Hello,
Salut à tous le monde. Je suis un peu en retard sur ce chapitre car c'était pour anniversaire ce samedi et j'ai pas le temps de le corriger. Ce nouveau chapitre présente la nouvelle vie d'Harry à Londres mais on retrouve aussi Martin. En se moment je l'aime beaucoup, (oui, j'aime mes personnages par vague parfois je les adores et parfois j'ai du mal à les écrire) et si vous vous posiez la question ça se prononce MartINE et non marTIN (je sais pas si je suis compréhensible?) et normalement il y a un accent sur le I. Voilà, voilà...
Bonne lecture,
Bisous,
XCheschireCat
Chapitre 35: Le nouvel ordre des choses
Le quotidien d'Harry Potter avait radicalement changé au cours des dernières semaines. Plus de Dursley sur son dos, plus de surveillance de la part des sorciers et Dani s'occupait de lui du mieux possible. Alors bien sûr ce n'était pas parfait, l'appartement dans lequel ils vivaient était plutôt petit et Dani devait l'accompagner pour aller aux toilettes la nuit car il avait toujours peur de descendre les deux étages tout seul. Le petit garçon s'était remarquablement bien accommodé de ces petit traquas sauf un il ne pouvait pas aller à l'école, en fait il n'avait presque pas le droit de sortir du studio car l'East End n'était pas sur pour un jeune enfant et les sorciers risquaient toujours de le retrouver.
Harry avait changé depuis son séjour chez les Dursley. Il ressemblait plus au garçon que Dani avait trouvé dans la rue en juillet deux ans auparavant et moins à son frère adoptif qu'elle avait laissé quelques mois plus tôt, les maltraitances de sa famille avait déconstruit le garçon en un claquement de doigt. Le petit sorcier avait maintenant une grande méfiance envers les adultes, encore plus qu'auparavant. Il avait aussi très peur que Dani ne revienne pas lorsqu'elle quittait l'appartement mais il avait trouvé refuge dans les livres. L'enfant avait toujours un ouvrage à portée de main, prêt à se cacher derrière si la situation devenait trop stressante pour lui ou s'il avait peur.
Le matin il était perdu dans ses pensées, assis sur le divan lorsque sa sœur lui parla.
"-Harry?" Fit-elle d'une voix hésitante, comme lorsqu'elle l'avait déjà interpellé plusieurs fois sans qu'il ne réagisse. "Tu veux que l'on regarde l'histoire de Poudlard ensemble?"
Harry sourit de toutes ses dents, toujours heureux de toucher tout ce qui avait trait à la magie. C'était Dani qui avait gardé le livre dans ses affaires depuis qu'Anthonia lui avait demandé de faire ses bagages.
Harry se cala contre la rouquine qui avait sorti le volume sur ses genoux.
"-Tu es certaine qu'un jour on ira à l'école là-bas?" Demanda le garçon en traçant du bout du doigt le relief doré du château gravé sur la couverture. Sa sœur adoptive lui ébouriffa les cheveux avec affection.
"-Je te promets, Petit Corbeau. Lorsque tu auras onze ans, un hibou passera par cette fenêtre avec une lettre pour toi." La fillette pointa la seule lucarne de la pièce par laquelle ils pouvaient voir la pluie diluvienne du printemps s'abattre sur Londres. "Cette lettre te dira que tu as ta place à Poudlard.
-C'est dans longtemps que j'aurais onze ans."
Dani lui prit les mains pour lever ses dix doigts et en baissa cinq.
"-Là tu as cinq ans comme tes doigts, mais en juillet tu en auras six." Elle lui redressa un doigt de la main droite, pour illustrer ses six ans. "Donc tu pourras aller à Poudlard lorsque tu auras onze ans." Elle lui leva les doigts restant de la main droite et en ajouta un à elle.
Le petit garçon resta à regarder un les mains devant lui, un peu perplexe.
"- Donc je pourrai aller à l'école dans cinq ans et demi? Mais je serais vieux!
