Chapitre 20 :
L'épouse et l'âme sœur
Ce fut extrêmement lentement que les jours coulèrent pour la famille Uizado veillant sur leur cadet mal en point au dojo de Poudlard. Kira resta très mal tout le reste de la semaine de Samain, inquiétant fortement son entourage alors qu'il s'était extrêmement affaiblis. Tout les jours, on voyait certains venir prendre des nouvelles. Aurora venait autant qu'elle pouvait, angoissée pour le jeune professeur et se faisant soutient pour son père dont elle était déjà proche. Minerva, Filius et Pomona venaient aussi chaque jour autant pour se renseigner eux mêmes que pour pouvoir donner des nouvelles à leurs élèves dont beaucoup réclamaient de savoir comment allait leur professeur. Quelques autres professeurs étaient venus et Severus et Lucius venaient aussi chaque matin voir comment allait le jeune homme. C'était aussi très discrètement que Draco venait matin et soir prendre des nouvelles, s'assurant que personne ne s'en n'aperçoive pour ne pas attirer l'attention.
Samain se termina et cela calma visiblement Kira dont l'état se stabilisa enfin. Il fallut pourtant encore plusieurs jours pour qu'il ouvre les yeux, l'air absolument épuisé. Sa première question fut pourtant sur l'état de Lucius et tous le rassurèrent en lui assurant que l'homme allait très bien. La patience fut de rigueur alors que plus d'une matinée fut nécessaire pour qu'il reprenne vraiment conscience, redemandant plusieurs fois comment allait son âme sœur, comment allait sa famille, ses élèves. On lui laissa le temps, le rassurant à chaque fois qu'il en avait besoin et il émergea en douceur, grimaçant encore régulièrement d'inconfort. Hideaki fut là chaque seconde, faisant tout ce qu'il pouvait pour l'aider, veillant étroitement. Trouver sa famille autour de lui fut visiblement un grand soulagement pour Kira. On lui raconta ce qu'il s'était passé après sa perte de conscience et ensuite, le réconfortant sur le fait que tout le monde allait bien. On lui expliqua aussi ce qu'il s'était passé quand Lucius avait quitté le château et comment Draco et Aurora avaient appris pour son lien avec Lucius. Ce fut avec joie que tous assistèrent à son réveil attestant qu'il allait mieux, heureux de le voir manger et boire sans trop de mal.
Ce soir là, lorsque Draco vint, premier à se présenter ce jour là, il fut d'abord surpris puis très heureux de trouver son professeur éveillé, assis sur son futon, appuyé le dos contre le torse de son père le tenant ainsi. Un haori couvrait ses épaules et une tasse de thé fumante occupait ses mains. Son chien était allongé le long de ses jambes, son dragon enroulé de l'autre côté la tête sur ses cuisses. Il lui sourit lorsqu'il posa son regard fatigué sur lui, encore très pâle.
- Bonjour monsieur Malfoy, salua-t-il avec sa douceur habituelle.
- Bonjour professeur, répondit-il en entrant un peu plus. Je venais prendre de vos nouvelles, expliqua-t-il.
- Je vais mieux je vous remercie. Venez donc vous asseoir, invita-t-il.
Le jeune blond s'exécuta, saluant le reste de la famille qui s'éclipsa ensuite, partant pour s'installer sur la terrasse et les laisser parler en paix, seul Akifumi restant, soutenant son fils pour qu'il puisse rester assis. Il y eut un moment de silence, l'élève ne sachant visiblement que dire alors que le sujet de discussion se faisait évident et ce fut Kirarin qui parla le premier :
- Je vous remercie d'avoir accepté de venir m'aider cette nuit après l'attaque où votre père a quitté le château, commença-t-il. J'imagine que la nouvelle de mon lien avec lui fut un choc pour vous.
- J'ai été surpris, avoua-t-il. Mais sachez que ça ne me gêne pas du tout. Cela fait longtemps que je vois mon père espérer vous trouver et étant veela moi même, je sais ce que cela représente. Si mes parents sont encore ensemble, ce n'est que dans mon intérêt et je sais qu'ils aimeraient faire leurs vies chacun de leur côté. Votre père m'a dit que vous vous inquiétiez de séparer notre famille par votre venue, sachez qu'il n'en n'est rien. Cette séparation est prévue depuis longtemps, j'y suis prêt et j'en suis même venu à l'espérer pour voir mon père et ma mère enfin faire leur vie et être heureux alors ne vous inquiétez par pour cela.
- Merci monsieur Malfoy, sourit le jeune homme soulagé de l'entendre de sa bouche. Je me doute bien que cette situation n'est pas facile pour vous.
- C'est surtout pour vous que cela n'est pas facile, remarqua Draco. J'ose à peine imaginer ce que vous traversez en ce moment. Je voulais vous remercier d'avoir été si tolérant à mon égard, je sais que ma présence n'est pas agréable pour vous, dit-il en baissant les yeux.
- Un effet du lien un peu pervers, sourit le japonais. Mais sachez que si le lien me donne de désagréables sensations en votre présence, je ne le laisserais pas me dicter ce que je dois penser de vous. Vous n'y êtes pour rien dans tout ceci. C'est la vie qui l'a voulu ainsi et on n'y peut rien. Jamais je ne vous reprocherai quoi que ce soit ou ne vous jugerai pour cela, dit-il en le faisant sourire. Je sais que votre père tient à vous et c'est la seule chose que je retiens. Sachez que si vous avez besoin de moi, je suis là si vous le souhaitez.
- Merci professeur. Si je peux vous aider, n'hésitez pas à demander, pria-t-il ensuite. Je vais tenter de persuader mon père de lever les sceaux sur sa partie veela le mois prochain mais très franchement, je pense que seul ma mère pourrait y parvenir. Si vous acceptiez de la rencontrer, de lui parler, elle vous aiderait j'en suis certain. Mon père et ma mère ne se sont jamais aimés mais ils sont très bons amis et ne veulent que le bien l'un de l'autre. Elle vous aiderait et elle seule pourra le persuader de lever les sceaux. Je sais que cela n'est pas facile pour vous mais je vous assure qu'elle sera heureuse de vous rencontrer et de vous aider. Elle s'est toujours sentie coupable d'imposer ces restrictions à mon père dans leur mariage et elle m'a souvent dit qu'elle aimerait qu'il trouve son âme sœur. Elle vous aidera.
- Vous êtes conscient que votre mère pourrait tuer Kirarin si nous lui disons et que vous avez tort, remarqua Akifumi inquiet.
- Ma mère ne ferait jamais une telle chose, répondit-il. C'est quelqu'un de bien et elle est la première à souhaiter le bonheur à mon père. Elle aussi aimerait rencontrer quelqu'un avec qui elle pourrait former un véritable couple mais elle se l'est toujours interdit comme mon père s'est interdit de vraiment chercher son âme sœur jusqu'à leur séparation. Elle ne vous fera rien, elle vous aidera, je vous le jure, assura-t-il.
Il y eut un moment de silence, Kira le scrutant attentivement avant de lui sourire doucement :
- Je vous crois monsieur Malfoy, répondit-il. Si vous pensez que votre mère peut m'aider, je crois en avoir besoin. J'aurais préféré laisser les choses se faire avec votre père mais malheureusement, nous n'avons pas le temps. Je suis vraiment navré que les choses doivent se passer ainsi, s'attrista-t-il.
- Vous n'y pouvez rien. On ne dicte pas une Révélation ni les conditions dans laquelle elle a lieu. Je crois que tout le monde aurait préféré que ça se passe autrement et que vous n'ayez pas à subir une telle chose. Je ferais ce que je peux pour vous aider et ma mère le fera aussi.
- Pourrez vous organiser une rencontre discrète avec elle lorsque je pourrais la recevoir ?
- Bien sûr et je vous garanti que mon père n'en saura rien.
