AVANT PROPOS : Hello tout le monde ! Le chapitre, ainsi que le suivant, forment un HS spécial st valentin s'inscrivant à la suite des précédents, les HS beach party 1 et 2 (après le chapitre 33). Pas de nécessité de les avoir lu pour lire celui-ci, mais comme ça vous savez
« MAIS C'EST PAS POSSIBLE ! »
De mauvaise humeur, Kali foudroyait de son regard d'or le fond de la casserole qu'elle tenait en main, maugréant à voix basse contre le magma sombre et calciné qui en tapissait le revêtement.
UNE SECONDE ! Elle avait juste tourné la tête une seconde pour relire la recette ! Comment ce foutu chocolat avait-il pu se mettre dans un tel état en si peu de temps ? C'était de la pure diablerie !
Blasée, la jeune adolescente jeta l'ustensile dans l'évier avant de se laisset lourdement tomber sur la chaise la plus proche, croisant les bras sur la table, venant y enfouir son visage. Elle y était depuis son retour du lycée… Et pour l'instant, à part des substances à moitié calcinées mélangeant cacao et beurre, elle n'était arrivée à rien, la frustrant au plus haut point.
« Maharani ? »
En entendant son surnom, la demoiselle releva lentement la tête, découvrant son père adoptif qui s'approchait à pas de loup d'elle, visiblement un peu inquiet. Il fallait dire qu'avec ses expériences culinaires, la maison entière devait embaumer le cramé…
« Kali, ma princesse… Qu'est ce que… tu fabriques, depuis tout à l'heure ? Je t'ai entendu insulter la gazinière dans plusieurs langues… »
L'intéressée posa les mains sur son crâne, plaquant son front sur la surface froide de la table.
« C'est à cause de demain… » murmura la lycéenne, de mauvaise grâce.
« Demain ? » répéta-t-il, pensif. Le vieil homme vint se saisir du magazine de cuisine que sa fille avait envoyé valdinguer à travers la cuisine, regardant la couverture criarde couverte de cœurs et de rubans. « Ah oui… La saint valentin ? »
« Hummm… » grommela-t-elle, gigotant sur sa chaise, sentant la pression monter en flèche en son sein. Il ne lui restait plus beaucoup de temps !
« Et… » reprit l'hindou, venant s'assoir en face de sa protégée, le dos droit, croisant ses mains ridées à la manucure impeccable devant lui. « Tu comptes offrir des chocolats à tes amis, c'est ça ? »
En entendant cela, Kali releva un peu son visage vers son tuteur, scrutant la lueur vive faisant briller ses iris sombres, sa posture fière, professorale. Elle savait ce qu'il était en train de faire. Son ancien travail de procureur des affaires criminelles lui collait irrémédiablement à la peau. Il essayait de lui tirer les vers du nez, le filou !
Un léger sourire fit se relever les coins de la bouche de la demoiselle alors qu'elle croisait ses bras devant elle, posant nonchalamment son menton sur ses poignets croisés, observant de son regard d'or son interlocuteur. Elle savait pertinemment que Prasad était au courant pour sa relation avec Sukuna, l'ainé tumultueux des jumeaux Itadori.
Ces derniers mois, il n'avait jamais pu s'empêcher de jeter des regards suspicieux vers elle à chaque fois qu'elle avait reçu un message du garçon tatoué, à qui elle avait dédié une sonnerie personnalisée. Elle était presque certaine de l'avoir entendu rôder derrière la porte de sa chambre quand ils discutaient ensemble par téléphone le soir. Ça ne l'aurait pas étonné le moins du monde qu'il ait réalisé une enquête complète sur son petit ami, sa moustache blanche impeccable frisant en découvrant les multiples frasques qui devaient figurer dans le dossier scolaire du garçon aux yeux rubis : absentéisme, bagarres, problèmes d'insolence divers… Entre ça et son apparence de bad boy, il était certain que l'ancien juriste devant être plus que sur ses gardes le concernant.
Jamais auparavant Kali n'était sortie avec un garçon… Et son père aurait très certainement espéré que cela continue ainsi pour les 10 années à venir. Il avait une légère tendance sur protectrice qui pouvait parfois virer un peu à l'obsession.
Cependant, elle avait 15 ans à présent. Bientôt 16. Et elle était éperdument amoureuse de Sukuna. Même s'il ne répondait pas aux critères standards du gendre idéal, Prasad devrait l'accepter.
« Oui, entre autres. » finit par répondre la demoiselle, jouant un peu avec les nerfs de son paternel.
« Entre autres, dis-tu… » répéta l'homme, tapotant ses pouces l'un contre l'autre, signe d'impatience et de gêne chez lui. « ça signifie qu'il y a quelqu'un d'autre ? Comme… une personne qui serait particulière à tes yeux ? Comme… Je ne sais pas… Un garçon? »
« P'pa… » laissa tomber l'adolescente, sentant combien les non dits rendait son interlocuteurs fébrile. « Tu veux pas me poser directement la question au lieu de tourner autour du pot ? Surtout que je mettrai ma main au feu que tu en connais déjà la réponse… »
Pris la main dans le sac, le vieil homme se crispa un peu, sa moustache immaculée frémissant légèrement, faisant sourire Kali. Après quelques secondes de silence, il laissa échapper un soupire, la tension de ses épaules retombant légèrement. « Heureusement que j'étais plus doué avec les criminels qu'avec toi… »
La remarque arracha un rire cristallin à sa protégée bien aimée, passant du baume sur son cœur vieilli. Dans sa carrière, il avait pu côtoyer la lie de l'humanité, lui faisant parfois perdre espoir dans le monde dans lequel il vivait. Jusqu'à ce que le destin lui jette dans les bras un petit bout de fillette ayant traversé l'enfer malgré son jeune âge, mais n'ayant pas perdu ce feu incandescent qui animait l'or de ses yeux. Il l'avait éperdument aimé depuis l'instant où elle lui avait été confié, et il avait toujours voulu la protéger du mal que le monde aurait pu lui faire. Que les hommes auraient pu lui faire…
Il avait bien vu son changement de comportement depuis cet été. Il avait reconnu les symptômes d'un premier amour. Alors, bien évidemment, il avait mené sa petite enquête… Et là, il devait l'avouer, il avait faillit littéralement tomber de son siège en découvrant le visage du soupirant de sa fille chérie. De tous garçons de son lycée, elle avait choisi de s'enticher d'une sorte de punk tatoué et turbulent. Il n'avait rien pu faire d'autre que d'approfondir ses recherches, découvrant derrière les multiples mesures disciplinaires, les tatouages et l'insolence un élève visiblement brillant, un frère ainé responsable de son cadet pendant que leur grand père, dernier parent vivant qu'ils avaient, été hospitalisé à cause de sa santé fragile, les laissant seuls pour gérer la vie quotidienne…
Cela avait un peu (un TOUT PETIT PEU) apaisé ses angoisses…
Mais quand même… N'aurait-elle pas pu se contenter de peluches encore quelques années ?
