Chapitre 47 : Contrecoup
Résumé :
La bataille est finie.
Le jour se lève.
A moins que ce soit la nuit ?
Des retours de bataille pénibles, Avalanche y a souvent droit, mais malgré la victoire, le réveil est difficile.
Et Vincent va avoir beaucoup à faire avec son fils et son petit-fils.
Personnages :
Team avalanche + les squatteurs.
Tags spécifiques au chapitre :
Les lendemains qui chantent, ramassage de Plombs à la petite cuillère, relations pères-fils, officialisation du Valenwind ? s'ils se bottent le cul en tout cas, étude de la vie socio-culturelle d'une unité d'intervention d'élite par Séphiroth Hojo Crescent Valentine, Séph, Rufus et Umbra sont frères et sœur.
NOTES: Avalanche sera désormais updaté le samedi une semaine sur deux et Boules de Neige de façon irrégulière, mais l'autre samedi! Bien entendu, si j'arrive à retrouver mon rythme de croisière, les mises à jour seront de nouveau hebdomadaire, mais en attendant, rendez-vous dans deux semaines !
Quand il se réveilla, Séphiroth se demanda d'abord s'il avait rêvé ou halluciné la journée et la nuit précédente.
Ensuite seulement, il se demanda où il était.
Il fallut qu'il s'asseye pour réaliser qu'il dormait sur l'affreux canapé violacé de Seventh Heaven.
Quelqu'un l'avait couvert d'une couette, plus une couverture pour ses pieds qui dépassaient et il n'avait plus ses bottes, mais il portait encore le reste de ses habits.
"Oh, je vous ai réveillé ? "
Il se tourna vers la cuisine. Elmyra, la gouvernante, s'y trouvait, en train de préparer à manger. Vu la quantité de casseroles sur le feu, elle devait y être depuis des heures, Séphiroth était surpris de ne pas avoir été réveillé plus tôt.
Ne serait-ce que par le fumet délicieux qui s'échappait des plats.
"Je…"
"Je m'excuse, j'espérais être assez silencieuse, vous aviez l'air épuisé."
Séphiroth observa la pièce. Elle était toujours identique à la première fois où il était entré, bien que beaucoup plus paisible que lors de ses précédentes visites. D'ailleurs, le lion de cosmo dormait profondément sur le petit canapé rafistolé, la tête sur une… une peluche ronde et blanche.
"Vous avez faim ? "
Séphiroth était affamé. Ce qui n'était pas tellement étonnant après la nuit qu'ils venaient de passer. Il se leva, repliant la couette.
"Oui… quelle heure est-il ? "
"Bientôt cinq heures," répondit-t-elle, "ça fait sept heures que vous dormez. Thé ou café ? "
"Euh… thé. Je vous prie."
"Asseyez-vous avant que les autres arrivent."
Séphiroth obéit, encore déboussolé. Il jeta un regard par la fenêtre, réalisant que l'extérieur était encore sombre. Quelques lampes de jour étaient allumées, mais une partie de la plaque était encore dans l'ombre.
Séphiroth se redressa, se tournant vers la gouvernante dont le gentil sourire se figea soudain.
"Vous êtes blessé ? "
Il baissa les yeux sur lui-même.
Son sweat, entre autres, était couvert de taches de sang et il le souleva, réalisant que le tee-shirt en dessous était tout aussi raidi par l'hémoglobine.
Comme d'habitude, sa peau n'avait pas une égratignure. À part la cicatrice qui encerclait déjà son ventre.
"Non… je vais bien, je suis juste un peu… froissé."
"Je vais vous donner un tee-shirt de rechange," offrit Elmyra en lui tendant une tasse.
Quand Avalanche commença à émerger, petit à petit, il portait un tee-shirt d'une équipe de blitzball dans lequel il aurait intérêt à ne pas respirer trop profondément, et ses habits abimés avaient été jetés dans le panier à linge par une Elmyra déterminée à les réparer, malgré les protestations de Séphiroth.
La personne suivante à arriver fut la secrétaire de Tuesti. Jessie, s'il se souvenait bien, accompagnée d'un jeune homme bien en chair, aux mains couvertes d'écorchures. Ils furent aussitôt servis en café bien noir et Elmyra s'amusa d'entendre l'estomac du jeune homme crier famine.
"Ça vient, Wedge."
"Merci, Elmyra," répondit le jeune homme avec un sourire encore fatigué, pendant que sa compagne lui prenait la main pour observer ses blessures.
"Tu as désinfecté ? "
"Oui, Jesse."
Les jumeaux furent les suivants, attirés par l'odeur des pizzas qu'Elmyra réchauffait. Cette fois, le brun sursauta en le voyant, mais ne réagit pas avec sa démesure habituelle, tandis que son frère ne foudroya Séphiroth du regard qu'après son premier café. Quelques minutes plus tard, Aérith arriva à son tour, emmitouflée dans une couverture, la natte en bataille.
"Bonjour tout le monde," marmonna-t-elle en faisant le tour de la table, effleurant bras et fronts de la main.
"On t'as réveillé ? " demanda Zack.
"Tu es l'amour de ma vie mais vous n'êtes pas discret, ni l'un ni l'autre," rétorqua sa fiancé tout en passant une main dans les cheveux de Cloud, s'assurant qu'il allait bien.
Séphiroth fut surpris d'être intégré dans la ronde d'auscultation matinale d'Aérith et sursauta quand elle posa sa main sur son front.
"Je guéris vite," objecta-t-il.
"Ça ne veut rien dire," rétorqua la jeune femme, "les jumeaux et Vincent passent leur vie à l'infirmerie."
"Il y a une infirmerie ici ? "
"Il y avait," marmonna le docteur Highwind-Mist en entrant, ajustant ses lunettes sur son nez.
Aérith leva le nez de la tasse de thé qu'elle venait d'accepter de Zack en guise d'excuses.
"Comment ça : 'il y avait' ? ! "
Le Capitaine Highwind eut l'air très vaguement coupable en refermant la porte derrière lui et sa femme.
"C'est le Remnant, il a… démoli le mur mitoyen" expliqua-t-il rapidement en prenant place.
"Oh, kúkalabbi ! " réalisa le docteur en posant précipitamment la tasse qu'elle venait de prendre, "il est toujours dans le labo ! "
"Faut le sortir de là avant que Marlène risque de le voir," grommela le Capitaine en se relevant immédiatement.
"Va ouvrir l'ambulance, je vais l'emballer ! "
"Vous allez vous couper l'appétit," objecta Elmyra en les regardant ressortir.
Ça devait être une matinée normale chez Avalanche, décida Séphiroth, qui avait déjà vu des situations du même genre à Wutaï.
Avec des repas moins bons, cela dit.
Son appétit était loin d'être coupé.
Vincent s'étira longuement puis ramassa son PHS, allumant l'écran.
Sept heures de sommeil ?
Un nouveau record, et il aurait été bien parti pour dormir un peu plus, mais le troupeau de chocobos qui lui servait d'équipiers n'était pas assez discret pour le laisser faire la grasse matinée.
Et Cait n'aidait pas non plus, grattant à la porte en miaulant pour descendre manger.
Vincent se leva en grimaçant.
Ah, tiens. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas réveillé courbaturé. Il fit jouer ses muscles prudemment, essayant de déterminer d'où venait la douleur.
L'épaule.
Le dos.
Ah, oui. La chute d'hier.
Et il avait dû se blesser à l'aile en tentant de voler avec Cloud dans les bras. Il espérait qu'il n'avait rien de cassé et que ça passerait seul, ou Aérith allait le houspiller.
Il se tourna vers Riku.
Il dormait toujours.
Quand Vincent posa la main sur son front, il ne bougea même pas.
Il faudrait qu'il voie avec Aérith et Shera s'il aurait besoin de quelque chose… Est-ce qu'il lui fallait une perfusion pour s'hydrater ? Pour se nourrir ? Est-ce que Vincent devrait les lui pos...
Il se secoua et décida de profiter que Riku dormait profondément pour se changer avant de descendre. Alors qu'il allait rejoindre les autres dans la salle principale, il entendit Cid jurer dans le garage et décida de faire un petit détour. Il le trouva dans le garage à constater l'état des véhicules après l'explosion de la veille.
"Bonjour."
Cid sursauta et se tourna vers lui avec un regard désapprobateur.
"Je vais finir par te mettre un grelot, comme à ton chat," grommela-t-il.
Vincent sourit. Gigas avait tenté cette idée quand il avait treize ans, après que Vincent l'ait fait sursauter une fois de trop alors qu'il avait de l'encre et une plume à la main. Il n'avait fallu que deux mois pour que le grelot ne sonne plus quand Vincent marchait.
Parfois, quand il pensait à son enfance, il se demandait s'il n'avait pas été élevé spécifiquement pour devenir Turk.
"Que se passe-t-il ? "
"La Chocomobile et l'ambulance ont pris cher et la camionnette est morte ! " grommela Cid en englobant les véhicules d'un geste rageur.
"Et les motos ? " s'inquiéta Vincent.
Le pilote contourna la carcasse de la camionnette pour vérifier l'état des daytonas. Heureusement, le véhicule semblait les avoir protégées.
"J'ai l'impression que ça va, mais faudra les nettoyer avant d'en juger. Rah, putain je venais de FINIR de réparer la Chocomobile ! "
En effet, quoiqu'il se soit passé dans le garage la veille, il y avait eu des dégâts. Une des portes automatiques avait été déchiquetée, l'autre était probablement inutilisable, criblée de trous et de débris, les murs effrités, les véhicules cabossés et couverts de poussière de plâtre et le béton du sol était défoncé et taché de flaques de sang séché.
