Entrée du 5 novembre.

Hermione, tu es partie depuis 5 jours, 5 jours d'obscurité totale. Je suis perdu. J'ignore tant de chose, pour ma sécurité as-tu dis, mais notre déménagement était-il réellement nécessaire ? Des gens patrouillent autour de la maison, ils disent être envoyé par tes soins mais peut-on réellement le faire confiance ? Andy connait l'un d'eux, pour autant je ne laisserai pas les garçons seuls en leur compagnie. Mia… Jack dort mal. Harry cauchemarde. Je ne trouve pas non plus le sommeil. Dormir là, seul dans ton lit, celui que nous partageons si souvent, c'est presque tortionnaire. Est-ce le même sentiment qui te rongeait lorsque je m'envolai vers une nouvelle affaire ?

Tu nous manques tellement. Luna s'est enfermée dans sa chambre depuis ton départ. Elle refuse d'en sortir, Andy m'assure qu'elle s'alimente mais je ne le croirais qu'en la voyant manger. Heureusement pour nous, Teddy est une véritable source de bêtise sur patte, il ne laisse à personne le temps de sombrer dans nos pensées. D'après Androméda il n'a jamais été aussi intenable. Harry affirme que ses instincts lupin sont en causes. Que devrais-je comprendre par là mon amour ?

L'équipe se méfie, je leur avouerai bientôt que tu es partie. Étrangement, je sais qu'Emily comprendra, elle a ce regard au fond des yeux, celui d'une gardienne de secret. Faisait-elle partie de votre « secte » durant ses années au MI5 ?

Je dois terminer cette lettre, le jet commence sa descente vers mon nouveau cas. Je déteste laisser les garçons seuls depuis ton départ mais je n'ai pas vraiment le choix. Bref, j'espère avoir bientôt de tes nouvelles.

20 novembre.

Hermione,

Pour la première fois en quinze jours Luna est sortie de sa chambre. Spencer l'y a aidé. Il se trame quelque chose entre eux, tu les verrais je suis certain que tu le menacerais comme tu sais si bien le faire. En attendant je veille sur ta sœur ne t'en fais pas.

Aujourd'hui je vois à quel point notre dernière dispute était futile et déplacé : j'étais absent, toujours, lorsqu'Haley rendait visite à Jack. Hier soir il pleurait dans son sommeil. Il se réveilla en hurlant juste avant Harry, qui pour une fois dormit plus de quatre heure d'affilée sans se relever. J'ai conscience de mettre en péril leur autonomie mais je ne peux laisser nos garçon réveiller Teddy, ils dorment souvent avec moi. D'un côté cela me rassure de les avoir à porter de bras. Je peux les protéger au mieux, même si j'ignore de qui.

Hier Pénélope a amené toute une panoplie de gâteau, cookie et que sais-je encore ? Les morfales que sont les garçons ont tout avalé avant que je ne passe le seuil de la porte. Elle nous redonne le sourire : c'est bien. Même Androméda a validé sa présence, quant à Winky elle reste la gouvernante discrète qu'elle a toujours été.

Derek et David sont avec les garçons au foot cet après-midi, accompagné bien sûr d'un garde du corps à cape. Il s'appelle Dubois, un de tes anciens camarades de classe. Il me parle beaucoup de toi durant ses pauses, et contrairement à ta famille ou à toi il n'ait pas bien habitué à vivre en société « normi ». Au début je le pensais fou, un château, des tableaux qui parlent et bougent, une forêt interdite où se cache de terrifiante créature, un directeur ressemblant à Gandalf,... Mais je me suis souvenu de tous les contes du soir des garçons. Tu es vraiment brillante n'est-ce pas ? Tout corrèle.

Tu as des dons, tout comme Harry, tout comme la « secte » dans laquelle je pensais que tu évoluais enfant. Je n'y comprends pas grand-chose. La vérité est que tu me manques, tu nous manques à tous.

Androméda n'arrête pas de pleurer. Elle se cache en présence de mes collègues mais je reconnais des yeux bouffis quand j'en vois. JJ a promit de ramener Henry la prochaine fois qu'elle vient, cela fera du bien aux enfants de jouer avec un petit nouveau, même si Henry n'est pas encore prêt de marcher et de faire un foot.

