Disclaimer: L'univers et l'histoire de Walking Dead ne m'appartiens pas, je ne fais qu'en profiter ! L'histoire contient des scènes de violences et des scènes de sexe explicite, vous êtes prévenu.

Lecteur, Lectrice, merci d'être la. Je tient a m'excuser par avance, j'ai corrigé ce chapitre au mieux mais je n'ai pas de beta donc il reste surement des fautes. N'hésitez pas a me les signaler pour que je puisse les corriger. J'espère que la lecture de ce premier chapitre vous sera quand même agréable.

Il s'agit à l'origine d'un one shot, mais pour plus de confort j'ai choisi de le séparer en plusieurs parties. L'histoire est bien sur terminé, je posterais toute les semaines.

Dans ce chapitre il y a une scène de violence physique.

Je vous souhaite une bonne lecture !

L'espoir

Beth Greene sait depuis le début, que son plan d'évasion avec Noah est risqué. Avec son grand corps dégingandé couleur chocolat et sa naïveté, il n'est pas taillé pour survivre dans le monde actuel. Quand le garçon chute dans la cage d'ascenseur vide, se blessant au genoux, elle voit tout de suite qu'il ne pourra pas être suffisamment rapide, ou discret, pour échapper aux mordeurs. Il n'a pas l'habitude de les côtoyer, il en a peur, elle le voit aux gouttes de sueur qui perle sur sa peau chocolat et aux mouvements de ses yeux exorbités. Il panique, fait du bruit, se laisse dominer par ses angoisses, mais pas de la bonne façon.

Sans doute qu'avant de se faire capturer, c'était son père qui le protégeait et préservait son innocence. Pendant un temps Beth a été dans la même situation que lui. Elle était faible physiquement, mentalement, et surtout elle pensait qu'il y avait encore des hommes bons. Puis la ferme a été envahie, elle et son groupe ont dû se battre pour survivre à l'hiver, pour conquérir un refuge dans la prison et vivre enfin. Ensuite, elle a vu son père mourir et elle a appris que le plus grand danger, ce ne sont pas les mordeurs mais les Hommes. Alors elle fait un choix, dans les couloirs sombres et sales au rez- de -chaussée de L'hôpital Grady Memorial, envahis de corps pourrissants. Elle est capable de survivre au Grady, à Lerner, Gorman et tous les autres. Noah lui, ne pourra pas s'enfuir sans son aide, elle est sa chance.

Bien sûr, utiliser l'arme à feu qu'ils ont dérobée n'est pas très malin, mais c'est nécessaire pour qu'ils survivent. Beth protège Noah, elle repousse les morts avides de dévorer un autre corps chaud. Ils sont rapides car bien nourris, leurs mains tendus pour saisir et griffer, leurs dents claquantes prêtent à se refermer sur leur chair. Elle a l'habitude de faire face à la peur et au danger, elle peut la gérer, elle l'a appris avec Daryl. Dehors, les mordeurs sont moins rapides, c'est le terrain lui-même qui peut devenir un piège. Ici le sol est plat, pas de branche ou de piège, pas de cul de sac ou se perdre et se faire acculer. Juste du béton gris et des murs qui portent encore les indications pour trouver la sortie. Émerger dehors sous la lumière du soleil est surprenant. La vision de la jeune femme est un instant brouillé comme elle est éblouit. Pourtant cela lui fait du bien, de sentir enfin la chaleur naturelle sur sa peau, et de respirer autre chose que les produits ménagers, les médicaments, ou l'odeur étouffante de corps viciés.

La cour est envahie aussi mais moins que le couloir qu'ils viennent de quitter. C'est plus facile de repousser les mordeurs ici, ils peuvent tomber et avec un peu de chance, leurs corps décomposés se brisent. Ils restent dangereux, mais ils sont moins rapides, et Beth peut écraser leur crâne avec son pied au besoin. La jeune femme continu de protéger son ami. Il est légèrement devant elle, sa grande silhouette se détachant dans la lumière du soleil, presque à mi-chemin du grillage extérieur. Il clopine tant bien que mal, le regard affolé, tournant la tête de gauche à droite. Ils finit par poser les yeux sur elle, alors qu'elle repousse un mordeur, et l'expression de son visage devient encore plus angoissée. La jeune femme comprend tout de suite, ce ne sont pas les morts qui provoquent cette peur, mais les policiers du Grady qui les rattrapent. Pourtant ils sont proches de la sortie, alors tandis que Noah accélère, elle redouble d'effort, traversée par un espoir fugace.

