Bonjour, on se retrouve aujourd'hui avec le premier jour d'Ace sur le Moby Dick. C'est partit pour la difficile intégration du Mister D au vieil équipage du Yonkou. Et c'est aussi le début de la grosse divergence avec la version principale, mais je n'en dis pas plus. J'espère en tout cas que l'introduction des nouveaux OC sera à votre goût. Sur ce, je vous dis à bientôt et bonne lecture !

Yuwine ; Pourquoi prendre la peine de sortir de son nid quand tout les chemins que sa vision lui offre reviennent au même ? Elle est bien dedans, même si elle se fait du souci pour Ace, mais pour ça, faudra se lever tôt pour l'entendre l'admettre./ Tu me donnes tellement envie de spoiler la relation de notre couple favoris :3

Miss Green Rabbit : J'espère que tu ne seras pas déçue de cette suite tant attendue.

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Avec un équipage aussi imposant que le leur, les Shirohige n'étaient pas vraiment familiers avec la notion de routine. Parce qu'il suffisait d'un rien pour que celle-ci soit brisée. Mais comme partout, il y avait des exceptions. L'une d'entre elle était le café matinal du premier commandant. Dernier coucher et premier debout, c'était lui qui lançait la journée à bord en allant réveiller le maître coq. Thatch, quatrième commandant, rejoignait donc en compagnie de son frère les cuisines. Le blond s'asseyait dans un coin avec une chaise et le cuistot commençait la préparation du petit-déjeuner en lançant le café serré de son grand-frère avant de s'atteler à la préparation du repas du paternel et des possibles blessés, sous les recommandations du médecin. C'était la seule fois de la journée où on laissait Marco s'approcher de la cuisine. Le risque étant de voir celle-ci exploser sans raison légitime, si le blond à moitié chauve n'était pas surveillé.

Mais comme je le disais plus haut, avec un équipage nombreux, les routines, elles étaient régulièrement interrompues. Certes, ils n'étaient pas les mille six cent à bord, ils avaient d'autres navires pour cette raison, mais ils restaient assez nombreux pour qu'il y ait assez de risque de voir tout voler en éclat.

Cela expliqua pourquoi Thatch entra en trombe ce matin-là dans la cuisine, tout juste habillé et sa pompadour coutumière absente. Quand il vit Marco assis à son coin habituel à lire un papier qu'on avait dû arracher d'un calepin, le cuistot sentit la moutarde lui monter au nez.

- Pourquoi tu m'as pas réveillé, espèce de piaf à moitié déplumé ?!

Le médecin leva le nez de sa lecture en clignant des yeux de perplexité.

- Bonjour à toi aussi, Thatch.

- Réponds-moi !

- Je viens tout juste de m'asseoir ?

- Ce n'est pas une justification !

- Commandant, t'es sur le passage ! interpela Milo qui voyait venir la tirade de son supérieur alors qu'il était au milieu du chemin.

En claquant la langue, Thatch se décala pour se mettre de l'autre côté de la petite table où était assis Marco, et ainsi, ne pas déranger ses hommes au travail. Il appuya ses mains sur le bois et se baissa vers le Phénix assit qui décida de l'ignorer.

- Toi qui ne dors pas, c'est courant, mais ça ne t'a jamais empêché de ne pas me réveiller. Alors, qu'est-ce qui a décidé que ce matin, tu laisserais Sarah s'en charger !

Un sourire amusé apparut sur le visage allongé du blond.

- Elle t'a réveillé en t'attaquant à coup de coussin ou elle t'a encore piqué la couverture ? Quoique je ne l'ai pas vu passer en hurlant qu'elle est « Wonder Sarah » en l'utilisant comme cape, donc, ce n'est peut-être pas la bonne méthode, yoi.

- Répond à ma question au lieu de changer le sujet !

Marco leva les yeux vers Thatch en haussant un sourcil et le cuisinier se redressa en bougonnant en se frottant la cicatrice qui marquait en arc de cercle le côté de son visage.

- Elle a décidé que mon lit, et moi accessoirement, étions un trampoline.

Et il adressa un regard noir à l'ensemble de sa flotte quand ils se moquèrent ouvertement de lui. Les frasques de Sarah étaient dans la légende autant que celles de Carmen à son âge. Marco secoua la tête avec amusement.

- Rigole, rigole, va pas me dire que Carmen n'avait pas des idées de réveils originaux.

- Il aurait fallu qu'elle arrive à me trouver assoupi, yoi. Ou qu'elle ait une envie autre que de squatter mon lit pour dormir pendant que je suis en train de lire ou de travailler. Concernant ce matin, sache que je sors d'un tour de garde à l'infirmerie. Le petit nouveau ne s'est toujours pas réveillé et vu comment nous avons laissé son équipage, je doute que son médecin de bord accepte de me transmettre son dossier médical. D'où pourquoi il reste en observation. Mais j'ai une mission pour toi. Sauf si tu me laisses faire la cuisine, yoi.

La simple idée de voir son frère derrière un fourneau fit blanchir Thatch.

- J'y songerai le jour où Oyaji annoncera qu'on doit détruire le Moby Dick. De quoi s'agit-il ?

- Tu te souviens du gars qui a fait rager la peluche, ces dernières années ?

- Le gars de South Blue avec qui il aurait eu un souci à Shabondi ? Celui qu'il voulait envoyer à Oyaji pour une adoption forcée ? Et donc ? Pourquoi tu fais un détour pour me dire ce que tu veux que je cuisine ?

Marco brandit entre deux doigts la page de calepin, mais ce fut le collier de grosses perles rouges à son poignet en guise de bracelet qui interpella son frère qui pencha légèrement la tête pour mieux l'observer.

