Voilà enfin la suite de mon passage favori de l'histoire ! ❤️
oOo
CHAPITRE 26
oOo
Adrien et Marinette s'étaient blottis l'un contre l'autre dans la chaise longue, leurs deux cœurs battant à cent à l'heure. Une foule de sentiments indescriptibles les assaillaient, leur donnant l'impression de flotter sur un petit nuage. La nuit était paisible, baignée par la lueur de la pleine Lune. La terreur que Marinette avait ressentie quelques instants plus tôt s'était totalement dissipée pour laisser place à un sentiment de pure félicité qui lui étreignait presque douloureusement le cœur. Adrien, lui, était plongé dans un état second : il ne pouvait plus s'arrêter de sourire, ses pensées en boucle dans son esprit.
- J'ai embrassé Marinette, se disait-il, les joues rouges. J'ai embrassé Marinette.
Encore tout étourdi de bonheur, il ne put s'empêcher d'enfouir son visage dans le creux du cou de sa coéquipière avec un soupir de contentement et câlina sa joue du bout du nez, ce qui arracha un petit rire à Marinette. Rien que de l'entendre rire lui provoquait une envolée de papillons dans l'estomac.
En la contemplant, ainsi blottie dans le creux de ses bras, Adrien eut soudain un regain d'énergie.
- Ça te dit, une balade jusqu'au Trocadéro ? suggéra-t-il.
Marinette se redressa et mit un instant à comprendre.
- Maintenant ? demanda-t-elle, un sourcil levé.
Adrien acquiesça vivement.
- Pourquoi pas ? Je ne suis pas sûr de pouvoir me rendormir tout de suite de toute façon. Je suis beaucoup trop heureux ! déclara-t-il en se levant d'un bond, non sans s'être assuré de bien tenir Marinette contre lui.
La jeune fille poussa un glapissement de surprise en se sentant ainsi soulevée et jeta ses bras autour du cou d'Adrien pour se stabiliser. Son coéquipier semblait rechigner à la laisser s'éloigner de lui ne serait-ce qu'une seule seconde, et elle ne put s'empêcher de lui déposer un baiser sur la joue, comme une promesse implicite de l'accompagner dans sa balade nocturne. Elle aussi voulait tout faire pour prolonger ce moment magique. Le sourire d'Adrien s'agrandit, et il consentit à la déposer sur le plancher de la terrasse, non sans avoir entrelacé leurs doigts.
- Plagg...
- Tikki...
- TRANSFORME-MOI ! s'écrièrent-ils à l'unisson.
Adrien et Marinette se transformèrent main dans la main sans se quitter du regard un seul instant, leurs joues rouges d'euphorie. Un énergie nouvelle parcourut leurs corps et ils ne purent s'empêcher de se dévisager d'un air émerveillé.
Une fois tous les deux transformés, Chat Noir porta instinctivement le dos de la main de Ladybug à ses lèvres et y déposa un doux baiser qui fit rougir sa partenaire.
- Ce n'est pourtant pas la première fois que je te vois te transformer, mais je crois que je ne m'en lasserai jamais, déclara-t-il.
- Moi non plus, répondit instantanément Ladybug avec un sourire empli de tendresse.
Elle s'approcha de la balustrade et se retourna soudain vers Chat Noir, son yo-yo à la main. Une lueur espiègle dansait dans son regard d'azur.
- Attrape-moi si tu peux, Chaton ! dit-elle subitement avant de lancer vivement son yo-yo devant elle et de bondir par-dessus la balustrade.
- Hey ! Tu prends de l'avance, c'est pas du jeu ! s'écria Chat Noir en s'élançant à sa suite.
- Ce n'est pas de ma faute si tu lambines, lui lança-t-elle d'un ton taquin par-dessus son épaule tout en visant une cheminée avec son yo-yo.
Marinette semblait avoir retrouvé toute son énergie.
- Le premier à la Tour Eiffel ! lui cria-t-elle avec un grand sourire.
.oOo.
Les deux justiciers bondissaient par-dessus les toits, leurs talons claquant sur les ardoises des immeubles parisiens. Ils laissaient parfois échapper un rire étouffé ou un juron lorsque l'un manquait de rattraper l'autre avant de s'élancer de plus belle au cœur de la nuit qui les enveloppait, courant et à en perdre haleine, enivrés par la vitesse et l'euphorie que provoquaient leur petit jeu.