« Il s'appelle Itadori Sukuna… » finit par dire Kali, attirant à elle le magazine de cuisine, un sourire flottant sur ses lèvres à la simple évocation de son nom. « C'est le frère jumeau de mon camarade de classe, Yuji… Mais tu le sais déjà, non ? Tu veux d'autres détails ou tu les as déjà tous ? »
« Roh… » se défendit faiblement l'accusé, se laissant un peu aller contre le dossier de sa chaise. « Tu exagères… Comme si j'avais un dossier le concernant… »
« Ça, j'en suis persuadée… » s'amusa-t-elle, faisant défiler les pages glacées entre ses doigts. « Je me demande juste quelle taille il fait… »
« Bien plus épais que je ne l'aurais voulu… » souffla tout bas l'homme derrière sa moustache, faisant lever les yeux au ciel à l'adolescente.
Elle aurait vraiment du parier…
« Et donc… » reprit Prasad, jetant un coup d'œil vers le plan de travail de la cuisine, scrutant le terrible désordre qui y régnait. « C'est pour ce freluquet tatoué que tu te donnes autant de mal ? »
« Ce freluquet tatoué, il a un prénom, papa… » le corrigea-t-elle, une moue mécontente aux lèvres, plaquant le livret sur la table. « On est ensemble, et je… Je… » elle baissa la tête rougissant un peu. « Je tiens beaucoup à lui… Ne le juge pas pour des détails insignifiants, c'est vraiment quelqu'un d'exceptionnel. »
« Hmphr… » L'hindou fixa sa fille, ne pouvant s'empêcher de sentir son cœur se serrer dans sa poitrine, une pointe de jalousie le transperçant malgré lui. Kali était sa princesse, jamais aucun homme ne serait assez bien à ses yeux pour mériter son amour. Il lui semblait que c'était hier encore la douce époque où elle lui arrivait à peine à la taille et où elle courrait partout, vêtue de robes à dentelles et à rubans pastelles, tournant autour de lui comme un cabri, refusant de s'éloigner d'un pas.
Evidemment, il savait le jour allait venir où elle allait lui lâcher la main et vivre sa vie.
Et, évidement, il savait que la valeur d'un homme ne se jugeait pas à son apparence.
Mais, malgré tout ça… Qu'est ce qu'il avait l'air insolent, ce gamin là !
« Je verrais ce que je peux faire… »
« C'est déjà pas mal, je suppose. » s'amusa Kali, bien consciente de l'immense effort que cela devait demander à son tuteur. « Et oui, pour répondre à ta question… J'essaie de faire des chocolats de saint valentin. Et c'est pas gagné… »
L'adolescente regarda à son tour le champ de bataille qu'était devenu le plan de travail, un rien déprimée.
« Les acheter, se serait pas plus facile ? » hésita Prasad, bien conscient des piètres talents de sa protégée en cuisine. « Loin de moi l'idée de dire que tu n'en es pas capable, Maharani… Mais… Se serait… peut être… plus simple ? »
La remarque arracha un sourire à la lycéenne, profondément attendrie par toute la bienveillance –un peu aveugle - que pouvait avoir son père à son égard.
« Plus simple, c'est certain… » maugréa la lycéenne. « Mais c'est pas pareil… En plus, il a dit qu'il voulait pas que j'achète quoi que se soit… »
« Ah. » lâcha l'hindou, allant se lisser la moustache, songeur. Il ne portait assurément pas Sukuna dans son cœur, vu qu'il lui volait un peu sa fille, mais ce pauvre gamin ne méritait pas de mourir d'indigestion si jeune… Il ne savait peut être pas encore à quel point la demoiselle aux yeux d'or était capable de métamorphoser des ingrédients comestibles en substances indéfinissables. « Après… Je pourrais prendre des chocolats et tu pourrais les mettre dans un sachet que tu nouerais toi-même… Tu n'aurais rien acheté et ce serait du fait maison en quelque sorte… Au moins le sachet…»
« KUWA ? »Kali se leva d'un bond, outrée. « Toi, un ancien homme de loi, tu me dis de tricher et de faire de la falsification de cadeau ? Hors de question !»
Prasad soupira doucement, comprenant que sa protégée ne reculerait pas dans sa détermination.
« Il me reste encore toute la soirée pour parvenir à faire une poignée de fucking choc… »
« Langage, demoiselle ! » la reprit immédiatement Prasad, claquant sa langue contre son palais.
«Une poignée de chocolat démoniaques de l'enfeeeeeer ! » reprit théâtralement Kali, levant les bras au ciel, arrachant un sourire à son père.
« Je suppose que c'est mieux… » s'amusa-t-il malgré lui, passant une main dans ses cheveux immaculés.
« Je vais aller racheter des munitions. » lâcha brusquement l'adolescente, profitant d'un puissant regain d'énergie après cette discussion. « Ne m'attends pas pour dîner, p'pa. Cette mission est ma seule priorité de la soirée ! Je t'aime, à plus tard !»
A peine eut-elle dit cela qu'elle quitta la pièce comme une tornade, laissant le vieil seul dans la cuisine sinistrée. Il finit par se lever pour aller jeter un œil aux pauvres casseroles malmenées et abandonnées par sa fille dans l'évier, le chocolat carbonisé en tapissant tristement le fond, lui arrachant une grimace.
« Eh bien… » murmura-t-il pour lui-même, grattant vainement la matière brulées du bout d'une cuillère en bois. « J'espère qu'il a un estomac en béton armé, le freluquet… »
Déambulant au milieu des rayons du seven eleven de son quartier, Kali souriait à son téléphone, relisant les derniers messages qu'elle avait échangé avec Sukuna. Elle était heureuse d'avoir enfin ouvertement parlé de lui à Prasad, c'était incontestablement un poids en moins sur ses épaules. Et, pour être honnête, ça s'était mieux passé qu'elle l'avait craint.
Arrivant au rayon pâtisserie, la jeune lycéenne attrapa plusieurs paquets de tablettes de chocolats, déterminée, les jetant sans ménagement dans son panier.
Sukuna… ça allait être leur première saint valentin ensemble et, il fallait l'avouer, l'ainé des Itadori ne lui facilitait pas la tâche !
Voilà plusieurs mois qu'ils sortaient ensemble, depuis la journée qu'ils avaient passé à la plage, et ses sentiments pour le tatoué n'avait cessé de s'amplifier.
Pourtant… Tout n'était pas facile.
Bien évidement, après les suçons qu'ils s'étaient fait l'un et à l'autre pendant leur premier tête à tête au bord de mer, il avait été difficile de cacher à Megumi, Nobara et Gojo ce qui s'était passé entre eux. Yuji, lui, n'avait pas percuté immédiatement, avalant presque l'énorme bobard de son ainé qui avait prétexté une réaction allergique à une piqure de moustique pour expliquer la marque dans son cou.
Ce souvenir arracha un sourire amusé à Kali, la faisant rigoler toute seule.
