Chapitre 10 : Skeeter !
Bien le bonjour !
Je suis désolée de la longue attente. J'ai eu un vrai passage à vide sans aucune volonté d'écrire, ni de faire grand-chose d'autres d'ailleurs. Je n'arrivais plus à me motiver. Mais ça va mieux ! (un peu)
Bonne lecture et prenez soin de vous en ces fortes chaleurs !
Important
Présence d'un personnage vraiment ignoble dans les deux premiers paragraphe : Bourrée de préjugés, raciste, sexiste, manipulatrice, égocentrique, narcissique.
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Rita Skeeter, journaliste phare de la Gazette du Sorcier, était énervée. Elle était même très énervée. Cela lui arrivait rarement. Elle aimait penser qu'elle était une personne patiente et calme. Cependant l'irrespect de ce sale demi-sang l'avait mise dans un état !
Raagh !
Ce sale petit cafard ! Il avait OSE lui claquer la porte au nez ! A elle ! Rita Skeeter ! Plus grande journaliste des îles britanniques !
La sorcière inspira profondément. Elle devait retrouver son calme. Après tout, elle avait un rendez-vous important pour lequel elle devait avoir un sang-froid impeccable.
La femme blonde poussa la porte crasseuse du pub glauque. Ce n'était pas quelque chose dont elle se vantait, mais Rita était une habituée des lieux. Le bar, situé dans l'Allée des Embrumes, était l'endroit révé pour retrouver ses contacts les moins… comment dire… glamour.
C'était avec l'un d'eux qu'elle avait rendez-vous. L'homme était un honnete sorcier, du moins honnête dans le sens où il était bien humain et non pas l'un de ces maudits sangs impurs ou pire un… hybride ! Il rencardait Rita sur bon nombre de secrets sordides et savait déterrer les pires horreurs sur les cibles, pardon, sujets de la journaliste.
Vêtu d'une robe sombre et d'un manteau brun à la capuche profonde, l'homme était déjà là. Rita s'installa face à lui, interpellant le serveur d'un claquement de doigt impérieux. Elle ordonna un whisky pur-feu sans glace, la seule boisson non frelatée de cet établissement, avant de porter toute son attention sur sa source.
« Que puis-je pour toi ? »
« Me vouvoyer pour commencer. Je te paye après tout. »
« Tu ne me payes clairement pas assez pour que je fasse semblant de te respecter. »
Rita crissa des dents. Cet homme était insupportable. Son irrespect était des plus irritants. S'il n'était pas aussi utile (et s'il ne connaissait pas AUSSI le secret de Rita), elle l'aurait détruit depuis longtemps.
« Quel est ton sujet ? » demanda à nouveau le sorcier.
« Les Potter. » répliqua sèchement Rita.
L'homme gloussa. Ses lèvres, unique partie de son visage non plongé dans les ombres, s'étirèrent en un rictus moqueur. Ses dents étaient trop blanches et la façon dont la lumière se reflétait sur ses canines mit Rita mal à l'aise.
« Les Potter ? Que s'est-il passé ? »
« Ce sale morveux m'a manqué de respect ! Il m'a fermé la porte au nez ! »
« Ce n'est qu'une porte », se moqua le sorcier. Rita poursuivit sans prendre en compte son interruption.
« Et lorsque j'ai finalement pu entrer, ce maudit gamin s'était planqué dans les jupes des Directeurs m'empêchant d'avoir une interview privée avec lui ! »
« Bouhou »
Rita fusilla l'homme du regard.
