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Hello ! J'ai un peu délaissé ffnet ainsi que cette fic ces deux derniers mois, je m'en excuse auprès de celles/ceux qui attendaient la suite (j'ai plusieurs projets d'écriture en cours et si peu de temps pour m'y mettre...) et je remercie de tout cœur les personnes qui m'ont laissées une petite review et envoyé un petit message !
Voici donc la suite du batifolage entre Sirius et Severus ~
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Partie I
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Chapitre 7
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Sirius fut plaqué par Severus contre le mur. « Fais-moi taire » susurra Sirius, provocateur. Le serpentard eut un sourire railleur puis, sans plus de cérémonie, il scella leurs lèvres d'un baiser. Un baiser de plus en plus intense. Le vert-et-argent pressa son corps contre celui de Sirius, sa langue demanda l'accès à sa bouche...
Soudain, Sirius se réveilla en sursaut.
Il cligna des yeux plusieurs fois, sa vue s'habituant peu à peu à l'obscurité du dortoir autour de lui. Puis il réalisa : un rêve. Il avait fait un rêve... Avec Snape !
Sirius se retourna dans ses couvertures et enfouit son visage dans son oreiller, mortifié.
Au fond, ce n'était pas étonnant qu'il fasse des rêves aussi déstabilisants et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Franchement, qu'est-ce qu'il lui avait pris la veille de sortir un truc pareil à Snape ? « Alors fais-moi taire ». Certes, le serpentard aurait pu le faire taire en l'assommant ou en lui collant son poing dans la mâchoire par exemple ; mais Sirius devait admettre que ses propos pouvaient être des plus ambigus...
Bien qu'il ne l'aurait jamais admis à voix haute, Sirius se demandait si Snape n'avait pas raison lorsqu'il disait qu'il avait des problèmes d'impulsivité. Il repensa au moment où il avait collé sa bouche à celle de Snape – dans la réalité, pas dans son rêve – il y a quelques temps, puis à ce qu'il lui avait dit hier soir... Sérieusement, Sirius avait-il envie de ça ? « Non ! » aurait-il automatiquement répondu il n'y a pas si longtemps. Mais après avoir fait un rêve pareil, Sirius était troublé sur la réponse à donner. Déjà, l'idée qu'il appréciait la compagnie du serpentard n'avait pas été facile à accepter ; mais voilà qu'à présent il devait envisager que la réponse à la question « Severus Snape est-il désirable ? » puisse véritablement être « Oui »... Cela commençait à faire un peu trop pour son pauvre cerveau malmené par toutes ces remises en question.
Que s'était-il dit déjà ? De vivre pleinement dans le présent et accepter ses ressentis... ? Ok sur le principe, mais de là à accepter qu'il puisse trouver Snape attirant... C'était tout de même un sacré challenge en terme d'acceptation de soi et de ses désirs inconscients.
Sirius eut soudain envie de pouvoir rester caché sous la couette pour le restant de ses jours.
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Severus se farcissait encore une insomnie. Il eut une pointe d'angoisse en se demandant si la folie de Black n'était pas réellement en train de déteindre sur lui.
Car oui, il avait de nouveau du mal à dormir à cause de cet abruti de gryffondor : leur étrange rapprochement était de plus en plus perturbant. Déjà, le simple fait de devoir être à proximité de Sirius Black pour effectuer un devoir commun de potions était en soi dérangeant. Le fait que cela se passe relativement bien, sans véritable altercation, était d'autant plus étrange. Mais que l'autre se mette ainsi à venir à sa rencontre en dehors des temps de travail, que Severus se mette à le trouver « beau » et ait envie de... et bien, de l'embrasser, devait-il admettre...
A chaque fois que cette idée totalement folle revenait dans son esprit Severus n'avait qu'une seule envie : se fracasser le crâne contre le mur le plus proche pour l'éliminer purement et simplement. A l'instant il se contenta de secouer la tête et de maugréer un juron avant de se retourner dans son lit, comme si changer de position pouvait remettre ses pensées à zéro.
Raté, ça ne marchait pas.
Toute cette folie, c'est Black qui l'avait initiée. Si, au tout départ, il n'avait jamais posé ses lèvres sur les siennes au beau milieu de ce couloir, sûrement n'y aurait-il jamais rien eu d'ambigu par la suite. Mais à présent tout semblait des plus confus, au point d'en arriver à ruminer toute la nuit.