Le moral de Ladybug était remonté en flèche et cette course poursuite lui faisait le plus grand bien. Avec une dernière impulsion, elle atterrit sur la plus grande plateforme de la Tour Eiffel et se retourna rapidement pour constater l'absence de son coéquipier.
- Je suis arrivée avant lui, se réjouit-elle en esquissant quelques pas de danse sur l'une des poutres métalliques de la Tour.
Elle guetta l'arrivée de Chat Noir, une main en visière, tout en se demandant où est-ce que son partenaire avait bien pu passer. Il était pourtant encore derrière elle quelques secondes plus tôt !?
Son cauchemar lui réapparut comme un flash et elle secoua vivement la tête de droite à gauche pour chasser l'image d'Adrien couvert de sang ; elle savait que son coéquipier était en pleine forme, et qu'il allait arriver d'un moment à l'autre. Malgré tout, une légère angoisse incontrôlée lui fit poser la main sur son yo-yo. Au moment où elle s'apprêtait à ouvrir le communicateur, Chat Noir atterrit sur la plateforme derrière elle avec une pirouette. Ladybug se sentit instantanément soulagée.
- Ben alors, Chaton ? J'ai failli attendre ! plaisanta-t-elle, pour masquer le fait qu'elle était à deux doigts de s'inquiéter.
Chat Noir s'approcha lentement d'elle, ses deux mains derrière son dos.
- Ma Lady, tu peux dire ce que tu veux, tu sais très bien que c'est moi le plus rapide de nous deux.
- En attendant, c'est moi qui suis arrivée la première, fanfaronna-t-elle.
- C'est vrai, lui accorda Chat Noir avec un demi-sourire. Mais c'est uniquement parce que j'ai fait un arrêt en chemin.
Pour corroborer ses dires, Chat Noir brandit deux coupes de glaces dont la provenance ne faisait aucun doute.
- Ooooh, tu es passé chez André ?
Chat Noir acquiesça avec un sourire radieux ; bien qu'elle semblait remise de son cauchemar, Adrien voulait tout faire pour remonter le moral de Marinette, et il se doutait qu'une glace provenant de chez leur glacier préféré était un bon début. La façon dont le visage de sa coéquipière s'illumina lui prouva qu'il avait eu raison.
- Merci mon Chaton. Tu es le meilleur, dit-elle en lui déposant un baiser sur la joue.
Cette remarque le fit instantanément rougir, et il détourna le regard avant de passer sa main sur sa nuque comme il le faisait toujours lorsqu'il était gêné. De le voir aussi timide et maladroit, Ladybug ne put s'empêcher de déposer un autre baiser sur sa joue qui le fit rougir encore plus. Pour se donner une contenance, Chat Noir lui offrit une rose rouge qu'il sortit de nulle part et Ladybug s'empressa de la piquer dans ses cheveux avec un doux sourire qui fit accélérer le rythme cardiaque de son partenaire. Envoûté, Chat Noir prit délicatement sa main et la guida vers le bord de la plateforme. Il s'installa sur l'une des poutres métalliques et cala son dos contre l'édifice tout en lui faisant signe de s'installer tout contre lui. Ladybug ne se fit pas prier et s'assit entre ses jambes tout en prenant garde de ne pas échapper sa glace. Il était hors de question que sa maladresse légendaire gâche ce moment. Chat Noir passa possessivement un de ses bras autour de sa taille et Ladybug se laissa aller dans son étreinte, sa main gantée posée sur la sienne.
Tout leur semblait nouveau, et pourtant familier à la fois. Leurs gestes, leurs réflexes, leur façon d'agir l'un envers l'autre... Ils avaient la sensation d'être plus proches que jamais tout en se redécouvrant d'un œil nouveau.
- André ne se trompe vraiment jamais dans le choix des parfums, remarqua Chat Noir en observant leurs deux glaces.
Les couleurs de son sorbet (mûre, myrtille, et fraise avec des éclats de chocolat noir) criaient « Ladybug », tandis que la glace vanille menthe avec une pointe de réglisse sur le sommet que tenait sa partenaire rappelait respectivement la couleur des cheveux, des yeux, et de la tenue de Chat Noir. Ils échangèrent un regard amusé et dégustèrent leurs glaces en silence, se laissant envelopper par le calme de la nuit. Ladybug se demandait si elle avait déjà ressenti un tel sentiment de sérénité dans sa vie. Toutes ses angoisses semblaient s'être envolées. Dans les bras de Chat Noir, son cauchemar lui paraissait bien loin à présent.