La nouvelle du réveil de Kirarin soulagea bien du monde dans l'école et très vite, le jeune professeur vit venir Dumbledore pour une visite de courtoisie surfaite, le remerciant pour son aide. Il fut d'une froideur très rare pour lui avec le directeur qui s'en alla rapidement devant son hostilité apparente. Une visite qui l'avait au contraire ravi avait été celle de son âme sœur venant le remercier pour les soins la nuit de l'attaque, s'étonnant qu'il l'ait fait dans son état. Kira lui répondit simplement qu'il lui était impossible de les laisser dans cet état surtout lorsqu'il avait senti que leurs corps risquaient de ne pas tenir après une telle séance de torture. Malgré son réveil, il fallut encore plusieurs jours à Kira pour parvenir à rester éveillé plus d'une ou deux heures. Il restait atrocement pâle et l'air faible, fatigué. Il convainquit rapidement sa famille de rentrer au Japon et de reprendre leur vie normalement, promettant de donner des nouvelles quotidiennes. Ce fut porté par son père qu'il réintégra leur appartement dans le château, facilitant ainsi les visites de sa famille et d'Hideaki venant matin et soir.
Il fallut encore un moment pour que l'adolescent puisse sortir de son lit et ce ne fut que lorsque sa magie et sa santé furent de nouveau stable que Hideaki l'autorisa à reprendre les cours. Lorsqu'il arriva dans la Grande Salle pour la première fois depuis l'attaque, ce fut une salve d'applaudissement des élèves qui l'accueillit, lui faisant chaud au cœur. Il ne fallut pas longtemps pour recevoir des lettres de remerciement de nombreux parents auxquels leurs enfants avaient raconté ce qu'il avait fait pour eux et cela lui fit du bien. La vie reprit son cours à Poudlard dont-on avait renforcé les protections, quelques aurors visiblement bien connus de Dumbledore toujours présents. Ils étaient trois : Alastor Maugrey, Kingsley Shacklebolt et Nymphadora Tonks. Kira trouvait cela bien léger pour toute l'école mais cela semblait satisfaire tout le monde. Ce que tous remarquèrent en revanche fut l'évidente froideur dont faisait preuve le jeune homme vis à vis de Dumbledore et du corps enseignant depuis l'attaque, personne ne comprenant la raison de ceci. Le seul avec qui il agissait normalement était Lucius avec lequel il discutait régulièrement. Et ce ne fut qu'à la réunion du personnel suivante que tous comprirent. L'ensemble des professeurs s'étaient réunis avec le directeur, l'infirmière et les aurors pour faire un point sur toute l'école et surtout sur ce qu'il s'était passé après l'attaque. Kira bien que présent n'avait pas décroché un mot durant toute la première partie de la réunion. Son dragon enroulé autour de son cou avait les yeux bien ouvert, les fixant tous intensément comme son chien assis près de lui. Ce fut un sujet en particulier qui le sortit de son mutisme :
- Heureusement, soupira Dumbledore, nous avons réussi à rassurer les parents et aucun élève ne quittera l'école, dit-il l'air réjouit.
- Et pourtant moi je leur conseillerais vivement de s'en aller au plus vite, cingla le japonais en surprenant tout le monde.
- Je vous demande pardon ? répondit finalement le directeur.
- Avec un directeur et des professeurs qui ne sont visiblement pas prêt à remplir leur devoir de protection envers leurs élèves, je trouve qu'il y a de quoi s'inquiéter pour la sécurité de cette école et donc celle des élèves. Vous avez dépeint les mesures prises il y a quelques minutes. Trois aurors et une révisions des protections magiques du château ? Laissez moi rire, ricana-t-il l'air en colère comme on l'avait pas encore vu chez lui. Cela ne suffira jamais si l'école venait à être attaquée avec autant d'ardeur que Voldemort en a montré dans cette dernière attaque. Surtout que s'il revient, il mettra encore plus de moyens en œuvre pour éviter une nouvelle déconvenue. Vos mesures sont dérisoires. Et je dois dire que je suis un peu révolté qu'aucun d'entre vous n'ait montré qu'il protégerait ses élèves dans cette attaque comme votre devoir l'exige pourtant.
- C'est une guerre monsieur Uizado, répondit Septima l'air vexée. Cela dépasse le rôle d'un professeur.
- En quoi ? rétorqua Kirarin. Le devoir d'un professeur, hormis celui de la transmission de connaissance, de l'apprentissage et de l'enseignement consiste aussi à protéger ses élèves quelque soit le danger entre autre chose. Tous ici vous savez parfaitement que ce pays est en guerre, tous ici vous savez que cette école est une cible et tous ici savez que l'une des cibles principales de Voldemort, dit-il en regardant le directeur, est ici. Vous savez donc parfaitement à quoi vous vous exposez et pourtant, vous êtes toujours professeur ici. Si vous n'êtes pas prêt à assumer tout vos devoirs en connaissance de cause, partez et laissez la place à ceux qui le feront. Lorsque j'ai accepté ce poste, j'étais conscient du danger et j'ai accepté malgré cela avec la ferme intention de remplir tout mes devoirs. Ma question est de savoir pourquoi j'ai été le seul à le faire ce jour là.
- Et qu'auriez vous voulu que nous fassions ?! s'agaça Bathsheba. Nous ne pouvions plus faire de magie !
- Plus de magie et vous êtes perdus à ce point ? se moqua le jeune homme. Croyez vous que j'étais plus en état que vous d'intervenir ? Si ma famille n'était pas arrivée et si Voldemort avait attaqué avec ses mangemorts, je ne serais plus de ce monde, cingla-t-il. Je n'avais plus la force de repousser la plus petite attaque, j'ai bluffé complètement pour tenter de les faire partir. Nous avons eu beaucoup de chance que le protecteur de ma famille ait envoyé les miens pour nous aider. Je n'étais pas plus en position que vous de faire quoi que ce soit, remarqua-t-il durement. Mais j'ai essayé et je serais mort avant de les laisser toucher le moindre élève, ce que vous devriez tous être prêt à faire en ayant accepté d'être ici dans cette situation. Ce que j'aurais voulu que vous fassiez ? Que vous réagissiez ! s'exclama-t-il. Que vous Dumbledore, lâche que vous êtes, preniez vos responsabilités ! Il est beau le grand héros qui se dit protecteur et bienveillant pour ses élèves mais sans notre incroyable chance, cette école serait un cimetière à l'heure où nous parlons et personne ici ne s'en rend compte ! cria-t-il furieux. Vous auriez pu, je ne sais pas moi, assumer et vous rendre monsieur le directeur. Vous auriez put négocier votre reddition, celle des adultes responsables et la cession de Poudlard contre une porte de sortie sûre pour vos élèves avec promesse magique pour assurance. C'est eux qu'il fallait protéger avant tout ! Ce château n'est qu'un tas de pierre en comparaison et il ne vaut pas grand chose comparé à des vies ! Si vous aviez été prêt à cela, à faire ce qu'il faut, j'aurais pu appuyer avec le peu de force que j'avais pour réussir. Nous aurions pu sauver les élèves et avec de la chance, gagner assez de temps en jouant la montre des négociations pour laisser les renforts arriver !
- Ce n'était pas nécessaire et les événements l'ont prouvé, répondit Dumbledore.
- Êtes vous inconscient !? s'énerva Kira. On ne pourra pas compter sur un tel coup de chance une deuxième fois ! Et j'ai de quoi être inquiet pour les élèves si personne ici ne prend conscience de ses devoirs. Imaginons que Voldemort recommence de la même manière. C'est compliqué mais s'il l'a fait une fois, il peut le faire une seconde fois. Que se passerait-il ? Les protections seraient de nouveau annulées, vous sans pouvoir comme vos trois aurors, dit-il en les désignant. Le dojo ne tiendrait pas longtemps, je ne pourrais pas faire grand chose malgré que je puisse conserver mes pouvoirs en petite partie et surtout, cette fois, Voldemort s'attendrait à ma résistance, celle du dojo et l'arrivée probable de renforts ! Il s'organisera en conséquence, ce n'est pas un imbécile et là, que ferez vous ?!