Après cela, Sukuna et la demoiselle s'était mis d'accord pour essayer de garder leur relation aussi secrète que possible au lycée, pour être tranquille. Ils pouvaient compter sur la discrétion des quelques témoins, ce qui les avait grandement aidé. Cependant… Ce qui lui avait paru être une excellente idée au départ s'était rapidement transformée en une torture pour la lycéenne.
En effet, devoir se tenir à distance du garçon alors qu'elle le savait si près était affreusement difficile pour elle. En plus, voir les greluches du lycée lui tourner autour, attirées à lui comme des papillons autour d'une flamme, lui donnait concrètement des envies de meurtres. Ils se retrouvaient bien sur aussi souvent que possible, se rejoignant dans les cages d'escaliers ou sur les toits pour échanger des baisers passionnés. Ils étaient également sortis ensemble, toujours dans des endroits où ils ne risquaient pas de croiser des personnes qu'ils connaissaient, allant au cinéma, à des expos, partageant des moments que la demoiselle avait toujours trouvé aussi exquis que frustrant.
Frustrant, car, effectivement, il ne s'était encore jamais rien passé de plus entre eux…
A cette pensée, le cœur de Kali se serra dans sa poitrine, la faisant doucement renifler. C'était une chose qui pesait particulièrement sur les pensées de la demoiselle. Jamais elle n'avait couché un homme auparavant, et même si elle désirait terriblement l'ainé des Itadori, elle ne savait pas si elle était prête à sauter le pas. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir le lycéen qui, de son côté, devait être plus que rôdé à la chose. En plus, histoire d'augmenter encore son stress par rapport à cela, Sukuna s'était montré étrangement indisponible ces dernières semaines, lui faisant craindre de l'avoir lassé…
Pourtant… Plus d'une fois ils auraient eu l'occasion de déraper, quand s'étaient retrouvés seuls sur le toit ou au cinéma. S'il avait insisté un peu, elle aurait surement céder à ses avances… Mais le jeune tatoué avait toujours coupé court, surprenant l'adolescente.
« Ni le lieux, ni le moment. » lui avait-il dit un jour, la déstabilisant un peu.
Peut être devrait-elle lui sauter dessus, se montrer plus entreprenante… Mais elle n'y connaissait pas grand-chose, lui donnant l'impression de toujours être gauche et bécasse.
A force de tourner dans les rayons de la supérette, Kali tomba face à un présentoir reculé présentant des articles spéciaux pour la saint valentin, la faisant s'arrêter. Il y avait là toutes sortes de choses, allant des traditionnels chocolats qui la narguaient ouvertement, avec leur forme et aspect parfait (maudits soient-ils), aux choses plus osées, comme des dès érotiques, de la poudre comestible à étaler sur son corps ou même des dessous extrêmement suggestifs, faisant rougir l'adolescente.
Si elle portait ce genre de choses… Sukuna trouverait il encore que le moment était mal choisit ?
Brusquement, une sonnerie retentit, faisant sursauter la demoiselle, l'extirpant violement de ses pensées. Elle récupéra son téléphone, y découvrant un message du jeune tatoué occupant la moindre de ses pensées, lui arrachant un sourire.
S 'Comment va ma crevette ? Papa poule rode toujours devant ta porte ?'
Kali laissa échapper un léger rire en lisant les questions de son petit ami, trouvant que le surnom qu'il avait trouvé pour Prasad était plutôt… bien trouvé. Sans attendre, elle tapa sa réponse, radieuse.
K 'Je ne sais pas, je fais des courses.'
La réponse ne se fit pas attendre.
S 'Des courses à cette heure ci ? Tu fais attention j'espère… Qu'est ce que tu fabriques ?'
K 'J'achète des trucs' répliqua la demoiselle du tac au tac, taquine.
S 'C'est un peu le principe, crevette. Tu as pas oublié ce que j'ai dit pour demain, j'espère'
L'intéressée leva les yeux au ciel, faisant une grimace. C'était tellement dommage qu'il ait décidé qu'ils ne s'offriraient rien pour leur première saint valentin… Elle aurait aimé pouvoir lui trouver quelque chose d'unique pour marquer le coup, au lieu de galérer pour réussir à lui cuisiner des chocolats qui seraient peut être même pas comestibles…
Elle finit par répondre, à contre cœur.
K 'Nan…'
S 'Moué. J't'ai à l'œil, crevette.'
Elle secoua doucement la tête, touchant du bout des doigts un sachet de poudre corporelle, pensive. Ces derniers temps, le garçon tatoué était mystérieusement toujours occupé, attisant la curiosité et les inquiétudes de la lycéenne. Elle aurait voulu savoir ce qu'il fabriquait…
K 'Tu fais quoi ?'
Il mit quelques secondes à répondre, effaçant plusieurs fois son message avant de finalement lui envoyer une boutade.
S 'Je te parle'
Le message arracha un soupire à Kali. Mais quel démon quand il s'y mettait !
K 'RAH tu me tues quand tu fais ça !'
S 'XD je peux presque voir la tête que tu fais.'
Elle soupira, le manque de sa présence se faisant cruel en son sein. Elle pouvait parfaitement visualiser le sourire un rien narquois qui devait actuellement s'étirer sur ses lèvres sensuelles, faisant se tordre son estomac dans son ventre. Elle n'aimait pas le sentir distant…
K 'J'aimerai bien que tu puisses la voir…'
S ' ?'
Elle hésita une seconde avant de décider d'être honnête.
K 'J'aimerai que tu sois là… Tu me manques, tu sais…'
Il mit un peu plus de temps pour répondre, faisant craindre à Kali d'avoir fait un faux pas. Mais il finit par envoyer quelque chose.
S 'Oué, je sais, déso crevette… J'ai pas mal de trucs à faire en ce moment.'
Sa réponse arracha une grimace à la demoiselle. Elle voulait le croire sincère. Elle le souhaitait de tout son cœur. Pourtant, elle ne pouvait faire taire une petite angoisse sournoise au fond de son esprit. Elle avait tellement peur de le perdre…
K 'Je peux être un de tes trucs ?'
S 'Toi, t'es pas un truc. T'es ma crevette. Ne te tracasse pas.'
Si seulement elle en était capable…
K 'D'accord… Tu veux pas me dire ce que c est, au moins, ce qui t'occupe comme ça ?'
S 'Des trucs.'
Il était terrible quand il était à ce point évasif. S'il avait été face à elle, elle aurait été capable de le secouer comme un prunier pour avoir des réponses. Peut être devrait elle mettre Prasad et ses limiers sur le coup, tient…
K 'Juste une question… C'est rien de dangereux pour toi ?'
S 'Ça dépend des moments…'
Elle allait l'étrangler, tout compte fait… Comme ça, elle n'aurait plus à se battre avec des recettes détestables de chocolats…
K 'Tu me rassures vachement, démon !'
S 'XD rien qui ne peut porter atteinte à ma vie, si ça peut te rassurer'
Kali se mordilla les lèvres, peu convaincue. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire, pour ne pas vouloir lui en parler ?