- Il avait demandé à rencontrer l'aîné en personne. Alors, vu que j'avais gros à l'esprit, le frangin m'a proposé de suivre, yoi. J'ai donc rencontré l'homme qui a expliqué pourquoi il avait été si énigmatique dans le service qu'il avait demandé et durant cette rencontre, il m'a refilé ce papier en disant que ça avait quatre-vingt pour cent de chance de m'être utile si je me retrouvais à devoir côtoyer une certaine « Iro ».

- T'es en train de m'embrouiller, là et je cherche à savoir si c'est volontaire ou non, frangin.

Le blond fit un vague geste avec son mug de café dans la direction du pont au-delà des murs de la cuisine, avant d'en prendre une gorgée.

- C'est le nom de la panthère qu'on a récupéré avec le gamin, yoi.

Thatch cligna des yeux assez stupidement.

- Je… hein ?

- Ce pirate a prédit qu'on rencontrerait Ace et qu'on se retrouverait avec la panthère à bord, alors que le rookie n'était pas encore à Shabondi, yoi.

Certes, l'homme était apparemment l'oncle de leur nouveau frère, mais ça, il n'avait pas l'intention de s'attarder sur le sujet. Il n'aurait pas dû arriver à prévoir qu'Oyaji aurait assez d'intérêt pour le jeune pour vouloir le prendre à bord. Pourtant, il avait la preuve sur le papier entre ses doigts que Thatch finit par récupérer pour le lire.

- C'est une recette… mais aucun humain ne peut consommer ça. On parle d'aliment cru. De viande crue. Avec des os hachés dans le mélange !

- « Un demi-kilo de viande de poulet ou de dinde, proscrire la viande de porc. Quatre cent grammes de cœur que ce soit de poulet, de dinde ou d'agneau. Deux cent grammes de foie de poulet, trois cent grammes de végétaux râpés incluant courgette, carotte et courge. Œuf à raison de cinq par semaine et enfin, huile de poisson, » récita le blond.

Il haussa les épaules.

- Moi aussi je l'ai lu.

Et il reprit son café.

Thatch revint vers la recette avec un air sceptique.

- Et il a dit que c'était pour la panthère que l'on n'était même pas encore en train de prévoir que nous allions héberger ? Ce gars a une araignée au plafond.

- Mais c'est plutôt logique. Une panthère est un grand fauve. Je pense même qu'il faudrait monter les quantités, yoi.

- Pourquoi on a récupéré ce chat, en faîte ? se renseigna le cuisinier.

- Peut-être parce qu'on ne pouvait pas les séparer sans que le fauve ne cherche à nous choper la gorge, yoi ? Kennichi m'a dit qu'elle était à proximité de la zone de combat durant toute la durée de l'échange. Clairement, elle est attachée à Ace. Se faire ainsi retirer à son équipage sera assez traumatique, autant faciliter l'adoption en lui laissant la panthère. S'ils ne sont pas liés, chose dont je doute, eh bien, on la débarquera dans une réserve, yoi.

Le cuistot regarda à nouveau le papier et soupira en haussant les épaules.

- J'espère que le gosse se réveillera vite, qu'il nous confirme tout ça. Sinon, parlons peu, mais parlons bien. C'est quoi ça ?

Et il montra le collier autour du poignet de Marco.

- Un poignet. Je dois vraiment t'apprendre ça à ton âge, Thatch, yoi ?

- Tu évites le sujet, donc, y'a une histoire. Crache le morceau.

Le morceau fut avalé avec le restant de café quand une infirmière en court uniforme passa le pas de la porte de la cuisine. Si elles avaient toutes une tenue courte, ce n'était pas pour le plaisir des yeux des pervers de l'équipage. C'était simplement parce qu'elles avaient la possibilité de le faire sans crainte d'agressions ou de remarques désobligeantes. Et pour certaines de ces étudiantes, c'était sans prix.

- Professeur Marco, je pense que le patient reprend connaissance.

- Le devoir m'appelle, yoi. Et achète-toi enfin un réveil matin, Thatch et je n'aurais pas besoin d'embaucher ta fille pour te tirer du lit.

- SALAUD ! s'étrangla Thatch.

- N'oublie pas de descendre à Jimbe son petit-déjeuner, yoi.

Le zoan déposait déjà sa tasse dans l'un des éviers pour ressortir de la cuisine. Il n'alla pas bien loin puisqu'il devait juste atteindre la porte en face pour rejoindre l'infirmerie. L'étudiante qui l'avait averti lui ouvrit la porte en pressant le pas pour compenser les longues jambes du blond et le laissa entrer. Leur nouvelle recrue était allongée sur le lit du fond, cachée par un rideau pour offrir l'intimité nécessaire. Sans qu'il ne le demande, on lui donna le dossier médical qu'ils avaient commencé à monter, à défaut d'avoir celui du médecin attitré. Ils n'avaient pas grand-chose, outre son nom, sa taille, la nature de son pouvoir et les blessures qu'ils avaient notées sur lui. Vu ce qu'on lui avait rapporté du combat et la vilaine cicatrice qu'il avait vu dans le dos du jeune, il est probable qu'il se soit battu alors qu'il devait être à moitié paralysé par la douleur. Même si cela ne représentait rien par rapport à la puissance de Shirohige, les faits méritaient d'être salués. Après une bonne engueulade pour ne pas s'être arrêté quand il avait réalisé son état. Vu que la marque avait l'air de remonter, il devait avoir subi une attaque quand il était petit.

