Chapitre 43 : Réunion

Résumé :
La nouvelle de la survie de Riku est peut-être la meilleure des derniers mois pour Avalanche.
Malheureusement, ils ne sont pas les seuls à s'intéresser soudain à la Tour Shinra.
Et la bataille qui s'annonce va rester dans les annales.

Personnages :
Oh boy. Team Avalanche, Team Remnant, Team Shinra, Team Turk, Team SOLDATs

Tags spécifique au chapitre :
Pour Avalanche, tout est une arme, y compris eux même, les plombs sont badass, surtout quand ils sont furieux, les remnants sont persuadés d'être supérieurs, ils vont être déçus, difficile de lancer un sort quand tu n'as plus de dents, team feral est de sortie, Ansem n'aime pas, Kefka non plus, Yazoo encore moins, Kadaj, aussi, lâché de plombs en liberté, la Tour Shinra va prendre cher, Rufus se demande où est-ce qu'il est tombé, Twist que je pense qu'aucun n'aura vu venir (même pas moi, j'avais tout un truc de prévu et elle m'a tourneboulé ce chapitre).


La chambre avait paru immense à Séphiroth la première fois qu'il était entré, mais avec Avalanche presque au complet dedans, elle semblait minuscule.
Il y avait son... Valentine. La princesse avait suivi aussi, toujours sur les traces du Turk. Le Capitaine Highwind. Les Strife. Le lion. Le lieutenant Wallace. La jeune secrétaire était allée chercher Tuesti pour le faire participer à la réunion impromptue et le Directeur arriva un peu décontenancer. Rufus et Séphiroth leur faisaient face, de l'autre côté du lit, Umbra assise entre eux à fixer tour à tour chaque membre d'Avalanche.
"Tu sais Séph, si je t'ai dit ça, ce n'était pas pour que tu ailles tout de suite en parler à Avalanche."
Séphiroth ne daigna même pas répondre au reproche.
"Je me suis inquiété," continua Rufus en ses dents.
"J'ai paniqué," maugréa Séphiroth avant d'observer la réaction des plombs.
Ils semblaient… heureux de voir Riku vivant. Il ne comprenait pas, ils l'avaient combattu et pourtant, semblait heureux de sa survie. Est-ce qu'ils savaient que Riku les avait aidés en secret ? Est-ce qu'ils le connaissaient ?
"Il est vivant ! " sourit la princesse en lui prenant la main, la serrant doucement dans la sienne.
"On aurait dû passer chercher Aérith," marmonna Zack.
Cid opina, se penchant par-dessus l'épaule de Yuffie pour observer l'adolescent.
Il était toujours dans sa limite, trois mois après. Comment est-ce que c'était possible ? Est-ce qu'il se sentait toujours en danger, même dans le coma ? Ou est-ce que son corps était bloqué comme ça ?
Comme Vincent et son bras ?
Cid glissa un rapide regard à Vincent qui observait lui aussi l'adolescent, se tenant près du pied du lit. Il avait serré sa main sur la barre de métal au pied du lit et se forçait régulièrement à la desserrer, pour ne pas (trop) la déformer.
C'était peut-être mieux qu'il ait réalisé que Riku était son petit-fils avant la révélation qu'il était toujours en vie.
Ou… pas...
Bon sang, il n'y avait aucun moyen d'éviter les traumas avec cette famille ?
"Monsieur le Président," commença le directeur Tuesti en cherchant soigneusement ses mots, "dois-je m'inquiéter que d'autres… surprises du même genre arrivent ? "
"Vous avez détruit les corps des autres squames," objecta froidement Rufus.
"Les Turks sont responsables de la plupart de ces destructions," rétorqua Tuesti sur le même ton.
La discussion sembla sortir Valentine de sa torpeur et il se tourna vers son Directeur, tendant la main vers lui.
"Reeve," murmura-t-il.
"Pourquoi ne nous avez-vous pas informés de la survie de Riku Makani ? "
"Je ne vous dois aucune explication," rétorqua le président.
"Reeve, calme-toi," reprit Valentine avant de jeter un regard à Séphiroth.
Il espérait que son fils… que Séphiroth comprenne la demande muette, ce qui sembla être le cas quand Séphiroth approcha à son tour, s'interposant entre Rufus et Avalanche.
"Rufus…"
"Pourquoi lui avoir sauvé la vie ? " continua Reeve.
"Je ne pouvais pas le laisser mourir ! "
"Aniki."
Tout le monde se tourna vers Yuffie.
La jeune Princesse se tenait très droite, toujours debout près du lit.
"Je crois que vous lui faites peur," murmura-t-elle avant de lever doucement la main.
Elle ne serrait pas les doigts, gardant les siens souple et détendu.
Mais Riku lui tenait la main d'une poigne qui blanchissait ses jointures.
"Il te fait mal ? " demanda Cid d'une voix calme.
"Un peu," admit Yuffie, "mais il ne le fait pas exprès."
Le Capitaine se pencha, prenant la main de Riku dans la sienne et déplia doucement ses doigts, un à un jusqu'à libérer Yuffie, murmurant en Burmécien.
Le ton, plutôt que les mots sembla calmer l'enfant qui se détendit à nouveau. Rufus fit un pas en avant, posant sa main sur son front.
"Il se réveille," déclara-t-il.
Barret soupira avant de désigner la porte.
"Tout le monde dehors."
"Mais, Barret ! " protesta Yuffie.
"S'il se réveille d'un coma, il faut que les médecins s'occupent de lui et qu'on soit tous ici ne servira à rien. Son père peut rester si les médecins sont d'accord…"
Séphiroth sursauta en réalisant que c'était de lui que parlait le lieutenant.
"Mais si c'est pour s'engueuler, il vaudrait mieux qu'on le fasse LOIN de lui."
Les méthodes du lieutenant Wallace étaient bien éloignées en apparence de celles de Basch, mais Séphiroth ne pouvait contester qu'il avait l'autorité et le bon sens nécessaire à un chef d'escadron.
"Il a raison, Rufus. Allons discuter ailleurs."
Le jeune Président finit par concéder le point et montra la porte d'un geste.
"Allons à mon petit bureau."


