Chapitre 21 :

Monstre ou héros

Il fallut du temps pour analyser le noyau de donnée trouvé dans l'épave klingon. Un temps pendant lequel on resta attentif, mais calme, Harias s'assurant que tous allaient bien sur son vaisseau. Il alla faire le tour de ses équipes pour en être certain, se faisant rassurant et assuré pour les tranquilliser. Il fut sur tout les fronts, guidant les analyses, collectant les informations, veillant à leur sécurité… Et finalement, son équipe fut prête à faire un rapport. Il les convoqua tous sur la passerelle, Burnam et Landry arrivant avec eux, Stamets et Tilly les accompagnant. Ce fut son numéros deux qui prit les choses en mains pour faire le rapport :

- Cet univers est l'antithèse du nôtre capitaine, commença-t-elle. Première surprise, ce noyau de donnée klingon était fusionné avec une technologie vulcaine, révéla-t-elle. Et cela pour une raison simple : ici, toutes les civilisations post-distorsion que nous connaissons à la Fédération et qui sont présentes ici sont alliées. Elles forment une résistance qui s'oppose à la société dominante : l'Empire Terriens, les humains. C'est une société fasciste, raciste et xénophobe dirigée par un empereur sans visage. Ils sont violents, cruels, tuent à tour de bras et dominent tout par la force. Ils exterminent tout leurs opposants et sont passés maître en matière de tortures, de châtiments douloureux et de peine de mort.

Longuement elle détailla un empire sanglant et despotique qui choqua tout le monde sauf lui et Khan familiers de ce genre de chose.

- La rébellion, composée de tout les peuples nons-humains, tente de les renverser mais ils ne sont pas très efficaces apparemment, continua-t-elle. L'épave que nous avons trouvé a été détruite par un vaisseau de l'Empire. Leur technologie est pour ainsi dire la même que celle de Starfleet. Même les vaisseaux ont les mêmes noms que les nôtres à l'exception que leur désignation commence par ISS et non USS pour des raisons évidentes.

- Et c'est cet Empire qui a ce réacteur qui nous pose problème ? s'amusa Khan en s'attirant un regard lourd de tous. Cela promet d'être intéressant, ricana-t-il. Ils refuseront d'arrêter ce réacteur capitaine. Vous le savez comme moi.

- Oui mais il faut quand même tenter la négociation avant d'aller plus loin. Des informations sur ce fameux vaisseau palais ?

- Seulement son nom : l'ISS Charon, répondit Landry. Mais rien d'autre et aucun moyen de le localiser.

- Il y a aussi un Discovery dans cette réalité, intervint Burnam. Nous pourrions nous faire passer pour eux, entrer en contact avec l'Empire grâce à cela.

- Connaît-on le statu du Discovery de cet univers ? demanda le capitaine.

- Non, répondit numéros deux. Mais aux dernières nouvelles, il était en service et ici, c'est le cadet Tilly le capitaine.

- Une version maléfique de moi d'ailleurs, remarqua celle-ci mal à l'aise.

- Avez-vous trouvé d'autres identités qui correspondent ? demanda-t-il avec curiosité.

- Beaucoup oui. Presque tout les humains du vaisseau en réalité, annonça Landry. Tout nos doubles sont là, engagés d'une manière ou d'une autre.

- Des informations sur Lorca ? questionna-t-il alors.

- Oui monsieur. Le Lorca de cet univers a visiblement été un officier de l'Empire Terriens très proche de l'Empereur avant qu'il ne tente de prendre sa place, de le tuer.

- Tiens donc, soupira-t-il.

- Il a échoué et il a été pourchassé par l'Empereur en personne pour ce crime mais aussi pour le meurtre du capitaine de l'ISS Shenzou, Michael Burnam, fit-elle avec un regard pour elle. Burnam, dans cette réalité, est la protégé de l'Empereur, son corps n'a jamais été retrouvé. Lorcas l'aurait tué d'après les informations que nous avons obtenu. Il a été pourchassé avec son vaisseau, le Buran et il est dit qu'ils ont été détruit dans une nébuleuse, par le vaisseau de l'Empereur.

- Le vaisseau du réacteur mycélien, posa-t-il. Il a dû se passer quelque chose à ce moment qui a envoyé Lorca chez nous. Mais ça, ce n'est pas important. Qu'on veille à ce que Lorca ne sorte pas de sa cellule et qu'on le garde à l'œil. Si tout cela est bien la vérité, j'imagine qu'il n'a pas perdu ses ambitions et qu'il voulait se servir de notre Discovery pour renverser l'Empereur à son retour.

- C'est tellement pathétique, fit Khan.

- Pardon ? fit Cornwell.

- Tout ça, dit-il, cet Empire, cette rébellion et cette histoire sont pathétiques. Ils se croient puissants mais ce ne sont que des faibles incompétents pour tenir un empire. Ils se détruisent tout seuls, s'amusa-t-il. Quand à cette rébellion incapable à eux tous de se battre décemment. Pitoyable. Et cette ambition de Lorca à vouloir devenir l'empereur d'une telle farce est pathétique.

- Cette farce a fait des victimes par millions et est d'une cruauté sans pareil, rétorqua Burnam furieuse et aussi froide que tous à l'égard du discours de l'augmenté riant légèrement.

- Sans pareil ? releva-t-il. Moi et le capitaine Harias pourrions vous citer des exemples pires encore, dit-il en surprenant tout le monde. Il n'y a que la zone d'influence qui est plus grande ici. Cet empire est une blague qui va échouer toute seule. Ce qui n'est pas drôle ici c'est qu'ils nous entraînent avec eux. C'est une tentative de tyran incapable.

- Khan, soupira Harias, je peux comprendre votre amusement mais je suis le seul ici à comprendre.

- Je le sais et je me fiche de ce qu'ils pensent, répondit-il en désignant les autres. Vous savez que cela ne me touche pas comme cela révolte des membres de la Fédération comme eux.

- Et là encore je comprend mais comprenez leur révolte. Vous pouvez vous moquer de cet empire et de cette réalité si ça vous amuse mais ne vous moquez pas d'eux, pria-t-il. Je comprend votre colère à tous, remarqua-t-il ensuite, mais ce qu'il se passe dans cet univers n'est pas de notre ressort. Nous ne sommes malheureusement pas en position d'y faire quoi que ce soit et notre priorité est plus importante encore. Ce genre de chose existe partout même chez nous. Il n'y a que l'ampleur galactique de la chose qui soit notable ici. Mais Khan a raison, il y a eu et il y a toujours pire que cet empire même chez nous. Nous ne devons pas perdre de vu notre objectif. Le reste n'est pas de notre volonté aussi cruel que cela puisse vous paraître. Nous n'avons pas le choix et on ne peut pas tout faire.

- Vous avez raison capitaine, approuva Christopher. Donc il nous faut trouver le Charon et entrer en contact avec cet Empereur.

- Pas nous, intervint Khan. Le capitaine Harias et moi au mieux, sinon, nous sommes tous perdus, sourit-il. Vous, vous ne feriez qu'aggraver les choses et vous ne vous en sortiriez pas, dit-il en s'attirant l'hostilité générale.

