Bonjour à tous ! Même si les stats de Fanfiction sont mort et affichent 0, je suis sûre que vous êtes tous présent pour lire. J'essaye de me donner à fond pour que cette histoire soit cohérente dans l'univers de One Piece et auprès des personnages. Bonne lecture à tous et je serai ravi d'avoir des reviews :)
Lucey et Zoro étaient repassés chez Zumiyo-san avec un peu de nourriture pour les remercier de son hospitalité. La Révolutionnaire n'avait pas voulu parler de ses découvertes pour ne pas les inquiéter, elle était restée flou. Au préalable, elle avait dit à Zoro qu'elle retournerait chercher dans la prison et elle lui avait demandé d'essayer de trouver des informations dans la ville. Ce qui arrangeait l'épéiste car il voulait profiter d'être sur l'île des fleurs et plantes pour ramener des herbes médicinales à Chopper. Il était donc de nouveau en ville avec Chichi, le petit garçon c'était proposé de le guider et Lucey lui avait prêter de nouveau de l'argent.
Il allait finir par avoir deux dettes impossibles à rembourser…
« Grand frère Zoro, il y a un apothicaire ici. Il devrait y avoir plein de plantes et de médicaments. »
Zoro acquiesce en silence et suit Chichi, devant la boutique, la file d'attente s'étend sur près de deux cents mètres. Quelques personnes de la ville, propre, bien habillés et aussi des agriculteurs, des paysans, plus pauvres et fatigués.
« Pourquoi il y a autant de monde ?
-Peut-être qu'il a de l'élixir d'Edelweiss… ou juste une nouvelle livraison de plante. »
Chichi attrape la main de Zoro et l'emmène à la fin de la file d'attente. L'épéiste soupire d'ennui, il y en avait pour au moins trois ou quatre heures d'attente. Au moins ça allait lui laisser le temps de méditer même s'il aurait préféré dormir un peu. Il était réveillé depuis presque vingt-quatre heures et sa situation est la suivante : Il se retrouve à aider une Révolutionnaire sur l'île de Hana no kuni sans aucune idée d'où se trouve son équipage et pendant qu'il fait la queue pour acheter des plantes, il fait la nounou pour un enfant.
Il se pince l'arête du nez, EggHead est vraiment frais dans sa tête, Vegapunk, la bataille avec les Séraphins, l'amiral Kizaru, le Gear 5 de Luffy et l'arrivée de Saturne. Le corps de Zoro s'emballe d'un coup alors que des images sanglantes apparaissent dans sa tête. Un tueur, une victime, une lame, un assassinat et lui impuissant. De quoi Zoro doit se souvenir ? Pourquoi il lui manque un moment de sa vie ? Il sent ses oreilles bourdonner, son corps s'échauffer, la chair de poule apparaît sur sa peau et une goutte de sueur froide coule le long de son dos. Pourquoi il a cette espèce de vision dans sa tête ? Et ce sentiment d'impuissance, il est tellement intense qu'il en ressent de la douleur physique. Il est tiré de sa transe par Enma qui, mécontent que son maitre se laisse submerger par des émotions négatives lui aspire brusquement une dose de Haki de l'armement. Zoro gaspe de surprise en ouvrant l'œil. Il sent une petite main sur son flan et baisse la tête pour voir les yeux inquiets de Chichi.
« Tu vas bien grand frère ? Tu tremblais … et quand je te secouais tu répondais pas…
-Tout vas bien.
-Tu as besoin de dormir ? On peut revenir plus tard tu sais…
-Non c'est bon. Ça avance ?
-Oui un peu mais c'est long je m'ennuie… Tu veux jouer à un jeu ?
-À quoi ? »
Chichi sort un origami de sa poche, les pliures du papier révèlent une couleur avec un petit mot écris en dessous.
« Ce sont des thèmes, quand tu tires une couleur, tu poses une question sur le thème. Par exemple, orange c'est animaux, je te demande ton animal préféré. Et c'est chacun son tour.
-D'accord.
-Tire une couleur ! Demande-t-il en tendant son origami pour que Zoro prenne un pliage au hasard qui révèle le bleu. Oh bleu ! C'est préférence. Quelle est la pire nourriture que tu as mangée ?
-Celle du cuisinier de mon équipage.
-Pourquoi il est cuisinier alors ?
-Parce que mon capitaine aime ses sourcils en vrille. »
Chichi cligne plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas tout et tire un papier à son tour. Un vert.
« C'est raconte-moi un souvenir. Mhhh. Quand mon père a été emmené à cause de … Commence Chichi en prenant une grande inspiration pour se donner du courage. Mon petit frère faisait que de pleurer. Alors pour lui prouver que je suis un homme et que je pouvais le protéger, j'ai mangé un ver de terre devant lui. C'était vraiment pas bon… mais j'ai pas bronché ! »
Chichi tire la langue de dégoût en se remémorant le gout du ver et de la terre. Il lève les yeux vers Zoro qui lui sourit alors il fronce les sourcils.
« Tu veux te moquer de moi c'est ça !
-Non. Au contraire.
-Huh ?
-C'était très courageux. »
Un vrai sourire de bonheur apparait pour la première fois sur le visage de Chichi depuis qu'il a rencontré Zoro. C'est vraiment gratifiant d'avoir un compliment sur le courage venant d'un homme aussi impressionnant que lui. Dans les yeux du garçon, Zoro est grand, imposant, fort et pirate dans l'équipage d'un empereur avec une rare prime supérieure au milliard. Il tend l'origami à Zoro qui pioche le rouge.