Nous n'avons aucune nouvelle de toi, Harry dit que c'est bon signe, que tu as toujours été la meilleure pour te cacher. Des fois il m'effraie, il a ce regard de guerrier, d'un homme qui aurait vu la mort alors qu'il souffla ses six bougies en juillet. Jörmungand lui manque, il ne peut plus parler au serpent comme avant (cela effraie toujours sa grand-mère). Je l'emmènerai faire une sortie en forêt ce week-end, seuls, cela lui fera peut-être du bien de se familiariser avec la nature ? Il regarde toujours les bois avec une sorte de désir. Peut-être t'imagine-t-il en sortir ?

La présence d'Haley l'autre jour m'a assurée d'une bonne chose : la chance de t'avoir rencontré. Jamais la relation entre Jack et sa mère ne sera aussi forte que celle qu'il a avec toi. Bon sang et tu es si jeune ! Comment puis-je écrire une chose pareille ? D'un autre côté tu te bats à l'autre bout du monde dans une guerre dont la population ignore tout. J'ai un peu l'impression de m'être fiancé à une avengers sans le savoir… Et avant que tu ne ries, oui j'étais un grand fan de Captain América et non je n'ai plus de caleçon à son effigie.

Teddy m'appelle mon amour, je dois y aller.

1 décembre.

Hermione,

Les jours passent et avec eux les garçons s'habituent à ton absence. Luna reprend du poil de la bête, elle se nourrit enfin correctement (elle avait perdu du poids) et je pense que nous pouvons tous les deux remercier Reid pour son changement d'humeur. Il passe presque autant de temps que moi à la maison, et j'habite là ! Je crois qu'il va lui demander de sortir dîner ce soir, il s'agite dans tous les sens sans raison.

Nous avons reçu un courrier de Neville aujourd'hui, ce type blessé qui t'a emmené loin de nous, il disait que tu allais bien, que tu agissais comme à ton habitude : en une véritable lionne.

C'est Dubois qui nous la passée, malheureusement Neville dit aussi que tu n'as pas le temps d'écrire, tu n'en as même pas pour dormir. Harry était euphorique lorsqu'il a lu qu'une drôle de chose appelé « Horcruxe » n'avait pas été reproduite, Androméda lui hurle encore dessus pour savoir combien diable ce « fou » avait-il pu en faire. Par fou, je présume qu'elle parle de Voldemort. Le petit n'arrête pas de chanter :

C'est un secret entre Maman, le professeur Dumbledore, Ron et moi.

Maintenant il se mure dans le silence. Est-ce normal qu'il possède des souvenirs de son père ? Est-il né avec un autre don dont tu aurais sciemment oublié de me parler ? Je peux vivre avec ça, j'aurai simplement aimé que tu me dises tout. Tu a sacrifié l'honnêteté pour notre sécurité à Jack et moi, mais son égo est blessé par ces cachotteries.

Je donnerais tout pour revenir à ce jour de mai où nous avions marché jusqu'au lac et où nous avions passé des heures à discuter et plaisanter. Androméda n'est pas au courant pour ton fils, lorsque je lui ai demandé si elle connaissait ton ex petit ami : Sirius Black. Elle m'a avoué qu'il était son cousin et que tu étais proche de lui, assez pour donner à une certaine Mme Weasley l'envie de lui hurler dessus à chaque fois qu'elle vous voyait ne serait-ce que discuter. Ne t'inquiète pas, je ne lui dirais rien. Seulement cela fait mal d'apprendre tant de chose sur toi par des étrangers. J'aimerais que tu sois là pour me les apprendre toi-même. Me raconter comment tu t'es retrouvée à faire flamber la cape de ton professeur de chimie par exemple… J'ignorais que tu avais ça dans le sang !

Emily est passé hier, Harry ne l'a pas du tout apprécié : il disait que tout les gens qui le reconnaissaient pour son nom lui voulaient sans doute du mal et que « cracmol » ou non, elle n'était pas une exception. Qu'est-ce qu'un cracmol mon amour ? Luna garde la bouche fermée, Androméda aussi et Dudley qui est arrivé la semaine passé ne cesse de répéter : « Ce n'est pas mon secret à dire ». Ça en deviendrait presque agaçant si je ne savais pas que là où tu es, tu te bats bec et ongle pour protéger l'avenir de ton fils.

J'espère te voir bientôt. Je t'aime.

3 Décembre.

Mon amour,

J'ai pris un congé. Androméda est malade et malgré la présence infaillible de Winky je n'aime pas laisser les garçons seuls. Luna est partie avec l'un de ses amis à la chasse aux « ronflak cornu » (est-ce comme ça que cela s'écrit ?), Spencer est bien sûr déçus qu'il ne soit pas invité mais je suis presque certain qu'il n'aurait pas apprécier la balade en Amazonie autant qu'elle.