-Juste assez vieux pour aller à Poudlard, mais j'espère bien que tu retourneras en classe dès septembre.
-Et toi? Tu iras quand à Poudlard?
-Eh bien j'ai eu neuf ans en novembre donc j'irai là-bas dans deux ans et demi. En attendant j'ai vu avec Killian, tu sais celui qui nous a conduits ici, il va faire en sorte que tu sois inscrit à l'école Thomas Buxton, celle qu'on à vu plus bas dans la rue l'autre jour."
Harry hocha la tête, il se rappelait de l'école aux grilles bleues qu'il avait vu ainsi que tous les enfants qui jouaient là-bas à l'heure de la récréation.
Parfois Dani lui permettait d'aller dans un centre communautaire qui était surtout un lieu où les familles du quartier se retrouvaient et où les enfants pouvaient jouer. Il y avait des jeunes enfants de l'âge d'Harry et moins, mais en général à partir d'une dizaine d'années les enfants préféraient traîner dans la rue avec leurs amis. Certains jeunes ne parlaient pas anglais mais le sorcier avait de la ressource et son farsi était très bon, ce qui lui avait permis de se lier avec quelques enfants. Lorsque Dani l'emmenait là-bas c'était toujours tôt le matin, environ une ou deux fois par mois, et Harry pouvait voir les rues s'animer. Les vendeurs des marchés mettaient en place leurs étales, les livreurs occupaient les routes et certaines personnes rentraient des offices religieux. Tout ce spectacle se déroulait sous les yeux attentifs du sorcier alors que la plus âgée le tenait fermement par la main pour ne pas le perdre.
Lorsqu'il regardait les gens dans les rues de Londres, il se demandait si certains d'entre eux étaient des sorciers, s'il allait être reconnu ou s'il des gens allaient surgir de nulle part pour le traîner de force chez les Dursley. Il se demandait s'il était pas mieux enfermé finalement.
Dani avait réussi à maintenir un revenu d'argent plutôt stable en travaillant pour Killian Kray que l'Est de Londres surnommait K.K. Grâce à ces divers travaux comme les livraisons ou encore guetter des heures au coin d'une rue, la jeune fille parvenait à payer son loyer, des vêtements pour Harry et elle, ainsi que quelques meubles et des gens pour les lui monter. Killian lui avait demandé si elle était prête à faire plus pour lui avec plus de risques mais aussi plus de profit. Dani avait dit oui, car elle espérait sincèrement pouvoir sortir un jour de l'Est End et son studio délabré.
Elle avait dû une fois de plus déposer Harry chez la voisine du dessous avec un stock de livres et la promesse de venir trier la pile de journaux que sa voisine stockait.
Elle se rendit à "L'éléphant Assoiffé", le pub de Killian et pour la première fois elle eut le droit de rentrer dedans. Elle avait rendez-vous avec l'irlandais en plein milieu de l'après-midi et de ce fait le pub était vide. L'établissement datait des années 20 et était resté "dans son jus" comme aurait dit un bon agent immobilier. La vérité était que la décoration du lobby était vieillotte et désuète, le papier peint était régulièrement changé mais il continuait de se décoller aux endroits les plus humides du mur.
La sorcière entra donc dans ce lieu presque vide, seul le barman la regarda passer en astiquant ses verres encore tachés de calcaire. Il la suivit des yeux sans rien lui demander et la fillette traversa la salle pour prendre les escaliers qui se trouvaient dans la réserve comme lui avait demandé Killian.
A l'étage l'irlandais l'attendait dans un couloir assombri par la tapisserie vert forêt qui recouvrait les murs. Le jeune homme attendait en fumant une gauloise et yeux fixé sur un portrait fixé au mur.
"-Bonjour Killian." Murmura la rouquine, presque craintive à l'idée de le déranger alors qu'il semblait si profondément plongé dans ses pensées.
Contrairement à ce qu'elle avait cru, l'homme ne sursauta pas, il ne tourna même pas la tête vers elle.
