Pendant que Murtagh faisait son entrée, Tanya poussa un soupir de soulagement en puisant encore de l'énergie dans ses diamants.

Un dragon et son dragonnier était trop difficile à gérer.

Quelque soit le résultat de l'affrontement, elle était débarrassée pour un moment de cette menace et même si Eragon devait gagner, il devrait être fatigué ou trop blessé dans le meilleur des cas pour continuer le combat.

Murtagh avait été formé par le roi en personne et Eragon était fatigué donc il avait de bonnes chances de l'emporter mais les dragons pouvaient être imprévisibles pour leurs capacités.

En attendant, elle recevait des nouvelles de toute part.

Des officiers prenaient des initiatives stupides ou complètement folles et mettaient en péril toute sa stratégie. Elle ne savait pas si c'était du à leur incompétence ou à cause des magiciens ennemis mais c'était clairement un problème.

Elle contacta le comte Albior et il lui révéla que les marchands lui avaient révélé la présence d'une forte agitation à Pétrovya et une brusque hausse des achats de viande et de fromage, pour le plus grand plaisir des fermes de Furnost. Il ne craignait pas d'attaque de son coté. Mais, toujours est-il que beaucoup de nourriture avait été acheté par un commanditaire inconnu ce qui intriguait beaucoup.

Cette histoire remontait à deux semaines.

C'était tout ce qu'il y avait à signaler du coté de l'est de l'empire.

Elle fit également passer un message à ses agents présents au Surda. L'heure était au sabotage intensif. Empoisonner le bétail servant de ravitaillement, mettre le feu aux réserves, démolir les ponts, les options ne manquaient pas. Parallèlement, elle voulait faire se propager de nouvelles rumeurs sur l'alliance pour le moins insolite des rebelles avec les urgals. Il fallait y aller par petites touches.

D'abord, elle voulait que s'impose la peur d'une défaite totale et de la mise à mort ou de la réduction en esclavage des soldats prisonniers.

Ensuite, elle comptait instiller une faible lueur d'espoir. Il suffira d'une personne prétendant avoir reçu de bonnes nouvelles du front. La nouvelle sera accueillie avec joie et incrédulité.

Après cela, l'horreur grandira quand le peuple apprendra pour les urgals. Que penseront les gens ?

Se réjouiront-ils de la fin d'une haine entre les races ? Ou craindront-ils que leurs soldats soient menacés par ces nouveaux alliés ?

Les rumeurs allaient se répandre, enfler et engendrer tant d'émotions contradictoires qu'elles étaient impossible à anticiper. Mais, avec quelques agents, Tanya pouvait jouer avec.

Leur seule présence allait dissuader de nombreux surdans à se joindre au combat. Les alliés nains et elfes étaient-ils au courant ? Mais au sein de l'empire également, des rumeurs allaient circuler à ce sujet. Les troubadours allaient trouver de nouvelles inspirations pour leurs chansons dissipant l'élan de sympathie dont les rebelles avaient toujours profité.

Même les plus réfractaires à l'empire préféraient encore le roi plutôt que les urgals. Les villes seront mieux gardés que jamais. Les paysans cacheront leur blé plutôt que d'en laisser aux alliés des urgals et ils fuiront.

La cavalerie impériale chargea l'armée coalisée, enfonçant leurs rangs avec férocité.

Au milieu des cris des coalisés, un cri dominait : « Tue ! Tue ! »

Les dragons volaient à faible distance comme s'ils se jaugeaient.

Profitant de l'envol de Saphira, les impériaux se ruèrent à l'endroit qu'elle protégeait avec son dragonnier.

Les rebelles brisèrent leur formation pour se porter au secours de leur cavalerie.

Tanya avait donné ordre de capturer ou de tuer. Pour qu'Eragon se montre si déterminé à protéger les cavaliers, il était évident qu'ils avaient de la valeurs.

Le combat faisait rage mais des soldats commençaient à paniquer du coté des coalisés.

De nombreuses recrues s'étaient engagées, portées par l'enthousiasme à cause de l'annonce de la fin prochaine du règne de Galbatorix. Mais, ils n'étaient pas prêts au carnage et l'apparition d'un nouveau dragon leur faisait perdre l'unique avantage qu'ils avaient contre l'empire.