Severus s'exaspéra. Car il savait que rien de bon ne pourrait jamais naître de cette étrange situation.
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Le reste de la semaine se passa sans que Sirius ne cherche de nouveau contact avec Severus. En effet, après leur rencontre du mercredi soir, il n'avait pas osé revenir vers le serpentard pour lui emprunter le fameux livre, ni même pour lui parler de quoi que ce soit d'autre – ce dernier point n'était de toute façon pas dans leurs habitudes... Pourtant le fait de ne pas parler à Snape de tout le reste de la semaine lui avait paru être un effort. De plus, il avait tout particulièrement eu envie de lui demander pourquoi il était parti de manière si précipitée l'autre soir. Au fond Sirius en avait peut-être une petite idée d'après le trouble qu'il lui semblait avoir vu passer dans ses yeux, mais il avait envie de connaître la réponse de Snape. Plus que cela, il avait besoin de savoir. Comme si quelque part savoir ce que Snape avait à l'esprit pourrait éclaircir ses propres pensées.
Bien sûr être frontal avec le serpentard n'aurait rien apporté de constructif ; il avait de fait paru plus sage à Sirius d'attendre leur prochaine entrevue pour essayer de glisser nonchalamment le sujet, et il avait pris son mal en patience.
De fait, en ce samedi après-midi, Sirius se rendit d'un pas rapide jusqu'à la salle d'étude où Snape et lui avaient pris l'habitude de se retrouver. Lorsqu'il arriva devant la salle, il posa sa main sur la poignée de la porte et prit une respiration afin de chasser les images mentales de son rêve qui venaient de s'imposer à son esprit. Ce n'est qu'une fois un semblant de sérénité retrouvé qu'il osa actionner la poignée et franchir la porte de la salle d'étude.
Comme ça avait été le cas à chacune de leur entrevue ils étaient seuls dans la pièce. Sirius remercia mentalement Snape de penser à réserver les lieux : il n'avait pas envie que quiconque vienne perturber leurs petites sessions de travail et les discussions plus ou moins délicates qu'ils pourraient avoir.
Sirius rejoignit le serpentard qui était déjà assis sur le banc, penché sur la rédaction de leur devoir.
« Salut ! » clama le gryffondor de son ton habituel tandis qu'il s'approchait de la table au pied de laquelle il déposa ses affaires.
Severus consentit vaguement à lever le nez de son parchemin.
« Black » répondit-il pour toute salutation avant de se remettre à écrire.
Sirius s'installa à ses côtés puis s'adressa à lui l'air le plus désinvolte possible.
« Finalement je n'ai pas pu avancer sur le devoir l'autre jour. Puisque tu ne m'as pas prêté ton bouquin... »
Severus fit une rature. Tout en rectifiant son erreur – la faute à Black, bien sûr, ce fichu élément perturbateur – il poussa son livre de potions en direction de l'intrus.
« Et bien il est tout à toi maintenant. »
A nouveau, Sirius fit le – difficile – choix de la sagesse. Constatant que Snape n'était pas franchement porté discussion actuellement, il continua à prendre son mal en patience et décida de travailler, en attendant de revenir à la charge sur le sujet qui le taraudait à un moment plus opportun.
Severus fut soulagé lorsqu'il constata que le gryffondor se mettait enfin à travailler. Il avait craint qu'il se mette plutôt à parler de leur dernière rencontre et ravive donc tous les sentiments inconfortables qui y étaient associés. Mais non, il se mettait à travailler comme si de rien n'était... Severus se demanda alors si tout ce à cause de quoi il se prenait la tête dernièrement avait ne serait-ce qu'une once d'importance pour ce satané Black.
Petit à petit, il se surprit à nouveau à apprécier le calme de ce moment d'étude. Certes ses pensées étaient toujours agitées, néanmoins voir que le gryffondor n'en rajoutait pas une couche permettait à Severus de rester concentré sur son travail, et il avait justement un grand besoin de se changer les idées en ce moment.
Ils passèrent ainsi un long moment à écrire, se lançant parfois quelques commentaires concernant un élément ou un autre à ajouter à leur rédaction ainsi que la façon de le formuler.