- Ce que Khan essaie de dire, intervint Harias, c'est que vous tous ici n'avez aucune idée du psychisme de gens tel que cet empereur semble être. On ne négocie pas avec ce genre de personne comme on apprend à négocier à Starfleet. C'est très différent. Vous n'avez pas l'expérience de despotes et de tyrans de cette sorte. D'autant plus que nous ne sommes pas du tout en position de force ici et qu'il faudra être très prudent. Nous n'avons pas le poids de la Fédération et de Starfleet derrière nous et très peu de marge de manœuvre. Ce que Khan voulait dire, à sa façon, c'est que vous avez de la chance, dit-il en surprenant tout le monde. La chance de ne connaître ce genre de personnage que de manière théorique à travers l'histoire et les enseignements, pas à travers votre expérience personnelle. Ce qui est mon cas et le sien et que je ne souhaite à personne. Mais il a aussi raison sur le fait que lui est moi sommes certainement les mieux placés pour aller négocier avec eux. Il n'est pas dans l'ADN de Starfleet, dans votre ADN, de faire preuve de violence, de manipulation, de cruauté, de duplicité, de ruse, de tromperie, de rapport de force… Et c'est très bien, mais face à ce genre de personnage, il faut savoir le faire et surtout, surtout il faut que ceux qui nous font face ne doutent jamais que l'on peut être plus sanglant et plus cruels qu'eux. Cela n'a pas besoin d'être vrai mais il faut être convainquant et ce n'est pas simple. Pour l'être, il faut, soit être comme eux, soit l'avoir subi assez pour pouvoir le reproduire. C'est notre cas, dit-il en regardant l'augmenté, et ce n'est pas enviable.

Il s'arrêta un instant, le silence lourd sur la passerelle alors que tous l'observaient. Il reprit alors :

- Si Khan et moi avons pu vous apprendre si efficacement à vous battre et vous défendre, c'est parce que nous avons passé une bonne partie de nos vies à affronter des gens de cette sorte. Les affronter, dans tout les sens du terme, quand on n'est pas en position de force face à eux comme nous aujourd'hui, s'apprend en leur survivant. Vous avez la chance, en temps normal de pouvoir compter sur Starfleet et tout nos camarades, votre morale et vos principes, pour affronter des obstacles de ce type et c'est très bien. C'est ce qu'il y a de mieux et de plus beau. Mais nous sommes seuls dans cette mission et pas du tout en position de leur faire face comme Starfleet le ferait normalement. Là, pour pouvoir ne serait-ce que leur parler et entamer une négociation, il faudra être capable de leur faire peur. Ce genre d'empire qui règne par la peur, qui se construit dans la peur, s'affaiblit lorsque la peur le prend lui même. C'est le seul moyen d'attirer leur attention et de peut être obtenir quelque chose mais ce n'est pas une attitude que vous pouvez tenir. Contrairement à nous, dit-il en échangeant un regard avec Khan. Des organisations et des idéologies comme la nôtre sont jugées par des gens comme eux comme faibles, ridicules, pathétiques, sans intérêt, stupides… et par conséquent, la seule chose qu'ils feront face au comportement normal d'un officier de Starfleet, c'est rire, vous abattre sur le champs ou vous capturer pour vous torturer et ensuite vous tuer. Le tout sans jamais écouter un mot de ce que vous direz. L'enseignement et l'expérience de Starfleet ne vous sera d'aucun secours ici.

- Alors quoi ? fit Burnam. Il faut devenir des monstres comme eux ? fit-elle agacée.

- Oui et non, répondit-il. Il faut rester qui nous sommes plus que jamais mais eux, ils doivent croire l'inverse et ce n'est pas quel que chose qui est facile à simuler. Il n'est pas facile non plus de tenir le bon chemin pour être crédible et il n'est pas facile de faire en sorte qu'ils y croient suffisamment pour obtenir ce que nous voulons sans devenir monstre nous même. Dans tout les cas, si la personnalité de cet Empereur ainsi que le fonctionnement de son empire se confirment, il y a peu de chance pour qu'une solution pacifique puissent être trouvée.

- Ils ne comprendront que la force et la contrainte, la peur et la violence parce qu'ils ne fonctionnent qu'ainsi, fit Khan. Lorca vous l'a montré avec ses façons de faire. Il ne fonctionne que par la violence, la domination et la contrainte. Il s'est certainement retenu en comprenant dans quel genre d'univers il était mais il l'a quand même montré par son comportement sur le Discovery. Si on veut avoir une chance de négocier, dit-il en grimaçant au mot, il faut déjà arriver devant eux et leur inspirer ce qu'ils inspirent eux même pour obtenir ce qu'ils veulent : la peur. Et vous, rit-il, vous ne feriez peur à personne.

- Et c'est une très bonne chose, appuya Harias. Si nous devons négocier, j'irai avec Khan. Le Discovery restera à l'abri, aussi discret que possible. Il ne se montrera que si la situation l'exige. Nous resterons en contact si cela devait se faire.

- Une équipe pourrait vous accompagner capitaine, fit Saru.

- Pitié, fit Khan, vous feriez tout capoter avant même que ça ait commencé ne serait-ce que par ce que vous dégagez et votre manière de vous tenir, de regarder autour de vous. S'il y a une chose que les tyrans flairent de loin, ce sont les héros dans votre genre. Vous vous trahiriez en moins de temps qu'il n'en faudrait pour le dire. Et la seule chose qui pourrait vraiment attirer l'attention d'un tyran sur un héro sans qu'il ne le tue manu militari, c'est soit la peur, soit le respect, dit-il son regard plongé dans celui du capitaine. On ne sait pas s'ils connaissent seulement le mot respect mais il est certain qu'ils connaissent le mot peur. Et comme je l'ai dit, vous ne faîte peur à personne.

- Aucune erreur ne sera permise dans notre situation, reprit Harias. Mieux vaut mettre toutes les chances de notre côté. Et surtout, si j'y vais seul avec Khan, je serai capable de nous tirer de là facilement s'il le faut quitte à gagner l'espace et à nous enfuir en volant. Mais je ne peux emmener qu'une seule personne comme ça. C'est aussi une question de sécurité.

- Dans le pire des cas, s'ils nous capturent, poursuivit l'augmenté, ils nous tortureront. Vous n'arriveriez jamais à y résister contrairement à nous.

- Encore une fois, c'est une bonne chose, s'empressa d'ajouter Harias. Khan, je vous ai demandé de cesser de vous moquer d'eux, demanda-t-il plus gravement.

- C'est un avantage qu'i avoir eu une vie comme les nôtres capitaine, répondit-il en le faisant soupirer.

- Pour vous peut-être, pas pour moi et je suis le capitaine alors cessez.

- Très bien, fit-il en roulant des yeux.

- Tout cela pour dire que notre objectif suivant est donc de trouver le Charon pour entrer en contact avec l'Empereur et tenter d'ouvrir la discussion, posa le capitaine. Des idées ?

- D'après ce qu'on a appris, il est toujours en mouvement, répondit Landry. Et il ne communique pas son plan de vol. Ou pas d'une manière connue de la rébellion.

- A-t-on la localisation des bases de la rébellion ? demanda Pike. Si l'Empire les chasse, se concentrer là dessus pourrait au moins mener à l'un de leur vaisseau.

- Malheureusement non monsieur. J'imagine qu'ils ne prennent pas le risque de laisser ce genre d'information derrière eux, imagina-t-elle.

- Certainement, approuva Harias.

- Capitaine, intervint Stamets. Si ce réacteur est à bord de ce vaisseau, on peut peut-être le trouver grâce à lui. Cela m'étonnerait que ce réacteur ne soit allumé que par intermittence. Il doit l'être constamment. Donc, il tire constamment de l'énergie du Réseau et vous…

- Je peux suivre les liens d'énergie, termina-t-il en souriant. Ça vaut la peine d'essayer.

- Comment ça suivre les liens d'énergie ? demanda Burnam perdue.