« Le Survivant a clairement un ego surdimensionné s'il pense qu'il peut traiter ainsi la presse ! J'aurais pu l'amener à un nouveau stade de renommée ! Après tout, il participe à un tournoi légendaire en tant que champion choisi de poudlard tandis que les autres compléments ont été sélectionnés par leurs pairs. Tant de drama à exploiter ! Imagine, un gamin de douze ans à peine, forcé de participer à des épreuves mortelles face à des concurrents majeurs ! J'aurai fait de lui une star ! »
« Tu te serais surtout servi de lui pour mettre ton propre nom en lumière. »
« Évidemment. » répliqua Rita, chassant le commentaire de son interlocuteur d'un geste agacé, « Mais c'est un faible prix à payer pour toute la gloire qu'il en aurait tiré. »
« Et tu veux te venger de cet… affront. »
« Oui. Potter veut jouer, on va jouer. Balance tout ce que tu as sur cette famille. Je suis certaine qu'il y a du croustillant. A propos de sa sang de bourbe de mère et cette famille de cafards qui l'élève maintenant. A propos de son débile de frère. Il y a forcément des choses à dire. » annonça Rita avec un sourire gourmand. Le survivant allait lui permettre d'atteindre la gloire absolue, qu'il soit d'accord ou pas.
« Non. »
« Quoi ? Comment ça non ? »
« Non », répéta le sorcier.
« Mais… »
« Nope. Si tu veux lancer de fausses rumeurs sur les Potters, vas-y, mais sans mon aide. Je ne veux pas finir brûlé. »
« Hein ? »
« Lockhard », jeta le sorcier comme si ce simple nom expliquait son refus absolu de lâcher ces foutues informations à Rita.
Alors que l'homme se levait en fouillant dans sa bourse, Rita comprit que rien n'allait faire changer d'avis son meilleur informateur.
« Tu es un lâche Jack. »
« Je tiens à la vie. »
« Tu perds une quantité d'argent phénoménal. D'autres que toi l'accepteront. »
« Grand bien leur fasse », conclut le sorcier avant de quitter le bar, laissant la journaliste seule.
Après l'humiliation du Survivant, voilà que sa principale source la trahissait !
Rita inspira profondément.
Elle devait garder son calme.
Les autres champions de cette saleté de Tournoi serait un exutoire parfait pour sa colère. Et une fois l'article sur le bureau de ce crétin de rédacteur en chef, elle poursuivrait ses investigations pour faire chuter ce sale demi-sang de Survivant. Et si elle trouvait au passage un moyen de détruire Jack sans se brûler les ailes… le monde serait parfait.
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Rita posa le point final de son article avec un sourire satisfait. Enfin, après des heures de relecture, elle avait atteint le summum de son art. Cet article était parfait ! Enfin, aussi proche de la perfection que possible.
Le sujet était idéal ! Pensez vous, le tournois des Trois Sorciers, compétition internationale où participaient les trois plus grandes et puissantes écoles du monde magique ! Une compétition connue de tous, interdite depuis des décennies et comble du bonheur avec le double de participants que prévu ! La foule était en ébullition, n'attendant que le récit de l'humble reporter qu'était Rita.
La journaliste s'était assurée l'exclusivité de l'événement de façon aisée. Les hommes étaient si prévisibles et faciles à manipuler. Grâce à cela, elle s'assurait de rester au sommet pour des mois et des mois.
Ah, c'était agréable comme sensation.
Cela aurait été encore mieux si elle avait réussi à avoir une interview spéciale avec le jeune Potter. La populace se serait arrachée les confidences du Survivant, malheureux petit sorcier de douze ans obligé de combattre des épreuves terribles et des concurrents bien plus doués et puissants que lui.
Rita avait déjà tout prévu ! Un paragraphe sur le passé tragique de Harry, sa volonté de vouloir rendre ses parents fiers, le poids des fantômes du passé pesant sur ses frêles épaules… Elle voyait déjà les ventes exploser…
Mais ce sale petit cafard s'était planqué derrière les Directeurs et son interview privée avait disparu en fumée. Privée de ce sujet de choc, la journaliste s'était rabattue sur le menu fretin : les autre candidats. Personnellement, elle se moquait allègrement de quelques culs terreux bouffeurs de grenouilles ou de ces sauvages vivant dans la fange, mais qu'est-ce qu'elle ne faisait pas pour augmenter les ventes de son cher journal…
La France avait été une très grande nation. Des Roi-Sorciers Francs aux Mages Soleil, ce pays avait produit parmi les plus grands sorciers et sorcières de tous les temps. Ils avaient le pouvoir, la puissance et la pureté.
