il y eu un grand craquement.
"Je vais chercher mes outils mais c'est vous qui réparez," soupira Cid en se levant.
"Oui, Cid, " répondirent les jumeaux d'une même voix, penauds.


Le Général était grand. Très grand. Aussi Elena, qui était peut-être d'une bonne taille pour une femme[1], avait du mal à le suivre, faisant deux pas quand il n'en faisait qu'un. Elle dû presque courir pour le rattraper et lui rappeler de ne pas prendre l'ascenseur principal, mais celui des Turks, caché dans le parking du sous-sol.
Il n'avait rien dit de tout le trajet. Il s'était contenté de monter dans le véhicule, n'essayant même pas de prendre le volant pour une fois.
Elena n'avait même pas réussi à l'interroger sur le résultat du test de paternité.
Est-ce que c'était une bonne nouvelle ? Une mauvaise ? Vincent avait été tout aussi fermé, elle ne l'avait pas vu réagir.
Ils arrivèrent à l'étage 50 et Elena le suivit dans l'aile des logements des SOLDATs. Le retour de Séphiroth était un secret de polichinelle au sein du SOLDAT et la plupart des secondes et troisièmes classes firent de leur mieux pour prétendre qu'ils ne voyaient pas leur ancien Général et Directeur passer devant eux, la petite dernière des Turks sur ses talons. Ils arrivèrent dans le secteur des Premières classes mais avant qu'Elena ait pu se glisser dans l'appartement du Général, celui-ci lui ferma la porte au nez.
Bon, ça devait signifier qu'il voulait être seul.
Et comme chaque fois que la porte du Général se fermait, celles des Premières classes se rouvrirent.
"Vous étiez où ? " s'enquit un SOLDAT d'une trentaine d'années, une bouteille de bière à la main.
Elena avait une réponse toute trouvée, merci à Reno, mais elle s'interdit de l'utiliser.
"C'est une affaire privée," répondit-t-elle.
"T'expliquera ça au Président, Elena," rétorqua un deuxième SOLDAT.
Tseng allait la tuer. Si le Président ne le faisait pas d'abord.
"Vous savez tous très bien que si je ne l'avais pas accompagné il serait sorti seul," se défendit-t-elle.
"Bah, tu vas pouvoir le dire au patron," reprit le premier avant de retourner dans ses appartements, refermant derrière lui.
Ses collègues l'imitèrent, laissant Elena seule dans le couloir alors que la porte principale s'ouvrait.
Pendant quelques secondes, Elena envisagea de toquer à une porte et demander l'asile. Mais avant qu'elle ait pu se décider, le Président arrivait vers elle, Umbra sur les talons.
Et il n'avait pas l'air content.
Elle se mit au garde à vous, les mains dans le dos.
"Monsieur," salua-t-elle aussi fermement que possible.
"Nous en reparlerons," gronda-t-il en passant près d'elle avant d'aller toquer chez le Général, ouvrant sans même attendre la réponse.
Il referma derrière lui.
Les portes des premières classes s'ouvrirent à nouveau.
Il y avait une vingtaine d'appartements dans ce secteur, seule la moitié étant occupés. Ça ferait une dizaine de moqueurs potentiels en moins.
"Tu vas te faire disputer," reprit un des SOLDATs en s'appuyant sur sa porte.
"Est-ce que l'un d'entre vous me donnerais l'asile ? " supplia Elena en battant des cils.
"Ah, donc après avoir tenté les troisièmes classes et les secondes, tu viens t'encanailler chez les premières classes ? " reprit un autre.
"J'ignorais que tu étais une fille à SOLDAT," rétorqua le premier.
"Vous avez tous au moins dix ans de plus que moi," ronchonna Elena.
"Tu savais qu'on avait une date de péremption ? " s'étonna un troisième à son collègue et voisin.
"Allez vous faire foutre," marmonna Elena dans sa barbe tout en sachant qu'ils l'avaient parfaitement entendu.
Elle s'apprêtait à sortir, remettre son uniforme et tenter de retourner à son poste sans se faire voir quand la porte de Fon Ronsenburg s'ouvrit.
Ses hommes se mirent au garde à vous quand il sortit de chez lui, jetant un regard à la Turk au milieu du couloir.
"Elena. Un mot je vous prie."
"Oui, Capitaine," répondit Elena avant de le suivre, sous les sifflets des Premières Classes.
"Oh, Elenaaaaa," renchérit l'un d'eux.
"Le Capitaine carrément ? ! "
Elle leur adressa un élégant doigt d'honneur avant de disparaître dans l'appartement de Fon Ronsenburg.
Elle aimait bien les SOLDATs (non pas QUE comme ça) mais parfois, elle avait l'impression de parler à des collégiens.


"Séph, bon sang, je peux savoir ce qui t'a pris de disparaître comme ça ? ! "
"Elena était avec moi," répondit Séphiroth, debout au centre de son salon, lui tournant le dos.
"Et heureusement qu'elle avait prévenu Tseng ! Quand j'ai réalisé que tu n'étais plus là je…"
Il se tut en voyant Séphiroth inspirer soudain, mais le SOLDAT se contenta d'expirer longuement avant de se tourner vers lui.
"J'ai eu le résultat du test."
Et ça n'avait pas l'air d'une bonne nouvelle. Rufus se blinda autant qu'il put pour ne pas lire les pensées de Séphiroth.
"Alors ? "
"Valentine est bien mon père."
Rufus s'y attendait. Depuis leur dernière visite à Seventh Heaven, il n'aurait pas pu croire le contraire, mais… Mais il ne s'attendait pas à la réaction de Séphiroth.
"Ça n'a pas l'air de te faire plaisir ? "
"Je... " commença Séphiroth avant de faire un geste d'impuissance, "je ne sais pas, Rufus," finit-il par admettre.
C'était dans des moments comme ça que Rufus se souvenait que Séphiroth n'avait mentalement que dix-huit ans. Que son développement émotionnel, déjà bien entamé par la façon dont Hojo l'avait élevé, n'avait pas bougé depuis douze ans, bientôt treize.
Et qu'émotionnellement parlant, c'était maintenant lui l'aîné.
"Je vais te faire ton thé favori," déclara Rufus en approchant de Séphiroth, "va t'asseoir."
Le SOLDAT obéit, se laissant tomber sur son canapé, aussitôt rejoint par Umbra qui vint se blottir contre lui. Rufus profita des quelques minutes nécessaires à la préparation du thé pour revoir mentalement la situation et chercher comment l'appréhender. Bon sang, toute la psychologie et les études sur l'esprit humain qu'il avait dû engloutir pendant son entraînement devrait aider mais… Mais il ne voulait pas manipuler Séphiroth.
Il finit par apporter une tasse à Séphiroth et s'assit près de lui, laissant Umbra vautrée entre eux.
"Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? " murmura Séphiroth.
"Des années d'abus de la part de to… du Professeur, un manque de socialisation dans la petite enfance, avoir été soldat à quinze ans et se réveiller après l'équivalent d'un coma de douze ans," énuméra Rufus, "je continue ? "
"Dis comme ça…" marmonna Séphiroth.
Rufus montra les dossiers sur la petite table devant eux, soigneusement classés.