Un lourd silence plana, personne ne sachant répondre, beaucoup muets sous le regard lourd de l'adolescent qui avait parfaitement raison.
- C'est bien ce que je pensais, soupira-t-il finalement.
- Vous n'avez pas plus de solutions que nous, remarqua Sirius.
- Et bien si en réalité, dit-il en les surprenant. La première solution évidente serait de renvoyer les élèves chez eux. Mais personnellement, je suis contre l'idée de céder à la peur et à la panique dans ce genre de conflits, de changer de vie parce qu'un fou provoque une guerre, ce serait lui donner une victoire à laquelle il n'a pas droit. Il y a cependant d'autres options pour prévenir ce genre de situation. Des plans d'évacuation pour commencer. Il y a déjà des passages secrets dans ce château si je ne m'abuse mais l'ennemi pourrait les connaître. Je serais d'avis d'en créer de nouveau accessibles sans besoin de magie pour pouvoir faire sortir les élèves dans le cas d'une attaque comme celle que nous avons subi. Ces passages pourraient mener vers Pré-au-lard où un lieu assez éloigné où l'on installerait des moyens de transports de toutes sorte pour s'assurer d'avoir un moyen d'évacuer les jeunes en cas de problème. Ensuite, il pourrait y avoir une sorte de connexion magique avec le bureau des aurors afin de pouvoir les alerter sur le champs en cas d'attaque.
- Mais si nous prenons le cas d'une annulation de magie comme nous l'avons vu, cette connexion s'annulera et ne servira à rien, posa Maugrey en faisant soupirer l'adolescent.
- La connexion serait en effet rompue et ce simple fait pourrait être une alarme pour les aurors pour qui la chose devrait paraître anormale et déclencher une intervention, expliqua-t-il l'air affligé qu'il n'ait pas compris tout de suite. Vous pourriez aussi mettre en place des protections dormantes, des protections inactives en temps normal. Le rituel dont Voldemort s'est servi ne touche que les magies actives. La forme la plus courante mais il est possible de mettre en place une magie dormante qui pourrait être déclenchée par par exemple l'annulation d'un sort actif relié à elle pouvant être touché par ce genre de rituel. Elle déclencherait alors l'activation de nouvelles protections remplaçant temporairement celles étant annulées pour redonner une sécurité à l'école en cas d'attaque. Il faut se concentrer sur la recherche de moyens de fuite, de protections et d'alarme avant tout. Vous êtes tous réputés être de bons sorciers alors par la Magie pourquoi personne ici ne réfléchit à des solutions valables plutôt que de compter sur la chance ou de tout mettre sur le fait que cette guerre vous dépasse ! Je vous préviens directeur, dit-il le regard brûlant, si vous ne faîtes rien de valable, je parlerais à la Confédération pour leur demander de faire fermer Poudlard pour grave mise en danger des élèves.
- Ce n'est pas de votre ressort de juger d'une telle chose, répondit-il froidement.
- C'est de mon devoir de professeur de donner l'alerte si je juge qu'il y a danger pour mes élèves, claqua-t-il. Comme c'est le vôtre et celui de tout les présents ici. Jusqu'à aujourd'hui, vous mettiez en avant le fait que Poudlard était l'endroit le plus sûr des îles britanniques et que vos élèves étaient en sécurité. Ce n'est de toute évidence pas le cas alors soit vous faîte ce qu'il faut, soit je me verrais obligé d'intervenir. Je ne tolérerais pas que vous mettiez tout ces enfants en danger, dans une guerre à laquelle ils ne comprennent rien et qui leur fait déjà bien du mal, par votre orgueil et votre arrogance à croire que vous pouvez tout gérer alors que vous ne gérez rien du tout. Si je suis prêt à risquer ma vie pour mes élèves, j'aimerais autant ne pas avoir à recommencer, comme j'aimerais que personne ici n'ait à le faire. Et je ferais tout pour ne plus voir d'enfants pris en otage de la sorte, ils vont être marqués à vie par cette épreuve, vous en rendez vous compte ? Ce n'est pas tolérable comme il n'est pas tolérable de ne rien faire quand nous avons failli tous les voir mourir. Vous êtes responsable de leur sécurité, leurs parents vous les confient et vous font confiance, alors assumez ! J'ai eu ma dose d'âneries pour aujourd'hui, soupira-t-il avec fatigue alors qu'il était encore visiblement éprouvé. Je m'en vais, dit-il en se levant.
Il tangua d'ailleurs une fois sur ses pieds, portant une main à son front l'air mal alors qu'il respirait profondément. Tout cela l'avait épuisé, comme le manque de son âme sœur qui l'éreintait de plus en plus. Les sensations étaient pires depuis cette attaque et Samain qui lui avaient coûté beaucoup et à cet instant, il se sentait perdre le contrôle de lui même, tendu, crispé, énervé. Il avait juste envie d'aller se rouler en boule sous une couverture et de craquer simplement. Le voyant mal, tous se souvinrent soudainement de ce qu'il avait subi dans cette attaque et dont-il semblait avoir bien du mal à se remettre. Cela ne justifiait que davantage sa colère. Poppy fut la seule à réagir, se levant brusquement pour venir le soutenir rapidement, l'entourant d'un bras et lui donnant l'autre pour appuis.
- Vous devriez allez vous allonger un peu professeur, dit-elle avec douceur. Vous n'êtes pas en état de travailler et vous devez éviter le stress. Je vous raccompagne à votre appartement.
- Merci madame Pomfresh, dit-il avec plus de douceur en se laissant emmener.
Ils sortirent tout deux, de nombreux regards les suivant et ce fut le claquement de la porte se refermant qui fit réagir tout le monde.
- Le professeur Uizado a raison, remarqua Lucius. Nous devons nous préparer à de nouvelles attaques.
- Je suis d'accord, renchérit Minerva, nous avons eu une chance insolente et si le professeur Uizado n'avait pas été là, n'avait pas protégé lui même son dojo, je n'ose imaginer à quel massacre nous aurions assisté, s'affligea-t-elle. Ses propositions sont loin d'être idiotes bien au contraire Albus. Il faut l'admettre, nos élèves ne sont pas en sécurité à l'heure actuelle et Vous-savez-qui voudra se venger de cette défaite.
- Nous allons y réfléchir, répondit le directeur contraint et forcé.
Ce fut une Poppy inquiète pour l'adolescent qui le raccompagna à ses appartements, Kirarin rassurant d'un sourire les élèves qu'ils croisèrent s'inquiétant de le voir soutenu par leur infirmière. Elle laissa le jeune homme à son père qui bondit en trouvant son fils mal, venant immédiatement s'occuper de lui avec attention. Ce fut le lendemain de cette réunion qu'il devait recevoir Narcissa Malfoy dans une rencontre organisée en secret par son fils. Draco étant au secret, il n'avait rien dit de la raison de cette rencontre mais il avait réussi à persuader sa mère de ne rien dire à son père. Si l'empathie de Kira avait pu lui confirmer que Draco était vraiment persuadé que sa mère l'aiderait, il ne pouvait s'empêcher d'espérer que tout se passerait aussi bien que son élève l'avait avancé, dubitatif sur la chose. C'était seul que Kirarin avait décidé de recevoir la Lady, extrêmement stressé et tendu dans l'attente de cette rencontre. Akifumi était parti voir Aurora pendant ce temps, lui laissant leur appartement et ce fut pile à l'heure prévue que Kirarin vit la cheminée s'activer pour laisser entrer Narcissa Malfoy. C'était une femme magnifique il fallait l'avouer, très soignée, très élégante, digne alors qu'elle se tenait droite et très maîtrisée. La voir en sachant qui elle était envoya littéralement un poignard dans le cœur du jeune homme qui lutta pour se maîtriser. Il offrit un sourire difficile à la dame qui l'observait platement.
