Stiles était un idiot. Un putain d'idiot. Un être stupide qui avait cédé à certaines de ses envies. Un gémissement passa la barrière de ses lèvres tandis que le loup qui lui servait d'amant allait et venait en lui au gré de ses envies. Le plaisir le faisait frissonner et penser à autre chose. Oh oui pour ça, le sexe, c'était diablement efficace. Stiles était complètement ailleurs, seules les sensations qui le faisaient se cambrer comptaient. Comble du bonheur, ils faisaient l'amour dans le noir, comme la première fois. C'était l'obscurité qui permettait à Stiles de se déshabiller, elle également qui l'empêchait de céder à la panique. Il geint à nouveau de plaisir en sentant les caresses de Derek sur son corps. Ses mains allaient partout. Elles se nourrissaient de sa peau, se délectaient des frissons qui dressait ses poils, aimaient titiller les zones érogènes. Parce que dans ces moments-là, Stiles faisait plus de bruit. Et Derek aimait ses bruits. Pourtant, il savait que l'adolescent se retenait : il prenait donc un malin plaisir à repousser ses limites, il désirait que ses gémissements se multiplient. Il voulait l'entendre prendre son pied. Et le pire, c'était qu'il y arrivait. Stiles s'accrochait à lui, gémissait à n'en plus finir, griffait son dos sans ménagement, ses jambes se resserraient autour de la taille du loup. Et putain quel délice.

Comment Stiles en était venu à finir dans les bras du loup ? C'était simple. Après les cours, il s'était décidé à rallumer son téléphone et n'avait pu s'empêcher d'ouvrir le message que Derek lui avait envoyé. Alors qu'il comptait simplement lui laisser un simple « vu » sans répondre à la base, le contenu du message l'avait poussé à réagir autrement. Derek lui avait tout simplement proposé de se voir le soir-même, au loft, pour des activités dont il n'était pas utile de préciser la nature tant c'était clair. Bien évidemment, il avait précisé que Stiles pouvait refuser, cela n'aurait aucune répercussion. Il fallait qu'il ait envie. Et Stiles, au lieu de faire ce qu'il avait prévu, avait répondu qu'il était d'accord. Parce que, les cours étant terminés, il avait eu besoin de se vider la tête à nouveau. Faire semblant devant les autres, c'était épuisant et il avait besoin de se détendre. A ce moment-là, Stiles avait muselé ses peurs, hontes et angoisses au profit de son envie grandissante. Il voulait ressentir à nouveau ce plaisir qui avait étreint son corps entier. Goûter aux lèvres de son fantasme qui était désormais carrément plus qu'un simple fantasme : il était son amant, une réalité. Stiles avait également balayé ses réflexions d'un revers de main, sachant fort bien qu'il repenserait à tout le reste plus tard.

Là, il profitait, simplement. Le plaisir montait, s'intensifiait à chaque coup de rein. Et bordel, rien de mieux que baiser avec Derek pour ne plus penser à rien. Il en oubliait même ses soucis avec son corps, parce que la lumière était éteinte. S'il avait été plus en forme, il se serait sans doute volontiers fait la réflexion que le loup-garou voyait un minimum dans le noir, mais ce ne fut pas le cas. Stiles était en sécurité, protégé par les ténèbres de la nuit qui avait élu domicile sur Beacon Hills en cette heure tardive. Il avait le loisir de ne penser qu'au plaisir qu'il ressentait, qu'à ces sensations qui déferlaient en lui.

- T'arrête pas… Souffla-t-il difficilement.

Parce que Derek ralentissait le rythme et que Stiles ne voulait pas que ça se termine, pas déjà. Il ne voulait pas que son cerveau l'assaille avec ses dizaines de milliers de questions et réflexions. Il désirait simplement… Derek. Il avait besoin de ses caresses sur ce corps qu'il haïssait, de sentir son sexe aller et venir en lui à un rythme endiablé, d'embrasser cette bouche si tentatrice dont il avait si souvent rêvé. Lorsque Derek se mit à suçoter la peau fine de son cou et qu'il augmenta la cadence de ses coups de reins, ce fut l'apothéose : le plaisir que recherchait tant Stiles fut décuplé à un point où il ne put se retenir de crier. Il approchait de l'orgasme. Il se cambrait d'autant plus tandis que Derek continuait de maltraiter son cou. Nul doute qu'il en ressortirait de belles barques.

