De sa vie, jamais Stiles n'avait échangé de baiser aussi passionné avec qui que ce soit. Tout comme il n'avait jamais été aussi excité, tout comme… Il n'avait jamais caressé quelqu'un avec une telle ardeur, une telle envie ! Ses mains se perdaient dans les boucles douces d'Isaac tandis que celui-ci avait passé les siennes sous son haut et explorait son torse à loisir tandis que sa langue s'amusait avec sa jumelle. Et le pire, c'était que cela leur paraissait anormal et naturel à la fois.

Anormal parce qu'ils étaient amis et qu'ils n'avaient pourtant jamais ressenti aucune attirance pour l'autre.

Naturel parce que leurs mains traçaient leur chemin sans qu'aucune hésitation ne vienne les ralentir.

Mais le pire – parce que Stiles n'était pas complètement hermétique aux réflexions que continuaient malgré tout de se faire sa conscience –, c'était de sentir leurs bassins se frotter vigoureusement l'un contre l'autre comme… Comme… Comme des chiens en chaleur ! Pourquoi diable était-ce effectivement le cas à l'heure actuelle ? Isaac avait allongé Stiles sur le carrelage froid de la salle de bain et suçotait la peau tendre de son cou sans arrêter de se frotter contre son corps si sensible qui, déjà, frissonnait par vagues tant il ressentait de choses. Stiles laissa un gémissement lui échapper alors que le bouclé venait de lui donner un coup de bassin contre le sien. Bordel, ce que chacun se sentait à l'étroit !

Oui, mais il y avait un hic et pas des moindres.

Stiles n'avait pas envie d'être excité par son ami. Son ami. Alors d'un coup, tous ces baiser, tous ces soupirs, tous ces contacts… Tout cela le fit frissonner d'horreur, parce que dans le fond… Il n'avait pas envie de faire quoi que ce soit avec Isaac ! Avec personne, d'ailleurs. Dans un sens, il n'était pas prêt. Pourtant, il savait que les choses continueraient d'avancer s'il ne faisait rien, tout comme il sentait que tout dérapait rapidement, trop rapidement pour lui. Et… Il ne voulait pas aller plus loin.

Mais il était incapable de repousser le corps brûlant du loup-garou qui le rendait d'ores et déjà extatique… Sa bouche rosée reprit d'assaut celle d'Isaac avec une ardeur folle. Son partenaire improvisé lui répondit avec tout autant de vigueur et l'une de ses mains partit s'aventurer du côté de son pantalon. Au départ, Stiles ne s'en rendit pas compte, mais il comprit lorsqu'il entendit le tintement métallique que fit sa ceinture, qu'Isaac retirait avec un doigté agile. L'hyperactif eut alors un bref moment de lucidité et parvint à articuler entre deux baisers :

- N-non, on ne peut pas… Arrête.

Isaac l'embrassa, encore et se recula un instant, juste un instant, le temps de souffler :

- Je sais, mais je… C'est trop dur…

Et Stiles eut le temps d'apercevoir la lueur douloureuse qui peuplait ses iris bleus. Il comprit alors rapidement qu'Isaac était réellement dans le même état que lui, incapable de résister à cette étrange fièvre qui chauffait leurs corps, les excitaient au point de les rendre esclaves de leurs sens, esclaves de ce plaisir qu'ils ressentaient le besoin d'assouvir. Alors leurs baisers, déjà passablement humides, devinrent de plus en plus chauds, grièvement érotiques. Stiles ne faisait même plus attention au fait qu'il ne devrait pas laisser Isaac s'attarder sur son pantalon parce qu'en fait… A son tour, il finit par faire la même chose. Puis, il s'agrippa au loup-garou comme s'il lui était impossible de respirer sans lui, sans ses baisers, sans ces frissons qu'il faisait naître sur son épiderme.

Le bruit qui survint peu de temps après ne détourna pas le moins du monde les deux hommes de leur passion mutuelle. A vrai dire, rien ne pourrait les arrêter à l'heure actuelle. Rien, pas même la présence d'un intrus. La drogue faisait son effet et ce n'était pas fini.

En fait, ce n'était que le début.

- Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! S'exclama une voix masculine outrée.

Stiles peina à ouvrir les yeux, à tourner la tête vers ladite voix. Son regard vitreux croisa celui, purement choqué, de Jackson. Isaac, lui, ne fit pas le moins du monde attention à la présence du kanima : il était trop occupé à dévorer la peau si tendre du cou de l'hyperactif… Et pas seulement. Sans cesser de regarder le blond, Stiles se mit à pousser un gémissement des plus érotiques alors qu'un violent frisson le prenait.