K 'moue… Quoi que se soit… Tu peux me promettre de faire attention à toi?'
S 'tu t'inquiètes pour rien, crevette… Tu sais que je suis un grand garçon qui sait se défendre ?'
Ça, elle le savait parfaitement… Mais elle savait également qu'il avait une certaine tendance à se retrouver dans des situations compliquées.
K 'Oui, mais pas pour ça que je ne m'inquiète pas.'
S 'Ne t'en fais pas, ok ? …Je dois te laisser. N'oublie pas de penser à moi.'
Elle sourit en le lisant, passant sa main dans ses cheveux. Il finissait souvent leur conversation comme ça, c'était devenu une habitude qu'elle adorait, faisant palpiter à toute vitesse son cœur dans sa poitrine.
K 'Comme si je pouvais faire autre chose… Bonne soirée, Sukuna. Courage, quoi que tu fasses. A demain.'
S 'Il me tarde d'y être, crevette.'
Sur ce il se déconnecta, laissant sa petite amie pensive. Qu'est ce qu'il pouvait bien fabriquer ? Il pouvait être tellement secret quand il s'y mettait. Il avait l'habitude de ne compter que sur lui-même, pour ne pas peser sur son frère ni son grand père, pour être un roc. Elle aimerait tellement qu'il comprenne qu'elle était là pour lui, à présent. Pour tout…
Elle parcourut à nouveau les messages qu'ils avaient échangé ensemble, son sourire ne se décrochant pas de ses lèvres. Elle tenait déjà tellement à lui… Elle ferait tout pour parvenir à lui faire baisser la garde, elle se le promit à elle-même !
Gonflée à bloc, Kali regarda une dernière fois le présentoir lui faisant face, venant se saisir d'un des sachets écarlates, avant de se diriger avec entrain vers la caisse, plus que déterminée.
Ce soir, déjà, elle devait parvenir à vaincre le démon cacao ! Et elle y passerait toute la nuit s'il le fallait !
« Oh Kali… T'es passé dans une machine à laver avant de venir ? T'as une de ses tronches ! »
L'intéressée, vautrée sur son bureau au lycée, releva périlleusement la tête, foudroyant sa camarade de son regard quelque peu cerné. Nobara et son franc parlé inimitable…
« Qu'est ce qui t'arrive ? T'as eu une panne d'oreiller ? » insista la lycéenne, arrachant un grognement à la demoiselle.
« Nan… » grommela l'européenne, reposant le visage contre le bois rugueux de son bureau, épuisée. « J'ai cuisiné… »
« … Tu as… Quoi ? » répéta la fille aux cheveux châtain, dubitative. Pour avoir partagé des cours d'art ménager avec la demoiselle, elle savait pertinemment combien sa collègue était une catastrophe en cuisine. Elle avait même réussi une fois à faire cramer un œuf au plat… « Mais pourquoi tu as fait ça ? »
L'adolescente laissa échapper un soupire déchirant, relevant ses yeux d'or vers sa camarade avant de faire un léger mouvement de tête pour désigner la table voisine. Nobara suivit son regard, découvrant le bureau de Megumi complètement ensevelis sous les sachets de chocolats offerts par ses innombrables admiratrices, la faisant frissonner. La jeune femme réfléchit quelques instant pour faire le rapprochement avant de percuter, braquant son regard marron vers son amie, choquée.
« NON ! Ne me dit pas que… T'as quand même pas… » bégaya-telle, incrédule. « Tu as fait des chocolats de saint Valentin ? »
« ah… » soupira à nouveau Kali, fermant douloureusement les yeux.
« Attend… » continua Nobara, se penchant vers elle pour lui parler plus bas, ne souhaitant pas que d'autre l'entende. « C'est pour l'autre punk ? Il t'as fait du mal, c'est ça ? C'est pas la peine d'aller aussi loin, Kali, on peut juste lui casser la gueule, tu sais… »
« EH OH ! » s'offusqua violement l'adolescente aux yeux d'or, se redressant d'un bond, le feu lui montant aux joues. « J'suis peut être pas Gordon Ramsey, mais faut pas déconner quand même ! »
Se mordillant la lèvre, Nobara tira sa chaise pour venir s'assoir au niveau de Kali, lui posant une main désolée sur l'épaule. « Ma chérie… Même après un jeun d'un mois, je ne toucherai pas à un truc que tu aurais cuisiné… La dernière fois tu avais tellement mis de sel dans ton omelette que j'ai du boire 3 litres d'eau sur l'après midi… »
« Tu exagères ! » bougonna Kali, se ratatinant un peu sur elle-même.
« Tu as mis de la moutarde dans un gâteau… » ajouta la lycéenne, achevant l'européenne.
« Bon, okay… C'est pas demain que je m'inscrirais dans un concours de cuisine… » soupira l'étrangère, ne pouvant nier l'évidence.
« Je crois qu'il en existe pour les pires cuisiniers du pays… » se moqua gentiment Kugisaki.
« Mais là… » enchaina la rousse, faisant la sourde oreille. « C'est que du chocolat, du beurre et un peu de sucre ! Je peux pas me planter ! »
Nobara la scruta, pas dupe pour un sous. « Combien d'essaie tu as du faire ? »
« …. Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat… » rétorqua-t-elle, mal à l'aise, repensant aux dizaines de tablettes de chocolat cruellement sacrifiées sur l'hôtel de ses essaies culinaires.
« Fais voir. » lâcha brutalement la lycéenne, faisant sursauter l'européenne.
« Quoi donc ? » répliqua Kali, haussant un sourcil.
« Ton œuvre. Ce qui a mérité ton état de panda mal coiffé. »
Une moue aux lèvres, l'européenne hésita quelques secondes avant de céder, tirant son cartable sur ses genoux pour en extraire une jolie pochette de tulle mauve translucide fermée par un ruban, contenant une vingtaine de petites formes nacrées. Sans lui laisser le temps de réagir, Kugisaki vint de saisir de l'objet, arrachant une exclamation de surprise à sa créatrice.
« L'abime pas ! » Supplia-t-elle, angoissée au possible.
La femme aux cheveux chatain lui glissa un regard amusé avant de scruter avec attention le sachet de chocolat, fronçant un peu les sourcils.
« C'est du chocolat, ces trucs ? On dirait des boules de bain… »
Choquée, Kali récupéra d'un geste vif le précieux présent qui lui avait couté sa nuit, le rangeant précautionneusement dans son sac. « C'est de la nacre alimentaire ! » siffla-t-elle, vexée.
« Tu t'es pas trompée j'espère ? » se moqua l'étudiante, taquine. « Pas que l'idée de voir l'autre punk cracher du savon ne me fasse pas rire d'avance, mais quand même… »
« NON, c'est pas du savon ! » s'offusqua l'européenne, reposant son cartable au sol. « J'ai acheté ça dans une boutique spécialisée en pâtisserie, je veux pas tuer mon copain ! »
« Moué … Enfin, c'est pas parce que c'est joli que c'est mangeable… »
« Tu es un vrai rayon de soleil, Nobara… » siffla Kali, boudeuse.