Quand Avalanche sortit enfin des ascenseurs, après une montée en plusieurs groupes pour pouvoir tenir dans les cabines, les jumeaux furent les derniers et Cloud stoppa en sortant, s'accrochant à la ceinture de son frère.
"Ça va pas ? " s'inquiéta Zack.
Cloud secoua la tête, distinctement verdâtre.
"Qu'est-ce qui se passe ? " reprit Zack en se penchant vers lui.
Cloud hésita quelques secondes avant de répondre.
"J'aimais pas être dans le Tambour," admit-t-il ,"ça sentait comme dans le labo."
Zack grimaça et leva la main, la plongeant dans les mèches rebelles de son frère.
"Je suis désolé, j'aurais dû réaliser..."
"Ça te fait rien ? " marmonna Cloud en posant le front sur l'épaule de son aîné.
"Je suis trop con pour penser à deux choses en même temps," répondit Zack.
Son frère lui donna un petit coup de poing dans le ventre en réponse.
"T'es pas con."
"Tu veux rester ici ? "
"Je vais aller me chercher un truc à boire, rejoins les autres, tu me diras ce qui se passe."
"Prends-moi un Ifrit cola."
"File moi dix gils."
Après cette fabuleuse démonstration d'amour fraternel, Zack rejoignit le reste de l'équipe, qui achevait de se rassembler dans le petit bureau du Président.
"Où est Cloud ? " s'enquit Cid en voyant Zack seul.
"Le labo le rendait nauséeux, il est allé se chercher à boire," répondit Zack, "j'ai raté quoi ? "
"Jamais vu Reeve aussi énervé," marmonna le pilote.
"Comment voulez-vous que nous puissions travailler correctement si vous nous cachez la moitié des informations ? "
"Si vous souhaitez parler de ça, Directeur, vous devrez expliquer ce qui s'est passé à Gongaga exactement ! " rétorqua Rufus.
"Je ne vois pas de quoi…"
"Qui est Jénova exactement ? Qui est le Docteur Bélias ? Personne ne le connaît dans le milieu scientifique, il n'a même aucune publication à son nom ! "
"Ce sont des informations que nous n'avons pas le droit de révéler," intervint Vincent.
"Alors ne me reprochez pas d'avoir des secrets ! "
"Je croyais que nous étions du même côté ! " protesta à nouveau Reeve.
"Je ne suis pas de votre côté. Je suis du mien et je l'ai toujours été ! "
Séphiroth leva la main en silence, et la posa sur l'arrière du crâne du Président, lui faisant ravaler sa prochaine diatribe.
"Rufus. Du calme," ordonna-t-il.
Il se tourna ensuite vers Avalanche, cherchant ses mots avant de se lancer.
"Plus vous serez en colère autour de lui, plus il le sera."
"Séph," siffla Rufus en se dégageant d'un geste brusque.
"Si vous voulez une discussion sensée avec lui, vous devrez d'abord vous calmer."
"Tu n'as pas le droit de révéler..." gronda Rufus en levant l'index vers lui.
"Rufus, nous voulons tous la même chose," le coupa Séphiroth avant de se tourner à demi vers Avalanche, "Hojo doit mourir. Sin doit être détruit. Il va falloir travailler ensemble."
Reeve se tourna vers Vincent qui réfléchissait lui aussi avant de soupirer.
"Très bien."
"Tu es sûr ? " demanda Reeve.
"Il y a des choses que je devrais révéler à Séphiroth. Il saura. Et si Séphiroth le sait…"
Le regard rouge glissa vers Rufus.
"Le Président le saura aussi."
Séphiroth et Rufus échangèrent un regard intrigué, se demandant ce que ça avait à voir là-dedans.
"Mais je préfère faire ça en privé. Et pas ici."
"Pourquoi ? " s'enquit le Président.
Vincent approcha du bureau, se pencha pour glisser la main dessous et après quelques secondes de tâtonnement, sortit un micro. Rufus fut soudain rouge de colère.
"J'ai fait fouiller le bureau il y a deux jours ! "
"C'est le même modèle qu'il y avait dans le laboratoire personnel de Gast et dans ton bureau, Reeve," déclara Vincent en le tendant à son directeur.
Lequel observa attentivement le micro dans sa paume avant de refermer la main dessus, le grillant discrètement. Il se tourna vers le Président tout en le rendant à Vincent qui alla aussitôt le jeter par la fenêtre.
"Pourquoi avez-vous sauvé Riku Makani ? " demanda Reeve d'une voix aussi calme que possible.
Rufus jeta un petit regard à Umbra qui hocha la tête avant de s'appuyer de l'épaule contre sa jambe, enroulant sa tentacule autour de son poignet. Rufus sentit comme une couverture étouffer sa télépathie, l'empêchant d'être trop impacté par les émotions des énervés autour de lui.
"Je... je voulais juste… j'ai regardé la vidéo en direct de votre intervention, j'ai vu son visage… J'ai su qu'il était lié à Séphiroth et…"
Rufus soupira.
"Je voulais lui donner des funérailles. Qu'il ait plus de respect dans la mort que dans la vie. Mais quand je suis arrivé pour arrêter l'autopsie… Le médecin venait de réaliser qu'il était encore en vie. J'ai effacé la mémoire du médecin et de son infirmière et je l'ai confié au Professeur Falmis. Mais avant que j'ai put décider quoi faire de lui, le professeur a fait une découverte."
"Riku est immunisé contre les cellules J. Les cellules de Jénova," acheva Séphiroth.
"Minute," coupa Cid, "il a subi ses effets. Il l'a dit lui-même, ça le rendait malade et il entendait des voix…"
"En effet," admit Rufus, "et d'après votre rapport, il a vécu plusieurs mois avec des cellules J dans le corps alors qu'une injection suffit pour la plupart des Remnants."
"Il lui a fallu quatre doses pour être impacté durablement," murmura Vincent.
"Être coriace ça doit être de famille," marmonna Zack.
Cid aurait presque rit à l'expression de panique presque identique qui passa sur le visage du père et du fils au moment où ils réalisèrent ce que ce mot signifiait pour eux.
Bon, au moins, ils n'étaient plus en froid l'un avec l'autre. L'électrochoc avait peut-être fonctionné cette fois au lieu de laisser Vincent juste choqué.
"Et c'est grâce à Riku que nous sommes en train de développer un antiviral contre les cellules de Jénova," acheva le Président.
Quelque chose qui luttait contre la Calamité et ses cellules ? Développé par Gast ? Ca ne pouvait vouloir dire que…
Que Vincent le lui avait injecté, grâce au fusil hypodermique.
"C'est comme que tu… as été libéré ? " demanda Vincent.
Séphiroth hocha la tête.
Il avait pu sauver son… son fils.
"Avant de pouvoir l'utiliser, le Professeur Falmis souhaite faire d'autres tests, plus… disons…"
"Éthique ? " suggéra Séphiroth avec un sarcasme fort perceptible dans la voix.
"Controlés," corrigea Rufus en roulant des yeux, "la façon dont tu as été sauvé était loin d'être de la méthode sci…"
Les lumières du bureau vacillèrent alors qu'une alarme s'élevait, forçant Zack, Red, Umbra, Séphiroth et Vincent à se boucher les oreilles ou du moins à grimacer de douleur pour les quadrupèdes.
"Qu'est-ce qui se passe ? " s'enquit Vincent.
"Alerte," répondit Reeve en plissant les yeux.
"Où ça ? "
"Jessie ? " fit Reeve en se tournant vers elle.
"Je suis dessus," répondit la jeune fille en sortant son portable.
"C'est celle de la Tour," reprit Rufus avant d'empoigner son PHS juste avant que celui-ci sonne. "Shinra."
/Président, ici Tseng, Rude a donné l'alarme, le Tambour est attaqué./
"Le Tambour ? " répéta Rufus en levant les yeux vers Séphiroth, "par qui, Hojo ? "
/Non, Monsieur. Cloud Strife./
"Quoi ? ! " s'exclama Zack à la surprise des non-augmentés de l'équipe.
Vincent l'attrapa aussitôt par l'épaule, l'empêchant de sauter sur le Président.
Rufus échangea un regard avec Séphiroth avant de poser la main sur le crâne d'Umbra.
"Faites évacuer les civils du Tambour, ordonnez à Rude d'emmener l'enfant…"
/Nous avons perdu le contact avec Rude, Monsieur,/ répondit Tseng.
Rufus serra les dents et ferma les yeux, laissant sa conscience chercher Rude. Il avait déjà touché son esprit il pourrait… Il sentit Umbra l'aider et le guider à travers...
"Il est vivant," déclara-t-il, "Tseng, déployez des troopers et SOLDATs au Tambour et faites évacuer la Tour. Envoyez quelqu'un amener leurs armes à Avalanche, nous sommes dans le petit bureau."
/Oui, Monsieur./
"C'est pas possible ! " protesta Zack, "Cid, Cloud ne ferait pas ça ! "
"Faire quoi ? " répliqua Cid, perdu.
"Pourquoi n'est-il pas avec nous ? " coupa le Président d'une voix dure.
"Il se sentait pas bien ! Les labos, ça le rend malade ! " protesta Zack, "Vincent, dit leur ! "
"C'est vrai," confirma Vincent.
"J'ai une vidéo du système de sécurité du Tambour ! " s'exclama Jessie.
"Comment…" marmonna Rufus.
"Mets-là sur l'écran," suggéra Reeve en montrant le grand écran derrière le bureau de Rufus. "Si vous permettez, Président."
Rufus hocha la tête, un peu surpris de l'aisance de Jessie à pirater la vidéo surveillance de la Tour. Il vit la jeune femme sortir un câble de sa poche et le brancher immédiatement entre l'écran et à son PHS.
"Où avez-vous trouvé votre secrétaire, Tuesti ? " s'étonna Rufus à voix haute.
"Secret défense," rétorqua Jessie tout en affichant la vidéo.
Le couloir du Tambour apparut.
Les murs étaient couverts de suie, des lacérations les couvraient et la lumière avait tourné au rouge, permettant à peine de deviner des formes de corps au sol.
L'un d'eux était vêtu d'un costume noir et était assis contre un mur défoncé, légèrement penché en avant.
"Merde, Rude," murmura Yuffie.
Quelqu'un venait d'entrer dans le champ de la caméra, avançant de quelques pas avant de s'arrêter. Ce n'était pas difficile de le reconnaître, avec son tee-shirt des Midgar Slum Fishes, mais surtout sa coupe de cheveux unique.
"Cloud," gémit Zack en plongeant ses mains dans ses propres cheveux.
"Qu'est-ce qui lui prend ? " marmonna Cid.
Un autre homme approcha, plus grand que Cloud, penchant la tête vers lui. Un que Yuffie et Vincent reconnurent aussitôt.
"Xehanort," cracha Yuffie d'un ton vindicatif.
/Où est le gamin ? / entendirent-t-ils.
Cloud sembla hésiter avant de lever lentement la main dans une direction.
/Je vous avais dit que c'était une bonne idée ! / s'exclama une voix criarde.
"Et merde, le clown pervers est là aussi," marmonna Cid.
/Encore heureux,/ ajouta une autre voix pendant que Palazzo arrivait à son tour dans le champ de la caméra, /Père commence à s'impatienter vu le résultat de tes dernières idées./
"Qu'est-ce que," murmura Rufus avant de se tourner vers Séphiroth, s'assurant d'un regard qu'il n'avait pas parlé.
Sur l'écran, Palazzo se tourna à demi pour faire un doigt d'honneur à celui qui venait de parler et qui arrivait à son tour.
Il était vêtu de noir, des cheveux gris argentés coupés aux épaules, une silhouette élancée, pas encore complètement adulte...
Rufus avait l'impression de revoir Séphiroth, à dix-huit ans, juste avant sa disparition.
"Oh non," gémit Yuffie, "un autre…"
/Range ce doigt Palazzo ou je te le tranche,/ rétorqua une quatrième voix.
Un autre, plus âgé de quelques années, les cheveux au milieu du dos, plus grand, plus large d'épaule, mais toujours identique à Séphiroth, voix comprise.
"Les clones," comprit Barret.
Séphiroth avait l'air positivement révulsé rien qu'à cette idée.
"On a quatre Remnants dans la Tour et Cloud est…" commença Barret.
"C'est pas possible, Cloud pourrait pas faire ça…" murmura Zack.
"Ils veulent Riku," intervint Vincent.
/Ça suffit vous trois ! / coupa Ansem.
/Grand frère a raison,/ reprit le plus petit des clones, /retrouvons notre frère et Mère et rentrons./
/Vous deux, aller chercher Mère, Palazzo et moi nous occupons de Riku./
/Et après, on ramène Séphiroth ! / ajouta joyeusement le clown.
"Ils veulent le corps de Jénova," comprit Rufus, "comment ont-ils sut qu'il était là ? "
"Il faut les arrêter," déclara Vincent.
"On est désarmés," intervint Cid, "et je suis pas sûr que les couteaux que vous avez sur vous, Yuff' et toi vont aider."
"Comment tu sais ? ! ! " s'exclama Yuffie.
"Vous avez toujours des couteaux sur vous."
"Que tout le monde se CALME," intervint Barret.
Même Rufus resta muet, surpris par la voix de stentor du colosse.
"Pour l'instant, sans arme, nous n'irons pas loin. En attendant d'être équipés, il faut comprendre la situation. Jessie, essaye de voir ce qui s'est passé avant l'alerte, trouve comment Cloud a rencontré les Remnants."
"Je suis dessus ! " répondit Jessie en se tournant à nouveau vers son PHS.
"Nous avons une brèche au niveau de la chambre de Riku et une autre près de là où se trouve le corps de Jénova, plus Cloud à gérer."
"Il ne faut pas lui faire de mal ! "
"Je sais, Zack ! " rétorqua Barret en posant sa main de chair sur l'épaule du brun, "Vincent, tu te charges de le maîtriser jusqu'à ce qu'on sache ce qu'il a…"
"Je crois que j'ai ! " s'exclama Jessie en changeant la vue sur l'écran, "vidéo d'il y a dix minutes ! "
Tout le monde se tourna dans sa direction.
Sur l'écran, Cloud se tenait près d'un distributeur de boissons, cherchant parmi les étiquettes et les chiffres ce qu'ils voulaient. Ses collègues le virent mettre l'argent, puis taper un chiffre et…
Se figer.
Quelque chose, une brume noire, apparut derrière lui exactement à la même seconde et il se tourna, lançant son poing en arrière, cueillant un des clones au menton et l'envoyant bouler au fond de la pièce. Il allait se ruer vers lui pour l'achever quand Xehanort apparut à son tour, l'attrapa par la nuque et appliqua un injecteur sur son épaule.
Cloud poussa un hurlement et Vincent dû attraper Zack au vol pour l'empêcher de sortir du bureau.
"Laisse-moi, je dois aller l'aider ! "
"Pas sans arme," objecta Vincent avant d'être traîné sur quelques pas, "Séphiroth, aide-moi ! "
Surpris par l'ordre, le général obéit, venant aider son père à retenir le Strife brun.
"Qu'est-ce qu'ils lui ont mis ? " murmura Yuffie.
"Des cellules J," souffla Cid.
Sur l'écran, Cloud était tombé à genoux, mais son cri avait stoppé net. L'autre clone, le plus jeune, approcha à grand pas, levant un étrange katana à deux lames au-dessus de sa tête avant que Xehanort l'arrête, l'attrapant par le poignet.
/Suffit ! /
/Il a blessé Yazoo ! / protesta le jeune homme.
/On a besoin de lui ! / reprit Xehanort, alors que Cloud se levait, plus calme.
L'adolescent fixa un regard furieux sur Cloud, regard qui s'estompa peu à peu, jusqu'à devenir aimant et enthousiaste.
/Bonjour, Grand Frère,/ fit-t-il en levant la main pour ébouriffer affectueusement les cheveux de Cloud.
Séphiroth et Vincent furent soudain soulevés par la charge de Zack et le brun leur échappa avec un grognement, enfonçant presque la porte pour sortir.
"Ow," murmura Séphiroth en se frottant l'épaule.
"Augmenté," marmonna Vincent en se redressant.
Reno passa la tête par la porte restée ouverte.
"J'ai pas eu le temps de lui donner son arme," marmonna-t-il.
"Honnêtement, c'est pas un mal," rétorqua Cid avant de jeter un regard éberlué à Reno qui tenait une brassée de leurs armes en miniature. "Que…"
Reno les jeta au sol, puis plaqua la main sur son bracelet à matéria, brisant un sortilège. Les armes retrouvèrent toutes leur taille normale avec un chuintement étouffé.
"Application sur le terrain de l'utilisation de la matéria transformation, vous croyez vraiment que j'allais me trimballer vos armes du rez de chaussée à ici seul ? "
"Pourquoi on a jamais pensé à ça ? " marmonna Yuffie.
"J'espère que ça n'a pas déréglé les modules de com," maugréa Jessie.
"Équipez-vous tous ! " ordonna Barret en décrochant sa main, la posant sur le bureau de Rufus. "Vincent, essaye d'attraper Zack et le ramener à la raison avant qu'il ne leur tombe dessus. N'essaye pas d'aller t'occuper d'eux seuls. Yuffie, je compte sur toi pour évacuer les blessés du Tambour."
"Oui, Barret ! " s'exclama Yuffie en enfilant son bracelet à matéria, prête à incanter.
"On a un problème à l'étage des SOLDATs," intervint Jessie.
"Comment ça ? " demanda Séphiroth.
Jessie changea la caméra sur l'écran, montrant Elena, dans l'espace de pause des SOLDATs accompagnée de quelques secondes et troisièmes classes, tous cachés derrière les tables et fauteuils renversés. Elena canardait quelqu'un dans l'autre direction, pendant que ses compagnons incantaient, leurs expressions horrifiées.
"D'autres Remnants ? "
"Pire," murmura Jessie en changeant l'angle de vue.
Fon Ronsenburg approchait de la barricade improvisée, le visage impassible, l'épée à la main et un sort de flamme dans l'autre, suivi d'autres première classe.
"Non," murmura Séphiroth.
"De ce que je vois, tous les premières classes se rebellent," expliqua Jessie, passant d'une caméra à l'autre, les secondes et troisièmes classes ne vont pas tenir l'assaut longtemps ! "
"J'y vais," déclara Séphiroth.
"Tu n'as pas d'armes ni de matérias ! " protesta Rufus.
En guise de réponse, le SOLDAT attrapa l'arme de Cloud, restée au sol et son bracelet à matéria.
"Général ! " l'interpella Reeve alors qu'il franchissait le pas de la porte.
"Merde," murmura Barret, "Cid, tu vas avec lui, je vais au Tambour avec Vincent, Red, trouve le corps de Jénova et détruits le ! Monsieur le Président, allez-vous planquer avec Reeve et Jessie"
Rufus jeta un regard purement abasourdi au lieutenant avant de se tourner vers Umbra. Il s'agenouilla devant elle, glissant des matérias dans les orifices de son collier.
"Umbra, va avec le lion, montre-lui le sarcophage. Détruisez Jénova avant que les Remnants arrivent."
La Darkstar hocha la tête, pressant sa truffe sur le bras de Rufus avant d'emboiter le pas à Nanaki.
"Où est-ce qu'on va ? " demanda Jessie tout en débranchant son PHS.
"Montons au bureau présidentiel. Je l'ai fait renforcer," suggéra Rufus.


