Je blâme totalement le LFFL pour avoir nourri mon obsession xD

(Je plaisante, merci à tous de m'avoir donné envie de publier cette histoire !)

Quoi qu'il en soit, c'est ma première fanfiction, donc j'espère que ça se passera bien =)

(Bien sûr, je ne possède pas le Labyrinthe ou aucun de ses personnages originaux, de même pour le Casse-Noisette et le Pied Pipper de Hamelin ... Mais ils me possèdent =D)

(If you want the English version, it's on Ao3 under the name Hazelnuts and Goblins)

CHAPITRE 1

Sarah regardait par la fenêtre la neige tomber. Les flocons virevoltaient dans un ballet hypnotique et malgré le feu de cheminée qui brûlait dans la pièce juste derrière elle, elle ne put s'empêcher de frissonner. Resserrant le châle qu'elle portait autour des épaules, elle essuya la buée qui s'était accumulée sur la fenêtre et quitta son poste d'observation pour revenir jusqu'au fauteuil qu'elle avait quitté, le livre qu'elle lisait gisant abandonné sur la table basse à côté. La bibliothèque de ses parents avaient toujours été sa pièce préférée dans la maison.

Avec ses hauts plafonds et toutes boiseries en chêne, la bibliothèque des Williams était un lieu à la fois raffiné et confortable. L'immense tapis de soie bleue sur le parquet étouffait la plupart des bruits de pas et donnaient une touche élégante à la pièce. Encadrée par deux globes terrestres et célestes que son père avait ramené d'un de ses voyages, l'imposante cheminée en marbre sombre diffusait une douce chaleur dans toute la pièce qui rendait les longues soirées d'hiver presque supportables.

Dans leurs vitrines de verre et de bois, les livres recouvraient les murs et traitaient des sujets les plus diverses : médecine, histoire et géographie mais aussi agriculture, astrologie ou encore mythologie. Il n'y avait que les horribles moulures végétales et cette affreuse fresque mythologique au plafond qui gâchait un peu l'atmosphère chaleureuse de la pièce. Robert, le père de Sarah, en était fou mais heureusement, sa belle-mère, Irene avait promis à Sarah que dès que les beaux jours seraient revenus, un beau ciel étoilé remplacerait les amours de Zeus.

Regardant l'heure sur l'horloge murale en bois émaillé de cuivre doré, Sarah soupira et alla ranger le livre qu'elle lisait à sa place dans la vitrine. En temps normal, l'ouvrage écarlate relié avec soin aurait du captiver son attention mais ce n'était pas une période normale.

Le reste de l'année, Sarah pouvait passer devant les miroirs de la maison sans trembler, apercevoir son reflet dans les vitrines sans ciller, marcher dans une pièce plongée dans le noir sans sursauter au moindre grattement. Le reste de l'année, elle ne dormait pas avec une lampe allumée dans sa chambre et un coupe-papier sous son oreiller Le reste de l'année, elle pouvait presque penser que tout ça n'avait été qu'un rêve.

Mais quand les jours commençaient à raccourcir, quand le vent se faisait froid et hurlant, quand la brume envahissait les rues la nuit, quand Noël approchait …

Cela faisait maintenant dix ans mais pour Sarah, c'était comme si c'était hier.

— Mademoiselle Sarah ?

Sarah se retourna. Une des domestiques se tenait dans l'embrasure de la porte. Perdue dans ses pensées, Sarah n'avait pas entendu la porte s'ouvrir.

— Mademoiselle, ils vous attendent en bas.

— Merci Marie, je descend immédiatement.

Marie acquiesça et referma la porte derrière elle.

Sarah prit une grande inspiration et rajusta ses longs gants. Ses longs cheveux noirs relevés en chignon retenu par un filet doré, elle portait une longue robe à la grecque en soie d'un somptueux vert sombre. Le corsage ajusté mettait en valeur sa taille et si la robe était plutôt décolletée comme le voulait la mode ces temps-ci, le long châle en cachemire gris perle qu'elle portait couvrait tout aussi bien sa poitrine.

Sachant qu'elle ne pouvait plus reculer l'inévitable, Sarah sortit de la bibliothèque et descendit dans le grand parloir. Une vingtaine de personnes était dans la pièce, discutant politique et commérages à l'ombre de l'immense arbre de Noël rouge et doré que la famille avait fini de décorer la veille. Ce dîner était censé être un repas de famille mais Hans, le fiance de sa demi sœur Cecilia, n'avait pas pu s'empêcher d'inviter quelques-uns de ses amis fortunés. Sarah s'attarda un instant en haut de l'escalier, les observant. Discutant par petits groupes pendant que les domestiques se déplaçaient dans la salle pour leur servir des rafraîchissements et des petits hors d'œuvre, les invités étaient tous des grands notables de la ville accompagnés de leurs épouses et enfants, revêtus de leurs plus beaux atouts et attendant que le dîner commence.