"C'est pour ça que je ne voulais pas… tout te dire dès le début. Il y a un… une limite au-dessus de laquelle l'esprit humain ne peut plus encaisser des chocs."
"Je l'ai atteinte ? "
"Ça y ressemble en tout cas."
Séph détourna les yeux de Rufus pendant que celui-ci continuait.
"Tu as tendance à tout garder pour toi et faire comme si de rien n'était. Comme au labo. A renier tes propres émotions. Et maintenant que tu as besoin de les identifier… et bien tu n'arrives plus à les reconnaître."
"Pourquoi aurais-je besoin de les identifier ? "
"Pour savoir les gérer, ça va avec…"
"Tu sais faire, toi ? "
Rufus lui jeta un regard agacé.
"Je suis dans la tête des gens plus souvent que le contraire. Savoir identifier et séparer mes émotions et pensées des leurs est vital pour moi."
Il y avait une raison pour laquelle il tâchait de garder son calme autant que possible. Et pas seulement parce que Séphiroth avait été un de ses modèles comportemental.
"Pourquoi étais-tu en colère ? " reprit le blond.
"En général ou en particulier ? " rétorqua Séphiroth.
"Attention avec ce sarcasme, tu vas finir par blesser quelqu'un avec," répondit Rufus avant de boire une gorgée de sa propre tasse, pendant qu'Umbra laissait échapper le grondement qui lui servait de rire.
Séphiroth envisagea quelques secondes de le mettre par terre d'un coup de pied, mais il risquait de lui faire mal.
Et ils étaient tous les deux adultes maintenant. Ils n'avaient plus l'âge de se chamailler au point de tomber du canapé.
Sans compter qu'il faudrait probablement remplacer le meuble après.
"En revenant à la Tour, tu étais en colère au point que je t'ai senti arriver de mon bureau," précisa Rufus.
"Je… ne sais pas."
"Quand est-ce que ça a commencé ? "
"Quand… après avoir parlé à Valentine. Après qu'il ait lu le résultat."
"Qu'est-ce que Valentine a dit ? " s'enquit Rufus.
"Je… Je ne sais pas," admit Séphiroth avant de reposer sa tasse, "je suis parti dès qu'il a fini de lire."
"Séph, tu ne lui en a pas parlé après ? "
"Non. Il… Il avait l'air…" hésita Séphiroth, "ça n'avait pas l'air de le toucher."
Il n'y aurait pas eu besoin de test finalement. Ces deux-là ne pouvaient QUE être père et fils. Ils avaient la même incapacité à afficher ouvertement leurs émotions. Rufus se demanda brièvement si c'était Wutan et génétique. Le Professeur aussi avait rarement affiché ses…
Rufus sursauta quand la tentacule d'Umbra lui gifla le poignet, le sortant de la spirale infernale de ses pensées.
Ah. Oui. Il devait aider Séph d'abord.
"Bon, tu étais en colère après lui en avoir parlé. Contre lui ? "
Séphiroth le dévisagea avec surprise.
"Je… non. Pourquoi ? "
"Parce que c'est ton père ? Parce que... il ne te l'a pas dit ? "
"Il ne savait pas…"
"Parce que tu espérais mieux ? "
Mieux ? Séphiroth l'avait déjà dit : Il n'était pas Hojo, c'était déjà mieux.
"Parce qu'il aurait pu changer les choses ? " ajouta Rufus d'une voix étrangement douce. "Il aurait pu empêcher ce qui s'est passé à Nibelheim, empêcher qu'Hojo te fasse du mal…"
"Il aurait pu être là," murmura Séphiroth.
"Séph, il a essayé. Il a voulu arrêter le projet Jénova. C'est comme ça que le Professeur a mis la main sur lui."
Qu'est-ce que Hojo avait fait à son père ? Il n'y avait rien dans son dossier qui en parlait, mais…
Mais il n'avait pas l'air d'avoir l'âge de Séphiroth alors qu'il devait approcher de la soixantaine.
Il avait été augmenté à une époque où la procédure SOLDAT n'existait pas.
Il lisait des livres sur la psychologie des prisonniers de guerre.
Et Hojo… Hojo n'avait jamais été connu pour faire dans la dentelle avec ses victimes.
Surtout celles qui le contredisent.
"Ce n'est pas juste," finit par soupirer Séphiroth, qui n'avait jamais cru en une quelconque justice.
"Non. Mais on ne peut pas changer le passé. Crois-moi, si on pouvait, je serais allé abattre Hojo quand il était encore gamin à Wutaï Nord."
Rufus hésita à nouveau avant de reprendre.
"Nous avons… les dossiers de ce que le Professeur a fait à Nibelheim. Celui de Valentine… Celui de ta mère."
"Et tu ne me les as pas donnés."
"Non," admit Rufus sans lever les yeux, "celui de ta mère... J'ai pensé que c'était trop tôt… Celui de Valentine… est perturbant."
Rufus but une gorgée de thé, histoire de faire passer la nausée qui lui venait à penser au contenu dudit dossier.
"Ce n'était pas des expériences avec des méthodes scientifiques, Séph. Ce qu'il lui a fait… c'était de la torture déguisée. Il s'est déroulé sur Valentine."
"Je pense qu'on sait pourquoi maintenant," murmura Séphiroth.
Le silence retomba entre eux.
"Il manque d'autres dossiers," finit par déclarer Séphiroth en regardant le tas devant lui.
Rufus tenta de maîtriser un grognement de frustration. Est-ce qu'il l'avait seulement écouté ? !
"L'attaque du réacteur Tonberry," continua Séphiroth.
"Je sais. J'ai fait en sorte qu'on ne te le transmette pas," admit Rufus en se massant le front.
"Pourquoi ? Un autre choc ? "
"Oui."
Mais peut être que…
Non, c'était dangereux, Séph était fragile pour le moment.
Mais… ça l'aiderait peut-être à comprendre Valentine.
Ou ça le ferait basculer.
"J'ai peur que ce soit une révélation qui te fasse mal, surtout après cette histoire avec Valentine."
"Et dans combien de temps tu penses que je serais prêt ? "
Rufus poussa un profond soupir, reposant sa tasse pour se frotter le visage à deux mains.
"Séph… Ok, écoute-moi. Je te demande une semaine. Une semaine pendant laquelle tu ne lis pas ces foutus dossiers, une semaine pendant lesquels tu… tu regardes la télévision, tu lis enfin Heavensward version longue, tu vas voir le Capitaine Fon Ronsenburg pour rattraper le temps perdu… ce que tu veux SAUF… penser à Hojo, à Valentine, à ce qui se passe sur Gaïa en ce moment. Tu dois faire une pause. Tu dois dormir. Tu dois... digérer ce qui se passe. Et dans une semaine, c'est promis, je te jure, je t'explique ce qui s'est passé au réacteur Tonberry et pourquoi je te l'ai caché."
"Promis ? "
"Je vais même libérer mon agenda pour ça," répondit Rufus.


Bon.
Ça allait encore être une nuit blanche, réalisa Vincent cette nuit-là, après s'être tourné et retourné tellement de fois dans son lit que Cait en avait eu assez et était allé dormir sur Cid.
il s'assit sur son lit avec un soupir fatigué. Il avait déjà eu assez de mal à dormir avant que son père se charge de lui rafraîchir la mémoire sur ses zones d'ombre, ou d'apprendre que la Calamité risquait de revenir, si ce n'était déjà pas le cas.