Il passerait un petit coup de fil à Carmen pour savoir si les Marches Tempêtes n'avaient pas eu à le soigner. Il avait la photo de la cicatrice sur la poitrine et celle dans le dos, et c'était trop propre. Cependant, un pays apte à fournir ce genre de soin à un enfant ayant reçu une blessure de ce type, ça n'existait pas dans son esprit. Sauf si le gosse faisait partie de la noblesse, mais des quelques souvenirs qu'il avait de l'ancien Bruno et vu la tête de l'oncle Javier, clairement, ce n'était pas le cas. Les Marches Tempêtes étaient une bonne option. Sans compter qu'il y avait les marques sur les poignets en guise de comparaison. Même si c'était un travail très propre, les outils étaient de moins bonnes qualités, il supposait. Certainement un médecin itinérant non affilié à l'ONG, ou un doc de campagne. Deux types de soins qui laissaient entrevoir un sympathique mystère.

Il referma le dossier médical et passa le rideau pour voir le jeune immobile sous les draps. On lui avait mis un kimono blanc pour les soins, permettant ainsi de nettoyer le sang des vêtements qu'il avait eu durant sa remise en place par le paternel. Le voir ainsi, si paisible, si détendu, on réalisait qu'il était encore plutôt jeune. Sa prime (Aarch l'avait partagée avec lui) le montrait avec un froncement de sourcil permanent en dépit du sourire foldingue, et ça, ça le vieillissait de deux, si ce n'est trois ans.

Marco se rapprocha de la tête de son patient, ne pouvant se départir de ce sentiment de familiarité qu'il avait en regardant le jeune. Sans compter que l'oiseau en lui était extrêmement heureux étrangement.

Lentement, les sourcils du brun se froncèrent et une grimace apparut sur son visage.

- Tu m'entends ?

Deux yeux de cendre douce, cerclés d'onyx, s'ouvrirent brutalement. Et en une fraction de seconde, les pupilles se rétrécirent alors que la cendre virait à une teinte d'argent liquide surréelle. Et meurtrière. Il aurait dû voir ça comme un avertissement parce que juste en suivant, il se prenait un coup juste sous la mâchoire avec tout ce qu'il faut en Haki pour lui secouer le cerveau. Et avant même qu'il ne puisse retrouver ses esprits, il se prit un coup de boule en plus, et pour faire bonne mesure, le jeune décida de lui jeter sur le crâne sa couette.

Ce fut donc ainsi qu'Ace fit sa première évasion de l'infirmerie du Yonkou Shirohige.

Il commençait tout juste à être cohérent qu'il découvrait qu'il était dans un endroit inconnu, entouré de trop de monde à son goût. Alors, il se raccrocha à ce qu'il percevait de familier. Le bruit du vent et de la mer. Seulement, en débarquant sur le pont, il réalisa qu'il était sur un navire étranger au milieu d'une journée orageuse du Shin Sekai, et qu'il y était seul. Pas le moindre de ses camarades n'étaient en vue.

- Ah ! Je vois que tu es réveillé, fils !

Ace tourna la tête pour voir le Yonkou au milieu du pont à discuter avec le commandant Jiru et quelques autres pirates. Et il lui souriait comme si cette situation était tout à fait normale.

- C'est quoi ce bordel !? Pourquoi vous m'avez enlevé !? rugit le brun en se dirigeant vers le vieux capitaine à pas rapide.

- Parce que si tu continues comme ça, tu cours, avec tes hommes, droit au suicide. Tu as trop de potentiel pour que je reste les bras croisés à te regarder faire. Et honnêtement, je t'aime bien, c'est pour ça que j'ai décidé de t'adopter.

Un feulement sauvage échappa à Ace alors qu'il n'était plus très loin à présent du Yonkou. Sans s'arrêter sur le fait que ça allait très certainement le paralyser, il arracha des mains une gigantesque hache double à un des pirates présents et fonça à l'assaut. Si le miracle fut possible, c'était certainement grâce à la colère, parce que la hache était plus lourde que ce qu'il pouvait porter, mais il était juste hors de lui.

Il s'était fait littéralement kidnapper ! Ce type s'était mis dans sa tête de l'adopter sans lui demander son avis ! Il était à quelques semaines de sa majorité, on croyait vraiment qu'il avait besoin de ça ?!

- J'AI DÉJÀ UNE FAMILLE VIEUX DÉBRIS !

Usant de son logia pour doubler la hauteur de son saut, Ace s'éleva au-dessus de la tête de Shirohige et abattit la hache vers sa cible… qui l'envoya par-dessus bord d'un simple revers amusé de la main.

Première attaque du logia.

Et premier bain du logia aussi.

Et pour bien commencer ce qui serait désormais la nouvelle routine de l'équipage, ce fut aussi la première fois que Thatch alla repêcher le jeune des eaux lunatiques du Shin Sekai.

Bientôt, Ace se retrouva à nouveau sur le pont du Moby Dick, crachotant de l'eau, tenant son épaule gauche avec une main crispée.

- Et c'est pour ça qu'on n'attaque pas stupidement tête la première un Yonkou, se moqua gentiment Thatch. Allez, Marco va te remettre sur pied en un clin d'œil.

- Ou pas, intervint Jiru en les rejoignant. S'il était pas un Phénix, Marco se baladerait avec deux beaux coquards avec le coup de tête qu'il a reçu. Bien envoyé gamin. Par contre, quand on sait qu'on est physiquement incapable de faire quelque chose, on s'abstient, d'accord ?

- Je loupe un truc, c'est ça ? se renseigna le cuisinier.

- C'est quoi votre putain de souci ! crachota le D. à genoux qui luttait contre la douleur dans sa colonne.

Les deux pirates se regardèrent avec perplexité, avant de se tourner vers le jeune à leurs pieds. De quoi diable parlait-il ?

En soupirant et ignorant les protestations du jeune, Jiru l'aida à se relever quand il le vit essayer de se mettre debout pour prendre la fuite. En moins de deux, Ace se retrouva à nouveau à l'infirmerie pour le plus grand amusement des infirmières/étudiantes qui occupaient les lieux. Et avant qu'il n'essaye de quitter le lit quelque chose de poilu sauta sur lui et lui léchouilla le visage.