Du coté impérial, en revanche, la situation était différente. Les soldats étaient enragés à cause des empoisonnements de la nuit. Bien qu'ils aient peur des urgals, la haine multiséculaire contre cette espèce et la peur que leur famille soit dévorée les encourageaient. Enfin, la bataille tournant à leur avantage, l'euphorie d'une victoire certaine les habitait. Cependant, ils faisaient preuve de beaucoup d'imprudence.

‒C'est l'heure de jouer sur le moral, déclara Tanya avant d'augmenter la portée et la force de sa voix par magie. Il est inutile de verser le sang plus longtemps. Si des rebelles ou des Surdans le veulent, ils peuvent se rendre à l'empire. Il leur suffit de jeter leurs armes à terre et de venir les bras levés. Ne gaspillez pas votre vie !

Elle avait envoyé des ordres peu auparavant pour que les déserteurs soient escortés à l'arrière du camp. Elle ne s'attendait pas à des vagues de reddition mais c'était toujours bon de faire perdre des combattants aux ennemis.

Sabokar, jeune surdan, lâcha armes et bouclier et se fraya un chemin vers les lignes impériales, bousculant ses anciens compagnons d'arme.

‒Je me rends, s'écriait-il en gardant les bras levés avant de pousser un râle de douleur.

Les coalisés pensèrent un instant que les impériaux les avaient dupés jusqu'à ce qu'ils virent un varden lever son épée et le décapiter.

‒Mort aux traîtres ! Mort à Galbatorix !

Armand, originaire du même village que Sabokar, le vengea. Il jeta ensuite son épée au visage d'un varden et s'écria qu'il se rendait.

Un peu confus, les impériaux ouvrirent leurs rangs le temps qu'il s'engouffre dedans.

Surdans et Vardens tirèrent leurs épée et se regardèrent prêts à se tuer.

Un magicien du Du Vrangr Gata voulut lancer un sort pour apaiser les esprits mais un surdan se méprit sur ses intentions et le tua.

Les Surdans qui avaient peur de l'issue de la bataille et ne faisait plus confiance à leurs alliés se rendirent.

Dans un autre endroit, des rebelles et des Surdans jetèrent leurs armes mais les impériaux en voyant ce brusque mouvement ne réfléchirent pas et levèrent leurs armes avant qu'un cri de l'arrière de leurs lignes leur demanda de laisser passer.

Dans certains endroits, les soldats impériaux ne tinrent pas compte des ordres. Ils n'eurent aucune pitié et tuèrent sans merci. Ils ranimaient la détermination des coalisés qui hésitaient à se rendre eux mêmes.

Dans d'autres endroits, les rangs coalisés se dégarnissaient et de larges groupes de déserteurs furent escortés à l'arrière du camp impérial.

Mais, la bataille n'était pas finie. Sur terre comme dans les airs, les combattants s'affrontaient avec ardeur.

Au-dessus des soldats, les dragons se battaient à coup de griffes et de flammes pendant que les dragonniers usaient de magie. Ils semblaient à égalité. Eragon et Saphira étaient plus fort après leur formation mais la fatigue du combat les empêchaient de triompher.

Au cœur de l'armée des coalisés, Nasuada, après avoir été soignée, se dressa et retira son casque, se faisant bien reconnaître. Avec un cri de ralliement, elle s'élança.

Galvanisés, ses hommes la suivirent, oubliant tout doute.

La charge s'écrasa contre les premières lignes impériales et les firent reculer.

‒Liberté ! s'écrièrent mille poitrines.

Plusieurs des prisonniers volontaires se reprirent et voulurent reprendre la lutte. Quelques uns voulurent prendre des armes aux soldats impériaux les plus proches. L'effet de surprise ne profita qu'à un faible nombre et tous ceux qui essayèrent périrent.

Les prisonniers volontaires furent contraints de rester sur les genoux, les mains derrière la nuque, pendant que quelques gardes les surveillaient. Ils furent dépouillés de leurs armures. À leur grande surprise, ils reçurent quelques soins. À cause de l'inconfort de leur position, ils furent finalement autorisés à rester assis.