C'était peut-être le plus inquiétant. Qui avait pu saigner comme ça ? Xehanort avait été tué à l'extérieur, ça ne pouvait être que…
Aérith.
Minerva. Aérith avait du sang sur ses vêtements déchirés, la veille.
"Faut nettoyer ça vite," marmonna Cid en suivant le regard de Vincent vers les nombreuses traces au sol.
Vincent hocha la tête et se dirigea vers le robinet d'eau dans un coin du garage, avec de la chance, il n'avait pas été touché par les dégâts.
Ils eurent de la chance, il fonctionnait.
"Ils t'ont dit ce qui s'était passé ? " demanda-t-il en remplissant un seau.
"Vite fait. Aérith et Cloud ont été attaqués. Riku s'est réveillé et les a sauvés et guéris. Il a tué Xehanort," résuma Cid en sortant des chiffons.
Vincent souleva le seau et jeta son contenu sur le béton abîmé avant de retourner le remplir.
"Aérith a été blessée."
"Cloud aussi. Son tee-shirt avait un trou d'entrée et de sortie," continua Cid en essayant de frotter le sol. "Et Shera ne veut pas me dire l'étendue de ses blessures."
Vincent posa le seau près de Cid, prenant un chiffon pour l'aider à nettoyer.
"Merci de l'avoir sauvée," reprit le blond.
"J'aurais voulu arriver avant."
"Tu es arrivé à temps. C'est le principal. Je sais pas ce que je ferais sans elle," marmonna Cid.
"Comment va-t-elle ? "
Cid soupira tout en frottant les tâches avant d'abandonner, jetant son chiffon devant lui. C'était sans espoir, le sang avait pénétré le béton et séché, ce serait plus efficace de repeindre directement le sol. Ou de le rebétonner. Vincent regarda Cid se lever et fouiller dans son atelier à la recherche de quelque chose pour cacher les tâches.
"Elle n'a presque pas dormi. Et le peu qu'elle a dormi, ça n'a pas été paisible," finit par répondre le pilote en revenant avec une bâche.
"Il faut qu'elle parle à Maître Cid."
"Elle dit que ça ira," grommela leur Cid d'un ton peu convaincu.
Il déplia la bâche d'un geste et s'agenouilla pour la poser au sol, l'étalant soigneusement, aidé par Vincent.
"Où est-elle ? "
"Infirmerie. Elle emballe le Remnant, faut qu'on l'évacue avant que Marlène…"
Les portes battantes menant à l'annexe s'ouvrirent dans un grand bruit quand Shera poussa la civière dans le garage et la doctoresse stoppa, observant les dégâts.
"Oh, Bahamutkullur," murmura-t-elle.
"Reeve va nous tuer," déclara son frère en se levant, venant l'aider à manœuvrer la civière, "tu as réussi à le mettre dessus toute seule ? "
"Quand on n'a pas de muscle, on a décubitus," rétorqua Shera en jetant un coup d'œil à l'ambulance, "elle roulera ? "
"Pas sûr, mais on pourra le planquer dedans le temps de trouver ce qu'on fera avec."
"Il faudrait un stop ou un sort de glace," ajouta Shera.
"Il vient de passer une nuit et une journée entière à l'air libre, je suis pas sûr que ça puisse empirer…"
"J'ai la matéria de Nanaki sur mon arme, je m'en charge," intervint Vincent avant que les Highwind ne recommencent à se disputer.
Une fois le Remnant soigneusement caché dans l'ambulance, un sort temporel collé dessus et la porte entre le garage et les parties communes verrouillées, ils rejoignirent tous les trois la salle principale.
"Vincent est le dernier ! " s'exclama Marlène, assise sur ses bottins.
"Vaisselle ! " lancèrent d'une même voix Wedge, Zack et Yuffie.
"Je crois que c'est la première fois que ça arrive," déclara Elmyra en tendant une tasse de café à Vincent.
"Merci, Elmyra."
Leur gouvernante était en train de préparer une quantité de nourriture impressionnante. Visiblement, ayant pu se reposer au refuge, elle avait profité d'être encore assez fraîche pour cuisiner le contenu entier du frigo. Outre les pizzas prévues la veille, elle avait fait du pain perdu, différentes recettes d'œufs, et quelques mets attendaient de cuire ou refroidissaient dans la cuisine. Ça n'avait pas empêché Avalanche d'avoir déjà vidé plusieurs plats et d'être en train de démolir une assiette couverte de petites crêpes kalmiennes.
Et Vincent réalisa à quel point il avait faim.
"Qu'est-ce que tu veux manger, Vincent ? s'enquit-t-elle en apportant une casserole d'œuf de chocobo[1] brouillé à table.
"Tout."
Elmyra haussa les sourcils mais le servit sans un commentaire.
Puis le resservit.
"Tu comptes manger l'assiette ? " s'esclaffa Cid à la troisième part d'œuf et de crêpes.
"Ça fait plaisir de te voir manger comme ça," déclara leur gouvernante en ajoutant des toasts à côté de l'assiette de Vincent. "Tu veux de la pizza aussi ? "
"S'il te plait, Elmyra."
Vincent en était le premier surpris. Même quand Elmyra faisait du ramen, il ne mangeait pas autant, ni aussi vite.
Quoique, il n'avait pratiquement rien avalé depuis…
Si, il avait mangé une ration que lui avait donné un trooper au refuge il y avait quelques heures, mais il aurait été bien en peine d'appeler cela un repas. Surtout quand on comparait à la cuisine d'Elmyra.
"Mangez, il faut vider le frigo de toute façon," déclara Elmyra en resservant Séphiroth.
"Merci, Madame."
"Décidément, les SOLDATs, il vaut mieux les avoir en photo qu'en pension," reprit Cid, non sans remplir de nouveau la tasse de Vincent.
Comme si Séphiroth ne l'avait jamais entendue celle-là. Avec le métabolisme des SOLDATs, les lendemains de bataille, il valait mieux ne pas s'interposer entre un augmenté et son assiette. L'énergie qu'ils dépensaient à se battre et à tenir leur fameuse endurance devait forcément être renouvelée à un moment ou l'autre.
Et sur le front, son appétit et celui de Vaan avaient été légendaires, vu qu'en plus des augmentations mako, ils avaient tous les deux étés en pleine croissance.
"Riku dort toujours ? " demanda Séphiroth à son père.
Vincent hocha la tête. Aérith soupira puis bailla et se frotta les yeux des deux mains.
"Laissez-moi prendre une douche et je vais l'ausculter," marmonna-t-elle.
"Finit au moins ton assiette d'abord," objecta Zack en rajoutant une part de pizza dans l'assiette de sa fiancée.
A propos de douche, il sentait toujours la mort.
"Pourrais-je… prendre une douche ? Je vous prie ? " demanda Séphiroth.
"Oh, bien sûr ! " s'exclama Elmyra en posant le pain qu'elle coupait, "attendez, je vais vous trouver une serviette et du savon."
Séphiroth suivit du regard la gouvernante qui se dirigea dans la réserve. Elle ressortit avec une serviette, du savon, ainsi qu'une brosse à dent et un peigne.
"Tenez. Profitez-en tant qu'il y a de l'eau chaude."
"Je vous remercie, Madame."
"C'est Elmyra," corrigea-t-elle avec un petit sourire.
À peine Séphiroth fut-t-il sorti de la pièce que l'expression d'Elmyra s'assombrit.
"Que se passe-t-il ? " demanda Barret.
"Je ne suis pas sûre que nous ayons des vêtements de rechange à sa taille," admit Elmyra en réfléchissant, "est-ce que je peux lui prêter un de tes pantalons d'uniforme ? "
"Heu, s'il arrive à mettre ses jambes dedans, oui," répondit Barret.
"Je ne suis pas sûre qu'à Midgar il y ait un pantalon assez long pour ça, ça vient de quel côté de la famille ? " s'étonna Elmyra en se tournant vers Vincent.
Aérith tenta de se redresser autant qu'elle put, mais ne parvenait toujours qu'au menton de Vincent.
"Du mien," admit le Turk avec un petit sourire.
"Oh, c'est vrai, tes frères sont super grands…" se rappela Zack.
"Vraiment ? " s'étonna Barret.
"Je suis considéré comme l'avorton de la famille."
Hel avait toujours été plus grand que lui, au moins d'une demi-tête, plus quand ils avaient été enfants. La mère de Gigas était native de Corel Nord et lui avait transmis ses cheveux blonds et la taille impressionnante des titanides, faisant un fils plus grand que son père, pour une fois.
Quant à Chaos…
Il faisait... Il avait fait la même taille que Séphiroth.
Ils avaient la même silhouette d'ailleurs, grand, large d'épaules, musclé…
Il espérait que Séphiroth soit plus stable que son oncle, cela étant.
Oh, il allait falloir qu'il lui parle de tout ça… mais il n'avait pas la moindre idée de comment aborder le sujet.
"Vincent ? " appela doucement Elmyra.
Il tourna la tête vers elle et réalisa qu'elle lui tendait un tas de vêtements propres et soigneusement pliés.
"Tiens. Amène-lui ça, il voudra se changer. J'espère que ça lui ira."
"Merci Elmyra."
Séphiroth sortait de la douche quand Vincent entra dans la salle de bain.
Visiblement, le SOLDAT préférait ses douches rapides et efficaces.
Et avait assez peu de pudeur.
"Ah, pardon," s'excusa Vincent en se tournant.
"Hm ? Oh, ce n'est rien," répondit le SOLDAT en finissant de s'essuyer.
"Il faut que je te prévienne que c'est interdit de se promener nu ici," ajouta Vincent.
"Pourquoi ça ? "
"Marlène. Elle n'a que cinq ans," expliqua Vincent en tendant le paquet de vêtement derrière lui, autant qu'il pouvait.
