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Chapitre 2 : Un
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Harry ouvrit les yeux.
La lumière matinale irradiait dans l'appartement et le printemps résonnait joyeusement dans ses oreilles. Les oiseaux chantaient, les insectes bourdonnaient, le vent caressait les feuilles des arbres... Malgré la Guerre, c'était une si belle journée !
Il inspira profondément, comme pour s'imprégner du moment.
Se levant avec hâte, il exécuta avec maestria une joyeuse glissade sur le parquet.
Dirigeant son regard vers le miroir, il croisa son propre reflet ; D'une main, il ébouriffa un peu plus ses cheveux en bataille et s'adressa un sourire charmeur.
Des rires enjoués d'enfants attirèrent son attention. Il jeta un œil par la fenêtre et observa les jeunes élèves, insouciants, qui se livraient à des jeux innocents dans le parc. Il eut une pensée émue pour sa propre adolescence ; Il avait adoré ces années passées à Poudlard !
Fermant les yeux pour mieux sentir la chaleur du soleil fondre sur la peau, il savoura ce moment de calme.
Puis, il avisa le plateau de victuailles, déposé pendant son sommeil par un elfe de maison, qui trônait sur la table. Il se précipita dessus et attrapa au vol une pâtisserie qu'il enfourna dans sa bouche avant de quitter précipitamment l'appartement.
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Harry, tout en dévorant son croissant chocolat-citrouille, parcourait les couloirs du château en direction de la Salle sur Demande. L'association étrange de saveurs de son petit déjeuner suscita une légère hésitation dans son palais, mais ce matin-là, il était prêt à accepter n'importe quelle excentricité culinaire.
À son arrivée, il découvrit Hermione et Ron qui l'attendaient : « Harry ! » La jeune femme se jeta dans ses bras. Il la serra avec affection avant de se tourner vers Ron, lui offrant une poignée de main vigoureuse. « Vous avez bien dormi ? »
« Carrément ! Et le petit déjeuner qu'on nous a apporté était une tuerie, tu l'as goûté ? » déclara Ron avec un enthousiasme qui masquait une pointe de nervosité.
Une ombre légère passa sur le visage d'Harry : « Je suis content que Dumbledore ait accepté de nous héberger à Poudlard le temps que… » Il ne finit pas sa phrase, mais ses deux amis avaient compris.
Hermione acquiesça avec gravité : la guerre était le sujet incontournable. Les trois amis s'installèrent et la conversation dériva naturellement vers des eaux plus sombres : « La date du combat final a été décidée entre les deux partis. C'est imminent, Harry. Il va falloir être prêt. »
Harry écoutait attentivement alors que son amie continuait : « Beaucoup de sorciers se cachent ou ont disparu, ces derniers temps… Il y a l'exode, bien sûr… mais il y a aussi des disparitions politiques. »
Ron prit un air conspirateur et baissa la voix : « On raconte que Malfoy fils est manquant. On ignore s'il a rejoint les forces de Voldemort ou s'il a simplement été tué... En tout cas, on l'a plus vu dans le coin depuis un baille... Enfin, si vous voulez mon avis, ce n'est pas un drame… Aïeuh ! » Il massa en marmonnant le bras qu'Hermione venait de frapper.
Un silence pesant suivit ces révélations. Les sourcils froncés, Harry se demanda un instant si l'absence de Drago n'était pas un de ses nouveaux plans foireux, puis il balaya ces idées ; il avait d'autres chats à fouetter.
Il releva la tête : « Quand est prévue la bataille ? » Hermione secoua la tête avec inquiétude : « Dans deux jours. »
Ron s'adossa plus confortablement contre le dossier de son fauteuil « C'est quand même fou de se dire que le futur du monde va se décider en une seule bataille ! C'est comme un jeu d'enfant : celui qui gagne la manche remporte toute la partie… »
Harry acquiesça sombrement. Si c'était un jeu d'enfant, il était particulièrement macabre. Il se releva souplement : « On devrait se préparer. Je n'ai pas envie de n'avoir plus que deux jours à vivre… »
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Les deux jours qui suivirent s'écoulèrent en un éclair, comme si le temps lui-même était pressé d'atteindre l'heure fatidique. Chacun des membres du trio se consacra à des préparatifs : Hermione était absorbée par des parchemins remplis de formules complexes, révisant les sorts de protection et les contre-maléfices. Elle était déterminée à équiper leurs défenses au maximum, consciente que chaque sort jeté pouvait faire la différence entre la vie et la mort.
