Stiles essayait d'échapper aux assauts répétés de Scott. Malgré le brouillard dominant dans son esprit, il savait que ça, il n'en avait absolument pas envie. Les mains sur son corps le dégoûtaient et le mettaient si mal à l'aise qu'il en avait perdu son érection entretenue précédemment par Jackson et Isaac. Il poussa un profond soupir de mal-être alors que des doigts entraient en lui avec empressement et qu'une bouche censée être amicale maltraitait son cou.
- A-arrête, réussit-il à articuler.
Il avait les yeux fermés mais savait qui se trouvait au-dessus de lui. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, il avait un sursaut de lucidité. Ledit sursaut ne le rendait pas plus énergique, mais… Il arrivait à exprimer son refus. C'était dur tant sa bouche à lui voulait laisser s'échapper plus de gémissements que de mots, cependant… Il essayait et ça marchait. Parce que cette fois, il n'était réellement pas d'accord. Pas lui, pas Scott. Il ne voulait pas coucher avec son meilleur ami même si ses fesses continuaient d'avoir chaud et que son corps entier appelait la luxure à grand renfort de frissons et de tremblements. Stiles ne savait pas comment il pouvait autant avoir besoin de sexe à l'heure actuelle mais… Non, pas avec Scott. Pour une raison obscure, il était ok à l'idée de subir les assauts frénétiques d'Isaac et Jackson. Quant à la simple idée de sentir ces doigts-là à l'intérieur de lui… Non, ce n'était pas possible.
- Scotty, a-arrête, répéta-t-il.
- Tais-toi, Stiles. J'arrive, ne t'en fais pas.
La voix de Scott traduisait tout de son excitation et… Elle poussa Stiles à ouvrir les yeux malgré lui. L'hyperactif tomba des nues en voyant à quel point son meilleur ami appréciait la vue de son corps entièrement nu sous le sien et la façon dont il le doigtait… Stiles se crispa complètement, mal à l'aise au possible et essaya de le repousser – les mots ne marchant pas, autant y aller de manière plus concrète. Mais Scott s'empara de ses poignets, les bloqua au-dessus de sa tête d'une main et l'embrassa avec ardeur et envie avant de lui susurrer à l'oreille :
- Détends-toi.
Stiles en était actuellement incapable et se tortillait sous l'alpha pour essayer de… De faire sortir ces doigts. Un gémissement passa la barrière de ses lèvres malgré lui et doucement, il s'affola.
- Scott, je… Je ne veux pas. Arrête !
Si sa voix était un peu plus claire, elle montrait également un affolement croissant. En lui, le froid commençait doucement à étouffer la chaleur de l'envie. Parallèlement à cela, il était de plus en plus lucide – concernant Scott, en tout cas.
- Tu vas vouloir, articula l'alpha.
Il retira ses doigts de Stiles d'un coup, laissant celui-ci pantelant, luisant de sueur et tremblant de tous ses membres. Le regard vitreux mais pas dénué de peur de l'hyperactif s'agrandit davantage lorsqu'il vit… Que Scott l'avait momentanément libéré pour baisser son pantalon, puis son caleçon. La vision de la hampe fièrement érigée le glaça et c'est à ce moment que Stiles comprit réellement les derniers mots prononcés par son meilleur ami.
Tu vas vouloir.
- Non, articula Stiles, toute couleur ayant déserté son visage. Non, tu peux pas…
Par chance – en était-ce réellement une ? –, Scott choisit de prendre son temps. S'il continuait de maintenir les poignets de Stiles au-dessus de sa tête, son autre main menait une toute autre affaire. Il se mit entre les jambes du châtain, mais ne le pénétra pas tout de suite. Non. Sa main s'enroula autour de sa hampe des plus excitées et fit de lents vas-et-viens. Sensuels, langoureux. Qui s'accélérèrent, doucement. Scott se mordit la lèvre inférieure avec une envie indéniable. Et il le regardait, lui, Stiles Stilinski. Stiles qui, lui, ne pouvait détourner les yeux de cette vision cauchemardesque entre ses jambes. Son meilleur ami se masturbait. Quasiment sur lui. Scott aimait ça. Scott avait vraiment l'air d'aimer ça.