Soudain, elle n'a plus de balle. Avant que son cerveau puisse se mettre en marche, elle a le réflexe de porter la main jusqu'à sa ceinture, pour prendre son couteau. Évidemment il n'y a rien à trouver, puisqu'elle n'est plus dans la forêt avec Daryl, et qu'elle a été dépouillée de ses armes lors de sa capture. C'est rageant, elle aussi était si proche de s'en sortir. Mais l'instant est passé. Comme lorsqu'elle chassait avec Daryl et que l'opportunité de tirer sur un gibier passait. Elle avait fini par le ressentir, ce moment charnière où tout bascule, avant même que le moindre mouvement ne soit amorcé, mais que les muscles sont déjà bandés.

Les rôdeurs sont presque sur elle quand des balles sifflent, à côté de ses oreilles. Beth se sent basculer vers l'avant, tandis qu'elle est plaquée contre le sol de béton, s'écorchant les mains et les genoux. Elle pense que c'est Kyle McGinley qui la plaque au sol, c'est lui qui est le plus souvent posté en faction près de l'entrée utilisé par les policiers, il était donc le plus près d'eux au moment de leur fuite. Elle n'en est pas totalement sûr, car ses cheveux blond se sont partiellement détachés et lui obscurcissent la vision. D'autres policiers arrivent, se rapprochant d'eux, tirant dans la tête des morts. Mais c'est trop tard, ils n'iront pas plus loin. Ils ne sont pas si courageux, pas habitués à se battre contre les revenants, bien à l'abri dans leurs voitures lors de leurs sorties. Ils n'ont ni les moyens, ni l'envie de poursuivre le garçon. Même au sol, les yeux de la jeune femme ne quittent pas Noah qui vient de passer le grillage. Il s'arrête et la regarde, indécis. Il finit par se détourner et partir. Beth en éprouve une joie sauvage qui la remplit toute entière. Elle a réussi. Elle l'a libéré. Et même si toutes les personnes autour d'elle l'observe s'enfuir avec pitié, convaincu qu'il va mourir bientôt, ou bien revenir et subir la colère de Dawn Lerner, elle sait qu'il va s'en sortir.

McGinley finit par la relever peu délicatement. C'est un bon gars, il fait son travail et ne profite jamais de son pouvoir. Elle ne l'a pas beaucoup croisé, c'est un solitaire, mais a chaque fois elle n'a pas pu s'empêcher de remarquer son regard tourmenté. Ses traits tirés et ses yeux vides montrent qu'il est prisonnier de son ancienne vie, autant que les gens qu'il aide finissent prisonniers de l'hôpital. Beth sourit toujours, traînée loin de la cour et de ses mordeurs, ramenée vers l'entrée encore fonctionnelle du Grady. Elle traverse les couloirs vides et sécurisés, sous la bonne garde de McGinley, vite rejoint par Amanda Shepherd. Son chignon est à moitié défait, laissant échapper ses boucles brunes indisciplinées. Elle aussi c'est une "gentille". Elle est distante envers les patients, mais parfois elle accorde un sourire et un geste de réconfort aux plus faibles. Ce n'est pas calculé, comme avec Lerner. Beth en est venu a pensé qu'elle ferait un bon leader, mais Shepherd ne semble pas intéressé par les jeux de pouvoir du Grady.

Dans les couloirs du 5eme étage, c'est l'effervescence. Les chaussures couinent désagréablement sur les dalles de lino blanc au sol. Tout le monde a entendu les coups de feu. Tout le monde sait que Joan s'est transformée. Beth a vraiment hésité à laisser cela arriver. Un mordeur est dangereux, surtout quand on ne s'attend pas à le croiser, et personne ne s'attend à en rencontrer un dans les couloirs de l'hôpital. Elle aurait fait le nécessaire, si elle n'avait pas eu besoin d'une diversion. Avec un peu de chance, le piège qu'elle a essayé de tendre a Gorman, en l'envoyant dans le bureau de Lerner, a fonctionné, et il est mort aussi. Les patients, dans leurs uniformes bleu clair, regardent Beth passer avec des yeux exorbités. Personne ne semble comprendre pourquoi elle a tenté de s'enfuir. Les autres policiers essaient de les remettre au travail sous l'injonction de Dawn Lerner.

La femme a un visage dur et fermé, son chignon stricte toujours en place malgré les événements. L'uniforme impeccable, elle bombe le torse sous son gilet par balle, les mains sur les hanches. Beth sait, rien qu'en la regardant dans les yeux, qu'elle est furieuse. La suite promet de ne pas être une partie de plaisir, mais la jeune femme peu le supporter. Elle était consciente des risques, avant de se lancer, et est prête à en supporter les conséquences. Elle est forte, elle va survivre.