- Une spécificité de mon espèce, répondit-il simplement. Je peux peut-être remonter jusqu'au Charon à travers le Réseau mais on n'a jamais tenté ça.

- Est-ce dangereux pour vous ? demanda Pike inquiet.

- Cela pourrait l'être si je ne savais pas ce que je fais en la matière. Quand on traite avec les énergies de la sorte, d'une certaine manière, on mêle sa propre énergie avec celles avec lesquelles on entre en contact, on créé des liens, expliqua-t-il en faisant sourire son compagnon familier du phénomène avec lui. Le réacteur pompe l'énergie du Réseau et je vais devoir m'en approcher pour le localiser donc…

- Le réacteur pourrait pomper votre énergie en même temps, termina Khan.

- Oui mais seulement si je ne fais rien pour l'en empêcher, sourit-il. Il en prendra certainement un peu mais pas beaucoup. Dans le domaine de l'énergie, comme mon espèce la connaît et la manipule, la variable du caractère fait énormément et un réacteur n'a aucune volonté, facile de le contrer sur ce plan. Je ne suis pas inquiet. Faisons ça. Je vais tenter de le localiser à travers le Réseau. Pendant ce temps, tentez de voir ce que l'on peut apprendre d'autre du noyau, surtout sur les localisations de la rébellion. Si je ne les trouve pas, nous essaierons cette piste. Regardez les planètes potentielles, les zones où l'Empire est moins présents, tout les indices possibles.

- Oui capitaine.

- Continuez à tout surveiller de loin et recherchez tout signal dans notre champs de détection, même s'il ne vient pas vers nous. Si le signal est similaire à un vaisseau de Starfleet, ce sera peut-être un vaisseau de l'Empire. Pour l'instant, nous sommes toujours sur l'information et autant en récolter le plus possible.

- Capitaine ? Envisage-t-on de nous faire passer pour le Discovery de cet univers au cas où ? demanda Landry.

- Non. Ce serait trop risqué et je n'ai pas besoin de savoir à quoi ressemble le Discovery de cette réalité pour savoir qu'aucun d'entre vous ne leur ressemble, dit-il en les faisant sourire. Ne serait-ce que parce qu'ils font parti de cet Empire. Ce n'est pas que je ne vous pense pas capable de tenir leur rôle mais je ne vous le demanderai pas. Ce n'est pas aussi anodin que cela paraît et c'est douloureux. Cela et nous ne pouvons nous permettre de risquer de nous retrouver face au Discovery de cette réalité dont nous ne connaissons ni les missions, ni le rôle et que nous ne pouvons donc imiter efficacement. Et même si nous le pouvions, nous pourrions recevoir des ordres de cet Empire, des ordres qu'aucun d'entre nous n'aura envie d'appliquer. Le faire serait nous trahir et ne pas le faire nous mettra en grand danger. J'aime autant ne pas nous mettre dans cette position. Nous resterons cachés autant que possible. Retournez à l'analyse du noyau, dit-il à son équipe d'étude. Vous, ouvrez l'œil, dit-il à sa passerelle. Et vous, surveillez le Réseau, dit-il à l'équipe du moteur sporique.

- Oui capitaine, approuvèrent-ils tous.

- Khan ? appela-t-il.

- J'étudie la mentalité exacte de ces tyrans ratés, s'amusa-t-il en le faisant approuver.

- Je vais au cube de réaction, annonça-t-il. Commander Saru, la passerelle est à vous.

Le numéro un approuva, venant prendre sa place lorsqu'il s'éloigna, Christopher le suivant avec ceux quittant la passerelle pour se mettre au travail. Bientôt, il fut à la salle des machines sporique avec l'amiral, Stamets et Tilly.

- Tu es sûr que tu ne risques rien ? lui demanda doucement son compagnon en s'arrêtant près du cube avec lui.

- Oui, ne t'inquiète pas. Je sais ce que je fais en la matière et ce n'est certainement pas une machine qui va me battre, fit-il légèrement en le faisant sourire.

Il entra, Stamets chargeant lui même le cube des spores dorées qui lui correspondaient pour lui permettre d'entrer facilement en contact avec le Réseau.

- Cela pourrait prendre un peu de temps alors ne vous inquiétez pas si ça dure, prévint-il en s'asseyant au sol en tailleur.

Tous approuvèrent et il déposa ses ailes derrière lui, fermant les yeux pour se concentrer. Longuement, il se connecta au Réseau qu'il connaissait de mieux en mieux, cherchant la trace de sa cible. Maintenant qu'il était passé d'un univers à un autre par lui, il avait pu observer que le Réseau changeait avec la réalité, comme si chaque univers dépendait d'une zone spécifique du Réseau, ce qui serait logique. Mais s'il y avait une certaine ressemblance entre les univers, ce n'était pas le cas dans le Réseau. Cette partie était différente de celle qu'il connaissait et beaucoup plus dégradée, certainement touchée en première par ce réacteur qui la tuait. Suivre quoi que ce soit dans cette zone était plus difficile mais il s'y attela, transmettant sa volonté, son but au Réseau, tentant de lui expliquer ce qu'il essayait de faire, espérant qu'il pourrait l'aider. Il n'était toujours pas certain qu'il y ait un peuple intelligent dans le réseau mycélien mais il était déjà conscient lui même d'une certaine façon, ouvert à la communication et à l'échange. Il n'hésita donc pas à expliquer ce qu'il faisait et à demander de l'aide de manière aussi claire que possible. Il fallut du temps et beaucoup de concentration, de la patience et de l'obstination mais finalement, il sentit l'énergie du Réseau le guider faiblement. Ce fut pourtant suffisant pour lui montrer la voie dans ce système aussi vaste que l'univers, la voie vers ce qui lui donna l'impression d'une grosse fuite d'énergie vers l'extérieur du Réseau. Il sut alors qu'il avait trouvé, surtout en constatant la mort qui s'étalait autour de ce point du système. Le réacteur localisé dans le Réseau, il transposa facilement en coordonnées spatiales, désormais habitué à la navigation mycélienne. Il rouvrit alors les yeux, captant le regard inquiet de Christopher toujours là à le regarder. Il parût soulagé de le voir bouger à nouveau et se relever, venant ouvrir lui même la porte du cube.

- Tout va bien ? demanda-t-il.

- Oui, sourit-il.

Ses hommes présents avaient l'air aussi inquiets que l'amiral, l'intriguant avant qu'il ne comprenne ce qu'il pouvait se passer :

- Combien de temps ai-je mis ?

- Quarante deux heures capitaine, répondit Stamets en le surprenant.

- Oh, je ne m'en suis pas rendu compte. S'est-il passé quelque chose pendant ce temps ?

- Non, tout a été calme, répondit Christopher. Cela s'est bien passé ?

- Oui. C'était délicat parce que le Réseau est en mauvais état à cause du réacteur ici mais j'ai fini par trouver le Charon et je le retrouverai facilement s'il bouge maintenant que j'ai sa signature.

- Félicitation, sourit son compagnon. Vous devriez aller prendre un peu de repos capitaine, du repos et un repas. Il n'y a rien eu de neuf pour l'instant et tout le monde continu à travailler sur l'information.

- Très bien, approuva-t-il.

Il vit nettement les sourires soulagés de l'équipe du moteur sporique autour de lui, percevant l'inquiétude qu'ils avaient éprouvé devant le temps qu'il avait mis. Visiblement, ça les rassurait de le voir aller prendre une pause et il avouait qu'il en avait besoin après une telle concentration. Pour le moment, ils étaient en sécurité. Il était temps que prendre du repos avant de se lancer dans les choses sérieuses. Ce fut avec Christopher qu'il alla manger et dormir, l'amiral veillant sur lui avec une grande attention.