"Pourquoi ça prend autant de temps ? " geignit Kefka, debout au pied du lit, tapant du pied avec impatience.
"Si Hojo le veut vivant, tu me laisses faire," grommela Ansem en relisant les dernières notes des médecins et du Professeur Falmis, observant les résultats affichés par les machines.
"T'aurais pas dû tuer les docteurs, ils auraient été plus rapides."
"Palazzo, ta gueule, j'essaye de me concentrer," rétorqua le scientifique.
Il ne pouvait pas dire que la survie de Riku l'enchantait. Si le gamin devenait un Remnant lui aussi, ça allait beaucoup changer la hiérarchie interne de Sin. Surtout s'ils ne parvenaient pas à récupérer Séphiroth. Hojo était furieux que le potentiel de Riku lui ait échappé tout ce temps.
Et les informations qu'Ansem découvrait au fur et à mesure ne le rassurait pas.
La biologie n'était pas sa spécialité, mais s'il comprenait bien...
"Ils savent détruire les cellules de Mère," marmonna-t-il avant de dévisager Riku.
"Qu…"
Un hurlement de terreur strident résonna dans la tête de tous les Remnants de la Tour.


Au niveau des Soldats, les premières classes stoppèrent dans un même ensemble, permettant aux secondes et troisièmes classes d'en assommer au moins un et d'en blesser un second suffisamment pour qu'il s'effondre.


Au cœur de Sin, plusieurs clones qui grandissaient dans leur tube à mako décédèrent spontanément. Au moins un spécimen parvint à s'enfuir du sien avant d'agoniser à quelques mètres de là. Quelques parasites, parmi les malchanceux qui avaient servi de sujet d'expériences à Hojo, s'effondrèrent comme pris d'une crise d'épilepsie.
Hojo se réveilla, terrorisé, la voix dans sa tête qui l'accompagnait depuis trente ans, presque hystérique.
"Non. Non, ma chérie," murmura-t-il, "ne t'en fais pas… je ne les laisserai pas faire."


Ansem réussit à se hisser sur un genou, se retenant au lit de Riku. Cloud était tombé en avant à moitié sur le lit, la tête sur le torse de Riku et Kefka se tordait de douleur sur le sol, les mains serrées sur ses tempes.
"Changement de plan," balbutia Ansem en se levant, son arme apparaissant dans sa main, "Mère le veut mort et en cendre…"
Il abattit son arme.
Une main l'arrêta, se refermant sur son poignet si durement qu'il sentit un os grincer et se fendre sous la prise.
Cloud leva les yeux vers Ansem, lui tordant le bras pour l'obliger à lâcher son arme.
Ses pupilles étaient rondes.
"Ne le touche pas…"
La main de Riku était crispée sur son épaule, étincelant de sacre pur.
"Saint Alexander," grogna Kefka en se hissant sur ses pieds, "qu'est-ce qui se passe ? ! ! "
Cloud tourna le regard vers lui.
Ansem leva son autre main, préparant un sort de gravité.
Il prit le lit dans les jambes quand Cloud donna un coup de pied dedans, gardant Riku serré dans ses bras.
Kefka se précipita vers Cloud, un sort de glace sur les doigts, mais au lieu de l'éviter, le Strife blond lui fonça tout bonnement dessus.
Être sur le chemin des blonds d'Avalanche ne réussissait définitivement pas à Kefka qui décolla sous le coup d'épaule violent de Cloud, percutant le mur derrière lui[1].
Ansem fut le premier debout, soignant son bras comme il pouvait.
"Comment a-t-il échappé à Mère ? ! " s'exclama-t-il.
"Le gamin…" haleta Kefka avec une grimace de douleur.
"Suis-moi ! ' ordonna Ansem en sortant en courant.
"Euh, pause ! " objecta le blond.
Il commençait à peine à se hisser sur ses jambes quand le second Strife déboula dans la pièce, désarmé, mais non moins brutal que son frère.
"Où est CLOUD ? ! "
"J'oubliais qu'il y en avait un deuxième," soupira Kefka avant d'invoquer son arme.


Cloud était en train de chercher une issue dans le Tambour quand Nanaki le vit. Le fauve freina des quatre pattes avant de passer la tête entre deux barreaux de la rambarde, se penchant vers le blond, deux niveaux plus bas.
"CLOUD ! "
Le blond stoppa, levant les yeux vers Nanaki.
"Tu vas bien ? ! " lança Nanaki.
"Qu'est ce qui se passe ? ! " rétorqua Cloud.
"Les Remnants t'ont inj… Derrière toi ! "
Cloud se tourna vers un nuage noir qui tourbillonna sur lui-même, avant d'être traversé par Ansem, furieux, une flamme noire dans les mains.
"J'en ai assez de jouer au chat et à la souris avec les plombs…"
Il allait jeter le sort vers Cloud et Riku quand un nuage noir, similaire à celui qu'il utilisait pour franchir les couloirs des ténèbres s'ouvrit derrière Cloud.
Le blond fit un pas en arrière, sans quitter Ansem du regard, puis un second, commençant à être enveloppé par le nuage du passage.
Ce minable rebut d'expérience pouvait utiliser les couloirs des ténèbres ? ! Il n'avait jamais reçu les pouvoirs de sorcières comment… COMMENT ?
Ansem lança le sort, y mettant toute sa puissance. Il toucha Riku. L'adolescent sursauta, sa prise sur Cloud se relâchant.
Avant que le nuage se referme sur les deux jeunes gens, Ansem vit très nettement le regard de Cloud redevenir celui des possédés par Mère.
Ses yeux étaient de nouveau fendus.
Elle avait repris le contrôle du plomb.
Ça résoudrait peut-être le problème.
"BARRET ! Xehanort est là ! " hurla le fauve du haut de sa passerelle.
Ansem leva le nez vers lui puis les baissa en direction du bruit de course qui venait vers lui.
Ça ne résolvait pas SON problème.
Il était temps de changer d'air.
Et il plongea dans un couloir des ténèbres.