Stiles poussa un long gémissement qui en dit long sur sa libération contre le ventre de Derek. Cette proximité était un délice. Ce contact prolongé avec le corps du loup, un régal. Parce qu'il ne fallait pas oublier que Derek était un apollon et que la douceur de sa peau n'était plus à prouver. A peine griffée, déjà guérie.

Oui, avec Derek, Stiles prenait clairement son pied et ce genre de parties de jambes en l'air avait le don de lui faire oublier la plupart de ces soucis. En somme, ce n'était pas juste une libération du corps, mais aussi celle de l'esprit. Et là, Stiles n'avait pas autant l'impression d'être le garçon de joie du loup, en particulier parce que celui-ci avait agi différemment, cette fois. Il ne lui avait pas sauté dessus comme s'il n'était qu'un vulgaire bout de viande, lui avait demandé à quelques reprises ce qu'il voulait faire et si ça allait, s'assurant régulièrement de son bien-être sans faire baisser son excitation. C'était encore mieux que la dernière fois. Stiles était aux anges. Il se mordit la lèvre inférieure. Que ne donnerait-il pas pour voir la tête de Derek, le regard vitreux, tout son visage trahissant tout son plaisir ? Mais c'était mieux comme ça. Derek ne devait pas le voir alors tant pis. L'obscurité l'arrangeait trop pour qu'il sacrifie son impression de sécurité juste pour regarder Derek en cet instant. Dans ce genre de moments, Stiles aurait aimé apprécier son propre corps, juste pour ne pas avoir à se contenter de sensations.

Derek se retira doucement et Stiles retint un couinement de gêne. C'était toujours bizarre lorsqu'il sortait, c'était comme s'il laissait un vide derrière lui. Il fallait dire que l'engin avait de la présence et que sa disparition causait d'étranges sensations chez Stiles, à qui il ne tardait jamais ce moment. Pourtant, alors que Derek s'allongeait plus ou moins sur lui, Stiles sentait son sexe contre son bas-ventre et autant dire qu'il ne semblait pas avoir dit son dernier mot. Dans le noir, Stiles eut un rictus.

- Bah alors Sourwolf, on en a pas eu assez ?

Derek releva la tête vers l'adolescent et regarda celui-ci. Effectivement, sa vision lupine était efficace puisqu'il vit sans peine le demi-sourire qui donnait à son visage cette expression mutine qui avait tant d'effet sur lui. Clairement, ce petit côté sournois et provocateur l'excitait. De manière plus général, Stiles faisait naître en lui des envies difficiles à amenuiser. Ils s'emboitaient à la perfection et le corps de l'hyperactif avait ce petit quelque chose qui faisait craquer son loup à tel point qu'effectivement, l'envie restait là, tenace. Ce petit ton presque arrogant qu'il avait pris fit légèrement sourire Derek qui décida de le surprendre. Ni une ni deux et sans se soucier le moins du monde de la semence sur son propre ventre, le loup se redressa, attrapa les jambes de l'adolescent pour les maintenir bien écartées avant de se réenfoncer en lui d'un coup sec. Stiles gémit d'abord de surprise, puis de plaisir. Le vide était comblé. Et l'excitation, bien loin de retomber, parfuma largement son odeur sucrée.

- Tu penses tenir un autre round ? Demanda Derek, la voix rauque et le souffle court.

Il restait immobile, enfoncé en lui jusqu'à la garde, n'attendant que son feu vert pour continuer. Oh oui, il avait envie du jeune homme comme il n'avait jamais eu envie de personne : sans doute était-ce l'effet de la saison et de son abstinence beaucoup trop longue. Plus jamais Derek ne pourrait jeûner aussi longtemps. Il aimait trop ce qu'il ressentait et son loup lui avait bien fait payer en le rendant toujours plus tendu ces derniers mois. Pour autant, il fallait que Stiles lui réponde, et vite : le feu de l'envie qui le submergeait une fois de plus le tiraillait de toutes parts. Il fallait qu'il bouge, qu'il s'enfonce toujours plus loin en Stiles. Il voulait réentendre ces sons qui sonnaient si doux à ses oreilles, des sons qu'il aimait provoquer. Savoir que c'était lui qui mettait l'hyperactif dans cet état d'abandon satisfaisait son ego, il fallait l'avouer. Mais surtout, ça galvanisait sa part animale, d'autant plus que celle-ci était particulièrement difficile à contenter dans son entièreté. Stiles le comblait totalement.

- Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y, souffla Stiles, le souffle tout aussi court que celui de son amant.

Derek n'en attendit pas plus pour se retirer puis s'enfoncer sans aucune douceur. Si leur premier round avait été modéré par peur de blesser l'adolescent en voulant aller trop vite, Derek avait désormais besoin de lâcher son côté bestial et il considérait qu'après ce bel orgasme, Stiles était plutôt bien préparé. Mais le loup de Derek se retrouva bien vite frustré : comme précédemment, l'humain se retenait, modérant ses gémissements. Le bêta était parfaitement conscient de l'envie de l'hyperactif et sentait qu'il pouvait se lâcher. Alors, il prit son sexe en main et le masturba au même rythme que du va-et-vient incessant.

- Montre-moi que t'aimes ça, grogna Derek, désireux de l'y pousser.

Parce qu'il savait que Stiles avait envie de se lâcher. Il n'osait juste pas et Derek comptait bien remédier à cela. Au vu du rythme erratique du palpitant de Stiles et de l'excitation qui était majoritaire dans son odeur, nul doute qu'il parviendrait bien vite à ses fins.

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L'eau chaude le fit soupirer de bien-être. Prendre une douche à minuit était peut-être étrange, mais Stiles ne se voyait pas rentrer chez lui et dormir sans être propre. Il fallait dire qu'après trois rounds d'affilée, l'adolescent avait accumulé une quantité de sueur qui devait piquer les narines de Derek, sans parler de la quantité de sperme lâchée des deux côtés. En résumé, Stiles avait toutes les raisons du monde de la prendre, cette douche nocturne. Comme toujours, il faisait le minimum pour toucher sa peau et s'était servi parmi les gants de toilettes que le loup semblait jalousement stocker dans un de ses placards.

Pour le coup, Derek avait été fort sympathique. A la fin de leur dernière affaire, à peine la lumière avait-elle été rallumée que Stiles avait rabattu la couverture sur lui, l'air de rien. Le loup avait décidé d'aller manger un bout et lui avait indiqué qu'il pouvait se doucher s'il le voulait, il irait après lui. Derek était descendu à la cuisine et c'était à ce moment-là que Stiles avait bondi pour s'enfermer dans la salle de bain.

A bien y réfléchir, Derek ne pourrait pas l'aider à régler son problème ou du moins, pas comme il l'espérait. De toute manière, cet espoir était aussi stupide que mal placé. Pour être honnête, Stiles ne savait pas comment il ferait pour passer outre son souci. Néanmoins, il avait découvert autre chose. Avec Derek, s'il se laissait plus ou moins aller, il arrivait à se vider complètement la tête et il fallait dire que réduire son cerveau d'hyperactif au silence était un pur plaisir. Rares étaient les fois où c'était calme dans la caboche de l'adolescent. N'allait pas croire qu'il n'aimait pas ça : bien au contraire. La quiétude était une denrée rare à laquelle goûter était toujours aussi bon que frustrant. C'était délicieux, mais toujours trop court. En soi, Derek ne savait pas ce qu'il voulait. Alors, Stiles pouvait dire n'importe quoi qu'il pensait un minimum. Il devait également avouer que coucher avec le lycan était quelque chose de fort agréable d'une part parce que son amant était excellent, mais également parce qu'il était un fantasme vivant.

Alors peut-être que Stiles devait se laisser un peu aller et être moins sur la défensive avec lui. Peut-être que leur première entrevue concernant ce sujet s'était mal passée, mais leur rapports – autres que physiques – pouvaient encore s'améliorer et il était clair que Derek semblait faire quelques efforts là-dessus. Autrefois, le loup l'aurait sans doute directement jeté dehors. Maintenant qu'il commençait à bien le connaître, Stiles savait qu'il était désormais capable de lui proposer des trucs simples comme manger un bout ou bien se doucher, dans le cas présent. Si Derek faisait des efforts, pourquoi n'en ferait-il pas à son tour ?

