Grinhilda au cuisine, Regina au dressage de la table, Zelena à la vaisselle. Tandis que Thyllis, et moi dansions sur une playlist de variété, qu'elle nous avait préparée.

J'appris que c'est comme cela que se déroulaient leurs vacances. Manger, baignade et danse.

Finalement, le bonheur est à portée de main. Je partageais les mêmes valeurs de vacances.

« Oh, I hope you're happy

But not like how you were with me

I'm selfish, I know, I can't let

You go

So find someone great, but don't find no one better

I hope you're happy, but don't be happier »

Chantait Zelena, tout en remuant cette sauce qui sentait divinement bon. Une odeur embaumant la salle à manger.

Je retrouvais en elle, une grâce que possédait Regina. Les deux aînées étaient bien différentes des benjamines, qui dansaient comme des furies.

Grinhilda reprit.

« Remember when I believed you meant it when you said it first to me ?

And now I'm pickin' her apart »

Thyllis vint tout près de moi, et me prit par la taille. Mimant entre elle et moi un slow romantique, envahie d'une tourmente et d'une histoire. Elle vivait diablement ses paroles. Avait-elle vécu une rupture amoureuse récemment ?

Valsant tout autour de la table qui avait été dressée par ma douce Regina. Je la remarqua, appuyée contre le chambranle de la porte, tout sourire.

Chantant elle aussi les paroles de cette chanson, qui reste marquée à jamais dans ma mémoire.

« But she's beautiful, she looks kind

She probably gives you butterflies

I hope you're happy

But not like how you were with me »

J'avais vécu un moment hors du temps. Je ne me sentais pas mise à l'écart. J'avais cette sensation d'appartenance.

Vous savez, c'est un besoin humain de vouloir être apprécié et accepté de ses paires. Cela fait partie du besoin de sociabilisation de tout individu. On en a besoin.

« Tu dors ? »

« Emma, tu devrais dormir. »

« Je sais. Mais je suis encore toute excitée. C'était une très bonne soirée. J'apprécie beaucoup tes sœurs. Vous êtes incroyable. »

« Je te rassure, elles ne sont pas toutes comme ça. »

« Ca aurait été bien trop beau, n'est-ce pas ? »

« Ne t'inquiète pas. Je t'aime. Et tu es une femme extraordinaire. »

« Je t'aime Regina. »

« Je t'aime aussi Emma. »

Le lendemain, je fus réveillé par des cris provenant du jardin.

M'étant réveillé en sursaut, je constatai rapidement l'absence de Regina à mes côtés.

Je regardais le réveil.

"10h45"

Quoi !

Mais je dormais si bien !

Regina aurait dû me réveiller. Je venais de rater le petit déjeuner.

Je m'habillai en quatrième vitesse. Et descendu.

Avançant doucement pour évaluer ce qui se passait. Je ne voulais pas surgir de nulle part et être de trop durant des retrouvailles.

Les jumelles Rozenn et Leria venaient d'arriver.

Regina m'étant repéré rapidement, m'embrassa amoureusement devant ses sœurs, avant de me tirer par la main.

Les présentations furent rapides car mon estomac faisait des siennes.

C'est à ce moment, qu'il devenait évident que Zelena était l'aînée et la seule sœur étant mère.

Elle distingua ce bruit, et alla sur le champ me préparer une assiette.

J'éprouvais déjà un énorme respect envers Zelena, qui me dorlotait.

Pour les deux benjamines, Thyllis et Grinhilda,

J'avais pu déjà entrevoir leurs folies. Et elles me plaisaient beaucoup.

Elles étaient toutes si différentes. Apportant ainsi une certaine stabilité à cette grande famille.

J'avais cru comprendre que Briana était la plus dure, la moins sociable.

Il en fallait aussi une.

J'étais assise dans la salle à manger, assise à côté de Regina.

J'observais les sœurs jumelles. C'est impressionnant de rencontrer des jumelles, je trouve.

« Tu n'as pas le droit de tomber folle amoureuse d'une autre Mills.» Regina me sortit de mes pensées.