Et maintenant, il devait faire avec un fils criminel de guerre.
Comme s'il pouvait dire quoique ce soit à ce sujet.
Voir Séphiroth arriver avec des cheveux noir et plus court… lui avait fait un choc.
A chaque fois, Vincent avait l'impression de se retrouver face à un de ses frères. Hel avait toujours été une grande perche osseuse, mais Chaos avait été grand, baraqué et rarement souriant...
Oui, il ressemblait à Chaos.
Pour le coup il avait dû faire bonne impression. Ce serait un miracle que son… son fils ne le prenne pas pour un fou…
Il n'avait pas voulu imaginer cette possibilité, n'avait pas voulu y réfléchir avec tout ce que ça impliquait et…
Et maintenant il n'était pas préparé à ça.
Séphiroth était son fils.
Lucrécia avait…
Il repoussa ses couvertures d'un grand geste et se leva.
Il étouffait.
Mais s'il allait sur le toit maintenant, il risquait de réveiller Cid et…
Et de l'inquiéter, encore.
Il attrapa son livre, alla à pas de loup jusqu'à la porte et l'entrouvrit pour passer, jetant un dernier regard à Cid et au chat roulé en boule sur ses pieds. Ils dormaient tous les deux profondément et il referma très doucement, pour ne pas risquer de les réveiller.
Une fois dans le couloir… La sensation d'étouffement n'allait pas mieux. Il inspira longuement, fermant les yeux. Il entendait la respiration des jumeaux, endormis dans leur chambre. Barret qui ronflait dans la sienne. Yuffie qui marmonna un moment.
Il allait voir si elle faisait un cauchemar, mais son souffle se fit plus régulier et elle se rendormit. Shera et Elmyra dormaient aussi et il descendit silencieusement les escaliers, tachant de ne pas les réveiller, elles ou Marlène.
Il arriva au bas de l'escalier et hésita un moment. La pièce de vie… ou l'infirmerie ? Nanaki dormait probablement sur le canapé, mais l'infirmerie… il ne s'en sentait pas la force.
Il alla dans le vestiaire, enfila ses bottes et son manteau, puis attrapa une lampe et sortit dans la cour par l'extension.
Il faisait froid.
Heureusement, il n'y avait pas de vent sous la plaque.
Vincent s'assit sur le porche arrière, alluma sa lampe et jeta un regard à son livre...
'Psychologie et réinsertion des prisonniers de guerre' perdait des pages.
Il ne l'avait pas encore réparé. Il faudrait qu'il aille acheter de quoi faire demain. S'il se souvenait comment faire, ça faisait des décennies qu'il n'avait pas réparé de livre, même si Gigas avait veillé à ce qu'il sache le faire.
Il éteignit la lampe et posa le livre sur le côté.
Comme dirait Maître Cid : il semblerait que toutes ses tactiques d'évitements étaient épuisées.
Il allait devoir affronter ses pensées.
Sur ce qu'il voulait de sa relation avec Cid[2].
Du sexe ?
Oui. Pas d'erreur à ce sujet-là. C'était même le plus facile à répondre.
Cid n'était pas d'une beauté classique, avec son nez cassé, ses mains couvertes d'écorchures et de cambouis, ses sourires impertinents, mais Vincent n'avait jamais vraiment été intéressé par les beaux hommes élégants et distingués. Il avait grandi avec son père et ses frères, merci.
Il préférait…

Hm, effectivement, après réflexion et comparaison avec ses anciens amants, il avait probablement un faible pour les petits blonds au caractère enflammé et toujours à deux doigts de se lancer dans la bagarre.
Vincent avait toujours eu une vie sexuelle très active (trop, aurait dit Morrow), et enchaînait les amantes (et quelques amants, plus rare à l'époque, à son grand dam). L'année qui venait de se passer était probablement sa plus longue période de célibat depuis l'âge de dix-sept ans.
Et oui, ça commençait à lui manquer. Mais, merci à Hojo, ce ne serait pas demain la veille qu'il pourrait être de nouveau touché sans frémir.
Mais pourquoi Cid ? Pourquoi lui ?
Si c'était une attraction basée uniquement sur le contact physique, Vincent n'aurait pas attendu que Cid s'y mette avant d'entraîner Yuffie dans son lit. Elle avait été la première à vouloir le toucher et le réconforter après tout.
Et il n'éprouvait absolument aucune attirance sexuelle pour elle. Minerva, merci.
Elle était bien trop jeune et il la considérait vraiment comme une petite sœur, quoiqu'en disent les tabloïds.
Ce n'était pas non plus une attirance basée sur le fait que Cid essayait de l'aider et de le soutenir, de lui apporter de… et bien, de l'affection.
Gast faisait pareil, après tout et Vincent n'avait pas l'intention de changer leur relation. En premier lieu parce que Gast était hétérosexuel au point de ne pas remarquer quand Vincent regardait un homme, mais aussi et surtout parce qu'il était toujours amoureux fou d'Ifalna.
Plus de vingt ans après. Vincent en avait presque le vertige.
Et Vincent n'avait pas non plus d'attirance pour les jumeaux, malgré les déboires similaires qu'ils traversaient et les avaient rapprochés, ni pour Shera et Aérith qui tentaient de prendre soin de sa santé physique et mentale.
Qu'est-ce qu'il voulait de Cid ?
De l'amitié ?
Il aimait à penser qu'il l'avait déjà.
Il espérait que si être amants ne fonctionnait pas, ils resteraient amis.
C'était peut-être un peu éculé comme expression, mais il appréciait la compagnie de Cid. Il aimait bricoler avec lui sur sa moto, ou le regarder travailler sur un de ses projets.
Il aimait écouter Cid râler et l'encourager d'un mot ou d'une mimique quand le blond commençait à se calmer, ou le relancer d'une taquinerie.
Il aimait assister aux micro-dramas de la vie à Seventh Heaven avec Cid, aux chamailleries des plus jeunes, à la cour maladroite de Barret et Elmyra (comment est-ce que ces deux-là avaient fait pour se marier une première fois au juste ?), à échanger des regards entendus quand leurs sœurs respectives leur menaient la vie dure, à s'enfuir en chœur vers le toit dès que le ton montait.
De l'amour ?
Et là, Vincent avait un blanc.
Il avait eu beaucoup d'amantes et d'amants, mais avait-il été amoureux ?
Il n'y avait eu que Lucrécia.
Et... vu comment ça avait fini, il se demandait maintenant si ça avait été partagé.
Si elle l'avait aimé aussi ou si…
Qu'est-ce qu'elle lui avait trouvé au juste ?
Leur relation avait été secrète, lui par habitude, elle parce qu'elle le préférait ainsi. Elle ne s'était jamais laissé toucher en public, même pas un simple baiser. Quand elle le rejoignait la nuit, c'était toujours discrètement, en cachette des deux autres. Elle ne l'aurait certainement pas invité dans sa chambre à elle, trop proche de celle d'Hojo.
Elle avait prétendu devoir penser à sa carrière, à sa réputation. Qu'en tant que femme et scientifique, elle devait être irréprochable pour être estimée par ses pairs.
Un amant Turk était loin d'être irréprochable.