Une fois lavé, Stiles se sécha avec une serviette qu'il avait prise au préalable et se vêtit comme il était arrivé. Il enfila son bas de jogging gris, son t-shirt avec, par-dessus, son sweat bleu marine. Stiles ne jeta qu'un léger coup d'œil à ses vieilles baskets noir et blanches usées. Tout en évitant soigneusement le miroir, le jeune homme se coiffa à l'aveugle à l'aide de ses doigts pour être un minimum présentable et retourna dans la chambre de Derek. Il lâcha un soupir en regardant le lit. Les draps noirs étaient, comment dire… Tâchés et poisseux. Dormir dedans relèverait de l'ordre du dégueulasse, pour le coup, parce qu'ils en avaient vraiment foutu partout. A cette pensée, Stiles réprima un léger rire et se rapprocha. Ce n'était clairement pas quelque chose qu'il avait l'habitude de faire en pleine nuit et surtout avec le lit de quelqu'un d'autre, mais Stiles décida qu'il n'avait rien de plus intéressant à faire. Bien vite, les taies d'oreiller, la housse de matelas et les draps finirent au sol. Après un passage éclair dans la salle de bain pour mettre tout ça dans le grand bac réservé au linge sale. Stiles ne se demanda même pas pourquoi Derek avait un truc aussi énorme alors qu'il vivait seul. Sans doute parce qu'autrefois, il hébergeait du monde et que les soirées de meute avaient régulièrement lieu ici, au loft. L'adolescent eut toutefois un pincement au cœur en imaginant le lycan vivre seul dans ce grand appartement. Stiles, lui, n'aimerait pas. Il aimait trop les contacts humains pour être seul. Pour éviter de déranger Derek qui faisait il ne savait quoi à l'étage du dessous, Stiles partit en expédition, fouillant tous les placards et armoires qu'il voyait jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. Ensuite, il alla tout simplement faire le lit tout en ignorant superbement la douce souffrance en bas de son dos, singulier rappel de ce qui lui avait donné tant de plaisir.

Alors qu'il était en train d'ajuster la couette, un raclement de gorge se fit entendre. Stiles sursauta et se retourna d'un coup vers l'entrée de la chambre. Derek le regardait, les yeux légèrement écarquillés et Stiles se mordit la lèvre inférieure non pas parce qu'il était en boxer et que le voir dans cette tenue lui faisait toujours de l'effet, mais parce qu'il n'avait tout simplement pas prévenu le loup qu'il changerait ses draps. Il ne lui avait même pas demandé, jugeant simplement que c'était dégueulasse et qu'il fallait faire ça maintenant.

- Tu… Commença Derek.

Assez gêné et soudainement envahi par une bouffée de stress, Stiles se redressa et le coupa :

- Ouais, bon je sais que c'est bizarre mais c'était dégueu. Y avait du sperme partout ! Je pouvais pas te laisser te coucher dans ce tas de futurs fœtus avortés. Pis c'était plein de sueur. Et puis aussi, t'étais en bas, je voulais pas te déranger, donc je me suis dis que j'avais qu'à chercher et que… Oui bon je sais ça peut passer pour une atteinte à la vie privée mais je te jure que j'ai rien fouillé ! Enfin si, j'ai fouillé, mais juste pour trouver tes putains de draps. Je suis plein de bonnes intentions ! Donc maintenant, tu… Tu… Tu vas arrêter de me regarder comme ça et tu vas me laisser rentrer chez moi sans me tuer, hein ? Tu peux faire ça ?

Stiles termina sa tirade en riant nerveusement. C'était ça d'agir sans se poser de questions, c'était si rare que ça lui faisait faire des conneries. Il prenait parfois des décisions inconsidérées et faisait ce genre de choses. Le stress l'avait totalement gagné, si bien qu'il avait parlé plus vite que d'ordinaire et qu'il s'était même mis à bégayer. Bien sûr qu'il savait que Derek ne le frapperait pas, néanmoins, la peur qu'il lui en veuille était là. Lui qui avait, un peu plus tôt, songé à faire des efforts pour améliorer leurs rapports commençait mal. A peine commençait-il à essayer des choses qu'il ruinait tout. Comme d'habitude. Concentré sur son stress et sa honte de s'être, finalement, laissé aller à aller un peu loin dans l'intimité de Derek, il ne remarqua pas l'air encore plus surpris du loup. Ce dernier ne savait pas s'il devait être en colère ou juste outré. Mais après tout, pourquoi était-il étonné ? Il s'agissait de Stiles. Pour autant, il lui enlevait une épine du pied : Derek savait qu'il devait changer ces foutus draps pour éviter de dormir dans… Ce lit précédemment sale, exemple type d'un moment de luxure bien arrosé. Pour être honnête, il n'en voulait pas du tout à l'adolescent, la surprise était simplement là. Lui qui s'était attardé à manger un quart de pizza en bas ne s'attendait pas à trouver son lit propre et fait.