Ron, pour sa part, inspecta minutieusement sa baguette, s'assurant qu'elle était en parfait état de fonctionnement. Il s'entraîna avec persévérance, lançant des sorts contre des mannequins de bois dans le parc de Poudlard déserté.
Harry n'était pas en reste. Il savait qu'il devait encore se perfectionner et il s'acharna à combler ses lacunes en sorts offensifs. Lors du peu de temps libre qu'il s'accordait, il errait silencieusement à travers les couloirs du château, faisant face à ses pensées. La perspective de la bataille finale le hantait et l'idée d'ôter la vie à quelqu'un lui provoquait des frissons d'horreur. Mais il n'avait pas le choix et il refusait de laisser transparaître ses craintes.
Essayant de se changer les idées, il repassait mentalement les sorts qu'il connaissait, se préparant à utiliser chaque once de puissance magique qu'il possédait.
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Enfin, le jour tant redouté arriva, plongeant le ciel dans une teinte sombre et menaçante. Les sorciers se rassemblèrent, chaque partie prête à livrer la bataille qui allait déterminer le destin du monde magique.
Le combat commença comme un rugissement lointain, un tumulte de sorts et de cris. Hermione se retrouva au cœur de la mêlée, sa baguette traçant des arcs de lumière tandis qu'elle protégeait et soignait ses compagnons de combat.
Ron se battait farouchement, avec une ferveur indomptable, lançant des sortilèges offensifs avec une précision meurtrière.
Harry, dans l'épicentre de la tourmente, faisait face à une horde de Mangemorts avec une résolution inébranlable. Tout était devenu un tourbillon chaotique de lumière et d'obscurité, de sorts et de contre-sorts traçant des flèches lumineuses et mortelles dans les airs.
Puis, vint l'heure du dernier affrontement : le champ de bataille était maintenant réduit à un duel entre Harry et Voldemort, un face-à-face inévitable entre ce jeune homme d'à peine 25 ans et le Seigneur des Ténèbres lui-même.
Leurs regards se croisèrent.
Voldemort semblait patiemment l'attendre, son visage dépourvu d'émotion, comme s'il avait prévu ce moment depuis toujours.
Harry s'avança, son cœur martelant sa poitrine, mais son regard ne fléchit pas. Il était prêt à affronter le mal incarné qui se dressait devant lui.
« Harry Potter. Le garçon qui a survécu », murmura Voldemort, sa voix résonnant sinistrement dans les airs.
« Tom », répliqua Harry d'un ton ferme.
Voldemort dégageait une puissance indéniable, mais étrangement, il n'y avait aucune aura meurtrière dirigée contre Harry. Une tension électrique flotta entre eux : « Harry Potter, tu persistes dans ta lutte contre moi, contre ma vision du monde », commenta laconiquement Voldemort.
Harry répondit avec calme : « Il faut bien que quelqu'un le fasse. »
Voldemort sourit : « Intéressant. Mais est-ce vraiment ton combat ? »
« Je ne comprends pas. » Harry recula d'un pas, incertain.
