Titre: Un Noël Inespéré
Disclaimer: Les personnages appartiennent à JKR et je ne fais que les emprunter.
Rated: T
Résumé: [UA] Hermione est sûre d'elle et travailleuse mais ne trouve aucun intérêt aux fêtes de fin d'année. Elle est une femme occupée mais soudainement stoppée par la maladie de sa mère qui l'oblige à revenir auprès des siens dans sa ville natale. Malheureusement, elle se retrouve contrainte de côtoyer régulièrement un certain Draco qui l'agace au plus haut point. [Fanfiction Calendar]
Note de l'Auteure: Bonjour tout le monde, voici le deuxième chapitre de cette petite fiction de Noël ! Je voulais apporter une précision, tous les deux chapitres on change de point de vue donc demain ça sera au tour de Draco de nous donner sa version du renouveau, bonne lecture !
Merci à ma chère Beta !
Un Noël inespéré
Chapitre 2: Une visite inattendue
Assise au volant de sa petite voiture rouge, Hermione parcourait les rues de la ville où elle avait grandi. Elle espérait que les choses avaient quelque peu changé mais elle ne pouvait que déplorer l'absence totale d'originalité ou de nouveauté. Partout où elle regardait, tout semblait si familier mais elle ne savait pas si elle devait réellement s'en réjouir.
La boulangerie et la quincaillerie étaient toujours au même endroit, pourvues toutes les deux de la même devanture qu'elle connaissait depuis 20 ans. Les rues étaient décorées pour la période des fêtes avec les mêmes vieilles décorations poussiéreuses. Le père Noël chargé de faire les photos avec les enfants avait sûrement encore ce trou de mite au niveau de son bonnet.
Hermione connaissait cette ville par cœur et elle n'avait pas hâte de recroiser du monde et de devoir parler, s'expliquer, rabâcher. En fait, elle craignait surtout de devoir une nouvelle fois faire face aux visages désolés de ceux qui savaient pour la mort de son père. C'était un homme apprécié mais qui avait un peu trop bon cœur.
Malgré l'ambiance festive, Hermione n'avait pas envie de sourire. Elle était consciente qu'elle était de retour pour une raison précise qui allait lui demander une énergie folle et elle appréhendait d'avance. Son angoisse était légitime après tout, elle avait une vie routinière depuis tellement longtemps maintenant que cette lettre de Ginny venait la bousculer, voire la chambouler totalement.
Et puis, elle ne savait pas si elle allait être à la hauteur, si elle arriverait à puiser dans ses forces intérieures. Elle ne savait pas de quoi elle était vraiment capable, ce qu'elle était prête à entendre ou à supporter.
Une fois arrivée devant la maison de ses parents, Hermione prit le temps de souffler à l'intérieur du véhicule. Elle était presque en train d'hyperventiler quand une quinte de toux la prit soudain. Elle but une gorgée d'eau dans la bouteille qu'elle avait acheté un peu plus tôt dans la journée et essaya de se reprendre.
La dernière fois qu'elle avait vu sa mère, elles s'étaient quelque peu disputées. Elle se rappelait encore son regard de déception qu'elle avait surpris à travers les rideaux du salon tandis qu'elle démarrait son véhicule dans l'allée.
Cette dernière rencontre avait eu lieu peu de temps après l'enterrement de son père. Il avait eu de très belles funérailles et ils avaient reçu du monde à la maison par la suite. Hermione avait vu sa mère s'affairer, incapable de se poser un instant. Et elle, elle s'était vue comme en dehors de son corps. Elle avait été incapable de l'aider, incapable de bouger. Elle se souvenait avoir passé une partie de l'après-midi sur une chaise, le regard dans le vide. Elle n'avait pas mangé, n'avait pas bu. Tout lui avait semblé si irréel.
Bien sûr, au départ elle avait cru que c'était dû au choc mais les jours suivants s'étaient déroulés dans la même sorte de brouillard. Sa mère lui avait reproché sa mollesse, a raison, elle-même, ne se reconnaissait plus et avait dû admettre qu'elle ne pouvait pas rester dans cet état. Elle avait la sensation que tout l'étouffait dans la maison, que chaque pas, chaque respiration était une souffrance. Tout lui rappelait son père, du papier défraîchi dans l'entrée qu'il s'était promis de remplacer, à la bouilloire dans la cuisine dans laquelle il préparait son immonde décoction anti-rhume.
Il lui manquait simplement et elle n'avait plus eu envie de rester dans ces lieux. Sa mère n'aidait en rien, l'accablant sans cesse de reproches. Alors, un jour elle avait fait ses valises, lui avait simplement dit qu'elle s'était trouvée un appartement sur Londres et était partie. Elle n'avait pas pris cette décision à la légère et même si sa relation avec sa mère avait toujours été quelque peu compliquée, cela n'avait pas été facile de la quitter, en particulier dans ces conditions.