"Oh. Je ferais attention."
Vincent sentit que Séphiroth prenait le paquet de vêtements et il attendit quelques minutes avant de se tourner. Bon, le pantalon était juste assez long, mais un peu trop large. Heureusement, le blouson aux armes d'Avalanche était aussi un de ceux de Barret et suffisamment grand pour que Séphiroth puisse le fermer.
"Désolé. C'est tout ce qu'Elmyra a pu trouver aussi vite."
"Ça suffira. Je les lui ramènerais propres."
"Comment te sens tu ? "
"Je n'en ai pas la moindre idée," admit Séphiroth.
"On sera deux," avoua Vincent.
Étonnement, ça sembla être la chose à dire. Séphiroth se fendit du demi-sourire nosferatu qui le faisait cette fois ressembler au père de Vincent et il se tourna vers ses vêtements sales, les pliant soigneusement.
"J'ai... un fils…"
"Je peux comprendre le choc…"
"Est-ce que…"
Séphiroth referma la bouche comme Aérith entrait dans la salle de bain, des affaires propres dans les bras.
"Oh, pardon, vous n'avez pas fini ? "
"Tout juste," répondit Séphiroth en ramassant les siennes.
Aérith fronça les sourcils quand Séphiroth sortit mais Vincent lui fit signe de ne pas s'inquiéter et guida son fils à l'étage.
Ce ne fut qu'une fois dans sa chambre que le jeune homme reprit, gardant les yeux sur Riku qui dormait toujours.
"Est-ce que vous…"
Il se frotta le visage d'un air perdu, cherchant ses mots.
"Est-ce que vous êtes… est-ce que le fait que je sois votre fils… vous dérange ? "
Vincent secoua la tête et Séphiroth sembla de nouveau hésitant.
"Pourquoi devrais-je l'être ? " demanda doucement Vincent.
"Secteur 7. Besaid. Winhill..." énuméra Séphiroth avant de lui jeter un petit regard rapide, "... Wutaï."
"Tu penses que je t'en veux pour quelque chose dont tu ne peux être tenu responsable ? "
"J'ai accepté de combattre à Wutaï," objecta Séphiroth.
Son père lui désigna la chaise du bureau d'un geste, l'invitant à s'asseoir avant de s'installer lui-même sur le lit de Cid.
"Avais-tu le choix ? "
"J'aurais pu rester à la Tour... au Tambour…"
"Sous la garde d'Hojo. Je n'appelle pas ça un choix."
Séphiroth hocha la tête, détournant le regard pour observer la pièce. La chambre n'était pas grande. Il y avait des livres partout, certains empilés par terre près du lit de Riku, mécanique, histoire, psychologie… Des pièces de moteurs qui sentaient l'huile étaient rangées sous l'autre lit. Sur le bureau, il y avait un tableau de liège sur lequel étaient épinglées des photos du Capitaine et du Docteur Highwind.
Une tablette funéraire wutane était soigneusement posée sur une étagère, près d'une photo de femme en noir et blanc, avec un brule encens, éteint pour le moment.
Un cendrier à moitié plein se trouvait sur le rebord de la fenêtre, avec son briquet et un paquet de cigarettes entamé.
Le capitaine Highwind partageait sa chambre avec son père. Pourquoi pas avec sa femme ?
"Et toi ? " demanda Vincent, attirant l'attention de Séphiroth.
"Moi ? "
"Est-ce que le fait que je sois ton père te dérange ? "
"Vous ne ferez jamais pire qu'Hojo."
"Minerva, encore heureux," maugréa Vincent, " mais je suis… j'étais un Turk. Un assassin. Un voleur. "
"Je... Je ne sais pas…" admit Séphiroth. "J'ai passé ma vie à… à haïr celui que je pensais être mon père."
Il tourna la tête vers Riku sur lequel le chat venait se coucher, malaxant la couverture avant de se rouler en boule contre l'adolescent en ronronnant.
"Je ne sais pas ce qu'est censé être un père…"
Un petit marmonnement venant de l'adolescent s'éleva. Celui-ci s'agitait faiblement, luttant contre sa couverture avant d'arriver à se tourner sur le flanc, dérangeant Cait qui se leva, s'étira, et alla dormir vingt centimètres plus loin.
"Il se réveille ? " murmura Séphiroth.
"On dirait," nota Vincent en se levant à son tour pour approcher.
Séphiroth se tourna sur sa chaise, se penchant sur l'adolescent. Riku se racla la gorge puis leva les poings pour se frotter les yeux avant de se hisser sur un coude, clignant des paupières dans la pénombre. Il regarda autour de lui avant de voir les yeux de Séphiroth et Vincent briller dans le noir près de lui. Il se redressa vivement, se cognant au mur derrière lui.
"Qui est là ? " demanda-t-il d'une voix rauque.
Ah. Oui. Riku n'était pas augmenté à la mako et avec les rideaux tirés et la moitié des lampes de jour inactive, il ne devait pas voir grand-chose.
"Ah," fit Vincent en se tournant vers la lampe sur la table, "attends, j'allume."
Riku ferma les yeux quand la lueur de la lampe illumina la pièce, puis cligna à plusieurs reprises, faisant le point sur les deux adultes penchés au-dessus de lui.
"Tout va bien," déclara Vincent, " tu es à l'abri…"
Il s'interrompit en voyant le regard de Riku s'agrandir de terreur, dévisageant Séphiroth.
Ah, il l'avait reconnu.
Et apparemment, ce n'était pas une bonne chose.
Cid leva le nez de sa tasse en entendant le fracas de quelqu'un qui dévalait la moitié de l'escalier sur les fesses.
"Un de ces jours, l'un de vous se fera mal," marmonna Barret dans sa barbe.
"C'est pas moi," rétorqua Zack.
"Ni moi," ajouta Cloud.
"Moi encore moins," précisa Yuffie.
Et… c'était là tout ceux de Seventh Heaven qui avaient tendance à courir dans l'escalier et se casser la figure.
Cid se demandait qui venait donc de dévaler les marches quand la porte du couloir s'ouvrit à la volée et que Riku entra, trébuchant dans les jambes de son jogging trop grand et stoppant net en voyant Avalanche petit déjeuner calmement.
Il y eut un petit silence abasourdi des deux côtés de la porte.
Puis un autre pas retentit sur les marches et Riku s'élança en avant.
Habituellement, quand un nouveau venu un peu déstabilisé arrivait, tout le monde était habitué à ce qu'il ou elle aille instinctivement vers Aérith, vers celle d'entre eux qui était la plus paisible, la plus calme et la plus apte à inspirer confiance.
Aussi Cid fut très surpris quand Riku se précipita dans sa direction, l'attrapa par le tee-shirt et alla tout bonnement se cacher derrière lui.
"Gamin ? "
"Le laissez pas m'approcher ! " s'écria Riku.
Cid tourna la tête vers la porte et vit Séphiroth, resté planté là, observant la scène d'une expression…
Inexpressive.
Bahamut, il était comme son père, réalisa Cid quand Vincent arriva à son tour, tentant de voir la scène par-dessus l'épaule de Séphiroth.
Plus ils étaient désemparés, plus leur expression se faisait neutre.
Et un jour, il faudrait que Cid leur explique qu'ils avaient une tête de tueur en série quand ils faisaient ça.
Cid prit une gorgée de thé.
"Bon. T'es réveillé du coup ? " demanda-t-il en jetant un petit coup d'œil par-dessus son épaule.
Riku lui jeta un regard abasourdi avant d'hocher rapidement la tête.
"Assieds-toi, tu dois avoir faim."
Et Elmyra, sainte parmi les saintes, posa une assiette de pain perdu au centre de la table à ce moment-là.
L'estomac de Riku émit un gargouillement très intéressé, mais l'adolescent ne bougea pas, son regard alternant entre Séphiroth, le reste d'Avalanche et l'assiette.
"Tout va bien," reprit Cid. "Tu n'es pas en danger."
Riku cligna des yeux à plusieurs reprises, rapidement, avant de tourner à nouveau le regard vers son père.
Bahamut, il était terrorisé, qu'est-ce qui s'était passé entre eux ?
"Il faut que j'y aille," déclara soudain Séphiroth avant de se diriger vers la porte en quelques pas, attrapant ses bottes au passage.
"Attends ! " appela Vincent en le suivant, empoignant sa veste.
"Vous n'allez pas partir sans..." commença Elmyra.
Vincent lui jeta un petit regard désolé en guise d'excuse avant de suivre son fils dehors, tout enfilant son manteau et une écharpe. Cid aurait bien aimé que le docu drama qui leur serve de vie ne reprenne pas aussi vite. Il se tourna lentement pour ne pas effrayer le gamin, posant sa tasse sur la table avant de lui tapoter l'épaule d'un geste calme.
"Allez, assieds-toi et mange avant que les jumeaux aient fini de lécher l'assiette."
Pris en flagrant délit de vol de pain perdu, Zack reposa la part qu'il tentait de s'approprier pendant que Cloud tendait son assiette à Riku d'un air penaud.
"Vous avez déjà eu votre part," les gourmanda Elmyra.
"Je suis en pleine croissance ! " protesta Zack.
"Latérale, ajouta Yuffie en ricanant, rebondissant sur les bêtises de Zack avec sa langue de vipère habituelle.
Les disputes matinales reprirent autour de la table, et Cid incita de nouveau Riku à s'asseoir devant l'assiette, attrapant une tasse libre sur la table.
"Thé ? Café ? Chocolat chaud ? "
L'adolescent resta silencieux, les dévisageant avec étonnement.
"Hé," reprit Cid en posant une tasse de thé devant lui, "qu'est-ce qu'il y a ? "
"Sora… Kairi…" balbutia Riku.