- Regarde, Stiles… Regarde ce qui va te faire voir les étoiles…
En cet instant, la voix de Scott lui semblait changée. Bien plus profonde, bien plus sombre. Et Stiles voulut fuir. Complètement refroidi de l'intérieur, il se débattit, articula de nouveaux refus, tous plus tremblants les uns que les autres. Mais son corps n'avait pas d'énergie et hurlait son envie malgré lui. Bordel, il en voulait encore. Néanmoins… Pas Scott. Pas lui.
Pas avec ce regard de pervers. Pas avec ce… Ce qu'il lui avait fait, ce qu'il avait déjà commencé. Pas avec cette manière qu'il avait de restreindre ses mouvements, de lui dire qu'il aimerait malgré lui.
La grande différence, celle qui faisait pencher la balance, c'était sa lucidité. Stiles était pleinement conscient de ses besoins sexuels qu'il ne comprenait pas. Qu'il ne contrôlait pas non plus. Non, il était incapable de se réfréner. Avec Isaac, puis Jackson… C'était facile. Ils avaient instinctivement désiré la même chose et même si Stiles n'aurait jamais pensé faire quelque chose avec eux, il l'avait voulu. Parce qu'il savait également que ses deux amis étaient dans le même cas que lui. Ils étaient sous l'emprise de quelque chose… Quelque chose qui les rendait fous de désirs mais au fond, chacun se savait dans de beaux draps.
Scott, lui, semblait parfaitement maître de lui-même. Complètement lucide. Il n'était pas engourdi, pas soumis au désir comme Isaac, Jackson, ou Stiles. Il faisait les choses à sa manière, parce qu'il le voulait réellement. Il dominait la situation dans tous les sens du terme.
Alors forcément, la lucidité momentanée de Stiles lui fit s'imaginer quelque chose. Quelque chose qui fit trembler sa voix davantage sans toutefois réfréner son envie irrépressible de sexe. Il savait juste qu'en cet instant, il était assez conscient et maître de lui-même pour ne pas sauter à la bouche de son meilleur ami, dont le manège continuait.
Et qui jouit sur son ventre dans un long et profond râle rauque.
Le corps entier de Stiles se figea et il resta interdit durant un laps de temps incertain. Sa vision se brouilla. Le liquide, il le sentait. Chaud. Froid. Coulant, descendant doucement jusqu'à son bas-ventre. Stiles, qui avait tout regardé malgré lui, se retrouva à nouveau complètement plaqué contre le plan de travail. Ses yeux se retrouvèrent face au plafond et une étrange sensation de froideur le prit. Ça n'allait pas. Il articula un nouveau « non » des plus fébriles et Scott lâcha ses poignets, pour le déplacer et le mettre dans la position qu'il désirait. Stiles se retrouva retourné, incapable du moindre mouvement. Il n'avait plus d'énergie. Il avait froid. Il ne voulait pas. Il était trop engourdi.
Paralysé.
- Bordel…
C'était un grognement. Un grognement contenant un mélange de colère et de douleur. Quelque chose de très profond. Un timbre qui caressa la peau frissonnante de Stiles. Lui fit un effet dingue.
- Laisse-le. Il ne te veut pas, grogna-t-on à nouveau.
Stiles ferma les yeux alors qu'il aurait voulu acquiescer et renchérir. Mais il se sentait extrêmement mal et la voix… Elle caressait son cœur. Sur sa hanche, la main de Scott raffermit sa poigne. Une nouvelle vague de froid envahit l'hyperactif qui oublia l'étrange sentiment qui l'avait habité en un instant.