Puis était venue la décadence. Entre la terrible Révolution et la débandade politique ayant suivie, il n'était pas si étonnant que les Français en arrivent à placer une hybride à la tête du pays.
Rita en frissonnait de dégoût. Merlin merci, la stupidité des bouffeurs de grenouilles n'avait pas dépassée la Manche.
Mais passons.
La France avait perdu de sa grandeur et tout y foutait le camp et clairement les championnes de Beauxbâtons en était la preuve ultime.
La première, Francine Dupond était juste une sang de bourbe étant passée suffisamment de fois sous la table pour avoir été sélectionnée par « vote » pour être la deuxième championne.
La seconde sorcière était encore pire que la compatriote. Elle n'était pas humaine. C'était une hybride de Vélane, une de ces créatures manipulatrices et nymphomanes qui volaient les hommes des honnêtes sorcières. Cette petite dinde devait être comme sa mère, une salope usant de ses charmes pour obtenir ce qu'elle voulait, pour la mère le pouvoir et pour la fille la gloire. Tss, elles n'avaient honte de rien.
Évidemment, si Rita avait écrit la vérité, son éditeur aurait rejeté son article. Alors avait traduit cela de façon "bien pensante" et "poli"... là encore c'était des sacrées conneries… Mais c'était la rançon de la gloire.
Rita n'étant pas stupide et connaissant les principes de tact et de discrétion contrairement à son amie d'enfance, du coup, elle avait enrobé cette hideuse vérité de quelques voiles bien pensants.
Après les deux dindes françaises, il avait fallu présenter les ahuris de l'Est. Au moins elle avait pu réutiliser son article d'août lorsque l'Irlande avait écrasé ces idiots de bulgares. Lynch était un débile ayant laissé le vif d'or à ce gamin qui avait fait la gueule tout le long de l'interview. De ce tournois, Krum qui n'avait pas grand chose pour lui mis à part un talent avec un balais, était le seul sang pur. Tous les autres compétiteurs étaient des demi-sang ou des hybrides.
D'ailleurs la seconde championne de Durmstrang était une demi-sang. Mais pire que tout… une Grindelwald ! Ah, ces yeux monstrueux avec un œil avec un iris si pâle qu'il se confond avec la sclère et l'autre si foncé que la pupille se noie dans l'iris.
Les photos de Bonzo mettaient trèèèès bien en valeur ces traits si terrifiants !
Bref, cette gamine était un monstre se cachant sous les traits d'un agneau, exactement comme son grand-père. Autant dire que Rita n'allait pas cacher cette sinistre vérité à son précieux lectorat. D'autant plus que son rédacteur en chef avait adoré cette anecdote ! Il lui avait assuré les premières pages ! Les ventes allaient exploser et le nom de Rita serait, une nouvelle fois, auréolé de gloire.
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Jack n'allait pas souvent dans le monde sorcier. Il l'avait même éviter avec une obstination remarquable durant des décennies.
Il en avait suffisamment soupé quand il était gosse. Il en avait vu les pires aspects grâce à sa connasse de mère. Cette idiote s'était faite engrossée par un type qu'elle avait été incapable de retenir puis foutre à la porte par ses parents pour avoir un gosse hors mariage.
Elle avait passé sa haine sur Jack. Violemment et souvent… Et avec encore plus de férocité lorsque Jack n'avait pas reçu sa lettre pour Poudlard.
Alors Jack avait fini par péter un câble. Il avait tué sa mère de façon absolument ignoble. Et il avait continué encore et encore, glissant dans le monde moldu lorsque les Aurors s'étaient un peu trop rapproché de lui.
Sa folie meurtrière avait stoppé brutalement lorsqu'un gars aux cheveux poivre et sel lui avait ouvert la jugulaire.
(Jack avait buté son créateur quelques temps après mais c'était une autre histoire)
BREF, tout cela pour dire que Jack n'allait pas souvent dans le monde sorcier. Il s'était même juré de ne plus y foutre un orteil. Mais quand le chef demandait quelque chose, on s'exécutait.