« Laisse tomber, Kali ! » intervint brusquement une voix masculine près d'elles, les faisant tourner la tête d'un même mouvement. « Elle veut jouer les dures, comme si cette merveilleuse journée de l'amour ne la touchait pas ! »
« Gojo sensei ! » s'écria l'étrangère, adressant un large sourire à l'homme aux cheveux de lune qui les surplombait de sa haute stature.
« Peuh ! » rétorqua Kugisaki, croisant fermement ses bras sous sa poitrine, dédaigneuse. « N'importe quoi. C'est une fête commerciale uniquement inventée pour faire claquer du fric et amplifier la pression mise sur les personnes étant seule, comme si c'était un échec. C'est à vomir. »
« On peut faire ça juste pour le plaisir, aussi… » tenta de temporiser Kali, un peu mal à l'aise, bien consciente de complètement marcher dans la combine.
« PEUH ! » cracha sa camarade, soudain sur la défensive.
« Laisse tomber, Kali-chan… » intervint Satoru, posant une main paternelle sur le sommet du crâne de l'européenne, mettant un peu plus de pagaille encore dans ses cheveux fous. « Pour le moment Nobara se montre encore imperméable, mais quand elle aura une personne emballant son cœur, se sera différent ! »
« Je tomberai jamais dans toutes vos mièvreries débiles ! »
« Et vous, Gojo-sensei… » enchaina Kali, soudain curieuse. « Vous avez quelqu'un qui fait battre votre cœur ? »
« Ahah ! » s'amura professeur, joueur. « Qui sait… »
Sans attendre, il fit volte face pour se diriger vers son bureau, laissant planer le mystère dans son sillage.
« Lui alors… » souffla la jeune femme, amusée. « Je me demande qui pourrait réussir à lui mettre le grappin dessus… »
« Une masochiste… »
Kali sursauta en entendant la voix de Megumi, la faisant se tourner vers lui. Elle découvrit le brun, accompagné du cadet des Itadori, près d'elle, la faisant à nouveau sourire malgré la fatigue.
« Toujours aussi incisif, Megumi ! On sait pas comment est Gojo dans sa vie privée… » Kali se tut un bref instant, ne pouvant s'empêcher de penser à Sukuna, à combien les gens le jugeaient vite alors qu'il était, à ses yeux, l'une des personnes les plus courageuses et extraordinaires qu'elle puisse connaitre. « Parfois les gens sont… différents… »
« Tu parles en connaissance de cause, non ? » le taquina le garçon aux yeux bleus, un léger sourire aux lèvres.
Touchée.
« Vous parlez de quoi ? » Yuji intervint à son tour, saluant tout le monde à la cantonade, offrant un de ses sourires éblouissants à ses camarades.
« Du fait que tu es carrément trop rayonnant, si tôt le matin… » lâcha Nobara, bougonne. « Qu'est ce qui t'arrive, Itadori ? »
« Bah-euh… » hésita-t-il, rougissant, un peu déstabilisé. « Rien de particulier. »
« Laisse tomber, Yuji… » Kali glissa un regard un rien exaspérée à sa voisine. « C'est pas toi, c'est elle qui s'est levée du pied gauche… »
En entendant cela, l'intéressée tourna la tête, maugréant dans sa barbe.
A ce moment, le portable de Kali sonna dans sa poche, attirant instantanément sa pleine attention. Elle ouvrit le message qu'elle venait de recevoir, souriant avant même de le lire.
S : 'Salut, crevette. On se retrouve sur le toit à la pause de midi ?'
K : 'Salut, beau gosse. Avec plaisir. La matinée va me paraitre interminable…'
S : ' Petite impatiente… A tout à l'heure.'
K : '( ˘ ³˘)'
« Kali… KALI ? Allo, ici la terre, m'entendez-vous ? »
« Hein ? » lâcha l'intéressée, reposa son téléphone sur ses genoux, un peu perdue.
« Ravi de voir que tu es de nouveau permis nous, pitchoune… » s'amusa Gojo de son bureau au bout de la salle, taquin. « Ça a sonné. Focalise, Kali, et range moi ça avant que je te le confisque ! »
Rougissant un peu, la demoiselle glissa son mobile dans l'espace de rangement sous son bureau, ouvrant avec précipitation ses cahiers. La matinée risquait d'être terriblement longue…
A la fin de la matinée, les nerfs de Kali étaient complètement à vif. Nobara et Megumi étaient également dans le même état car, sans s'en rendre compte, la demoiselle n'avait cessé de jouer de ses ongles vernis en violet foncé contre le bois de son bureau, espérant surement ainsi soulager son impatiente. Hélas, la seule chose que cela parvint à faire, c'était rendre fous ses voisins de classe.
A la pause de 10h, elle était allée se refaire une 'beauté' aux wc des filles, s'aspergeant abondement le visage d'eau glacée et tressant ses cheveux fous dans l'espoir de les dompter un minimum. Elle ne pouvait pas faire plus, de toute manière…
Quand la sonnerie libératrice de midi retentit enfin, Kali bondit littéralement de sa chaise, son cœur tambourinant à tout rompre dans sa poitrine. Enfin elle allait pouvoir retrouver Sukuna…
« Kali-chaaan ! Tu as la mort aux trousses, ou quoi ? » l'interpella Gojo, un sourire entendu aux lèvres.
« J'ai un truc à faire ! Bon appétit tout le monde ! » lança-t-elle par-dessus son épaule, réajustant un peu son uniforme contre ses courbes.
« Un truc… » s'amusa le professeur, malicieux, se doutant pertinemment de quoi il s'agissait. « Aaah, les premiers amours… »
La demoiselle parcourut à grandes enjambées les couloirs, refreinant comme elle le pouvait le sourire qui voulait éclore sur ses lèvres, ne voulant pas courir de peur de transpirer ou de remettre du désordre dans sa chevelure d'automne à peine domptée.
Se faisant aussi discrète que possible, elle se faufila dans les étages supérieurs du bâtiment administratif du lycée, une pointe d'adrénaline embrasant son sang au creux de ses veines.
Leur première saint valentin…
Arrivée devant la porte métallique donnant au toit, Kali fit une pause, reprenant sa respiration en fermant les yeux, soudain un peu nerveuse. Elle réajusta sa tresse sur son épaule, défit un bouton de son chemisier d'écolière et se mordilla les lèvres pour les rendre un peu plus rouges, pinçant doucement également ses pommettes. Elle se hissa sur la pointe des pieds avant de se laisser retomber sur les talons, expirant profondément pour chasser ses craintes. Pour être honnête, elle se sentait un peu idiote d'agir de la sorte, mais, par moment, elle ne parvenait toujours pas à vraiment assimiler le fait que le charismatique ainé des Itadori était son petit ami…
Ne voulant pas perdre une seconde de plus, la demoiselle vint se saisir de la poignée entre ses doigts, l'abaissant d'un geste vif, ouvrant enfin la porte qui la mènerait au garçon habitant la moindre de ses pensées. Immédiatement, une bouffée d'air frais s'abattit sur elle, la faisant frissonner. Quelle quiche… Elle était partie tellement vite qu'elle avait oublié son manteau en classe…
Tant pis, elle allait devoir faire sans ! Il était hors de question de faire plus attendre Sukuna.