"Ils vont bien," intervint Yuffie, "ils n'ont eu que des écorchures, Ansem ne les as pas touchés."
"Ansem…"
"Il est mort," ajouta Barret.
Riku resta de nouveau silencieux.
Puis un sourire mauvais fleurit sur ses lèvres.
"Bien," déclara-t-il seulement avant d'entamer prudemment son pain perdu.
Shera et Cid échangèrent un regard.
Ils avaient déjà vu ce sourire.
C'était évident maintenant : Setzer avait été une mauvaise influence sur Riku.
Restait à voir s'ils arriveraient à corriger le tir.
"Attends ! "
Séphiroth hésita brièvement à accélérer le pas ou s'arrêter, à éviter son père ou…
L'hésitation suffit à Vincent pour le rejoindre et s'arrêter près de lui.
"Je vais retourner à la Tour," déclara Séphiroth sans lui laisser ouvrir la bouche, "je dois m'assurer que Rufus va bien. Que Ba... Que le Capitaine Von Ronsenburg et le Lieutenant Azelas sont…"
Vincent laissa échapper un demi-sourire. Est-ce qu'il était aussi transparent quand il cherchait des excuses ? Il n'espérait pas, ou sa réputation de Turk était très surfaite.
"Riku vient de se réveiller," commença Vincent, "ses derniers souvenirs sont ceux d'une bataille avec Xehanort et nous, c'est normal qu'il soit déstabilisé."
Séphiroth inclina la tête, se cachant derrière ses mèches. Vincent leva la main droite, hésitant un moment avant de la poser sur le bras de son fils qui frissonna par réflexe.
"Laisse-lui un peu de temps," reprit Vincent, "il se calmera dès qu'il aura compris la situation."
"Hamasaki-san ! "
Séphiroth sursauta en même temps que son père, se tournant vers la voix. Une wutane d'âge mûr dégringolait de son propre porche, un balai à la main et approchait d'eux aussi vite qu'elle pouvait.
"Yusui-san," salua son père, "vous n'avez pas été blessés ? "
"Non, toute la famille est en un morceau, merci Dame Da-Chao. Et la Princesse ? ! " demanda-t-elle en s'arrêtant près de lui.
"Yuffie va bien."
"Et vous ? " s'enquit la vieille vendeuse en l'observant rapidement.
"Je vais bien, Aérith y a veillé."
La vieille femme soupira d'un air soulagé et posa la tête de son balai au sol avant de voir Séphiroth debout près de Vincent, vêtu de ses vêtements aux armes d'Avalanche.
"Oh, j'ignorais que vous aviez un frère," s'étonna la dame.
Oh… Oh mana, Séphiroth n'avait pas réfléchi à ça…
Comment expliquer sa présence auprès d'Avalanche ? Auprès d'un père qui semblait plus jeune que lui ?
Mais son père se contenta de se tourner vers lui avant de revenir vers la wutane avec un petit sourire.
"J'en ai plusieurs, mais nous n'avons pas la même mère."
"Vraiment ? "
Son père eut un petit soupir, affichant une expression à la fois amusée et fatiguée, comme s'il répétait pour la millième fois la même chose.
"Père est… Gongan."
Cette fois, le visage de la wutane s'éclaira sous le coup de la compréhension et elle leva une main pour tapoter le bras de son père d'un air de commisération.
"Beaucoup de frères ? "
"Trop, je ne suis pas sûr de tous les connaître."
"Vous pouvez commencer par me présenter ce jeune homme."
"Bien sûr," répondit son père avant de passer en commun, "Madame Yusui, je vous présente Zéphyr."
"Dzéfaa ? "
"C'est Glacian et je n'ai jamais su le prononcer," admit Vincent. "Zéphyr, je te présente Madame Yusui."
"Enchanté de vous rencontrer Madame Yusui," déclara Séphiroth en wutan, à la grande surprise de ses deux interlocuteurs.
"Oh… Oh j'oubliais que tu parlais wutan," marmonna son père, "ça ne fait que quelques semaines que nous nous connaissons," ajouta-t-il en réponse au regard intrigué de Madame Yusui.
"Votre père semblait… aventureux…" déclara diplomatiquement la marchande.
"Il l'est toujours," admit son père avant de prendre congé poliment.
Séphiroth et lui continuèrent leur chemin, marchant en silence jusqu'à ce qu'ils soient sortis de la rue et se dirigent en direction de la gare.
"Ça ne te dérange pas ? " finit par demander son père.
Séphiroth secoua la tête.
"Il vaut mieux… C'est mieux de passer pour des frères. Ce n'est pas une situation… courante."
"Je ne te le fais pas dire."
"Il faudra que je retienne le mensonge."
"Quel mensonge ? " demanda son père en tournant la tête vers lui.
Séphiroth baissa les yeux sur lui, fronçant les sourcils.
"Ce que vous avez dit à Yusui-san."
"Je n'ai pas menti," rétorqua son père avec un petit sourire.
Séphiroth fronça derechef les sourcils.
"Vous avez dit que nous étions…"
"Je n'ai dit que la vérité. C'est elle qui en a déduit que nous étions frères."
Ah, oui. Il oubliait que son père était Turk et que jouer sur les mots était leur spécialité.
"Mon père est effectivement de Gongaga. Et il a la manie de semer des enfants dans tout Gaïa…"
"Et Zéphyr ? "
Cette fois, l'expression de son père se referma, devenant plus distante et Séphiroth se demanda ce qu'il avait pu dire pour provoquer une telle réaction.
"C'était… C'est quelque chose que ta mère m'a… qu'elle m'a dit avant de mourir. Elle m'a dit ton nom et… Mais qu'elle te surnommait Zéph. Zéphyr."
Le Général détourna le regard de son père, reprenant sa route vers la gare. Ils prirent tous les deux un ticket pour la plaque, allèrent sur le quai, choisissant presque de concert un endroit à l'écart d'où observer les autres voyageurs et restèrent à nouveau quelques minutes dans le froid. Son père était emmitouflé dans sa veste et une écharpe blanche, visiblement aussi peu acclimaté au climat hivernal de Midgar qu'un Wutan pur souche.
"Elle était glacian ? " reprit Séphiroth à voix basse.
Son père hocha la tête.
"Comme Ifalna. Elle pourra… peut être te dire la signification de ce nom…"
"Elle savait que qu'Hojo vous faisait ? "
Vincent hocha la tête à nouveau, plus doucement, baissant les yeux.
"Je ne sais pas si je veux en savoir plus sur elle," admit Séphiroth à mi-voix.
Vincent ne pouvait lui en tenir rigueur.
Il avait du mal à comprendre ce que Lucrécia avait fait ou pourquoi.
Et il y avait de grandes chances qu'il ne connaisse jamais ses motivations.
"Si tu veux… Je dirais à Madame Yusui que tu préfères être appelé…"
"Non. Non ça ira," coupa Séphiroth, "je… ne devrais pas utiliser mon nom en public de toute façon. Ça ne me semble… pas prudent."
"Très bien."
Le train arriva. A nouveau, ils prirent place en silence, Vincent choisissant des sièges qui leur permettraient de sortir rapidement et discrètement en cas d'alerte. Le train était presque vide. Séphiroth avait vu qu'il était presque dix-huit heures à l'horloge de la gare, mais il avait l'impression d'être encore la veille au soir, comme si la nuit de bataille qui venait de passer n'avait été qu'un long cauchemar.
"Yusui-san… elle vous a appelé…"
"Hamasaki. Makoto Hamasaki."
C'était le nom qu'il y avait sur son dossier de Turk, celui qu'il portait quand il était arrivé à Midgar à dix-sept ans.
"Un alias ? "
Son père eut un demi-sourire que Séphiroth ne reconnut pas et secoua la tête.
"Non. C'est mon nom. Celui que ma mère m'a donné."
Hamasaki. Il n'était pas sûr de ce que ça signifiait mais...
"Puis-je… emprunter ce nom de famille ? "
Cette fois son père se tourna vers lui, lui jetant un regard étrange, à la fois surpris et incrédule, avant d'hocher la tête.
"Bien sûr."
"Merci."
Et séphiroth se demanda presque immédiatement pourquoi il avait demandé ça.
Si, il savait pourquoi, il avait besoin d'une nouvelle identité pour s'intégrer à Midgar discrètement. Zéphyr conviendrait comme prénom, c'était suffisamment similaire à Séphiroth pour qu'il y réponde facilement, mais assez différent de son vrai nom pour que personne ne se doute de rien.
Mais il aurait pu prendre n'importe quoi d'autre comme nom de famille. Il aurait pu… Il aurait pu demander à Basch, ou Vossler, ou peut-être prendre n'importe quel nom dans le bottin… Il avait l'air d'avoir du sang wutan, c'est vrai, mais… Mais comment expliquer qu'il porte le même nom que son… que son pseudo demi-frère si c'était celui de sa mère et pas de leur… père.
Il aurait dû prendre Valentine...
Il jeta un petit regard discret à son père dans le reflet de la vitre du train.
Il souriait tout en faisant quelque chose sur son PHS.
Ce n'était pas grand-chose, cet étrange demi-sourire qui aurait presque pu passer pour une expression neutre chez le commun des mortels mais…
Valentine leva les yeux, interceptant le regard de Séphiroth qui détourna vivement le sien.
"J'ai contacté Elena," finit par déclarer son père en regardant à nouveau son écran, "on doit l'attendre près de la sortie secondaire."
"Très bien."
Le PHS tinta à nouveau et son père jeta un bref regard dessus avant de le tendre à son fils.
Elena : et dit à ton fils que r et u vont bien
Elena : le boss s occupe d'eux
"Merci."