Lorsqu'il fut de retour sur sa passerelle, leur situation était toujours calme et tranquille, ses équipes prêtes à faire un nouveau rapport plus détaillé avec les nouvelles informations arrivées entre temps. On avait ainsi put trouvé beaucoup de ressemblances entre leurs univers mais on s'était rapidement rendu compte qu'elles étaient superficielles. Les noms correspondaient et les apparences physiques correspondaient mais grossièrement, cela s'arrêtait là. Une chose surprenante avait été de découvrir qu'un autre vaisseau de Starfleet, USS Défiant, s'était retrouvé dans cet univers quelques temps auparavant. La chose avait laissé tout le monde perplexe alors que chez eux, ce vaisseau de classe constitution, comme l'Enterprise, était bien là et intact sans une telle histoire.

- Ce n'est pas si improbable, remarqua Harias. Le voyage entre les univers parallèles est une chose très complexe. Ce n'est pas un simple déplacement dans l'espace. C'est un déplacement dans le multivers, dans les réalités avec tout ce qu'elles sont, leur temps inclus. Il n'est pas exclus qu'un tel voyage puisse également se faire avec un décalage temporel. Le Défiant subira peut-être dans l'avenir un évènement qui l'amènera dans le passé de cette réalité. Vous ferez toutes les recherches possibles et rassemblerez toutes les données que vous trouverez sur notre Défiant ici. Ce sont des informations précieuses à rapporter.

- Oui capitaine.

- Voyage temporel aussi ? bredouilla quelqu'un surpris que cela soit également possible.

- C'est largement possible, approuva Harias, croyez moi, dit-il comme s'il l'avait déjà fait.

Et si l'information était toujours secrète, Starfleet savait bien que c'était possible après l'arrivée de l'ambassadeur Spock depuis leur passé lors de l'affaire du Narada. Eux étaient passés par un trou noir dont on se doutait déjà qu'ils pouvaaient produire ce genre d'effet. Ce n'était donc pas du tout quelque chose de fantasque à imaginer.

- Nous avons également déterminé que le réseau pouvait permettre de voyager dans le temps, reprit Harias. Si cela n'est jamais arrivé c'est parce que j'ai aussi conscience du facteur temporel et que lorsque je nous dirige dans le réseau, j'ai aussi les données temporelles en tête. En théorie, je pourrais nous faire voyager dans le temps également avec lui mais c'est exclu. On ne joue pas avec le temps. Quoi qu'il en soit, le Défiant n'avait certainement pas de moteur sporique.

- Sauf si entre temps nous avons finalisé le système au point qu'il soit équipé sur d'autres vaisseaux, remarqua Stamets.

- Possible mais peu probable, remarqua Harias. Il nous faudra plus de temps que la durée de vie probable du Défiant pour arriver à un tel résultat. Au mieux, dans ce temps, nous pourrions faire cela en partie mais pour des vaisseaux nouvellement construit avec ce système particulier. Il ne porterait donc pas ce nom. Le Défiant a déjà quelques années chez nous.

- Vous avez raison, approuva-t-il.

- Essayez de voir comment il a pu se retrouver ici, commanda-t-il. Parce que cela implique qu'il y a d'autres moyens de voyager entre les réalités que de passer par le réseau et donc, qu'il y a bien plus de liens entre elles que nous le savons déjà. Si nous pouvons avoir des informations à ce sujet, la chose se prend. Et si nous pouvons découvrir ce qui leur est arrivé nous pourrons peut-être nous en servir chez nous.

- Oui capitaine.

Ils poursuivirent, faisant le point sur toutes les informations récoltées, établissant un peu plus les choses et le fonctionnement de cet empire. Il avait une organisation mélangeant le militaire et le monarchique. On avait trouvé aucune information sur la possible existence ou découverte des Mezoriem dans cet univers. L'espèce du capitaine semblait être absente ici.

- Cela ne me surprend pas, commenta simplement Harias.

Et en effet, c'était logique. La Mort transcendait les univers parallèles. Son héritage de savoir de maître de la mort évoluant avec lui, cet épisode lui enseignait de nouvelles choses sur le sujet et il savait qu'il n'y avait qu'un seul Maître de la Mort toutes réalités confondues.

- Comment ça ? questionna Cornwell.

- Je ne souhaite pas répondre à cette question, dit-il en surprenant tout le monde. Mon peuple a également ses secrets intimes que je ne désire pas partager pour le moment. Cela touche à la nature même de notre existence.

- Je vois, approuva-t-elle sans rechigner alors que ce genre de chose était acceptée au sein de Starfleet et de la Fédération.

- Cela nous donne un avantage considérable pour jouer contre eux s'ils se retrouvent face à une inconnue totale avec vous, nota Khan. Et il y a ceci capitaine, remarqua-t-il en lui amenant une tablette.

Comprenant qu'il ne souhaitait pas dire ce qu'il avait à dire devant tout le monde, Harias la prit pour lire. Khan avait épluché les données historiques de la Terre pour déterminer ce qu'il en était des augmentés. Ils avaient existé exactement de la même façon, Khan avait existé en étant exactement le même visiblement. La seule différence était qu'ici, on était certain de sa mort et de celle de son équipage à la fin des guerres eugéniques. Tous les augmentés avaient disparus depuis longtemps ici. Il semblait d'ailleurs que l'Empire s'inspirait de certains de leurs empires.

- Je suis vexé, souligna l'homme contrarié d'être pris en exemple par ce qu'il appelait « tyran raté ».

- Je n'en doute pas, s'amusa Harias en passant la tablette à l'amiral et la vice-amirale pour qu'ils puissent voir ça.

- Étonnant, commenta Pike.

- Qu'est-ce qui est étonnant ? demanda Burnam trop curieuse pour se taire.

- Ce sont des informations classifiées que vous n'avez pas besoin de connaître pour le moment, répondit simplement Christopher.

- Cela pourrait nous servir, remarqua Khan. Entre la méconnaissance de l'espèce du capitaine et ça, nous avons une ouverture toute trouvée pour nous monter une image adéquate face à eux, sourit-il en regardant Harias.

Il livra ensuite sa propre analyse de cet empire, insultant et condescendant à leur égard, les jugeant pathétiques et ne se privant pas pour le faire remarquer. Mais il n'en resta pas moins qu'il livra un bilan très complet et juste de leur fonctionnement et de leur manière de penser.

- Nous devons d'office nous faire passer pour supérieur à eux capitaine, qu'ils l'admettent ou non. Ce qui ne sera pas très difficile étant donné que nous le sommes, posa-t-il avec arrogance. Nous pouvons aisément faire cela à nous deux et leur faire croire que nous sommes en mesure de les anéantir si nécessaire, posa-t-il en surprenant les autres. Monter une image similaire à ce qu'ils sont serait approprié, sourit-il.

- Je vois d'ici ce que vous voulez faire, soupira Harias.

- Cela devrait être très amusant, ricana-t-il.

- Pour vous peut-être. Moi, j'ai horreur de ça mais vous avez raison et ce sera plus efficace, admit-il.

- Que voulez-vous faire ? demanda Pike.