Aujourd'hui j'ai vu des choses folles. Les cheveux de Teddy changèrent de couleur, les jouets lévitaient de leur coffre. Je demanderais bien des explications si je savais que l'on me donnerait une réponse précise, en attendant je lis tous les livres de ta bibliothèque. Très instructif d'ailleurs. Cette loi sur le « statut du secret » est-elle la raison de tout cela ?

C'était dans le premier livre d'histoire que j'ai ouvert. Il parlait de chose impossible, de personnage excentrique et de magie. Est-ce cela ? Es-tu une femme magique ? J'espère que tu m'en parleras lorsque tu rentreras, après tout il est stipulé que les futurs époux ont le droit de connaître les secrets de « ton monde ».

Harry me laisse te dire qu'il trouve mes histoires du soir totalement nul.

Je t'embrasse.

15 décembre.

Ce jour-ci Aaron n'eut pas le temps de mettre une petite note dans son carnet, il lui permettait de rester sain d'esprit. Les vacances de Noël s'annonçait, Strauss demandait à ce qu'il rentre de congé et Jack était euphorique (bien qu'un peu triste) d'être en vacance. Accompagné par l'un des grands costaux en cape, une grande costaud aujourd'hui, Aaron attendait patiemment l'ouverture des grilles pour récupérer son fils. Harry et Ted étaient près de lui, riant d'une farce qu'ils firent plus tôt dans la matinée à leur grand-mère. Celle-ci fulminait encore contre les diablotins qui rendirent ses cheveux verts.

— Aaron, tu crois qu'on pourrait jouer un peu dans la neige avant de rentrer ? demanda Teddy.

Face à deux garnements, dont un Harry aux yeux plein d'étoile, Aaron abdiqua.

— Très bien, mais vous rangerez votre chambre sans rechigner en rentrant, Andy est toujours en colère contre vous.

Dans leur épais manteau d'hiver, les garçons acquiescèrent joyeusement. Jack arriva alors, courant comme un fou et sautant dans les bras de son père avec enthousiasme.

— Papa ! Je suis en vacance ! clama-t-il très fier.

— Je vois ça bonhomme. La maîtresse était-elle gentille aujourd'hui ?

— Oui beaucoup ! Elle nous a même fait faire une carte de Noël, regarde !

En effet la carte de Noël était très jolie… pour un cadeau réalisé par un enfant de cinq ans. Aaron redouta que son fils l'affiche à la cuisine, en tant que parent son plus grand rêve serait sans aucun doute d'avoir une belle porte de frigo.

— Je veux l'envoyer à Miony, elle me manque, décréta Jack alors que les garçons et la garde du corps à cape se dirigeaient vers le parc.

— À moi aussi bonhomme.

— Maman rentrera bientôt, sût Harry. Elle botte les fesses de Voldy et elle rentre à la maison, elle me l'a promis.

Son cri euphorique, en voyant un tas de neige dans lequel faire l'ange, contrasta avec la voix faible et triste qu'il émettait un instant auparavant. Les trois enfants jouèrent sagement. En attendant Aaron s'installa sur le banc, leur banc, et sortit avec précaution les goûters des enfants. Leur habituelle boîte customisée avec leur nom et diverse image (le tout fait main) se frayèrent un chemin sur le bois, et l'homme ignora la petite pointe de douleur. Il donnerait beaucoup pour avoir Hermione à nouveau ici, à côté de lui sur ce banc, à regarder Harry, Ted et Jack jouer dans l'air de jeu.

Après un goûter fort équilibré, Aaron appela :

— Les garçons on s'en va dans dix minutes alors profitez à fond, programmez vos montres.

Cette petite habitude fort pratique et agréable, donnèrent une envie tout animal aux jeunes garçons de redoubler d'effort dans leur jeu, de sortes qu'ils furent couvert de neige lorsque les petits bip-bip sonnèrent. Peu de parent laissaient leur enfant jouer dehors à cette période de l'année, les autres étaient déjà partis, ils étaient seuls dans le parc. Et ce qui devait arriver, arriva.

Deux claquant plop, retentirent alors qu'une voix moqueuse entonnait :

— Harry James Potter, te voilà enfin…

La dame à cape se posta bravement devant trois hommes vêtu de masque blanc, et là Aaron vit la chose la plus folle de sa vie : des bâtons jetaient de la lumière.