Oups.

« Tu es bête. Jamais ! Je tentais seulement de trouver une différence entre tes sœurs.»

« Et bien il y en a une. Une toute petite.»

« Laquelle ?»

« Au niveau de la posture du menton.»

Je ne répondis rien, tentant de me concentrer et de visualiser ce que me disait Regina.

Je ne trouvais rien. Cette subtilité ne me sautait pas aux yeux malheureusement. Je devrais trouver autre chose.

La journée se passa plutôt bien. Nous avions flâné le long des boutiques de la ville, mangé dans un petit marché, puis fini par une baignade.

Je ne prenais pas part à toutes les conversations, mais Regina de son œil avisé, me surveillait. Et était toujours là pour me traduire au besoin.

C'est un amour.

Mais un message de Ruby me ramena à cette réalité qui avait été la mienne durant des années. Les examens, les notes, les cours, les devoirs.

Mes résultats.

Avec le décalage horaire, j'avais eu du mal à savoir quand je pouvais les consulter. Sachant qu'il ne servait à rien de s'y connecter immédiatement. Quand il y avait un sur plein de connexions, le site plantait.

« Alors ? Tes résultats ? Appel-moi ! »

Je déverrouilla mon téléphone. En effet, c'était le moment de les consulter.

Tous mes groupes d'amis de l'université s'activaient dans les messages. Je devais avoir une trentaine de messages de retard.

Regina était sortie de l'eau, me voyant seule sur la plage. Elle vint s'installer à mes côtés. Elle voulait être présente pour moi, sachant que c'était un moment important.

Ses sœurs toujours dans l'eau, nous nous retrouvions enfin seules. La journée en famille, ne nous avait pas permis de longs moments en tête à tête.

Un mois entier à vivre qu'à ses côtés, n'avait été que du pur bonheur. Cela était donc difficile d'avoir du monde entre nous deux.

« Tu es en panique ? » Me demanda-t-elle.

« Cela se voit tant que ça ? »

« Peut-être un peu, oui. »

« Mais tout va bien se passer. Tu es là. »

Elle me prit dans les bras, puis posa sa tête sur mon épaule, attendant patiemment que je me connecte au site.

Je fus soulagé quand je pus lire mon nom dans les réussites.

Enfin ! Après tant d'années d'études, de dévotion, de courtes nuits, de difficultés. J'étais enfin officiellement passée de l'autre côté.

Diplômée !

Voilà ce que j'étais.

Regina me laissa heureuse, pour aller prévenir ses sœurs. J'étais sûr que quelque chose serait fait de sa part.

Je profita de ce temps pour appeler ma mère, lui annonçant la bonne nouvelle. Ainsi que Ruby.

Qui était bien plus heureuse que moi. Nous promettant de fêter ça à mon retour. Elle me fit un rapide résumé des nouveautés.

Ruby avait finalement fait plusieurs sorties avec ce ténébreux jeune garçon, rencontré dans son bar au début de l'été. Ce fut autour de cette première rencontre d'ailleurs que nos conversations tournèrent durant ma convalescence.

J'étais heureuse pour elle.

Elle me rassura aussi, sur notre appartement. Visiblement, tout allait très bien.

Me voilà rassuré !

Tour à tour, les sœurs me félicitèrent. J'étais heureuse de partager ce moment avec elles.

Pour l'occasion, Zelena, m'avait demandé de choisir leur soirée. Elle me proposa un dîner dans un restaurant au bord de la mer, Regina me proposa un pique-nique en famille, Thyllis une soirée en boîte de nuit.

Il ne fallut que quelques secondes pour prendre ma décision.

Je voulais une soirée comme la veille. Avec les sœurs jumelles en plus. Un moment convivial en famille. De la musique, de la nourriture faite maison, des conversations folles, des danses et de l'alcool. C'est exactement ce que je voulais revivre ce jour-là.

Avant que notre soirée entre filles ne commence. Grinhilda voulu appeler leur père.