Tanya les fit séparer en deux groupes, selon leur allégeance.

Tous les parchemins dérobés dans la tente de Nasuada lui furent apportés. Elle en garda l'étude pour plus tard.

Dans l'immédiat, la bataille prenait un nouveau tournant.

Pendant que les dragonniers commençaient à s'affronter à l'épée, une nouvelle troupe arriva faisant renaître l'espoir chez les coalisés qui s'acharnaient encore.

‒Ce n'est guère brillant persifla l'un des magiciens jumeaux. Que dirait le roi s'il voyait son armée peiner ainsi face à une poignée de rebelles ?

‒Les forces ennemis ont été à peine amoindries, ajouta l'autre. Et voici les nains qui se joignent à la bataille. Nous allons être contraints d'intervenir pour éviter une honteuse déroute.

Ils tournèrent le dos à Tanya et montèrent paresseusement au front.

‒Ce n'est pas terminé, dit Tanya sans se soucier d'être entendue.

Malgré leur courage, les coalisés étaient loin de la victoire.

Elle rédigea un message en runes naines et le confia à un cavalier désœuvré pour qu'il le porte au roi Hrothgar.

Brandissant une bannière aux couleurs impériales, le message alla à la rencontre des nains.

Le roi le laissa venir et prit connaissance du message. Il apprécia le choix des runes.

Après s'être caressé la barbe, il brandit le marteau de guerre Volund et donna sa réponse.

‒Les Nains sont sortis de leur montagne et n'y reviendront qu'après avoir vengé le sang versé par les parjures. Aucune paix ne sera possible tant que Galbatorix sera vivant. Notre mémoire est aussi longue que nos barbes. Notre honneur bafoué sera rétabli. Mais nous ne sommes pas des barbares. Écartez-vous de notre chemin et vous pourrez vivre en paix sans craindre notre courroux !

‒Comme il vous plaira, répondit le héraut. L'empire prendra acte de vos paroles.

‒J'y compte bien, répliqua Hrothgar.

C'était prévisible, évidement. Les nains n'avaient pas fait tout ce chemin pour repartir aussitôt mais il fallait bien essayer.

Au moins, les nains étaient encore loin et avaient fait longue route. Ils étaient donc fatigués en arrivant.

Tanya fut avertie qu'un bateau remontaient la rivière Jiet.

En aval, les gens savaient déjà ce qui se passait. Il n'y avait aucune raison pour qu'un bateau ne vienne. Aucun renfort n'était attendu. Les trompes d'alarmes des rebelles prouvaient qu'ils ne savaient de qui il s'agissait et craignaient justement des renforts impériaux.

Sa taille indiquait un navire marchand. La guerre était une opportunité pour un bon marchand mais de là à venir sur le champs de bataille ?

Des balistes sur le pont envoyèrent des projectiles sur le camp impérial.

Les dégâts semblaient de faible importance mais un début de panique s'empara des soldats en même temps qu'une nouvelle ardeur animait les coalisés.

Le dragon rouge prit son envol rapidement suivi par Saphira.

Les deux dragons partirent chacun de leur coté. Rien n'indiquait de quelle façon le combat s'était déroulé mais le dragon rouge poussa un rugissement qui terrifia les chevaux et laissa un sentiment d'inquiétude gagner les soldats de tous les camps.

La cavalerie impériale rompit la formation et les coalisés eurent le champs libres pour se retirer.

De nombreux blessés n'avaient pu être évacués.

Les jumeaux commencèrent à dévaster les rangs des coalisés.

Nasuada les vit et eut un geste de colère. Elle voulut trancher leurs têtes.

Mais en voyant que Saphira ne semblait pas revenir au combat, elle préféra faire sonner la retraite.

Soulagés, ses hommes reculèrent pendant qu'ils étaient couverts par des archers pour éviter toute poursuite. Les urgals furent les plus réticents à quitter le combat. Une partie d'entre eux resta à se battre malgré l'écrasante infériorité numérique.

Malgré leur envie, les soldats impériaux ne les poursuivirent pas mais les arbalétriers ne se privèrent pas d'envoyer leurs derniers carreaux.

Ils vérifièrent ceux qui étaient restés sur le champs de bataille, faisant prisonnier les blessés et entassant les corps des morts dans un coin après les avoir dépouillés.