"-Daniella. Tu es en avance."
Mal à l'aise, la jeune fille piétina sur place sans savoir ce qu'elle devait répondre. Elle resta à se balancer d'un pied sur l'autre jusqu'au moment où Killian jeta son mégot dans un pot de fleurs le plus proche.
"-Suis-moi."
Il ouvrit la porte qui se trouvait dans son dos et entra le premier dans ce qui ressemblait à une salle de classe. Il y avait un tableau noir au mur et des pupitres sagement aligné les uns derrière les autres. Vers le fond de la salle, il y avait trois adolescents, tous plus âgés que Dani.
Les trois têtes se tournèrent vers elle alors que la rouquine resta figée sur le pas de la porte.
"-Je vous présente la nouvelle, Daniella." Annonça l'irlandais qui alla s'asseoir sur le bureau qui faisait face aux pupitres. "Daniella voici les personnes avec qui tu vas être amené à travailler à partir de maintenant, en dehors de moi. Tu as Jaime." Le plus jeune des trois, un blond aux yeux bleus, lui fit un signe de la main avec un grand sourire. "Le grand près de la fenêtre c'est Grigori." Le plus vieux de la bande qui devait avoir une quinzaine d'années hocha la tête d'un air morose. L'adolescent avait les cheveux bruns rasés à quelques millimètres comme un militaire mais avec son bomber en cuir et ses Doc Martens, il ressemblait surtout à un skinhead. "A côté de toi tu as Piotr." Le dernier garçon était assis à fumer sur son pupitre et lui lancer un regard noir comme si Dani avait personnellement assasiné toute sa famille. Il était plutôt petit et frêle comparé aux deux autres et ses cheveux noirs lui descendaient aux épaules, accentuant son aspect gracile. Il avait les yeux bleus aussi clairs que ceux de Killian et pendant un instant la fillette se demanda si les deux hommes avaient un lien de parenté. Cette idée lui parut absurde la seconde d'après au vu du nez et de la bouche démesurément grande de l'adolescent, alors que Killian avait le visage harmonieux malgré son expression fermée. Piotr avait le physique des enfants qui avait grandi trop vite et de manière désorganisée comme un poulain. De plus l'adolescent avait une moue dégoutée en observant Dani, que cette dernière lui rendit bien volontiers. Les deux se fusillaient du regard sans que l'un ou l'autre ne puisse expliquer hostilité instantanée.
Le plus hilarant dans la situation était que cette rencontre marquait le début d'une belle amitié, qui aurait des débuts quelque peu compliqué.
Killian se racla la gorge pour rappeler à tout le monde sa présence. Les deux nouveaux antagonistes s'échangèrent dernier regard noir avant que la rouquine ne prit un siège.
"-Bien." Fit la voix grave de Killian en s'asseyant sur le bureau en face d'eux puis il fouilla dans ses poches pour sortir une nouvelle cigarette. "Toutes les personnes dans cette pièce ont deux choses en commun. Tous vous travaillez à mon enrichissement personnel et tous vous connaissez le monde de la magie." L'irlandais fit une pause à la fin de sa déclaration, pour laisser à tout le monde le temps d'intégrer ce qu'il venait de dire. Jaime regarda autour de d'un air excité alors que les deux soviétiques observèrent la réaction de Daniella. "Je veux que grâce à cela nous tirions notre épingle du jeu. Vous travaillez pour moi et je vous aide à sortir de la rue, par contre pas un mot concernant le monde magique hors de cette pièce. Me suis-je bien fait entendre?"
Tous hochèrent la tête, bien conscient que la vie dans la rue pouvait être mortelle surtout à leur âge. Ils buvaient littéralement les paroles du discours de leur mentor car Killian était le seul à leur apporter de l'aide, pour certains de ces enfants, l'irlandais était le premier à s'intéresser à eux.