- Je crois que c'est mon endroit préféré au monde, vocalisa-t-elle soudain en contemplant la ville endormie en contrebas.
- Au sommet de la Tour Eiffel ? Moi aussi c'est un de mes endroits préférés, fit Chat Noir d'un air rêveur.
Ladybug se retourna vivement et lui adressa un regard malicieux.
- Je croyais que c'était dans mes bras ? répondit-elle, les yeux pétillants d'espièglerie.
La répartie lui était venue si rapidement que Marinette en resta presque étonnée par son audace. D'avoir embrassé Adrien lui donnait des ailes.
- Dans tes bras et au sommet de la Tour Eiffel, on peut difficilement mettre la barre plus haut, répondit Chat Noir en déposant un baiser sur son épaule qui dérègla légèrement son rythme cardiaque.
- Moi aussi c'est dans tes bras que je suis la plus heureuse, avoua-t-elle, les joues rouges.
Le visage de Chat Noir s'illumina, et il l'attira un peu plus contre lui avant de poser son menton dans le creux de son cou.
- Je suis en train de manger une glace, perché sur la Tour Eiffel avec la plus belle vue sur tout Paris et ma Lady dans mes bras, résuma-t-il. Si ce n'est pas le paradis, ça y ressemble fortement.
Pour toute réponse, Ladybug se blottit un peu plus contre lui, et Chat Noir s'empressa d'engloutir le reste de sa glace pour nouer ses deux bras autour d'elle et s'abandonner dans cette étreinte, comblé comme il ne l'avait jamais été.
Ladybug sentit soudain de légères vibrations dans son dos, et elle laissa échapper un petit rire en comprenant que leur étreinte avait déclenché le ronronnement de son partenaire. En réponse, elle caressa tendrement son bras autour de sa taille avant de croiser ses deux mains sur les siennes et ferma les yeux. Chat Noir la contempla un instant, mille sentiments se bousculant sous sa poitrine.
Il se sentait tellement bien blotti tout contre sa coéquipière qu'il laissa tomber les dernières barrières qu'il dressait encore inconsciemment pour protéger son cœur et baissa complètement sa garde. Enivré par cette proximité, il lui déposa plusieurs baisers dans le cou, sur son épaule, derrière son oreille, et enfouit son visage dans ses cheveux. Un soupir bienheureux lui échappa.
- Je t'aime.
Lorsque ces mots passèrent les lèvres de Chat Noir, les deux super-héros se figèrent. Les yeux de Chat Noir s'agrandirent de peur, et il se sentit paniquer lorsque Ladybug se tourna vers lui d'un air estomaqué, le visage cramoisi. Non non non ! Pourquoi avait-il fallu qu'il gâche tout ! Bien sûr, ils venaient de s'embrasser sur le balcon de Marinette et semblaient tous les deux passer un moment inoubliable. Mais de là à ce que sa Lady l'aime en retour ? Elle avait toujours été très claire vis-à-vis de ses sentiments pour lui. Et à présent qu'elle savait qui se cachait derrière le masque de son coéquipier, Chat Noir était certain qu'elle ne pouvait que le repousser une nouvelle fois. Même si Marinette ne semblait pas totalement indifférente (leur baiser en était la preuve), Adrien était convaincu tout au fond de lui que son amour pour elle était à sens unique, et il savait que si Ladybug le rejetait à nouveau cette fois-ci, il ne pourrait jamais se relever d'une telle bombe dans son cœur. Quel idiot il avait été ! Jamais ces trois mots n'auraient dû être prononcés à voix haute.
Il avait tout gâché. Il avait tout gâché et il était terrifié à l'idée d'avoir potentiellement ruiné leur relation unique avec cette confession sortie de nulle part.
Sa respiration s'emballa.
Non. Même si Ladybug le rejetait une nouvelle fois, il devait accepter sa décision car la seule chose qui lui importait vraiment était qu'elle soit heureuse. Même si cette décision devait lui briser le cœur en mille morceaux. Quoi qu'il allait se passer, il serait toujours là pour elle.