La jeune lycéenne se faufila alors sur le toit, prenant quelques secondes pour admirer la vue panoramique qui s'offrait à elle depuis ce septième étage déserté. Le ciel était d'un bleu azur profond, sans un seul nuage pour venir l'entacher. Un soleil d'hiver pâle surplombait paresseusement les bâtiments, brillant sans pour autant réchauffer l'air glacial environnant qui venait déjà faire naitre une puissante chaire de poule sur les jambes nues de la demoiselle, lui arrachant un frisson.
« Tu as cru qu'on était déjà en été, crevette ? »
La voix de Sukuna attira immédiatement l'intéressée qui se tourna vers lui, un sourire resplendissant aux lèvres. Elle découvrit le lycéen un peu plus loin, adossé nonchalamment à un mur, la scrutant de son regard rubis avec intensité. Il portait son uniforme de lycéen gris foncé qui lui allait à merveille, sa chemise largement ouverte sur son torse tatoué. Il était indubitablement à se damner…
Kali s'élança vers lui d'un pas bondissant, se jetant littéralement à son cou, allant plaquer ses lèvres contre celles, ornées d'un sourire narquois, de son petit ami. Ce dernier vint immédiatement l'enlacer avec possessivité, la plaquant contre son buste puissant, répondant aux baisers de l'européenne avec délectation. Elle glissa sa main dans ses cheveux hirsutes, mordant, féline, la lèvre inférieure du tatoué, lui arrachant un grognement guttural et viril.
« Tu as visiblement une faim de loup… » susurra-t-il contre sa bouche, caressant ses cheveux d'automne tressés, la bouffant du regard.
Si seulement il savait…
Elle avait assez attendu. Elle était prête à présente. TERRIBLEMENT prête, au bord de l'implosion, pour dire toute la vérité. Elle voulait désespérément franchir ce cap crucial avec lui… Tant pis pour sa peur, tant pis pour ses angoisses…
« Sukuna… » murmura-t-elle tout bas, voulant à nouveau venir capturer ses lèvres, plaquant un peu plus encore son corps contre le sien, savourant sa vive chaleur dans ce froid de février. Qui avait besoin d'une veste quand il y avait un tel corps bouillonnant contre lequel se lover ?
Hélas, l'adolescent vint plaquer un doigt contre les lèvres tendues de la lycéenne, la prenant de court.
« Pas si vite, crevette. Je ne suis pas au menu… » s'amusa-t-il, lui tapotant le bout du nez. « Suit moi. »
A peine eut-il prononcé ces mots qu'il vint se saisir du poignet d'une Kali un rien déconcertée, l'entrainant à sa suite, mystérieux, contournant l'édifice en béton. Une fois arrivée à l'arrière, il fit volte face pour placer ses mains sur les yeux de la jeune femme, lui coupant la vue.
« Sukuna ? » s'étonna-t-elle, soudain plongée dans l'obscurité.
D'un coup elle sentit les lèvres du garçon déposer un léger baiser sur les siennes, la faisant un peu sursauter.
« Patience… » chuchota-t-il, joueur.
Alors que son cœur s'emballait dans sa poitrine à ces mots, elle sentit l'ainé des jumeaux Itadori lentement passer dans son dos, faisant bien attention à conserver au moins une main plaquer contre son regard. Quand il fut derrière elle, il lova quelques instants son visage dans le creux de son cou, inspirant profondément son parfum, déposant de légers baisers de sa nuque à son oreille. Lentement, il retira ses mains, allant enlacer sa taille, lui murmurant tout bas.
« Joyeuse saint valentin, crevette… »
Kali ouvrit alors ses yeux d'or, découvrant devant elle un plaid écossais soigneusement étalé sur le béton du sol, un bouquet de camélias roses trônant en son centre. A côté de celui-ci, elle découvrit des plateaux repas en laque sombre soigneusement empilés, ainsi d'autres couvertures n'attendant qu'eux pour les réchauffer. En voyant cela, Kali sentit son cœur s'emballer de façon désordonnée dans sa poitrine, sa gorge se serrant imperceptiblement.
« C'est pas un parc, je te le concède… » murmura-t-il tout bas d'une voix douce et caressante. « Mais au moins on est à l'abri des regards.»
Déglutissant faiblement, terriblement émue, la lycéenne se tourna vers son petit ami, rendue muette par l'émotion. Délicatement, elle vint prendre le visage de l'adolescent en coupe dans ses mains, déposant un baiser sur ses lèvres.
« Sukuna… C'est magnifique… »
L'intéressé sourit doucement, posant son front contre le sien, encrant son regard couleur sang dans l'or de ses iris félines.
« Tu exagères… »
« Non… » soupira-t-elle, troublée. « Je le pense vraiment… Mais tu triches… Tu m'avais dit de ne rien acheter pour aujourd'hui.»
« Qui te dit que j'ai acheté quoi que se soit, crevette ? » la taquina Itadori, l'enlaçant fermement.
« Tu fais pousser des camélias dans ton jardin peut être ? » répliqua Kali, agrippant le tissu de la veste d'uniforme du garçon entre ses mains, fronçant son nez en trompette, arrachant un léger rire à Sukuna.
« Qui sait ? » ironisa-t-il, relâchant sa prise pour entrainer la demoiselle vers le plaid écossais, s'y asseyant pour donner l'exemple.
L'européenne demeura un bref instant de plus debout, offrant un regard un rien dubitatif à son petit ami, avant de venir prendre place à ses côtés. Elle vint se saisir d'une main de sa mâchoire, allant plaquer un baiser contre sa bouche moqueuse avant de lui offrir un regard enflammé. « Vous êtes terrible, monsieur… »
« Vous trouvez, mademoiselle ? » susurra-t-il, du feu au fond des yeux.
« Oui… Terrible … » répéta la lycéenne, embrassant encore et encore le tatoué, des papillons parcourant ses veines. « Et terriblement exceptionnel… »
En entendant cela, Sukuna lui offrit un de ses sourires éblouissants qui lui retournaient à chaque fois le cerveau, la faisant irrémédiablement un peu plus tomber amoureuse de lui…
Elle vint enlacer son torse, allant blottir son visage contre son sternum, éperdue. « Merci… Sukuna. »
L'intéressé la fixa une poignée de secondes sans rien dire, un sourire flottant aux lèvres.
« N'empêche... » continua-t-elle, une moue boudeuse déformant ses lèvres. « Tu es un tricheur… J'ai l'air d'une quiche maintenant… »
« Parce que tu ne m'as rien pris ? » questionna le tatoué, caressant doucement les cheveux de sa petite amie.