Puis, finalement, Sirius posa sa plume.
« Ça y est, j'en peux plus » dit-il en s'étirant.
Severus regarda sa montre.
« Bravo Black, à peine plus d'une heure à travailler. J'imagine que tu as battu ton record personnel ?
- Hé, répliqua Sirius. Je suis bosseur, je te signale. Je pourrais même être le premier dans toutes les matières si je voulais.
- Ah oui ? Et qu'est-ce qui t'en empêche ? »
Le gryffondor haussa les épaules.
« La flemme » répondit-il tout naturellement.
Severus eut un sourire ironique tandis qu'il posait sa plume sur la table.
« Je vois. Tu te prives d'être le meilleur uniquement par flemme. Mais bien sûr.
- Ben oui, répondit Sirius avec toute sa sincérité. Pour quoi faire ? Ce n'est pas comme si être premier de la classe permettait d'être promu ministre de la magie.
- Je ne sais pas moi, rétorqua Severus. Peut-être pour que tout le monde te regarde ? Pour gagner des points pour ta maison et être le grand héros de Gryffondor ?
- Voyons Snape, tout le monde me regarde déjà » répliqua-t-il avec un clin d'œil.
Severus leva les yeux au ciel et marmonna un « Mégalo... ».
« Par contre, gagner des points pour Gryffondor, c'est vrai que ça pourrait être pas mal vu le nombre que j'en fais perdre... » continua-t-il, songeur, avant toutefois de reprendre : « Mais non, la flemme. »
Le serpentard le regarda d'un air peu convaincu, puis il retourna à sa rédaction sans rien ajouter.
Mais Sirius, lui, venait d'avoir une idée de transition lui permettant d'aller vers une toute autre conversation.
« ...Je suis bosseur, vraiment, reprit-il. D'ailleurs j'aurais pu nous avancer le travail, mais vu que tu ne m'as pas prêté ton bouquin... »
Severus se crispa imperceptiblement.
« Tu te répètes Black, change de disque un peu. »
Il y eut un temps de flottement ; cependant, en bon gryffondor, il était hors de question que Sirius lâche le morceau. Il ne lui en fallut pas plus pour finalement se décider à y aller frontalement, abordant la véritable question.
« Pourquoi est-ce que tu es parti comme ça l'autre soir ? »
Le serpentard se pinça l'arrête du nez. Par « changer de disque » il avait plutôt espéré « changer de sujet ». Il fit le choix de ne pas répondre et termina la phrase qu'il était en train d'écrire. Lorsqu'il en apposa le point final, il roula ensuite son parchemin et se mit tout bonnement à ranger le reste de ses affaires.
« Snape... » insista Sirius qui avait bien compris que le vert-et-argent s'apprêtait à fuir.
Severus continua à l'ignorer et ferma son sac avant de le mettre sur son épaule puis de se lever. Sirius se leva à sa suite.
« Snape ! »
Il lui attrapa le bras et Severus fit automatiquement volte-face.
« Quoi ? »
Malgré le ton tranchant, Sirius remarqua néanmoins que le serpentard n'avait pas repoussé sa main cette fois-ci. Peut-être que Snape était capable d'évoluer ? S'il le pouvait concernant le contact physique, peut-être pouvait-il aussi réussir à faire un effort de communication ?
« Pourquoi ? » lui redemanda Sirius sans flancher.
Le serpentard soupira et, pour la énième fois, leva les yeux au ciel. Black l'horripilait. Il ne pouvait pas le lâcher un peu ? Il tenait vraiment tant que ça à avoir une réponse ? Severus sentit l'énervement le gagner. Et bien soit.
« Parce que tu m'insupportes, Black » répondit-il sèchement.
Sirius ne se laissa pas impressionner.
« Tant que ça ?
- Oui, tant que ça.
- Et qu'est-ce qui t'insupporte à ce point chez moi ?
- Mais tout ! s'exclama Severus. C'est toi tout entier qui est insupportable !
- Mais encore ?