"Red ? ! " s'exclama Barret en ne voyant rien là où le fauve les avait guidés.
"Ils ont disparu ! Cloud a utilisé la technique de Xehanort ! "
"Bordel," jura Barret, "Jessie ! "
/Lieutenant ? /
"Cloud et Xehanort ont disparu chacun de leur côté ! Tu peux les trouver ? "
/Je suis dessus ! Palazzo est dans la chambre de Riku, Zack se fritte avec ! /
"Vincent, direction la chambre de Riku ! " ordonna Barret.
/Bien reçu,/ répondit Vincent.
Barret ne l'entendit même pas bouger.
En fait il n'était pas très sûr où se trouvait le sniper actuellement. Entre sa manie de se percher en hauteur et son habitude de marcher en silence, même en l'ayant en équipier, il ne savait pas toujours où exactement se trouvait Vincent la moitié du temps.
Il faudrait qu'ils bossent là-dessus, décida Barret avant de se précipiter à son tour vers la chambre de Riku.
Quand il arriva, Vincent était agenouillé à côté de la porte, essayant de jeter un regard à l'intérieur sans être touché par les sorts qui jaillissaient par la porte ouverte, emportant parfois des morceaux de murs.
"Qu'est-ce qui se passe ? "
"Zack est…" commença Vincent avant de grimacer quand le mur derrière eux trembla, "...en colère."
"OU EST MON FRÈRE ? ! ! "
"Jessie, quelle est la situation à l'intérieur ? "
/j'ai pas de visuel, ils ont détruit la caméra et Zack n'a pas son module…/
"Il va falloir qu'on entre, Vincent, tu penses…"
Il vit le sniper se redresser brusquement, les sens aux aguets, avant de bondir sur Barret, tentant de le plaquer au sol.
Barret faisait au moins trente kilos de plus que Vincent, mais le sniper mit toute sa force et Barret se retrouva sur le dos, le souffle coupé. Un sifflement strident retentit et il sentit la main de Vincent se plaquer sur ses yeux.
"Que…"
"Ultima ! " répondit Vincent.
Le sifflement devint si intense que Barret en eut la nausée, puis les murs tremblèrent et quand la main de Vincent le lâcha et qu'il put se redresser, le sniper semblait déséquilibré.
"Vincent ? "
Le sniper frappa deux, trois fois sur le côté de sa tête avant de faire un signe d'impuissance.
Évidemment, avec une audition aussi sensible, le bruit d'Ultima devait être encore plus douloureux. Barret lui montra la porte du doigt puis le fit signe de le couvrir. Le sniper hocha la tête, ramassant son arme de poing avant de prendre une profonde inspiration, s'aidant du mur pour se stabiliser.
Quand Barret entra, il eut du mal à reconnaître la pièce blanche et aseptisée où avait reposé Riku.
Ultima avait noirci et enfoncé plusieurs murs, l'un d'eux était même en train de s'effondrer, entraînant des fragments du sol avec lui dans le vide au-dessus de Midgar. Il y avait des pics de glace plantés un peu partout, dont un dans l'épaule de Zack qui était en train de l'arracher à mains nues.
Palazzo se plaquait contre le mur à l'opposé.
"Mais Hojo t'a fait quoi ? ! ! " glapissait-t-il, visiblement paniqué de voir Zack toujours debout après Ultima et un sort de glace.
"Où est mon frère ? ! ! " hurla Zack, brandissant le pic de glace ensanglanté comme une arme.
"N'approche pas ! " couina le Remnant, levant les mains.
"Zack, recule ! " s'écria Vincent.
Le sol devant Kefka s'illumina de plusieurs cercles de feu qui explosèrent en autant de colonnes de flammes, achevant de déstabiliser le sol. Barret se tourna, attrapa Vincent à bras le corps et recula vers la porte.
Zack perdit son équilibre quand le sol s'effondra sur ses pieds et il tomba, roula sur lui-même et, entraîné par les débris, bascula dans le vide.
"ZACK ! " appela Barret.
Vincent essaya de se dégager pour sauter après lui, mais Kefka les repéra. Il vit l'expression de l'alexandriote devenir meurtrière, sa bouche s'ouvrant sur ses mâchoires démesurées.
"Mais vous poppez comme des lapins ou quoi ? ! "
Vincent et Barret pointèrent tous les deux leurs armes vers lui et l'expression meurtrière disparut.
"Oh, merde," marmonna-t-il.
Barret était presque sûr qu'au moins quelques-unes de leurs balles l'avaient touché, mais le Remnant préféra sauter dans le vide que rester à leur merci. Il dégringola le long du plancher qui achevait de s'effondrer et sauta par le trou, de grandes ailes de plumes dorées s'ouvrant dans son dos, ainsi qu'une paire, plus petite, de démon.
"A plus tard, les nullards ! " lança le Remnant avant d'être percuté de plein fouet par une forme noire et bleue, laissant échapper un glapissement de douleur.
Il y eut une rapide lutte aérienne entre Kefka et son opposant avant que le Remnant décide qu'il en avait assez.
Il frappa son adversaire d'un sort de foudre particulièrement puissant, le projetant à nouveau dans la pièce avant de faire apparaitre un nuage noir dans lequel il plongea.
"Ansem va me le pa..." entendit Barret avant que le Remnant et le nuage disparaissent.
"Qu'est-ce qui vient de se passer, putain ? " déclara le lieutenant.
"Barret, lâche-moi, vite ! " ordonna Vincent en se tortillant.
Barret obéit aussitôt, relâchant le sniper qui posa ses armes avant descendre précautionneusement sur le sol à demi démoli, s'approchant de l'adversaire de Kefka.
Il avait été sonné par le choc, et des étincelles d'électricité lui parcouraient les bras, les jambes et les… ailes.
Un démon.
Plus grand que Vincent sous sa limite, de presque une tête.
Ses ailes étaient d'écailles noires, comme chez Vincent, mais au lieu du rouge, des écailles bleues grises couvraient le reste de son corps. Ses cheveux étaient hérissés, de la même couleur gris bleuté et au lieu d'une queue fourchue, il avait une longue queue de loup, couverte de fourrure. Quand il leva les yeux vers Vincent, il portait un masque de loup, qui ne couvrait que le haut de son visage, dévoilant des mâchoires aux crocs acérés, ses lèvres retroussées en un grognement lourd.
"Sois-prudent ! " Appelle Barret.
Le sniper continua à approcher, les mains levées en signe de paix vers le démon.
"Calme-toi," commença-t-il d'une voix douce.
Le démon claqua des mâchoires de façon menaçante, mais Vincent continua d'approcher.
"Je sais, je sais. On va retrouver Cloud. Mais tu ne lui es d'aucune aide comme ça."
Il arriva en face du démon qui essayait de se redresser sur ses genoux, mais ses jambes, articulées comme des pattes, ne lui permirent pas de s'agenouiller.
"Il faut que tu te calmes," reprit Vincent, arrivant presque à toucher le démon, "tu es en sécurité et on va trouver Cloud, d'accord ? "
Le souffle du démon sembla se calmer, ses lèvres recouvrant ses crocs et il laissa Vincent lui retirer son masque.
Barret retint son souffle.
C'était Zack. Ses yeux lumineux et écarquillés dévisageant Vincent longuement avant qu'il lève la tête.
"Aérith ? " murmura-t-il.
Et ses ailes retombèrent, s'effaçant petit à petit pendant que le reste de son corps redevenait humain.
Le jeune homme cligna des yeux deux, trois fois avant de baisser à nouveau les yeux vers Vincent, voyant son masque s'effriter entre ses doigts.
"Qu'est-ce qui s'est passé ? " murmura le jeune homme.
"Tu as eu ta limite," répondit Vincent en le prenant délicatement par le bras, l'aidant à se lever pour le ramener vers un sol plus stable.
"J'ai guéri quelqu'un ? " s'étonna Zack en regardant les dégâts.
Il aurait fallu, nota Vincent avec un petit regard à la plaie sur son épaule. La blessure s'était agrandie avec les deux transformations et saignait abondamment. Heureusement, Barret avait toujours des bandages sur lui et s'y connaissait suffisamment en premiers secours pour ralentir la perte de sang.
"Pas exactement," admit Vincent, "mais je sais maintenant ce que tu es."
"C'est-à-dire ? "
Barret tendit la main pour les aider à arriver au niveau de la porte, soulevant Zack, puis Vincent pour les faire monter dans le couloir.
"Tu es un mimic, Zack."
"Un quoi ? "


"Reviens, ma chérie…"
Aérith baissa lentement les yeux, écoutant la voix de sa mère. Elle sentait sa main sur les siennes, chaude et lourde, comme si elle pouvait la retenir de sa seule présence.
"Mama… Il se passe quelque chose de grave," murmura Aérith.
Ifalna hocha la tête avec un petit soupir, serrant ses doigts sur la main de sa fille.
Elles étaient toutes les deux dans l'église de Minerva, à préparer les massifs pour le printemps, répandant de la cendre et délimitant les zones de culture avec de la ficelle. Elle pouvait entendre les bruits de l'extérieur, légèrement assourdis, les cris des enfants de l'orphelinat qui jouaient dans la rue, les petits bruits de la vie au secteur 5.
Tout était si paisible.
C'était comme si les bruits et la fureur qu'elle avait cru entendre ne pouvaient pas exister.
"Zack, il était en danger. Cloud aussi…"
"Quelque chose de terrible arrive," déclara Ifalna en se levant, "j'espère que nous serons prêtes."
Elle ramassa ses outils, imitée par Aérith. Si sa mère rangeait alors qu'elles n'avaient pas fini le travail de la journée, il se passait vraiment quelque chose d'inhabituel.
"Mama, que se passe-t-il ? "
"Je ne sais pas," soupira Ifalna, "j'aimerais vraiment connaître l'avenir parfois, mais tout ce que je peux dire, c'est que la voix de la planète n'est pas tranquille."
"Je l'ai entendue très fort pendant quelques minutes et soudain…"
Ifalna ferma le placard dans lequel elles rangeaient leur matériel et leva elle aussi les yeux vers le plafond endommagé de l'église. Son expression était triste, presque douloureuse.
"Aérith, tu vas devoir te battre ce soir."
Aérith fronça les sourcils, intrigué par le ton sérieux de sa mère. Même quand elle partait en mission, sa mère n'était jamais inquiète, se contentant de l'embrasser et de lui dire à tout à l'heure.
Pourquoi était-elle soudain aussi grave ?
"Va appeler Jessie, Avalanche va avoir besoin de toi."
"Oui, Mama."
Aérith serra sa mère contre elle et fit demi-tour, sortant de l'église en courant, fouillant ses poches pour sortir son PHS.
"Allo, Jessie ? Qu'est-ce qui se passe ? Je t'expliquerais comment je sais, mais plus tard, dis-moi ! "


Quand Cloud reprit conscience, il était assis dans une ruelle.
C'était trop propre et trop bien goudronné pour être une ruelle des Taudis.
Il leva les yeux et vit le ciel du crépuscule. Ou du moins des nuages.
Bon, il n'était définitivement pas dans les Taudis.
Qu'est-ce qui se passait ? Il était dans la Tour et…
Oh. Ah oui. Les Remnants.
Ils lui avaient fait quelque chose et…
Un gémissement lui parvint et il baissa les yeux.
Il était assis à même le sol de la ruelle, adossé au bâtiment qui bordait un des côtés.
Riku était sur ses genoux, pesant de tout son poids sur lui.
Et il était blessé, son épaule était brûlée, les chairs à vif, la blouse qui le couvrait déchirée par l'impact du sort.
Cloud essaya de le redresser, réalisant qu'il avait toujours ses ailes et qu'il se cramponnait d'une main à lui, ses doigts étincelants de la même lueur que quand Aérith les soignait.
"Riku ? "
L'enfant releva le visage, entrouvrant les yeux et Cloud déglutit.
Il avait les yeux entièrement verts.
Comme Aérith quand elle avait repoussé Séphiroth, lors de la bataille dans le bureau du président.
"Riku ? " répéta Cloud, d'un ton moins assuré.
Il ne répondit pas.
Les yeux verts se fermèrent.
La main cessa de briller et lâcha sa manche.
Un nuage de plumes retomba sur eux quand ses ailes disparurent.
Quand Cloud releva les yeux, ils étaient de nouveau fendus.
Il devait retrouver Mère.
Et ses frères.
Il se leva, soulevant l'adolescent inconscient et sortit de la ruelle.
La Tour Shinra dépassait des toits.
Il commença à avancer dans sa direction.
Mère était là-bas.