- Bonjour madame Malfoy, dit-il difficilement alors que l'appellation lui arrachait la bouche.
- Bonjour Professeur Uizado, rendit-elle.
- Je vous remercie d'avoir bien voulu me rencontrer malgré les conditions plutôt obscures de cet entretient, dit-il.
- Mon fils a beaucoup insisté et m'a affirmé que c'était très important mais que mon mari ne devait pas être au courant.
- Je ne sais pas madame mais je puis vous assurer qu'il vaut mieux que votre..., hésita-t-il sans parvenir à terminer, que le professeur Malfoy ignore cette rencontre. Je vais vous expliquer pourquoi. Allons nous asseoir, invita-t-il en désignant le salon.
Elle acquiesça et ils s'installèrent, Kirarin servant le thé avec une nervosité palpable, peinant à refréner les sensations du lien en présence de la dame. Il se sentait trahis, meurtri en imaginant qu'elle partageait la vie de son âme sœur, qu'elle était la mère de son fils, qu'ils étaient mariés et avaient passé de nombreuses années ensemble. Cela lui faisait tellement mal, physiquement et moralement, dans sa magie aussi. Il savait que ce n'était pas rationnel et qu'elle n'y pouvait rien mais sa vue était une torture pour lui et il lui fallut toute ses forces pour ne pas laisser le lien prendre le dessus sur lui et lui faire dire des choses qu'il ne pensait pas.
- Vous n'avez pas l'air bien, nota la dame l'air un peu inquiète. Mon fils m'a dit ce que vous aviez fait durant l'attaque et il a dit aussi que vous aviez été lourdement touché, que vous veniez à peine de vous remettre. J'aimerais vous remercier pour ce que vous avez fait. Vous avez protégé mon fils aussi.
- Ce n'est rien madame, c'était mon devoir de professeur de cette école. Je vous remercie pour votre attention, dit-il en lui tendant une tasse qu'elle prit. Je vais bien.
- S'agit-il de mon fils ? demanda-t-elle ensuite. Avez vous un problème avec lui en cours ?
- Non, absolument pas, répondit-il. Votre fils est un élève appliqué. Il se trouve que je suis dans une situation délicate. Votre fils l'a appris récemment, il m'a même aidé et c'est lui qui m'a conseillé de vous parler. Il dit que vous pouvez m'aider, dit-il en la surprenant visiblement.
- Je vous écoute, dit-elle.
- Je vous remercie, cela doit vous paraître bien étrange. Avant tout, je vous promet que tout ce que je vais vous dire est la stricte vérité et qu'ensuite, vous aurez ma vie entre vos mains, dit-il gravement.
- Quoi mais... pourquoi ? demanda-t-elle un peu choquée par cette annonce.
- Vous allez comprendre. Je suis un sorcier un peu spécial, commença-t-il. Je ne suis pas ordinaire et certaines de mes spécificités tiennent plus des créatures magiques même si je n'en suis pas une non plus. Ni vraiment sorcier, ni créature magique. Ceux qui me connaissent le mieux préfèrent le terme de mage ou magicien, sourit-il. Bref, j'ai certains dons particuliers. Parmi ces dons, il y a celui de voir les liens magiques entre les personnes. Des liens tel que celui d'âme sœur par exemple. Je vois ces liens, ceux des autres et les miens aussi. Dans le cas d'un lien d'âme sœur j'ai totale interdiction de le révéler aux concernés. Ce lien est sacré. Il doit être découvert par ceux qu'il concerne exclusivement. Si je venais à révéler un tel lien à deux âmes sœurs, directement ou indirectement, par quelqu'un à qui je l'aurais dit ou par tout autre moyen, je mourrais, le lien concerné serait détruit et cela risquerait de tuer les concernés.
- Il s'agit donc d'un de ces liens, comprit-elle, et si vous avez voulu que mon mari ne sache rien, cela le concerne n'est-ce pas ?
- En effet madame, approuva-t-il en posant une main sur son cœur devenu douloureux au terme de « mari » dans sa bouche.
- Vous savez qui est son âme sœur ?
- Oui madame.
- C'est formidable, sourit-elle. Lucius mérite tellement cela. Mais pourquoi avez vous besoin de moi ?
- Cela est un peu plus compliqué en réalité, dit-il avec une telle tension qu'elle perdit son sourire. J'ai une autre particularité. Comme une créature magique, tel qu'un veela par exemple, je dépend de mon âme sœur pour vivre et comme une créature magique, j'ai une Révélation lorsque je pose les yeux pour la première fois sur elle.
- Lucius, bredouilla-t-elle. Vous êtes...
- Oui madame, je suis l'âme sœur de Lucius, confirma-t-il avec tension. Je l'ai su dés que je l'ai vu avant la rentrée au retour des professeurs au château. Je suis désolé d'avoir à vous dire cela. J'imagine que vous n'avez pas du tout envie d'entendre ça.
- Au contraire, sourit-elle en le surprenant. Vous savez, Lucius est mon meilleur ami. Je savais depuis le jour où nous avions été présenté qu'il était un veela qu'on avait privé de sa nature, que je n'étais pas son âme sœur et qu'il n'y aurait jamais ce genre d'amour entre nous. Nous n'étions ensemble que par devoir envers nos familles. Il aurait pu me haïr parce que je prétendais à la place de son âme sœur. Sa partie veela me hais certainement, dit-elle tristement. Pourtant, il s'est toujours montré très respectueux à mon égard et il est le meilleur ami dont je puisse rêver. Nous ne sommes ensemble que pour le bien de notre fils. Mais Draco est grand maintenant et il comprend. Lucius a eu une vie très difficile et il mérite le bonheur, c'est tout ce que je lui souhaite, c'est un homme bien. Alors je suis ravie s'il peut enfin trouver son âme sœur. Il rêve de cela depuis toujours. Je comprend que cette rencontre n'est pas facile pour vous et je comprend qu'il ait été difficile de me parler. Mais si je puis me permettre, que puis-je faire ?
- Et bien, comme je vous l'ai dit, il m'est interdis de révéler un lien d'âme sœur et cela vaut aussi pour mon propre lien. Je ne peux rien dire à Lucius sous peine de mourir, de détruire le lien et probablement de le tuer dans la foulée. Et ceux que je met au courant ne peuvent rien dire non plus au risque d'avoir le même résultat. Seulement, je vie le lien comme le vivrait une créature magique.
- Par Merlin, dit-elle avec choc, mais cela doit être atroce pour vous, ma présence doit-être atroce, réalisa-t-elle. Et le lien n'est pas complet donc...
- Oui, vous avez compris, sourit-il tristement. C'est... pénible et je n'y survivrais pas longtemps. Cette dernière attaque m'a affaibli davantage et je dispose de moins de temps encore maintenant. Je... j'ai essayé de me rapprocher de Lucius mais cela demande du temps et un contexte différent. La nuit de l'attaque, j'étais au plus mal et Lucius a quitté le château, cela m'a déclenché une crise. Il était trop loin et... je ne le supporte pas. La seule manière de calmer le lien cette nuit là a été de demander l'aide de votre fils. Sa magie ressemble à celle de son père et ça pouvait aider. Il m'a peut-être sauvé la vie cette nuit là et il a compris tout seul ce qu'il se passait en me voyant. Il connaît parfaitement ce lien.
- Oui, nous voulions qu'il en sache le plus possible pour l'aider dans son propre lien futur, répondit-elle.
