Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour un atelier drabble de Nanthana : sept minutes et un mot (ici supporter)


Quand le sort avait jaillit, Magister avait serré les dents, se préparant à recevoir la douleur. Sauf que celle-ci n'était jamais arrivée. Un cri à sa droite lui en apprit la raison : c'était Selenba qui l'avait reçu. Tout était alors devenu très flou ; sa magie explosant pour mettre à terre leurs opposants, lui se ruant vers son bras droit, elle tâchant de masquer sa peur : ni lui ni elle ne connaissait un tel sort. Après plusieurs tentatives de reparus, la vampyre sembla se rendre à l'évidence : elle ne s'en sortirait pas. Ce fut donc elle qui prit l'initiative de sourire.

- Tu es fort, tu t'en sortiras sans moi...

Oui, Magister était fort. Après tout, il avait supporté bien des coups durs : les tortures infligées par les dragons tout d'abord, puis les nombreuses blessures récoltées de ci de là lors de ses différentes missions. À chaque fois, il avait tenu bon. Il avait peut-être hurlé de douleur, laissé échapper des larmes devant la souffrance, mais jamais ô grand jamais il n'avait perdu sa dignité. Son esprit était resté droit, solide, décidé à une seule chose : ne jamais offrir à ses ennemis la satisfaction de le détruire. Mais là, alors que Selenba se vidait inexorablement de son sang, il ne put que rompre sa carapace.

Pour la première fois de sa vie, il supplia.

- Je vous en prie... laissez la vivre...

Malheureusement, personne n'était là pour accueillir sa prière.