Et un amant Turk était facilement oubliable dès qu'il devenait encombrant.
Il aurait tout fait pour elle. Il aurait tué pour elle, il serait retourné à Daguerreo avec elle, aurait affronté Chaos et son père pour la mettre à l'abri.
Il était mort en essayant de la sauver, par Minerva !
Et elle l'avait laissé être torturé par Hojo pendant des mois, elle lui avait injecté de la mako elle-même, elle lui avait menti au sujet de Séphiroth…
Son fils.
Inspiration.
Cinq secondes.
Expiration.
Cinq secondes.
Cid. Il pensait à Cid.
Cid n'était pas Lucrécia.
Cid, et c'était peut-être ça la plus grosse différence avec Lucrécia, si on exceptait le côté homme, blond, râleur, fumeur, mécanicien et rustre, était chevaleresque.
Il ne ferait jamais tout ce que Lucrécia avait fait. Il n'essaiera jamais de le manipuler comme Lucrécia l'avait fait.
Il avait commencé à l'aider avant même que Vincent le considère comme un ami.
Il l'avait soutenu, l'avait conseillé, sans rien demander en échange, si ce n'est de prendre plus soin de lui.
Il avait tenu tête à son père pour le protéger.
Minerva, c'était purement inconscient de la part de Cid et il devait VRAIMENT lui faire entrer ça dans la tête avant qu'ils rencontrent à nouveau un Ancien moins accommodant que Maduin.
Et Cid avait eu de la chance que son père ne décide pas tout simplement de l'ajouter à son harem.
Mais… d'un autre côté… Il ne pouvait pas reprocher à Cid d'être protecteur. Vincent avait fait pareil à Burmécia après tout.
Il l'avait suivi pour s'assurer qu'il serait sauf.
Il avait volé en pleine tempête pour le rejoindre.
Il préférait affronter Chaos seul que de le mettre en danger.
Vincent soupira.
Bon, une chose était claire maintenant : que ce soit avec Lucrécia ou Cid, dès qu'il tombait amoureux, tout son bon sens partait par la fen…
Oh.
Comme avec Lucrécia, la révélation le frappa de plein fouet, le laissant assis, abasourdi et un peu agacé de ne pas l'avoir réalisé plus tôt.
Il voulait cet homme.
Il voulait le goût de sa peau sur sa langue, et le poids de ses mains sur ses hanches.
Il voulait le voir se tordre de plaisir sous lui, et entendre son nom dans sa bouche. Le vrai. Le faux. Tous ses noms.
Il voulait se réveiller et s'endormir dans ses bras.
Il voulait se battre à ses côtés et veiller sur ses arrières.
Il voulait sentir sa main sur son dos, et ses cheveux sous ses doigts.
Il voulait le voir sourire, le faire sourire, le faire râler aussi.
Il voulait Cid Highwind.
Pour la seconde fois de sa vie, Makoto était amoureux.
Et réagit avec sa maturité habituelle.
"Oh, k'so."


Quand, une semaine plus tard, Rufus sortit de l'ascenseur au niveau des logements des SOLDATs, plusieurs dossiers sous le bras et Umbra sur les talons, il vit Elena, debout près du bureau du concierge, en train de discuter avec un jeune SOLDAT brun.
"Oui et bien je me suis fait enguirlander par Fon Ronsenburg ! " marmonnait-elle.
"D'accord, d'accord, on sera plus discret," rétorqua Grim, " jeudi, vingt heures ? "
"Grim, on est en plein milieu du couloir, c'est ça que tu appelles... Bonjour, Monsieur le Président ! "
"Elena, Olmur" salua Rufus en passant près d'eux.
Elena se mit aussitôt au garde à vous, avant de signifier à Grim de faire de même d'un coup de poing sur la hanche. Grim se redressa aussitôt avec un sourire contrit, mais pas trop.
Les Turks avaient Reno, les SOLDATs avaient Grim.
Rufus laissa sa conscience errer quelques secondes près de Grim mais il n'intercepta rien. Juste un bref bourdonnement d'intérêt sexuel qu'il s'efforça d'ignorer aussitôt. Encore un autre qu'il ne pouvait pas saisir. Il faudrait qu'il se renseigne là-dessus un jour, qu'il recoupe avec tous les autres qu'il avait du mal à lire, qu'il trouve comment et pourquoi ils lui échappaient...
Heureusement que les SOLDATs savaient tenir leur langue. Il ne s'expliquait toujours pas pourquoi, même une fois libérés de leurs contrats de servitude, la grande majorité des SOLDATs étaient restés à la Tour.
Il soupçonnait Fon Ronsenburg d'en être responsable et en tant que Président, il devrait s'inquiéter que les SOLDATs aient une plus grande loyauté envers lui qu'envers la Shinra mais…
Mais il devait apprendre à faire confiance. Madame Falmis était formelle à ce sujet-là.
"Rien à signaler, Elena ? "
"Non, Monsieur. Il vous attend."
Elena lui ouvrit la porte et reprit son poste pendant qu'il franchissait le seuil.
Il entendit Grim dire quelque chose, puis Elena accepter et la porte se ferma.
Rufus toqua à la porte de l'appartement de Séphiroth.
Séphiroth vint lui ouvrir.
Umbra fourra aussitôt sa truffe humide contre la main de son ami d'enfance avant de se précipiter sur le canapé, s'y roulant sur le dos.
"Je t'attendais," déclara Séphiroth en le faisant entrer.
"Merci."
Rufus retira ses chaussures, son manteau, jonglant avec le tas de dossiers dans ses mains, avant de rejoindre Séphiroth au comptoir de sa cuisine où l'attendait du thé. Ils s'assirent tous les deux et se regardèrent quelques secondes avant que Séphiroth entame les hostilités.
"Qu'est-ce que tu m'as caché ?
"Promets-moi que tu ne te mettras pas en colère," déclara le Président Shinra.
"Ça, ça veut dire que je vais avoir des raisons de me mettre en colère," rétorqua Séphiroth.
"Il y a des chances," admit Rufus.
Il prit le premier dossier sur la pile et lui jeta un regard hésitant avant de soupirer.
"Voilà le dossier de l'attaque au réacteur Tonberry," déclara Rufus en posant le dossier sur la table devant lui.
Séphiroth se l'appropria aussitôt.
"Ce qui s'est passé…" commença Rufus avant de soupirer, "ça n'est pas important."
"Je suis le Remnant qui a tué le squame, c'est ça ? " demanda Séphiroth sans lever les yeux du rapport.
"Qui t'en a parlé ? "
"Elena. Elle a juste dit que le squame a échappé au contrôle d'Hojo et a été tué par un Remnant."
Il fallait vraiment que Tseng et lui aient une petite conversation au sujet des gaffes d'Elena. Si c'était bien une gaffe.
"Ce n'était pas toi," corrigea Rufus, "c'était Ansem Xehanort. Docteur Ansem Xehanort. Un scientifique d'Esthar qui a rejoint les rangs de... de Sin."
"Volontairement ? "
"Il était avec toi à l'attaque de la Tour," expliqua Rufus en tendant un deuxième dossier. "Avec le Général Kefka Palazzo."
"Palazzo ? " s'étonna Séphiroth en prenant le classeur.