"-Jaime, je veux que tu traînes sur les docks et le quartier rouge où se retrouvent tous les néerlandais et leurs marchandises. Je veux que tu me confirmes l'arrivée du pétrolier de Van Deer au 16 de ce mois.
-Bien Chef, autre chose ?" S'enthousiasma le blond avec un accent flamand.
"-Note les habitudes des gars lors des chargements. Grigor, Piotr vous continuez à surveiller la maison, rien ne change pour vous. Daniella, je veux que tu ailles à l'école à cette adresse." Il lui lança une boulette de papier qu'elle attrapa en plein vol. "Je veux que tu deviennes amie avec Franchesca Hiller, fais-toi inviter chez elle le plus vite possible. Je veux tout savoir sur sa famille, tu as des questions?" Demanda-t-il en regardant la jeune fille pour qui tout ça était nouveau alors que ses camarades semblaient déjà rodés.
"-Comment je m'inscris dans cette école?
-Aucune idée. Je veux que tu sois son amie, pour le reste débrouilles-toi comme tu veux."
Killian la fixa un moment, pour voir si elle allait craquer. Même si les larmes montèrent aux yeux de la jeune fille, stressée par la situation, elle ne laissa pas couler. Comme lorsqu'elle était à l'école elle préféra fixer un point juste derrière Kilian et se concentra dessus jusqu'au moment où l'homme poursuivit son discours.
"-Tant que vous travaillez pour moi, votre loyer est payé et vous touchez cinquante livres par semaine. Vous aurez une commission sur une partie des marchandises qui transite par votre secteur alors faite en sorte que tout roule là où vous bossez. On se retrouvera ici une fois par semaine, le dimanche à quinze heures."
Killian les regarda avant de se pencher par la fenêtre pour faire un signe à son chauffeur pour qu'il patiente encore un peu.
"-Allez-y, tous sauf Daniella. Viens me voir."
Les autres enfants se levèrent et se précipitèrent vers la sortie alors que la rouquine alla se poster près de la fenêtre où se trouvait Killian.
"-Tu as un avantage sur les gens dans cette ville, tu es une sorcière. Mais quand tu es dans le monde magique tu dois penser comme une moldu. Je pense que tu en es capable, j'ai vu comment tu penses, quand tu es allé chercher ce garçon dans le Surrey mais aussi ta manière de voler. Tu attires les objets à toi sans que personne ne s'en rende compte, tu arriverais à voler ses chaussures à un homme qui marche. Si tu arrives à penser comme ça alors tu auras toujours une longueur d'avance."
Il écrasa sa cigarette sur le rebord de la fenêtre avant de laisser la fillette seule dans la pièce et elle se demanda si elle avait pris la bonne décision en venant ici. C'était une chose de livrer des sacs à dos au quatre coins de la ville mais espionner… Dani sera le bord du bureau de toute avec force, perdu dans la tempête qu'était devenue sa vie.
Le soir du vingt-sept mars, Remus se tenait nu au milieu de sa cabane. Il attendait Moony ou plus exactement l'astre lunaire qui faisait invariablement apparaître le loup-garou. A quelques minutes de la transformation, Remus se sentait en pleine conscience de tout ce qui l'entourait. Il pouvait sentir le vent chargé des effluves de la forêt, le parfum de Cait qui restait imprégné à son pull sagement plié dans la commode et le son des hiboux dans les arbres près de lui ainsi que mille et autres petites choses. Alors que la lune commençait sa course dans le ciel, le bruit des feuilles se fit plus clair, tout comme le bruit des animaux nocturnes à cinq kilomètres autour de lui.
Un rayon lunaire passa par sa fenêtre pour lui effleurer le bas du dos qui le brûla avec autant de force d'un tisonnier chauffé à blanc et le loup-garou parlait d'expérience. C'était une sensation familière pour Remus mais toujours aussi douloureuse que de sentir ses os se briser, ses tendons s'allonger et ses muscles se contracter. Le souffle coupé par la douleur il se plia en deux pour échapper à sa torture mais ça ne changeait rien pour lui. La surface brûlante de sa peau se mit à le démanger comme si un million de puces le piquaient en même temps, c'était les poils du loup qui le transperçaient pour apparaître sur son épiderme.