Quand Umbra et Nanaki arrivèrent au dernier niveau du Tambour, près de la structure centrale, l'alarme continuait de hurler. Assourdis par les décibels de la sonnerie, ni lui, ni Umbra ne pouvaient entendre de bruits venant du niveau le plus bas. Il y avait eu un grand fracas et les murs avaient tremblés, mais la bagarre semblait finie. Umbra avançait d'un pas presque aussi silencieux que Nanaki, marchant à sa droite afin de ne pas gêner sa vision. Il faisait plus sombre dans cette partie du Tambour, seules quelques lumières d'alarmes étaient allumées, teintant les murs de rouge et il n'y avait aucune fenêtre ne donnant sur l'extérieur.
L'air sentait le renfermé, même une fois recyclé et brassé par les ventilateurs.
Ça lui rappelait le laboratoire abandonné où Avalanche l'avait trouvé, à moitié mort de faim.
Il se secoua légèrement et suivit Umbra jusqu'à la passerelle menant à la structure centrale. Plus ils approchaient, plus Nanaki sentait ses poils se hérisser. Si Vincent avait raison… Si Jénova était la Calamité… Il était du devoir de Nanaki, en tant que gardien de Canyon Cosmo, de la détruire. Umbra stoppa devant le conteneur renforcé qui occupait le centre du Tambour.
"C'est ça ? " murmura Nanaki.
Elle hocha la tête avant de contourner le conteneur, se hissant sur ses pattes arrière pour accéder à un panneau de contrôle. Nanaki regretta pendant un moment que quelqu'un avec des mains ne soit pas venu avec eux, mais Umbra prouva que sa tentacule avait autant de dextérité qu'un doigt, l'utilisant sur le clavier tactile pour ouvrir le conteneur.
Nanaki montra les dents quand il entendit les panneaux s'ouvrirent et il jeta un rapide regard autour d'eux, s'assurant que personne n'approchait.
Quand il revint vers Umbra et le conteneur, il vit le corps décapité qui flottait devant eux dans un liquide inconnu, légèrement luminescent.
"Oh, Ifrit," murmura Nanaki.
Umbra soupira et fit quelque chose d'autre sur le clavier, qui vida lentement le conteneur de son liquide, laissant le corps retomber petit à petit au fond. Nanaki allait lui demander d'ouvrir la porte quand il sentit, plus qu'il entendit un pas résonner sur le métal.
Il poussa Umbra derrière le tank d'un petit coup d'épaule et réduisit sa flamme caudale, la cachant derrière lui. Heureusement, le bas du conteneur les cachait efficacement aux regards et Umbra se fondait parfaitement dans la pénombre avec son pelage sombre.
Il vit deux hommes aux cheveux argent approcher, admirant le corps dans sa capsule avec émerveillement.
"Mère… elle est là… tu la sens, Yazoo ? "
L'aîné des deux Remnants hocha la tête, passant le bras autour des épaules de son frère.
"Oui, elle sera bientôt complète à nouveau."
Kadaj approcha du sarcophage, dégainant son épée.
"Courage, Mère, plus que quelques instants et vous serez libre."
Il leva son épée au-dessus de la porte scellée.
Et la lâcha quand une boule de feu l'engloba, lui touchant la main en même temps. Le jeune Remnant poussa un hurlement de douleur qui fit bondir son frère à son secours.
"Kadaj ! "
"Ma main ! " hurla le jeune homme.
La seconde suivante, Umbra sautait sur le plus petit des deux Remnants, l'écrasant sous son poids et sa force avant de serrer sa tentacule autour de son cou. L'autre tenta de l'attraper par le collier, levant son arme pour la frapper, mais ce fut Nanaki qui lui sauta dessus cette fois en rugissant.
/Red ! Qu'est-ce qui se passe ? / demanda Jessie.
"Je suis un peu occupé ! " rétorqua Nanaki entre deux tentatives d'attraper le bras du Remnant entre ses mâchoires pour l'obliger à lâcher son arme.
/Vous avez détruit Jénova ? /
Nanaki prit une estafilade sur le visage, qui manqua de lui rouvrir la blessure de son œil et il ralluma sa flamme caudale, l'assenant sur la cuisse du Remnant.
Habituellement, elle était à peine assez chaude pour éclairer, ou garder une tasse de thé au chaud quelques minutes.
Mais quand il voulait, elle pouvait faire mal.
Le Remnant hurla, repoussant Nanaki d'un coup de pied, l'obligeant à reculer vers le conteneur de Jénova.
"On a les clones sur le dos ! " s'écria Nanaki.
/Essayez de les retenir, je regarde s'il y a un système de destruction ! /
"Merci ! " Lança Nanaki en faisant quelques pas sur le côté, gardant l'œil fixé sur son adversaire.
Il vit celui-ci se relever, son pantalon de cuir brûlé au niveau de sa cuisse, la main crispée sur sa blessure.
"Sale bête ! " cracha-t-il.
Umbra poussa un couinement de douleur quand sa victime mordit dans sa tentacule, attirant l'attention de son frère.
Nanaki vit l'autre changer de prise sur son arme, la tendant vers Umbra.
Ce n'était pas une épée.
C'était une arme hybride, comme la gunblade de Squall.
Mais au lieu d'augmenter les dégâts de la lame à l'impact, celle-ci semblait capable de tirer.
"Umbra, écarte-toi ! " s'écria Red.
La darkstar se redressa à l'avertissement, mais ne put se dégager suffisamment vite du clone.
Elle fut touchée par les balles à l'épaule et tituba en arrière, percutant la rambarde...
A moitié libéré sous le choc, le jeune clone lui assena un coup de pied dans le ventre qui la projeta quasiment à l'autre bout de la passerelle d'accès.
Avant que le clone aux cheveux longs ait put l'achever, Nanaki le percuta de l'épaule.
Nanaki détestait vraiment avoir un œil en moins. Il avait perdu beaucoup de perception de profondeur, ce qui ne serait pas gênant si, en tant que mage, il n'avait pas besoin de VISER. Heureusement, il avait son sens de l'ouïe pour l'aider à repérer sa cible et puis en général, une boule de feu ne nécessitait pas forcément de précision tant qu'elle était assez grande pour englober l'adversaire.
Surtout à bout portant.
Pendant que le clone invoquait précipitamment un sort d'eau pour s'éteindre, Nanaki bouscula le plus jeune de la même façon avant de bondir vers Umbra d'un saut puissant, retombant près d'elle et s'interposant entre elle et les Remnants.
/Red, qu'est-ce qui se passe ? Le Président dit qu'Umbra est blessée ! /
"Ne t'occupe pas de ça, je la protège, tu en est ou avec Jénova ? ! "
/Je fais de mon mieux, laisse-moi quelques minutes ! /
"On n'a pas quelques minutes, ils sont devant elle ! "
Trempé, mais vivant et à peine croustillant, le Remnant jeta un regard mauvais aux deux fauves avant d'aider son frère à se relever, le serrant contre lui.
"Kadaj, occupe-toi de libérer Mère, je me charge des chiens de garde..."
"Laisse-moi les achever, Yazoo, d'accord ? " marmonna Kadaj en se tenant à l'épaule de son frère, tentant de reprendre ses esprits.
"Bien sûr," promis Yazoo, "c'est tellement plus drôle quand ils restent vivants et conscients."
Nanaki arrondit le dos, se hérissant encore plus, mais le Remnant face à lui se contenta d'en sourire.
"Awww, le chaton s'énerve ? " murmura Yazoo d'un ton narquois avant de lever à nouveau son arme.
Il tira.
Les balles fondirent avant d'arriver à Nanaki. Le Remnant baissa son arme avec surprise.
Est-ce que le fauve grandissait ?
"Qu'est-ce que…"
La crinière du lion s'enflamma, illuminant la scène d'une lueur dorée. Le fauve était maintenant deux fois plus grand, des cornes noires pointaient sur son front, et ses tatouages flamboyaient eux aussi, s'étirant sur sa fourrure telles des flammes vivantes.
"Oh," murmura Yazoo.
Il attrapa son frère qui approchait du conteneur, et, au moment où Nanaki ouvrait la gueule, dévoilant le feu à l'intérieur de son corps, il sauta par-dessus la rambarde de la passerelle.
Il réalisa au moment où il lâchait prise pour atterrir dans les niveaux inférieurs que le fauve ne les visait pas.
Il visait le sarcophage de leur mère.
La tombe de verre et de métal explosa sous l'assaut de multiples boules de feu.
"MÈRE ! "