— Ta sang-de-bourbe d'amie n'est pas là pour te sauver cette fois Potter ! J'ai hâte de voir son visage lorsque j'exhiberais ton corps sur le chemin de traverse !

Aaron voulait courir, il attrapa Jack sous un bras, Teddy de l'autre et ordonna à Harry de le suivre. Il ne vient jamais. À la place le petit garçon sortit une craie de sa poche, le macadam du parking dégela en un instant.

— Jack, Teddy, attrapez ça ! Comme Maman nous a apprit vous vous souvenez ? demanda le jeune garçon traçant un drôle de cercle sur le sol.

Les deux garçons restant s'échappèrent d'Aaron et avant qu'il n'eu le temps de dire profilage, Harry s'ouvrit la paume de la main avec un canif et laissa couler son sang au centre du cercle. Une puissante énergie le percuta alors, comme de petit arc électrique inoffensif qui le parcourait. Teddy se précipita derrière lui dès que l'opération fut terminée, Jack retourna dans ses bras et Harry devant lui, tenait fermement sa main. Ils étaient au centre du cercle alors que la dame à cape frappa violemment un arbre dans un bruit peu ragoûtant.

— N'approchez pas, menaça Aaron en sortant son arme de service pour la pointer sur les deux derniers individus vivants.

— Que c'est mignon,… Regarde Rosier la salope à trouver un autre vieux croûton à se farcir pour « protéger » ses intérêts.

— Je maintiens qu'elle aurait fait une bonne serpentarde, ricana « Rosier ».

Aaron déglutit péniblement. Ces hommes étaient étranges et dangereux, les rayons lumineux sortant de leur morceau de bois pouvait être mortelle il n'en doutait pas.

— Maman, appela Harry tout bas. Maman on a besoin de toi, vient vite s'il te plaît.

Personne ne pouvait dire si cela marcherait. Les « manges-morts », comme les appelait Teddy, ne tardèrent pas à les attaquer et si Aaron se jeta devant les enfants pour les protéger de son corps il eu l'agréable surprise de se retrouver toujours entier : les sortilèges rebondissaient autour d'un champ de force invisible. Finalement le cercle de dessins étranges des garçons servaient à plus que la décoration.

Soudain un craquement sonore retentit. Aaron imaginait qu'un nouvel ennemi apparaissait par improviste, qu'elle fut sa surprise lorsque devant ses yeux ébahis sa petite amie se tenait devant le cercle de rune ! Baguette levée, les vêtements froissées, arrachée et tâchées de sang, elle brava fièrement les jets de lumière.

— On ne m'invite pas à la fête ? Je suis déçue Anthonin, Evan.

— SANG-DE-BOURBE ! hurla Rosier rageusement lançant une myriade de sortilège suivit par son coéquipier.

— Vous ressemblez à un vieux disque raillé, vous voulez pas changer de cassette ? Ça fait plus de dix ans que vous m'insultez ainsi, faudrait penser à renouveler le registre.

Hermione ne se laissa pas démonter par le sous-nombre. Les sortilèges qu'elle envoyait étaient puissants, tant qu'ils alertèrent les aurors eux-mêmes d'une anomalie dans le secteur. C'était le but bien sûr. Avisant l'auror en charge des garçons aujourd'hui, Hermione ne se permit aucun regret, si cette femme était morte elle mourut avec honneur et bravoure.

Loin était l'adolescente au cardio d'huitre et à la force de schtroumpf. Hermione Granger était désormais une femme accomplie, une sorcière bien plus puissante qu'elle ne l'était dans sa jeunesse et surtout : elle ne se cantonnait plus au sortilège de magie « blanche ».

— AVADA KEVADRA !

BOOM ! Rosier tomba raide mort sur le sol. Ne restait que Dolohov.

— Alors Anthonin qu'est-ce que ça fait d'avoir perdu ? le nargua-t-elle.

— Tu payeras pour tes actes sang-de-bourbe ! Je finirais par t'avoir toi et ton Potter, et crois-moi je prendrais mon pied lorsque je te fourrerai et qu'il assistera impuissant !

— Pour ça il faudrait que tu survives.

Aaron ne la vit jamais d'une fureur pareille, Jack et Teddy pleuraient mais Harry n'esquissait pas un geste. D'une manière ou d'une autre il était prêt à reprendre le combat si Hermione tombait.

— Ne reste pas là Harry, l'accueillit l'homme.

Il sembla soudain redevenir un petit garçon, fourrant sa tête dans le pull d'Aaron.