Soulevant sa jupe, Sarah descendit discrètement les marches et s'apprêtait à aller s'asseoir à l'écart quand elle entendit quelqu'un l'interpeller.

— Ah Sarah te voilà enfin !

Tournant la tête, elle vit Robert lui faire signe de les rejoindre. Irène se tenait à ses côtés ainsi que Toby, Cecilia et bien sûr Hans.

Trop tard pour s'enfuir maintenant Sarah.

Ignorant la petit voix sarcastique dans sa tête, elle s'avança jusqu'à eux.

— Ma fille, dit son père en la prenant dans ses bras pour l'embrasser sur le front. Regarde toi, tu es resplendissante !

Irene lui sourit avec malice.

— Robert a raison, après cette soirée, il va falloir que j'avertisse Jesper qu'il va devoir faire face à une véritable invasion de soupirants.

— Ne t'inquiète pas Sarah, renchérit Toby d'un air faussement sérieux. Avec le sabre en bois que Papa m'a promis pour Noël, je serais là pour aider Jesper à défendre ton honneur.

Robert et Irène éclatèrent de rire et même Sarah ne put s'empêcher de sourire. Sa belle-mère pouvait bien la taquiner à ce sujet mais Sarah savait que le jour où ledit soupirant se présenterait à la porte, Irène l'accueillerait à bras ouverts. Quand Albert avait commencé à lui faire la cour il y a deux ans, Irène avait été si enthousiaste que Robert n'avait pu s'empêcher de lui faire remarquer qu'elle était déjà censée être mariée et heureuse en ménage. Bien sûr, Albert avait l'imagination d'un moineau et l'intelligence qui allait avec mais ça n'avait pas empêcher Irène d'espérer.

— Tes parents ont raison Sarah, intervint Hans d'une voix suave. Tu es de plus en plus belle chaque année qui passe.

Se raidissant, Sarah se contenta de répondre à son compliment avec un sourire crispé. Grand, blond et séduisant, Hans était le très prometteur maire d'Hamelin tout comme l'avait été son père et son grand-père avant lui. Il était également le fiancé de sa demi-sœur Cecilia depuis plusieurs mois maintenant et tout le monde l'adorait : ses parents, sa demi-sœur et même Toby qui était plutôt réservé en temps normal avec les étranger l'aimait beaucoup. Sarah était plus sceptique : elle n'aimait pas beaucoup la façon dont il regardait parfois la fille de M. Schwarzwald ni la manière qu'il avait de se tenir un peu trop prêt d'elle quand il lui parlait. Mais Cecilia l'aimait et Sarah ne pouvait rien dire parce que c'était Cecilia.

A la mort de sa première femme, la mère de Sarah, Robert n'avait pas voulu se remarier et il lui avait fallu plusieurs années pour s'en remettre. Le fait qu'elle soit morte en compagnie de son amant n'avait pas aidé. Mais quand il avait rencontré Irène lors d'un bal donné par le père de Hans, ça avait été le coup de foudre et un an plus tard, ils étaient mariés. Irène aussi était veuve et de son précédent mariage, elle avait eu Cecilia, plus âgée que Sarah, qui était venu vivre avec eux quand sa mère s'était remariée.

Au départ, la petite fille qu'était Sarah avait été enchanté à l'idée d'avoir une sœur pour jouer et se raconter des secrets mais elle avait vite désenchanté. Petite, blonde, des grands yeux bleu azur, une peau de porcelaine et jolie comme cœur, Cecilia avait rapidement fait comprendre à Sarah qu'elle n'était qu'une tache de boue sur ses élégantes robes. Même si Irène et Roberts avaient tenté d'apaiser les tensions entre les deux enfants, Sarah avait eu du mal à s'habituer à sa nouvelle famille et quand Toby était né, elle avait eu l'impression que son père n'avait plus de place pour elle dans sa nouvelle vie. Toutefois, après « l'incident », Toby et elles étaient devenues très proches et dans la foulée, elle s'était aussi rapprochée d'Irène, la considérant comme une seconde mère. Mais Cecilia était restée Cecilia et une fois adultes, les deux jeunes femmes avaient continué de garder leur distance.

— Et bien, ne serait-ce pas ma nièce préférée dans cette robe digne de Titania ?

— Oncle Drosselmeyer ! s'écria Toby avec un grand sourire. Tu as pu venir !

Se retournant, Sarah se retrouva nez-à-nez avec un grand homme malingre aux cheveux poivre sel vêtu sobrement mais avec goût. Elle sourit et le serra dans ses bras.