Dans le bureau présidentiel, Jessie s'était approprié plusieurs ordinateurs passant de l'un à l'autre pour avoir un aperçu des actions des différentes équipes.
Et pour le moment, tout le monde était rassemblé autour de l'écran donnant sur l'intérieur du Tambour.
"C'était…" balbutia Jessie, le regard fixé sur l'écran.
"La limite de Nanaki, je pense," répondit Reeve.
Bien, la soudaine tendance suicidaire du jeune fauve s'expliquait. Mais il fallait qu'il ait une discussion avec ses hommes et les différentes manières de déclencher une limite au lieu de se ruer tête la première devant le danger.
"Nanaki ? " reprit Jessie en voyant le fauve reprendre son apparence sur la vidéo.
/Oui, Jessie ? / demanda le fauve, approchant d'Umbra pour la flairer.
"Est-ce que ça va ? "
/Moi oui, Umbra est blessée, mais elle dit que ce n'est pas grave./
Rufus laissa échapper un soupir de soulagement et se laissa tomber sur un siège. Sa secrétaire hésita quelques secondes avant de lui tapoter l'épaule d'un geste rassurant et, à son grand étonnement, il se laissa faire, posant même sa main sur la sienne en guise de remerciement.
/Ils ont disparu tous les deux,/ reprit Nanaki, /le corps du spécimen est en train de se consumer. Dois-je rester jusqu'à l'incinération totale ? /
"Est-ce que Umbra a besoin de soins immédiats ? " demanda Rufus.
/Elle dit que non./
/Restez sur place au cas où ils reviennent,/ ordonna Barret, /si jamais l'état d'Umbra empire, évacue là tout de suite./
/Oui Lieutenant,/ répondit Nanaki.
"Entre ça et le choc de tout à l'heure, il serait plus prudent d'évacuer les étages au-dessus du Tambour," déclara Reeve, "avec le poids de Sister Ray, j'ai peur que la structure soit fragilisée."
"C'est plus sage," admit Rufus en se levant. "Dìs, rassemblez tout le monde, Reno, aidez-les à évacuer discrètement."
"Boss, je suis chargé de vous protéger," objecta Reno.
"Jessie doit continuer à avoir accès au réseau pour guider mes hommes," intervint Reeve.
Rufus poussa un petit grognement de frustration et se massa le front quelques secondes, cherchant dans quel ordre mener les opérations. Il espérait vraiment que les nouveaux Turks tout juste recrutés seraient rapidement opérationnels, la sécurité de la Tour devenait problématique.
Les Turks…
"Reno, prévenez Tseng, je descends avec le Directeur Tuesti et Jessie pour qu'elle puisse continuer à coordonner Avalanche du bureau des Turks."
"Oui, Boss," répondit Reno.
"Ensuite aidez à l'évacuation, plus personne ne doit rester dans la Tour au-dessus du Tambour."
"Boss," marmonna Reno en fronçant les sourcils, inquiet.
"Ça ira Reno, je promets de rejoindre Tseng au plus vite," grommela Rufus en faisant signe à ses employés de se rassembler.
"Jessie, prévient les autres," ordonna Reeve en se penchant par-dessus l'épaule de Jessie.
"Oui Reeve, ici Jessie, on doit évacuer les niveaux au-dessus du Tambour, je vais couper le contact visuel quelques minutes, mais je reste en audio ! "
/Bah, pourquoi ? / s'étonna Zack.
"Vous vous rappelez la fois où Reeve vous a expliqué ce qu'était un dommage structurel ? "
/Ouais, c'est… oh… oups./
"Oups, en effet."


"Vite, vite VITE ! " ordonna Vossler en tenant la porte de la zone d'entraînement ouverte pour laisser entrer les autres SOLDATs.
"Qu'est ce qui se passe ? ! " s'exclama un jeune SOLDAT aux cheveux blonds, faisant avancer Elena devant lui.
La jeune Turk se poussa de côté, composant rapidement un numéro sur son PHS.
"J'essaye d'avoir... Allo, Tseng ? ! Les Premières classes sont en train de perdre la tête ! "
/Elena. Où êtes-vous ? /
"Nous sommes en train de nous barricader dans la zone d'entraînement," expliqua Elena, s'éloignant pour laisser plusieurs secondes et troisièmes classes bloquer les portes avec des meubles, "mais j'ai peur que ça ne suffise pas ! "
/Combien de premières classes sont en état de combattre ? /
"Huit ! " rétorqua le blond.
Elena transmit rapidement l'information à Tseng.
/As-tu vu quoique ce soit avant l'attaque ? Un homme aux cheveux argent peut-être ? /
"Rien, j'étais en train de discuter avec R... le SOLDAT Roche Speusippos et ils ont soudain attaqués."
"Ouais, tu discutais, hein," renchérit un seconde classe.
"Vu comment vous vous criiez dessus, j'appelle ça une dispute conjugale," renchérit un autre alors que Roche lui lançait un doigt d'honneur.
"Ma vie personnelle n'a pas besoin de commentaires sportifs, merci ! " rétorqua Elena.
À l'autre bout du fil, Tseng soupira qu'il n'avait pas besoin de savoir ça.
/Le Capitaine Highwind et le Général sont en route, essayez de tenir le coup. Évalue la possibilité d'une voie de retraite./
"Bien, Tseng ! "
Elena raccrocha et rangea son PHS avant d'observer les SOLDATs restants. Ils avaient dû abandonner des blessés dans le hall et la zone de pause des SOLDATs. Vossler avait ordonné par téléphone aux plus jeunes recrues de rester cachés dans leur dortoir, mais elle craignait que ça ne serve à rien. Les premières classes étaient tombés sur eux, implacables, détruisant tout sur leur chemin. Il ne restait dans la zone d'entraînement qu'une vingtaine de troisièmes classes, dont son ex et une quinzaine de seconde classe, dont Grim et Vossler.
"Le Général et le Capitaine Highwind..."
"On a entendu," répondit Grim.
Ah, oui, c'est vrai, impossible d'avoir une conversation privée avec des augmentés dans le coin.
"Lieutenant Azelas, savez-vous s'il y a une sortie ? " demanda Elena.
"Tout au fond, il y a une porte renforcée, mais même un troisième classe pourrait l'ouvrir."
"Alors évacuons."
"Pas question," répondit le brun, "nous restons. Même le Général aura du mal à lutter contre huit premières classes."
L'échafaudage de meubles trembla sous un coup et les SOLDATs reculèrent, levant leurs épées.
"Il va falloir les occuper et les épuiser le temps que le Général arrive. Tactique de guérilla. On se disperse dans les salles d'entraînement, trois par pièce, préparez des embuscades. Essayez de ne pas tuer sauf si nécessaire."
"Oui, Lieutenant ! "
"Roche, rends-toi utile, évacue Elena par la porte de derrière ! "
"Oui, Lieutenant ! " répondit Roche.
Avant qu'Elena ait put protester, elle se retrouva jetée en travers de l'épaule de Roche, sous les rires nerveux des autres SOLDATs.
"ROCHE ! Pose-moi tout de suite ! "
"Ordre du Lieutenant, Ellie ! "
"Ne m'appelle PLUS comme ça ! "
Lorsque la barricade fut de nouveau ébranlée par les coups des premières classes, les autres SOLDATs se dispersèrent rapidement, se cachant dans l'enfilade de salles d'entraînement.
"Eh, Speusippos ! Bas les pattes, j'ai des vues dessus," plaisanta Grim en les suivant, son épée à la main.
"C'est pas comme ça que TU pourras mettre TES pattes sur moi," grinça Elena en se tortillant.
"Ce n'est pas le moment, vous deux," rétorqua Vossler, vérifiant ses matérias.
Roche stoppa net devant la porte du fond et posa Elena d'un geste hésitant.
"Lieutenant… La porte…"
Vossler se tourna, se demandant ce que le troisième classe indiscipliné avait encore inventé.
Le cadre de la porte était à moitié fondu, soudant la porte avec le mur.
Qui avait pu…
Quand est-ce que...
Seuls les SOLDATs avaient le droit de venir à ce niveau, alors lequel…
Il n'eut pas le temps de sentir venir l'attaque.
Ce n'était qu'une simple piqûre dans le cou après tout.
Elena attrapa Roche par le bras, pointant derrière lui.
"Roche ! "
Le blond se tourna.
Debout entre eux et les salles d'entraînement, Grim tenait un pistolet à injection contre le cou du Lieutenant, un grand sourire aux lèvres.
Il lâcha Vossler qui ferma les yeux en poussant un grognement de douleur, tombant à genoux.
"Grim, qu'est-ce que tu fous ? ! " s'exclama Roche.
"J'équilibre les forces, Roche," répondit Grim en éjectant la capsule vide du pouce, en sortant une autre de sa poche.
Vossler cessa de gémir de douleur et se leva, le visage impassible, le regard légèrement trouble. Il leva les yeux.
Ils étaient désormais fendus.
Comme ceux de Fon Ronsenburg.
Comme ceux du Général avant sa guérison.
"Lieutenant Azelas," commença Roche, "est-ce que ça…"
Elena fit un bond en arrière quand Vossler attaqua, mais Roche, Gaïa bénisse cette tête brulée, s'interposa aussitôt, abattant son épée contre celle de son supérieur dans une grande gerbe d'étincelles.
"Azelas ? ! " répéta Roche.
"Annulation des ordres ! s'exclama Elena, le Lieutenant est possédé ! Grim est un traître, ne le laissez pas vous approcher !
"Aw, tu me blesses, ma chérie," rétorqua Grim.
Elena ne se priva pas de tenter de le blesser pour de vrai, vidant un chargeur sur lui, mais le seconde classe esquiva aisément. Elle l'avait vu à l'entraînement (et quoique dise Reno, elle n'avait pas été en train de mater les secondes classes) il n'avait pas été si rapide. Qu'est-ce qu'il avait caché d'autre ?
Quelques-uns de leurs camarades vinrent à leur aide, mais, alors que Grim se tournait vers eux, un grand fracas près de l'entrée signala que la barricade avait cédé.
"Restez là tous les trois, je reviens dès que j'ai ajouté les autres SOLDATs à ma collection," déclara le traître avec un sourire moqueur, avant d'avancer vers ses anciens collègues.
Et dire qu'elle avait accepté le rencard de jeudi.
"Elena ! " s'exclama Roche, toujours aux prises avec Vossler.
"Occupe-toi du lieutenant ! " répondit Elena en rechargeant.
"Je vais essayer ! " déclara Roche avant de jeter un regard appréhensif à son supérieur possédé.
Il était troisième classe depuis cinq ans maintenant. Potentiel prometteur disait toujours le Capitaine, mais pas motivé, ajoutait toujours son second.
Il était peut-être temps de se motiver.
Et vite.


Deux choses vinrent à Rude quand il reprit conscience.
Premièrement : par le Phénix, il était vivant !
Deuxièmement : OW, il était vivant ?
Il sentait des petites mains se poser sur ses épaules, le secouant délicatement.
"Rude ? Rude, tu m'entends ? "
"Elena ? "
"Raté," rétorqua la voix.
"Princesse ? " marmonna Rude en tentant d'ouvrir les yeux.
Il ne vit que du noir, avant qu'on lui retire ses lunettes.
Le visage de Yuffie apparut, baigné de lumière rouge.
"Princesse," répéta Rude.
"Je vais t'évacuer, tu peux m'indiquer tes blessures ? "
"Je... plusieurs côtes cassées, je crois," répondit Rude en tentant de se lever, "la tête…"
"Tu as pris une belle baffe," indiqua Yuffie en portant la main à son visage, ses doigts se couvrant de givre.
"Strife… Il a…"
"Les Remnants lui ont injecté un truc, les autres essayent de le ramener à la raison, t'en fais pas, je crois qu'il sera le premier mortifié de t'avoir fait ça," répondit Yuffie, appliquant du gel sur les blessures de Rude avec une délicatesse qu'il n'aurait pas soupçonnée.
"Tu parles. M'en veux d'avoir eu un faible pour Tifa," marmonna Rude.
"Tout le monde avait un faible pour Tifa," rétorqua Yuffie avant de se glisser sous un bras de Rude. "prêt pour le grand saut ? "
"Après vous, Princesse," répondit très sérieusement le Turk.
L'instant d'après et avec un très léger choc quand ils touchèrent le sol, Rude était entre les mains des sauveteurs.
"Côtes cassées, un choc au visage, un autre à l'arrière du crâne, il est cohérent mais un peu bavard et c'est pas normal venant de lui," annonça sérieusement Yuffie.
"Merci Mademoiselle, on prend soin de lui."
"Je vous amène les autres ! " déclara Yuffie avec un petit salut rapide avant de disparaître.