‒Ne touchez pas aux prisonniers ! Préparez un rapport détaillé sur les pertes pendant mon absence !

Tanya ne pouvait prendre le temps de se reposer.

Elle alla se présenter devant la tente de Murtagh.

Avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, un gémissement l'alerta. Le dragon fit entrer sa grosse tête sans attendre. Tanya hésita sur la conduite à tenir avant d'entendre :

‒Entre donc, demoiselle Degurechaff ! Je veux vraiment avoir de tes nouvelles, disait d'une voix enjouée la voix de Galbatorix.

Sans tergiverser davantage, elle se fraya un chemin et s'inclina devant l'image du roi l'observait.

Dans un coin, Murtagh se traînait par terre en suffoquant.

‒je m'avoue déçu, déclara Galbatarix d'un ton grave en le regardant. Partir au combat avec des promesses de triomphe et ne revenir qu'avec une épée n'est certainement pas ce que j'attendais du fils de Morzan que j'ai pris soin de former. Mais passons ! Il me semble que les rebelles n'ont pas été exterminés. J'attends de savoir pourquoi !

Tanya entreprit de lui raconter le déroulé des événements depuis l'empoisonnement dont avaient été victimes tant d'hommes.

‒Nous avons brisé le premier assaut des rebelles, dit-elle. En jouant sur leur nouvelle alliance avec les urgals, nous pouvons dissuader de nombreux soutiens potentiels des rebelles de maintenir leur position et renforcer la volonté de combattre de l'armée impériale. Avec les prisonniers surdans que nous avons, il est encore possible de négocier une reddition du roi Orrin ou au moins d'affaiblir leur potentiel. En faisant payer une forte rançon et en provoquant des troubles à Arrough, le Surda ne sera pas en position de continuer la guerre.

‒Pense-tu que je craigne le Surda ?

‒Non, mon seigneur ! Mais, le Surda est un allié de poids pour les rebelles. Sans lui, leur moral serait considérablement réduit et ils auraient de grandes difficultés pour se ravitailler sans piller le pays.

‒Tout cela n'a aucune importance ! Je veux le dragonnier et sa dragonne ! Murtagh, tu as prouvé que ta formation était loin d'être terminée. Laisse moi le soin de m'en occuper. Viens immédiatement !

‒Comme il vous plaira, répondit Murtagh d'une voix faible.

Il se releva péniblement et grimpa sur le dos de son dragon qui s'envola aussitôt.

‒Toi, continua Galbatorix d'une voix affable, je veux un rapport complet des suites de cette bataille. Je veux que les rebelles et leurs alliés paient pour leur arrogance !

Soudainement, Tanya se sentit dépassée par une attaque mentale qui brisa ses défenses et lui causa une douleur épouvantable.

Sans s'en rendre compte, elle tomba à genoux en hurlant pendant que son esprit tentait de garder conscience.

« NE ME DÉÇOIS PAS ! »

L'image du roi disparut soudainement et Tanya resta à haleter un moment avant de se relever.

Elle était sous le choc de l'attaque du roi. Bien sûr, elle n'avait pas obtenu de victoire mais l'armée était loin de la déroute. Bien sûr, avec la différence de force on aurait pu s'attendre à une large victoire mais les circonstances n'étaient pas si aisées.

D'ailleurs, elle n'était même pas censée commander toute l'armée.

Elle demanda d'abord le rapport des guérisseurs concernant les empoisonnements.

Il restait très peu de survivants. Rien n'avait pu soulager leur douleur avant leur mort. Et encore, ceux qui vivaient encore continuaient de convulsionner avec les faibles forces qui leur restaient.

D'ailleurs, d'autres soldats n'avaient ressenti les effets du poison qu'après quelques heures. Ceux-là s'étaient effondrés brutalement en hurlant, terrifiants leurs compagnons d'armes.

Les guérisseurs soupçonnaient des officiers qui avaient perdu brusquement toute discipline et donné des ordres incohérents d'avoir été également empoisonnés. Mais ces derniers avaient perdu toute prudence et étaient morts trop rapidement pour qu'il soit possible d'avoir une certitude.