- Occupe-toi de ta queue, Derek.
La voix de Scott était froide, mais emplie d'un désir dingue et indéniable. Ses mots, ainsi que la froideur qui envahissait Stiles à une vitesse ahurissante l'engourdissaient davantage au fil des secondes. Il n'eut pas la force de se retourner, de lancer une œillade désespérée et affolée, un appel à l'aide direct à Derek. Qu'il le sorte de là parce que dans l'état actuel des choses, Stiles n'était pas en état de se défendre. Et puis il avait besoin de continuer de b… De ressentir du plaisir. Son corps le torturait. Entre cette chaleur incompréhensible mais doucereuse et cette froideur horrifique… C'était difficile de suivre et ça lui pompait toute son énergie. Puis… Non, définitivement, il ne voulait pas que Scott lui fasse quoi que ce soit de plus. La poigne sur sa hanche s'affermit encore et Stiles sentit quelque chose appuyer contre sa porte délicate. Une violente nausée le prit au point que son corps se crispa dans son entièreté et que tout devint flou autour de lui. Tout. D'un coup, le silence et le froid le submergèrent.
Stiles ne sombra pas dans l'inconscience, non. Il se déconnecta juste momentanément de son corps sans comprendre comment ni pourquoi. Il savait juste qu'il avait froid. Qu'il avait encore et toujours envie de sexe. Mais qu'il se sentait mal. Profondément mal. Qu'il ne voulait pas que Scott continue. Que son meilleur ami était clairement dans une position dominante, une position de force dont il n'avait pas à profiter.
Stiles avait provisoirement comme… Eu un court-circuit.
Et lorsqu'il revint à lui, qu'il réintégra son corps et se fit submerger par une avalanche de sensations, il eut peur. Parce qu'il se sentait maintenu contre un corps. Arriva-t-il à bouger suffisamment pour le pousser ? Non. Un gémissement plaintif passa la barrière de ses lèvres avant qu'il n'abdique et qu'il… Laissa simplement sa tête reposer contre un torse. Un torse nu. Chaud.
Chaud.
De la chaleur. Stiles avait besoin de cette chaleur, oui ! De chasser ce froid qui le pétrifiait. Qui lui faisait mal à l'intérieur. Oui mais voilà, deux bras se mirent à entourer son corps et Stiles se serra honteusement contre ce torse. Il ne sentait pas de mouvement étrange, pas de présence en lui. Alors doucement, Stiles se persuada qu'il devait se sentir rassuré – du moins pour l'instant. Et il se laissa aller malgré lui, parce qu'il en avait atrocement besoin.
A côté de cela, l'envie incompréhensible de recommencer à s'unir avec Isaac, Jackson ou n'importe quel autre membre de la meute refit doucement surface. Sans trop de puissance. Il ressentait une sorte d'accalmie à ce niveau-là.
Une accalmie de trop courte durée à son goût.
Car si les bras continuaient de l'enserrer de manière agréable, Stiles sentait déjà son entrejambe bouillonner. Mais il fit son possible pour se contrôler, juste pour rester dans cette position, recroquevillé contre un corps… Dont il sentait la nudité. Et pas qu'au niveau du torse.
En fait, il se rendit compte qu'un membre masculin on ne peut plus gonflé pulsait contre sa hanche. Et ses sens se remirent à fonctionner. Il sentit alors un souffle. Un souffle légèrement saccadé. Stiles se raidit, parce qu'il n'avait pas oublié ce qui était sur le point de lui… Ce qui lui était peut-être arrivé. Son ventre se noua et Stiles sentit la nausée lui revenir. Elle éclipsa tout le reste l'espace d'un instant. Et puis, une main vint caresser maladroitement et quelque peu fébrilement sa joue, dans un geste qui figea Stiles sur place. Scott n'était pas maladroit. Fébrile ? Encore moins. Il était maître de lui-même, sûr du moindre de ses mouvements. Il l'avait vu, senti, entendu.