Le Patriarche de Jack était une foutue commère. L'Éventreur le lui disait souvent. Mordred en souriait avant de mettre une rouste à son bras droit.
(Oui, les vampires n'étaient pas tendres. C'était la vie. Ou la mort ? Techniquement, ils n'étaient pas vivants ? Si ? Ah, les débats philosophiques…)
En tous cas, depuis le réveil de Mordred, la grande purge et la propulsion de Jack comme héritier, il avait du retourner régulièrement dans le monde magique. L'Ancêtre voulait remettre au goût du jour son réseau d'informateurs et avait chargé Jack de s'en occuper.
L'Éventreur avait donc reprit l'habitude d'arpenter les ruelles sombres et mal famées des pires endroits du Londres Magique. Il avait aussi prit l'habitude de traîner ses savates au Café de la Goule. Il y vidait quelques verres de Sangdépices en plumant des satyres aux cartes avant d'effectuer les missions de son Patriarche.
« Hey, Boss, j'ai le journal ! »
Mordred tendit la main.
« Tu l'as lu ? »
« Question piège. Bien sur que non. Je tiens à la vie. Mais la première page… je pense que le contenu ne va pas te plaire. »
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"J'adore."
La voix remplie de sarcasme tira Harmony de sa lecture. Elle releva la tête de son livre de runes. C'était un ouvrage provenant de la très vaste bibliothèque de Ra's. Le Seigneur Liche était particulièrement calé en rune. C'était son média primaire d'expression magique lorsqu'il était encore humain. Il avait d'ailleurs déjà proposé à Harmony son aide lorsqu'elle passerait le cap et accomplirait l'ultime rituel des Maîtres-Runes.
"Qu'est-ce qu'il se passe ?"
Ginny, vautrée dans un fauteuil large, tendit le journal à l'Apprentie qui était allongée sur le tapis. Harmony l'attrapa et grimaça en voyant la large photo en couverture.
"Ça promet", commenta Harmony.
Ginny hocha la tête, visiblement partagée entre le dépit et l'amusement.
"Tu n'imagines même pas. Franchement, c'est tellement gratiné que ça en devient complètement perché."
Harmony ouvrit la Gazette du Sorcier et lu l'article en diagonale. Cela valait vraiment le détour. Et si elle trouvait cela divertissant, il y avait fort à parier que d'autres ne le prendrait pas aussi bien.
"Les champions vont enrager."
"Les autres écoles vont enrager", corrigea Ginny. "Les championnes françaises se font traiter de prostituées qu'en aux Bulgares… Krum est dépeint comme un demeuré tout juste capable d'utiliser un balai et sa compatriote…"
"Preslava Lada-Grindelwald", annonça Harmony.
"Oui, Preslada est décrite comme la réincarnation démoniaque de son grand père."
"Grand oncle. Elle ne partage pas de liens directs avec le mage noir"
"Ah ! et bien, un mensonge supplémentaire de la Gazette… Ma mère va hurler."
Harmony rendit le journal à sa meilleure amie. C'était agréable de retrouver Ginny. Elle était drôle et vive. Sa magie était puissante et, de façon étonnante, elle était absolument insensible à l'aura de Mort dégagée par Harmony.
Mis à part sa famille, les autres nécromanciens et certains sanguimages, cette aura dérangeait les êtres humains. C'était un fait. Harmony essayait de ne pas trop y penser et de ne pas laisser la solitude la blesser.
C'était dur.
Ginny enlevait ce fardeau de ses épaules de sa seule présence. Et cerise sur le gâteau, avec la jeune Weasley, venait Luna Lovegood. Le sang de son aïeule nymphe avait ressurgi avec force chez elle, l'immunisant à l'aura de la fille de la Mort.
"Aïe !"
"Tu étais partie bien trop loin !" rétorqua Ginny des étincelles crépitantes à l'extrémité de sa baguette.
Harmony hocha la tête. Il lui arrivait de se perdre dans ses pensées. Habituellement Maître Brook et Ulysse la sortaient de sa spirale avec plus ou moins de tact. Et en parlant de tact …
"T'as parlé à Mafalda Weasley ?"