« C'est montre-moi. Je peux voir tes sabres ? Demande-t-il avec des étoiles plein les yeux faisant légèrement rire Zoro.
-Bien sûr, mais tu touches avec les yeux car tu peux vraiment te blesser.
-Promis ! »
Zoro pose un genou à terre pour être à la hauteur de Chichi, de ce fait ça lui permet de chuchoter pour éviter de se faire reconnaitre dans la foule. Même si certain arrive à savoir son identité avec son avis de recherche, d'autres ne font pas tout de suite le rapprochement. Seulement, le nom des sabres n'est pas anodin… Il pose sa main sur la garde de son sabre au fourreau rouge et le dégêne d'une dizaine de centimètres.
« Lui c'est Sandai Kitetsu. Il est maudit, quiconque le porte finit par perdre la vie mais il m'aime bien alors il m'obéit. Je l'utilise avec ma main gauche car c'est le sabre que j'utilise le plus et je suis gaucher.
-Alors tu ne laisses personne n'y toucher ?
-Personne ne touche à mes sabres en général.
-Même pas ton capitaine ?
-Oh il n'a pas besoin de sabre pour mettre une raclée tu sais ! Répond Zoro avec un sourire de bienveillance en pensant à Luffy.
-J'espère que tu vas le retrouver ! Je veux le rencontrer moi ! Je suis sûr qu'il est super grand, comme un géant et qu'il fait peur ! Peut-être qu'il a des cornes ! Ou peut-être que ses yeux font des flammes ! »
Une petite goute apparait sur la tempe de Zoro, il ne veut pas casser l'illusion que Chichi se fait de son capitaine. Plus petit que l'épéiste, visage plutôt normal, toujours en train de rire, de faire l'idiot avec son élasticité et pas terrifiant pour un sou – sauf quand il se bat bien sûr -. Chichi termine de rêvasser et pointe du doigt le sabre au fourreau violet.
« Tout à l'heure quand tu avais la tête ailleurs lui il m'a fait peur. Je sais pas pourquoi mais on aurait dit qu'il n'était pas content…
-C'est Enma. Il est … exigent on va dire. Répond Zoro en le dégênant à peine. C'est un sabre qui attend beaucoup de son manieur et s'il est déçu… disons qu'il te le fait savoir.
-C'est dangereux…
-Très peu de personne peuvent le porter… même moi j'essaye encore de le comprendre, de dialoguer avec lui.
-On peut parler avec un sabre ?
-Oui.
-Wow trop cool ! »
La fascination du garçon réchauffe un peu Zoro, son côté protecteur naturel n'est pas insensible à ce genre de réaction. Il rengaine Enma et passe son pouce sur sa garde, en une caresse presque affectueuse pour rassurer le sabre qu'il était toujours au contrôle de ses émotions et qu'il allait résoudre ce petit désagrément avec de longue séance de méditation pour renforcer son esprit et sa connexion avec ses lames.
« Et le dernier ?
-C'est un Katana que j'ai depuis que je suis enfant, son nom c'est le Wado Ishimonji. Répond Zoro en le sortant complètement pour que Chichi le voit.
-C'est lequel ton préféré ?
-Celui que tu regardes.
-Pourquoi ?
-Parce que c'était celui de ma meilleure amie… »
Chichi remarque le petit sourire nostalgique de Zoro et même à son jeune âge, il comprend rapidement que cette amie est partie depuis longtemps. Il regarde le katana retourner tranquillement dans son fourreau et se dit que c'était un beau souvenir en plus d'être une arme.
« Mon papa a hérité de son grand père un petit sabre forgé en granite marin et avec des pierres de jade sur la poignée. Il ne s'en sert pas mais c'est important pour lui. Il m'a expliqué que tant qu'il est sur toi ou sous ton toit il te protège.
-C'est un joli cadeau.
-Oui… j'aurais aimé que papa le porte le jour où il s'est fait emmener. Peut-être que les récoltes auraient été meilleures et il aurait pu payer l'impôt… »
Zoro reste silencieux mais pose une main affectueuse sur la tête du garçon. Il soupire de nouveau en remarquant que la queue n'a pas plus avancé que ça. Et Chichi lui propose de continuer le jeu ce qu'il accepte.
Lucey était allongée sur la plage en contrebas de la montagne, épuisée. Elle venait de faire une nouvelle sortie astrale dans la prison pour récupérer des nouvelles informations et ce qu'elle avait découvert faisait froid dans le dos et pouvait se faire soulever le monde. Son corps est vidé d'énergie, elle peut à peine le bouger et ses yeux lui piquent. Si elle fermait les yeux maintenant, elle sombrerait dans le sommeil sans problème. Elle essaye de rester concentrée en écoutant le bruit des vagues. Elle sait que ce n'est qu'une question de minutes avant que le contrecoup de sa technique se termine. Au but de plusieurs minutes, elle se redresse assise et regarde la ligne d'horizon au-delà de la mer. Qu'est-ce qu'elle a envie de se baigner dans cette eau salée à l'odeur d'iode si particulière. Seulement, en mangeant son fruit du démon la mère de ce monde lui avait tourné le dos. Un lourd prix à payer pour pouvoir profiter de ces pouvoirs. Elle ne pouvait que se contenter de l'eau douce. La jeune ferme les yeux, appréciant le bruit de l'océan, apaisant son esprit après ce qu'elle vient de découvrir. Cependant ce moment de tranquillité est ruiné par un bruit particulier qu'elle connait très bien.