Les pertes étaient sévères sans être exceptionnelles. La dragonne et l'épée flamboyante de son dragonnier avaient causé le plus de pertes.

Les premières estimations sur les pertes ennemis étaient considérables.

Tanya alla d'abord voir les prisonniers rebelles. Elle les jaugea, indifférente à la surprise que son jeune age faisait naître.

‒Messieurs, la rébellion est un acte grave ! Le tribunal peut vous envoyer aux travaux forcés dans les mines, même en tenant compte de votre reddition. Cependant, les circonstances exceptionnelles peuvent changer votre destin.

‒Vous avez promis que nous pouvions nous rendre !

Des cris de colère jaillirent de toute part.

Tanya attendit un moment qu'ils se calment avant de finalement faire éclater une grande lumière.

Surpris et apeurés, ils se turent.

‒En vous rendant, vous avez laissé à l'empire le soin de décider de votre destin. Vous avez deux choix. Nous pouvons vous livrer aux tribunaux ou alors…

Elle les sentit se tendre avant de reprendre.

‒Ou alors, vous pouvez rejoindre l'armée impériale. Vos antécédents seront oubliés. Et quand la guerre sera terminée, vous pourrez revenir à une vie paisible.

Ils se concertèrent jusqu'à ce que l'un d'eux se porte volontaire pour rejoindre officiellement l'empire.

‒Tu es sûr de toi ? Il y a toujours le risque de mourir dans une bataille.

‒Je veux vraiment rejoindre l'empire, assura-t-il d'une voix forte.

‒En ce cas, répète après mois.

Elle prononça quelques mots dont l'homme ne connaissait pas la langue.

‒Je ne comprends pas.

‒Cela signifie : Je souhaite entrer dans l'armée au service du roi. Je promets de le servir loyalement jusqu'à la fin de la guerre et de n'avoir aucune pitié pour ses ennemis.

Le rebelle confus, hésita.

Tanya fit un sourire.

‒Ceux qui ne prêteront pas serment demain seront envoyés aux tribunaux !

Sur ces mots, elle les laissa réfléchir.

Elle alla trouver les Surdans.

De là où ils étaient, ils ne savaient pas ce qui avait été proposé aux rebelles mais ils pouvaient voir qu'ils n'avaient pas été massacrés ce qui les rassurait.

Un sergent donna à Tanya une liste des prisonniers selon leur qualité.

En plus de ceux qui s'étaient rendus, il y avait ceux qui avaient été fait été capturés, notamment des cavaliers dont la charge avait été brisée.

La présence du roi Orrin parmi eux était une excellente nouvelle.

Du coté des coalisés, la situation était chaotique.

Pendant qu'Eragon avait une rencontre percutante avec son cousin, Nasuada faisait le point avec le roi Hrothgar.

Outre les pertes importantes de leur armée, leur camp avait été incendié et Orrin était introuvable. Quelques Surdans isolés retournèrent au champs de bataille dans l'espoir de retrouver leur roi.

Orik s'occupait d'expliquer à son peuple que les urgals n'étaient plus une menace mais des alliés.

Nombre d'entre eux avait perdu au moins un parent à Farthen Dur. Et voilà que des urgals se présentaient devant eux pour combattre un même ennemi.

‒Soit ! décida finalement Hrothgar. J'accepte cette alliance mais j'espère que je n'aurai pas à le regretter.

Nasuada poussa un soupir de soulagement.

Pendant que les nains s'installaient, elle alla voir ce qu'il en était de ce bateau et revint à ce qui restait de sa tente.

Elle croisa le regard mauve d'Elva et frissonna.

‒Est-ce ainsi que tu compte me protéger ?

Sans attendre de réponse, la petite fille partit.

La bataille n'avait pas de réel vainqueur. Les coalisés étaient toujours là malgré leurs pertes.

La nouvelle d'un dragon impérial avait refroidi l'enthousiasme général.

Eragon avait perdu son combat et, perturbé par la découverte de sa filiation, avait décidé que son oncle deviendrait son père.

L'arrivée des villageois de Carvahall rappela aux coalisés pourquoi ils se battaient. Malgré les périls, ils voulaient la liberté. Ils ne courberaient plus l'échine.