- Ils ne savent rien des Mezoriem et par ce qu'il est, le capitaine Harias est en mesure de leur imposer une image très impressionnante dont-ils se méfieront, posa Khan, pour laquelle ils n'auront aucun point de repère et cela les mets en position de faiblesse. Ils seront forcés de se montrer plus prudents et mesurés. Mais pour ça, le capitaine devra se faire passer pour quelqu'un de plus impressionnant et de plus puissant que la personne la plus crainte de leur système, l'empereur. Autrement dit, il serait approprié qu'il se fasse passer pour un seigneur supérieur à lui. Et avec cela, dit-il en pointant la tablette qu'il tenait toujours, je pourrais appuyer.

- Donc vous voulez entrer en contact avec eux et essayer de parlementer avant tout, nota Cornwell.

- C'est ce que fait Starfleet, nota-t-il simplement. Et même si je doute que cela fonctionne nous devons essayer. Mais nous ne pouvons pas négocier de manière traditionnelle alors il nous faudra monter une image viable. Je le ferai avec Khan. Et nous devons également monter sur ce vaisseau et récolter des informations pour découvrir comment le détruire si cela devient nécessaire. Avec ce réacteur, leur puissance est gigantesque. Nos armes ne passeront jamais le bouclier et une attaque directe serait très dangereuse. Il faudra trouver comment saboter ce réacteur et surtout, nous assurer de détruire toutes les informations sur lui pour qu'il ne soit pas reconstruit.

- Comment comptez vous entrer en contact ? demanda Burnam. Ils risquent de vous abattre sur le champs.

- Uniquement si nous faisons ça n'importe comment, soupira Khan. Il suffit de capter leur intérêt, leur curiosité pour qu'ils aient envie, besoin d'en découvrir plus sur nous. Ils nous feront monter à bord par intérêt en pensant pouvoir maîtriser la situation et apprendre ce qu'ils voudront apprendre sur nous, sur le capitaine. Ils seront certains d'être en position de force et en capacité de nous tuer si nécessaire. Cela leur fera commettre des erreurs sans aucun doute par arrogance.

- Nous irons uniquement à deux. Le Discovery restera ici en sécurité, posa Harias. Nous nous approcherons et nous termineront le chemin avec mes ailes. Le Discovery ne se montrera pas.

- C'est extrêmement dangereux, nota Saru. Si cela tourne mal vous ne pourrez jamais sortir de là.

- Nous pourrons, affirma Khan. Ce n'est pas difficile pour nous.

- Et dans le pire des cas, je pourrais sauter avec Khan pour revenir, termina Harias.

- Je croyais que vous ne pouviez pas sauter en solo avec quelqu'un d'autre, remarqua Landry.

- Je le pensais aussi et j'y ai réfléchis, répondit-il. Je ne peux pas sauter avec un être vivant conscient qui ne connaît pas le chemin et qui ne peut pas naviguer aussi dans le réseau. Mais je peux probablement sauter avec un être inconscient.

- Vous voulez m'assommer ? fit Khan.

- Plus. Je veux vous mettre dans le coma profond. Juste le temps de sauter, s'amusa-t-il. Ainsi, vous serez presque comme une chose inerte que je pourrais emmener. Inactif, votre esprit ne se connectera pas au réseau et se laissera emmener.

- Très bien, baragouina-t-il l'air peu enchanté à cette idée. S'il le faut.

- C'est logique, remarqua Stamets. Seul le conscient vivant se connecte au réseau pour naviguer. La spécificité du moteur sporique est de faire du Discovery tout entier, et de tout ce qu'il contient, une seule entité qui n'a besoin que d'un seul navigateur connecté pour voyager. C'est pour ça que le capitaine peut tous nous emmener avec le vaisseau. Parce que ceux qui sont à l'intérieur ne se connectent pas au réseau et n'ont donc pas besoin de trouver leur chemin eux même, de communiquer avec lui. Une chose qui se fait automatiquement si on saute sans le moteur. Nous l'avons établi. Donc, sans le moteur, on se connecte au réseau sans s'en apercevoir et si on n'est pas capable d'y naviguer, au mieux, le saut ne fonctionne pas, nous nous perdons ou cela nous tue au pire. Mais s'il est profondément inconscient, il n'y aura pas ce lien au réseau.

- Si vous faîte cela et que vous ne revenez pas, ce vaisseau sera bloqué ici, nota Cornwell.

- C'est un risque à prendre, répondit-il. Nous savions tous que nous pourrions ne pas rentrer. Khan et moi sommes capables de gérer cela et de revenir quelque soit l'issue de la négociation. Et si, dans le pire des cas, nous devions échouer et ne pas revenir, vous devrez poursuivre la mission et détruire ce réacteur. Vous pourrez peut-être trouver un chemin avec les données du Défiant. Cette stratégie est d'autant plus adéquate qu'elle vous donnera une seconde chance d'essayer autrement de réussir si nous échouons. C'est notre priorité pour l'instant. Le sort de la vie dans son ensemble repose sur la réussite de cette mission. Khan et moi transmettrons toutes les informations possibles dés que nous nous approcherons de ce vaisseau, que vous puissiez suivre, vous renseigner et agir au besoin.

- Comment maintenir une communication sans qu'ils ne s'aperçoivent de la transmission ? demanda Landry.

- Je peux la brouiller et la faire passer inaperçue avec ma maîtrise de l'énergie, répondit-il. C'est aussi pour ça qu'il est approprié que j'y aille le premier. Non seulement nous avons de bonnes chances de pouvoir revenir mais nous pourrons aussi transmettre en temps réel et revenir avec des informations qui seront cruciales pour la suite. Alors si personne n'a de meilleure idée…

Il n'y eut pas de réponse et si personne n'était enjoué à l'idée de voir leur capitaine se mettre ainsi en danger, ils admettaient aussi que c'était la meilleure solution.

- Comment pourriez vous faire quelque chose d'aussi fou ? demanda Burnam perdue alors qu'elle ne le connaissait pas vraiment.

- Parce qu'il le faut, répondit-il simplement. Et parce que j'en suis capable. Vous ne me connaissez pas Burnam. Si vous saviez le nombre de chose que les autres jugeaient folles et impossibles que j'ai faîtes dans ma vie… C'est la solution la plus viable et la plus prudente que nous pouvons faire pour commencer. En plus de ces chances de réussite, elle permettra au Discovery de rester en sécurité et de poursuivre si nécessaire sans nous tout en ne révélant ni notre présence, ni rien sur nous. Et Khan et moi avons déjà abordé et pris un vaisseau à nous deux, dit-il en surprenant son équipage. Celui-ci sera certainement d'un autre calibre mais nous pouvons le faire.

- Vous avez déjà fait ça ? demanda Landry stupéfaite.

- Oui, approuva Pike pour lui. Je suis d'accord avec vous.

Il avait l'air de se forcer à le dire, fixant son compagnon dans les yeux avec confiance mais aussi avec une immense inquiétude. Harias lui sourit avec assurance et réconfort, le remerciant d'un regard de le soutenir et de croire en lui. Cornwell suivit même si elle semblait peu convaincue.

- Notre temps pour régler cette situation est compté, remarqua le capitaine. Nous avons encore une trentaine de jours environ avant que le réseau n'atteigne le point de non retour. Il n'y a pas de temps à perdre. Nous devons agir et ne pas tergiverser. Khan et moi allons rejoindre le Charon, entrer en contact, tenter de négocier et rassembler autant d'informations que nous le pourrons. Vous analyserez en même temps et vous continuerez à rassembler autant de données que possible. Sur le Défiant au cas où, sur la Rébellion au cas nous nous aurions besoin de plus de moyens, sur cet Empire et ses possibles failles… Vous devrez continuer à garder le réseau à l'œil et là encore, récolter tout ce que vous pourrez pour mieux comprendre et trouver des solutions, dit-il en regardant Stamets qui approuva. Suivant la manière dont se déroulera la négociation, nous aviserons. Est-ce clair ?