Kali hésita un peu avant de se redresser, sentant soudain une certaine angoisse l'envahir à nouveau. Elle avait emporté son sac de classe contenant les chocolats qu'elle avait passé la nuit à confectionner, mais face à tout ce qu'avait préparé ce fourbe de Sukuna, cela lui paraissait complètement dérisoire… Hélas, obéissant à ses instructions, elle n'avait rien d'autre à lui offrir présentement. Il ne payait rien pour attendre…
Doucement, Kali fouilla dans son sac à bandoulière sous le regard intrigué de l'ainé Itadori, récupérant le sachet contenant les chocolats, se mordillant nerveusement la lèvre. Une certaine rougeur embrasant ses pommettes, Kali pianota contre le paquet, hésitant encore un peu avant de le tendre vers le garçon, encrant courageusement son regard dans le sien.
« Joyeuse Saint Valentin, Sukuna… »
Le lycéen la fixa un peu avant de venir se saisir du précieux paquet, venant déposer un doux baiser sur ses lèvres, charmeur et charmé.
« Merci, crevette… » Il laissa alors tomber son regard vers son présent, une légère lueur perplexe traversant ses iris incandescentes. « … J'adore… C'est des boules de bain ? »
Le feu monta brusquement aux joues de Kali en entendant cela, la faisant un rien se tendre. « Mais non… C'est des chocolats ! »
« OH ! » lâcha Sukuna, scrutant un peu plus attentivement les sphères nacrées, un léger sourire aux lèvres. « Et… C'est toi qui les a cuisiné ? »
La demoiselle hocha doucement la tête, gênée, fuyant le regard de son copain, jouant nerveusement avec le bas de sa veste d'uniforme. L'adolescent la scruta, attendrit, ne pouvant s'empêcher de trouver qu'elle ressemblait un peu à un panda roux pris en faute en cet instant précis. Adorable…
« Je ne sais pas si je vais oser les goûter… » lâcha finalement Itadori, faisant se redresser instantanément Kali.
« Ils sont comestibles, promis ! » ne put-elle s'empêcher de dire, bien consciente de ses piètre talents culinaires. « J'en ai testé un hier et je vais bien ! »
Sukuna l'observa brièvement, stupéfait, avant d'éclater de rire, passant une main dans ses cheveux courts.
« C'est rassurant, crevette ! » finit-il par dire, l'enlaçant pour la ramener vers lui, plaquant un baiser contre sa tempe. « Mais toi, tu as peut être acquis une résistance à tes propres plats, à force de les manger ! »
« Maieuh… » se défendit faiblement la demoiselle, se plaquant les mains sur le visage.
« De toute manière… » il vint doucement se saisir de ses mains, les écartant pour venir faire se frôler leur nez, joueur. « Je les trouvent bien trop précieux pour que je les mange… »
« Belle esquive… » murmura Kali, encrant ses yeux dans les siens, jouant de ses doigts contre ses paumes. « Mais d'accord… Je préfère encore que tu ne prennes pas de risque et que tu restes en vie, tant pis pour mon égo de cuisinière. »
« Adorable de ta part, crevette. » s'amusa-t-il, malicieux. « Et toi, au fait… Tu en as eu ? »
En entendant cela, la demoiselle tiqua, fronçant un peu les sourcils. « De quoi donc ? »
« Des chocolats… »
Elle demeura muette avant de reprendre. « Tu me demandes si on m'a offert des chocolats ? »
Il hocha doucement la tête, soudainement très sérieux. « Il faut que je sache combien de mâchoires je vais devoir cogner. »
« Sukuna ! De 1, je n'en ai pas eu. Et de 2…» s'offusqua faussement la rousse, un large sourire amusé aux lèvres, se saisissant des pans de la veste du garçon, l'attirant vers elle. « Si tu pars de ce principe, moi, je vais devoir passer au broyeur la moitié des filles du lycée ! »
« Jalouse comme une tigresse… » susurra Sukuna, taquin.
« C'est l'hôpital qui se fout de la charité… » rétorqua Kali, souriant malgré elle.
« Je ne suis pas partageur… Surtout quand ça te concerne.»
La réflexion fit s'emballer le cœur de l'intéressée dans sa poitrine, l'entrainant dans une cavalcade effrénée. Il avait indubitablement le don de l'émouvoir avec juste quelques mots.
« Tu sais bien qu'il n'y a que toi à mes yeux, pourtant. » murmura-t-elle avec une grande sincérité, bouleversant à son tour le lycéen tatoué.
« Et toi aux miens, crevette. » répondit-il après une poignée de secondes, la fixant, presque solennel.
« Sukuna… » Elle le regarda avec une intensité délirante, le cœur au bord des lèvres. Qui était-il, ce mec, pour la mettre dans des états pareils ? Elle le désirait tellement, en cet instant…
D'un coup, le tatoué vint se saisir d'un des plaids qu'il avait prévu à cet effet, le déployant prestement pour venir le déposer autour des épaules de l'européenne, protecteur.
« Tu vas attraper froid, crevette… »
Non… Ce n'était pas d'un plaid dont elle avait besoin… Lentement, elle passa une main dans la nuque striée de noir du lycéen, allant se lover sensuellement contre son torse sculptural.
« Pas si tu me sers encore plus contre toi… »
Sans lui laisser le temps de dire un mot de plus, elle captura ses lèvres, éperdue et passionnée, le voulant plus que jamais auparavant. Il répondit à ses baisers, l'enlaçant avec possessivité, serrant le tissu de sa chemise entre ses doigts avides de sa peau. Sa respiration se faisait plus profonde alors qu'il la renversait avec précaution contre le plaid écossais du sol, sa bouche ne quittant plus la sienne, affamée et implacable.
Ses mains glissèrent contre ses cuisses nues, embrasant son corps.
Enfin… Le lieu, le moment, tout en cet instant lui semblait parfait… Qu'importait la dureté du béton glacé dans son dos, qu'importait si la pause touchait presque à sa fin et risquait de briser le moment… Seul lui importait, seuls le contact entre leurs corps avait une valeur à ses yeux…
Il brisa un instant le contact, la prenant de court.
« Kali… Je… » commença l'ainé des jumeaux Itadori, un trouble flagrant traversant le feu de ses yeux, intriguant sa petite amie.
D'un coup, le bruit métallique de la porte du toit s'ouvrant brutalement se fit entendre, faisant sursauter les deux adolescents qui se redressèrent d'un seul mouvement, sur le qui vive.
« Qui ça peut être ? » chuchota Kali, se plaquant contre Sukuna qui l'enserra de ses bras, sourcils froncés.
« Je sais pas… Personne ne vient jamais ici. » répondit-il, visiblement mécontent. « Le fait que se soit le bâtiment administratif fait fuir tout le monde, habituellement. »
« On va avoir des soucis… » dit une voix masculine à quelques mètres d'eux, intriguant encore un peu plus les deux jeunes.