Mais Stiles ne pouvait pas vérifier tant il avait peur : il était incapable d'ouvrir les yeux, terrifié à l'idée de tomber sur le visage de Scott. De voir encore cette envie malsaine dans son regard ébène.
- Hey… Lève la tête.
La voix, chaude mais tremblotante, emplit tout son être. Son action fut aussi simple que rapide et Stiles devint rapidement guimauve car à nouveau, il se détendit. Trouva la force de s'exécuter. D'ouvrir les yeux. Tomba sur le regard fiévreux et douloureux de Derek. Se pressa davantage contre lui en poussant un souffle tremblant.
- Scott… ? Articula péniblement Stiles, craintif malgré tout.
- Hors d'état de nuire, répondit Derek d'une voix rauque.
L'hyperactif poussa un profond soupir de soulagement et son souffle percuta la peau nue du loup-garou. L'épiderme hâlé fut parcouru de frissons, une chair de poule que Stiles ne put ignorer. Il se rappela alors de ce qu'il sentait toujours contre sa hanche… Et qui n'en était pas moins dur. Le constat fit rater un battement à son cœur et des rougeurs se mirent à colorer ses joues. Parce qu'il avait l'impression de sentir battre sa hampe contre lui. L'envie de la prendre entre ses mains lui traversa l'esprit. Il s'imagina d'ailleurs bien malgré lui étreindre sauvagement le loup-garou qui, par ses paroles, sous-entendait qu'il n'avait pas eu à… Qu'il était intervenu à temps. Oui, mais Stiles se sentait mal. Toujours mal.
Sauf qu'il commençait sérieusement à ressentir à nouveau le besoin de se faire prendre. Bordel, il voulait que ça recommence. Mais pas comme avec Scott. Pas comme lui. Pas avec cette perversité et cette violence dans la manière d'imposer. Avec Jackson et Isaac, ç'avait été naturel. Instinctif. Primitif. Mais il y avait cette forme de partage, d'envie, de similarité de longueur d'ondes. Alors que Scott… La suite de sa pensée s'évapora.
Parce que le visage du latino s'effaçait déjà. Laissait la place à celui de Derek.
Stiles aurait tout le loisir de se rappeler plus tard de ce qui lui était arrivé. Mais son état d'esprit actuel perdit rapidement de cette lucidité qui l'avait momentanément animé. Parce qu'il était à nouveau face à la drogue. A quelqu'un qui avait cédé, tout comme lui. Qui bandait, tout comme lui. Qui était soumis à l'envie, tout comme lui. A l'envie. L'aphrodisiaque s'échappait des pores de la peau de Derek et Stiles l'inhalait sans le savoir. Il retombait dans ses affres, lui que la lucidité de l'horreur avait partiellement dégrisé et ce, de manière on ne peut plus éphémère. Entre ses jambes, son membre se remit à devenir douloureux, tant et si bien qu'il dut se battre pour ne pas aller le toucher. Mais il gémit malgré lui lorsque Derek, assis et le dos contre un mur, se déplaça légèrement. Bordel, ça recommençait. Stiles sentit alors le loup se tendre. Se crisper. Il le vit alors se mordre la lèvre inférieure d'une manière si sensuelle que Stiles se sentit… Bouillonner de l'intérieur.
Il voulait Derek… Sans en être pleinement conscient.
A nouveau aveuglé par la drogue, il en avait oublié son agression. Plus rien de sensé n'existait. Seul le besoin de sexe perdurait et anima son corps à bout de forces. Alors, il se redressa légèrement en faisant attention à ne pas stimuler davantage son membre pour l'instant. Pause. Son regard à nouveau empli d'une envie incommensurable, débordante, rencontra la même fièvre dans les yeux de Derek. Une fièvre qui ne fit que croître et s'amplifier…
… Jusqu'à la libération incontrôlée de leurs pulsions respectives.