- C'est votre fils qui m'a convaincu de vous parler. Il m'a dit que vous pouviez m'aider et que vous le feriez. Ma seule chance et par conséquent celle de Lucius, serait qu'il se rende compte lui même de l'existence du lien que nous partageons.
- Vous avez besoin qu'il lève les scellés sur son veela et qu'il puisse enfin avoir sa Révélation, comprit-elle.
- Oui, ou je mourrais dans les deux mois et Lucius suivra rapidement. J'aurais aimé que cela se passe autrement, apprendre à le connaître, le séduire..., dit-il en souriant les yeux dans le vague. Mais c'est impossible en l'état. Je suis vraiment désolé d'avoir à vous demander votre aide madame d'autant plus que cela va briser votre famille et risque de vous priver de votre statu. Si Lucius ne risquait pas de perdre la vie dans l'opération, soyez assuré que j'aurais préféré donner la mienne pour qu'il garde son bonheur présent mais...
- Ne dîtes pas de bêtise, coupa-t-elle doucement. Lucius n'a jamais été vraiment heureux et il ne le sera jamais vraiment sans vous. Il a besoin de vous pour l'être et pour vivre vraiment. Notre couple a toujours été factice alors vous ne briserez rien et nous pourrons toujours nous occuper de Draco. Nous le ferons simplement autrement. En réalité, cela serait même un soulagement dans un sens. Lucius a besoin de son âme sœur et moi, et bien j'ai de plus en plus envie moi aussi que trouver quelqu'un, dit-elle. Nous ne nous sommes pas autorisé cette séparation pour notre enfant mais l'un comme l'autre nous le voulons depuis longtemps. Vous avez dû remarquer : Lucius ne porte plus son alliance. Il ne la supporte plus depuis longtemps et s'il veille sur moi, il supporte de plus en plus mal ma présence aussi. Je ne lui en veux pas, je sais pourquoi. Il est temps maintenant que cela s'arrête. Cette situation est devenue trop lourde pour lui comme pour moi et Draco est assez grand maintenant. Je vais vous aider, n'ayez crainte. Il brisera les sceaux au solstice.
- Merci madame, répondit-il les larmes aux yeux. Merci, dit-il sans pouvoir retenir plus longtemps les perles d'eau sous l'intense soulagement qu'il ressentait.
Il sentait qu'elle était parfaitement sincère et cela le rassurait au plus haut point. Savoir qu'elle l'aiderait le secouait profondément, lui apportant enfin un espoir de voir Lucius le reconnaître comme son âme sœur.
- Merci, répéta-t-il en s'enfermant dans ses bras.
La dame sourit tristement, se levant pour se rapprocher bien qu'elle s'abstint d'avancer trop près, sachant que sa simple existence et ce qu'elle était pour Lucius devait être une torture pour lui. Elle commença par faire serment magique de ne rien dire sur le lien et de n'en parler avec personne si ce n'était avec ceux déjà au courant, s'attirant un sourire reconnaissant.
- Je vais faire en sorte que ces sceaux soient levés, promit-elle. En attendant, vous devez tenir le coup et prendre soin de vous. Lucius va déjà énormément s'en vouloir lorsqu'il saura ce que vous vivez en attendant qu'il se rende compte de votre lien alors restez en vie jusque là.
- Comment allez vous faire ? demanda-t-il.
- C'est très simple. Si je veux le bonheur de Lucius, il veut aussi le miens, dit-elle en le voyant serrer les dents douloureusement. Je suis désolé, dit-elle en le notant.
- Ce n'est rien, je sais que ce n'est pas de votre faute et que vous n'avez pas voulu ça mais j'ai dû mal à contrôler les sensations du lien.
- Je comprend. Je vais lui dire que j'ai rencontré quelqu'un et que j'aimerais que nous divorcions pour pouvoir faire ma vie. Il acceptera et cela entraînera la levé des sceaux avec la rupture du mariage.
- Je ne sais comment vous remercier madame, répondit-il en ne croyant pas sa chance.
- Et bien, vous pouvez peut-être répondre à une question pour moi, remarqua-t-elle.
- Laquelle ?
- J'ai vu souffrir Lucius des années durant de ne pas vous avoir, de ne pas avoir sa partie veela libre. Je ne veux pas de cela pour mon fils. Mais s'il ne trouve pas son âme sœur son devoir imposera le même scénario. Vous voyez les liens alors, est-ce vous savez si...
- Si son âme sœur est près de lui et qu'il pourra la reconnaître dés qu'il aura dix-sept ans et qu'il entrera en pleine possession de ses pouvoirs de veela ?
- Oui, approuva-t-elle.
- Ne vous en faîte pas madame, tout ira bien pour votre fils, assura-t-il.
Elle sourit largement l'air infiniment soulagée.
- Merci professeur. Ne vous en faîte pas, je convaincrais Lucius et tout ira bien. Je vous le promet. En attendant, ménagez vous et prenez soin de vous. Je ne vais pas m'imposer plus longtemps, je sais que ma présence vous est atroce et je vous remercie d'avoir résisté au lien et de ne pas m'avoir traité de tout les noms à mon arrivée, dit-elle avec amusement en le faisant sourire.
- Peu importe le lien madame, il ne dictera pas mon opinion et mon comportement à votre égard. Ce lien n'appartient qu'à moi et à Lucius, et si sa puissance fait que d'autres peuvent, comme vous être impliqués, je le garde pour moi et lui. Personne d'autre n'y entrera pour quoi que ce soit.
Elle sembla touchée par sa réponse, lui promettant de nouveau, magiquement cette fois, qu'elle l'aiderait, puis elle le salua et s'en alla rapidement, consciente de sa présence torturait l'adolescent. Kira s'effondra dans le canapé à peine la dame disparue, ses mains venant serrer ses vêtements au niveau de son cœur alors qu'il grimaçait de douleur après avoir été en présence de cette femme qui occupait sa place auprès de son âme sœur. Le lien se révoltait contre cela, l'emplissant d'une douleur, d'une solitude, d'un sentiment d'abandon et de rejet qu'il ne maîtrisait pas. Si dans un sens il était infiniment soulagé d'avoir l'aide de Narcissa, à cet instant seul le fait qu'il venait de voir la femme de son âme sœur, la mère de son fils restait dans son esprit et lui, il n'était rien pour son âme sœur. Cette constatation lui amena une douleur plus forte lui tirant un gémissement et il tira d'instinct sur le lien avec son père, ne cherchant pas à refouler ses larmes. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que Akifumi revienne, s'empressant de venir prendre son fils dans ses bras pour l'aider à passer cette crise et cela ne fut pas simple. Ce ne fut qu'une fois Kira calmé qu'il put apprendre comment cela s'était passé, lui aussi soulagé par la promesse magique de la Lady de l'aider.
Les deux semaines qui suivirent commencèrent à être bien difficiles pour Kirarin. Il avait retrouvé un état plutôt stable depuis l'attaque, sa magie remise mais il restait affaibli par l'épisode et cela n'avait fait que renforcer les effets du lien incomplet en lui. Il dormait de plus en plus mal, constamment stressé et tendu. Il ne mangeait que peu et uniquement sous l'impulsion de son père. Il ne se passait pas un jour sans qu'un membre de la famille ne vienne rendre visite au père et fils, tentant de soutenir leur cadet qui se murait de plus en plus dans le silence, s'isolant. Il fatiguait visiblement, son humeur de plus en plus sombre, les maux de têtes devenus migraine se faisant constant. Il passait son temps entre rester enfermer dans sa chambre ou son bureau, moment au dojo où il tentait de se détendre en se concentrant sur sa magie et ses cours. En présence de ses élèves, le jeune homme tenait admirablement une façade parfaite, ne laissant pas paraître son malaise et son humeur. Seul son père, Aurora et Draco étaient au courant de son état. La professeur d'astronomie veillait sur le jeune homme comme elle pouvait, venant souvent le voir lorsqu'il s'isolait, soutenant aussi Akifumi. Et Draco tentait de faire ce qu'il pouvait, profitant du fait que son professeur acceptait sa présence pour veiller sur lui, voyant et comprenant mieux que personne les dégâts que le lien incomplet provoquait sur lui. Lorsque Lucius quittait le château, provoquant immanquablement de violentes crises chez le jeune homme qui s'effondrait désormais systématiquement pris de douleurs violentes, Draco venait aussi vite qu'il pouvait pour tenter de soulager le jeune homme par sa présence et sa magie. Cela fit que les deux adolescents se rapprochèrent un peu, Kira restant pourtant un professeur très respecté par le jeune blond.