— Oncle Drosselmeyer, je suis tellement contente de te voir !

Et elle l'était. En dehors de son père et de Toby, Drosselmeyer était la personne dont elle était le plus proche dans la famille : c'était lui qui l'avait soutenue à la mort de sa mère, lui qui l'avait aidée à faire face à la froideur et la mesquinerie de Cecilia, lui qui l'avait aidée lorsqu'elle avait cru que tout était perdu et ce qu'il créait avec quelques bouts de bois … De véritables œuvres d'art.

— Moi aussi ma petite, moi aussi.

Après avoir salué le reste de la famille et félicité Irène pour la splendeur des décorations de Noël, il se tourna à nouveau vers Sarah, les yeux brillant.

— Est-ce que cette belle jeune fille voudrait bien accompagner le vieil homme que je suis jusqu'au sapin ? J'ai cru voir l'un de mes vieux amis là-bas.

Sarah rit.

— Voyons mon oncle, vous n'êtes pas si vieux si j'en juge par les regards au coin que vous lance la veuve Jenkins.

Irène éclata de rire et Toby manqua de s'étouffer avec un toast qu'il venait d'avaler.

— Raison de plus pour que tu m'accompagnes, tu ne voudrais pas me laisser seule face à elle.

Secouant la tête avec un sourire, Sarah prit le bras qu'il lui tendait et l'accompagna jusqu'à un groupe de vieux messieurs très contents d'entendre tous les ragots que Drosselmeyer leur apportait.

Une demi-heure plus tard, un tintement de cristal retentit et quelqu'un demanda le silence. Se tenant bien droit, Hans s'avança au centre de la pièce, Cecilia à son bras régale dans sa robe de soie bordeau.

— Ah je vois que le paon n'a pas changé, marmonna Drosselmeyer dans sa barbe.

Sarah étouffa son rire par une quinte de toux.

— Mes amis, c'est un véritable plaisir d'être là parmi vous ce soir et je vous remercie d'avoir accepté l'invitation de mon estimé futur beau-père malgré la neige qui a menacé de tous nous engloutir ce soir.

Quelques rires polis fusèrent. Sarah leva les yeux au ciel.

— Je vous épargnerai un long discours mais je tenais seulement à profiter de cette soirée pour vous annoncer que Cecilia et moi-même avons enfin arrêté une date pour notre mariage. Dans un mois jour pour jour, ma douce Cecilia fera de moi le plus heureux des hommes.

Il se pencha pour l'embrasser et des applaudissements retentirent de toute part. A côté d'une Cecilia rayonnante de bonheur, Hans reprit la parole.

— Si j'avais su il y a dix ans que je me tiendrais là devant vous, rayonnant de bonheur … Mais cette époque sombre est désormais derrière nous et c'est maintenant vers l'avenir qu'il faut se tourner mes amis. (Il leva son verre.) Au bonheur et à l'avenir !

Les invités l'imitèrent.

— Au bonheur et à l'avenir !

Les conversations reprirent de bon train, les invités s'empressèrent d'aller personnellement féliciter le jeune couple et bientôt, ce fut le moment de passer dans la salle à manger pour le repas. Mais quand l'oncle Drosselmeyer et Sarah suivirent les autres invités, ils évitèrent tous les deux soigneusement de regarder en direction de la cheminée où trônait un magnifique casse-noisette argenté aux cheveux blond pale et aux yeux bicolores.

OMG Je ne peux pas croire que j'ai finalement décidé d'écrire ET de publier ma première fanfiction Labyrinth ... Je dois admettre que ça fait un moment que je n'y ai pas pensé mais maintenant c'est réel et je suis très excité !

Au départ je ne voulais que la publier en anglais comme il y a si peu de gens qui connaissent Labyrinth en France mais ma sœur m'a convaincue de la mettre aussi en français ... Donc avec quelques mois de retard voilà =D

J'espère que ce premier chapitre vous a plu, je ne sais pas quand je posterai la prochaine partie mais probablement bientôt ... Bon j'espère quand même

Quelques informations pour vous:
- l'histoire se déroule à Hamelin mais si la ville existe en Allemagne, mon Hamelin ressemble plus à un village du 19ème siècle d'inspiration allemande, anglaise et alsacienne (un mélange de Hamelin, Colmar en Alsace et la ville d'Ebenezer Scrooge from A Christmas Carol = D)
- si vous avez le temps et que vous aimez l'histoire de Casse-Noisette, vous devez regarder le Nussknacker und Mausekönig (2015) ! Génial film parfait pour Noël (qui m'a beaucoup inspiré pour cette histoire ... Tant de possibilité de fanfictions entre Mausekönig et Marie =D)