Les minutes s'étirèrent prolongeant son calvaire jusqu'au moment où il ne resta plus rien de Remus. Le loup avait pris sa place qui leva son museau pour sentir son environnement. Il y avait des humains dans la forêt, ils pouvaient les sentir. La nouvelle fut accompagnée d'un long hurlement qui fit froid dans le dos de tous ceux qui l'entendirent.
Le loup s'approcha précautionneusement de la fenêtre, il la renifla hésitant à s'en approcher car la bête savait que son alter ego humain piégeait toujours la cabane. Il pouvait même sentir les sorts de protections apposées sur le verre, il chercha donc l'endroit où le sortilège était le plus faible. Le loup prit son élan et fonça tête la première sur le mur coin de la fenêtre qui trembla sous son assaut. La bête se retrouva projetée en arrière et fracassa la table en bois qui lui laissa des échardes incrustées sous la peau.
Le loup recommença son manège, encore et encore. Jusqu'au moment où la douleur le cloua au sol mais si son corps était vaincu, ce n'était pas le cas de son esprit qui voulait encore se battre. La frustration prit lentement le dessus et la bête se rongea les pattes avant jusqu'aux os faute de pouvoir faire autre chose pour se défouler.
Le matin fut une délivrance pour lui et la bête épuisée céda sa place à Remus sans lutter. Le sorcier perdit aussitôt connaissance, la douleur était trop insupportable. Pendant son blackout son corps commença doucement à se régénérer, commençant par les lésions internes les plus graves, comme il l'avait fait toute ses années après chaque pleine lune. Il lui fallut quelques heures de plus pour se réveiller et pour boire une potion de régénération sanguine qui lui fit le plus grand bien.
Il devait être midi quand le loup-garou se leva précautionneusement du plancher taché de sang de sa cabane, la moitié de son jour de congé était déjà passé mais il comptait bien passer l'autre moitié affalée dans son canapé à se remettre de sa transformation. Le patron de Remus n'avait pas beaucoup aimé avoir un gars en moins pour la journée mais le loup travaillait dur au battage des cuirs, ce qui lui avait valu une bonne réputation. C'était un travail éreintant mais relativement bien payé pour l'Allée des Embrumes, bien que selon ses collègues l'élevage d'elfe de maison payait très bien mais les conditions de travail étaient affreuses. Ce n'était pas pour lui. Il y avait encore des limite qu'il ne voulait pas franchir, pour le moment.
Le loup-garou passa le reste de son après-midi en peignoir à grignoter des biscuits au chocolat. Les potions avaient bien fait effet et le soir même il prépara un vrai repas pour Cait et lui, la jeune femme lui avait promis de passé après son travail. Pour la peine, le sorcier avait préparé un riz aux légumes sauté, son plat préféré.
Cait arriva sur les coups de huit heures, presque aussi fatigué que Remus après sa transformation.
"-Rentre donc." Fit le sorcier alors que l'irlandaise le regardait comme un inspecteur militaire.
"-Pourquoi tu as une tête pire que la mienne alors que tu as visiblement passé la journée dans ton canapé?"
Les miettes de biscuit accroché à son peignoir l'avaient trahie sur son activité de l'après-midi mais Remus ne perdit pas le sourire.
"-C'est parce que j'ai cuisiné pour toi toute la journée, tu n'as pas idée de la fatigue que c'est." Plaisanta le loup-garou alors que Cait jetait son manteau sur une chaise et embrassa Remus.
"-Non, tu as raison. Je suis l'aînée d'une famille de cinq garçons, tu penses bien que la cuisine je n'y ai jamais mis les pieds." La jeune femme puait le sarcasme et Remus la prit dans ses bras pour cacher son sourire. Il aimait beaucoup le caractère explosif de la jeune femme mais cette dernière aimait beaucoup moins le sourire moqueur qui ornait les lèvres du loup dans ces moments.