Bien plus vite que prévu à l'origine, on vit Kirarin perdre son énergie, son sourire, sa sérénité. Il se faisait de plus en plus déprimé et il n'y avait plus que pour ses élèves qu'il forçait une façade ordinaire. On ne le voyait quasiment jamais en dehors de ses cours. Il n'y avait qu'une chose qui le motivait encore pour sortir de son appartement ou du dojo : la perspective de voir Lucius. C'était uniquement pour cela qu'il mangeait presque toujours dans la Grande Salle, espérant à chaque fois avoir une place près de Lucius et souvent, il y parvenait à sa plus grande joie, pouvant alors discuter avec son âme sœur avec qui il s'entendait bien, son seul réconfort dans cette histoire. Sa relation avec l'homme était tranquille mais encore bien distante, presque juste professionnelle avec un respect mutuel et un semblant de début d'amitié. C'était très loin de ce qu'espérait Kira et s'il faisait tout pour améliorer cette relation avec lui, c'était une chose impossible à forcer. Il avait été touché de voir le Lord inquiet pour lui en le mettant en garde sur Voldemort qui en avait après lui. Et lorsque Lucius partait du château, Kira, dans la crise que cela provoquait chez lui n'était concentré que sur une chose : son âme sœur. Il attendait avec angoisse son retour non pas dans l'espoir de voir sa souffrance s'apaiser mais avec la peur qu'il s'agisse d'une convocation de Voldemort et que sa moitié soit torturée. Lorsque ce fut le cas à la fin du mois, il fut là dans l'instant pour le soulager, son aide lui attirant plus de sympathie et de curiosité de la part du Lord. Pourtant, l'homme se refusait à répondre à ses questions sur la guerre, semblant vouloir le tenir à l'écart pour sa sécurité.
La fin du mois vit aussi d'autres mesures prises par le directeur sous la pression de Kirarin et d'autres professeurs mais aussi des parents d'élèves. L'idée de nouvelles sorties de secours uniquement connues des professeurs fut retenue avec l'établissement d'un plan d'évacuation. Une alarme générale installée comme la connexion proposée avec le bureau des aurors alors que l'on travaillait aussi sur les protections. Cela apaisa la colère de Kirarin après l'attaque et il reprit une attitude ordinaire avec ses collègues qui semblaient enfin avoir pris conscience de la situation. La vie de l'école avait repris son cour normal.
Début décembre, à trois semaines des vacances de Noël les choses se compliquèrent pour Kirarin qui commença à être vraiment malade et faible, s'entourant désormais d'une illusion de magie pour sortir de son appartement sans que personne ne se rende compte de son état. Il avait maigri, très pâle, souvent essoufflé, le regard troublé, tremblant, manquant de force. Désormais, Hideaki venait tout les jours contrôler son état, tentant de faire tout ce qu'il pouvait pour le soulager, soulager les douleurs et les malaises de plus en plus violents. Yuma, Setsuna, Kahei et Hayate venaient aussi tout les jours pour soutenir leur cadet très inquiets pour lui, le voyant dépérir peu à peu. Toute la famille venait d'ailleurs autant que possible mais il ne fallut plus longtemps avant que Kirarin ne commence à ne plus supporter le moindre contact physique avec personne, pas même avec Katsuo et Yoite.
Ce palier passé, sa famille fut d'autant plus angoissée, cela n'arrivant que lorsque le lien commençait à arriver au bout de sa tolérance au manque. Draco avait alors pris le partie d'approcher le moins possible son professeur dont le lien ne tolérait plus du tout sa présence, son aide n'ayant plus le moindre effet positif maintenant, bien au contraire. Si Kirarin était toujours respectueux et tolérant à son égard, Draco savait bien quels efforts cela lui demandait et il faisait tout pour ne pas lui en faire subir davantage. Il ne pouvait qu'admirer toujours plus le jeune homme qui luttait. Il l'appréciait énormément et il était toujours plus inquiet pour l'âme sœur de son père, veillant comme il pouvait. Il venait chercher des nouvelles chaque jour auprès d'Akifumi et avait même organisé une rencontre entre lui et sa mère. Le père avait voulu rencontrer la dame et s'assurer lui même de ses intentions envers Kirarin. Narcissa avait compris. Ils s'étaient rencontrés en l'absence du jeune homme incapable de revoir la dame pour le moment et personne ne voulait lui imposer ça. Ce rendez vous l'avez beaucoup rassuré et c'était ensuite à travers lui que la dame donnait des nouvelles de l'avancement des choses.
La bonne nouvelle arriva deux semaines avant les vacances de Noël et avant le solstice. Narcissa avait parlé à Lucius et après quelques jours de discussion et de réflexion, elle était parvenue à le convaincre de divorcer, mettant en avant le fait qu'elle avait rencontré quelqu'un, qu'elle était amoureuse et qu'elle voulait refaire sa vie, jugeant Draco assez grand désormais. C'était un mensonge mais le meilleur moyen d'arriver au but en douceur. Lucius avait compris, accepté avec ce qui semblait être du bonheur et du soulagement d'après sa femme. Le divorce amiable était en marche et devrait se faire rapidement sous leur commun accord et surtout, les sceaux seraient bien levés au solstice. Si cette nouvelle réjouis tout le monde, Kirarin resta très sombre, sa dépression de plus en plus prononcée lui faisant croire que cela n'arriverait peut-être pas. Son état empirait à vue d'œil de jour en jour et il fut finalement incapable de sortir de son lit, prit de fièvre et de douleurs le faisant gémir de souffrance, le paralysant et lui prenant ses forces. Lucius quittant régulièrement l'école pour régler le divorce n'arrangeait guère les choses. Ne voulant pas abandonner ses élèves, Kira avait insisté pour continuer à faire cours au moyen de ses projections astrales et si cela lui demandait bien des efforts pour se concentrer et ne rien laisser paraître, cela lui permettait aussi de se distraire et de se changer un peu les idées. Mais c'était désormais sa seule occupation et cela lui prenait toutes ses forces.
Une semaine avant la date tant attendue, Kirarin faisait peine à voir. Il ne pouvait plus se lever, il ne mangeait plus, buvait à peine, ne dormait plus et était au plus mal. Il ne supportait plus aucune présence physique même celle de son père désemparé de ne pouvoir que regarder de loin lorsqu'il voyait son fils fondre en larmes plusieurs fois par jour, sentant nettement son état dans leur propre lien. Plus personne n'arrivait à approcher Kira et encore moins à le toucher, peinant alors encore plus à tenter de le faire boire et manger. Si les collègues de l'adolescent et le directeur commençaient à se poser des questions sur le fait que l'on ne voyait quasiment plus le jeune professeur, Akifumi avait expliqué qu'il peinait encore à se remettre de l'attaque et qu'il se reposait, travaillant aussi sur des projets personnels tel que les ouvrages qu'il écrivait. Tout le monde avait accepté cette excuse.