"Ça ne te déranges pas qu'elle sache ? "
"C'est une Turk, elle aurait deviné de toute façon."
"Elle est beaucoup plus fine que beaucoup le pensent…" admit Vincent.
"J'ai… cru que vous étiez amants," admit Séphiroth.
"Oh, Minerva, sa mère me tuerait[2]," marmonna son père d'un ton qui pourrait presque passer pour inquiet.
Ils arrivèrent à la station du secteur 1, en surface et changèrent de train pour la navette express vers la Tour. Séphiroth fut impressionné de voir à quel point la ligne ultra moderne inaugurée quinze ans plus tôt s'était dégradée. C'étaient les petites choses de ce genre qui lui faisait réaliser les années qu'il avait perdues mais…
Mais son père n'avait probablement même pas connu la moitié de la Plaque, réalisa Séphiroth.
Il était… Il avait disparu à l'époque de l'achèvement du quatrième secteur. Se retrouver dans une ville presque entièrement souterraine avait dû lui faire un choc. Et pourtant, il n'en montrait rien, se dirigeant dans les rues sombres comme s'il l'avait toujours connue ainsi.
Ils arrivaient déjà à la Tour.
Mana, il ne voulait pas y retourner mais… Rufus et Umbra y étaient. Basch et Vossler aussi. Et il ne pouvait pas rester à Seventh Heaven, il n'y avait pas la place, Riku ne voulait pas le voir et...
"Zéphyr…"
Séphiroth se tourna vers son père.
C'était… étrange d'être appelé ainsi, peut-être que ça changerait avec le temps et l'habitude mais…
Mais en fait, ça lui semblait déjà naturel.
"Quand tout sera… plus calme...il faudra que…"
Il leva une main, repoussant nerveusement les cheveux qui lui tombaient dans les yeux avant de reprendre.
"J'ai beaucoup à te dire… Sur mon père… tes oncles… notre clan. Il faudrait… que nous en parlions."
Il avait un grand-père. Des oncles. Un clan entier.
Il avait cru son père orphelin et solitaire, il réalisait qu'il y avait… toute une famille derrière lui. Probablement tous morts depuis le temps, mais il avait une famille. Une histoire.
Ça lui donnait le vertige.
"J'ai un appartement à la Tour," reprit soudain Séphiroth, "quand… quand vous pourrez… Venez."
"Je n'y manquerai pas."
La porte de la sortie de secours déguisée qui servait d'accès aux Turks s'ouvrit à ce moment sur Elena et les deux hommes reprirent par réflexe leur attitude neutre, se tournant vers elle. Elle était en chemise, la manche droite relevée pour laisser place à une attelle de soutien et elle semblait fatiguée, mais à part ça, elle avait l'air en pleine forme.
"Bonjour, tous les deux ! Belle journée, n'est-ce pas ? "
"Tu aurais pu y rester," répondit Vincent avec un petit regard à l'attelle.
"Tu verrais l'état du type d'en face," rétorqua Elena.
"Grim, hein ? "
Elena croisa les bras comme elle put d'un air renfrogné.
"Dire que je venais d'accepter un rencard avec lui, je n'en reviens pas."
"Il a tenté le coup avec Cloud et Cid aussi."
"Et moi," ajouta Séphiroth.
"Traître, espion ET volage," ronchonna Elena, "je pensais avoir de meilleurs goûts en matière d'homme."
"Tu devrais te contenter des hommes wutan plus âgés," rétorqua Vincent.
Elena jeta un regard meurtrier à Vincent avant de se tourner vers Séphiroth.
"Sans offense Général, mais un jour, je vais flinguer votre père."
"Je sais pas vous," soupira Aérith en revenant de sa douche, "mais je refuse de bouger pour encore quelques heures."
Un chœur de grognements épuisés lui répondit et Cloud lui tendit une tasse sans un mot.
"Mais il faut que j'aille ausculter Riku, je peux aller dans votre chambre, Vincent ? "
"Aniki est pas là," intervint Yuffie, qui louchait avec détermination sur son PHS, branché à la prise la plus proche.
Aérith cligna des yeux et jeta un regard autour de la table, réalisant que Vincent et Séphiroth ne s'y trouvaient pas, mais que Riku y était, réveillé et achevant de nettoyer une assiette. Il s'était interrompu en plein mâchage à la mention de son nom, lui jetant un regard méfiant. Shera en profita pour glisser une tranche de jambon sous sa fourchette pendant que Cid lui remplissait un verre de jus de fruit.
"Oh, je ne t'avais pas vu, désolée ! Je suis Aérith, enchantée ! " s'exclama la guérisseuse en lui tendant la main.
Riku eut un bref mouvement de recul au geste brusque, jetant un petit regard à la main d'Aérith, puis à Cid, assis à ses côtés.
"C'est notre guérisseuse," expliqua Cid d'un ton calme et dépourvu de son ronchonnement habituel.
Riku hocha très doucement la tête et posa sa fourchette, essuyant sa main sur son sweat froissé avant de la tendre à Aérith.
"Je suis..." commença-t-il avant de s'interrompre quand ses doigts touchèrent ceux d'Aérith. "oh."
"Oui ? " continua Aérith avec un petit sourire paisible.
Il avait déjà la main aussi grande que la sienne, il serait au moins aussi grand que Vincent dans quelques années.
Mais la sensation sous sa peau, le flot de magie qui coulait dessous.
C'était comment quand elle touchait sa mère ou Séphiroth.
Il avait du Sacre dans les veines.
"C'est vous ! " s'exclama Riku.
"Moi ? "
"Vous avez fait fuir l'araignée au réacteur ! "
"La…" répéta Aérith pendant que Cloud s'étouffait avec sa bouchée.
"Le… vous savez," commença Riku en désignant sa tête de l'autre main, "vous… euh…"
La Calamité. Le Fléau Venu Des Cieux.
"Merci," balbutia Riku d'une voix plus basse, sentant le regard des autres sur lui.
"Je t'en prie. Comment tu te sens ? "
"Je vais bien," répondit rapidement Riku tout en se dégageant, reprenant sa fourchette.
Avec ses collègues et amis, ce genre de réponse leur aurait immédiatement valu un regard suspicieux et l'ordre de se rendre à l'infirmerie et maintenant, avec menace d'appeler leur famille / Reeve / Elmyra / autre figure d'autorité, à l'appui.
Mais Riku venait d'arriver à Seventh Heaven, de se réveiller d'un coma de plusieurs mois, après avoir été sous le contrôle d'Hojo et…
Et de la Calamité.
Il allait être au moins aussi nerveux que les jumeaux à leur sortie de Sin.
Elle lui rentrerait dans les plumes pour ce genre de réponse une fois qu'il serait acclimaté à eux.
La sonnerie d'un téléphone fit sursauter Riku mais Yuffie se contenta de décrocher à la vitesse lumière.
"Allo ? ! Squall ? "
"Alloooo Squaaaall," renchérit Zack d'un ton taquin en se penchant vers Yuffie qui lui fourra sa petite menotte en plein visage pour le repousser.
"Nan, c'est rien, c'est Zack qui fait le con, tout va bien ? ! "
"Yuffie," murmura Elmyra en montrant Marlène.
"Comment ça : 'qu'est-ce qu'on a encore fait comme connerie' ? De quoi tu parles ? "
"Yuffie ! " répéta Barret en bouchant les oreilles de l'enfant.
"Je comprends pas, pourquoi tu veux que je vienne te chercher à l'entr…"
Yuffie se redressa. Se tourna vers la fenêtre.
Zack fut suffisamment rapide pour rattraper le téléphone au vol, mais se cassa la figure de sa chaise dans le mouvement, alors que Yuffie était déjà lancée vers la porte d'entrée.
"Yuffie, tu es en pyjama ! " l'appela Elmyra pendant qu'elle ouvrait la porte.
Tout Avalanche la vit décoller d'un coup de pied, franchissant les marches du porche d'un seul bond.
"Yuffie, non ! " retentit la voix de Squall.
Il y eut le bruit de deux corps qui s'entrechoquent puis le rire de Seifer et Raijin venant de dehors, alors qu'une voix d'homme s'élevait.
"Ça veut dire qu'ils ont le droit d'entrer ? " demanda le trooper de piquet devant Seventh Heaven.
"Pas de panique : Ils vont bien ! " renchérit Seifer.
Riku se figea.
Il jeta un regard effrayé à Cid.
"Faut pas que Seifer me voit ! " siffla-t-il entre ses dents.
"Retournons dans la chambre," déclara Cid en finissant sa tasse, tendant la main à Riku.
L'adolescent hocha la tête, glissa un morceau de pain dans sa poche et suivit Cid, titubant légèrement quand il se releva. Aérith soupira mais acheva sa tasse et leur emboîta le pas, acceptant une boisson protéinée de la part d'Elmyra pour Riku.
"Je vais faire le chaperon," grommela Barret en se dirigeant vers la porte, attrapant un plaid du canapé au passage, "Yuffie ! Une princesse ne sort pas en pyjama dans la rue en hiver ! "
"Je suis en jogging ! " protesta la voix de Yuffie, "c'est décent ! "
"Tu vas choper froid ! " renchérit celle de Squall.
"Retour au train-train quotidien ! " lança Zack en se relevant pour s'asseoir près de son frère, posant le téléphone de Yuffie près de son assiette.
"Dommage, ça nous faisait des vacances," renchérit son frère.
Quand Séphiroth arriva aux appartements de Rufus, il trouva Tseng assis dans un fauteuil, à demi-assoupi. Toutefois, fidèle à la réputation des Turks, quand Séphiroth approcha, le wutan se redressa, soudain bien réveillé, brandissant son arme. Pour des non augmentés, les Turks pouvaient être des adversaires redoutables. Heureusement pour eux, et probablement pour le reste de Gaïa, le directeur Morrow avait toujours refusé qu'Hojo mette les doigts sur ses hommes.