L'escargophone dans sa sacoche sonne, elle le prend et en attrape un deuxième, blanc pour éviter d'être écouté par la marine. Elle reconnait qui l'appelle en voyant la cicatrice apparaitre autour de l'œil de l'animal. Lucey soupire d'agacement, une part d'elle ne veut pas décrocher mais l'autre part, plus rationnelle, rattachée à son devoir de Révolutionnaire lui dit de le faire. Elle finit par écouter cette deuxième voix.
« Qu'est-ce qu'il y a Sabo ?
-Lucey ! J'ai cru que tu n'allais pas décrocher comme d'habitude. Où es-tu ?
-Je n'ai pas bougé, je suis sur Hana no kuni et j'enquête toujours.
-Depuis la sortie du journal d'hier sur l'équipage de mon petit frère, le Nouveau monde est sens dessus-dessous… »
La main de Lucey se referme durement sur le sable et la frustration serre son estomac. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû décrocher, elle est déjà énervée.
« Tu as d'un côté la Marine qui est en alerte et qui traque comme des prédateurs les Chapeaux de Paille. Certains pirates y voient une opportunité de prendre la place d'empereur et d'autre y voient un affront. Beaucoup de citoyens de pays différents pensent que si des empereurs peuvent tomber alors qu'ils se dressent contre le Gouvernement cela prouve qu'il n'y a pas d'espoir. En bref c'est la panique.
-En même temps le but de cet article était de mettre du feu au poudre…
-Ouais … il faut que tu fasses gaffe à toi si tu es toujours en compagnie de Roronoa, s'il y a bien une personne que la Marine cherche c'est lui au vu de sa mise à prix.
-Ne t'inquiète pas pour moi.
-Ben si justement ! Dit-il avec un petit rire. Dragon veut que je vienne vous chercher pour vous cacher.
-Je n'ai ni besoin de toi ni de Dragon pour me cacher de la Marine ! Je m'en sors très bien toute seule jusqu'à maintenant, ne venez-pas me causer des problèmes ! »
La colère se lit sur le visage de Lucey, une veine apparait sur sa tempe alors qu'elle sert poings et dents. Elle avait craché ses dernières paroles, au point que Sabo reste silencieux pendant une minute. La jeune femme cache sa tête dans sa main, cette situation la fatigue au plus haut point. Mais la voix plus douce, bienveillante de Sabo transforme sa rage en culpabilité, ce n'est plus le Révolutionnaire qui lui parle.
« Lucey… depuis un an tu m'évites et tu fais de plus en plus cavalier seul. Qu'est-ce que j'ai fait… ?
-Tu n'as rien fais… ce n'est pas ta faute.
-Alors parle-moi, on était ami avant.
-Sabo… Commence-t-elle, la voix tremblante. Tu es toujours mon ami et… je te dirai ce qu'il se passe juste…
-Pas maintenant ?
-Mhh… »
La jeune femme essuie ses yeux avant que les larmes ne débordent. Elle a conscience que ce n'est pas juste pour Sabo mais elle n'arrive pas à faire la part des choses pour le moment. Elle dirige sa colère sur la mauvaise personne. Sabo finit par reparler à travers l'escargophone en changeant de sujet ce qui calme Lucey.
« Au fait, on a trouvé un autre Chapeau de paille. À trois jours de navigation de Hana no kuni à l'heure à laquelle je te parle.
-Qui ?
-Une grosse prime ahah ! Sanji Vinsmoke.
-Il est en danger ?
-Je ne suis pas sûr pour être honnête. Je lui ai transmis un Eternal pose de ton île.
-Tu n'es pas sûr ? Qu'est-ce que tu sais ?
-Il est avec Reiju Vinsmoke et elle c'est un Germa, un vrai, sous les ordres de Judge.
-Je vois. Je sais qu'ils arrivent dans trois jours, je vais prévenir Zoro et on avisera si c'est un piège. Des pistes pour les autres Chapeaux de paille ou Luffy ?
-Non aucune…
-Je ne pense pas que Kuma les a envoyés très loin même si c'était précipité… Tiens moi au courant et si Dragon veut m'appeler, dis-lui d'appeler la Marine si j'y suis.
-Euh… okay… ? »
Lucey raccroche en soupirant. Elle sait que ce n'est pas malin de sa part mais pour le moment elle n'arrive pas du tout à être raisonnable. Ni avec Dragon, ni avec Sabo. Elle se calmera un jour, prendra du recul et analysera la situation avec plus de légèreté et de bienveillance. Mais pour le moment c'est impossible. C'est encore trop frais…
Zoro soupire de soulagement en voyant qu'il arrive enfin à la porte de la boutique. Quatre heures qu'il attends avec Chichi, il en avait des crampes. Après avoir joué à son jeu de question, Chichi avait fini par s'asseoir par terre, ses pieds étant trop douloureux et Zoro en avait profité pour méditer. Là il n'avait plus qu'à attendre que les clients dans la boutique fassent leurs achats et ça serait son tour. Il regarde autour de lui et voit plusieurs flacons, herbes, plantes et tout genre de médicament. L'épéiste se rend compte qu'il n'y connait rien mais il ne peut pas se tromper s'il prend un peu de tout. Son tour arrive enfin et c'est gêné qu'il s'adresse à l'apothicaire.