- Oui capitaine, répondit-il.

- Puis-je régler les détails d'image ? demanda Khan l'air enjoué.

- Ne vous amusez pas trop avec ça, tempéra Harias en approuvant.

- Que serait la vie sans un peu d'amusement ? répondit-il.

- Faite vite, nous devons être fixé aussi rapidement que possible sur la situation et nos possibilités, remarqua-t-il.

Khan approuva et s'en alla pour se mettre au travail, quittant la passerelle.

- Êtes vous certain que c'est une bonne idée d'y aller seul avec lui ? demanda Cornwell.

- Je sais que Khan n'a aucun capital confiance pour vous, remarqua-t-il. Mais il a la mienne et c'est pourquoi cela fonctionne entre nous. Khan connaît ce genre de système aussi bien que moi et beaucoup mieux que n'importe qui d'autre que nous sur ce vaisseau. C'est un combattant hors paire, capable de pirater un vaisseau tout entier à lui seul même si sa conception est nouvelle pour lui, dit-il en surprenant tout le monde. Si j'ai insisté pour qu'il vienne avec nous, c'est précisément parce que je savais que dans ce genre de situation, il serait d'un soutient inestimable pour moi. Et il a autant de raisons que n'importe lequel d'entre nous de faire en sorte que cette mission réussisse. J'ai confiance en lui. Laissez lui une chance de vous montrer qui il est réellement.

- Nous le savons déjà, répondit-elle alors que le reste de la passerelle était un peu perdue.

Seul Christopher comprenait parce qu'il était le seul avec lui et la vice-amiral à savoir pour Khan.

- Non, vous n'en savez rien, répondit Harias un peu plus sévère. Vous ne voyez de lui que ce que vous voulez voir. Comme beaucoup trop de monde, vous ne voyez que le mal d'un côté, le bien de l'autre et une fois qu'une personne a été jugé mauvaise, elle n'en vaut plus la peine. J'ai énormément d'estime pour Starfleet et pour la Fédération, beaucoup d'admiration pour votre morale mais elle est loin d'être parfaite et totalement juste vice amirale, ne vous en déplaise. Starfleet est très idéaliste et cela la pousse trop souvent dans une logique de jugement trop partial et tranchée. La réalité n'est pas aussi simple.

- La réalité est très claire dans son cas capitaine, répondit-elle vexée.

- Il n'est pas question de clarté mais du jugement que vous portez sur lui et son passif, remarqua-t-il. Il est facile de ne pas commettre de crime lorsque l'on a vécu comme vous avez vécu madame. Je vous mets au défi d'être aussi droite en vivant l'existence que Khan a vécu. Les pires criminels ne deviennent pas ce qu'ils sont par hasard et dans bien des cas, comme le sien, ils n'ont pas choisi leur voie. Les gens commettent parfois des horreurs parce qu'ils y sont forcés. J'ai commis des horreurs dans ma vie. La seule différence entre moi et Khan, c'est que Starfleet et la Fédération ont une morale et une ligne qui ressemblent à la miennes et donc, ont jugé ces actes nécessaires et acceptables de par ce pourquoi et comment ils ont eu lieu. Le même acte commis par Khan est estimé à l'inverse parce qu'il ne colle pas à Starfleet et n'a pas commis cet acte avec un pourquoi et un comment convenant à notre morale. Ce n'est qu'une histoire de points de vue. Un même acte peut-être jugé de bien des façons suivant le qui le regarde. Les gens ne sont pas bons ou mauvais vice amirale. C'est un concept typique des espèces intelligentes et qui répond uniquement à la culture et à la morale de chacun. Le pire des monstres peut aussi être le plus grand des héros. Cela dépend du point de vue mais cela dépend aussi de la situation. On peut faire des erreurs, commettre des crimes atroces, s'afficher comme étant le pire des êtres et le lendemain être quelqu'un de profondément bon et héroïque. Les choses changent.

- Et vous dîtes que nous sommes idéalistes ? s'agaça-t-elle. Une telle chose est totalement naïve. Quelqu'un comme lui ne peu pas changer.

- Si. S'il le décide, qu'on lui en donne la chance. Avec une telle mentalité, il est certain que vous ne verrez jamais une telle chose parce qu'il faut accepter de le voir pour avoir la chance d'assister à une telle chose.

- J'aimerai bien voir ça, fit-elle en recevant un regard agacé de Christopher alors que tous écoutaient avec attention.

- Dans ce cas, j'ai une histoire pour vous, répondit-il. Le monde d'où je viens était et est toujours probablement rongé par des guerres atroces. Lorsque je suis né, l'une d'entre elle faisait rage et j'ai grandi en son sein. J'ai fait cette guerre et j'y ai mis fin de mes propres mains. L'ennemi était un être absolument innommable. Traduit dans votre langue, on l'aurait appelé « Seigneur des Ténèbres ». Il n'avait qu'une seule chose à envier à cet empereur terriens que nous avons face à nous aujourd'hui : l'étendue sur laquelle il faisait régner sa terreur. Gaïa, mon monde, n'avait pas accès à l'espace, il était donc cantonné aux limites de la planète mais c'est bien la seule différence que je peux voir entre eux. Je pourrais même dire que sous certains aspects, ce personnage était encore pire à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Cette guerre est terminée depuis deux siècles terriens et demi, il est mort depuis aussi longtemps et j'ai vu beaucoup de choses depuis. Pourtant, il m'arrive de faire encore des cauchemars au sujet de ce que j'ai vu de cet être et de ses actes.

Il fit une pause, le silence lourd autour de lui, tous très attentifs.

- Ce Seigneur des Ténèbres avait une armée, continua-t-il. Des fidèles, des partisans fanatiques aussi cruels que lui. Il avait un tel pouvoir de terreur que personne n'osait simplement prononcer son nom. On disait « Vous-savez-qui », « Celui dont-on ne doit pas prononcer le nom ». Il était si puissant, si terrifiant que presque personne n'osait simplement penser à essayer de l'affronter, même si on voulait qu'il disparaisse, comme pour cet empereur avec la Rébellion. Personne n'avait le cran de se dresser contre lui. Au sein de son armée, il y avait des fanatiques mais aussi des personnes qui avaient été plus ou moins forcés de le rejoindre et de le servir. Cette guerre faisait déjà rage depuis plusieurs décennies quand je suis né. J'étais dans le camps opposé et je n'étais qu'un enfant de onze ans terriens lorsque j'ai commencé à me battre dans ce conflit.

Il s'arrêta un moment pour voir qu'il était attentivement écouté, reprenant :

- Peu de gens se battaient contre eux. Nous étions peu, très peu. Il y avait une personne avec nous. Une personne qui avait servi le Seigneur des Ténèbres. Il en portait la marque. Il était établi qu'il avait commis des crimes atroces à son service. Meurtre, torture, espionnage, trahison et autres services plus ou moins sordides.

- Dans ce cas pourquoi était-il avec vous ? demanda Tilly prise dans l'histoire.