Elle était en train de poser une attelle à un des docteurs du Tambour quand elle entendit un sifflement caractéristique derrière elle.
Elle ne réfléchit pas. Elle attrapa sa charge par la blouse.
La seconde suivante, ils étaient tous deux par terre, au milieu des secouristes, le blessé hurlant de douleur.
"Pardon ! Désolée," s'excusa Yuffie en se relevant, "Jessie ! Je crois que Xehanort est dans l'entrée du Tambour ! "
/Merde ! Il reste des blessés ? /
"Deux ! "
/Yuffie, ta mission est interrompue ! / ordonna précipitamment Barret.
"Je t'entends plus Barret ! " rétorqua Yuffie avant de disparaître à nouveau.
Elle atterrit dans une pièce vide, et parvint à se glisser jusqu'à la porte, voyant Xehanort de dos, la cherchant du regard. Il se tenait près d'un des blessés, qui, tétanisé, n'osait pas bouger. Grâce au reflet sur son arme, elle en vit un autre, qui tentait de ramper à l'abri, au fond du couloir, essayant de se cacher derrière une fontaine d'eau fraîche.
Elle se cacha à nouveau dans la pièce, réfléchissant à la tactique à employer. Ça allait être serré… Il allait falloir qu'elle lance plusieurs sorts coup sur coup…
Et peut-être…
Elle n'avait pas d'explosifs sur elle, évidemment, Barret les surveillait de près maintenant. Mais elle avait son grappin, des kunaïs, des shurikens et ses matérias.
Et une fiole qu'elle vida d'une lampée.
Il était temps de voir qui, entre un sorcier augmenté et une ninja remontée allait gagner le duel.


"Ou est-ce que cette peste s'est encore…"
Il sursauta quand Yuffie apparut à ses pieds avec un cri de guerre wutan. Elle lui jeta quelque chose au visage, qu'il esquiva, voyant le kunaï passer à quelques centimètres de son nez, suivit d'une bonne longueur de câble métallique fin. Avant qu'il ait pu se reprendre, elle disparut avec le blessé.
Il n'eut que le temps de comprendre qu'elle réapparaissait à nouveau, au fond du couloir cette fois. Il se tourna vers elle, un sort de foudre entre les mains, mais fidèle à sa réputation de plaie à deux pattes, elle trancha dans le réservoir de la fontaine répandant l'eau dans tout le couloir. Il retint immédiatement son sort, essayant de le diffuser le plus possible. S'il lançait de la foudre maintenant, il allait se la prendre autant qu'elle. Elle disparut à nouveau avec le blessé.
Bon sang, encore raté. Cette peste était...
Elle réapparut devant lui.
Bon sang, mais à quelle vitesse elle lançait ses sorts ? ! Elle était presque aussi rapide qu'un augment…
Une potion. Elle avait pris une potion de vitesse avant le début du combat. Il n'eut que le temps de lever les bras par réflexe qu'il se prenait déjà les premiers coups d'un enchaînement au corps à corps. Heureusement, même si la potion accélérait les mouvements de son adversaire, elle perdait considérablement en précision et aucun des coups ne put le blesser gravement, ne laissant que de simples estafilades sur ses bras.
"Tu crois m'avoir avec ça ? ! "
Ce qu'elle rétorqua était trop rapide pour être intelligible mais elle feinta d'un coup de poing pour l'obliger à reculer avant de lui asséner un sort de plein fouet de l'autre main.
Ansem se tendit, prêt à supporter la douleur et le début d'un sort de soin sur les lèvres, mais il perdit pied quand son corps s'éleva lentement dans les airs.
Décubitus ? !
Pourquoi ?
La seconde suivante, il prenait un coup de pied en plein torse et son corps, privé de gravité, fut précipité vers le mur du fond.
Elle le suivit, tirant le câble qu'elle tenait à la main.
Quand Ansem percuta le mur du fond, il réalisa deux choses.
Il avait le câble autour du cou, probablement enroulé là lors de la feinte.
Et elle tenait un couteau dans chaque main.
Le premier, relié à l'autre extrémité du câble, elle le jeta au loin, le faisant se planter dans le mur.
Le câble se tendit et Ansem n'eut que le temps d'attraper un des cercles de câbles autour de sa gorge pour ne pas avoir la nuque brisée sur le coup.
Elle tenta de l'égorger avec l'autre, mais il parvint à interposer son bras, la laissant planter la lame dedans.
Bordel.
La PESTE !
A moitié étranglé comme il l'était, il ne pouvait même pas incanter.
Et il n'avait pas de matéria sur lui !
Elle se laissa tomber sur lui, un genou en avant, achevant de lui vider les poumons de l'air qu'ils contenaient.
Les effets de la potion s'estompèrent et elle grimaça avant de se reprendre rapidement, un sourire victorieux aux lèvres.
"Je t'ai eu ! "
Bon sang, avec décubitus, il ne pouvait même pas utiliser son poids pour la déloger, elle l'avait bien piégé.
"Ok, rapide explication, le décoloré," commença-t-elle. "Je suis Yuffie Kisaragi, héritière du trône de Wutaï."
Oh merde.
"Harumi Kisaragi, c'était mon oncle," ajouta-t-elle d'un ton légèrement psychotique.
Double merde.
Elle fit un geste de sa main libre qui ne sembla rien susciter.
"Et ça fait de Riku mon cousin. Petit secret de famille : On est tous mages d'eau."
Il commençait à avoir du mal à respirer et il tenta d'agiter son bras épinglé pour se dégager, ou essayer de défaire au moins un des kunaïs qui tendait le câble.
"Oncle Harumi était meilleur que moi," reprit-t-elle en refermant peu à peu sa main, "je peux juste nager très vite et faire une boule d'eau de la taille de ma tête, mais tu sais quoi ? "
Pourquoi est-ce qu'il sentait l'eau monter sur sa nuque ?
"C'est pas la taille qui compte," acheva-t-elle.
L'eau arrivait maintenant à ses oreilles, glacée et il comprit ce qu'elle était en train de faire.
Elle n'avait pas ouvert le réservoir d'eau pour l'empêcher d'utiliser la foudre.
Elle prévoyait de le noyer.
"C'est comment tu l'utilises," expliqua la jeune fille alors que la bulle achevait de se former autour de sa tête.
Ansem tenta de garder la bouche fermée mais l'eau s'insinua dans ses narines et l'air, déjà rare, commença à lui manquer.
"Bonne noyade, kusotare.[2]"
Il lâcha le câble pour saisir l'adolescente et lui briser un os, pour casser sa concentration, mais le câble se resserra derechef, achevant de le faire paniquer. Il sentit la jeune fille lui plaquer le bras blessé au sol et poser son genou dessus, l'empêchant de bouger.
Il allait mourir.
Tué par une petite fille.


"Allez, allez, allez, plus vite," grinça Yuffie entre ses dents.
Décubitus était en train de lâcher, les soubresauts d'agonie de Xehanort se faisaient plus lourds, manquant de la projeter à chaque convulsion. Elle n'avait pas le temps de le regarder mourir. Elle plaqua son bras blessé au sol, s'agenouillant dessus et chercha à tâtons une arme pour l'achever le plus vite possible. Makoto avait dit entre la quatrième et cinquième côtes, mais il se tortillait tellement, elle n'allait jamais réussir à viser assez…
Le corps de Xehanort se souleva brutalement quand de monstrueuses excroissances jaillirent de son dos, à mi-chemin entre des mains difformes et des ailes.
Si Vincent avait été là, il aurait reconnu les caractéristiques de Jénova.
Yuffie ne put que voir une seconde tête hideuse sortir de la nuque de sa victime, alors que des tendons noirs commençaient à pulser autour de la gorge de Xehanort, faisant exploser le garrot.
Les ailes se refermèrent sur elle, la frappant violemment dans le dos.


Yuffie réapparut quasiment sur les genoux de Rude. Le Turk sursauta et grimaça quand le mouvement provoqua une vague de douleur.
"Princesse ? ! "
Elle toussa, une main sur ses propres côtes, les larmes aux yeux.
"Guérisseur ! " s'écria Rude, attirant l'attention d'un sauveteur. "Princesse ! Que s'est-il passé ? ! "
"Je... je l'ai presque… j'ai failli l'avoir," balbutia Yuffie avec des larmes de rage aux yeux.
"Yuffie ! Est-ce que ça va ? ! "
Ah. Valentine le chevalier servant au secours des jeunes filles en détresse.
Rude n'eut que le temps de ranger ses pieds que l'ex-Turk était agenouillé près de Yuffie, suivit de Zack et leur lieutenant.
"Qu'est-ce que tu as fait ? ! " s'écria Vincent, prenant le visage de Yuffie entre ses mains.
"Je l'ai piégé. Il n'apprend pas de ses erreurs," gémit Yuffie.
"Tu aurais pu y rester ! "
"Si j'avais eu trente secondes de plus," reprit l'adolescente.
"Yuffie ! "
"Je voulais juste," balbutia Yuffie, laissant ses larmes couler, "je voulais venger mon oncle et Riku…"
Vincent laissa échapper un long soupir avant de poser son front sur le crâne de l'adolescente.
"Ne me refais pas une peur pareille, Yuffie…"
"Je suis désolée…"
"Est-ce que je peux savoir ce qui s'est passé ? " tonna Barret, "je t'avais ordonné de ne pas y retourner ! "
"Lieutenant," intervint un blessé, "elle est venue nous chercher ! "
Barret se tourna vers le blessé en fronçant les sourcils mais un second confirma.
"Elle m'a sauvé la vie ! "
"Moi aussi ! " renchérit un médecin.
"Et moi," ajouta Rude.
Barret regarda les blessés, puis Yuffie, penaude pendant qu'un secouriste l'auscultait.
"Tu me rendra CHÈVRE ! " tempêta Barret.
"Je m'excuse," murmura Yuffie.
/Barret, je suis désolée de te couper,/ intervint Jessie, /mais Cid et Séphiroth vont avoir besoin d'un coup de main, il y a de plus en plus de SOLDATs contaminés ! /
"Très bien, on descend. Yuffie, Zack, vous restez ici pour vous faire soigner ! On en reparlera. Compris ? "
Yuffie hocha la tête et fouilla ses poches, sortant des potions diverses et variées.
"Prenez mon stock alors."
"Très bien, Rude, je te la confie."
"J'ai l'habitude du baby-sitting," rétorqua le Turk.
"Oy," protesta Yuffie.
"Retrouvons les autres," ordonna Barret en se redressant.
"Oui, Lieutenant," répondit Vincent, caressant une dernière fois les cheveux de Yuffie avant de se lever.
"Soyez prudent ! " lança Yuffie quand ils repartirent.
"Tu peux parler ! " rétorqua Barret avant de suivre Vincent.