"Un Alexandriote qui a aussi trahi pour… rejoindre le Professeur."
"Pourquoi font-ils ça ? "
"Le pouvoir. Ils sont augmentés à la mako, ont été infusé de la magie de Sorcières et de tes cellules. Sans compter probablement des cellules J."
"Cellule J ? "
"Cellule Jénova. C'est comme ça que le Professeur appelait les cellules de la Cetra qu'il injectait à ses sujets d'expériences."
Séphiroth ouvrit le second dossier et trouva rapidement les informations des deux Remnants. Il observa leurs photos, fronçant les sourcils.
"Je me souviens d'eux," déclara-t-il en montrant la photo d'Ansem," celui-là m'a appelé 'mère'."
"Ah. Il a définitivement des cellules de Jénova, alors," murmura Rufus.
"Quel est le rapport ? "
"C'est assez flou, je soupçonne Avalanche de me cacher la vérité. Ils disent avoir découvert que le spécimen Jénova n'était pas une Cetra normale, mais… une qui serait corrompue. Qui transmettrait une folie avec ses cellules, en même temps que des pouvoirs incommensurables."
"Et ils me prennent pour leur mère ? " demanda Séphiroth, dubitatif à cette idée.
"Tu as reçu des cellules de Jénova depuis avant ta naissance," déclara doucement Rufus, "tu étais probablement la créature vivante qui en avait le plus sur Gaïa."
Séphiroth tiqua et Rufus leva précipitamment la main alors qu'une des tasses se fendait légèrement.
"Du calme. Tu n'en as plus, le Professeur Falmis a réussi à mettre au point une substance qui lutte contre les cellules de Jénova. Des... anticorps. C'est aussi pour ça que tu as été aussi affaibli les premiers temps. Tu as… rejeté presque la moitié des cellules de ton corps et même avec de la magie de guérison puissante et la médecine moderne… Je… nous avons eu peur pour ta vie à plusieurs reprises."
"Ça pourrait être utilisé contre les Remnants ? "
"Oui, oui, c'est en cours de développement…. Et… justement, c'est lié à l'attaque du réacteur Tonberry."
Même avec une semaine de préparation dans les pattes, Rufus ne savait pas comment expliquer ce qui s'était passé au réacteur.
Et ce que ça impliquait pour Séphiroth.
"Viens," décida soudain Rufus en se levant.
"Où ça ? " demanda Séphiroth en refermant le dossier qu'il lisait.
"Au laboratoire, je pourrais mieux t'expliquer là-bas."
Rufus et Séphiroth remirent leurs chaussures, Séphiroth enfila un sweater à capuche pour mieux camoufler son identité et ils partirent tous les deux, Umbra sur les talons.
Ça rappelait des souvenirs à Séphiroth. Des moments où, par discrétion, ils partaient ainsi, pour aller se réfugier sur le toit[3], dans les appartements de Rufus, dans la salle de pause des SOLDATs…
Hojo savait toujours où ils étaient, et les retrouvait sans problème, mais les autres, les Turks, les employés, le Président même… Personne ne les voyait passer.
Umbra pouvait disparaître à la vue de tous, jouant sur ses pouvoirs pour que personne ne la remarque et il suffisait de rester proche d'elle pour en bénéficier.
A dix ans, Séphiroth avait réussi à sortir du laboratoire, Rufus sous un bras, Umbra sous l'autre et avait descendu une dizaine d'étages avant qu'il soit intercepté par Hojo, venus les chercher lui-même.
Les représailles avaient été douloureuses.
Umbra n'avait pu se lever pendant trois jours après qu'Hojo ait fini de la torturer de ses paroles et ils avaient tous les trois étés séparés pendant des mois.
Ils n'avaient plus jamais tenté de s'enfuir après ça.
Séphiroth sursauta quand l'ascenseur s'arrêta et croisa le regard de Rufus.
"Oui… je me souviens aussi. Tu avais promis que tu nous ferais sortir un jour," murmura Rufus.
Umbra lui donna un petit coup de tête sur la cuisse avant de sortir de l'ascenseur, se précipitant vers le bureau de la secrétaire du Professeur Falmis, fouillant aussitôt un de ses tiroirs pour y plonger la tête et dévorer quelque chose.
"Umbra ! On ne sait pas si ces bonbons sont bons pour toi ! " protesta Rufus en allant la chercher, la traînant par le collier.
La jeune femme ne semblait même pas les avoir remarqués.
Une fois Umbra réprimandée mais pas du tout repentante, Rufus le guida à travers les couloirs du laboratoire.
Fort heureusement, la nouvelle couleur des couloirs et du sol aidait, mais Séphiroth n'était pas à l'aise ici. Il n'aimait pas cet étage mais au moins, ce n'était pas le Tambour. Ils passèrent la chambre où il s'était réveillé et continuèrent.
"Il va falloir remonter à il y a quelques années. Après ton départ pour Wutaï," reprit Rufus, faisant se détourner ceux qu'ils croisaient de leur chemin, sans même sembler y prêter attention.
Séphiroth hocha la tête, évitant un jeune scientifique qui lisait en marchant.
Ça avait été la première fois de sa vie que Séphiroth avait eu le choix. Rester à la Tour, dans le Tambour… ou partir à la guerre, être le parfait petit prototype de SOLDAT, mener les hommes à la victoire au nom de Shinra mais surtout…
Surtout sortir du laboratoire.
Hojo n'avait pas pu dire non au Président et Séphiroth était parti, avec Basch, Vossler et les autres.
Et ça n'avait été que la première fois que Séphiroth s'était opposé à lui. Quand il était revenu de Wutai, avec les cheveux courts, ses SOLDATs derrière lui et plus grand qu'Hojo, il avait osé lui dire non à nouveau. Prendre son indépendance.
Hojo le lui avait fait payer.
Faute de pouvoir menacer Rufus et Umbra, maintenant tous deux utiles au Président, il avait pris Basch.
Séphiroth avait dû obtempérer et se soumettre à nouveau aux expériences.
"J'ai découvert récemment…" reprit Rufus d'une voix hésitante, "i peine quelques mois que… qu'il y avait une chance que tu ais des enfants."
"Rufus, je suis certain que ce n'est pas possible," rétorqua Séphiroth en roulant des yeux. "Je suis toujours à peu près autant intéressé par les femmes que par les béhémoths."
"Et tu penses vraiment que ça l'a arrêté ? Insémination artificielle, Séph."
Ce qui signifiait qu'outre le sang, la peau et autres biopsies diverses, Hojo lui avait aussi prélevé du sperme. Merveilleux.
Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire à Hojo quand il le trouverait, mais ça serait inventif.
"Quand j'ai appris cette possibilité," reprit Rufus, "j'ai aussitôt fouillé les archives. J'ai eu de la chance, il n'avait pas emporté ces dossiers, il considère que cette expérience a été un échec."
"Comment ça ? "
"Il a fait cinq tentatives. La première n'a pas fonctionné du tout. La seconde, la mère et l'enfant ont... fusionné. à peu près à trois mois de grossesse. Ils sont morts rapidement. La troisième a perdu le bébé à six mois. Tu le connais, il n'a pas fait grand-chose pour la sauver une fois que le fœtus a été déclaré mort. La quatrième et la cinquième ont toutes deux accouché à terme, mais le quatrième bébé était… non viable. Sa mère non plus."