Malgré la douleur de la nuit précédente, Remus se dit que c'était la pleine lune la plus douce qui ait passé depuis la mort de James et Lily.
Béni était le jour où Martin s'était pris la porte d'un coffre blindé sur la poitrine. Évidemment il avait eu les côtes brisées et un bel hématome sur l'arrière de la tête mais en contrepartie Nick, les bouclettes, l'avait emmené chez lui pour le soigner. Une doctoresse était même passée pour s'assurer que la tête de Martin n'allait pas exploser suite au choc, après ça, Nick s'était occupé de lui et ça valait bien la peine d'avoir eu les côtes brisées.
L'italien était aux petits soins avec Martin, toujours à sa disposition de jour comme de nuit. La part la plus désillusionnée de l'argentin se disait que l'autre agissait comme ça pour les presque soixante millions de lire italienne que Martin lui avait rapportée. Le blond était la nouvelle poule aux œufs d'or, capable de forcer la porte de tous les coffres, mais il ne voulait pas y penser.
Le seul problème sur lequel il voulait se concentrer était, comment dépenser l'argent qu'il avait pu amasser. Il avait de quoi vivre modestement pendant un an ou deux en faisant attention, mais Martin ne voulait plus être modeste. Il voulait dépenser son argent dans tout ce qui lui faisait envie et qui de mieux pour le conseiller que Nick qui pensait qu'accorder un manteau en vison avec des bottes en dragon de Komodo était faire preuve mon goût.
"-Dis Nick, tu connais un endroit sympa où passer quelques mois?"
Le nommé stoppa ses activités qui se résumaient à regarder ses papillons, Mimoides micromadas, qui lui avait coûté une fortune en buvant un whisky qui coûtait tout aussi cher.
"-Envies de prendre des vacances l'Etranger, alors que tu viens tout juste de commencer à bosser?
-Je pense les avoir bien méritées." Souffla Martin en serrant la ceinture de sa robe de chambre avant de s'installer dans le fauteuil en cuir moelleux face à Nick.
"-Evite les stations balnéaires d'Ostie." Fut tout ce que l'italien trouva à dire, ce qui fit lever un sourcil sarcastique à l'argentin. Ils avaient cambriolé les lieux quelques semaines auparavant et le blond ne comptait pas y retourner de sitôt.
"-Prends le bateau pour la Sardaigne ou la Sicile. Tu auras la paix là- bas et personne ne pose trop de questions.
-La Sicile. Pourquoi pas? J'aimerais bien voir l'île des mafioso.
-Mafiosi." Corrigea Nick. "Un mafioso, des mafiosi."
Le brun prit cependant un cadre photo qui trainait sur une étagère avant de s'asseoir sur l'accoudoir du fauteuil où se trouvait Martin. Ce dernier était douloureusement conscient de ce que la proximité de l'italien pourrait lui provoquer, c'est pourquoi il se concentra sur la photographie et non sur la personne avachie contre lui. Le cliché avait été pris dans une rue pavée avec un lever de soleil en arrière-plan.
"-Ça a été pris à Palerme. Une ville magnifique en Sicile, elle pourrait te plaire."
Martin traça les contours de la photo, les doigts un peu tremblants comme toujours.
"-Oui, ça m'a l'air bien Palerme."
Nick fixa la main marquée de cicatrices que l'argentin avait pris l'habitude de dissimuler sous des gants. Le brun lui prit la main, observant avec une curiosité morbide l'enchevêtrement de lignes cicatricielles qui se déployait comme une toile d'araignée.
"-Une autre ouverture de coffre qui a mal tourné?" Demanda-t-il avec curiosité en suivant une ligne plus profonde qui partait de l'annulaire du blond jusqu'au creux de son coude.
Martin eut un rire sans joie en entendant la question.