- Ceci explique cela, nota Speed avec amusement. C'est la tienne, donc.

- Ce n'est pas la mienne, elle ne m'appartient pas, c'est ma meilleure amie, pas un objet, crachota le D. mécontent.

Iro était même une béquille pour sa santé et ses soucis personnels. Elle était trop importante à ses yeux pour qu'on puisse oser la comparer à une vulgaire possession matérielle.

- Navré que tu aies pu penser que je sous-entendais cela. Tu prends quelque chose pour ton dos ?

Un regard noir lui répondit.

- T'as ramené le fuyard ? demanda Marco en sortant du bureau avec une autre chemise.

Il avait mis du sang sur l'autre, avec le coup de tête qu'il avait reçu.

En voyant le blond, Ace se recroquevilla sur lui-même en priant pour ne pas être démasqué. Iro réagit devant son malaise palpable et sans quitter le lit, se tourna vers le commandant en approche, prenant une couleur rouge sang avec ses grondements menaçant. Elle se posait en gardienne et elle ne laisserait pas l'oiseau s'approchait de celui qui était un père/frère/ami pour elle.

- Je… je pense que… que la panthère ne t'aime pas, pointa Jiru en regardant l'animal et son frère.

Ce qui surprenait un brin le Phénix puisqu'il avait déjà interagi avec elle, et elle ne s'était pas montrée si hostile que ça, tant qu'il ne s'agissait pas de la séparer de son camarade. En songeant au camarade en question, il nota que la tête brune essayait de se cacher de son regard. Elle réagissait très certainement au malaise du jeune qui ne semblait pas très bien en sa présence.

- Je vais mettre Oyaji sous oxygène. Essaye de compléter le dossier, yoi.

Ce jeune était étrange. Très étrange.

« Et mignon. Il a une belle paire de fesses et des muscles sur lesquels je mettrais bien mes serres. »

Parfois, Marco détestait la voix du Phénix dans sa tête, surtout quand il disait des trucs inappropriés. Encore plus quand il s'agissait du petit nouveau de l'équipage et qu'on l'avait désigné pour lui montrer les cordes.

« Ose dire que c'est faux et qu'il est pas mignon à en tomber, » continua la part animale.

La seule réponse à ça était de faire parvenir à l'oiseau toute sa frustration, son agacement et son incompréhension. Incompréhension parce que l'oiseau avait clairement eu un coup de foudre pour la fille de Roger, et là, il cherchait à l'attirer vers le petit nouveau qui, oui, était plutôt agréable à regarder.

Marco sentit qu'il était au bord de la migraine quand le phénix se permit d'émettre des piaillements amusés. Il se moquait royalement du pirate.

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Quelques heures plus tard et ils étaient encore moins avancés avec la situation. Le jeune était resté muet comme une tombe. Sauf devant Thatch et son charisme surnaturel qui en faisait un être avec qui on devenait facilement ami (il avait réussi le prodige avec Katakuri pour le plus grand amusement de Shirohige et l'agacement de Big Mum) mais même le cuisinier et son large sourire s'était fait aboyer après par le jeune sur ses gardes. Une hostilité qui aurait rendu fier Sengoku.

Marco ferma la porte de son bureau, le coupant du reste de l'infirmerie et jeta juste un regard par précaution dans l'autre porte à l'autre bout du bureau qui donnait directement sur la cabine du paternel. Oui, le Yonkou était sur le pont, mais cela n'excluait pas les curieux, et il y en avait de nombreux à bord. Personne de ce côté, alors, il referma la porte pour s'asseoir au bureau médical avec le denden qu'il avait sous le bras jusqu'à présent. Il décrocha et composa rapidement le numéro de sa nièce.

Bientôt, la voix douce de celle-ci se manifesta à l'autre bout.

- Carma ? Bonjour, je te dérange ? se renseigna le blond.

« Salut, oncle M. Nan, j'ai du temps. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » demanda la jeune femme en souriant d'après le denden.

- J'aimerais confirmation d'un soupçon. Oyaji a décidé d'adopter quelqu'un, mais disons que l'heureux élu est... peu coopératif, yoi.

« Mhm. Et en quoi je peux t'aider ? » demanda avec un ton amusé la jeune femme.

- On n'a aucun dossier médical et il est clair qu'il a une vieille blessure un poil handicapante. La cicatrice me laisse dire qu'il a eu des soins de qualité mais la blessure en soit, surtout quand il devait être un enfant à l'époque, ne pointe pas un environnement assez pacifique pour un hôpital de qualité apte à aider des enfants, yoi. Tu as accès aux archives des Marches Tempêtes pour voir s'il ne serait pas un ancien patient ?

Si les Marches Tempêtes avaient quoique ce soit sur lui, il était preneur. Comme quoi, être l'un des co-fondateurs avec Aarch avait du bon, même si sa participation était tout sauf officielle. Il savait qu'il pouvait se reposer sur eux pour garder tout le monde en vie et offrir un avenir aux filles à qui il enseignait, parce que quiconque postulant en milieu médical après avoir fait ses armes avec les Marches Tempêtes serait reçu comme le messie en milieu hospitalier.

« Laisse-moi un instant. Précise juste où se trouve la blessure. Et l'âge de la personne actuellement avec un descriptif sommaire et des signes distinctifs. »

Il entendit sa filleule prendre de quoi noter alors, il se fit un plaisir de dire ce qu'il avait sans pour autant nommer la personne. Ils feraient connaissance à sa prochaine visite.