"Général," salua Tseng en rangeant son cerberus.
"Je ne suis plus Général," rétorqua Séphiroth en refermant la porte. "Comment va Rufus ? "
"Il dort. Je dois le réveiller d'ici dix minutes," ajouta Tseng en jetant un œil à sa montre.
"Pourquoi ? "
Le Turk resta silencieux quelques instants avant de répondre, se levant de son fauteuil.
"Il a abusé de ses pouvoirs. Il n'existe pas de procédure médicale pour le traiter et Mademoiselle Falmis nous as conseillé d'agir comme en cas de commotions cérébrales."
"Il n'a pas de médecin ou de guérisseur ? "
"Pas officiellement," se contenta de répondre Tseng.
Séphiroth lui jeta un petit regard méfiant. Ayant tout juste eu une démonstration de la part de son père de la vérité façon Turk, il ne pouvait s'empêcher de se demander si cette réplique ne cachait rien.
"Et Umbra ? "
"Elle doit rester au calme et immobile encore un moment, le temps que ses muscles achèvent de guérir."
"Puis-je les voir ? "
Tseng hocha la tête et indiqua la porte de la chambre d'un geste, invitant Séphiroth à passer devant lui.
La chambre était sombre, les rideaux tirés, mais la vision augmentée de Séphiroth lui permit de discerner rapidement les deux formes étendues tête bêche sur le lit.
Visiblement, ni Umbra, ni Rufus n'avaient perdu l'habitude de dormir l'un sur l'autre. Umbra avait la tête sur la hanche de Rufus, et le jeune homme avait un bras passé par-dessus elle, le poing serré sur son tentacule.
"Elle s'est levée pour le rejoindre," remarqua Tseng avec un soupir.
"Bon courage pour les séparer," déclara Séphiroth.
Tseng ne répondit pas, se penchant sur Umbra d'abord pour vérifier ses blessures avant de tendre la main vers le front de Rufus.
"Monsieur ? "
Séphiroth vit Rufus bouger légèrement, accompagné du bruit de gorge qu'il faisait toujours quand il était réveillé en sursaut.
"C'est la dernière vérification, vous pourrez dormir pour de bon après," déclara Tseng, retirant un de ses gants tout en se tournant, cachant ce qu'il faisait à Séphiroth.
Séphiroth sentit quelque chose.
Comme un… il n'arrivait pas à le décrire autrement qu'une espèce de chatouille. Comme un insecte qui remonterait le long de son dos.
Puis Tseng se redressa en remettant son gant.
"Le Général est là."
"Je sais," souffla Rufus.
Tseng revint vers Séphiroth et le dévisagea quelques secondes avant de sembler se décider.
"Il peut dormir tant qu'il veut et probablement plus qu'il le veut. Je ferais monter un repas pour lui dans quelques heures. Il ne doit pas prendre de médicaments supplémentaires, ni abuser de ses pouvoirs. Je tacherais qu'il ne soit pas dérangé jusqu'à demain. S'il éprouve des douleurs ou des vertiges, appelez-moi."
"Très bien."
Tseng hocha la tête et se dirigea vers la porte, mais Séphiroth se tourna vers lui.
"Tseng ? "
"Oui, Général ? "
"Merci."
Le Turk hocha la tête, acceptant le remerciement avant de sortir de la chambre. Séphiroth écouta ses pas jusqu'à la porte de l'appartement, puis celle-ci s'ouvrir et se fermer, et les pas de Tseng disparaître à nouveau.
Avec un petit soupir, il retira ses bottes, puis son pull pour venir s'asseoir sur le lit, caressant la tête d'Umbra.
La Darkstar se contenta d'entrouvrir les yeux et se rendormit, rassurée de le reconnaître. Voir Umbra et Rufus aussi grands l'avait déstabilisé à son réveil. Ils avaient tous les deux étés si petits à côté de lui, mais elle devait être adulte maintenant, ou pas loin. Séphiroth tourna le regard vers Rufus et le vit, les yeux ouverts, à le regarder.
Tout va bien ?
"Oui, oui, tout est juste…" commença Séphiroth avant de s'interrompre.
Il n'avait pas entendu Rufus parler.
"Tu ne devrais pas utiliser tes pouvoirs."
Peux pas. Arrive pas. Sais pas…
"J'ai… du mal… à me retenir," finit par murmurer Rufus.
"Tu vas te faire mal."
"C'est bon, ça ne…"
Fait pas mal. Pas assez de monde.
"Qu'est-ce qui s'est passé ? "
"Scarlet."
Séphiroth fronça les sourcils. Scarlet ? La directrice du département de l'armement ?
"Elle est avec Hojo ? "
Rufus secoua doucement la tête, humectant les lèvres.
Séphiroth jeta un regard à la table de chevet et vit un verre et une bouteille. Il servit rapidement un verre à Rufus et l'aida à boire avant de le recoucher contre Umbra. C'était comme avant, au labo. Quand l'un d'eux revenait d'une expérience d'Hojo et que les autres l'aidaient comme il pouvait à se mettre à l'aise, à le soulager.
"Non… Elle…"
Sœur. Pseudo-sœur. Fille de Shinra.
"Elle a essayé... de profiter du chaos d'hier pour… Pour usurper la place de président."
"Scarlet est une fille Shinra ? "
"Hmm."
"Ça explique… tellement de choses."
"Surtout pourquoi… le vieux la gardait… sans la sauter."
"Merci de l'image mentale."
"Pas ma faute. Pour une fois," ricana Rufus avec une lueur malicieuse dans le regard.
Il leva les yeux vers Séphiroth, lâchant Umbra pour poser la main sur le bras de Séphiroth.
"Ton père…"
Pas l'homme en blanc. Pas le Président.
"Ça se passe... bien ? Mieux ? "
Séphiroth hocha la tête.
"C'est encore compliqué. Il est…"
Menteur. Voleur. Cachotier.
"C'est un Turk," acheva Séphiroth d'un ton fataliste.
Rufus sourit.
"Mais… il essaye… Il…"
"Il a… dans sa tête, il a vingt-sept ans... et il a un fils plus vieux que lui… d'un coup."
"Je peux le comprendre…"
Le chiot. Le Petit. Le Tout-Comme-Séph.
"Riku ? "
"Réveillé. Il a peur de moi."
Rufus soupira, cherchant le bras de Séphiroth à tâtons.
Ça ira.
"Arrête d'utiliser tes pouvoirs et dors," ordonna Séphiroth.
Chef de meute.
"Toi même."
La résilience des habitants de Midgar surprenait toujours Vincent, même après presque quarante ans (dix ans) à les connaître.
Leur ville avait été attaquée la veille par une armée de monstres, le combat avait été incertain, les dégâts considérables, mais une fois le pas de leur porte balayé et les réparations les plus urgentes faites…
Et bien ils avaient décidé de faire la fête.
Le temps que Vincent redescende sous la Plaque, des rassemblements improvisés s'étaient organisés, par famille, par immeuble, par quartier même. Des petits monstres avaient chassés ou pêchés et grillaient sur les foyers et les braseros dans les rues, des PHS avaient été branchés à des enceintes bricolées pour diffuser de la musique, de l'alcool plus ou moins illicites avait été sorti et partagé généreusement, certains jeunes et moins jeunes étaient en train de danser ou d'échanger des histoires à peine exagérées sur leur héroïsme de la veille. Plus Vincent avançait, plus il était arrêté par des cris, des voisins plus ou moins éméchés qui tentèrent de le convaincre de boire un coup avec eux, d'accepter des cadeaux, ou des propositions plus ou moins graveleuses.
Le taux d'alcool faisait visiblement des miracles sur les inhibitions déjà fort légères des taupes des Taudis.
"C'est très aimable à vous," s'excusa Vincent, "mais je dois rentrer."
"On sera là toute la nuit ! " s'exclama le vendeur d'accessoires en brandissant une bouteille de bière.
"Je transmettrai l'invitation," ajouta Vincent.
Midgar n'était pas sa ville, même si c'était celle où il avait vécu le plus longtemps. Et même pendant les neuf ans qu'il y avait passé en tant que Turk, il n'était pas resté au même endroit, changeant régulièrement d'appartement, de quartier, voire de secteur.
Mais il devait avouer qu'il commençait à s'attacher à ses habitants. Il ne pouvait qu'apprécier un peuple déterminé à survivre et à prendre du bon temps tant qu'ils y étaient.
Quand il parvint à Seventh Heaven, Cid se tenait sur le porche, accoudé à la barrière, fumant une cigarette, une bière posée sur la rambarde.
"Hey," fit Cid en le voyant approcher.
Vincent lui sourit, montant les quelques marches pour le rejoindre et s'installer à ses côtés avec un soupir.
Minerva, il était debout depuis… trois heures ? Seulement ? Mais il n'avait qu'une envie et c'était de s'allonger à nouveau.
"Ça ne va pas ? "
"Juste… fatigué, pas toi ? "
"Je suis vanné," admit Cid. "Séph ? "
"Il faut l'appeler Zéphyr," corrigea Vincent.
"Zéph," rétorqua Cid avant de tirer sur sa cigarette.
Vincent laissa échapper un petit rire. Même le terrible Général Séphiroth n'échappera pas au petit surnom à la Highwind il semblerait. Il se rembrunit cependant rapidement, se souvenant du désarroi qui avait traversé le visage de Séphiroth quand Riku s'était enfui de la chambre.
"Je... crois qu'il prend le rejet de Riku assez mal," déclara Vincent.