« Bonjour, je viens acheter ce qui pourrait être intéressant pour mon camarade médecin. Je veux bien un ensemble de plantes, fleurs, médicaments ou je ne sais quoi qui peut être utile en médecine.
-Oui tout de suite ! Je vais…
-Saint Néron arrive par ici ! »
Un sentiment de panique envahit la boutique. La plupart des gens commencent à gigoter dans tous les sens, ne sachant pas où se mettre. Certains ajustent leurs vêtements, d'autre préfèrent s'enfuir. Chichi court à la porte de la boutique et voit en effet que le Dragon Céleste se dirige vers la boutique de l'apothicaire. Il ne faut pas qu'il voit Zoro car sinon une alerte allait être donné et ça finirait très mal. L'autorité de l'île finirait par savoir que sa mère l'a aidé et elle aussi irait en prison. Le cœur du petit garçon s'emballe et ses yeux s'embuent de larmes, il ne sait pas quoi faire.
« Roronoa-san cachez-vous vite ! L'arrière-boutique ! Il ne faut pas qu'on vous voit ! Déclare soudainement l'apothicaire avec hâte.
-Quoi ?
-Cachez-vous ! Les autorités ne doivent pas savoir que vous êtes là ! Répond un autre homme.
-Je vous en prie cachez-vous ! Supplie une autre femme. »
Zoro réalise enfin à quel point les habitants de cette île et même ceux de la ville vivent un enfer. Les messages d'appel à l'aide, les supplications de Zumiyo et là les citoyens qui cherchent à le cacher… L'oppression de ce pays est bien pire que la première suspicion qu'on peut avoir. Son visage devient sérieux, il attrape Chichi sous le bras et passe de l'autre côté du comptoir pour aller dans l'arrière-boutique. L'apothicaire tire le rideau au moment même où Saint Néron rentre dans la boutique, accompagné de plusieurs soldats de la marine, sous des exclamations exagérées.
« Applaudissez plus fort humains ! »
Le Dragon Céleste, dans toute sa prétention, porte des vêtements excessivement extravagants, aux couleurs criardes et aux motifs exagérés. Son allure est celle d'un paon prétentieux, avec des accessoires exubérants et des ornements tape-à-l'œil. Sa stature, déjà naturellement élancée, est accentuée par des talons surélevés qui le font tituber avec une démarche raide et peu naturelle.
Son visage, habituellement figé dans une expression hautaine, est encadré par des coiffures farfelues et des accessoires capillaires excentriques. Le plus distinctif est la couronne de lauriers en or. Son symbole, qu'il a fait imprimer sur les vêtements de ses subordonner. Il porte des lunettes aux montures extravagantes, bien qu'il n'en ait pas besoin, affirmant ainsi sa supposée supériorité intellectuelle. Le tout sous une bulle de verre pour ne pas respirer le même air que les autres personnes présentent.
Malgré son désir de paraître noble, chaque geste de Néron trahit son manque de grâce et de dignité. Sa façon de se comporter, altière et arrogante, est marquée par des gestes théâtraux maladroits et des rires artificiels, rendant sa présence à la fois ridicule et pathétique. Son attitude condescendante est manifeste dans sa façon de se tenir, comme s'il regardait toujours les autres de haut, littéralement et métaphoriquement.
En somme, malgré ses tentatives pour afficher un air noble, le Dragon Céleste semble plus comique et pitoyable que véritablement imposant. Ses efforts pour se montrer supérieur ne font que souligner sa nature dérisoire et son arrogance démesurée.
« Mais c'est quoi ce seigneur arc-en ciel ?
-Chuuuut grand frère ! Panique Chichi. »
Zoro regarde entre deux planches de mur, il grimace de dégoût en découvrant l'allure du Dragon Céleste. Une fois de plus, la noblesse ne peut pas être détruit par le ridicule.
« Donnes-moi toute ta livraison d'Edelweiss séchées et d'élixir que tu as reçu ce matin, ainsi que tout ton stock de plantes médicinales !
-Bien mon seigneur… Murmure l'apothicaire alors qu'il voit les citoyens sombrer dans le désespoir. »
Il passe le rideau et fait mine de faire comme si le second des Chapeaux de Paille n'était pas dans son arrière-boutique. Il ouvre une caisse en bois et retire une vingtaine de flacons pour les cacher sous une planche de son sol. Zoro devine que c'est de l'élixir d'Edelweiss. Le marchant dépose un ensemble de petite boites et sacs dans la caisse ainsi que plusieurs bouteilles et flacons. Il soulève la caisse qui semble un peu lourd et retourne à l'avant de la boutique.
« Voilà seigneur Néron. Avez-vous besoin d'une liste ?
-Evidemment, je ne vais pas le faire moi-même, c'est ton boulot idiot.