"-On peut dire ça, il y a un truc qui a pété mais… je préfère ne pas en parler."
Martin clôtura le sujet en se levant pour préparer ses bagages pour la Sicile car soudainement l'appartement de Nick lui paraissait trop petit et l'air irrespirable.
Dire que Severus était en colère était un euphémisme. Il se rendait à une nouvelle réunion de l'ordre du Phoenix en urgence mais il avait déjà appris par Minerva que le fils Potter avait de nouveau disparu. Ce gamin devait avoir la guigne et lorsqu'il lui mettrait la main dessus Severus comptait bien lui mettre un harnais et une laisse. Apparemment la pratique était très en vogue chez le moldu et le potionniste pouvait le comprendre.
Il retrouva tous les autres membres dans la bicoque des Weasley mais il fulminait tellement que personne ne l'approcha. Pas que ça le changeait tellement de d'habitude.
"-Harry manque à l'appel, de nouveau." Annonça Albus lorsque tout le monde fut réuni. "J'ai essayé de le localiser avec tout le moyen possible mais ça n'a rien donné."
À ses côtés Minerva pinça les lèvres, l'air surtout contrarié par l'initiative d'Albus qui avait dû user de magie controversée sans résultat. Severus savait que la disparition du garçon avait eu lieu sous la garde de l'écossaise et c'était probablement ce qui la fâchait aussi. Une partie de l'esprit de Severus se demanda si la sorcière n'avait pas laissé couler pour permettre au garçon d'échapper au Dursley qu'elle n'aimait vraiment pas.
"-C'est une enfant qui est venue le chercher, la même que dans les souvenirs des tuteurs d'Harry." Albus fit circuler parmi eux une photographie d'une fille qui devait être un peu plus jeune que les première années, les cheveux foncés mais les détails du visage restaient flous. "Si son visage vous dit quelque chose, même si ce n'est pas grand-chose dites le moi." Le loup-garou fixa l'image les sourcils froncés et allait probablement dire quelque chose quand Minerva lui murmura quelques mots.
Severus épia le duo un moment, à présent convaincu que sa collègue avait eu un rôle dans la disparition du garçon. A la fin de la réunion il attrapa Minerva par le coude et l'entraîna dans le jardin près des poules.
"-Comment avez-vous pu laisser ça arriver?" Murmura furieusement le maître des potions.
"-C'était une enfant! Comment aurais-je pu savoir?
-Savoir? Ne me mentez pas, vous aviez l'occasion d'intervenir mais vous n'avez rien fait."
Minerva ne nia pas, elle prit son jeune collègue par les épaules pour le fixer dans les yeux.
"-Pourquoi? Dites-moi Severus, pourquoi serai-je intervenu? Vous plus que quiconque devriez comprendre."
Le potionniste se tendit, détestant autant la proximité de Minerva que la tournure de la conversation.
"-Qu'est-ce vous entendez par là?" Crachat-il comme un chat en colère, elle l'écossaise lui fit les gros yeux.
"-Vous étiez avec moi lorsque nous sommes allés voir les Dursley. Vous avez vu comment ces affreux moldus l'ont traité ?
-Et vous pensez qu'il s'en sortira mieux avec une gamine qui vit peut-être avec dans la rue ou avec des mangemorts? Ou pire?
-Pire? Vous pensez qu'il y a pire qu'une famille qui vous maltraite? Vous-même, vous n'auriez pas préféré tenter votre chance ailleurs, même dans la rue?
-Comment osez-vous?" Explosa Severus, craignant de comprendre ce que Minerva sous-entendait.
"-Je préfère savoir ce garçon en bonne santé, même s'il est hors de notre portée, plutôt qu'il finisse comme vous. Battu jusqu'à en perdre la tête."
Minerva le laissa planté au milieu des poules, enragé. Les gallinacés s'éloignèrent d'eux-mêmes en piaillant lorsqu'il shoota dans un seau.
Voila pour ce chapitre, le dernier de l'année je pense.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous le monde.