Isaac avait subrepticement glissé sa main dans son boxer. Cette action sembla les plonger tous deux plus profondément encore dans cette excitation aussi soudaine qu'anormale.

Et Jackson, au lieu de fuir cette salle de bain des enfers pour prévenir les autres dans l'optique de calmer les deux jeunes hommes, fut incapable de bouger. Incapable de détourner les yeux du spectacle qui s'offrait à lui… Incapable de contenir les frissons qui parcouraient son corps, électrisé par ce gémissement purement bandant qu'avait poussé l'hyperactif. Et si quelque chose réagit instantanément à l'intérieur de son pantalon, Jackson ne voulut pas se l'avouer. En fait, il refusa au départ de se dire que la scène dont il subissait la vue lui faisait un quelconque effet. Il devrait d'ailleurs faire arrêter cette débandade sans perdre une seconde ! Mais il était déjà contaminé, sans le savoir… Comme les autres.

Et quelques secondes plus tard, il embrassait Isaac avec passion tout en caressant Stiles du bout des doigts. Puis, les deux loups décidèrent de s'occuper de lui, de son corps aussi tremblant que le leur, si ce n'est plus. Parce que Stiles était le plus touché par la drogue, celui qui y avait été le plus exposé malgré lui. Alors, il en subissait les effets… De manière décuplée et par chaque baiser, chaque contact, contaminait davantage Isaac et Jackson. La chaleur surnaturelle que dégageait leurs corps l'étouffa et l'excita à la fois, à tel point qu'il en voulut plus, plus, plus !

A tel point qu'il le verbalisa malgré lui.

Le pantalon de l'hyperactif finit en boule dans un coin de la salle de bain, son boxer également. Isaac le prit en bouche, Jackson l'embrassa à en perdre haleine tout en défaisant sa ceinture.. Submergé par les sensations qui tendaient sa virilité à son paroxysme, Stiles ferma les yeux et les laissa complètement faire. Dans un sens, la partie consciente de son esprit, profondément perturbée, avait abandonné la partie. On le retourna, le mit en position et ce, sans aucune violence mais avec un empressement certain.

Stiles ne sut qui débuta les hostilités en le prenant en premier, mais il explosa rapidement dans un râle purement érotique… Sans se douter qu'il s'agissait seulement du premier round.

Sans jamais imaginer que le même genre de scène était en train d'avoir lieu dans le salon du loft. Quoique le stade de contamination de ses occupants était bien moins avancé. Que ceux-ci s'embrassaient simplement avec étonnement, que les rapprochements commençaient à peine… Mais la finalité serait la même.

Ce qui accéléra les choses furent les bruits dont Stiles était à l'origine et que l'on finit par entendre. L'on aurait pu s'offusquer d'une telle indécence si la drogue ne commençait pas à faire effet chez chacun des membres de la meute.

Chacun, vraiment ? Non. Il y avait parmi la bande un irréductible loup-garou qui, bien évidemment, s'était prémuni d'une solution pour ne pas se retrouver soumis à l'effet de cet aphrodisiaque. Et cette solution, il l'avait ingurgitée, pour plus d'efficacité, avant de venir. Pour lui, il n'y avait pas besoin de se laisser aller tant sa propre passion était forte ! La véritable drogue de Scott, c'était Stiles. Il n'avait pas besoin d'aide pour le désirer.

Mais la situation lui échappait complètement et cela le rendait furieux. Toutefois, plutôt que d'éclater tout de suite, il décida d'essayer d'en tirer parti. Pour une fois, il fit preuve d'intelligence : montrer son mécontentement ferait comprendre à tout le monde qu'il était à l'origine de cette situation. Parce que si tout le monde commençait à se déshabiller en se caressant sans vergogne, Scott avait très nettement perçu des odeurs on ne peut plus parlantes et des interrogations à peine soufflées, mais clairement distinguées par son ouïe lupine… Notamment Lydia qui demandait à Liam ce qui lui arrivait… Alors même que celui-ci agrippait ses fesses avec une ardeur primitive. Dans le regard bleu ciel du louveteau, de la peur et du désir mélangés. Dégoûté à l'idée de toucher quelqu'un d'autre que Stiles, Scott commença simplement à retirer ses vêtements, histoire de ne pas se faire remarquer. Ainsi, il se fondait dans la masse, plus pressé que jamais de retrouver son meilleur ami…

… Et désireux de stopper Isaac et Jackson dans leurs actions. Parce que Scott savait des choses. Disons que son statut d'alpha rendait ses capacités d'autant plus fortes… Et lui permettait de percevoir son monde avec davantage de détails. Il savait donc, par conséquent, qui s'amusait avec son hyperactif. S'il était furieux ? Dans un sens, oui, parce que l'on touchait à ce qui lui appartenait et en même temps… Stiles l'apaisait malgré lui. Parce que ses cris, ses râles, ses gémissements électrisaient tout son être parfaitement préservé de toute drogue. Et dans un sens, imaginer l'humain soumis au plaisir l'excitait davantage. Néanmoins, il lui fallait trouver un moyen de kidnapper Stiles sans qu'Isaac et Jackson ne l'en empêchent.