Ce jour là, ce fut après le dernier cours de Kirarin que l'adolescent avait donné à distance que Akifumi entrouvrit la porte de sa chambre, accompagné d'Aurora venu lui rendre visite. Elle passait désormais beaucoup de temps avec le japonais, de plus en plus proche de lui et se faisant soutient dans cette épreuve qui malmenait aussi le père très inquiet pour son fils qu'il aimait plus que tout. Elle admirait ce père admirable prêt à tout pour son enfant, aimant et veillant sur lui sans limite. Elle était venue ce soir alors qu'on était enfin arrivé au jour fatidique, c'était cette nuit que Lucius et Narcissa levaient les sceaux sur sa partie veela, finalisant leur divorce. C'était cette nuit que Lucius allait enfin reprendre possession de ses pouvoirs de veela et se rendre compte qu'il avait son âme sœur juste à côté de lui. On était vendredi soir et les élèves prenaient le train demain matin pour rentrer chez eux pour les vacances et pour une fois, après l'attaque de la Toussaint, tous quittaient l'école. Akifumi espérait qu'une fois Lucius avec Kira, il pourrait les emmener au Japon, ramener Kirarin auprès de Rui, sur son domaine, chez lui pour récupérer un peu. Entrouvrant la porte de la chambre de son fils, celle-ci seulement éclairée par une faible lumière tamisée placée dans un coin, de manière à ne pas aggraver les horribles migraines de l'adolescent contre lesquelles les anti-douleurs n'avaient plus aucun effet. Katsuo tenta d'entrer comme toujours, l'akita déprimé d'avoir été mis à l'écart de son maître ne supportant plus sa présence. Il ne voulait qu'une personne qu'un être vivant : Lucius et tout autre était intrus près de lui. Akifumi l'empêcha d'entrer et ce fut Yoite qui ramena le chien avec lui dans un coin du salon, le dragon lui aussi affligé de devoir rester loin de son maître. Mais il comprenait bien pourquoi, veillant alors sur Katsuo avec qui il passait déjà tout son temps depuis leur rencontre.
Akifumi ayant posé une batterie de sorts de surveillances sur la chambre de son fils pour garder à l'œil son état à distance, il savait qu'il était présentement inconscient, comme souvent désormais, à bout de force et d'autant plus après l'effort d'avoir donné un cours, le dernier avant les vacances. C'était le seul moment où il se permettait de l'approcher physiquement mais là encore, il ne pouvait même pas le toucher au risque de faire réagir négativement le lien, même dans son inconscience. Il entra alors avec Aurora, s'approchant du futon sur lequel Kirarin était installé depuis déjà trop longtemps. Allongé sur le dos, l'adolescent faisait peine à voir. Ses cheveux ternes étaient plaqués à sa peau par la sueur provoquée par sa forte fièvre. Il tremblait sans discontinuer, atrocement pâle les joues creusées et les yeux cernés. Ses traits étaient crispés de souffrances, ses mains accrochant faiblement sa couverture alors qu'il gémissait, respirant vite et mal. On voyait ses yeux bouger frénétiquement derrière ses paupières closes, témoignant du fait qu'il était tout sauf paisible. Ses lèvres gercées étaient un peu ouvertes. Akifumi serra les dents et les poings en s'agenouillant près de lui, les larmes aux yeux. Pourquoi donc son bébé qui avait tant souffert devait encore vivre cela ? Il n'arrivait toujours pas à voir ce fichu lien d'âme sœur comme une bonne chose, d'autant plus dubitatif sur le choix de la Magie de lier sa douce et gentille petite étoile à la Reine des Glaces. Une chose était certaine pour lui : Lucius allait être sous son étroite surveillance et s'il osait faire le moindre mal à son bébé, ne pas s'occuper de lui à la perfection, alors il trouverait un moyen de lui faire regretter, âme sœur ou pas.
- Tu dois encore tenir un peu mon cœur, murmura-t-il dans leur langue en se retenant de venir caresser ses cheveux. Ce soir il viendra pour toi c'est promis. Tout ira bien Kira, c'est presque fini maintenant mon ange. Il faut tenir le coup.
Il resta là un moment à l'observer, Aurora tenant sa main pour le soutenir, installée près de lui. Ce fut la cheminée se déclenchant dans l'autre pièce qui les tirèrent du chevet du jeune homme. Ils se relevèrent alors, rejoignant la pièce de vie en refermant derrière eux. C'était Hideaki, Rengu, Yuma et Satoshi qui étaient là. Sans un mot, le médicomage se dirigea à grand pas vers la chambre de Kirarin, comme à chaque fois qu'il venait et les autres allèrent s'asseoir au salon en silence pour attendre son verdict comme chaque jour. Quelques instants plus tard, la cheminée s'activait de nouveau, laissant apparaître le visage de Narcissa demandant la permission d'entrer. On lui donna et rapidement, la noble dame entra, présentée à Rengu, Yuma et Satoshi par Akifumi.
- Comment va Kirarin ? demanda-t-elle ensuite l'air très inquiète.
- Il est au plus mal, répondit le père, notre médicomage est avec lui. Est-ce que tout est prêt pour le rituel ?
- Oui tout est prêt, acquiesça-t-elle. Mais cela doit se faire au manoir Malfoy alors j'ai peur que Kirarin ne doivent encore endurer un éloignement de plus, s'attrista-t-elle. Le rituel sera fait à minuit, mais j'ignore ce qu'il se passera ensuite.
- Je me suis renseigné sur le sujet, intervint Satoshi. Le Rituel va entièrement libérer la nature veela de Lucius et c'est cette partie veela qui va momentanément prendre le dessus sur lui après tant de temps scellée. Dans cette procédure, si le veela a déjà vu son âme sœur dans sa vie, il a comme une Révélation à retard et il sait immédiatement de qui il s'agit. Lucius saura donc immédiatement que Kirarin est son âme sœur et surtout, il va sentir sur le champs que son âme sœur ne va pas bien du tout. Il ne sera pas vraiment lui même, ce sont ses instinct de créature magique qui vont prendre le dessus. Lorsqu'il va comprendre qu'il avait son âme sœur près de lui depuis tout ce temps, cela ne va qu'amplifier son besoin de le rejoindre sur le champs, comme sentir qu'il va mal. Sa seule idée sera de rejoindre Kirarin au plus vite et de tout faire pour le soulager. Il devrait donc débarquer ici très rapidement. Comme il ne peut pas transplaner dans Poudlard, je pense qu'il utilisera la cheminée.
- Je vais relier notre cheminée à votre appartement pour qu'il puisse déboucher ici directement, proposa Narcissa.
- D'accord, comme ça personne ne le verra, approuva Akifumi.
- Lorsqu'il arrivera, reprit alors Satoshi, il ne faudra pas être sur son chemin. Il s'attaquera à tout ce qu'il verra comme un obstacle entre lui et son âme sœur et un veela n'est pas un ennemis que l'on aimerait avoir dans ces conditions. Il nous ignorera probablement complètement pour rejoindre Kirarin au plus vite. Dés qu'il le touchera et alors qu'il sera conscient du lien et qu'il l'aura accepté, cela complétera le lien et Kirarin devrait être soulagé sur le champs. Il lui faudra du temps pour récupérer, des soins, du repos et il aura besoin de la présence constante de Lucius mais il sera hors de danger. Lucius lui n'aura en tête que de le soulager et de s'occuper de lui mais quand il va trouver son âme sœur dans cet état, cela risque d'être un peu la panique pour lui. Il va avoir besoin d'explications pour comprendre et se calmer. Seulement, le veela ne tolérera pas la moindre autre présence que lui même avec son âme sœur dans ce contexte. Il n'y a qu'un être qui pourra s'approcher.
- Moi, intervint Yoite en s'envolant pour venir vers eux. De par ma nature et mon lien avec Kirarin, il ne me verra pas comme une menace ou un danger. Je ne pourrais pas l'approcher ni rester longtemps mais je pourrais entrer dans la pièce pour lui expliquer. Je m'en chargerais.