- Le chef de la résistance contre le Seigneur des Ténèbres disait qu'il avait trahis son seigneur et qu'il l'espionnait pour nous. Personne n'y croyait. Cette personne était un monstre qui ne s'en cachait même pas. Il ne pouvait pas changer, dit-il en reprenant les mots de la vice-amirale. Par tous, il était considéré comme un monstre, comme un criminel, comme quelqu'un de cruel capable du pire, de cruauté absolue, de toutes les trahisons. Personne ne lui faisait confiance et tous le traitaient d'horrible manière. Je l'ai traité d'horrible manière. Je le haïssais à ce moment là. Sans parler de son passif et de la croyance enraciné que cette histoire d'espionnage n'était justement qu'une excuse pour nous espionner nous, il était d'un caractère atroce. Il était froid, sarcastique, partial, dur, strict, avec des opinions, des paroles, des idées, une moralité, des façons de faire que moi comme beaucoup ne pouvions accepter. Je le trouvais invivable et abominable. Nous nous sommes constamment affrontés, verbalement, insultés et maltraités aussitôt que nous nous sommes côtoyés. Pour moi, il était quelqu'un de mauvais et j'étais meilleur que lui. J'étais persuadé d'être meilleur que lui. Parce qu'il avait commis des actes et des crimes inacceptables, parce qu'il était méchant, invivable, atroce de caractère et de comportement à mes yeux. J'étais forcément meilleur que lui et il était, impardonnable, il ne pouvait pas changer, il ne pouvait pas être quelqu'un de bien. Impossible.

Il les regarda une seconde avant de poursuivre son histoire :

- J'étais un sale gamin stupide et aveugle à l'époque. Malgré tout, j'ai bien été forcé de le tolérer et de travailler un minimum avec lui. Notre chef tenait à le garder et je voyais ce chef comme un mentor et quelqu'un de très sûr, sage et digne de confiance. Pendant sept années terriennes, j'ai fait la guerre au côté de cette personne et jamais je ne l'ai accepté. Je lui ai fait vivre un enfer, j'étais atroce avec lui et jamais je ne lui ai fais confiance. J'ai toujours été convaincu qu'il nous trahissait et qu'il voulait notre destruction. J'étais constamment suspicieux avec lui. Il ne faisait rien pour démentir, améliorer les choses ou se défendre. Et puis, à quelques heures de la fin de la guerre, de la mort du tyran que je pensais qu'il servait, il est mort.

L'annonce jeta un froid sur tous, les présents pendus à ses lèvres.

- Il est mort dans mes bras. Je m'en souviens comme si c'était hier et j'ai toujours la sensation de son sang sur mes mains. Il mort abattu par le Seigneur des Ténèbres. J'étais caché non loin à ce moment là et j'ai tout vu. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre la scène que j'ai vu sur le coup. J'ai vu le maître que je croyais qu'il servait l'accuser de trahison avant de lui porter un coup mortel sans la moindre hésitation. Et quelque part, au fond de moi, je savais que c'était vrai. Son assassin l'a laissé pour mort et est parti. Je l'ai rejoins parce que malgré tout, il n'était pas acceptable pour moi de le laisser mourir seul. Je suis allé près de lui et j'ai assisté à ses derniers instants. De manière étrange, alors que l'on s'était hais depuis toujours, il avait l'air heureux et soulagé que je sois là. Il m'a dit quelques mots et il mort en versant la seule larme que je l'ai jamais vu verser. Quelques heures plus tard, je réduisais moi même en cendre son assassin et la guerre a pris fin. J'avais dix sept ans terriens.

Il s'arrêta et s'il n'en montra rien, ce souvenir était toujours atrocement douloureux pour lui.

- Cette personne était hais et dénigrée, insultée par tous. Pour tous, il n'était qu'un criminel et un monstre qui ne méritait que la mort ou l'emprisonnement à vie dans un lieu de torture. Même après sa mort, il en fut ainsi et il est resté dans les mémoires comme une vermine immonde. Mais la réalité est toujours plus complexe que ce que nos yeux voient. C'est seulement après sa mort que j'ai appris la vérité à son sujet. Oui, il avait servi le Seigneur des Ténèbres mais il faisait parti de ceux qui n'avaient pas eu d'autre choix. Il a été enrôlé très jeune. Il n'était qu'un adolescent qui n'avait personne pour le protéger, une vie pleine de souffrance, pas d'ami pour l'accepter comme il était, plus de famille. On ne lui a pas laissé le choix. C'était cela ou la torture et la mort. Il a fait ce qu'il a pu pour survivre. Une fois au service du Seigneur des Ténèbres, il n'y avait plus d'échappatoire. Le reste de la société ne l'aurait jamais aidé et reconnu même s'il avait essayé d'en sortir et ne pas obéir était synonyme de torture immonde. Il a été torturé même en obéissant et en faisant preuve d'excellence et de loyauté, parce que celui qui servait régnait pas la terreur et la douleur même avec ses plus fidèles serviteurs. Pas un d'entre eux n'a pas subi sa torture et beaucoup ont perdu des êtres chers, vu leurs proches torturés et menacés pour les faire obéir. Il était de ceux qui n'ont pas eu le choix.

- Mais pourquoi ils obéissaient s'ils étaient traités ainsi ? demanda Landry.

- Vous n'avez jamais connu ou vu ça et c'est très bien, sourit-il tristement. Mais vous n'avez pas idée à quel point la souffrance, la peur, la douleur, la solitude et le désespoir peuvent briser des esprits et leur faire faire n'importe quoi. D'autant plus que malgré ça, certains le vénéraient quand même. Son comportement était une preuve de force, de puissance et de détermination pour eux. Lorsque l'on n'a aucune échappatoire, à la fois parce qu'on a trop souffert pour avoir la force de se battre et parce que personne ne veut vous aider, vous accorder une chance, on n'a que deux choix : mourir ou obéir et faire ce qu'on peut pour survivre. C'est ce qu'il a fait. Mais lui, il a fini par trouver le courage de se battre. Il a trahis, réellement trahis. Son déclencheur a été la mise en danger de la seule personne qu'il avait jamais aimé. Une personne avec qui sa relation s'était brisée, à cause de la guerre, quelques années avant. Et c'était en perdant cette relation qu'il s'est brisé et qu'il s'est laissé enrôlé. Il aimait cette personne comme peu de gens peuvent aimer et même après que leur amitié se soit brisée, il a continué à l'aimer. Quand sa vie a été mise en danger, son seigneur voulant sa mort, il a réagis. Il voulait tout faire pour empêcher ça. Alors il a trahis et il a joué les agents doubles au risque de subir un sort bien pire que la mort s'il était découvert. La personne qu'il voulait sauver était ma mère.

Tous restèrent stupéfiés à cette annonce, ne s'attendant pas à ça.

- Ils étaient amis d'enfance en vérité avant qu'une dispute violente ne les sépare. Une dispute qui n'aurait jamais eu lieu si le contexte n'était pas celui qu'il était. Il l'aimait depuis qu'ils étaient enfants et il l'a aimé jusqu'à sa mort même s'ils n'avaient plus de contact, que ma mère avait choisi mon père et que j'étais né. Il a trahis pour elle. Il a tout fait pour tenter de la sauver. Mes parents étaient des opposants farouches au Seigneur des Ténèbres, parmi les rares à se battre. J'avais à peine plus d'un an terriens lorsqu'il est venu chez nous et qu'il les a tué. Cette nuit là, lorsqu'il a su que le pire allait arriver malgré ses efforts pour l'empêcher, pour nous protéger, cette personne s'est précipitée chez nous, prête à se battre seul contre son maître s'il le fallait. Il est arrivé trop tard. Ce soir là, il était devant mon berceau, à pleurer ma mère comme personne ne pleur jamais et ce soir là, il a juré qu'il me protégerait quoi qu'il en coûte, pour elle. Il l'a fait. Je n'ai appris que trop tard que de ce soir tragique jusqu'à sa mort, la seule personne dont-il avait jamais servi les intérêts, c'était moi.