Ladybug vit le visage de Chat Noir se décomposer.
« Je t'aime ».
Ces mots résonnèrent avec une telle force dans le cœur de Ladybug que la déclaration de Chat Noir lui coupa le souffle. Se sentant perdre pied, elle se raccrocha à lui, tous ses sens en vrac. Son cœur pulsait sourdement dans ses tempes et elle semblait avoir oublié comment respirer correctement. Elle prit son courage à deux mains et insista pour que Chat Noir répète ce qu'il venait de lui avouer pour être certaine de ne pas avoir rêvé ces trois mots, mais son coéquipier paniqua et se renferma sur lui-même, fuyant son regard. Il voulut s'écarter d'elle mais Ladybug entrelaça leurs doigts et l'attira tout doucement vers elle, pour lui signifier de rester. Sentant qu'il ne pouvait plus faire marche arrière, Chat Noir prit une longue inspiration, comme s'il s'apprêtait à sauter du haut de la Tour Eiffel sans élastique ni pouvoirs magiques. Il plongea son regard dans le sien et finit par lui ouvrir son cœur sans retenue.
- Je t'aime, ma Lady. Je t'aime du plus profond de mon cœur, confessa-t-il avec une émotion à peine contenue, la voix rauque et le sang cognant dans ses tempes. Je ne te demande rien en retour, j'avais juste besoin de te le dire. Je me doute que...
Chat Noir s'interrompit en sentant une larme couler sur sa joue et il se maudit de ne pas avoir réussi à se maîtriser et à contenir son angoisse. Il avait l'air terriblement vulnérable, presque terrifié par la potentielle réaction de sa coéquipière, et Ladybug éprouva un gros pincement au cœur de le voir dans un tel état de détresse alors qu'ils passaient tous les deux un des meilleurs moments de leur vie. Elle devait s'empresser de le rassurer. Le regard que lui lança Chat Noir la bouleversa jusqu'au plus profond de son être. Elle prit son courage à deux mains, son cœur à deux doigts de pulvériser sa cage thoracique en mille morceaux tant il battait à tout rompre.
- Je... Je t'aime aussi, Chaton. Plus que tout, répondit-elle avec beaucoup d'affection dans la voix, les joues légèrement roses de bonheur.
L'expression jusqu'alors timide et paniquée de Chat Noir se métamorphosa : tout d'abord incrédule et choqué par cette révélation, son visage s'illumina soudain alors que la confession de Ladybug prenait enfin sens dans son esprit.
Il en avait souvent rêvé par le passé, mais jamais il n'aurait cru voir un jour cette expression emplie d'une tendresse et d'un amour infini sur le visage de sa coéquipière. La façon dont Ladybug le regardait à l'instant présent le bouleversait complètement et lui remuait les entrailles de la meilleure façon qui soit.
- T-tu... Tu m'aimes ? bégaya-t-il, encore un peu sonné.
Sa voix coincée dans sa gorge, Ladybug ne put qu'acquiescer timidement, les joues en feu. Elle n'en revenait pas d'avoir enfin osé lui avouer ses sentiments.
Chat Noir eut l'impression qu'un tremblement de terre de la plus haute magnitude venait de se produire en lui. Il ne rêvait pas : Ladybug l'aimait. ELLE L'AIMAIT !
Cette confession lui fit complètement perdre pied. Fou de joie, Chat Noir la prit dans ses bras et la fit tournoyer avec lui dans un éclat de rire soulagé. Lorsqu'il la reposa à terre, les doigts de sa coéquipière croisés sur la nuque lui provoquèrent de doux frissons.
- Tu m'aimes... répéta-t-il dans un souffle, toujours légèrement étourdi de ce qui venait de se passer entre eux.
Ladybug planta son regard dans le sien et hocha à nouveau la tête avec un sourire éclatant.
Pour toute réponse, Chat Noir se pencha vers elle et captura avidement ses lèvres. Ce baiser provoqua un court-circuit dans son cerveau : tout son être se figea et il se perdit complètement dans le tourbillon d'émotions qu'il ressentait. A bout de souffle, il se souvenait à peine comment respirer.