— J'ai peur, souffla-t-il.

Que répondre à cela ? Aaron était terrifié, il n'alignerait pas deux mots de plus si on lui demandait. Le combat prit fin lorsque de nombreux plop-plop retentirent un peu partout, toute une armée apparût, et en moins de trente seconde Anthonin Dolohov se retrouva saucissonner de la tête au pied.

— Je m'enfuirais encore Granger, juste pour voir ton visage lorsque tu découvriras que le Maître sait où tu habites, lui cracha-t-il au visage.

— Pour ça il aurait fallut que tu le préviennes, heureusement vous les manges-morts êtes tous cupide et imbécile, tu n'as prévenu personne d'autre que Nott et Rosier, vous vouliez vous attribuer le mérite de la capture du grand Harry Potter. Dommage pour toi, le pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore c'est sa mère.

— Auror, emmenez cet homme, ordonna une femme possédant la plus belle et rougeoyante des capes qu'Aaron ait vu jusque là. Miss Granger, c'est un plaisir de vous revoir en pleine forme.

— Pas le mien j'en ai peur. Comment ont-ils réussis à les retrouver ?

Hermione ignora sa famille formidablement, elle n'osait pas se retourner pour affronter le regard de dégout d'Aaron, heureusement la chef Auror Américaine lui prit toute son attention. Durant ce laps de temps, Harry cessa le sortilège de rune. Le pauvre petit ne savait pas s'il devait sauter dans les bras de sa mère ou attendre sagement qu'elle termine le rapport qu'elle donnait sur la situation en Angleterre. Contrairement à lui, Jack n'eut pas cet état d'esprit. Il sauta des bras de son père et courut se jeter dans les jambes de la grande brune en criant :

— Maman Miony !

La jeune femme tenta un regard impassible. Il échoua lamentablement, elle s'attendrit à la seconde où elle sentit le petit garçon se jeter sur elle, bien vite suivit par son fils et Teddy.

— Maman/Marraine !

— Je vous laisse avec votre fils et vos amis miss Granger, je crois que vous allez être pas mal occupé ces prochaines heures, déclara l'auror au visage indéfinissable.

— Mme je me dois de vous contrer, je dois repartir immédiatement en Angleterre, mon équipe est seule et sans supervision.

— Vous restez et c'est un ordre. J'enverrai Boot veiller sur eux, prenez quelques heures pour vous reposer, manger et prendre une vraie douche chaude.

— N'oubliez pas de modifier la mémoire des non-majs, rappela l'auror.

— Encore une fois Mme je dois désobéir, nous sommes fiancés.

À sa main gauche brillait le petit bijou surmonté d'une turquoise. Les autorités ne posèrent alors pas plus de questions.

Hermione accepta ce repos forcé à contre cœur. Elle détestait qu'on lui donne des ordres mais à la seconde où les aurors s'envolèrent avec les trois manges-morts et leur collègue blessé, sa joie éclata. D'une force qu'il ne lui connaissait pas Aaron la vit soulever les trois garçons d'un seul coup pour les serrer aussi fort que possible dans ses bras.

— Oh mes petits anges vous m'avaient manqué !

Il resta là à les regarder sans bouger. En fait Aaron était terrifié, il venait d'assister à une chose effrayante, fantastique et complètement flippante à la fois. Deux adjectifs pour décrire sa peur ? Oui et alors, putain s'il n'avait pas autant de sang froid il aurait hurlé.

— Maman on peut tout expliquer à Aaron maintenant ? demanda Harry.

— Oui bien sûr, rentrons à la maison d'abord.

Une appréhension étrange bouillait sous ses pores, Hermione se tourna vers son petit ami pour voir l'incompréhension dans ses yeux : énormément de question mais pas le dégoût auquel elle s'attendait.

— Est-ce que tu vas bien ? lui demanda-t-il.

C'est seulement à cet instant qu'elle se rendit compte du sang maculant ses vêtements froissés, la boue y étant incrusté et surtout la sueur qui perlait sur son visage.

À pas hésitant elle se tient devant lui, les enfants courraient vers la voiture sous l'attitude vigilante d'Harry.

— Malgré ce que tu peux penser, la situation est bien moins catastrophique qu'en 98, souffla-t-elle. Je vais bien Aaron. Et toi ?