Et ce serait probablement une autre raison de rester peu intéressé par le sexe opposé, décida Séphiroth. Il ne savait pas ce qu'Hojo avait fait à ces pauvres femmes en plus, mais si c'était le simple fait de porter un enfant de lui qui les avait condamnées...
Rufus tourna à un coin du couloir et Séphiroth frissonna en voyant approcher la porte d'accès du Tambour.
"Le cinquième enfant et sa mère ont survécu. Mais il a abandonné l'expérience après ça. Ni elle, ni lui n'ont semblé présenter des… particularités des cellules J. Il les a tous les deux gardés dans un coin et ne s'en est pas soucié. Il n'a même pas donné de numéro au gamin."
Il avait un fils.
Il commençait à comprendre l'insistance de Rufus à ne pas en parler tant qu'il n'avait pas retrouvé son équilibre mental.
Il était même tenté d'arrêter Rufus et… Et d'oublier le début de la conversation.
Le jeune blond s'arrêta devant l'entrée du Tambour et passa sa carte d'accès devant le capteur de la serrure.
"Rufus…" murmura Séphiroth, "je… je ne…. Veux pas retourner là-dedans."
"Je sais. Je te promets que ça ne durera pas, mais… c'est l'endroit le plus sécurisé de la Tour."
Séphiroth hésita longuement avant d'obtempérer, entrant dans le sas.
"Très bien."
Ils passèrent le sas, montèrent l'escalier, puis Rude qui montait la garde juste après, les saluant tous deux poliment.
Le Tambour était quasiment désert et très peu éclairé, seules les lampes du premier niveau étaient allumées. Il n'y avait que quelques pièces d'occupées et restaurées à leur état habituel. Enfin, du moins, tel que Séphiroth les avait connues.
Blanches, froides, aseptisées à tous les points de vue.
Rufus leva le nez quand la lueur des ampoules vacilla.
"Séph… Respire."
"Où est… que lui est-il arrivé ? "
"Quand le Professeur a disparu… il a emmené toute sa ménagerie avec lui. L'enfant a vécu dans Sin, grandi là-bas et l'année dernière… Le vieux fou l'a envoyé à Midgar. De ce que j'ai pu saisir, il devait faciliter les invasions de squames de l'intérieur. Mais à plusieurs reprises il a aidé Avalanche en secret. Je ne sais pas comment il a su, mais le Professeur a décidé de le sacrifier sur une dernière mission et il a reçu plusieurs doses de cellules J. Quatre en tout."
Rufus s'arrêta et hésita avant de se tourner vers Séphiroth, levant les yeux vers lui.
"C'était lui le squame qui a attaqué le réacteur Tonberry."
Il avait un fils. Et il était mort.
"Ou du moins, c'est la version officielle. Celle qu'Avalanche connaît," déclara Rufus en incitant Séphiroth à avancer.
Ils arrivèrent à une chambre.
Rufus ouvrit la porte et invita Séphiroth à entrer.
Il obtempéra, jetant un regard nerveux aux murs blancs, et se fit bousculer par Umbra qui entra comme un double-corne, se précipitant vers le lit.
Il n'y avait qu'un lit au fond de la pièce, quelques machines qui permettaient de surveiller les signes vitaux de son occupant.
Une perfusion, pour le maintenir en vie.
Séphiroth approcha, observant le patient.
Un adolescent, d'une quinzaine d'années.
Ses cheveux gris argentés étaient ternes, ses traits tirés et il était amaigri par l'inaction.
Il dormait dans un cocon de plumes blanches. Séphiroth comptait au moins quatre ailes, mais il y en avait peut-être plus, sous la couverture.
Il avait les yeux fermés et respirait lentement, aidé par une des machines. Rufus passa de l'autre côté du lit, caressant la tête d'Umbra, posée près de la main de l'adolescent.
"Je te présente Riku. Ton fils."
Son fils.
Cette fois, Séphiroth ne demanderait pas de test de paternité.
Il n'y en avait pas besoin. Il avait vu suffisamment de photos de lui au même âge, dans la propagande de la Shinra.
Est-ce qu'il avait les yeux verts ? Ou peut-être rouge ? Ou… ceux de sa mère, qui qu'elle soit ?
"Je ne sais pas ce qui s'est passé au juste. Un concours de circonstance, un heureux mélange de sorts temporels et de sa magie native, ou peut être juste le fait que c'est ton fils, Séph, et que tu es tout aussi coriace mais…"
Il vit Rufus poser la main sur le front de l'adolescent, fermant les yeux et gardant le silence quelques instants avant de lui caresser les cheveux.
"Il est arrivé souffrant de multiples fractures, une aile coupée, une balle dans l'épaule… Certains de ses organes étaient… détruits par la chute qu'il a fait. Et il a survécu."
Qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Pourquoi des blessures aussi atroces ? Est-ce que c'était Avalanche qui les lui avait infligées ? Xehanort ?
Il leva la main, l'approchant de l'épaule de l'enfant mais…
Mais il n'arriva pas à le toucher.
Il ne put qu'effleurer les plumes d'une de ses ailes.
C'était tellement doux.
Est-ce qu'il était né comme ça ? Avec des ailes ?
Non. Non, Hojo lui aurait trouvé un autre intérêt si c'était le cas… Il l'aurait…
Séphiroth sentit la nausée monter dans sa gorge rien qu'à penser à ce que Hojo aurait fait à l'enfant.
À son fils.
"C'est un des guérisseurs nés les plus puissants que j'ai jamais vu, Séph. Ses os se sont replacés d'eux même, ses organes se sont régénérés, son aile a repoussé. Et surtout…"
Comment était-ce possible ? Est-ce qu'il était augmenté ? Séphiroth n'avait jamais entendu parler d'augmentés développant une magie de guérison… Même lui… Même lui avait le feu, la glace, la foudre… Mais pas la guérison.
Jamais la guérison.
"Surtout, il a détruit les cellules J. C'est peut-être ce qui a pris le plus longtemps et ça a interféré avec sa magie au début mais plus il guérissait, plus les cellules J disparaissaient. Le professeur Falmis a fait des analyses. Hojo s'est trompé. Ce n'était pas que l'injection de cellules J n'avait pas marché quand il était dans le ventre de sa mère… Il a développé des anticorps."
Le Professeur Falmis savait ?
"Oui. Et ce sont ces anticorps qui ont été utilisés pour te débarrasser des cellules de Jénova."
"Quoi ? " balbutia Séphiroth.
"Au moment où tu es arrivé à la Tour, le Professeur Falmis finissait les tests in vitro. Il réfléchissait à une façon éthique de tester le processus mais… tu es arrivé. Et il a fallu improviser."
Séphiroth baissa les yeux sur l'enfant endormi.
Comment avait-il fait pour…
Il était retourné au laboratoire au moins une fois par mois après Wutaï, il aurait dû le voir.
Il…
Non. À l'époque, il était préoccupé par Basch. Par les menaces qui pesaient sur lui, Rufus et Umbra…
Par trouver un moyen de faire tomber Hojo sans les mettre en danger.
Il suffisait que l'enfant et sa mère soient dans leur cellule, dans un niveau du Tambour où Hojo lui interdisait d'aller seul. Comme celles des spécimens rares… Ou les salles d'opérations.