"Ce serait bien que la Rivière vous laisse un peu de temps pour digérer ce qui vous tombe dessus dans la famille," murmura le blond.
"Et Riku ? " reprit Vincent.
"Il a mangé et a commencé à s'effondrer à nouveau. Aérith est avec lui."
"Merci de t'être occupé de lui."
Cid haussa les épaules d'un air désinvolte, écrasant sa cigarette sous la rambarde pour ne pas laisser de trace sur le bois.
"T'en fais pas pour ça."
Un groupe de jeunes gens passa en criant et chantant dans la rue et Vincent se tut aussitôt, les suivant du regard avant de relever les yeux, croisant le regard de Cid. Debout près de lui, épaule contre épaule, il pouvait presque sentir la chaleur de son corps à travers son blouson. Il vit Cid le regarder d'un air pensif puis tendre la main, tirant sur l'écharpe qu'il portait.
"Hé. C'est pas mon écharpe, ça ? "
"Hm ? " fit Vincent en baissant le nez dessus.
Effectivement, c'était celle que Vincent lui avait volé, il y avait des mois de ça.
"Tu veux la récupérer ? " suggéra Vincent.
"Nan, garde-la, j'aime bien te voir avec."
"Tu ne préfèrerais pas me voir sans rien ? " rétorqua Vincent.
Cid manqua de s'étrangler avec sa gorgée de bière.
"Vincent Makoto Valentine ! " s'exclama Cid, moitié toussant, moitié riant. "Est-ce que tu es en train de flirter avec moi ? ! "
"J'ai perdu la main. Ça fonctionne ? "
"Comme si tu avais besoin de ça pour que…" commença Cid avant de s'interrompre, jetant un petit regard hésitant à Vincent.
"Pour que ? " reprit Vincent.
Ca faisait une semaine maintenant qu'il savait qu'il aimait Cid. Il n'avait pas vraiment eu l'opportunité d'en parler avec…
Non, ça n'était pas vrai. Il avait eu des opportunités d'en parler avec Cid. Même avec Shera qui veillait sur son frère comme une dragonne, même avec Yuffie qui ne le laissait plus seul depuis l'annonce du résultat du test, même avec Maître Cid qui l'avait appelé pour lui proposer de parler de quoi que ce soit qui rendait le Capitaine dingue à son sujet.
Il n'aurait eu qu'à attendre le soir, qu'ils se retrouvent seuls dans leur chambre, pour se glisser dans les bras de Cid et le lui dire mais…
Mais il n'arrivait pas à dire… comment dire…
"Tu… as réfléchit ? " reprit Cid d'un ton plus neutre.
"Oui."
Cid attendit.
Vincent détourna le regard, observant leurs voisins, dont un des fils de Madame Yusui, en train d'échanger haut et fort des théories abracadabrantes sur les squames qui avaient attaqués. N'importe qui pourrait les entendre, les voir, les…
Il sentit la main de Cid se poser sur sa nuque et frissonna.
"Ça ne m'aide pas à me concentrer, tu sais," murmura Vincent en fermant les yeux.
"Contente toi de parler. Réfléchis pas," rétorqua Cid.
C'était peut-être ça la clef du problème. Il réfléchissait trop.
La main de Cid était chaude.
Et il voulait qu'elle reste là. Il voulait continuer à la sentir se poser sur lui.
"Je te veux," murmura Vincent.
Il sentit la main de Cid se resserrer très brièvement sur sa nuque, comme par réflexe et entrouvrit les yeux, tourna à peine la tête vers Cid, pour ne pas déloger sa main. Cid le fixait sans un mot, les yeux écarquillés.
"Et ça me fait peur," avoua Vincent.
"Pourquoi ? " demanda Cid.
Qu'est-ce qu'il craignait au juste ? Ce n'était pas Midgar d'il y a trente ans. Ce n'était plus la ville où l'on pouvait être emprisonné ou tué pour avoir seulement regardé d'un peu trop près quelqu'un du même sexe.
Il pouvait voir un couple de jeunes femmes enlacés à quelques dizaines de mètres, dans les bras l'une de l'autre, échangeant des mots doux. Tout le monde dans la rue savait pour leur trio et personne n'avait jamais eu de parole insultante à leurs égards, à peine quelques plaisanteries sur le fait qu'il fallait cacher les beaux garçons à Jessie.
"Je n'ai jamais…" commença Vincent, "été en couple. Je veux dire, j'ai eu des amants, j'ai… eut des… arrangements avec d'autres Turks…"
Cinq ans avec Morrow. Trois avec Ash. Sans compter les périodes où ils avaient eu d'autres amants et amantes… mais ça n'avait jamais duré. Finalement, ça avait toujours été plus simple de s'arranger entre eux quand ils avaient eu envie de compagnie. Avec leurs missions, le danger de travailler pour Shinra à une époque où il essayait encore de s'imposer dans l'univers très fermé et un peu mafieux des marchands d'armes… Vincent n'avait jamais compris comment Trigger avait réussi à avoir une vie de famille. Et il avait vu comment ça avait fini.
"Mais… être officiellement en couple… vivre avec quelqu'un… Jamais."
"C'est ce qui te fait peur ? " reprit Cid.
Cid n'avait jamais dit qu'il ne voulait pas de lui. Plus de lui.
Même s'il avait été celui qui avait demandé de la distance, il n'avait jamais dit…
Mais Lucrécia n'avait rien dit jusqu'au moment où elle l'avait quitté, abruptement, sans qu'il ne voie rien venir.
"J'ai peur que tu me laisses seul," laissa échapper Vincent dans un souffle, "j'ai peur qu'un jour je me réveille et que tu ne sois plus là."
Parce qu'il ne voudrait plus de lui.
Parce qu'Hojo finirait pas trouver comment abattre Avalanche.
Parce que la Calamité était là, tapie dans la tête d'un Remnant, attendant de plonger ses griffes dans les habitants de Gaïa, dans les jumeaux, Aérith, Shera, Yuffie… Riku… Séphiroth… Cid.
"C'est ça qui me fait peur," admit Vincent à voix basse, si basse que Cid n'était pas sûr d'avoir bien entendu.
Vincent sentit la main de Cid lâcher sa nuque et retomber à ses côtés.
Sans réfléchir.
Il attrapa le poignet de Cid au vol.
Sans réfléchir.
"Mais je ne veux pas avoir peur."
Vincent se redressa, prenant une longue inspiration avant de se tourner vers Cid, sans lâcher sa main.
Sans. Réfléchir.
"Je veux," reprit Vincent, "je veux tout… Je veux être là quand Shera et toi construirez votre nouvel aéronef, je veux être avec toi quand tu passeras ta vie dans les airs, je veux surveiller tes arrières quand tu te bats, je veux aider Edgar et Balthier à te rendre dingue… je veux être là. Avec toi."
Voilà. Sans réfléchir.
C'était dit.
Cid le dévisageait avec surprise, la bouche entrouverte, cherchant ses mots.
"Vince… Makoto…"
"Prenez une chambre ! " lança quelqu'un dans la rue.
Cid détourna le regard avec un sursaut.
Le bois de la rambarde grinça sous la main démoniaque de Vincent.
Le ton du plaisantin n'avait même pas été… c'était une simple moquerie, une taquinerie comme les Midgariens en échangeaient cent par jour, une petite pique à un couple surpris en flagrant délit d'intimité… Mais Cid n'aimait pas afficher sa vie personnelle et… et…
"Merde," jura le blond.
Vincent était augmenté. Mais il ne s'attendait pas à ce que Cid se tourne brusquement vers lui et l'attrape par les épaules, l'attirant vers lui.
"C…"
"Chut," ordonna Cid avant de l'embrasser.
Il y eut des sifflets mais Vincent ne les entendit pas.
Il n'hésita qu'une seconde avant de saisir la ceinture de Cid, l'attirant plus proche de lui.
Sans réfléchir.
Il sentit une des mains de Cid retourner sur sa nuque, approfondissant le baiser.
Sans réfléchir.
L'autre main de Cid descendit le long de son dos avant s'arrêter au-dessus de ses reins, l'empêchant de s'éloigner. Comme s'il l'aurait voulu.
Minerva, que c'était bon de ne pas réfléchir.
"Je plaisantais la première fois," reprit la voix du chahuteur, "mais là, faut vraiment que vous preniez une chambre."
Vincent se contenta d'attraper la bouteille de bière (vide) de Cid et de la lancer dans la direction du petit malin.
Il y eu un bruit de verre cassé, et quelques rires, mais Vincent avait visé le sol, pas les passants. Barret lui arracherait les doigts s'il blessait un civil.
"C'est bon, je dis plus rien ! " ricana le moqueur.
Cid le lâcha, le laissant reprendre son souffle et le regarda longuement, les yeux pétillants.
"Toi... tu choisis toujours ton moment…"
"Tu n'aimes pas mon timing ? "
"Pas quand ton petit-fils dort dans notre chambre et qu'il n'y a aucune autre place de dispo dans Seventh Heaven actuellement," marmonna Cid.
Vincent laissa échapper un petit grognement de frustration. Il avait presque oublié…
Un bâillement lui échappa, provoquant un petit rire de Cid.
"Je ne crois pas que je serais bon à quoique ce soit, de toute façon," admit Vincent en posant son front contre le crâne de Cid.
"Eh, pareil," admit Cid.
Vincent hocha la tête, inspirant profondément l'odeur de Cid. Et la sienne.
"Et je sens le fauve," ajouta Vincent.
"Pas douché ? "
"Pas eu le temps avant…"
Il eut un petit geste des mains, sans vraiment les décrocher de la taille de Cid.
"Avant que le cirque recommence ? " suggéra Cid.