Hermione finit par prendre son courage à deux mains et quitta l'habitacle afin d'aller frapper à la porte d'entrée. Elle ne savait pas ce que Ginny entendait par le fait que sa mère avait besoin d'elle. Caroline Granger n'avait jamais besoin de personne. Elle était très indépendante, tenait à son indépendance et avait élevé Hermione pour qu'elle le soit également au maximum.
La jeune femme respira un grand coup une nouvelle fois puis frappa à la porte avec une conviction modérée.
« J'arrive ! » cria la voix de Caroline à travers la porte.
Hermione se repositionna plus droite et réajusta son imperméable.
«Bonj...» commença Caroline tout en ouvrant.
« Bonjour maman » lui dit Hermione en tentant de paraître enthousiaste.
Sans vergogne Caroline lui referma la porte au nez avant de tourner les talons. La brune s'était préparée à avoir une telle réaction mais soupira tout de même d'agacement. Elle râla dans sa barbe puis franchit le sol de l'entrée en se laissant guider par le son des casseroles que sa mère faisait tinter dans l'évier de la cuisine.
« Bonjour maman » répéta la brune en pénétrant dans la pièce.
Sa mère ne se retourna même pas et continuait de faire énergiquement sa vaisselle comme si c'était la chose la plus importante au monde en cet instant. Brusquement, elle se stoppa et s'agrippa à l'évier avec force. Hermione, craignant un malaise, s'approcha d'elle mais qu'elle ne fût pas sa surprise quand elle se retourna pour la fusiller du regard.
« Je peux savoir ce que tu fais là, hein ? » la questionna Caroline. « Si c'est pour mon anniversaire tu as 6 mois de retard. Non ! Laisse-moi deviner ? C'est Ginny qui t'envoie ? »
Un peu gênée, Hermione acquiesça et c'est alors que la fameuse Ginny débarqua dans la cuisine.
« Oui, c'est moi Caroline qui l'ai prévenu. Je pense qu'il était temps. » lui expliqua la rousse.
Ginny parla d'une voix douce et posée. Son large pull couvrait son ventre rond, elle était manifestement enceinte et cela ne datait pas d'hier. Dire qu'il y a quelques années, Hermione aurait pu être une des privilégiées à le savoir dès le début. Cela lui rappelait combien de choses elle avait pu manquer.
Tandis qu'elle était en train de loucher sur le ventre de Ginny, celle-ci essayait de convaincre Caroline que la venue d'Hermione était indispensable et qu'elle avait envoyé ce courrier en pesant bien le pour et le contre avant. Caroline ne voulait rien entendre des explications de la rousse et se sentait trahie. Elle ne jugeait pas Hermione assez fiable pour rester à ses côtés et n'avait pas l'air de lui faire confiance.
Agacée, Ginny se tourna vers Hermione et l'emmena dans la pièce adjacente. La jeune femme n'eut même pas le temps d'observer la décoration, que Ginny lui pointa son index sous le nez.
« Toi ! » l'apostropha la rousse. « Est-ce qu'on t'a déjà dit qu'il ne fallait pas énerver une femme enceinte ? Je suppose que non donc je vais te le dire une bonne fois pour toute. Il ne faut pas m'énerver. Je suis sur les nerfs et je n'ai pas le temps de gérer tout cela. »
Hermione ne pouvait que rester là les yeux écarquillés d'étonnement et les sourcils relevés d'incompréhension tandis que Ginny s'embarquait dans une tirade.
« J'ai un gosse, voire deux si tu comptes Harry, qui m'attendent à la maison. J'ai des hémorroïdes dont je dois m'occuper et mes bas de contention me grattent. Tu entends ? Je n'ai pas le temps. Alors, écoutes moi bien ! Tu vas rester ici pour t'occuper de ta mère et de sa maladie invalidante. Répète après moi. »
« Je vais rester ici et... Quoi ? Quelle maladie ?» interrogea une Hermione plus que sonnée.
« Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Répète après moi, je te dis » la sermonna Ginny. « Je vais rester ici et m'occuper de ma mère et de sa maladie invalidante. »
« Je vais rester ici et m'occuper de ma mère et de sa maladie invalidante. »
« Bien. Maintenant excuses moi, j'ai mieux à faire ! »
Elle avait débarqué comme une furie et était repartie comme telle, sous le regard interloqué d'Hermione qui ne savait même plus où donner de la tête. A priori, sa mère lui cachait des choses et cela avait l'air suffisamment grave pour qu'elle ait besoin de son aide quotidiennement. Elle voyait bien que Ginny lui en voulait de son éloignement et elle n'avait pas besoin de lui dire, elle lui faisait remarquablement sentir. Elle espérait encore avoir du soutien de la part de Pattenrond mais même celui-ci ne la portait pas dans son cœur, il lui présenta son arrière-train et cracha avant de quitter la pièce. Avait-elle encore des alliés dans cette ville ?