Il trouva la solution presque instantanément et à vrai dire, il n'eut rien à faire, puisqu'il apercevait un Peter au regard vitreux se diriger vers la salle de bain. Scott s'autorisa un sourire et le suivit. La situation avait beau avoir dérapé – sans qu'il comprenne pourquoi –, tout allait bientôt rentrer plus ou moins dans l'ordre. Scott se lécha discrètement les lèvres mais dut combattre sa fureur pour ne pas se laisser emporter par elle et exploser. Disons que frapper Isaac et Jackson pourrait être une solution… Sur le court terme seulement et nul doute qu'on ne le laisserait pas s'approcher de son meilleur ami ainsi, alors… Il se contrôla.

Pourtant, la vue des fesses blanches parsemées de grains de beauté claquant au rythme des coups de butoir énergiques de Jackson avait de quoi l'énerver, d'autant plus qu'Isaac n'arrangeait rien étant donné qu'il embrassait et caressait l'hyperactif avec une passion peu commune. Peter se joignit, tel un zombie, au trio au moment même où Jackson jouit. Scott en profita pour, malgré sa colère, se fondre dans la masse et passer un bras autour du corps nu de Stiles… Qui ne lui opposa aucune résistance tant il était pantelant, essoufflé suite à l'orgasme qu'il avait semblé avoir quelques secondes auparavant… Il n'arrivait même pas à marcher ! Alors, Scott le porta et sortit de la salle de bain, laissant Peter le remplacer. Du reste, il s'en fichait. Et même si la semence du kanima coulait d'entre les fesses de l'hyperactif, Scott allait très vite la remplacer par la sienne. Cette seule pensée suffit à l'aider à se contrôler au maximum.

Néanmoins, elle le rendit davantage malsain dans ses pensées.

Dans ses bras, Stiles commença à gigoter. La chaleur qui se dégageait de son corps était folle pour un humain et Scott savait qu'elle était due au désir insatiable qui l'enfiévrait au sens littéral du terme. Autant dire que ce fait arrangeait passablement l'alpha qui comptait bien le posséder encore et encore, effacer la moindre fragrance d'un autre que lui sur sa peau si tentante qu'il avait juste envie de la croquer.

- S-Scott… Peina à articuler Stiles.

Le latino se mordit la lèvre inférieure et resserra son étreinte sur sa proie tandis que dans son caleçon, sa hampe pulsait douloureusement, pressée de jouir du plaisir de posséder le fruit de son obsession. Sa fièvre colorait son visage d'une jolie teinte rouge rosée, son regard ambré était vitreux, empli d'un désir indéniable et son odeur… Outre celles, indésirables, des autres, il percevait son excitation presque animale, celle qu'il ne pouvait contrôler. Une chose était certaine, Scott n'avait pas été arnaqué sur la marchandise : les effets dont il était témoin correspondaient parfaitement à ce qu'on lui avait expliqué, à cela près qu'ils étaient bien plus forts qu'il ne l'imaginait. Il fut alors heureux d'avoir ingurgité ce produit que lui avait offert le druide, pour l'immuniser. Scott voulait tout contrôler de la situation et profiter en son âme et conscience de ce corps désormais complètement offert.

Beaucoup trop pressé de prendre ce qu'il considérait comme lui étant dû, Scott ne prit pas la peine de monter à l'étage : la cuisine ferait parfaitement l'affaire. La salle de bain et le salon étaient les points névralgiques où l'on s'échangeait des fluides et où on s'unissait avec ardeurs. Ici, il pourrait profiter de son hyperactif… Dans tous les sens du terme. Ainsi, il l'allongea plus ou moins doucement sur le plan de travail et se jeta sur lui. Ses lèvres happèrent celles, rouges et gonflées, de Stiles qui, étonnamment, ne parut pas des plus réceptifs puisqu'il tourna la tête, essaya de le repousser un instant. Mais Scott, si près du but, n'avait pas l'intention d'arrêter maintenant. C'était là l'avantage que la situation ait dérapé partout au loft même s'il ne comprenait toujours pas comment : tout le monde était occupé à s'unir dans tous les sens dans une frénésie totale, une soumission complète à la drogue, alors… On n'irait pas se demander où ils se trouvaient, ni chercher à savoir ce qu'ils faisaient.

Scott avait le champ libre.