Ginny grimaça.
"Comment es-tu au courant de cela ?"
Harmony sourit de façon mystérieuse. Elle pouvait dire la vérité. Les fantômes de Poudlard étaient de véritables commères et se battaient presque pour raconter leurs histoires à la fille de leur déesse. Mais très franchement laisser Ginny penser qu'elle possédait le savoir absolu était nettement plus amusant.
"Harmony !"
"Je sais, c'est tout."
Ginny ronchonna. Et finalement, devant le regard insistant de son amie, elle rendit les armes.
"Non. Je ne lui ai pas parlé."
"Pourquoi ?"
"Pourquoi ?! J'en sais rien !" Ginny se rassit dans ce large fauteuil qu'elle avait abandonné. "Je suis trop lâche. J'ai peur de ce qu'elle va me révéler."
Harmony serra la main de Gonny entre les siennes. La rouquine tremblait de façon imperceptible.
"C'est normal d'avoir peur."
"Je suis une Griffondor et…"
"Cette histoire de maison est une pure connerie. Entre le nom et la ressemblance physique, tu viens de découvrir qu'il y a un membre de ta famille que personne ne connaissait jusqu'à il y a deux mois. Et lorsque vous avez contacté tes parents, vous n'avez eu que des réponses foireuses. Ne fais pas cette tête, tu m'as fait lire les lettres et c'est de la grosse merde. Alors oui. Oui, c'est normal d'avoir peur. Le courage c'est savoir dépasser sa peur, pas ne pas avoir peur."
Le silence tomba dans la petite salle de musique que les deux amies avaient colonisée pour un après-midi. Ginny plongea son regard dans celui de la nécromancienne.
"Rappelle-moi quel âge tu as."
"Onze ans."
"Tu as la sagesse d'une sorcière dix fois plus âgée, c'est effrayant."
"C'est insultant."
"Et parfois tu as les réactions attendues de la part d'une enfant."
"Commente la pré-adolescente"
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Harmony déplaça son fou avant de relever son regard sur son adversaire. Harry lui tira la langue avec un froncement de nez assez ridicule. Il observa le plateau d'un air pensif.
La Fille de la Mort reconcentra son regard vers le petit animal qui zigzaguait entre les pièces retirées de l'échiquier. Elle tendit la main et caressa du bout des doigts la colonne osseuse d'une petite souris que Harry avait réveillée. Le petit squelette mordilla joyeusement les mains de la Nécromancienne avant sautiller jusqu'à son invocateur.
Harry déplaça une pièce avant de proposer la main à la souris. Celle-ci y grimpa et le Survivant sourit lorsque le petit animal se roula en boule dans sa paume.
« Tu as fais de vrais progrès, ô Chevalier », commenta l'Apprentie.
« J'ai eu un bon professeur, ô Héraut », répliqua le Survivant.
Harmony ricana. C'était elle qui avait formé Harry, lui montrant comment utiliser ce pouvoir qui dormait dans ses veines n'attendant que le bon moment pour se réveiller et exploser. Elle lui avait expliqué de façon sommaire avant de passer immédiatement aux travaux pratiques. La Fille de la Mort n'était pas pédagogue. Avec elle, c'était marche ou crève. Littéralement.
« Tu as continué de t'entraîner, c'est une bonne chose. »
« Léo m'a aidé. »
« Vous avez profané des cimetières ? »
« Nope. On a purgé les différentes demeures Black des multiples fantômes et spectres qui en hantaient les murs. Et on a parlé avec les squelettes dans les placards. »
Harmony gloussa. Toutes les familles avaient des squelettes dans leurs placards. Chez certaines, c'était très littérale comme expression. Les Mallard notamment étaient connus pour leurs machinations et leurs sombres secrets. Cela datait de quelques siècles, mais Harmony savait que si… lorsque elle briserait les scellés posés sur le Manoir Ancestral des Mallards, elle découvrirait bien des cadavres dans les placards. Hamony joua à son tour, capturant un cavalier de Harry.
"Mais assez parlé des morts. Tu es prêt pour la première épreuve ?"