Cloud stoppa.
Mère venait de disparaître. Où était-elle passée ? Ce n'était pas normal.
Il raffermit sa prise sur le corps de Riku.
Qu'est-ce qu'il devait faire maintenant ?
Il fallait… il fallait qui retrouve les autres. Ses frères.
Ils devaient se réunir.
Il tourna sur lui-même, les cherchant…
Là.
Là-bas. Il devait sortir de la ville.
Il leva les yeux vers les panneaux de signalisation au coin de la rue.
Ah. La gare n'était pas loin, il serait dans les Taudis dans une vingtaine de minutes. Un peu plus avec les horaires de nuit.
Il reprit sa route, en direction de la gare cette fois.
Lui et ses frères seraient bientôt réunis.


La Tour Shinra était peut-être un formidable symbole de la puissance de la société sur Midgar, mais c'était une plaie à défendre et évacuer.
Surtout quand les ascenseurs n'étaient pas conseillés.
Heureusement, la grande majorité de la Tour avait déjà été évacuée et quand la petite troupe du Président et de son entourage, suivis par Reeve et Jessie, parvint au niveau cinquante, Cid et Séphiroth étaient en train d'achever d'évacuer les dortoirs des SOLDATs troisième classe.
"Le Lieutenant Azelas nous a ordonné de rester là…" objecta un jeune homme qui devait à peine avoir l'âge légal pour entrer au SOLDAT.
"On s'en charge," rétorqua Cid, "descendez avec… Reeve ? Qu'est-ce que tu branles là ? "
"Cid, tout va bien ? "
"Ouais, Séph est en train de sécuriser l'étage, il dit qu'il y a un escalier interne qu'on devrait pouvoir utiliser pour rejoindre le niveau d'en dessous."
"Oh, putain," murmura Jessie, le nez sur son PHS, "Barret ! On a un problème ! "
/Un autre ? /
Reeve, qui suivait le troupeau de l'évacuation, s'arrêta au milieu de l'escalier.
"Jessie, pas de PHS quand tu marches ! "
"Tu te souviens Grim Olmur ? "
"Le SOLDAT qui draguait Cloud ? " répondit Cid.
"Il est en train d'injecter les SOLDATs avec quelque chose, c'est ce qui leur fait péter les plombs ! "
"Des cellules J ? " suggéra Reeve.
"Putain," jura Cid, "je vais prévenir Séph, on s'en charge ! "
"Il faut que je reprenne la main sur les caméras ! J'y vois rien là-dessus ! " s'exclama Jessie en brandissant son PHS.
Reeve jeta un regard désemparé au numéro peint en grand sur le palier.
Ils n'arriveraient jamais au sous-sol assez vite.
Rufus qui marchait devant eux, remonta quelques marches, réalisant qu'ils ne suivaient plus...
"Que se passe-t-il ? "
"Complication chez les SOLDATs," répondit Reeve, "il y a un traître parmi eux, c'est probablement la cause de la rébellion des 1ere classe."
Rufus dévisagea Reeve avec surprise avant de se tourner vers Jessie, lisant son esprit sans même prendre la peine de demander la permission.
"Olmur ? ! Mais il est…"
"Savez-vous où nous pourrons trouver des ordinateurs reliés au réseau et que Jessie pourrait utiliser ? "
"Peut-être au département de l'armement…"
"Allons-y vite ! "
La descente vers les niveaux du département de l'armement fut rapide, surtout du côté SOLDAT, chacune des jeunes recrues ayant décidé que c'était plus simple de prendre un ou deux civils dans leurs bras que de leur courir après. Rufus, Reeve et Jessie furent cependant vite à la traîne et, pendant que Jessie ouvrait la porte du niveau 45, Rufus se pencha par-dessus la rambarde, donnant de derniers ordres à Reno.
"Achève d'évacuer les civils ! "
"Boss ! Tseng va me tuer si je vous laisse seul ! " rétorqua Reno, déjà deux paliers plus bas.
"Obéis ! "
Il rejoignit rapidement le Directeur Tuesti et Jessie dans le département de l'armement…
Et manqua de percuter Scarlet.
"Oh, Président, voyons ! " minauda la blonde quand Rufus dû se retenir à elle, posant ses mains où il pouvait.
Scarlet était déjà une grande femme, mais avec ses talons vertigineux, Rufus se retrouvait souvent à devoir lever le nez pour la regarder.
Et pour ne surtout pas fixer son décolleté du regard. Elle le prenait généralement comme une invitation.
"Directrice Crehny…" salua Rufus en faisant un pas en arrière.
"Président, appelez-moi Scarlet, voyons, comme quand vous étiez enfant…"
Rufus hésita honnêtement à faire demi-tour et rejoindre Reno dans la descente des escaliers. Il détestait être à proximité de Scarlet, surtout quand Umbra n'était pas là pour filtrer ses pensées les plus scabreuses.
En toute honnêteté, il attribuait une grande part de sa répulsion pour le sexe à Scarlet.
Avoir la tête dans ses fantasmes depuis l'âge de douze ans l'en avait un peu dégouté à vie.
"La Directrice s'apprêtait à nous montrer un endroit où Jessie pourrait se connecter," expliqua Reeve.
"Parfait, je vous remercie."
Scarlet enroula son bras autour du sien avec un sourire séducteur qui laissa Rufus parfaitement froid.
"C'est un honneur pour moi de coopérer avec Avalanche, Monsieur le Président."
"Vous n'avez pas évacué ? "
Scarlet laissa échapper un rire qui fit discrètement grimacer Reeve et moins discrètement son assistante. Dans ses moments les moins charitables, Rufus se demandait parfois si Scarlet avait été augmentée par Hojo. Surtout au niveau du rire perçant.
"Monsieur le Président, ce département est toute ma vie. J'ai ici des armes expérimentales précieuses et je me tiens prête à les déployer à votre convenance."
Rufus inspira profondément, essayant de s'éclaircir l'esprit.
"Ce... n'est pas une mauvaise idée, mais pour le moment nous avons surtout besoin d'un terminal opérationnel pour coordonner les actions d'Avalanche."
"Bien sûr ! Venez avec moi," déclara Scarlet en commençant aussitôt à le traîner par le bras.
Elle les entraîna jusqu'à un laboratoire de développement où se trouvaient plusieurs machines, assemblées ou en cours de montage. Scarlet se dirigea vers le fond de la grande pièce, plus semblable à un hangar qu'aux laboratoires immaculés de la recherche scientifique. Elle s'arrêta devant un poste de commande, qui surplombait légèrement la pièce.
"Le terminal dedans devrait vous être utile," indiqua-t-elle à Jessie.
"Merci, Directrice ! " s'exclama Jessie avant d'escalader rapidement les quelques marches, sautant quasiment sur le siège avant de commencer à pianoter.
"Ce sont... vos projets ? " demanda poliment Reeve en observant les machines.
Deux d'entre elles étaient achevées, même si l'une des deux n'avait pas encore été peinte du rouge caractéristique avec lequel Scarlet signait ses créations. Elles semblaient humanoïdes, faisaient plusieurs mètres de haut et étaient doté d'un cockpit là où aurait dû se trouver une tête chez un humain.
"En effet. Ce sont des armures de combat, conçue pour remplacer les SOLDATs."
"Remplacer les SOLDATs ? " répéta Rufus, "pourquoi n'ai-je pas été tenu au courant de ce projet ? "
"Président," soupira Scarlet en le lâchant, approchant du poste de commande pour fermer la porte derrière Jessie, "les SOLDATs sont une division en perte de souffle. Il n'y a plus assez de volontaires pour remplir leurs rangs et subir le processus. D'ici quelques années, ils ne seront plus rien."
Elle approcha de l'armure qui semblait la plus achevée, posant sa main sur sa carrosserie rutilante.
"Alors que les armures de combat… quiconque avec un minimum de formation pourrait les manier. J'avais la bénédiction du Président pour les développer."
Dans le poste de commande, Jessie se leva brusquement, tapant du plat de la main sur la baie vitrée qui ceignait la petite pièce. Reeve tourna la tête vers elle. Il n'entendait pas ce qu'elle disait, ses paroles absorbées par l'insonorisation, mais quand elle se dirigea vers la porte et secoua la poignée, il réalisa qu'il y avait un problème.
"Président," murmura-t-il en lui touchant le bras.
Rufus jeta un rapide coup d'œil à la jeune fille qui abandonna la porte pour taper des deux mains sur la vitre. Elle finit par voir qu'il la regardait et se montra le front des pouces. Rufus envoya sa perception vers elle.
La salle de commande était coupée du réseau.
Les ordinateurs ne fonctionnaient pas.
Son PHS était désactivé.
Scarlet avait verrouillé la porte.
Rufus sursauta à l'urgence dans les pensées de la jeune femme et se tourna vers Scarlet.
"Qu'est-ce que… " commença Reeve quand l'armure auprès de laquelle se tenait Scarlet s'anima, ouvrant son cockpit devant la directrice.
"Scarlet, que signifie…"
Des armes à feu sortirent des épaules de l'armure, visant les deux hommes et la main de Reeve se resserra sur le bras de Rufus, l'entrainant un pas en arrière. Scarlet escalada calmement l'armure rouge, aidé par la machine qui lui présenta ses mains comme un marchepied, l'aidant à s'installer.
"Quelque chose ne va pas," murmura Reeve.
"Je vous présente Crimson Mare," déclara Scarlet en s'asseyant pendant que le cockpit se refermait devant elle, "le prototype validé par feu le Président avant sa mort."
"Scarlet que signifie tout ça ? ! "
"C'est simple, Président. Je viens chercher ce qui me revient de droit."
"Je ne comprends pas ! "
"Évidemment tu ne comprends pas, Rufus," reprit Scarlet d'un ton froid, s'accoudant au bord du cockpit. "Ou plutôt devrais-je dire : Petit frère."


[1] Quand on pèse 48kg tout mouillé, Kefka, on ne se met pas sur le chemin d'un plomb en colère (chiffres officiels, il fait 48kg pour 1,67m.)
[2] Franchement, des années de fics Naruto, ça sert pour écrire une ninja...