Vincent hocha la tête, déposant un baiser sur le front du pilote, parce que pour une fois, ses lunettes ne s'y trouvaient pas. Cid se laissa faire avec un soupir de contentement, qui se mua rapidement en grognement de frustration.
"Et puis j'ai… j'ai promis à Shera de passer la nuit avec elle…"
Vincent hocha la tête et desserra très lentement son étreinte.
"Elle en a besoin."
"Mais… on remet ça bientôt," promis Cid avec un sourire gourmand.
Les mains de Vincent se resserrèrent à nouveau sur les hanches de Cid et il lui fallut un gros effort de volonté pour qu'il le lâche.
"Donc... hm…" reprit Vincent d'un ton hésitant, "c'est… officiel entre nous ? "
Cid s'écarta d'un pas en se frottant la nuque d'un air embarrassé.
"Avec le spectacle qu'on vient de donner, ça sera probablement en première page des torchons demain," admit-il, "Laisse-moi… juste en parler à Shera d'abord."
Cid marquait un bon point et Vincent jeta un petit regard au toit d'en face, d'où leurs paparazzi les espionnaient régulièrement.
Il eut la surprise de voir Yuffie debout dessus, un appareil photo à la main dont elle effaçait la mémoire sous le regard las du journaliste en question. Elle tourna la tête vers Vincent et lui adressa un clin d'œil en levant le pouce.
"Après-demain, plutôt," rétorqua Vincent avant de guider Cid à l'intérieur de Seventh Heaven d'une main sur le dos.
Ils arrivèrent en plein milieu d'une dispute concernant les gains des paris.
Cid explosa.
Vincent tenta d'adresser un regard désapprobateur à leurs équipiers, mais sans vraiment y parvenir.
"C'est officiel, alors ? " s'enquit Yuffie en revenant de son effaçage de preuves, crochetant son bras à celui de Vincent.
"Tu as encore des doutes ? " rétorqua Vincent, provoquant un fou rire de Yuffie.
"Pas après la façon dont Cid t'a sauté dessus," rétorqua l'adolescente avant de poser sa joue sur l'épaule de Vincent, "mais sérieusement, je suis contente pour vous deux."
"Du coup, on est avant les jours Carbuncle, qui a gagné ? " demanda Cloud.
"Aérith," répondit Biggs en consultant un petit carnet.
"Comme d'habitude," soupira Zack en sortant son portefeuille de sa poche.
"Woh woh woh, "protesta Wedge, "doucement tout le monde ! Le pari concernait la date où ils se sont mis ensemble, pas le moment où ils nous l'annoncent ! Donc Vincent, tu peux nous départager ? "
"Vous aviez pariés sur la DATE ? " s'exclama Cid.
"Bah on se doutaient déjà tous que vous alliez finir ensemble, hein," rétorqua Zack, "même Shera."
Cid jeta un regard trahit à sa sœur.
"Me regarde pas comme ça, j'ai fait tout mon possible pour vous arrêter ! " protesta Shera en levant les mains d'un air innocent.
"Je vous ai déjà dit d'arrêter de lancer des paris sur la vie personnelle de vos collègues," grommela Barret de la cuisine.
"Je vais tous les tuer dans leur sommeil," marmonna Vincent.
"Ils te manqueraient," ricana Yuffie en le serrant contre elle.
"Oh, Vincent," reprit Shera avec un sursaut, "tu comptes en parler à Riku et Zéphyr ? "
Oh. Oui. Il devrait encore gérer ça…
"Vous m'écoutez attentivement ! " intervint Barret d'une voix autoritaire.
Tout le monde se tourna vers lui, intrigués par son intervention.
"Je vous interdit à TOUS de le dire à Riku et Séphiroth ! C'est à Vincent de le faire alors vous gardez vos bouches bien fermées à ce sujet ! "
"Oui, Barret," répondit Zack en se sentant visé.
"Je dirais rien," ajouta Cloud, "mais je promets rien pour Marlène."
Barret regarda sa fille, accrochée au cou de Cloud et qui regardait Vincent et Cid avec des étoiles dans les yeux.
"Vous êtes amoureux ? "
Vincent jeta un regard désarçonné à Barret qui soupira, venant soulever sa fille.
"Je vais lui parler," déclara Barret avant d'assener une petite tape amicale sur l'épaule de Cid, "mais je suis content pour vous deux. Même règles que pour Aérith et Zack au fait."
"Règles ? " répéta Vincent qui n'avait pas encore récupéré toutes ses capacités mentales.
"Bisous autorisés devant Marlène, rien de olé olé, mains au-dessus de la taille," expliqua Zack.
"Pas de bruit douteux dans les chambres quand elle est à Seventh Heaven," ajouta Aérith.
"Pas de flirt en mission ou devant les journaleux," précisa Cloud.
"Yuffie, l'appareil photo ? "
"J'ai effacé sa mémoire et fait pareil avec le PHS du journaleux," répondit Yuffie.
"Je t'en dois une."
"Ça tombe bien, Madame Yusui est en train de préparer des brioches au pahsana."
Une fois tout le monde calmé et Cid retourné avec Shera, Vincent s'attela à la corvée pour laquelle il avait été désigné volontaire.
Toute la vaisselle disponible de Seventh Heaven avait dû passer dans la frénésie culinaire d'Elmyra, mais en s'y mettant à deux, ils avancèrent vite.
"Comment va le Général ? " demanda Elmyra, qui séchait et rangeait les ustensiles au fur et à mesure.
"Aussi… perdu que moi, je le crains."
Elmyra posa sa main sur le bras de Vincent d'un geste amical, lui souriant gentiment.
"Les derniers jours ont été riches en émotions pour vous deux, n'est-ce pas ? "
Et comment…
"Ah… Elmyra, quand on parlera de lui… il vaut mieux éviter de l'appeler par son nom ou son titre."
La gouvernante hocha la tête d'un air entendu. Vincent ignorait où Reeve avait trouvé Elmyra et comment il l'avait convaincue de devenir la gouvernante d'une troupe d'élite, mais il ne pouvait que louer son choix. Rien ne la faisait ciller, à part les taquineries sur le couple qu'elle formait avec Barret, et elle était toujours prête à les remettre sur pieds à grands coups de boissons chaudes, de petits plats et d'attentions maternelles.
"Comment puis-je l'appeler ? "
"Zéphyr."
Elmyra haussa un sourcil puis eut un petit sourire amusé.
"C'est joli. C'est ton idée ? "
"Celle de sa mère," répondit Vincent avant de tourner la tête en entendant un pas léger descendre l'escalier.
Aérith entra dans la pièce de vie, volant quelques biscuits refroidissant sur la table avant de s'adresser à Vincent.
"Il parait que j'ai raté un épisode d'Amour, Gloire et Matéria ? " s'enquit-t-elle avec un sourire taquin.
"Je devrais te demander une portion des gains," soupira Vincent.
"Ça paiera ton cadeau Carbuncle," rétorqua-t-elle.
"Comment va Riku ? " reprit Vincent, changeant de sujet.
"Il dort. Il est en bonne santé, mais épuisé."
"Pas de séquelles ? "
La guérisseuse secoua la tête, son expression s'assombrissant.
"Qu'y a-t-il ? " demanda Elmyra en essuyant les dernières assiettes.
"J'ai… j'ai vu son… je l'ai vu quand Barret l'a… sorti du réacteur. Je ne comprends pas comment il a fait pour survivre."
"Son aile a repoussé," nota Vincent.
"Pas que ça. Il a plusieurs organes qui sont… qui se sont reconstitués. "
Elle grignota un petit biscuit en silence pendant que Vincent et Elmyra finissaient de ranger la vaisselle.
"Il a du sacre en lui," finit par déclarer Aérith, "au moins autant que moi. Séphiroth aussi. Mais…Il y a autre chose…"
"Minerva ? " murmura Vincent.
Aérith haussa les épaules avant de se redresser.
"Je vais rentrer à la maison," murmura Aérith, "j'en parlerais à Mama."
"Tu veux que je t'accompagne ? "
La jeune guérisseuse secoua la tête avec un petit sourire.
"Reste dormir, tu es épuisé. Et puis, les jumeaux m'ont fait promettre de ne pas sortir sans eux. Zack refuse de nous laisser hors de sa vue, Cloud et moi."
"A raison," marmonna Vincent.
"J'ai entendu ! " s'exclama Aérith avant de siffler entre ses doigts.
Une fois Aérith et ses gardes du corps sortis, les gains du pari empochés par la guérisseuse et la vaisselle finie, Vincent put prendre une douche qui resta chaude presque tout du long.
Il monta se coucher d'un pas las.
Il entendit Shera et Cid parler à voix basse quand il passa devant leur chambre. Il entendit même son nom.
Barret racontait une histoire à Marlène, déjà lui-même à moitié endormi, marmonnant plus qu'il ne parlait.
Yuffie parlait au téléphone, mais il n'arrivait pas à savoir avec qui.
Les lumières de nuit étaient de nouveau allumées quand il arriva dans sa chambre, mais celle de la pièce était éteinte et les rideaux tirés, faisant régner la pénombre. Riku dormait à nouveau sur son lit, dos au mur et enroulé dans plusieurs couvertures d'où seules sa tête et celle de Cait dépassaient.
Il effleura ses cheveux du bout des doigts et l'adolescent marmonna brièvement avant de se rendormir plus profondément.
Hojo n'avait pas remis la main sur Séphiroth.
Riku était vivant et en sécurité.
Cid était son amant.
Tout irait bien maintenant.
Tout irait bien.
[1] Non, non, y'a pas de faute d'accord, un œuf de chocobo est à peu près de la taille d'une pastèque. Elmyra doit les casser au marteau pour les cuisiner.
[2] En effet, et son père aiderait.