-Oui… veuillez m'excuser… »
L'apothicaire prend une feuille et commence à lister le contenu de la caisse. Néron provoque un peu plus en prenant une fleur d'Edelweiss dans un sachet pour la sentir. L'impuissance se lit dans les yeux des gens autour de lui, certain étaient bien entendu venu chercher de l'élixir pour soigner des proches à eux, contaminés par l'épidémie. D'autres avaient besoin de certaines herbes, chères et rares… qui pouvaient soigner des maladies particulières. Zoro est bien concentré sur son Haki de l'observation pour lire ce qu'il se passe dans la tête de ce Néron, mais à part de la malfaisance il ne voit pas grand-chose. Il voit une femme s'approcher en tremblant de Néron et tombe à genoux devant lui, la tête contre le bois et commence à supplier :
« Puis-je acheter une fleur d'Edelweiss ? Je suis prête à payer le double ou devenir votre esclave s'il le faut… »
Néron grimace de dégout face à cette femme, il claque sa langue sur son palais avant de sourire sadiquement et de donner un coup de pied sur son épaule ce qui la fait tomber sur le côté. Elle cri à la fois de surprise et de douleur avant de se tenir l'épaule. En voyant ça, la colère monte en Zoro, sa main se pose par réflexe sur un de ses sabres mais Chichi se jette sur son bras pour l'empêcher de faire quoi que ce soit. Néron donne plusieurs coups de pieds sur la tête de la femme en rigolant alors qu'elle essaye de se protéger avec ses bras. Ses cris glacent le sang de tout le monde mais personne n'ose rien faire. La main de Zoro blanchit sur la garde de Kitetsu et Chichi enfouit sa tête dans son t-shirt au niveau de sa poitrine, les yeux larmoyants, le suppliant en silence de ne rien faire. L'épéiste sert les dents, le démon en lui est en train de se réveiller.
« Quelle femme pitoyable… Ah le bas peuple est aussi dégoutant que des vers de terre… »
La femme relève le visage, des filets de sang coulent de son nez et ses arcades sourcilières, le liquide rouge se mêle à ses larmes, déformant son visage. L'atmosphère est pesante, tout le monde retient son souffle, personne n'ose faire le moindre mouvement. Même l'apothicaire a arrêté d'écrire son inventaire, choqué de voir cette pauvre femme au sol, la respiration courte. Néron se penche en avant et utilise la cane d'un vieillard pour relever le menton de la femme afin de la regarder.
« Finalement tu es plutôt jolie. Je peux te prendre en esclave dans mon palais… tu pourrais faire plaisir à mes invités avec ce charmant visage !
-O-oui… Répond-elle en glapissant, les yeux grands ouvert en comprenant ce que cela veut dire.
-Si tu veux une Edelweiss, tu vas faire ça n'est-ce pas ?
-B-bien sûr m-mon sei… mon seigneur…
-Alors c'est d'accord ! Prends une Edelweiss et suis-moi ! »
La tension devenait de plus en plus lourde. Le rire de Néron contraste avec la triste réalité de la scène. La pitié et la rage se lisent sur certain visage. Quelques femmes se retiennent de pleurer, une main sur la bouche, compatissant à propos du nouveau statut de cette pauvre femme. Dans l'arrière-boutique, Chichi a même du mal à respirer, l'aura de Zoro l'étouffe mais il continu de s'accrocher de toutes ses forces à son t-shirt.
« S'il te plait Grand frère Zoro… s'il te plait… »
Les deux mains désormais posées sur Kitetsu et Enma tremblent, la soif de trancher s'empare de plus en plus de lui. Ce qu'il vient de faire à cette femme et ce qu'il compte lui faire… Rester sans agir est en train de le rendre fou. Il sait que si Luffy avait été là, il aurait déjà défiguré le Dragon Céleste, sans aucune hésitation. Mais Zoro connait les enjeux… il n'est pas sourd aux supplications de Chichi, il a conscience que s'il fait quoi que ce soit le garçon serait en danger, tout comme le reste de l'île, la marine allait débarquer avec un amiral et ça serait plus compliquer de retrouver le reste de son équipage. Mais bon sang, comme il voulait faire taire ce rire.
« Et toi le cueilleur d'herbe, cette liste ?
-Tout de suite monseigneur, j'ai presque fini…
-Dépêche-toi de ramasser cette femme toi ! Dit-il à un de ses soldats qui l'accompagne.
-Tout de suite ! »
Le soldat de la marine s'approche de la femme toujours au sol et l'attrape doucement par le bras pour la relever. Il n'a pas l'air heureux de l'embarquer mais contre les nobles mondiaux, à part obéir, il n'y avait rien à faire. L'apothicaire finit par tendre le papier à Néron qui, se tourne vers les autres soldats et d'un mouvement de la tête ordonne de prendre la caisse et le papier. La femme toujours en larmes tend l'Edelweiss au vieillard qui possédait la canne et ce dernier lui fait comprendre du regard qu'il allait s'en charger. Puis sans un mot Néron quitte la boutique avec les soldats et la pauvre femme. Une fois assez loin, tout le monde reprend son souffle. Certain se prennent la tête entre les mains, d'autres tombent à genoux. L'apothicaire respire profondément avant d'ouvrir le rideau et Zoro sort de sa cachette, portant Chichi d'un bras contre lui, l'autre main toujours sur ses sabres. Son regard est dur, la colère n'étant toujours pas passée. Le propriétaire se tourne vers lui et murmure :
« Aidez-nous … je vous en prie…
-Ouais. Répond Zoro sans aucune hésitation. »
La nuit tombe sur Hana no Kuni. Zoro aide Zumiyo à laver la vaisselle alors que Chichi et Yori dorment déjà dans la chambre à côté. Depuis qu'il est rentré, il n'a pas vraiment parler, juste quelques mots courts en réponse à des questions banales. Zumiyo n'a pas insisté, Chichi lui avait tout raconté et à son tour elle s'était sentit impuissante. Depuis que Néron était au pouvoir de cette île, cette situation à la boutique n'était pas un cas isolé. Lucey n'était toujours pas rentrée alors Zumiyo lui avait gardé une part de diner qu'elle avait laissé sur la table. Une fois la vaisselle termine, elle salue Zoro et part rejoindre ses enfants dans la chambre avant de fermer la porte. L'épéiste a le regard dans le vide, il n'aurait jamais imaginé que le monde soit si injuste en quittant East blue.