- Point d'entrée d'une lame dans la poitrine, la sortie se situe dans le dos. La lame a dû basculer parce que le point de sortie est bien plus grand. L'attaque a certainement dû endommager la colonne, la musculature et les nerfs, yoi. C'est un miracle qu'il ne soit pas paralysée, donc, je dirais qu'il avait peut-être déjà son logia à l'époque. Quant à son âge... dix-sept ans, si je ne me trompe pas. Brun, côté noir du spectre, typé South Blue avec la peau basanée, tâche de rousseurs, hétérochromie partielle noir qui fait un anneau noir autour de ses iris gris cendre pour les deux yeux. C'est le plus spécifique que j'ai à te donner, yoi.

La femme à l'autre bout termina sa prise de note.

« Merci. Je vais aller voir un instant dans les archives. »

- Je t'attends.

Il reposa le combiné en soupirant et se laissa aller sur son siège. Il retira ses lunettes et les jeta sur l'excuse de dossier médical qu'ils avaient pu monter sur le gamin. Pourquoi est-ce qu'il lui semblait si familier ? Et pourquoi ce jeune était si hostile à son égard ? Bon, c'est vrai qu'il l'était avec tout le monde, surtout à quelques heures de son réveil, mais son langage corporel montrait clairement qu'il était loin d'être confortable avec lui dans les environs. Après tout, c'était lui qui s'était presque fait agresser par la panthère, pas Jiru.

Il se frotta les paupières avant de se redresser pour prendre entre ses doigts les perles rouges autour de son poignet. L'odeur avait fini par s'effacer. Déjà qu'il avait un odorat peu développé, il avait fallu que le temps fasse son œuvre pour éloigner toujours plus le souvenir de cette rencontre.

Pourquoi il s'accrochait ? Elle était jeune, indépendante. Il était peut-être le premier, mais il doutait qu'il serait le dernier homme avec qui elle partagerait sa beauté et sa fougue. Et cette pensée lui mettait la rage au ventre.

Du bruit de l'autre côté du denden lui fit tourner sèchement la tête et poser un regard acéré sur le denden. Carmen était de retour après… cinq minutes qu'il avait passé à ruminer, s'il en croyait l'horloge à côté de la porte en face de lui.

« Alors, j'ai un évènement qui peut coller à la description. » informa la médecin à l'autre bout en reprenant le combiné. « Ça remonte à un incendie qui a détruit le bidonville Grey Terminal en dehors des murs du royaume de Goa en East Blue. Plusieurs des Marches Tempêtes ont ramassé trois enfants inconscients. Deux avaient respiré pas mal de fumé et avaient des brûlures mineures, mais le troisième avait les mêmes blessures que tu décris. Taches de rousseurs, groupe sanguin S, opération suite à une blessure faite à la lame par un adulte... on a noté comme particularité qu'il était un logia de feu. Est-ce que cela correspond ? »

S ? Un donneur universel, c'était sympa de le savoir.

- Cela semble correspondre. Tu sais ce qui a été fait des enfants ? Quelqu'un les a récupérés ou ils sont partis tout seuls ?

Il avait hurlé avoir une famille, après tout, en attaquant Oyaji, donc, il était possible que quelqu'un l'ait récupéré à l'époque, à moins que son idée de famille se limite aux deux autres enfants avec qui on l'avait trouvé.

« Il est resté inconscient jusqu'à ce qu'il soit ramené au village de Fushia sur la même île, de l'autre côté. Les deux autres se sont réveillés et le plus jeune a dit que leur vieil oncle qui s'occupait d'eux se trouvait là-bas. »

Cela ne correspondait que trop bien. Dommage qu'il n'ait pas le numéro de l'oncle du jeune, il aurait peut-être de quoi l'aider à compléter le dossier médical. Il pourrait peut-être passer un coup de fil à ce patelin pour voir si quelqu'un de la famille avait encore quoique ce soit pouvant les aider. La dernière chose qu'il voulait était un jeune avec une maladie dont il ignorait l'existence pouvant mettre lui et tout l'équipage en danger.

- C'est notre homme. Tu peux m'envoyer une copie de l'archive ? Ça comblera ce qu'il ne veut pas nous dire et ce que les manières cavalières d'Oyaji m'ont empêché de demander à son médecin.

Sa nièce eut un rire à l'autre bout.

« Dis à l'ancien de revoir son système d'adoption. Bon, je t'envoie cela dans la journée. Sinon, tu peux passer le bonjour à Sarah de ma part ? Thatch l'a, semblerait-il, puni de denden pour une histoire de trampoline et de réveil. »

Quand on disait que les pirates de cet équipage étaient des commères, cela en était la preuve. Il n'était pas encore midi que Carmen, qui n'était pourtant pas de l'équipage, savait déjà pour l'incident.

- Je vais lui rendre le droit de denden, c'est ma faute, yoi. Je lui fais passer le message. Prends soin de toi, Carma. A bientôt.

« Prends soin de toi, oncle M ».

Ils raccrochèrent et Marco soupira. Bon, plus qu'à attendre qu'elle lui envoie les documents. Il allait voir leur nouveau frère puis leur paternel et s'assurer que celui-ci soit bien sous son oxygène. Sauf qu'en quittant le bureau pour pénétrer dans l'infirmerie, il constata que le jeune avait disparu avec ses vêtements et la panthère. Un œil sous le lit laissa voir qu'il avait aussi trouvé ses armes et son sac. Bon, ils avaient un logia de mauvaise humeur sur le navire.

Génial.

Il regarda les infirmières qui agissaient comme si de rien n'était.

- Quelque chose à me dire ? s'enquit le blond.

- Comment ça ? s'étonna l'une d'elle.

- Où est le patient ?

- Au lit, commandant.

- Certaine ?

Une des filles se tourna vers le lit et poussa un cri de surprise en réalisant qu'il était vide. D'accord, à rajouter à tout ce que le jeune logia avait fait, il avait réussi à le faire sans se faire prendre par le groupe de quatre infirmières qui occupaient l'infirmerie.