Il passerait donc l'éponge pour cette fois. De toute manière, ce n'était pas comme s'il avait quelque chose à cacher. Néanmoins, il trouva la réaction du jeune homme quelque peu… Excessive. Etant un loup, il capta également facilement le stress dans son odeur.

- Calme-toi, Stiles, lui dit-il en s'approchant, les sourcils haussés.

Il finit par les froncer légèrement lorsque Stiles l'écouta et qu'il cessa de gesticuler avant de détourner le regard. Derek n'y avait pas vraiment fait attention lorsque le jeune homme avait débarqué chez lui suite à son message, mais… Ces vêtements lui allaient beaucoup trop grand. Stiles s'habillait toujours large, avec des choses bien amples mais là, ça l'était encore plus que d'ordinaire. Ces habits semblaient vieux, aussi.

- Désolé d'avoir peur de mourir, maugréa l'adolescent, le regard toujours baissé. Je peux rentrer dormir ?

- Tu as cours demain ? Demanda plutôt Derek, même si dire « aujourd'hui » aurait été plus juste compte tenu de l'heure.

Stiles releva un regard perplexe vers lui.

- Ma réponse aura-t-elle une incidence sur ma survie ?

Derek leva les yeux au ciel. Stiles restait Stiles et ce n'était pas demain qu'il allait changer.

- Non, soupira le loup. Réponds à ma question…

- Eh bien… Techniquement on est samedi donc en soi, à moins qu'ils se mettent à faire cours ce jour-là… Non.

- Bien. Tu restes ici, décida le loup. Il est tard et tu as l'air épuisé, tu ne vas pas rentrer maintenant.

Ce fut au tour de Stiles de hausser les sourcils. Bon, il se peut qu'il ait effectivement des cernes assez prononcés, mais tout de même, rien qui l'empêchait de conduire et c'est ce qu'il fit remarquer au loup qui balaya ladite remarque d'un geste vague de la main.

Quelques minutes plus tard, Derek était allongé dans son lit et attendait que Stiles le rejoigne. Il n'avait aucune envie que son invité ne dorme en bas sur le canapé et puisqu'il n'avait aucune envie d'y passer la nuit non plus, ils devaient se partager le lit tout propre. Cependant, Stiles surprit une nouvelle fois le loup, en lui demandant d'éteindre la lumière.

- Tu t'es même pas encore désapé, lui fit remarquer le loup.

- Je sais, répondit simplement Stiles en enlevant ses baskets.

A nouveau, son odeur de stress fut agrémentée d'un soupçon de honte, ce qui étonna une fois de plus le loup-garou. Le fait que Stiles lui demande régulièrement d'éteindre la lumière coïncidait étrangement aux moments où il se déshabillait et ce n'était pas la première fois. Néanmoins il était quasiment une heure du matin et le lycan n'avait aucune envie d'avoir un débat sur le sujet en cet instant : il céda donc facilement à la demande de l'adolescent qui commença à retirer ses vêtements dès lors que l'obscurité eut envahi la chambre. Avec sa vision lupine il vit les larges vêtements glisser au sol dans de légers bruits de froissement. Il haussa un sourcil. Tiens, Stiles avait décidé de garder son t-shirt, ce qui n'avait pas été le cas la fois d'avant, mais soit. L'adolescent chercha ensuite le lit à tâtons et se glissa finalement sous les draps, aux côtés de Derek qui n'avait pas cessé de le scruter tout du long, quelques interrogations naissant dans son esprit. Il n'en verbalisa aucune car après tout, ce n'étaient pas ses affaires.

Les deux hommes s'endormirent dos à dos, chacun de son côté, sans savoir que leur nuit serait un tantinet raccourcie.