Ils avaient beau s'être déjà embrassés sur la terrasse de Marinette, ce nouveau baiser était bien plus ardent, bien plus passionné que le premier. Ce moment scella quelque chose au plus profond d'eux-mêmes et provoqua un Big Bang sans précédent dans leurs cœurs, un véritable feu d'artifice qui abattit leurs dernières barrières et libéra leurs sentiments enfin avoués.
Lorsqu'il se séparèrent, complètement essoufflés, Chat Noir eut un regard attendri à l'égard de sa coéquipière, joliment rougissante.
- Je viens d'embrasser Ladybug, s'exclama-t-il soudain en sautillant sur place avec l'air d'un enfant qui venait de déballer ses cadeaux de Noël.
Il fit mine de s'évanouir et s'étala de tout son long sur le dos, ses deux bras en croix, avant de se redresser d'un bond et de grimper sur une des poutres de la Tour Eiffel pour effectuer un triple salto arrière digne des plus grands champions olympiques de gymnastique. Il ne semblait plus pouvoir tenir en place ne serait-ce qu'une seconde. Ladybug le regardait faire d'un œil amusé tout en levant les yeux au ciel face à ses simagrées.
Chat Noir s'approcha à nouveau d'elle avec une expression qui n'avait rien à envier aux personnages de dessins animés et l'embrassa à nouveau, conquis. Ladybug répondit à son baiser, mais il y avait malgré tout quelque chose qui la chiffonnait dans l'attitude extatique de son partenaire. Elle s'écarta légèrement de lui mais Chat Noir approcha à nouveau son visage du sien, prêt à l'embrasser à nouveau. Son sourire dégringola lorsqu'elle le repoussa avec son index ganté posé sur son nez.
- Je vois que c'est uniquement Ladybug qui t'intéresse en fait, lança-t-elle d'un ton qui se voulait nonchalant pour ne pas montrer qu'elle était légèrement blessée par cette idée.
Le sourire de Chat Noir réapparut.
- Ça fait quatre ans que je suis fou amoureux de mon incroyable coéquipière, accorde-moi au moins un baiser, ma Lady ! Si tu savais combien de fois j'ai rêvé de ce moment !
Ladybug se mit à rougir violemment face à cette révélation à laquelle elle ne s'attendait pas.
- Vrai-Vraiment ? bégaya-t-elle, soudain timide.
Elle posa les paumes de ses mains sur ses propres joues qu'elle sentait bouillantes même à travers la matière de ses gants, ne sachant plus comment réagir. Chat Noir laissa échapper un petit rire mi-amusé mi-incrédule face à l'expression de stupéfaction peinte sur le visage de sa coéquipière.
- Ne me dis pas que tu en doutais encore après le nombre de fois où je t'ai déclaré ma flamme depuis qu'on se connaît ?! Tu croyais que toutes mes déclarations d'amour, c'était du vent ?
En voyant Ladybug se pincer les lèvres sans savoir quoi répondre, il relâcha un léger soupir et redevint soudain sérieux.
- Je ne t'ai jamais caché tout l'amour et l'admiration que je te porte, ma Lady. Et j'ai toujours été sincère. Je te le jure.
Ladybug détourna le regard ; bien sûr qu'elle savait que Chat Noir avait toujours eu des sentiments pour elle, mais depuis qu'elle avait découvert qui était derrière le masque noir de son coéquipier, elle comprenait que toutes les tentatives de flirt de Chat Noir cachaient en réalité des sentiments beaucoup plus profonds. Ce soir, elle venait de réaliser que Chat Noir était bel et bien amoureux de Ladybug depuis leur rencontre il y avait maintenant presque quatre ans de cela.
Non.
Adrien était amoureux de Ladybug depuis quatre ans.
Cette information lui donna légèrement le tournis, et elle fixa le sol devant elle, les lèvres pincées.
- Je sais que tu as toujours été sincère. Je le comprends maintenant. Mais on en revient à ce que je disais : c'est de Ladybug dont tu es amoureux, pas de Marinette, bouda-t-elle, déçue par la tournure que prenait la situation.
Au lieu d'être pris en faute, Chat Noir esquissa un doux sourire et prit ses deux mains dans les siennes avant d'entrelacer leurs doigts.