Regina me raconta que toutes ses sœurs étaient au courant de la maladie qui rongeait Henry. Mais que les benjamines avaient encore du mal à assimiler cette nouvelle.

Après tout, elles avaient déjà perdu leur mère. Cela remontait à leurs adolescentes, mais cette perte avait été si difficile pour la famille. Qu'elles ne pouvaient s'imaginer revivre cela.

« Père, comment vas-tu ? » Commença Grinhilda.

« Bien, et toi ma fille ? »

« Je t'ai mis en haut-parleur. Nous sommes presque toutes ici. Il ne manque plus que Briana. Tu ne voudrais pas nous rejoindre ?

« Mes filles ? Comment vous allez toutes ? »

« Bien. Tout nous manques. » Crièrent-elles toutes en chœur.

« Et si tu nous rejoignais ? » Demanda Thyllis.

« C'est votre moment. Depuis des années. Je suis heureuse de vous savoir ensemble. »

« Mais Briana n'est pas là ! Prends sa place ! » Repris la jeune sœur.

« J'y songerais. Dites-moi, que prévoyez-vous ce soir ? »

« Oh, nous fêtons quelque chose ! » Reprit Zelena tout en me souriant.

Je n'avais pas envie d'être projeté ainsi dans la conversation. Je n'aimais pas ça. Mais si je savais que l'intention était bonne.

Regina remarqua mon grand désespoir, et prit les devants.

« Père. Emma, ma compagne est avec nous. Nous venons d'apprendre une grande nouvelle. Elle vient de réussir ses examens. »

« Oh félicitation jeune fille. Je suis ravie, et partage cette petite fête avec vous par la pensée. »

Je le remerciai chaleureusement. Il me rappela qu'il avait hâte de me voir. Et embrassa chaleureusement ses filles, avant de raccrocher.

Maintenant le cœur était à la fête. Zelena reprit les commandes des fourneaux, accompagnée des sœurs jumelles.

Thyllis, Grinhilda, Regina et moi, dansions sur des musiques provenant d'un tourne disque, sorti par Regina pour l'occasion.

La mère avait eu visiblement de très bons goûts musicaux.

J'étais heureuse de voir tout ce petit monde danser autour de moi, le sourire aux lèvres. La femme que j'aimais entre mes bras, me souriant, me regardant avec amour, avec passion, avec désir.

« Je suis fière de toi. »

La nuit fut merveilleuse. Baignée de baiser, de tendresse, de caresse et d'amour, qui m'était offerte par la femme de mes rêves.

Elle s'est ouverte à moi, elle s'est offerte à moi, cela reste mon plus beau cadeau.

Je l'aime pour cela.

La nuit avait été courte évidemment, mais divine.

Au matin, j'avais pris le temps de téléphoner à quelques amis de classe, les félicitant. Leur demandant avec curiosité ce qu'ils avaient prévu pour la suite. Certains avaient prévu un temps de repos, de voyages, de projets personnels. D'autres voulaient enchaîner directement avec un job qui leur correspondait.

De si beaux projets. Quand on me retournait la question, je disais simplement que je voulais profiter de la vie, et des opportunités qui m'étaient offertes.

Par ça, j'entendais l'amour. Mais je n'en disais pas plus. Je n'aimais pas forcément aborder ce sujet si précieux, si convoité, si beau et douloureux à la fois.

Je voyais la joie, et l'amour comme de rares trésors qui devaient chérir en secret. Plus ils étaient partagés, plus ils en perdaient de sa valeur.

Je voyais dans le regard de Regina ce que j'avais toujours voulu. Mais je ne pensais pas que cela arriverait un jour. Elle était fière de moi, il n'y avait pas de jalousie, cela était sain. Elle m'aimait, je le voyais, je le savais. Son envie d'être près de moi, de tout faire, sans me le dire. Elle avait sa façon bien à elle de m'aimer. Et je pense que j'en devenais dépendante.

Après avoir raccroché avec mes amis. Elle pénétra dans la chambre.