Ou l'ar...
"Il faut que je sorte."
Rufus leva les yeux vers lui et hocha la tête.
"Oui, bien sûr on… Séph ! "
Sans laisser le temps à Rufus de protester, Séphiroth avait fait demi-tour, enfonçant quasiment la porte en sortant.
"Séph ! Umbra, suis-le ! "
Et voilà, il le sentait. Séph n'était pas prêt, il aurait dû le convaincre d'attendre encore.
Il fallait qu'il le fasse sortir avant qu'il se passe une catastrophe, car avec Séphiroth dans cet état, le moindre mouvement d'humeur risquait d'être dévastateur. Rufus sortit après Séphiroth et Umbra, se tournant vers un des docteurs qui prenait soin de Riku.
"Évacuez les lieux, vite ! Rude, surveillez l'enfant ! "
"Oui, Monsieur ! "
Mais Séphiroth n'était pas parti vers la sortie. Il n'était pas dans le couloir.
Un aboiement d'Umbra attira l'attention de Rufus et il sentit sa sœur partir dans une direction. Il la suivit rapidement, essayant de s'orienter dans les couloirs du Tambour.
"Séph, revient ! "
Où est ce qu'il allait ? Sa cellule ? Non, ils l'avaient déjà dépassée… Et ce n'était pas le labo d'injection mako non plus. Ni les salles d'opérations, c'était la première chose que Rufus avait fait démanteler quand il avait prit le pouvoir. Ça et tout ce qui avait trait à la manipulation génétique, dossiers, matériels ou prélèvements.
"Sé…"
Les murs tremblèrent et Rufus s'accrocha précipitamment à l'un d'eux, le cœur battant, craignant que le niveau s'effondre à tout moment.
Les lumières s'éteignirent.
Rufus resta dans le noir, le cœur battant.
Merde.
Il ferma les yeux, inspirant profondément avant de les rouvrir, sa vision s'adaptant à la pénombre rapidement.
Umbra revenait vers lui en courant.
Et elle était paniquée.
Quand elle l'emmena à l'épicentre de l'explosion, Rufus réalisa où Séphiroth s'était dirigé sans réfléchir.
L'arène.
Ou ce qu'il en restait.
L'arène avait été désaffectée elle aussi, avec le reste du Tambour, mais Rufus n'y avait pas touché. Le peu qu'il avait réhabilité avait été pour accueillir Séphiroth, Riku et le corps de Jénova. Tout le reste était resté en l'état.
Et on aurait dit qu'un dragon venait de se déchainer dans l'arène. Les murs étaient à moitié fondus, le sol grésillait encore en refroidissant, toutes les vitres étaient en poudre, comme du sable transparent, et Rufus retint Umbra avant qu'elle ne pose les coussinets dessus.
"Où est Séph ? "
Elle désigna un trou dans le mur d'un signe de tête.
Et merde.
Il fallait qu'il retrouve Séph avant qu'il se passe une autre catastrophe.


"Alors, on a le salami de double-corne ? "
"Voui ! " répondit Marlène.
"Le fromage ? "
"Y'en a deux ! De la mozza d'Alexandria et du fromage de chèvre de Fort Condor ! "
"Et qu'est-ce qu'on leur fait à manger ce soir ? "
"De la PIZZA ! " s'exclama Marlène, faisant sourire plusieurs personnes dans la rue. "Même qu'elle ne sera pas moisie comme celle au-dessus ! "
"Marlène ! "
Elmyra ne savait pas qui était responsable de ça, mais elle allait avoir deux, trois mots avec les plombs ce soir au dessert.
Elle approchait de Seventh Heaven quand elle vit une tête dépasser de la foule autour d'elles. Un bref moment, elle crut que c'était Vincent, mais elle réalisa vite que l'homme était plus grand.
Puis il se tourna vers elle.
Elmyra se retrouva face au Général.
C'était la troisième fois qu'elle le voyait.
Barret l'avait prévenue de ne pas se trouver seule avec lui, au cas où. De se méfier de lui. Même s'il était de leur côté, ce dont il doutait toujours, il était augmenté, imprévisible et…
Et il semblait complètement perdu.
Tant physiquement que mentalement.
Il ne grimaçait pas, il ne pleurait pas, il avait l'air calme et composé…
Mais ses yeux, aussi vert que ceux d'Aérith, sautaient nerveusement d'un point à un autre, cherchant les issues, les chemins d'évacuation, les ennemis...
"Bonjour," fit Elmyra en se composant rapidement un sourire.
"Bonjour," répondit-il automatiquement.
"Vous cherchez Seventh Heaven ? "
Il hocha la tête.
Oui, c'était bien le fils de Vincent, aussi avare de mots que lui.
"Venez, je vais vous accompagner."
"Merci."
Si Zack et Cloud ne l'avaient pas fini, il resterait du brownie au café. Elle était curieuse de voir s'il aimerait ça autant que les biscuits aux noix de pram.


"Je GÈLE ! " s'exclama Yuffie en sautant au bas de la Daytona, se frottant les bras.
"Je t'avais dit de te changer," rétorqua Vincent en poussant sa moto à son emplacement, la posant sur sa béquille.
"Tu veux pas discuter avec Madame Kramer ? Que je puisse porter un pantalon à la MGU ? "
"Mets des collants."
"J'ai déjà des collants, ça ne protège rien ! " protesta Yuffie en le suivant jusqu'à la salle commune.
Elle s'écrasa le nez contre le dos de Vincent, qui avait brutalement stoppé en plein milieu du chemin.
"Aïe ! Aniki, qu'est-ce qui se passe cette fois ? " grommela Yuffie en se glissant sous son bras.
Le Général était assis à la table du salon, en train de finir une part de gâteau.
Yuffie ne savait pas si ça comptait comme une catastrophe ou pas. Peut-être. Si c'était la dernière part.
Les jumeaux l'observaient du canapé, avec Nanaki et semblaient du même avis. Barret avait Marlène dans les bras, Cid et Shera étaient assis à l'autre bout de la table et Elmyra…
Elmyra préparait tranquillement le repas du soir, pétrissant de la pâte. Elle se tourna vers Vincent et Yuffie en les entendant entrer.
"Ah, Vincent, tu tombes bien ! Tu as de la visite."
Visiblement. Et l'ambiance était tendue comme une corde de shamisen.
"Bonjour ! " finit par dire Yuffie, "Obasan, je peux avoir un thé, s'il te plait ? Je suis gelée ! "
"Va te changer, je te le prépare," répondit Elmyra.
"Merci ! " s'exclama Yuffie avant de tapoter l'épaule de Vincent et monter se changer dans sa chambre rapidement.
Vincent arrivait à peine à se persuader d'entrer quand Jessie arriva à son tour, se glissant derrière lui.
"J'ai prévenu Tseng que vous étiez là. C'était la panique à la Tour, tout le monde vous cherche."
"Je suis désolé," répondit aussitôt le Général.
Cid et Shera échangèrent un petit regard abasourdi avant de laisser tout deux échapper un petit rire.
"Qu'y a-t-il ? " s'enquit le Général d'un ton sec.
"Il fait pareil," expliqua Cid en désignant Vincent d'un signe de tête, "dès qu'il sent qu'il va avoir des ennuis, il s'excuse aussitôt."