Il ne répondit jamais, se contentant de la serrer aussi fort qu'il le puisse contre lui. En son fort intérieur il priait pour qu'elle ne remarque pas le tremblement de ses membres, putain il n'avait jamais eu aussi peur de sa vie ! Être dans ses bras manqua énormément à Hermione, plus qu'elle ne l'aurait crû. Chaque jour avant de partir au combat elle scrutait le visage de son fils, de Jack puis celui d'Aaron et priait fort pour qu'ils restent tous les trois en sécurité. Le pire fut évité aujourd'hui mais la sorcière devait s'assurer de mettre fin au conflit au plus vite : si Dolohov les trouva, d'autre en était capable aussi.

— Rentrons à la maison, répéta-t-il.

Un sourire apparut sur leurs deux visages. Main dans la main, ils rejoignirent la voiture d'Aaron sans jamais couper le contact physique.

Androméda était folle lorsqu'ils rentrèrent et percuta Hermione de plein fouet. Elle l'étreignit assez fort pour que la jeune femme grimace en se frottant les côtés, fragilisées après une brève rencontre avec un mur de brique quelques jours plus tôt.

— Oh ma chérie ! Tout va bien ? Tu n'as rien de cassé ? Dis-moi que tout est fini ?

— Je ne peux pas Andy, les garçons ont été attaqué à la sortie de l'école. Mme Daniels m'a ordonné de prendre quelques heures de repos avant d'y retourner. Peux-tu expliquer à Aaron notre monde le temps que je prenne une douche ? Je n'en ai vraiment pas le courage.

— Je vais aider Maman, affirma Harry.

Mais à la seconde où Jör sortit de sous la veste d'Hermione, le garçon cria de joie et se précipita sur son amie.

Jör tu vas bien ? Les missions ne sont-elles pas trop difficile ? Et maman comment s'en sort-elle ?

Harry cesse de poser des questions sur la guerre, tu es un encore un enfant. Jör ne lui répond pas s'il te plaît, il n'a pas besoin d'entendre de détail sanglant.

— Maman ! se plaignit le jeune garçon.

— Harry ! fit-elle sur le même ton.

— Merlin je déteste quand ils font ça, confia Andy à Aaron, ils en oublient presque qu'on ne comprend pas un mot.

Pour le coup l'homme était d'accord avec elle, et si seulement il pouvait comprendre la situation dans son ensemble cela serait formidable à ses yeux ! Très vite Hermione lui donna un dernier baiser et monta prendre une douche, la vieille femme le fit alors asseoir tandis que Jack et Teddy jouaient bruyamment dehors.

— Par quoi est-ce que je commence maintenant ? se lamenta Mme Tonks.

— Par le début, répondit Harry. Bonjour Aaron, enchanté je m'appelle Harry. Harry James Potter et maman dit que je suis né en 1980.

Immédiatement, l'envie de se taper la tête contre la table vient à Androméda. Aaron semblait avoir avalé Jör tout en entier.

— Bon, il n'y a pas milles façons de le dire. Jeune homme vous devez savoir une chose sur ma petite Hermione et nous-mêmes : nous sommes des sorciers.

À partir de là Androméda cita les évènements du mondes magiques, retraçant la vie du première Ordre du Phénix à la naissance d'Harry et la mort des Potter. Le petit garçon, qu'Aaron supposait encore le « fils du meilleur ami », pleurait à grosse larme et heureusement pour eux tous Hermione arriva et prit le relais de la conversation

— Il a vécut avec sa tante Pétunia, la sœur de sa mère, son oncle Vernon et son cousin Dudley qui sans se mentir étaient horrible avec lui comme tu le sais. Un beau jour un demi-géant à défoncer sa porte et lui a donné sa lettre pour un prestigieux internat en Écosse : l'école de magie et de sorcellerie Poudlard. C'est dans le Poudlard Express, le train, que nous nous sommes rencontrés.

Une, puis deux, puis trois années furent racontés. Les yeux d'Hermione perdirent de leur éclat quand elle mentionna Black, si bien qu'Androméda et Harry reprirent la main pour conter le reste de l'histoire. Arriver à la septième et dernière année, la sorcière envoya son fils auprès de ses amis et continua. Elle ne passa rien sous silence, rien du tout, Aaron avait besoin de réponse et elle les lui fournit. Tout devenait clair dans la tête de l'homme, bien sûr certaine chose restait incroyable comme cambrioler une banque à dos de dragon, mais étrangement il croyait sa petite amie au lourd passé. Au fur et à mesure de la conversation, sa main glissa dans la sienne pour la soutenir dans cette épreuve. Le moment de sa torture était vraiment une chose délicate à énoncer, pire, le décès d'Harry Senior.

