Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour un atelier drabble de Nanthana : sept minutes et un mot (ici court)
J'en profite également pour souhaiter un bon anniversaire à Jack Wolfe !
Wylan était assit sur une tombe quand Jesper le rejoint. Il ne put dire s'il était heureux ou pas de le voir ; d'un côté, sa présence le rassurait. De l'autre, elle ne faisait que lui rappeler ce qu'il risquait de perdre le lendemain. Comme pour faire écho à l'angoisse qui lui serrait le cœur, Jesper lui demanda :
- T'as peur ?
Wylan faillit se montrer sarcastique – ils allaient affronter la ville entière le lendemain. Évidemment qu'il avait peur. Il décida toutefois de laisser tomber l'ironie. Avec Jesper, il pouvait être vulnérable. Sincère. Lui-même, en somme.
- Oui, souffla-t-il donc comme un aveu. Quand je regarde de l'autre côté de l'eau et que je pense à ce qui nous attend... Je ne peux que me dire que tout ça se terminera de la pire des manières.
Dans d'autres circonstances, Jesper se serait moqué de lui. Mais sûrement partageait-il ses craintes, car il se contenta de lui serrer doucement la main.
- Peut-être. Mais même si ça doit mal se terminer, cela m'importe peu, car toute cette merde aura fait qu'on se rencontre. La plus belle baise de ma vie, ce n'est pas rien.
- C'est romantique, leva les yeux au ciel Wylan.
- Je suis sérieux, insista Jesper. Même si cela s'avère au final court, cela aura été au moins intense.
À cela, Wylan lâcha la main de Jesper, pour la poser sur sa joue.
- Jesper Fahey. Je ne veux pas que notre relation soit courte et intense. Je veux qu'elle soit longue et ennuyeuse. Alors ne joue pas au philosophe qui déclame qu'il faut être heureux des choses le temps qu'elles durent. Jure moi plutôt que tu vas tout faire pour ne pas mourir et pour m'offrir la vie triste et morne qu'on mérite. Okay ?
Jesper resta un instant interloqué, avant de lui offrir ce sourire qui avait ravi son cœur.
- Okay. Je te le jure.
Et quand ses lèvres vinrent se joindre aux siennes, Wylan pria les étoiles pour que ce baiser ne soit pas leur dernier.