Il sort de la maison et s'assoit sous un arbre proche du champ. Le silence de la nuit l'apaise, la petite brise lui fait du bien et les quelques bruits d'insecte le réconforte. Il laisse son dos rencontrer l'écorce du tronc et regarde le ciel pour apprécier les constellations. Tout ce tableau reste néanmoins un maigre réconfort face à cette journée lourde en émotion. Au bout de plusieurs minutes, il sent une présence venir s'asseoir à côté de lui et il n'a pas besoin du Haki pour reconnaitre Lucey. Il arrive déjà à reconnaitre l'aura calme et si particulière de la jeune femme. Au début ils ne se disent rien, ils sont tous les deux fatigués et on besoin de temps pour avaler leur journée alors la compagnie de l'autre les soulage mutuellement. Ils restent comme cela à regarder les étoiles un petit moment et Zoro est le premier à briser le silence.
« J'ai vu Néron.
-…
-Il est venu prendre toutes les Edelweiss et un tas d'autres médicaments. Enchaine-t-il alors que Lucey reste silencieuse, l'écoutant simplement. Il a battu une femme qui avait besoin d'une fleur devant tout le monde avant de l'embarquer en tant qu'esclave…
-Je vois…
-Dire qu'avant de rencontrer Luffy je chassais des pirates pour de l'argent. Plus le temps passe et plus je réalise que j'ai de la chance de l'avoir rencontré. »
Il marque une pause avant de reprendre, toujours en regardant les constellations.
« Luffy l'aurait cogné sans hésiter, peu-importe si la marine avait débarqué ensuite. Je me suis retenu car Chichi me l'a demandé et parce que je dois retrouver les autres. Mais sans ces deux excuses, je l'aurais déjà envoyé en enfer.
-C'est pour ça que nous, les Révolutionnaires on existe. Pour faire tomber ce genre de personne et rendre la liberté aux gens.
-Ouais. C'est quand même dingue, j'ai l'une des primes les plus élevées au monde et je suis plus libre que n'importe qui ici…
-Je sais… »
Zoro soupire une nouvelle fois et ferme l'œil, il passe ses bras derrière sa tête pour avoir un appuie plus confortable que le tronc d'arbre. Lucey passe une main sur sa nuque pour dénouer un nœud, elle gémit de bien être quand elle y arrive enfin.
« Et toi alors ? Tu as découvert quoi de plus ?
-Et bien j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
-Dis-moi la mauvaise en premier comme ça j'irai me coucher avec un peu de positif.
-J'ai pu espionner une conversation entre Commode et d'autres personnes avec qui il parlait à travers un escargophone. La sélection, l'impôt, les gens en prison, tout ça ne permet qu'une chose : divertir d'autre Dragon Célestes par le biais de pari.
-Des pari ?
-Oui, ils sont emmenés sur une autre île, lâché dans une arène et les pari sont sur qui survivra le plus longtemps. La plupart sont juste des agriculteurs mais… il y aussi des prisonniers pirates, des hommes-poissons, des soldats de la marine, autrement dit les gens qui ont été arrêté ou sélectionné de cette île n'ont aucune chance de survivre. Zoro j'ai… j'ai vu Raru et Mylar être emmené là-bas … »
Zoro garde les yeux fermés, il ne sait jamais quoi dire face à une telle injustice, il n'est pas le plus doué avec les mots. Alors plutôt que de dire une bêtise ou d'empirer la situation, il préfère ne rien dire. À la place, il décide de remplir sa part du marché avec Lucey en offrant son aide.
« C'est quoi ton plan ?
-Demain on va infiltrer le palais de Néron, il doit y avoir un Eternal Pose de cette île en question, je dois avoir le plus d'information possible pour les envoyer aux Révolutionnaires et ensuite je prendrai un bateau pour y aller aussi.
-Tu veux prendre le bateau seule ?
-Oui. Tu peux me rejoindre après mais il vaut mieux que tu restes ici encore trois jours.
-Pourquoi ?
-C'est la bonne nouvelle ! On a trouvé un de tes camarades, il arrive dans trois jours !
-Qui ? Demande-t-il en se redressant d'un coup, le cœur battant plus vite.
-Sanji.
-MAIS CE N'EST PAS UNE BONNE NOUVELLE ! »
Lucey ouvre les yeux en grand face à l'agacement de Zoro et elle finit par éclater de rire. Elle n'a même pas besoin d'utiliser ses pouvoirs pour comprendre le type de relation entre les deux hommes. Plus elle écoute et passe du temps avec Zoro et plus elle se dit qu'il doit s'en passer sur le bateau des Chapeaux de Pailles.