— Quand il est mort, renifla Hermione, j'ai fais quelques choses d'illégal. Dangereux et idiot, mais je serais morte de culpabilité si je n'avais pas essayé. J'ai lancé un sortilège à Harry, un sort de magie très noire, le but était de faire revenir son corps à son état d'une heure en arrière… Blessé, oui mais vivant. À la place je me suis retrouvée avec un bébé d'un an dans les bras.

Son souffle se coupa, ses yeux se perdirent automatiquement sur le petit garçon aux cheveux de jais courant après son « cousin » et Jack.

— Tu veux dire que… Ton Harry est notre Harry ?

— C'est ça.

— Merde.

Et bien c'était la première fois qu'Aaron jurait depuis qu'elle le connaissait. Hermione sourit faiblement et finalisa son histoire avec les procès pour la garde d'Harry, sa « traîtrise » et enfin la dernière guerre qui régnait en Angleterre.

— Donc parce que tu as fais ce sortilège, Voldemort a réussi à survivre assez longtemps pour reprendre une forme physique grâce à son Horcruxe en Harry ?

— Oui… J'étais pourtant rapide, seulement deux heure pour le libéré du morceau d'âme mais pas assez malheureusement.

Ils avaient finis par monter, Hermione ne tenait plus debout, le manque de sommeil la marquait au fer rouge depuis qu'elle était repartie en guerre. Allongés tout habillés au lit, ils continuèrent de discuter jusqu'à ce qu'Aaron se lance : une question lui brûlait les lèvres depuis qu'il connaissait toute l'histoire.

— Hermione, je peux te demander quelque chose ?

— Tout ce que tu veux.

— Quand tu m'as parlé d'Énif avant de partir, tu… tu ne l'avais jamais dis à personne d'autre n'est-ce pas ? Pas même à Androméda ou à Harry, enfin l'ancien Harry.

— Je n'étais pas au courant moi-même avant que Pomfresh ne déclare qu'elle ne pouvait pas me soigner sans que je ne sorte « le petit polichinelle que j'ai dans le tiroir ». C'était le pire jour de ma vie. Voir Sirius mourir, puis me prendre une malédiction qui parvient presque à me couper en deux, arriver à l'infirmerie pour qu'on m'apprenne ma grossesse surprise, souffrir de l'accouchement pour que le bébé soit mort né, aussi coupé en deux que j'aurai du l'être. Dumbledore refusait que j'en parle, il était furieux contre l'infirmière : il voulait que l'enfant soit en vie pour s'en servir, il aurait souhaité le savoir avant pour contrôler Sirius à sa guise. Énif n'aurait été qu'un jouet aux mains d'un fou et je jure que s'il avait été en vie, je me serais arrachée à cette vie quitte à en perdre ma magie. Je me suis sentie si seule Aaron… Je ne pouvais pas en parler, Sirius était le parrain d'Harry et même si nous avions vraiment beaucoup bu et que c'était arriver qu'une seule fois je me voyais mal lui annoncer une chose pareille un beau matin.

Alors qu'il la serrait contre lui, le corps de la sorcière fut prit de tremblement : elle pleurait.

— Tu n'es plus seule Hermione, jamais.

Ses nerfs lâchaient. Tout ce qu'elle retenait depuis le début de la guerre, toutes les insultes, les médisances, les sortilèges et l'inconfort furent expulsés. Deux bras forts et rassurant la serraient. Comment Aaron pouvait-il se tenir là après tout ce qu'elle lui cacha ? Elle avait véritablement été horrible avec lui, le laisser là avec les garçons dans la certitude que des choses horribles se passaient sans savoir. Elle qui détestait l'incertitude, l'avait plongé à l'intérieur pour son « bien ». Encore une chose qu'elle haïssait plus que tout, un sacrifice pour le « bien », cela lui rappelait beaucoup trop Dumbledore.

— Ça va Mia, tu pensais devoir gérer une guerre seule pour la seconde fois et je vais bien. Tu m'as permis de rester alerte sur mon environnement, je t'en prie cesse de te traiter de monstre, tu en es très loin.

Elle n'avait même pas eu conscience avoir parlé à voix haute, ni même de s'excuser encore et encore entre ses sanglots.

— Je t'aime Aaron, hoqueta-t-elle.

Il la sentit se retourner vers lui, ses yeux pleins de larmes exprimaient clairement tout ce qu'elle voulait lui transmettre, un minuscule sourire naissait sur ses lèvres.