Merveilleux.

Il quitta la salle et choppa Jiru qui voulait entrer justement.

- Le gamin s'est envolé pendant que j'étais dans le bureau au denden avec Carma.

- Quand il s'agit de Carmen, on peut être sous attaque, t'en as rien à foutre, donc, ça se comprend, mais les infirmières auraient dû te le signaler.

- Je leur ai fait remarquer.

Un air blasé se dessina sur le visage de Speed.

- Je prends le pont, tu prends le reste du navire ? demanda Marco.

- Préviens Thatch.

- Tu as vu Sarah ?

- …non. Tu penses que le gamin pourrait l'attaquer ?

- Je pense pas, mais on sait jamais, yoi.

- On va d'abord trouver Sarah avant de le trouver lui.

Et les deux commandants se séparèrent.

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Garder son calme, faire le point sur sa situation et ce qu'il pouvait faire. Déjà, faire parvenir le message à ses hommes et sa famille, qu'ils ne se fassent pas de souci sur sa disparition. Ensuite, il devait trouver un moyen de forcer à cracher ses secrets à l'ancien. Il n'était pas question qu'il tourne le dos à la possibilité d'avoir ses réponses. Il en avait besoin, pour sa propre histoire personnelle. C'était tout ce qu'il avait pour connaître qui était son père, savoir ce qu'il avait découvert pour qu'on veuille le tuer dès le ventre de sa mère parce qu'il portait son sang. Il devait apprendre la vérité sur Gol D. Roger et ce qu'il avait su qui avait fait tellement peur. Il se le devait. Pas seulement pour lui, mais pour tous ceux qui n'avaient pas eu sa chance durant les massacres organisés par la Marine.

Il se raidit dans l'obscurité en entendant des pas se rapprocher de la porte de la pièce. Il porta un doigt à ses lèvres à l'attention de Iro qui avait pris une teinte la faisant se fondre dans l'environnement.

Les doigts d'Ace se resserrèrent sur son fusil. Plus on se rapprochait, plus il entendait des hurlements de douleur, des cris de peur et de supplication. Il sentait quelque chose de visqueux sur sa peau, de sombre, de malsain. Quelque chose qui cherchait à l'étouffer, le tordre, le torturer, le tuer.

La bile remonta dans sa gorge quand la porte s'ouvrit. Il ne vit pas la lumière, juste un nuage de noirceur huileux et une voix déformée.

Qu'est-ce que c'était que ce cauchemar ?

Le cauchemar en question semblait parler avec quelqu'un et oui, il y avait quelqu'un avec le cauchemar, seulement, il semblait à moitié absorbé par le nuage nocif.

Ace ne bougea pas alors que le nuage et l'individu allumèrent la lumière et se mirent à fouiller la réserve, passant à deux doigts de la cachette du logia, sans le découvrir. Puis, ils repartirent, n'ayant pas trouvé ce qu'ils cherchaient, laissant Ace retrouver son souffle. Il réprima un frisson de dégoût. Qu'est-ce qu'il s'était passé ?

Il se recroquevilla dans sa cachette et Iro se roula contre lui en ronronnant pour le rassurer.

- Qu'est-ce qu'on va faire, Iro ? demanda doucement le D. à son amie.

Elle leva ses yeux ambrés vers lui avant de les refermer en silence, l'air de dire que c'était lui qui avait la possibilité de décider, pas elle. Il se laissa glisser sur le bois du plancher, s'enroulant autour de Iro qui nicha son museau dans le cou de son ami. Lentement, il se mit à lui caresser le poil, l'embrassant sur l'un des coussinets qui passa à proximité de son visage quand la panthère arrangea sa position.

- Je t'aime ma princesse.

Iro se mit à ronronner en réponse.

Il entendit à nouveau des pas s'approcher de la porte. Le duo se redressa et se réfugia de nouveau dans les ombres, le fusil à proximité. De ce que le Haki percevait, c'était un enfant qui se rapprochait. La porte fut ouverte un peu difficilement, puis refermée. Une fillette poussa un grognement d'agacement avant de faire un petit cri de joie en trouvant l'interrupteur. Doucement, elle descendit les marches, avec prudence, comme si son équilibre était entamé. L'explication lui vint quand une petite demoiselle d'une dizaine d'années passa devant sa cachette en portant un plateau de nourriture qu'elle posa sur une des caisses, avant de se tourner vers le reste de la réserve.

- Tu sais, tout le monde commence à se faire du souci pour toi. Alors, je me suis dit que tu avais faim, dit la petite aux cheveux rosés aux reflets roux.

Elle montra le plateau qu'elle avait apporté.

- Je t'ai apporté à manger, comme tu dois avoir faim. Alors, mange un peu et essaye de ressortir avant que papy ne se joigne lui aussi aux recherches. Il peut pas rentrer dans beaucoup de pièces du navire, mais s'il commence à se faire du souci pour toi, il pourrait tout casser.

Ace hésita un instant avant de sortir du coin qui lui avait servi de cachette.

- Des adultes n'arrivent pas à me trouver, mais toi, tu sais que je suis ici. C'est du beau travail.

Iro vint vers la demoiselle aux yeux marron orangé qui leur sourit.

- Je suis petite, je sais où me cacher pour que des gens de grandes tailles ne me trouvent pas. Il restait aussi les faux-plafonds mais je pense pas que tu aurais réussi à te cacher dedans avec elle.

- Iro est son nom.

Iro avait continué de se rapprocher de la fillette pour la renifler avec curiosité. Finalement, elle lui lava le visage à grand coup de langue, faisant rire la demoiselle.

- Je suis heureuse de faire ta connaissance, moi aussi ! sourit la petite.