Le docteur Edwards est posté un peu plus loin, nettoyant ses lunettes avec un coin de sa blouse blanche, n'osant qu'à peine la regarder. Lui aussi a une idée de ce qui va se passer, mais il n'interviendra pas. Il viendra la soigner un peu plus tard, le regard désolé, plein d'une fausse compassion. Puis il donnera à Beth quelques-unes de ses propres tâches, afin de pouvoir s'enfermer dans son bureau confortable un peu plus vite, pour écouter de la musique et se croire plus important qu'il ne l'est. Au début, elle l'aimait bien, elle le pensait gentil, et elle avait un peu de pitié pour cet homme, clairement pas de taille à survivre à cette apocalypse. Mais au final ce n'est qu'un lâche et un manipulateur.

Debout face a Lerner, Shepherd et McGinley l'encadrant, elle les écoute faire leur rapport à leur chef, un sourire étirant toujours ses lèvres. Noah s'est enfui, ils n'ont pas réussi à le rattraper avant qu'il ne sorte de l'enceinte. Pas de perte à déplorer. La situation est de nouveau stable et sécurisée. Lerner la regarde, l'air faussement désolé, la haine et la colère brillant dans ses iris verts. Elle ne peut pas se permettre de perdre le contrôle devant autant de témoins, même si personne n'est dupe.

-"Pourquoi Beth? Est ce que ce que l'on t'offre ici n'est pas assez bien? Est ce que tu trouves ça injuste, de participer à la vie du Grady, pour pouvoir profiter de sa sécurité?"

La voie de Lerner est calme mais implacable. Les autres résidents, policier comme patient, les regardent, disséminé le long du couloir au papier peint d'un blanc sale. Puis elle pointe le doigt sur l'extérieur et reprend plus fort laissant transparaître sa colère.

-"Est ce que tu te rends compte, que tu viens de condamner Noah a une mort certaine ?! Il ne pourra jamais survivre seul dehors!".

Le public est acquis à sa cause. Tout le monde ici aime Noah, tout du moins en ce qui concerne les civils. Il reste maintenant les acolytes de Lerner. Poussant un soupir et secouant la tête, elle indique son bureau. Beth y est poussée sans ménagement. La pièce porte encore les traces du sang de Joan sur le sol, et peut être aussi de celui de Gorman. La jeune fille sourit un peu plus à cette idée. Mais il n'y a plus de corps. Elle se retourne, constatant par la même occasion, que tous les stores de la pièce ont été baissés. Debout, elle fait face à Dawn Lerner, Christopher Licari et Bob Lamson. Personne d'autre ne rentre dans la pièce. Les deux hommes restent en retrait, spectateur et témoin de sa future punition.

Licari est un homme grand, dont la peau bronzée trahit les origines hispanique. Beth sait qu'il n'est pas méchant, il ne tirera aucun plaisir de sa punition, quel qu'elle soit, mais il ne lui viendra pas en aide. Il ne se mélange pas aux patients, préférant rester avec ses collègues. Elle sait qu'il n'est pas en accord avec tout ce qu'il se passe ici, mais il ne dira rien. Lamson, c'est une autre histoire. Aussi grand et imposant que son collègue, le crâne rasé, il a la peau chocolat et le nez épaté. Elle sait que tout ce qui va se passer dans le bureau de Lerner, il va le rapporter a Gorman. Et il va prendre plaisir à voir Beth souffrir. Bob Lamson est un homme sadique.

Lerner s'approche, les mains sur les hanches, de sa démarche un peu dansante et si caractéristique. Beth soutient son regard. Elle sait que ses yeux bleus peuvent être déstabilisants. Elle obtenait toujours ce qu'elle voulait de Jimmy en le fixant ainsi. Parfois, elle avait l'impression que ça marchait aussi sur Daryl, mais le résultat était toujours un peu déconcertant, comme si l'homme changeait sa réponse au dernier moment. Avec Dawn c'est différent. C'est un défi et la seule réponse qu'elle obtiendra ce sera de la douleur.

Elle ne voit pas venir la gifle, mais elle est suffisamment forte pour la renverser sur le côté, rouvrant l'entaille sur sa pommette gauche. Dans sa chute, son front rencontre le coin du bureau, et elle sent le sang couler abondamment sur son œil droit. Elle reste au sol, les bras tendus pour la soutenir, souriant en fixant le lino éclaboussé de sang. Voila. Voilà le vrai visage de Dawn Lerner. Quand elle parle, sa voix est froide et tranchante.

-"Beth, Beth, Beth. Tu sera ravie d'apprendre que Gorman s'est sortie de sa rencontre avec Joan. Tu n'aurais pas dû la tuer, elle ne méritait pas ça, même pour te venger."