- Mais encore... » Severus laissa tomber son sac sur le sol tandis qu'il sentait ses palpitations cardiaques s'accélérer. « ...Ton attitude de crétin, pour commencer. Ton sourire d'idiot bien sûr, et cette horrible manie que tu as de vouloir t'approcher de moi depuis quelques semaines... ! »
Ah, pensa Sirius qui prit sur lui pour ne pas se laisser atteindre par les insultes. On touchait au but. Restant on ne peut plus calme, il ancra son regard dans celui du vert-et-argent. Il y vit de la colère, bien sûr, mais cette colère cachait autre chose.
« ...Tu as peur » lâcha finalement le gryffondor.
Severus fit un pas vers lui.
« Moi ? dit-il d'un ton hautain. Peur de toi ?
- Non, répondit Sirius. Tu as peur de toi-même.
- Qu'est-ce que c'est encore que ce délire Black ?
- Tu as peur de ce que tu pourrais faire » renchérit Sirius.
L'image de Black contre le mur dans ce coin sombre du couloir s'imposa à l'esprit de Severus, de même que l'envie qui l'avait traversé à ce moment-là. Il ne put s'empêcher de ressentir une certaine chaleur monter jusqu'à ses joues. Pour autant jamais il ne pourrait avouer ce qu'il avait en tête, alors il préféra répondre tout autre chose.
« L'idée de commettre un meurtre ne me fait pas peur. »
Sirius ne put retenir un rire.
« Un meurtre ? Non... Ce n'est pas à ça que je pensais.
- Qu'est-ce que ton esprit malade a encore pu imaginer alors ? » renchérit Severus, un peu incertain de la tournure que prenait cette discussion.
Sirius fit un pas vers lui, réduisant davantage la distance qui les séparait. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre à présent. Le regard toujours profondément ancré dans celui du serpentard, Sirius verrouilla une part de son esprit et décida de jouer quitte ou double. D'accepter et de vivre pleinement l'envie qu'il ressentait à cet instant présent.
« Je pensais plutôt à quelque chose dans ce goût-là... »
Et, pour la deuxième fois en peu de temps, il posa ses lèvres sur celles du serpentard. Mais d'une façon bien différente cette fois-ci. Bien plus douce et assurée.
Severus écarquilla les yeux et se sentit se figer, ne sachant comment réagir, ses pauvres neurones ayant grillé en voyant l'idée pour laquelle il avait ressenti à la fois tant de répulsion et d'attraction se réaliser. Mais lorsque le gryffondor bougea ses lèvres contre les siennes et rapprocha son corps encore plus dangereusement du sien, Severus ressentit un frisson – de désir ou de panique, il n'aurait su le dire précisément – et réagit automatiquement : il posa ses mains sur les épaules de Sirius et le repoussa de quelques centimètres.
« Black... » dit-il d'un ton rauque, constatant que la rage qu'il aurait voulu y entendre n'y était pas.
« Snape ? » demanda Sirius en écho.
Il ne le lâchait pas du regard et Severus pu clairement y lire du désir, ce qui le déstabilisa encore un peu plus.
« Arrête ça. »
Le gryffondor le regarda intensément et se mordilla inconsciemment la lèvre inférieure, apparemment en proie à un dilemme intérieur.
« Ne me dis pas que tu n'en as pas envie... » lui murmura le rouge-et-or.
Non, effectivement, Severus ne dirait pas une telle chose. Non pas qu'il était réticent à mentir ; il l'était uniquement s'il s'avait d'avance que son mensonge sonnerait faux, ou que la vérité n'était pas bonne à entendre. Ce qui serait indubitablement le cas présentement. Il préféra donc se remettre en mouvement et recula d'un pas avant de saisir à nouveau son sac – d'une main un peu tremblante, ne put-il s'empêcher de remarquer.
« Snape... » murmura le gryffondor encore trop près de lui.
Severus leva la main pour le faire taire puis, sans un regard en arrière, il quitta les lieux tout en tachant de ralentir son rythme cardiaque qui s'était quelque peu affolé.
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Severus cédera, cédera pas..? Affaire à suivre dans les prochains chapitres, qui resteront encore un moment concentrés sur la petite bulle que crée l'effusion d'hormones de Sirius et Severus... Jusqu'à ce que la réalité revienne finalement frapper à leur porte.
J'espère poster le chapitre suivant pour les fêtes, je vous dis à bientôt !