Voldemort se redressa un peu plus, ses yeux flamboyants cruellement : « Je me bas pour préserver la magie. La garder forte, puissante. Le monde moldu et le monde sorcier ne peuvent pas se mélanger. C'est comme l'eau et l'huile. Tu auras beau secouer comme tu le peux, au final, les deux sont incompatibles. »
Harry ricana : « Tu es bien mal placé pour parler, Tom. Il me semble que ton propre père était un moldu, non ? »
Voldemort s'enflamma « Ne parle pas de lui ! » avant de se calmer tout aussi rapidement : « Au contraire, Harry, crois-moi, c'est précisément pour cela que je suis le mieux placé pour en parler. J'ai vu la cruauté des sorciers, leur soif de pouvoir. Séparer les deux mondes les préservera de la destruction mutuelle. »
Harry ne put s'empêcher de répliquer, « Tu aurais plus de crédibilité si tu n'avais pas massacré tant de personnes. »
Un sourire doux se dessina sur les lèvres de Voldemort. « Harry, tu es le témoin vivant de la cruauté des sorciers. »
Harry gronda : « Le monde sorcier est comme ma famille. »
Voldemort s'esclaffa : « Ta famille ? Allons ! Tu as été forgé pour ressembler au héros qu'ils ont voulu que tu sois. Où est ton libre arbitre ? Quelle famille place son membre favori comme sacrifice ? »
Harry, bouleversé par ces paroles, se recula. « Je ne suis pas un pion, je suis ici par choix ! »
Voldemort rit doucement. « Tu es aussi manipulé que je l'ai été enfant. Quelle est la différence entre nous deux ? »
Harry frémit : « Tais toi ! »
Mais l'autre n'avait pas fini : « Certes, j'ai tué. C'est ce que l'on appelle : un mal nécessaire. La peur tient à distance bien des gens… - Harry fronça les sourcils mais Voldemort ne lui laissa pas le temps de parler. - Mais qu'en est-il des autres sorciers ? De tous ces mangemorts torturés, tués ? Estimes-tu que certaines morts sont plus honorables que d'autres ? »
Harry pointa sa baguette en direction de Voldemort : « C'est toi, Tom, qui a commencé le massacre ! »
Voldemort rit doucement : « Vraiment ? En es-tu si certain ? »
« Tais toi ! » Harry lança un premier sort que Voldemort esquiva avec une facilité déconcertante avant de contre-attaquer.
Le sort toucha Harry à l'épaule, faisant gicler des gerbes écarlates. Une décharge de douleur traversa son corps, mais il refusa de céder. « Tais-toi ! » rugit-il à nouveau en lançant un autre sort.
Un dangereux ballet commença entre eux. La puissance magique tourbillonnait autour d'eux, créant une atmosphère électrique. Les éclairs de sorts crépitaient dans l'air. Harry, malgré la douleur, tenait bon : il ne pouvait pas se permettre de faiblir maintenant.
La voix de Voldemort résonna : « Tu as toujours suivi, bien sagement, ce que l'on t'a dit de faire… Ton.. destin. Ton destin ? Tu en es bien certain ? »
Harry dévia un sort avec agilité. « C'est la prophétie ! Je suis le seul. Le seul à pouvoir mettre un terme à tout ça ! »
« Vraiment ? » demanda Voldemort en lançant un nouveau rayon vers Harry. « Pourtant quand je te regarde, je ne vois qu'un enfant apeuré. Pourquoi serais-tu le seul à pouvoir me vaincre ? N'importe qui maîtrisant l'Avada pourrait me tuer. Mais ils attendent tous que tu le fasses. Pourquoi ? »
« Ferme-la ! » rugit Harry, sentant une rage l'envahir. Un sort le frappa à la jambe, le faisant mettre un genou à terre. Il répliqua férocement, striant le visage de Voldemort d'une entaille sanglante.
« Je vais t'offrir un cadeau, Harry Potter. Je vais t'offrir un choix que je n'ai jamais pu avoir. Je vais t'ouvrir le chemin du bonheur. Et tu seras le seul maître de ton destin. Tu ne pourras plus te reposer sur les autres. Tu découvriras des alliances et des trahisons inattendues... Tu ouvriras enfin les yeux sur la réalité. »
Harry hurla de rage : « Je ne veux rien de toi ! »
Il arma son sort et Voldemort fit de même.
Dans un unisson parfait, ils lancèrent leurs sorts.
« AVADA KEDAVRA »
« INFINITAS »
Leurs pouvoirs se heurtèrent violemment, projetant Harry quelques mètres en arrière, tandis que Voldemort s'effondrait au sol.
Le silence s'installa.
Harry, couché sur le dos, haletait péniblement.
Tout son corps le faisait souffrir.
Ses oreilles bourdonnaient.
Un goût métallique envahit sa bouche et son ventre se tordit avant qu'il ne vomisse.
Sa vision se brouilla.
Une ombre se pencha sur lui : « Tu as bien travaillé, mon garçon »
La voix était familière.
Il la connaissait, mais il ne pouvait plus se souvenir.
Un éclair l'enveloppa.
Il hurla sous l'assaut de la douleur, si puissante, si...
...
Noir.