"Ça ira", annonça Harry avec légèreté. "Et dans le pire des cas, j'ai encore deux semaines pour m'entraîner."
Harmony hocha la tête, peu convaincue. Elle avait interrogé les fantômes de Poudlard. Le Tournois des Trois Sorciers était foutrement dangereux. Il y avait eu des morts, parfois extrêmement brutales et violentes.
"Au pire Mère te relèvera."
Harry bougea une tour avant de relancer la conversation.
"Qu'est-ce que tu sais à propos du Chevalier ?"
"Le garde du corps de Fleur Delacour ?"
"Exactement."
"Que veux tu savoir ?" demanda Harmony en jouant.
Harry tapota le plateau des doigts. La souris squelette grimpa sur sa manche avant de sauter sur ses genoux puis glisser au sol. Hamony sentit la magie qui l'animer se dissiper alors que l'animal quittait la zone d'influence de Harry. Le petit cliquètement des os rebondissant sur le sol résonna aux oreilles de l'Américaine.
"Il n'est pas vivant, n'est-ce pas ?" demanda Harry à voix basse.
Harmony soupira avec tristesse. Elle acquiesça.
« Non. Mais il n'est plus mort non plus. »
Harry fronça les sourcils.
"Qu'est-il dans ce cas ?"
« Quelqu'un de piégé, incapable de mourir, que ce soit de sa main ou de celle d'un autre. Il est et il sera tant que le maléfice n'aura pas été rompu. »
Harry grimaça. Harmony le comprenait. L'éternité était terrifiante. Même les immortels pouvaient mettre fin à leurs existences s'ils le souhaitaient. Harmony elle-même rejoindrait un jour, d'ici des siècles, voire des millénaires, la demeure de sa Mère.
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Assis au sommet des tribunes, Remus piocha avec entrain dans le sceau de pop-corn. Il tendit ensuite le récipient à Harry qui attrapa une poignée de sucreries. C'était agréable de passer du temps avec l'un des fils de James et Lily. Surtout depuis que le lycanthrope avait convaincu le gamin d'arrêter de l'appeler professeur.
Leur place, situées plus haut que les but, leur offrait une vue sublime sur le match enragé qui se disputait. Poudlard contre Beauxbatons. Le premier match d'un tournoi aussi passionnant que celui des Six Sorciers.
Techniquement Remus n'était pas censé être au courant. Aucun des professeurs n'étaient censé l'être. Dans les faits Remus avait repéré Severus installé avec le Professeur McGonnagal dans une des tribunes. Son collègue vampire, Robert, était quelque part offrant de l'ombre et une vue sympa sur le terrain et plusieurs enseignants de Durmstrang étaient assis avec leurs étudiants.
Ce tournoi de Quidditch inter-école avait été organisé et était géré uniquement par les étudiants. Depuis la création du planning qui paraît il avait été complexe à faire, jusqu'à la gestion des arbitres en passant par les uniformes.
Harry avait raconté à Remus comment la nouvelle équipe de Poudlard avait manqué d'explosé en plein vol au sujet de leur uniforme. Il avait finalement fallu l'intervention des costumiers du groupe de théâtre pour mettre tout le monde d'accord.
« Je proposerai à Sirius de venir la prochaine fois », commenta Remus.
« Les matchs ne sont pas ouverts au public. »
Remus haussa un sourcil et pointa le reste du stade qui vibrait d'excitation.
« Au public extérieur », grommela le Survivant, attirant un sourire sur le visage du plus âgé.
« Ce tournoi n'existe techniquement pas, alors on repassera pour les règles. »
« Vous êtes un très mauvais exemple, professeur. Mais que fallait il attendre de la part d'un Maraudeur... »
Remus exclama de rire. Harry avait hérité du sarcasme de sa mère. Sur le terrain, la batteuse française fit chuter un des poursuiveurs de Poudlard de son balais d'un cognard bine placé. Le volume sonore explosa.
C'était une belle journée. La dernière tranquille avant la dernière ligne droite menant à la Première Tache du Tournoi des Six Sorciers.