Merde, pense la jeune fille. La survie de l'homme est un problème supplémentaire, car il va vouloir se venger du piège qu'elle lui a tendu, en profitant du suicide de Joan. Mais comme elle n'a pas vu Gorman, elle se demande s'il n'est pas amoché quand même. Relevant la tête, elle regarde Lerner, parlant calmement.

-"Je n'ai pas tué Joan. Je l'ai juste trouvé quand je suis venu chercher les clés. J'ai pensé que ce serait juste, que ce soit Gorman qui la trouve."

-"Je ne te crois pas."

-"Pourtant c'est la vérité. Elle s'est suicidée à cause de ce que vous lui avez fait."

Beth n'a pas besoin d'en dire plus. Elle sait que Dawn a compris. Qu'elle ne parle pas de l'amputation mais du viol et des humiliations. Derrière Lerner, Lamson esquisse un sourire vicieux. Lui aussi sait, il est probable qu'il a participé aux sévices de Joan, dans le sillage de Gorman, comme d'habitude. Beth est là depuis suffisamment longtemps pour avoir identifié les affinités et les intérêts de chacun.

-"Je suis désolée Beth, mais il va falloir que je te punisse. Je ne peux pas te laisser mettre en danger cet endroit impunément."

A son intonation, on pourrait penser que Lerner est désolé, mais la jeune fille sait que ce n'est pas le cas. Elle va tirer un plaisir sadique de la correction qu'elle va lui administrer. Une joie malsaine dans le contrôle qu'elle va exercer sur Beth. C'est aussi un moyen de rappeler à tous, que c'est elle qui commande au Grady, et qu'elle n'hésite pas à faire ce qui est nécessaire, comme tuer le précédent commandant

-"Vous n'êtes pas désolé. Vous êtes en colère d'avoir perdu Noah. Vous êtes en colère, qu'il ai eu le courage de s'enfuir. Vous êtes en colère, que je sache que votre système soi-disant juste est truqué. Le Grady n'est pas un hôpital mais une prison. Et vous en êtes les geôliers."

Lerner sert les points, et Beth craint un instant d'être roué de coups. Pourtant la femme se relâche, étirant sa nuque et ses épaules, avant de déboucler sa ceinture. Les grands yeux bleus de la jeune fille s'écarquillent, quand elle comprend qu'elle genre de punition Dawn lui a réservé. Elle n'attend pas le premier coup, elle tourne la tête, enfouissant son visage entre ses bras, et recroquevillant son corps.

Au premier coup de ceinture, elle sursaute. Au bout du dixième elle est presque habituée. Puis cela la brûle. Partout. Son dos, ses cuisses, ses jambes, ses fesses, ses mains. Après, elle ne compte plus, redoutant juste d'entendre encore une fois, le bruit du claquement du cuir, avant d'en sentir la morsure. Elle se laisse envahir par la souffrance. Elle repense à Daryl, à son dos couvert de cicatrices, qu'elle a aperçu durant leur fuite de la prison, et a combien cela a dû être douloureux pour lui, de se les voir infliger.

Daryl est fort, il a supporté beaucoup dans sa vie. Beth est capable de supporter ça. Quand elle s'enfuira, parce qu'elle s'enfuira de nouveau, autant de fois que nécessaire pour réussir, elle le retrouvera. Impossible qu'il soit mort dans la maison funéraire. Sans doute qu'il la cherche aussi. C'est son espoir. Donc quand elle le retrouvera, elle lui racontera cet endroit, combien elle s'est battue. Il sera fier d'elle. Et peut-être même, qu'en le fixant suffisamment longtemps avec ses yeux bleu, enfin il…Finalement, tandis qu'elle gémit de douleur, son esprit se détache et elle ne pense plus qu'à lui.

C'est un homme grand, elle est si petite quand elle se tient à ses côtés. Ses muscles sont secs et forts, elle l'a senti quand elle l'a enlacé dans la forêt. Son visage est souvent fermé, marqué par les années et la dureté de la vie qu'il a vécu avant. Ses yeux bleu intenses, toujours cachés par les longues mèches de cheveux brun. Elle est si focalisée sur son souvenir, qu'elle sent presque son odeur, forte, épicée, mélange de transpiration et du parfum de ses cigarettes. Elle entend sa voix rauque et basse, les mots qu'il mange à moitié en parlant. Il est bourru et sauvage au premier abord, mais elle sait qu'il est aussi doux, attentionné et protecteur. Elle l'a vu, de nombreuses fois à la prison, quand il rapportait de petits objets, uniquement pour faire plaisir, ou quand il posait sa grande main sur le petit crâne de Judith. La dernière chose qu'elle voit, avant de sombrer dans l'inconscience, c'est son sourire discret, rare, mais si chaud.