- Ça fait quatre ans que je suis amoureux de Ladybug, mais Marinette a toujours été quelque part dans un coin de mon cœur malgré tout. Je crois que je ne voulais pas me l'avouer. Je sais bien que c'est facile à dire maintenant que je sais qui tu es, mais je t'assure que c'est vrai. Je suis tout autant amoureux de Marinette que de Ladybug. Parce que Marinette est Ladybug. Et même si tu n'avais pas été Ladybug, je serais quand même tombé amoureux de toi. Je pense que je me serais même rendu compte bien plus tôt de mes sentiments pour toi d'ailleurs, ajouta-t-il avec une moue embarrassée. Tu as pris tellement de place dans ma vie depuis qu'on s'est rencontrés... Avec ou sans masque, précisa-t-il d'un air entendu qui accrocha un demi-sourire sur les lèvres de Ladybug malgré elle.
- Tu sais, ajouta-t-il d'un air rêveur. Je ne pensais pas pouvoir aimer Ladybug plus que je ne l'aimais déjà, mais depuis que je sais qu'il y a Marinette sous ton masque, mes sentiments pour toi sont encore plus forts. Je t'ai toujours admirée, Marinette et Ladybug confondues, et ça, ça ne changera jamais.
Il plongea soudain son regard dans le sien, un regard si intense et doux que Ladybug en fut toute étourdie.
- Je t'aime Marinette, dit-il en nouant ses bras autour de la taille de sa coéquipière. Je t'aime vraiment. Ma vie n'aurait aucun sens sans toi.
Ladybug sentit son rythme cardiaque accélérer. La tirade de Chat Noir l'avait touchée au plus profond d'elle-même.
- Moi aussi je t'aime Adrien, répondit-elle dans un souffle.
Le visage de Chat Noir s'illumina et il se pencha vers elle pour l'embrasser. Lorsqu'il se séparèrent, Chat Noir ne put s'empêcher de remarquer à quel point le regard de Ladybug était empli d'amour et de tendresse pour lui, et ce regard le troubla plus que raison ; jamais il n'aurait cru qu'au bout de toutes ces années passées à ses côtés, ses sentiments pour Ladybug deviendraient enfin réciproques.
- Ladybug est amoureuse de moi. C'est le plus beau jour de ma vie, déclara-t-il en sautillant sur place, arrachant au passage un regard à la fois amusé et blasé à sa coéquipière qui l'attira vers elle pour l'embrasser à nouveau.
.oOo.
- Tu crois que tes parents vont être contents qu'on soit ensemble ? demanda soudain Chat Noir, une lueur d'inquiétude brillant dans ses yeux verts. Je sais qu'ils m'aiment bien, se justifia-t-il rapidement. Mais entre squatter leur canapé et vider leur frigo, et ravir le cœur de leur fille, il y a quand même un gouffre à franchir. Ton père est plutôt protecteur avec toi, et...
- Arrête, tu sais que mes parents t'adorent ! le coupa Ladybug en riant. Ils seront forcément ravis ! Même un peu trop ravis, j'en ai bien peur, ajouta-t-elle avec une grimace d'excuse en imaginant le moment où ils leur annonceraient la nouvelle.
Chat Noir ne semblait pourtant pas complètement convaincu ces arguments. Ladybug passa amoureusement ses bras autour de sa taille et lui adressa un sourire rassurant.
- Ne me dis pas que mon père te fait peur ! L'épisode Papa-Garou t'a traumatisé à ce point ? le taquina-t-elle.
- Oh mon Dieu, j'avais complètement oublié cette histoire ! s'écria Chat Noir d'une voix mourante en cachant son visage dans ses mains gantées. Il ne faut jamais, jamais qu'il apprenne que je suis Chat Noir, il serait capable de me découper en morceaux et de fourrer ses tartes avec de la viande de félin pour t'avoir brisé le coeur la dernière fois !
Il fit mine de s'appuyer de façon théâtrale contre l'une des poutres métalliques de la Tour Eiffel, le dos de sa main dramatiquement porté à son front, mais Ladybug sentait bien qu'il n'était pas complètement serein.
- En plus, j'ai repoussé les avances de Ladybug elle-même sans le savoir ce jour-là, réalisa-t-il, mortifié. Quel crétin ! Non, vraiment, j'ai tout foiré.
A ces mots, Ladybug piqua un fard monumental.
- Je... J'ai fait bien pire que toi du coup, avoua-t-elle du bout des lèvres, le visage cramoisi.