- Tu es Sarah, c'est ça ? se renseigna Ace en s'asseyant sur une des caisses.

- On t'a déjà parlé de moi ? s'étonna la petite en faisant un câlin à la panthère.

- J'ai mes sources.

- C'est Ace, ton nom à toi, c'est ça ?

Le D. hocha la tête.

- Enchantée !

Avec ce grand sourire joyeux et ce regard malicieux, la ressemblance était frappante même pour Ace qui n'avait vu l'homme en vrai pour la première fois que le jour-même. C'était le portrait craché de son père si on excluait les cheveux roses.

- C'est comment les Blues ? demanda la demoiselle en s'asseyant sur une des caisses. J'ai toujours vécu sur la Grand Line. C'est vrai qu'East Blue est le plus faible des quatre océans ?

Ace regarda le plateau repas, hésitant clairement, avant de soupirer et de s'asseoir par terre, le dos contre une caisse. Il prit le morceau de viande dans son assiette et le donna à Iro dont la fourrure prit une teinte blanche de perplexité.

- Je sais que ce n'est pas suffisant pour toi, mais j'ai que ça sous la main, Iro. Et on a de la chance, c'est du bœuf.

- Pourquoi c'est pas suffisant ? demanda Sarah en ramenant ses jambes contre elle pour les prendre dans ses bras.

- Elle mange plus d'un kilo de viande par jour. C'est le minimum pour qu'elle ne tombe pas malade, et encore, il faut une préparation particulière, pas juste de la viande.

- Et des croquettes ? C'est un gros chat, non ?

Iro prit une teinte rougeâtre en tournant un regard outré à la demoiselle.

- Vous donnez quoi au molosse qui sert de mascotte à cet équipage ? demanda patiemment le logia en suspendant le bout de viande entre ses doigts au-dessus de la tête de sa panthère.

Celle-ci redressa la tête et récupéra son repas. Elle se coucha à côté de son meilleur ami pour manger sa part.

- Je ne sais pas, avoua la demoiselle. Je n'ai jamais demandé.

- Renseigne-toi, mais je doute que ce soit des croquettes, sauf si la concentration en viande dépasse le soixante-quinze pour cent. Pour un animal de sa taille et de son métabolisme, des croquettes lambda, ce ne sera pas suffisant. La même pour Iro. Son estomac et son métabolisme ne sont pas adaptés à un régime de croquette, elle finira par tomber malade.

Il caressa la fourrure de son amie avec affection alors que Sarah hochait sérieusement la tête.

- Tu devrais remonter, tu sais. Ton père va se faire du souci.

La demoiselle secoua la tête, agitant ses deux tresses.

- Il s'en remettra. Et de toute façon, ça l'apprendra à me priver pour rien de mon droit d'usage du denden de bord. Je peux même plus discuter avec ma cousine !

- Et discuter avec ta mère, non ?

- Papa le ferait jamais, ça. Si je veux parler à maman, je peux lui demander au milieu d'un de ses tours de garde et il acceptera, que je sois punie ou non. Je ne la vois pas très souvent, alors, il fait tout pour qu'on garde contact.

Ace esquissa un maigre sourire. Le commandant était un chic type, s'il se pliait à ce point en quatre pour que la mère de la petite puisse conservait une relation avec leur fille. Il se tourna vers son assiette contenant plus que des légumes et des féculents. Son régime carnassier allait en prendre un coup jusqu'à ce qu'il puisse préparer la ration journalière de viande de son amie ou lui permettre de chasser.

- Et il t'a puni pour quoi ? se renseigna avec curiosité le jeune homme.

- Tonton Marco a passé la nuit à te veiller. Comme il n'a pu obtenir ton dossier médical et qu'il respecte l'intimité de ses patients, il t'a gardé à l'œil au cas où tu aurais un souci imprévu.

Ace s'immobilisa en apprenant ça. Pourquoi apprendre que… bon, aller, il l'avouait, son crush, avait passé la nuit à le veiller, lui faisait aussi chaud aux joues et une telle impression dans l'estomac, comme des papillons ?

- Alors, pour le coup, il n'a pas réveillé papa comme il le fait toujours, continua la demoiselle qui n'avait rien remarqué. Ils prennent leur café ensemble tous les matins, ils sont très proches, lui et tonton.

Généralement, on ne nommait pas quelqu'un parrain de son enfant si on n'en était pas un minimum proche, mais soit.

- Alors, quand je suis allée voir tonton pour lui dire bonjour et qu'il a su que papa n'était pas levé, il m'a demandé d'aller l'aider à se réveiller. C'est ce que j'ai fait. En faisant du trampoline en hurlant sur son lit.

Ace ne cacha pas son reniflement amusé. La grosse majorité des enfants le faisait. C'était un classique. Lui-même l'avait fait avec Luffy. Généralement, Rayleigh les coursait ensuite dans le village pour leur tirer les oreilles.

- Il n'a pas de réveil matin ? se renseigna Ace.

- Il dit qu'il n'en a pas besoin parce que c'est oncle Marco qui lui sert d'horloge.

- Y'en a à bord, on est d'accord ?

- Pas mal, oui.

- Alors, je peux t'aider à faire une vengeance contre ton père, mais il y a quelques conditions pour ça.

La petite avait d'abord eu des yeux brillants, avant de froncer les sourcils.

- Je ne vais pas vendre les secrets de ma famille !

- Je ne vais pas te les demander. Ce qui m'a mené ici, ce ne sont pas les secrets de votre équipage, mais les confidences de Gol D. Roger au capitaine. Qu'il veuille m'adopter était un imprévu mais l'objectif reste le même. Et ce que je vais te demander, outre le dernier point, c'est simple comme bonjour.

Ace leva trois doigts en posant son plateau vide devant lui par terre.