— Je t'aime aussi, souffla-t-il à son oreille.

Comment réussit-elle à s'endormir ? Le manque de sommeil jouait certainement. Aaron resta là longtemps, juste à la serrer pour profiter de sa chaleur, de son odeur, de sa présence tout simplement. Dans quelques heures seulement Hermione repartirait.

Toc-toc-toc.

Les petites et pas si grande silhouette de Jack, Harry et Luna pénétrèrent dans la chambre.

— On peut entrer ? demanda timidement le fils « Granger ».

— Venez, les incita Aaron.

Immédiatement les deux enfants se glissèrent avec eux dans le lit, Luna s'installa dans la chaise à bascule près de la fenêtre dans laquelle Hermione tricotait habituellement. Ses pelotes et projets à l'abandon, la petite blonde ne quitta pas sa sœur aînée des yeux.

La sieste familiale prit fin plusieurs heures plus tard, la nuit était déjà tombée, Aaron se maudit de s'être assoupit.

— Bien dormit ? le taquina Hermione.

Ses traits tirés semblaient plus serein, ses yeux bouffis par le sommeil ne le quittait pas, elle serrait tendrement les deux petits garçons dans ses bras. Ils s'étaient mis de part et d'autre d'elle. Luna avait déserté sa chaise.

— On a discuté un moment, elle est partie aider Winky et Andy avec le dîner, murmura la brune. Vous m'avez tellement manqué,… Comment ont-ils pris mon absence ?

— Mal, déclara Aaron passant sa main sur la joue de la jeune femme. Ils dorment avec moi au moins une fois par semaine, ils font des cauchemars, surtout Harry.

— Merci. Merci de t'occuper de lui, merci de soutenir Andy, merci d'avoir redonné de la vie à ma Luna… Si tu n'avais pas amené Spencer ici, je doute qu'elle serait aussi bien maintenant. Elle était au manoir Malfoy avec nous, elle voulait venir, mais j'ai fais une promesse à son père avant qu'il ne meurt, j'ai fais d'elle ma sœur par la magie, elle ne retournera pas sur un champ de bataille.

— Tu l'as contrainte par la magie familiale… Je sais lire, la taquina Aaron devant sa surprise.

Un petit rire s'échappa de ses lèvres, gênant légèrement Harry qui se rétracta contre elle. Le petit garçon se trouvait entre les deux adultes, tandis que Jack dormait paisiblement sur le sein droit d'Hermione, un élan de tendresse traversa Aaron. Merde ce qu'il aimait cette femme !

— Maman… murmura Harry alors qu'il ouvrait de grands yeux fatigués.

— Bonsoir mon bébé, tu as bien dormi ?

— Moui.

— Tu as bien agit tout à l'heure, je suis très fière de toi.

— Il fallait que je protège Jack, Ted et p… Aaron.

— Merci bonhomme. Tu as été très courageux, glissa Aaron.

Jack se réveilla peu de temps après Harry et rejoignit son meilleur ami entre les deux adultes pour un câlin collectif. Bientôt, Luna vient briser leur moment.

— Mione, Aaron, le dîner est prêt.

— On arrive, l'avertit-elle.

Un dîner, des rires et des moments en famille plus tard. L'heure de partir sonna laissant des petits garçons déçus, tristes, mais pas sans espoir.

— N'oublie jamais Harry, maman t'aime très fort, murmura-t-elle à son fils

— Moi aussi je t'aime maman, sois prudente.

— Jörmungand et moi veilleront l'une sur l'autre. Quant à toi Jack,… Je t'aime tout autant, soyez sage avec Aaron mes petits anges.

— Promis.

Front contre front, Aaron respira le même air que sa sorcière. Dans ses yeux brillaient une telle ténacité qu'il en devenait fou, sa petite amie était bien loin de la jeune femme douce et fragile qu'il aperçut au parc pour la première fois : c'était une guerrière, prête à tout pour sa famille, pour eux. Il ne pouvait être plus fier.

— Je te reviendrais, promit Hermione.

— J'espère bien, on a un mariage à préparer.

Après un sourire complice et des adieux moins déchirant qu'il ne l'était un mois et demi plus tôt, Hermione disparu dans un plop perçant en direction du Ministère Américain et les renforts qu'ils envoyaient en Angleterre.

Bonjour, bonsoir, bon week-end ! J'espère que vous vous portez bien et que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire que ce soit pour l'histoire, l'orthographe, la mise en page, etc. Prenez soin de vous.

Ericaly.