Là encore, tous restèrent ahuris, fixés sur lui.

- Il n'a fait que ça jusqu'à sa mort. Il est devenu espion, il s'est battu, il s'est fait torturé, il a tout subi dans le seul but de me protéger et de mettre fin à cette guerre. Il espérait que je puisse vivre normalement sans elle et être en sécurité. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il s'est comporté comme un monstre avec moi, un peu parce que j'étais le fils de mon père qu'il détestait, beaucoup pour faire croire qu'il me haïssait réellement et que son maître ne doute pas de sa loyauté. C'est en partie pour cela qu'il s'est comporté de manière impossible avec tous. Il n'a jamais été facile mais ce n'était pas quelqu'un de cruel ou réellement méchant. Cela, il l'a fait croire à tous pour protéger sa couverture d'agent double. Il a accepté de se faire haïr, détester et insulter, de se faire descendre et d'être un monstre pour tous, même pour moi. Il a accepté de risquer sa vie tout les jours et il était le seul à se battre de manière aussi engagée contre l'être qui terrorisait le monde entier. Il s'est battu dans l'ombre, totalement seul objectivement, sans aide, sans espoir d'être secouru s'il se faisait prendre. Il a fait ce que personne n'avait le cran de faire dans cette guerre et il a tenu tête à ce soit disant seigneur dont les autres n'osaient même pas prononcer le nom.

Il marqua un arrêt pour maîtriser ses propres émotions même si seul Christopher le vit vraiment.

- Il faisait cela tellement discrètement que je ne l'ai jamais vu et j'étais alors trop stupide et fermé d'esprit pour le voir, reprit-il, mais il m'a sauvé la vie un nombre incalculable de fois, protégé et aidé un nombre incalculable de fois et ce peu importe la manière dont je pouvais le voir et le traiter moi même. Sans lui, je serais mort de nombreuses fois avant d'avoir dix huit ans terriens. Je n'ai appris la vérité qu'après sa mort. Il l'avait laissé pour moi, parce qu'il voulait que je sache mais il ne voulait pas risquer de me le dire avant, de briser sa couverture, de se faire prendre et de ne plus pouvoir me protéger. Ce n'était même pas pour sa propre vie, c'était pour moi. La vérité était que oui, il avait commis des crimes atroces mais il avait changé parce qu'il avait décidé de changer. Il n'a plus rien fait de répréhensible après avoir trahis. Il s'arrangeait toujours pour trouver une autre solution quitte à en subir de très douloureuses conséquences. Et la vérité est qu'il était la personne la plus courageuse, la plus loyale, la plus forte, la plus dévouée, la plus grande, la plus intelligente, la plus incroyable, combative, droite, déterminée, rusée et exemplaire que j'ai jamais connue. Il était capable d'un amour gigantesque, d'une compréhension et d'une tolérance inimaginable. Il se fichait bien que les autres le reconnaissent et il se fichait d'être un monstre à jamais aux yeux de tous. Il se battait juste pour ce en quoi il croyait sans jamais dévier, sans jamais abandonner, sans jamais désespérer, sans jamais céder. Il le faisait seul et il a été traité de la pire des manières par tout ceux qu'il a aidé, par tout ceux qui auraient dû être ses camarades et l'aider.

Harias baissa les yeux, souriant tristement.

- Aujourd'hui encore je m'en veux de l'avoir traité comme je l'ai fait. J'aurais dû voir plus loin et être là pour l'aider. J'ai mis fin à cette guerre, j'ai tué ce seigneur mais c'est lui qui l'a permis. Sans lui, jamais je n'aurai pu oser y parvenir ou juste survivre assez longtemps pour être capable de me mesurer à lui. C'était lui le véritable héros de cette guerre. Un héros sur lequel j'ai été le seul à connaître la vérité à sur ma planète. Il est resté un monstre aux yeux des autres. Cette personne a fait de moi ce que je suis par son exemple. Il m'a appris le courage, il m'a appris à me battre pour ce en quoi je croyais même seul contre tous, il m'a appris ce qu'était l'amour réel, il m'a appris à être fort… Il est aujourd'hui encore le modèle et l'inspiration qui me sert de lumière lorsque je faibli. Il est mon modèle, le plus grand des héros et l'une des plus belles âmes que j'ai jamais connu. Je ne serais pas ce que je suis sans lui et son exemple. Je ne serais plus en vie et je n'aurai pas appris ce qui m'a été le plus utile pour survivre et avancer jusqu'à aujourd'hui. J'ai compris pourquoi il était heureux que je sois là quand il est parti. Parce que j'étais ce pourquoi il s'était battu sans limite et que j'étais le fils qu'il aurait aimé avoir. Il a été ma figure paternelle depuis. Il était la personne la plus incroyable que j'ai jamais croisé même depuis que j'ai découvert Starfleet et la Fédération. Il le restera certainement à jamais. Je n'ai passé que sept petites années terriennes à ses côtés et il a lui même veillé sur moi pendant environ dix sept années, toute ma vie jusqu'à sa propre morte en réalité. Ce sont celles que je chéris le plus dans mon histoire pour tout ce qu'elles m'ont appris même si elles ont été atroces dans la guerre.

Il s'arrêta, toujours fier de défendre Severus qu'il aurait voulu pouvoir défendre bien avant. Il planta son regard dans celui de la vice amirale :

- Vice amirale, les gens ne sont pas toujours ce que l'on croit même s'ils ont fait des choses horribles et oui, ils peuvent changer. Si vous refusez de le voir et de laisser une chance à ceux qui mènent ce combat, un combat extrêmement difficile, alors, avec tout mon respect, vous êtes l'imbécile. Khan a commis des crimes et il n'est pas du tout l'idéal de moralité de Starfleet en plus d'avoir un caractère qui ne plaît pas à grand monde. Cela ne veut pas dire que demain, il ne pourrait pas être quelqu'un que vous pourriez respecter. Il faut essayer avec foi parce que c'est ce que nous pouvons espérer de mieux. Ceux qui décident ainsi de se battre pour changer, pour se racheter, pour faire mieux, autrement, pour prendre une voie plus juste et plus admirable sont plus respectables que n'importe qui d'autre. Il est facile d'être quelqu'un de bien quand on a grandi et vécu dans les bonnes conditions. Il est beaucoup plus difficile, louable et digne de respect, d'aide et de reconnaissance, d'admiration, de changer et de chercher à faire mieux quand on a vécu, subi et infligé l'enfer. Il n'y a pas d'un côté les gens bien et de l'autre les gens mauvais. Ce que nous sommes est défini par nos actes et la voie que nous décidons de prendre. Nous ne sommes jamais qu'une seule chose dans la vie. Nous avons tous de multiples facettes et un monstre peut devenir un héros s'il a la volonté de le faire. Ne ratez pas la chance d'aider une telle entreprise, cela la pire des choses à faire. Cela ne voudra jamais dire que le passé changera ou que les crimes seront oubliés mais ça évitera de renouveler ce passé et d'espérer quelque chose meilleur pour l'avenir. C'est là, ce que nous faisons tous à plus grande échelle pour apporter la paix et la prospérité à notre univers. Si nous sommes capable de le faire à si grande échelle comme le fait Starfleet, nous devrions tous être capables de le faire à l'échelle d'une personne. Donc oui vice amirale, j'ai confiance en Khan peu importe le passé et temps qu'il ne trahira pas cette confiance, je ne la trahirai pas non plus.