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Mordred était vieux. Très vieux. Il était même carrément ancien comme aimait tant le dire Jack. Et si le druide devenu chevalier devenu vampire engueulait régulièrement son descendant pour son manque de respect, l'Éventreur n'avait pas tord.
Mordred avait dépassé le millénaire d'existence, ce qui le plaçait dans la catégorie des êtres les plus ancien parcourant la Terre.
Il y avait une règle immuable régissant l'existence des non-morts : avec le temps venait la puissance. C'était un fait et rien ne pouvait s'y opposer. Plus un non-mort était vieux, plus il était puissant et en conséquence, plus il était dangereux.
Mordred était déjà magiquement très puissant de son vivant et ce potentiel n'avait cessé de croître dans sa mort. Autant dire qu'il faisait partie aujourd'hui de ces êtres magiquement si développé que rien ne pouvait vraiment les affecter. Ce qui expliquait sa facilité déconcertante à pénétrer les barrières de Poudlard. Les protections n'avaient offert qu'une résistance minime au vieux vampire. Le plus compliqué avait été de ne pas les briser mais de réussir à les traverser sans les abîmer et en les refermant derrière lui.
Marchant dans les ombres, Mordred remonta la trace du jeune vampire français qui habitait actuellement Poudlard. L'homme, un bébé par rapport au druide, avait envoyé un présent à Mordred lors de son arrivée en Angleterre. C'était une coutume à laquelle tous les Vampires se pliaient lorsqu'ils étaient en visite sur un territoire autre que le leur.
Glissant dans cette dimension chaotique qu'étaient les Ombres, Mordred évita le Château en lui-même et se rapprocha du stade de Quidditch. Il pouvait sentir l'excitation de centaines d'humains, l'odeur acre de leurs sueurs roulant sur sa langue tandis que les battements rapides de leurs cœurs chantaient à ses oreilles.
Robert Trocard était installé dans un couloir ombragé dont l'extrémité lumineuse débouchait sur le terrain. De là il avait une bonne vue sur le balais des joueurs tout en étant protégé des rayons du soleil. Mordred le rejoignit et coula hors des Ombres, son corps retrouvant sa solidité alors qu'il
s'extirpait de l'étreinte aimante des ténèbres.
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Pour quiconque observant le match, les joueurs n'étaient que des traînées de couleurs bleus et grises se poursuivant à toute allure, changeant de direction brusquement telles des feuilles dans une tempête.
Pour Robert, les joueurs étaient parfaitement visibles, chaque détail de leurs balais, de leurs uniformes ou de leurs visages déformés par la rage de vaincre. Leurs actions, si vives pour l'œil humain était si lente et prédictible pour Robert… L'avantage et inconvénient d'avoir abandonné l'humanité depuis longtemps.
Alors que l'un des poursuiveurs de Poudlard, vêtu d'un bel uniforme argenté flambant neuf brodé du dragon noir qui, selon la légende, dormait sous l'École anglaise, passa la défense du Gardien de Beauxbâtons habillé de bleu pale, le professeur français senti quelque chose le titiller à l'horizon de sa sphère de sensibilité.
Robert détourna le regard du lumineux terrain de Quidditch, concentrant son attention sur les ombres l'entourant. Semblant couler hors des ténèbres une silhouette se matérialisa à ses cotés. L'homme jeune et beau avait un visage anguleux, d'épais cheveux ébènes et d'incroyables yeux couleur menthe à l'eau. Robert ne l'avait jamais vu et pourtant il savait exactement qui il était.
« Père Fondateur », salua Robert avec une révérence. « J'espère que mon présent vous est parvenu »
« Prince », répondit l'homme avec une inclinaison de la tête. « Ton offrande m'est parvenue et fut appréciée. »
Robert esquissa une petite moue.
« Je suis le sixième enfant de ma Mère, ce qui me place bien loin du trône. Si l'on part du principe qu'il y ai une ligne de succession. »
Mordred sourit, dévoilant des dents blanches et tranchantes.