« Mais non… » répondit une seconde, faisant tiquer le tatoué. « Tu t'angoisses pour rien… Vient voir, la vue est magnifique. »
Soudain, Yuji entra dans le champ de vison de Kali et de son ainé, les prenant complètement de court. Il entrainait à sa suite, le tenant par la main, un jeune homme aux cheveux bruns hirsutes, les interloquant un peu plus encore. L'européenne plaqua sa main sur sa bouche, complètement médusée, alors que le frère de son petit ami venait capturer les lèvres de Megumi, plaquant son corps filiforme contre l'acier de son torse en l'enlaçant fermement.
Le brun passa ses mains dans les cheveux courts de son camarades de classe, répondant avec passion à ses baisers, faisant rougir l'européenne qui se sentait terriblement gênée d'assister à cette scène qu'elle n'aurait pas du voir. C'était leur intimité… ça leur appartenait, à eux et à eux seuls…
« Yuji… »
Sukuna avait interpellé son cadet d'une voix neutre, visiblement tout autant sur le coup de la surprise que la demoiselle. L'intéressé, ainsi que son ami, sursauta violemment en entendant son prénom, tournant vivement la tête vers eux alors qu'il se séparait de Fugikuro, comme électrisé.
Les deux garçons, pris sur le fait, demeurèrent quelques secondes silencieux, complètement stupéfaits, scrutant le couple comme s'ils étaient des extraterrestres.
« Su… Sukuna… » murmura le plus jeune des Itadori, livide.
«H… Hey, vous deux ! » lança courageusement Kali, désireuse de casser la tension effroyable qui s'était brutalement abattu sur le toit. « Le… Le monde est petit, c'est fou. »
« Vous… Vous deviez pas pique niquer en amoureux? » répondit Yuji, s'approchant un peu.
« Qu'est ce qu'on fait d'après toi ? » répliqua son frère, montrant d'une main le plaid, le bouquet et les bentos toujours intactes.
« ICI ? » s'étonna-t-il.
« Je… J'y vais. On se voit en cours. » lâcha Megumi avant de joindre le geste à la parole, faisant demi tour, le visage complètement cramoisi.
« Megumi ! » s'écria le cadet de Sukuna, ne sachant visiblement pas s'il devait le poursuivre ou non.
« Suit le, Yuji ! » l'encouragea Kali, un petit sourire bienveillant aux lèvres. « Et rassure le, on ne le dira à personne. »
« Bien entendu qu'on le dira à personne ! » Confirma le tatoué, resserrant sa prise sur la taille de la demoiselle. « Cours, qu'est ce que tu attends, neuneu ! »
Yuji acquiesça et détala sans attendre à la suite du brun, laissant à nouveau les adolescents seuls sur le toit. Ils demeurèrent quelques instants silencieux, comme sous le choc, se regardant l'un et l'autre.
« C'était donc pour ça qu'il était encore plus tête en l'air que d'habitude, ces derniers temps… » finit par lâcher Sukuna dans un lourd soupire, posant son front sur l'épaule de l'européenne, pensif. « Quel boulet, il aurait pu m'en parler sans détour… »
« Il n'osait peut être pas… » Kali déposa un baiser dans les cheveux de son petit ami, passant doucement une main dans sa nuque. « Tu sais… C'est pas facile de parler relation amoureuse à la personne qu'on admire le plus… »
« Hum… » se contenta de répondre le tatoué, se lovant un peu plus contre elle, savourant sa présence à ses côtés.
« Moi… J'ai bien mis près de 6 mois à en parler à Prasad… »
En entendant cela, Sukuna se redressa, un sourcil haussé. « Attend, crevette… Tu as parlé de moi à papa poule ? »
Kali rougit un peu, glissant un regard à son petit ami. « J'ai parlé officiellement de toi. Il était déjà au courant, comme on s'en était douté. »
« Et du coup ? » s'amusa le lycéen, venant caresser de ses lèvres celle de sa vis-à-vis. « Je dois m'attendre à voir les flics m'embraquer bientôt ? »
« Hors de question. » Kali planta quelques légers baisers sur la bouche du garçon, féline. « Personne ne t'emmènera loin de moi.»
« Tu me protègeras, crevette ? » chuchota-t-il tout bas, charmé. « Me voilà prêt à tout affronter alors… Même papa poule. »
« Comme si mon père te faisait peur… » s'amusa Kali, levant les yeux au ciel. « Toi, tu n'as peur de rien.»
« Si, détrompes toi. Il y a quelques trucs qui me foutent les jetons… Et l'idée de ne plus pouvoir faire ça… » Il l'embrassa tendrement, caressant son visage d'une main, faisant bondir le cœur de la jeune femme dans sa poitrine. « En fait partie… »
« Sukuna… »
« La pause est presque fini, crevette… » laissa tomber le garçon, arrachant une moue boudeuse à l'intéressée. Elle n'avait pas la tête à retourner en cours…
« Et si on s'en foutait ? » proposa-t-elle, passant ses bras autour du cou du tatoué, aguicheuse.
« Voilà que je commence à déteindre sur toi… » ironisa l'adolescent tumultueux, un sourire taquin aux lèvres. « Papa poule va pas aimer ça… »
« Mais j'ai pas envie de partir… » se lamenta théâtralement la rousse, se nichant contre le lycéen, lui adressant un regard de chaton mal traité.
« Petite crevette manipulatrice… » s'amusa l'ainé Itadori, donnant une petite tape au milieu du front de Kali. « Et ne t'en fais pas, la journée n'est pas finie. D'ailleurs, je passe te chercher à 16h chez toi. »
« Ah bon ? » s'étonna la demoiselle, se redressant d'un bond, les sourcils arqués par la surprise.
« Oui. » se contenta-t-il de répondre, mystérieux. Il alla se saisir du bouquet de camélias qu'il déposa dans les bras de l'européenne.
« Et on va où ? » enchaina la lycéenne, trépignant, la curiosité crépitant en son sein comme un feu d'artifice, serrant un peu le bouquet contre elle.
En entendant cette question, Sukuna se pencha vers elle, malicieux au possible, glissant un doigt sous le menton de la jeune fille, plantant un baiser rapide sur ses lèvres. « Ça… C'est secret, crevette. Maintenant file. Et à tout à l'heure... »
Mot de l'auteur :
M : salut tout le monde ! J'espère que vous allez bien !
Comme je vous avais promis, on se refait un petit HS spécial plein de choses (st va, bientôt 1 an de l'histoire...) et on retourne dans l'univers alternatif où susu et yuji sont jumeaux ! J'espère que cette première partie vous aura plu ! Je fais une partie post chapitre très courte cette fois ci, on fera le point avec les perso à la fin du suivant qui arrivera bientôt (je pense pas pour le 14 pile hein, mais dans ces eaux là)
En tous cas, merci de nous lire, merci pour votre soutien. Vous êtes supers ! See you soon pour la partie 2!