Chat Noir haussa un sourcil, ne comprenant pas où elle voulait en venir.
Ladybug poussa un long soupir et prit son courage à deux mains.
- Je n'ai fait que repousser tes avances pendant toutes ces années, et je vois bien maintenant à quel point ça t'a fait du mal... mais si j'avais su que derrière ton masque, il y avait le garçon qui... dont j'étais... dont je suis...
Ladybug laissa sa phrase en suspens, ne sachant pas comment la terminer sans se liquéfier sur place, mais le regard incrédule et choqué de Chat Noir lui indiqua qu'il avait compris. Les pièces du puzzle s'assemblèrent soudain dans son esprit, et c'est avec un sourire béat suspendu à ses lèvres qu'il passa ses bras autour de sa taille, son cœur faisant des loopings sous sa poitrine. Il la souleva sans effort et la fit tourner sur elle-même, extatique.
- C'était moi ? L'autre garçon... c-c'était... MOI ? s'exclama-t-il, bondissant littéralement sur place tant il était heureux de cette confession.
L'expression émerveillée peinte sur son visage fit accélérer le rythme cardiaque de Ladybug.
- Ça a toujours été toi Adrien, dit-elle avec une infinie tendresse dans ses yeux d'azur, les joues aussi rouges que son costume.
Pour toute réponse, Chat Noir l'embrassa fougueusement.
- Attends, fit-il, réalisant soudain quelque chose. Tu es en train de me dire que tu n'as fait que repousser mes avances parce que tu étais amoureuse de moi et que moi j'étais tellement amoureux de toi que je n'étais pas capable de voir que j'étais amoureux de toi et que tu étais amoureuse de moi ? Depuis tout ce temps, on est amoureux l'un de l'autre mais en fait, on n'a fait que se tourner autour à cause de nos identités secrètes ?
- Tu as plutôt bien résumé les choses, fit-elle d'un air désabusé.
Chat Noir se tut et s'empressa de capturer une nouvelle fois ses lèvres. Ladybug répondit aussitôt à son baiser et noua ses bras autour de son cou tandis que son coéquipier la serrait tout contre lui en l'embrassant fiévreusement. Il déposa une nuée de baisers sur ses lèvres et dans son cou, et Ladybug ne put s'empêcher de rire.
- Tu te rends compte... tout ce temps perdu ! On a tellement de baisers à rattraper ! s'exclama-t-il d'un air scandalisé avant de l'embrasser à nouveau.
A ces mots, Ladybug éclata de rire et acquiesça, joliment rougissante, avant de déposer un nouveau baiser sur les lèvres de son coéquipier.
.oOo.
Lorsqu'ils rentrèrent se coucher après leur escapade nocturne, ils se trouvaient tous les deux dans un état second ; cette nuit qui avait si mal commencé se terminait sur une note si délicieuse que leurs cœurs avaient bien du mal à retrouver une pulsation normale.
Adrien se faufila rapidement sous les couvertures, et lorsque Marinette vient se blottir juste à côté de lui, elle ne put s'empêcher de remarquer l'expression de pure félicité sur le visage du garçon qu'elle aimait plus que tout. Adrien irradiait littéralement de bonheur, et rien qu'à l'idée à la fois enivrante et irréelle qu'elle en soit la cause, les joues de Marinette se parèrent de leur plus belle teinte de rouge. Il restèrent un long moment face à face à se dévisager, leurs mains entrelacées et leurs joues roses de bonheur. Marinette passa tendrement ses bras autour de la taille d'Adrien et posa sa tête contre lui, des papillons dansants dans le ventre. Elle sentit Adrien déposer un baiser sur le haut de son crâne et ils s'endormirent tous deux enlacés, le sourire aux lèvres.
Extrait du chapitre suivant :
Adrien répondit au baiser de Marinette avec ardeur et captura avidement ses lèvres.
- Je t'aime mon petit chat, fit-elle en lui déposant un baiser sur le bout du nez qui fit accélérer son rythme cardiaque.
- Moi aussi je t'aime ma princesse, répondit-il avec un grand sourire.
- Ça y est, ils sont déjà écœurants, se plaignit Nino tandis qu'Alya tirait la langue d'un air de dégoût tout en souriant de toutes ses dents.
Bug Out!