- Premier point, tu t'assures de mettre dans la confidence le second en commande de ton père et tous les commandants présents ainsi que le capitaine. En disant que tu prépares une blague contre ton père qui risque de le rendre irascible et fatigué pour la journée. Second point, faire ça quand il n'a rien de trop important à faire... Un jour de repos, un séjour à terre, par exemple. Que sais-je, je ne sais pas comment marche cet équipage, donc, tu sauras mieux que moi quand frapper. Jusque-là, nous sommes d'accord ?

- C'est bon pour moi ! assura la demoiselle. Et la dernière condition ?

- En échange de mon aide et de mes idées pour les blagues, que ce soit celle-ci que tout autre que tu voudras faire à l'avenir, j'ai une demande à te faire. Et elle doit rester entre nous.

- J'écoute mais pour l'instant, j'accepte rien, et suivant ce que tu dis, je cours appeler mon père à l'aide, averti la fillette avec méfiance.

- Tu n'en auras pas besoin. Si je te dis narcolepsie, tu sais ce que c'est ?

- … non ?

- Alors, voilà les faits. Il m'arrive de m'endormir comme ça, sans raison, au milieu de quelque chose parfois. Ce que je te demande, c'est si jamais tu me trouves inconscient, ne le dit à personne.

- … c'est contraire à ce que me demandent tontons Marco et Jiru ainsi que tatie Cassandra, mouina la demoiselle.

- Dans mon cas, cela ne sert à rien, donc, tu les ferais paniquer pour rien. Et sauf si Iro se met à paniquer, tout va bien pour moi. Je te demande juste que personne ne me trouve.

La demoiselle sembla hésiter puis finit par accepter.

- Donc, tu veux une idée pour te venger de ton père ? Promis, s'il se fâche trop, tu peux lui dire que l'idée est de moi et j'en prendrais la responsabilité à ta place.

- T'es vachement sympa quand même.

L'envie de dire qu'il avait une cousine et deux frères, et donc, plein d'expérience dans les tactiques de guerre de blagues, lui traversa l'esprit, mais il se retint. Déjà voir si elle gardait le silence sur sa narcolepsie, ensuite il verrait.

- Marché conclu ?

- Marché conclu ! assura la demoiselle.

.


.

Thatch était en train de perdre la tête. Sarah était introuvable. Et vu que c'était une enfant au milieu de combattants, son aura était tout simplement trop faible pour être perçu ainsi au Haki. Ils auraient eu besoin de Carmen sur ce coup ou de Izou. Il espérait qu'elle soit dans les cales à bouder plutôt qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave. Il ne s'en remettrait pas s'il arrivait quelque chose à son trésor.

En arrivant à la porte, il nota qu'il y avait de la lumière qui filtrait de dessous. En tendant l'oreille, il entendit sa fille parler en forçant sur sa voix pour imiter celle d'un homme.

- Alors, durant toutes ces années, tu as vécu dans le déni…

Et à sa grande surprise, quelqu'un lui répondit avec une voix toute aussi ridicule.

- Mais je ne comprenais pas !

- Les signes sont pourtant évidents ! Il faut se secouer un peu et arrêter de vivre dans le mensonge, ce n'est pas la chose à faire, surtout dans le cas présent !

Thatch franchit la porte pour voir la dernière chose à laquelle il s'attendait. Sa fille allait très bien, en soit, c'était déjà une très bonne nouvelle. Il ne s'attendait tout simplement pas à la voir en compagnie du petit nouveau. Et encore moins entouré de quelques-unes de ses peluches en train de jouer avec le jeune homme qui participait avec un entrain assez étonnant à la mise en scène en agitant un ourson en peluche. Même la panthère jouait avec eux puisqu'elle tenait délicatement une autre peluche par le sommet de la tête entre ses babines.

- Ah. Trente minutes pour te trouver, faut croire qu'il a vraiment paniqué, nota avec amusement le brun en voyant le commandant arriver.

Sarah se retourna pour voir son père, puis lui tourna résolument le dos pour retourner à leur jeu.

- Arrête de bouder, Sarah, tu m'as assez causé de souci comme ça, alors, tu ranges tes jouets, tu arrêtes de l'embêter et tu vas manger ! s'agaça le cuisinier.

La demoiselle se leva en bougonnant et ramassa ses peluches.

- Merci d'avoir joué avec moi ! remercia au moins la demoiselle à l'adresse d'Ace.

- Mais avec grand plaisir, quand tu veux la prochaine fois, lui répondit le logia. Iro t'aime bien, donc, tant qu'on est coincé à bord, tu risques de la voir régulièrement te demander des câlins. Elle adore les câlins.

- Chouette !

Ses peluches dans les bras, elle passa à côté de son père à qui elle adressa un regard boudeur (elle se retenait de lui tirer la langue, ça se sentait) et remonta dans les parties supérieures du navire. Ace se leva, prit son sac qu'il mit à son épaule alors qu'Iro refermait ses mâchoires sur le fusil de son partenaire. Le logia ramassa le plateau repas et en souriant, le mit dans les mains du cuistot.

- Normalement, le babysitting, c'est deux milles berrys de l'heure. Et vu que je suis ici contre ma volonté, je devrais doubler le tarif. Mais vu ce que réclame mon estomac et le régime de Iro… je t'en fais cadeau. Autre chose, soit content du coup du trampoline. Mes oncles ont eu droit à bien pire. Et il se pourrait que je lui ai soufflé une idée ou deux.

Il lui tapota la joue avec un sourire sombre et s'en alla avec sa panthère.

- Merci pour le repas.

Et le duo quitta la réserve.

Rester derrière, Thatch regarda le plateau vide entre ses mains et secoua finalement la tête en retenant son rire. Oyaji avait décidé d'adopter un sale gosse.