Après être restés un peu dehors, appréciant l'air calme et frais de la nuit, les deux alliés étaient rentrés chez Zumiyo pour se reposer. Zoro avait offert à Lucey de dormir en premier, il avait remarqué que la jeune femme était épuisée de l'utilisation de ses pouvoirs. Il avait eu besoin de méditer un moment avant de finir par s'adosser contre le mur, non loin de Lucey avant de fermer les yeux et de s'endormir à son tour. Mais son sommeil n'allait pas être réparateur.
Zoro cauchemarde, il se voit dans un lieu obscur et difficile à identifier. Cette même scène macabre qui est apparu durant l'après-midi se déroule sous ses yeux, mais ni le tueur ni la victime ne sont reconnaissables, tout est flou, confus, rendant l'atmosphère encore plus anxiogène. Une lame luisante est brandie dans la pénombre par le mystérieux assassin, et malgré les efforts désespérés de Zoro pour intervenir, son corps refuse de répondre. Il crie pour tenter d'arrêter l'inévitable, mais aucun son ne franchit ses lèvres, emprisonné dans un silence insupportable.
« Tu es trop faible pour le sauver. Regarde-le mourir. »
La lame glisse brutalement contre la gorge de la victime et le sang gicle partout avant que la personne ne s'effondre. Zoro hurle de nouveau et lutte pour courir vers le tueur mais quelque chose le tient pour l'empêcher d'avancer. De nouveau la voix glaciale résonne dans sa tête, lui coupant tout envie de lutte.
« Il est mort et tu ne peux pas le sauver. Tu. Es. Faible. »
Zoro ouvre les yeux d'un coup, il ne réalise même pas que ses deux mains sont serrées sur Enma et Kitetsu. Il est en nage et son cœur bat à la chamade. Sa bouche est sèche et il déglutit difficilement. Le sentiment d'impuissance est toujours omniprésent. Il sert des dents et se lève, quittant la maison. À peine dehors, il commence à courir, il accélère immédiatement, se mettant presque en surrégime. Très vite, il manque de souffle mais il ne s'arrête pas. Il arrive en forêt et coupe un arbre avec son sabre, il attrape le tronc et commence à le soulever au-dessus de sa tête, répétant plusieurs séries.
Ses poumons commencent à bruler, sa côte cassée lui fait mal, son cœur bat vite mais peu-importe. Il a besoin d'extérioriser cette émotion et pour ça, rien de mieux que de travailler son corps pour le rendre plus fort. Il est concentré sur ses muscles et sur sa respiration bien que difficile, il compte chaque fois qu'il soulève le tronc ce qui vide son esprit de ce cauchemar. La sueur apparait sur son visage, quelques goutes partent de ses tempes, glissent sur ses joues et menton et tombent au sol. Très vite, tout son corps se recouvre de transpiration. Et finalement au bout de deux heures, il laisse tomber l'arbre et se penche en avant, la respiration courte. Sa gorge est en feu et il pose une main sur son flanc, sentant sa côte lui faire mal.
Une présence arrive derrière lui, elle ne cherche pas du tout à se faire discrète et Zoro la reconnait sans difficulté. L'épéiste sent une serviette se poser sur ses épaules et une bouteille d'eau fraiche être déposée dans sa main. Il n'hésite pas et boit une grande gorgée avant de s'en vider un peu sur la nuque. Lucey s'assoit sous un arbre et attend qu'il termine de reprendre sa respiration.
« Ça va mieux ?
-Ouais… »
Zoro s'essuie le visage et la nuque avec la serviette et s'assoit à côté de sa camarade.
« Tu veux en parler ?
-Non.
-Laisse moi regarder ta côte et aussi tu saignes de nouveau à l'épaule.
-Ok. »
Lucey enlève le bandage sur l'épaule droite de Zoro et prend une compresse dans sa sacoche pour éponger la blessure qui s'est rouverte. Elle remet de la crème et refait un bandage. Elle passe ensuite ses doigts au niveau de ses côtes jusqu'à ce que Zoro sursaute en gémissant.
« Je vais voir pour te trouver de la glace en rentrant chez Zumiyo-san. Je ne peux rien faire de plus à part de donner un anti-douleur mais… soulever cet arbre ne va pas t'aider à guérir.
-Je m'en fous, c'est rien du tout, il faut que je retrouve les autres.
-Je sais. »
La jeune femme vérifie tout de même les autres blessures de Zoro avant de lui laisser un peu d'espace. Avec le pouvoir de son fruit, elle remarque le tourment en lui, elle se demande ce qui peut polluer son esprit mais elle n'insiste pas vu qu'il a dit qu'il ne voulait pas en parler. Seulement, elle réalise que son corps est très tendu, malgré la séance de musculation, Zoro est à cran. Avec un sourire, elle pose ses deux index sur chacune des joues de l'épéiste et le nargue un peu :
« Beaucoup muscles et pas beaucoup neurones !
-MAIS FERME LA ! »
Elle recule en rigolant pour éviter un coup de poing. Tellement facile de l'énerver vu qu'il n'a aucun second degré. Cependant, en quelques secondes Zoro sent tous les muscles de son visage se détendre, sa circulation sanguine s'améliorer et même son haki se réguler. Il fixe Lucey, plus que surpris.