- Merci Yoite, répondit Akifumi.
- Ensuite, il faudra les laisser seul, continua Satoshi. Le temps que tout se calme, que le veela s'apaise. On ne pourra entrer que après-demain matin si tout va bien mais il n'y a pas à s'inquiéter, l'instinct de Lucius le poussera à prendre grand soin de Kirarin alors tout devrait bien se passer. Après, ce serait vraiment bien s'il acceptait de venir au Japon avec Kirarin. Rui pourrait beaucoup aider pour lui permettre de se remettre et il veut voir Lucius au plus vite.
- Qui est Rui ? demanda Narcissa.
- Rui est un ancien dragon japonais, gardien de notre famille depuis de très nombreux siècles, expliqua Yuma. Tout les membres de la famille lui sont liés et sa magie devrait aider Kirarin à aller mieux. Seulement, il ne peut venir ici et son pouvoir est plus puissant chez nous. Il serait vraiment bien que Kirarin puisse rentrer pendant les vacances pour se remettre.
- Je ne pense pas que Lucius refusera si c'est dans l'intérêt de son âme sœur, remarqua-t-elle.
Ils furent interrompus par le retour d'Hideaki, tous se tournant vers lui à son entrée.
- Comment va-t-il ? demanda Rengu.
- Pas bien du tout, soupira le médicomage. Il est temps que cette situation prenne fin, elle fait beaucoup trop de dégâts et bien plus vite que je ne l'avais estimé. Mes soins n'ont plus aucun effet et il commence à sévèrement souffrir du manque de nourriture et d'eau sans parler de la douleur, de la fièvre, de sa respiration et du reste. Il ne supporterait plus ça bien longtemps.
- Encore quelques heures, remarqua Akifumi en regardant la pendule pendant au mur.
- Je suis vraiment navré que votre fils doivent subir cela, s'attrista Narcissa. Je n'ose imaginer dans quel état je serais si Draco était dans pareille situation.
- Il le sera peut-être bien que je ne lui souhaite pas, soupira le père.
- Kirarin m'a dit que tout irait bien pour lui quand je lui ai demandé s'il savait si mon fils avait déjà son âme sœur dans son entourage, apprit-elle en les faisant sourire.
- C'est une excellente nouvelle, remarqua Yuma. J'imagine que tout ceci n'est pas facile pour vous non plus. C'est extrêmement compréhensif et généreux de votre part d'aider Kirarin de la sorte.
- En réalité, c'est plutôt un soulagement pour moi, avoua-t-elle. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté dans ma relation avec Lucius. Nous étions ensemble par devoir et obligation. Nous avons eu la chance de pouvoir être de très bons amis et donc de plutôt bien vivre la situation mais nous n'avons jamais été un couple. Si nous sommes restés ensemble, s'est uniquement dans l'intérêt de notre fils. Avant même d'être vraiment marié nous savions que nous nous séparerions dés que nous pourrions pour pouvoir faire nos vies, enfin, comme nous le voulions. J'ai beaucoup d'amitié, de respect et d'affection pour Lucius mais je dois avouer qu'après dix sept ans de mariage, j'aimerais pouvoir me permettre de trouver quelqu'un avec qui je pourrais vraiment être. Jamais je ne me serais permis d'avoir une quelconque relation avec un autre tant que nous étions mariés, par principe et Lucius n'aurait jamais eu de relation avec quelqu'un d'autre que son âme sœur s'il n'avait pas été obligé d'avoir un héritier. Cette rupture est un soulagement en réalité. Nous nous l'interdisions, nous pensions qu'il serait plus sage d'attendre que Draco ait au moins terminé ses études mais même lui nous souhaite cela maintenant. Il voit bien que ni moi ni son père ne sommes vraiment heureux ainsi. Je suis très heureuse de savoir que Lucius va enfin trouver son âme sœur aujourd'hui. Il le mérite et si vous saviez combien de fois il a pu m'en parler, en rêver, sourit-elle. Je lui souhaite ce bonheur et il est impensable pour moi de le laisser manquer cela ou de ne pas aider Kirarin dans cette situation atroce. D'autant plus qu'il a protégé Draco dans cette attaque et que mon fils est tout pour moi.
Il y eut un moment de silence, tous comprenant ce qu'elle pouvait ressentir, vraiment heureux d'être tombés sur cette dame compréhensive plutôt que sur une autre qui n'aurait pas voulu quitter sa place de Lady Malfoy.
- Vous qui connaissez Lucius depuis longtemps, reprit finalement Yuma, pouvez vous nous dire comment il est réellement ? Je dois dire que toute notre famille s'inquiète pour Kirarin.
- Lucius est un homme bien, sourit-elle sur le champs. Il ne paraît pas comme ça et je sais que l'on dit beaucoup de chose sur lui mais c'est vraiment quelqu'un de bien, vous avez ma parole.
- Mais il est partisan et il porte la marque d'un homme qui veut tuer Kirarin, grogna Akifumi.
- Alors vous savez, constata-t-elle gravement. Il n'appartient qu'à Lucius de s'expliquer à ce sujet. Il m'a déjà parlé un peu de Kirarin vous savez. Il a beaucoup de respect pour lui, il dit que c'est quelqu'un de bien et il est très curieux à son sujet. Je sais que votre fils a déjà tenté de parler de la guerre avec lui et jusqu'ici, Lucius a refusé de lui répondre. Il regrette que Kirarin se retrouve ainsi impliqué dans cette histoire et il ne voulait pas l'impliquer davantage en lui parlant. Mais après ce soir, il acceptera certainement de le faire. Je sais que tout est contre lui dans cette affaire mais croyez moi Lucius est un homme bien et il avait de très bonnes raisons de faire tout ce qu'il a fait dans sa vie. Aujourd'hui encore il fait tout ce qu'il peut pour arranger les choses et je crois que vous savez ce que cela peut lui coûter parfois comme lorsque Kirarin l'a plusieurs fois soigné ces derniers mois. Il a de bonnes raisons et il ne faut pas croire tout ce que l'on entend dire sur cette guerre. C'est bien plus compliqué qu'il n'y paraît, dit-elle sérieusement. Après ce soir, Kirarin deviendra le centre de son monde, il le protégera de sa vie s'il le faut ne serait-ce que par sa nature de veela.
- Nous en discuterons probablement directement avec lui, remarqua Rengu. Kirarin dit que c'est quelqu'un de bien et je le crois mais nous sommes tous inquiets pour lui.
- Kirarin est le cadet de la famille, sourit Yuma. Notre petit chouchou à tous et Lucius est très différent de lui, très différent de ce que nous aurions pu imaginer comme âme sœur pour lui.
- C'est bien la dernière personne à laquelle j'aurais pensé pour Kira, soupira Akifumi. C'est un bloc de glace.
- C'est l'image qu'il se donne c'est vrai, acquiesça la blonde. Mais il n'est pas du tout ainsi en réalité. Lucius est un homme très doux, très attentif à ceux qu'il aime, protecteur. Il est un père parfait pour Draco et malgré que sa partie veela me hait certainement pour la place à laquelle j'ai prétendu des année à ses côtés, il a toujours été très respectueux à mon égard et il a toujours veillé sur moi. Je comprend que ce lien vous inquiète, Lucius n'a rien pour lui sur le papier du côté caractère et conviction. L'écart d'âge entre eux est large et il y a bien d'autres choses que l'on pourrait noté mais laissez lui une chance de vous montrer qui il est vraiment. C'est un homme bien, droit, noble et je mettrais ma vie en jeu sur le fait qu'il sera un excellent compagnon pour Kirarin.
- Je l'espère vraiment, souffla Akifumi. Je l'espère parce que Kira a vraiment besoin de quelqu'un de bien pour s'occuper de lui.