« Il y a des lignes de successions. Qui sont régulièrement réorganisées par des descendants envieux ou par des ascendants dépités par leurs progéniture. »
Robert prit sur lui pour ne pas laisser transparaître sa peur. Il se souvenait très bien du réveil du Septième Père de leur race. Mordred avait purgé la Ruche de Londres et en avait reprit les rênes avec fermeté. Il avait massacré une bonne partie de ses descendants, agissant avec une violence toute particulière avec ceux s'étant alliés avec les deux Mages Noirs de ce siècle. Au final, seul un petit tiers des Vampires Celtes avaient survécu au réveil de leur ancêtre.
Le « Il était temps ! » lancé par Léonard lorsque la nouvelle était arrivée en France faisait encore frémir Robert. D'un autre coté, Léonard n'avait pas tord. La Ruche de Londres était moribonde, empoisonnée par ses propres membres et le retour de Mordred allait lui permettre de repartir sur des bases saines. Cependant cette purge posait la question de l'actuel Héritier de Mordred...
« Mais je ne suis pas là pour discuter succession », poursuivit Mordred.
« Père Fondateur ? » questionna Robert, un peu perdu de recevoir cette visite.
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Mordred laissa ses lèvres esquisser un sourire prédateur. L'incompréhension du petit prince était touchante. Le vampire-druide s'approcha, son visage avenant devenant prédateur. Ses yeux luisirent, assez littéralement, d'un éclat dangereux. Ses mains froides glissèrent sur les épaules du vampire français avant d'encastrer ses poignets dans une étreinte indestructible.
« Les Potter sont à moi. » souffla presque avec douceur le Père Fondateur.
Il caressa avec une certaine tendresse la joue glacée du petit prince français. Robert Trocard, enseignant de Beauxbâtons était un descendant direct de Léonard par sa créatrice. Cela lui accordait un certain poids sur la scène politique vampirique. Mais cette présence n'était absolument rien face à celle de Mordred. (La présence de Léonard n'était rien face à celle de Mordred).
L'Empereur-Dieu Celte pouvait, s'il le souhaitait, détruire ici et maintenant le professeur.
Bien sur les humains allaient gueuler un peu, mais chez les Vampires… Mordred était un des Fondateurs de leur race, un Empereur-Dieu marchant parmi les siens. Seuls les autres Créateurs avaient le pouvoir de punir Mordred et encore, il fallait qu'ils s'unissent pour le faire. (Et de l'histoire des Vampires, les Sept Fondateurs ne s'étaient réunis qu'à quatre occasions et ne s'étaient accordés sur quelque chose qu'une seule et unique fois).
Cependant Mordred ne souhaitait pas la mort de Robert Trocard. Celui-ci était intelligent. Il avait du potentiel.
« Les Seigneurs Black et Potter n'ont pas mon intérêt. » annonça sobrement l'enseignant français.
« Rares sont ceux possédant cette information. » siffla Mordred avec un rien de menace.
« Rares sont ceux possédant le don de lire les Auras. C'est une particularité de ma famille maternelle qui s'est réveillé chez moi lors de ma transformation. Ce secret est sauf. »
« Bien. Très bien. »
« Puis-je demander pourquoi vous accordez tant d'intérêt au Survivant et à sa famille ? »
Mordred esquissa un sourire en coin. Ce petit était intelligent, possédait des dons intéressants et avait de l'audace. Le Druide-Vampire comprenait mieux ce qui avait poussé sa créatrice à le transformer.
« Tu peux demander. Et je peux ne pas répondre. Sache juste que ce n'est pas sa qualité de Survivant qui a piqué mon intérêt. »
Mordred se foutait bien que Harry Potter soit le Survivant ou que la magie de son frère ait de si troublantes similitudes avec celle de Merlin. Non, ce qui intéressait Mordred était leur lien familial avec Pétunia et Marc Granger.
Après tout l'Empereur-Dieu Celte avait fait de Pétunia et (par ricochet des liens maritaux) de Marc les nouveaux Gardiens-liges de Camelot. Cela ne se faisait pas de ne pas garder un œil sur les plus jeunes enfants du couple.
Surtout lorsqu'ils étaient voués à de si grandes choses.