« Qu'est-ce que tu viens de faire ?
-Utiliser une de mes techniques, Senshi Senshi no energy points.
-Huh ?
-Tu veux que je te montre ?
-Mhh. »
Lucey sourit et revient s'assoir en lotus face à Zoro, elle tend sa main gauche, paume vers le ciel.
« Donne-moi ton bras. Demande-t-elle et il lui tend son bras à l'épaule que Lucey vient de resoigner. Le corps possède plusieurs méridiens d'énergie et mon instinct me dit que tu es familier avec ce sujet.
-Oui. Tu en as sept principaux, tes sept chakras et après des plus petits à travers ton corps pour faire circuler ton énergie.
-C'est ça. Je peux voir où ils sont exactement, comment l'énergie passe à travers eux et ce qu'elle alimente. Donc si j'utilise le Senshi Senshi no energy point sur celui-là… Dit-elle en pressant son pouce à un endroit particulier sur l'épaule de Zoro. Je décide de modifier la circulation de l'énergie. »
Zoro se laisse faire et patiente en silence. Au bout de quelques minutes, tout comme avec son visage, il sent les muscles de son épaule, de la base de sa nuque et du haut de son bras se détendre. Etant lui-même à l'écoute des énergies de son corps, même s'il ne les voit pas, il ressent que le haut de son bras est dans une meilleure forme. Il lève les yeux vers Lucey qui lui sourit.
« Avec mon fruit de l'esprit, je t'ai dit que je pouvais voir l'âme des gens, la santé de cette âme et l'énergie associée. En fait notre âme, nos pensées, nos émotions, notre énergie, tout ça est un ensemble de fréquence vibratoire. Le fait de voir ce genre de fréquence m'a permis de développer une forme particulière du Haki de l'observation.
-De quel genre ? Demande-t-il, intéressé.
-Normalement avec le haki on peut prédire les prochains mouvements ou déterminer la puissance des adversaires et les émotions des gens. Moi j'arrive à voir où la personne met son énergie dans son corps pour son attaque, si elle compte être directe ou bluffer et en fonction de comment je riposte la quantité de dégât que je vais prendre. Il m'est arrivé de volontairement encaisser une attaque car si j'esquivais, la prochaine m'aurait tué.
-Tu arrives à ressentir tout ça juste en te connectant aux énergies ?
-Oui. C'est assez épuisant la plupart du temps, même sans être en combat. Par exemple le nombre de fréquence vibratoire négative généré par les émotions des prisonniers dans la montagne me fatigue énormément…
-Je vois. Un contre coup d'un gros pouvoir. Et cette technique, tu l'utilise aussi en combat ?
-Oui, je te montre. Sers le poing comme si tu tenais ton sabre et visualise que tu vas m'attaquer avec. »
Zoro s'amuse à réaliser l'exercice. Il sert son poing droit, celui dont le bras est toujours tenu par Lucey. Il la regarde dans les yeux et visualise qu'il tient Enma et fend l'air de sa lame démoniaque pour trancher la tête de la jeune femme. À ce moment-là, Lucey perçoit l'attaque de Zoro bien que fictive et presse son pouce à un point précis sur l'intérieur de son poignet. Là, Zoro sent sa main s'ouvrir contre sa volonté et si tout avait été réel alors Enma lui aurait échappé et il aurait continué son attaque sans son sabre ce qui aurait permis à Lucey de contre-attaquer. La surprise se lit sur le visage de l'épéiste qui réalise à ce moment précis à quel point Lucey serait un adversaire redoutable si elle avait été son ennemi. Il mesure enfin la puissance de la femme en face de lui.
« Ton fruit du démon n'est pas une fraude…
-Et tu n'as pas tout vu. Mais il est aussi très… lourd à porter parfois.
-Comment tu t'es retrouvée à le manger ? »
Un voile de tristesse passe dans les yeux noirs de Lucey, ce qui n'échappe pas à Zoro. Elle déglutit difficilement, le souvenir semble douloureux pour elle, toutefois elle finit par sourire.
« J'avais quatre ans et j'avais très faim, mon frère et moi on était dans une mauvaise situation. On n'avait pas mangé de la journée, vu qu'on a fui et il a voulu me donner un morceau de fruit qu'il avait dans son sac et le hasard a voulu que ce soit le Senshi senshi no mi.
-Du hasard hein… Je fini par croire que des fruits cherchent à se faire manger par certaine personne. D'après Vegapunk, ils ont des volontés propres.
-J'aurais aimé ne pas le manger… Car après je n'ai plus jamais revu mon frère.
-Je vois… »
Lucey soupire en regardant le ciel. Son fruit était le résultat de sa puissance mais aussi de son malheur. Après l'avoir mangé, trop de mauvaises choses lui était arrivé et même si aujourd'hui, elle pouvait faire ce qu'elle faisait en tant que Révolutionnaire grâce à son fruit, le prix à payer n'en valait pas la peine. Mais elle ne peut pas changer le passer, elle se débat tous les jours pour l'accepter et essaye à la place d'être maitre de son présent. Elle se relève et s'étire avant de bailler en regardant Zoro.
« Si toi tu es en forme, moi j'ai besoin de retourner dormir. Alors suis-moi sinon tu ne vas jamais retrouver la maison.
-Je vais sérieusement finir par te tuer… »