« Le petit-déjeuner est servi. Tu viens déjeuner avec nous ? »

« Oui. J'arrive. Mais avant cela. Embrasse-moi. »

Ce qu'elle fit, le sourire illuminant son visage.

« D'où vient ce relent d'amour ? » Me demanda-t-elle.

« Pour ce que tu me fais vivre au quotidien, depuis notre rencontre. »

Elle s'asseya près de moi.

« Ne me remercie pas. » Me dit-elle en caressant mon visage. « Tu es ma perle rare. Et je suis heureuse de t'avoir à mes côtés. J'ai une chance énorme, et je le sais. J'en ai conscience. »

Cette femme avait mon cœur. Ses yeux étaient si doux, son regard si amoureux.

« Regina, je t'aime. Je ne serais vivre sans toi à présent. »

Elle m'embrassa amoureusement.

Les jours qui suivirent furent très amusants. J'apprenais de plus en plus à connaître Thyllis et Grinhilda. J'appris que Grinhilda avait visité le sud de la France. Faisant ses études à Rome. Avec son groupe d'amis étudiants, ils avaient pu visiter différentes villes européennes. Dont Marseille, Nice, et Aix-en-Provence.

Je me proposais de l'héberger si une visite Parisienne, lui tentait un de ses jours.

« Elles s'entendent bien. » Lança Rozenn à sa sœur jumelle et Regina.

« En effet. Je suis contente. » Répondit Regina.

« Je n'en doute pas. Comment cela se passe avec Emma. » Questionna Leria.

« Très bien. Je suis vraiment heureuse. »

« Tu as l'air comblé, c'est vrai. Je suis heureuse pour vous deux. »

« De quoi parlez-vous ? » Interrompu Zelena.

« Nous parlions de Regina, et de sa nouvelle vie amoureuse. » Rigola Leria.

« Je l'aime beaucoup. Elle est adorable. J'espère vous voir heureuse, durant de longues années. Vous le méritez. » Reprit-elle.

« Merci. Je suis comblée. Mais je ne sais pas encore, vers où nous allons. Mais j'espère être sur la bonne voie. »

« Je te connais sœurette. Je sais que tu y arriveras. »

« Et n'oublie pas. Nous sommes là si tu as besoin. »

Le lien que ses sœurs avaient été incroyable. Irréaliste pour moi.

'Sororité' était exactement le bon terme.

Le temps passait si vite. Nous avions convenu entre temps avec Regina que je devrais retourner à Paris, dans les jours qui suivraient notre retour à New-York.

« Je ne pense pas vouloir rentrer à Paris.»

« Je n'ai pas non plus l'envie de te voir partir. Mais ça te fera sûrement très plaisir de retrouver tes amis et ta famille.»

« Je ne crois pas. Rien ne me manquera autant que toi.»

« Mais tu as des choses à fêter aussi avec ton entourage.»

« Quand nous reverrons-nous ?»

« As-tu décidé de ce que tu voulais faire par la suite ?»

« Non pas vraiment. J'avais beaucoup d'idées en rentrant dans ses études, mais tout a changé depuis que je t'ai rencontré.»

« Je ne veux pas que notre relation induise sur la carrière que tu aimerais, que tu espérais. Je souhaite ta réussite, et ton bonheur.»

« Mais c'est ce que tu es devenu pour moi. Je ne peux pas, et je n'y arriverai pas. Je ne peux pas faire abstraction de ce que je ressens pour toi.»

« Je souhaite sincèrement que tu y réfléchisses. Je ne veux pas que tu regrettes tes choix, et je ne veux pas être la cause de ta tristesse, si le regret venait.»

« Absolument pas. Je ne pourrais jamais regretter de t'aimer, et d'être heureuse à tes côtés. C'est une chance pour moi, et je ne veux pas passer à côté de toi.»

« Promets-moi d'y réfléchir.»

« Je te le promets.»

« Alors tu retourneras à Paris. Et quand tu auras réfléchi, nous en rediscuterons. Je dois de toute façon à notre retour préparer à un grand événement pour la rentrée. Je pense être de passage à Paris début septembre.»

« C'est parfait.»