"Ça calmait Hojo," expliqua Cloud d'un ton neutre.
Un silence gêné retomba aussitôt.
Cid dévisagea Vincent qui hocha la tête d'un petit signe avant de finir par approcher, gardant la table entre lui et…
Et son fils.
"Est-ce que tout va bien ? " demanda Vincent en posant les mains sur le dossier d'une des chaises.
"J'ai… Je voulais… juste sortir de la Tour."
Yuffie revint, presque aussi rapidement qu'elle était montée, son sweat de la MGU sur le dos et un pantalon sur les jambes, les deux enfilés à la va vite.
Séphiroth la suivit du regard évaluant instinctivement son degré de dangerosité avant de baisser la tête vers le reste de son gâteau.
Bon sang, c'était une adolescente. Même si elle était la digne fille de Dame Kasumi elle ne pouvait pas lui faire grand-chose...
"Qu'est-ce qui s'est passé ? " demanda Cid.
"Je viens d'apprendre… au sujet de mon fils," répondit le Général.
Vincent se redressa lentement, échangeant un regard alarmé avec Cid. Il entendit Zack jurer, puis Barret se tourner vers Elmyra, lui confiant Marlène. Après quelques mots, la gouvernante emmena Marlène avec elle dans le jardin, récolter les dernières plantes aromatiques pour les pizzas. Shera se leva, serrant la main de son frère avant de disparaître à son tour, suivie par Jessie.
"Je suis désolé…" commença Vincent. "Je suis désolé de ne pas avoir pu le... Je comprendrais que tu… que vous soyez en colère…"
Le Général secoua la tête, se redressant en levant les mains.
"Non, vous ne comprenez pas. Je viens d'apprendre son existence. J'ignorais…"
"Hein ? " fit Zack, "tu savais pas que…"
"Zack," intervint Cid en se levant, posant une main sur l'épaule du brun, " viens, on va refaire du thé. Café pour toi, Vince ? "
"S'il te plait."
"Et vous Général ? "
"Thé… S'il vous plaît."
Les tables furent poussées en configuration repas, le café et le thé furent faits et tout le monde dans la pièce s'installa, sauf Cloud, qui préféra rester sur le canapé, avec Nanaki.
"Comment tu as fait pour ne pas savoir que tu étais papa ? " s'étonna Zack en posant une tasse devant le Général.
Séphiroth haussa un sourcil au tutoiement inattendu. La seule personne qui le tutoyait, c'était Rufus.
Et Hojo. Avant.
Jessie arriva avec un dossier étiqueté Riku et le feuilleta un moment avant de sortir un papier.
Le certificat de naissance de Riku.
Elle le tendit à Séphiroth.
"Tsubame Makani," lut Séphiroth. "Ça ne me dit rien."
"Vous ne l'aviez pas vue à la Tour ? " s'étonna Jessie
"Vous croyez que nous étions libres d'aller et venir au laboratoire ? " rétorqua Séphiroth, "j'avais une cellule et j'y ai été enfermé jusqu'à Wutaï. Je faisais partie des chanceux."
Est-ce que son fils avait eu une cellule ou est-ce qu'il avait été en cage ? Est-ce que… sa mère avait été avec lui ? Rufus n'avait pas dit ce qui lui était arrivé...
"Comment il est né, alors ? " demanda Barret.
"Insémination artificielle."
"Hm… qu'est-ce que c'est ? " s'enquit Vincent.
Pour finir, ce fut Jessie qui apporta l'explication en mooglant le terme et en présentant la tablette à Vincent.
"Je vois," finit par déclarer Vincent en la lui rendant.
"C'est très utile pour les couples qui n'arrivent pas à concevoir," offrit Shera qui revenait, les affaires de Riku dans les mains.
"Ou les scientifiques fous en recherche de nouvelles victimes," ajouta Séphiroth. "Il n'était pas le seul, mon... Hojo… a tenté de me… de me reproduire comme un chocobo de course... Cinq fois."
"Ça, on ne le savait pas," déclara Cid, "les autres…"
"Morts. Mort-nés pour la plupart. Riku est le seul… le seul à être né. Vivant."
Shera posa un sac devant lui avant de s'écarter d'un pas.
"Ce sont ses affaires," expliqua-t-elle.
Séphiroth posa la main sur le sac en nylon, froissant le tissu avant de se décider à l'ouvrir, fouillant dedans. Il sortit le livre de cours avec la carte de jeu en guise de marque-page, son carnet, son trousseau de clef.
Sa carte d'identité, avec la photo de lui enfant.
Sur cette photo, il devait avoir l'âge que Rufus avait eu quand il l'avait sauvé.
Pourquoi ne l'avait-il pas sauvé lui aussi ?
"Séphiroth, est-ce que ça va ? " demanda Vincent.
Séphiroth secoua la tête.
Il leva les yeux vers Valentine.
Riku était son fils. Et le petit-fils de Valentine. Est-ce qu'il avait su ?
Oui, oui, il avait su, il n'avait pas semblé surpris que Séphiroth le dise… Et il devait l'avoir réalisé lui aussi quand le test avait confirmé qu'il était le père de Séphiroth.
Est-ce que c'était… ça qu'il ressentait pour Séphiroth ?
Ne pas avoir pu l'aider ?
Ne pas avoir pu… faire quelque chose ?
S'il avait su pour Riku…
S'il avait su qu'il avait un fils.
Qu'est-ce qu'il aurait fait pour que son fils ne subisse pas la même chose que Rufus et lui ?
"Je ne savais pas," murmura Séphiroth ne reconnaissant pas sa voix.
L'expression de Valentine changea.
Ce fut subtil mais… quelque chose changea. Il sembla… Tout d'un coup, il n'était plus impassible et inexpressif. Ses yeux rouges n'étaient plus terrifiants, mais chaleureux.
Séphiroth sentit la main droite de Valentine se poser sur son épaule et serrer très doucement, comme s'il avait peur de le blesser.
"Je sais."
La tasse entre eux se fendit sous le regard abasourdi d'Avalanche.
"Une autre tasse de plus en moins," commenta Yuffie pendant que Jessie allait chercher un torchon.
"Je suis désolé, je… ne maîtrise plus ma magie native."
Il se redressa pour laisser la jeune femme essuyer la table et Valentine dû le lâcher.
Là où il l'avait touché, c'était comme si sa peau le chatouillait. Comme une brûlure qui guérissait. Séphiroth porta la main à la cicatrice sur son poignet gauche, la massant par réflexe.
"Je suis désolé que tu n'aies jamais eu l'occasion de le rencontrer," commença le Capitaine Highwind. "On a d'autres trucs de lui, si tu veux… des lettres qu'il a écrites, son dossier scolaire…"
Séphiroth le fixa de son regard inhumain, clignant à peine avant de réaliser ce que le pilote lui disait.
"Donc, vous ne savez vraiment pas ? "
"Savoir quoi ? "

[1] 1.70 m, elle tient de son père. Voir Boules de neige 28 : un prêté pour un rendu pour plus de détails.
[2] Et hop, évitement des pensées au sujet de Séphiroth ! Je vous jure, Maître Cid n'est pas rendu avec lui.
[3] Comme quoi, c'est de famille